INTRODUCTION GENERALE
ETAT DE LA QUESTION
Une des conditions essentielles de la survie d'une entreprise
ou plus généralement d'une organisation réside dans la
capacité de ses membres à agir de manière cohérente
et efficiente pour atteindre les objectifs poursuivis par l'organisation. Cette
nécessaire coordination des comportements peut être obtenue par
différents moyens.
Dans une très petite entreprise, le dirigeant peut
vérifier directement que les tâches se déroulent de la
manière qu'il juge appropriée. Mais la supervision du dirigeant
et l'ajustement mutuel entre les divers acteurs deviennent rapidement
inadaptés lorsque la taille de l'entreprise augmente. Certes on peut
souhaiter maintenir ces pratiques, mais on ne peut guère les appliquer
qu'à des parties de l'entreprise.
Il faut donc que la direction mette en place des dispositifs
permettant de suppléer à l'impossibilité d'appliquer
partout la supervision. Le choix de ces dispositifs vise à garantir la
qualité de l'organisation à travers la performance.
La performance peut être exprimée en termes
comptables et financiers, et dépend de la capacité à :
o se procurer des ressources au moindre coût,
o Les préserver ainsi que le patrimoine,
o Les utiliser de la manière la plus productive
possible.
La performance peut également avoir un caractère
plus général : c'est la capacité à
déterminer et à mettre en oeuvre de bonnes stratégies dans
le cadre des finalités poursuivies. Ces finalités sont
variées : il peut s'agir de devenir la plus grande entreprise du monde,
ou bien de rester une entreprise prospère dans une
spécialité, ou même d'être la plus apte à
atteindre les buts que l'entreprise s'est fixés. Une fois les
finalités définies, le succès dépend de l'aptitude
à définir les stratégies adaptées et à les
mettre en oeuvre.
Les dispositifs organisationnels doivent donc garantir le
niveau de laperformance dans ces deux domaines économique et
stratégique.On appelle contrôle interne l'ensemble de tels
dispositifs.
Il est souhaitable de tester périodiquement
l'efficacité et la pertinence de tel ou tel aspect du contrôle
interne. On appelle audit le processus consistant à étudier et
à évaluer le contrôle interne ou certains de ses aspects,
ainsi que les performances qu'on en attend. Le résultat qui en
découle permettra à son tour de juger de l'efficacité de
l'entreprise, car le défi de chaque entreprise de nos jours est
d'être compétitive afin de ne pas être évincée
du marché.
L'audit couvre un domaine de plus en plus vaste, dans lequel
les cabinets indépendants et les salariés de l'entreprise
interviennent de manière complémentaire. Dans l'histoire,
l'activité d'audit a principalement concerné l'examen des comptes
et l'audition des dirigeants qui en avaient la charge. L'apparition et le
développement rapide des capitaux n'ont fait que renforcer la
nécessité, pour les actionnaires et les bailleurs de fonds, puis
pour les tiers de disposer de comptes vérifiés,
révisés, certifiés par des professionnels
indépendants.
C'est pour cette raison que ceux ci s'intéressent de
plus en plus à la performance des entreprises pour lesquelles ils ont un
quelconque intérêt.Ils s'intéresseront de ce fait à
la performance financière de l'entreprise dans laquelle ils ont
décidé d'investir, à la rentabilité des capitaux
investis et donc au système de gestion des dirigeants. Le cas d'ENRON,
géant dans le monde de l'énergie sur le plan international,
où les nombreuses opérations risquées de
spéculations des dirigeants ont conduit l'entreprise à sa
faillite en est un exemple palpable. La chute d'ENRON a entrainé la
débauche de 4 500 salariés qui ont perdu à la fois leur
emploi et leur retraite. Les détenteurs de capitaux ont eux aussi perdu
leur mise et ce à cause du fait que le cabinet Arthur Andersen,
chargé de la certification des comptes l'a fait de manière
laxiste et subjective.
Le Conseil d'Administration de l'Institut Français
d'Audit et de Contrôle Interne (IFACI) a défini
l'audit interne comme étant une activité indépendante et
objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré
de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les
améliorer, et contribue à créer de la valeur
ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en
évaluant, par une approche systématique et méthodique, ses
processus de management des risques, de contrôle, et de gouvernement
d'entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur
efficacité. L'audit interne est donc une activité de
contrôle et de conseil qui permet d'améliorer le fonctionnement et
la performance d'une organisation.
