II 2 3 2.Evolution récente de l'économie
II 2 3 2.1 Croissance économique
Depuis le rétablissement de la paix en 1995, une
série de réformes a été mise en oeuvre, permettant
l'instauration du climat de sécurité et de stabilité
économique, ainsi que l'amorce d'une transition progressive de la
reconstruction au développement. Le pays a ainsi enregistré un
taux de croissance réel annuel moyen de 7,4% de 1995 à 2006. Par
ailleurs, par sa taille et sa position géographique, l'économie
rwandaise est particulièrement vulnérable aux chocs
exogènes, tels que les conditions climatiques et les cours des
principaux produits de base. Elle se caractérise par l'importance du
secteur primaire, qui compte pour 41% du PIB, tandis que le secteur tertiaire
représente 38% et le secteur secondaire, 21%. Ainsi, ces chocs
exogènes ont affecté le secteur primaire et secondaire en 2003,
où le taux de croissance n'a été que de 0,9%. C'est en
2005 seulement que le secteur agricole a pu retrouver une bonne production
après deux années de stagnation. Ce qui a permis de ramener
l'inflation à un chiffre. Dans les
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autres secteurs les activités économiques ont
repris dès 2004, avec 4% de croissance, et 6% en 2005, et 5,3% en 2006.
Cette performance globale en matière de croissance économique a
été rendue possible grâce à un taux
d'investissements bruts global relativement élevé qui s'est
accru, de 18,4% du PIB en 2003 à 21,4% en 2006, couverts notamment par
les flux d'aide publique extérieures et par les capitaux privés
étrangers. Les investissements bruts privés sont restés
stables, avec 12,8% en 2006. L'épargne nationale qui s'est accru
sensiblement, de -0,8% du PIB en 2003 à 3,8% en 2006, reste faible et
crée une dépendance excessive du pays vis-à-vis des
ressources extérieures pour son développement.
II 2 3.3 Impact de FRCP sur la balance commerciale
La balance des paiements se caractérise par les
déficits chroniques des deux balances, commerciale et des services,
reflétant les contraintes structurelles d'un petit pays enclavé.
Le déficit du compte courant (transferts exclus) a ainsi
été maintenu autour de 19% du PIB de 2003 à 2005, avec une
amélioration en 2006 à 17,6%, grâce notamment à un
accroissement substantiel des recettes d'exportation du café et
l'accroissement des prix internationaux des métaux comme le
cassitérite et le coltan. . Les réserves officielles ont
été globalement maintenues en moyenne à 5,6 mois
d'importations depuis 2003.
La situation économique du Rwanda se
détériore depuis le début des années 80. La chute
des cours de ses produits d'exportation, puis le déclenchement de la
guerre en 1991 et le dérapage du PAS portent un nouveau coup à
l'économie rwandaise structurellement affaiblie. Plus de la
moitié de la population rwandaise vit en dessous du seuil de
pauvreté. Le PIB accuse un taux de croissance négatif à
partir de 1992. Le gouvernement table pourtant sur une reprise de
l'économie à partir de 1995 et projette garder des taux de
croissance supérieurs à 10%/an pour l'ensemble de ses secteurs,
taux rarement atteints dans le passé.
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Le gouvernement doit faire face au problème structurel
de son agriculture. Quelques solutions s'offrent à lui pour
désengorger l'agriculture et relancer la production agricole:
intensifier l'agriculture, diversifier les sources d'emploi en dehors de
l'agriculture (et développer le secteur privé
générateur d'emplois) ou envisager des transferts de main
d'oeuvre dans un cadre régional de libre échange et de
coopération. L'évolution politique et militaire récente
laisse à penser qu'une certaine unification régionale est sur le
point de se réaliser. L'avenir dira si celle-ci apportera une solution
aux problèmes économiques des différents pays et comment
elle favorisera le développement de la région. La redistribution
des ressources économiques et des revenus générés
reste garante d'une lutte contre la pauvreté croissante de la
majorité de la population et un facteur clé de
stabilité.
La politique économique libérale vise à
réorienter et diversifier son économie. Le nouveau gouvernement
fonde sa reprise économique sur le développement d'un secteur
privé principalement exportateur. La relance et le développement
du secteur privé dépendent avant tout de la stabilité
sociopolitique pour assurer des investissements. Or, la sécurité
ne semble pas garantie: le montant des investissements extérieurs reste
faible et les données révèlent une fuite de capitaux vers
l'extérieur. Le secteur actuel des entreprises produit pour le
marché intérieur principalement. Depuis la fin de la guerre,
seule une partie des entreprises ont repris leurs activités. Ce secteur
risque de disparaître complètement s'il n'est pas
protégé et si le pouvoir d'achat de la population continue
à baisser.
Malgré la priorité que semble accorder la
communauté internationale et le gouvernement lui-même au
développement de ce secteur comme moteur pour l'ensemble de
l'économie, la part de financement consacrée à ce secteur
reste faible (7%) dans l'ensemble du programme d'investissements publics de la
communauté internationale.
Le nouveau gouvernement hérite d'une économie
dévastée par la guerre et qui génère peu de
ressources et de moyens pour faire face à ses besoins. Il consacre les
deux tiers de ses recettes à sa défense.
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La balance commerciale, négative depuis le début
des années 80 se détériore une première fois en
1986 suite à la chute des cours du café et du thé, puis
une seconde fois en 1991 après le déclenchement de la guerre et
enfin en 1994. Elle se redresse en 1995, mais malgré une reprise des
exportations prévue pour les années 1996, 1997 et 1998, elle
restera largement déficitaire.
Le Rwanda dépend financièrement totalement de la
communauté internationale pour reconstruire son économie et il
reste totalement dépendant de l'aide extérieure pour les
prochaines années à venir.
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