1. INTRODUCTION
1.1. PROBLEMATIQUE
La vie humaine est tributaire de la dynamique du
système climatique. Les interactions entre l'atmosphère et les
océans, la biosphère terrestre et marine, la cryosphère et
les terres émergées déterminent le climat à la
surface de la terre. La concentration atmosphérique des gaz à
effet de serre, dont le dioxyde de carbone, le méthane et l'oxyde
nitreux, augmente principalement sous l'effet des activités humaines,
telles que l'exploitation des combustibles fossiles, les modifications de
l'utilisation des sols et l'agriculture . Une augmentation des gaz à
effet de serre entraîne un réchauffement accru de
l'atmosphère et de la surface terrestre (Githeko A. et al, 2000).
La Schistosomose est une maladie parasitaire causée par
cinq espèces principales de trématodes, dont le Schistosoma
mansoni, le Schistosoma haematobium, le Schistosoma
japonicum, le Schistosoma mekongi et le Schistosoma
intercalatum. Cette maladie affecte environ 600 millions des personnes
dans 79 pays d'Afrique, d'Amérique du sud et de l'est d'Asie. Chaque
espèce est endémique dans des régions spécifiques
et d'autres espèces peuvent à l'occasion contaminer l'homme, tel
que Schistosoma bovis et quelques Schistosomes aviaires (Bennike et
al, 1976).
En dépit de certains progrès
réalisés dans le domaine de la chimiothérapie, des
campagnes d'éducation sanitaire, du contrôle des mollusques
vecteurs ou de l'amélioration des conditions environnementales des
populations à risque, le nombre de personnes infectées de par le
monde n'a pas diminué depuis 50 ans. Au cours des prochaines
années l'augmentation des aménagements de retenues d'eau pour
l'irrigation mais aussi les conséquences du réchauffement
climatique fait craindre un élargissement des zones de
répartition des mollusques vecteurs de la Schistosomose et donc le
risque de transmission. Les modifications de la température, des
précipitations et de l'humidité aux quelles on peut s'attendre
selon différent scénario de variabilité climatique
affecteront la biologie et l'écologie des vecteurs et des hôtes
intermédiaires. (OMS, 1987)
Dans la région d'Irhambi/Katana et Bugorhe, des cas de
Schistosomose à Schistosoma mansoni sont signalés et
l'espèce Biomphalaria pfeifferi est le seul mollusque
identifié comme hôte intermédiaire réel de cette
parasitose dans cette région (Baluku, 1987 ; Bagalwa et Baluku,
1997). Les résultats des travaux montrent une prolifération des
gîtes à Biomphalaria pfeifferi dans cette région,
chose qui n'existait pas auparavant. Dans cette région, le cas de
Schistosomose à Schistosoma mansoni est fréquent au sein
de la population et les centres de santé enregistrent plusieurs cas de
cette parasitose (Baluku et al, 2000). L'évolution de cette parasitose
dans des zones jadis indemne de cette maladie devient inquiétante et
aucune explication n'est accordée à cela. L'Afrique serait l'un
des continents les plus vulnérables aux changements climatiques du fait
de diverses contraintes (pauvreté, fragilité des
écosystèmes, faible développement technologique et
institutionnel et de faibles capacités d'adaptation) (Sellin, 1994). La
zone de santé de Katana n'est pas épargnée par cette
situation.
Le présent travail évalue les données
relatives à l'impact passé et actuel de la variabilité
climatique interannuelle sur la schistosomose à Schistosoma
mansoni dans la zone de santé de Katana, afin de mettre en
lumière d'éventuelles tendances futures, d'autant plus que la
probabilité d'un changement climatique s'accroît.
1.2. OBJECTIFS
1.2.1. OBJECTIF GLOBAL
Evaluer les données relatives à l`impact
passé et actuel de la variabilité climatique inter
annuelle sur la Schistosomose dans la zone de santé de Katana
1.2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES
- Inventorier les mollusques dulcicoles dans la région
de Katana;
- Déterminer le taux d'infestation des mollusques
hôtes intermédiaires de la Schistosomose à
Schistosoma mansoni ;
- Décrire les foyers de transmission de
schistosomose
- Analyser les données des facteurs climatiques de la
station de Lwiro (Température et précipitations) pour
dégager une relation avec la schistosomiase
- Déterminer la prévalence de la Schistosomose
dans la Zone de santé de Katana.
1.3. CHOIX ET INTERET DU TRAVAIL
Le choix du sujet a été dicté par le fait
que les variabilités climatiques sont une menace globale, c'est un
problème de développement, un problème de santé
dans la zone de santé de Katana. Cette région est
vulnérable à cette menace vue le niveau d'instruction de la
population et la schistosomose à Schistosoma mansoni prend
d'ampleur dans la région.
1.4. HYPOTHESE
La variabilité climatique influencerait la distribution
de la schistosomose dans la région de Katana. Certaines espèces
pourraient disparaître, d'autres peuvent apparaître dans certains
écosystèmes aquatiques et même les cas des maladies
augmenteraient.
1.5. DELIMITATION DU TRAVAIL
Le présent travail sera réalisé dans
certains écosystèmes aquatiques de la zone de santé
comprenant les ruisseaux, les étangs et le lac Kivu. Ces
écosystèmes aquatiques sont situés dans les groupements de
Bugorhe et Irhambi / Katana, territoire de Kabare, province du Sud-Kivu en
République Démocratique du Congo. Les dépouillements des
données météorologiques seront réalisés pour
30 ans dans cette région et les données
épidémiologiques depuis 1984.
1.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Notre travail est subdivisé en quatre chapitres
précédé par une introduction et terminé par une
conclusion générale à savoir :
Chapitre 1 : Généralité sur la
variabilité climatique et la schistosomiase
Chapitre 2 : Description du milieu.
Chapitre 3 : Matériel et méthodes
Chapitre 4 : Résultats et Interprétation
des résultats
|