Notre étude sera donc axée sur de l'audit du
crédit de la BSIC dans le cadre deses activités d'octroie de
crédits bancaires. La question que l'on pourrait se poser de prime
à bord est celle de savoir comment la fonction d'audit interne
s'inscrit dans une dynamique d'amélioration de la performance, et ce
dans le souci de pérenniser la rentabilité financière de
la BSIC à travers la maîtrises des risques inhérents
à l'octroi de crédits.
Dans une forte majorité des cas, l'audit interne
consacre l'essentiel de ses activités à l'analyse des risques et
des déficiences existants dans le but de donner des conseils, de faire
des recommandations, de mettre en place des procédures ou encore de
proposer de nouvelles stratégies, en un mot l'audit interne comprend
toutes les missions qui ont pour but d'améliorer la performance de
l'entreprise.
PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES DU TRAVAIL
Problématique
L'audit interne évalue des dispositifs organisationnels
visant à :
· L'économie : se procurer les ressources au
moindre coût,
· L'efficience : utiliser les ressources de la
manière la plus productive,
· L'efficacité : se comporter de manière
conforme aux objectifs,aux choix effectués dans l'entreprise à
tous les niveaux et/ou l'évaluation des résultats obtenus de ces
dispositifs.
C'est pourquoi le questionnement, que nous avons
dégagé de cet objet est celui de savoir comment l'audit
interne contribue à l'atteinte des objectifs que la BSIC s'est au
préalable fixés en termes de gestion des risques induits par ses
activités d'octroi de crédit et dont dépend sa performance
financière?
Hypotheses
Une analyse approfondie de notre problématique nous a
amené à nous poser les questions suivantes :
· Comment conduit-on l'audit au sein d'une
entreprise?
· Comment l'audit interne contribue-t-il à
la performance de l'entreprise?
A cet effet, nous avons émis les propositions
de recherche suivantes :
· La performance d'une entreprise peut être
évaluée à travers sa capacité à atteindre
les objectifs qu'elle s'est fixés;
· L'audit interne peut contribuer à
rendre l'entreprise davantage performante en évaluant les
systèmes de management, de contrôle interne et de gestion
financière de celle-ci, en donnant des recommandations et des
conseils.
· La performance d'une entreprise peut
être accrue grâce au respect scrupuleux des recommandations des
auditeurs par les opérationnels, et aussi par un suivi permanent de
l'application de celles-ci.
CHOIX ET INTERET DU SUJET
Choix du sujet
Loin d'être le fait du hasard, le choix de notre sujet a
été motivé par le souci de savoir comment l'audit interne
peut et doit satisfaire et s'adapter aux exigences de performance et de gestion
des risquesau sein de la banque. Notre choix a porté sur le secteur
bancaire par le fait que c'est ce secteur qui, de nature, est permanemment
exposé à de nombreux risques multiformes. De par le domaine de
notre formation (Gestion comptable et Financière), nous avons voulu
déterminer la contribution de l'audit à la performance et
à la gestion des risques tout en restant dans les normes de l'Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
Intérêt du sujet
L'intérêt de ce travail est de
fournir aux entreprises et plus précisément aux
opérationnels des banques, des éléments qui leur
permettront de comprendre le bien fondé de l'audit interne ; les amener
à ne plus voir les auditeurs uniquement comme des « gendarmes de
l'entreprise », mais plutôt comme des individus qui agissent dans
l'intérêt de tous, et qui par leurs conseils et leurs
recommandations, permettent àl'entreprise de créer davantage de
valeur ajoutée, la menant ainsi vers une meilleure performance.
Par ailleurs, ce travail pourrait permettre aux dirigeants des
banques de ne plus considérer l'audit interne comme une contrainte
réglementaire établie par les autorités de contrôle
bancaires, mais comme une fonction essentielle et nécessaire qui
pourrait avec l'apport des autres fonctions de la banque, l'ériger de
plus en plus haut. Le contexte économique actuel nécessite en
effet que chaque établissement bancaire ait par devers lui un dispositif
lui permettant d'évoluer vers une amélioration constante et
continue de ses performances.
C'est donc pour appréhender la problématique de
l'audit du crédit au sein de la BSIC que nous présenterons, dans
le premier chapitre : le cadre conceptuel de l'audit ; dans le
second : la Banque Sahélo Saharienne pour l'Investissement et le
Commerce. En suite au troisième chapitre, nous aborderons le diagnostic
et lesmodalités pratiques de l'audit de crédit à la BSIC,
et enfin au quatrième chapitre, nous examinerons les limites de l'audit
du crédit au sein de la BSIC. Nous terminerons cette dernière
partie de notre travail en portant un regard critique sur la conduite de
l'audit du crédit à la BSIC suivi de suggestions.
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