CONCLUSION:
En ce qui concerne les étudiants, on ne doit pas
prendre pour argent comptant leur pur et simple assimilation à la
jeunesse en général. Il est certain que le fait d'être
étudiant ne signifie plus à définir un statut social
En est-il comme ça en Tunisie? Mais au delà, on
voit se former des groupes étudiants qui s'affirment fortement comme tel
et développent une sociabilité spécifique. Mais ces
groupes ne se ressemblent pas, ne se forment pas de la même façon,
ne développent pas la même sociabilité et ne peuvent servir
de milieu de référence pour les autres étudiants.
Pour les étudiants, la frontière entre
activités de loisirs et heures d'études n'est pas nette et
délimitée du moins d'après les résultats de notre
enquête: les loisirs sont en prises sur le quotidien, tout autant que le
temps passé aux études.
Le sexe, le lieu de résidence, le type d'études
Suivies, l'état matrimonial et probablement d'autres facteurs
définissent les grands reliefs des emplois du temps quotidiens des
étudiants.
La vie étudiante n'est pas seulement
caractérisée par le temps passé à
l'intérieur du site universitaire, mais elle l'est aussi par un temps
considérable investi à l'extérieur de cet espace (temps de
transport, temps des loisirs en ville..) et qui influe beaucoup sur la vie en
campus des étudiants.
Le type d'espace universitaire module les rapports des
étudiants à leur site en ce qui concerne les pratiques, la
flexibilité d'usage de l'espace universitaire et le temps passé
sur le site.
Au delà de la vie étudiante, cette recherche
menée conjointement au campus de Tunis et au campus de Manouba renseigne
d'une part sur les dangers que représente l'isolement spatial. Cet
isolement favorise-t-il le repli et entraîne-t-il la difficulté
interne et externe à l'échange et à la socialisation? ,
c'est du moins ce qu'on observe clairement sur le campus de Manouba.
Pouvons-nous donc dire maintenant que les campus objet de
notre étude sont des espaces qui organisent une importante
mobilité? Je crois qu'à ce stade de recherche on ne peut pas
impulse un jugement, sera-t-il possible dans le cadre d'une thèse?
Pour la plupart des étudiants ces campus apparaissent
plutôt comme des lieux de passage sans ancrage surtout pour ceux qui ne
résident pas sur le site. Ils sont pris dans des trajets rythmés
par le temps des études (comme on a vu ça lors de notre
analyse).
Ainsi pouvons-nous dire que l'expérience
étudiante se structure moins autour de l'espace que du métier
étudiant ? Ce qui ressort de notre recherche c'est que Le rapport
à l'espace reste secondaire devant le rapport aux études.
Notre investigation nous a conduit à nous poser la
question de savoir si l'intégration de l'université à la
ville ne dépend-t-elle pas en premier lieu d'une proximité
spatiale des sites universitaires à la ville ? Il parait que la
situation de l'université dans la ville comme c'est le cas du campus de
Tunis peut favoriser l'intégration des étudiants. Mais cette
proximité s'avère ne pas être, à elle seule,
suffisante.
Doit-elle être accompagnée d'autres fonctions
destinées aux usagers du site universitaire?
A la lumière des résultats de notre travail
centré sur les modes de vie étudiante, la question de
l'intégration des étudiants dans le système urbain passe
probablement par l'intégration de l'université à la ville
qui semble-t-il devoir être posé en terme de relations sociales et
spatiales comme dit GIDDENS " autonomes et interdépendantes
Mais, si la question de l'intégration de
l'université à la ville engage bien notre réflexion sur
l'analyse des espaces concernés de leur vécu et de leur
qualité sociale et urbanistique, elle ne peut se résumer à
une stratégie de localisation.
Pensés et organisés pour favoriser l'acquisition
des connaissances et faciliter le travail; il parait que ces espaces satisfont
mal la promotion à une réussite sociale.
Les étudiants tunisois et surtout ceux des deux sites
étudiés sont dans la ville: leurs pratiques montrent
d'après les résultats de notre enquête et de nos entretiens
qu'ils font probablement un usage "intensif" de la ville, mais pas de
l'université qui reste apparemment marquée par sa fonction
première d'enseignement.
Ainsi, faut-il penser aux modalités pratiques du
"va-et-vient" des usagers de l'université entre celle-ci et la ville? Et
s'agit-il d'analyser l'effet l'isolement spatial et social sur les formes
d'intégration et de sociabilité des étudiants?
PROJET DE THESE
Comme il a été vu à l'exposé de la
recherche, l'essentiel de la méthodologie a été
axée sur des enquêtes sur le terrain.
A partir de l'étude des modes de vie des
étudiants on va tenter de savoir ce que représente la ville pour
les étudiants et comment ces derniers accèdent à
l'urbanité à travers cette connaissance de la ville.
C'est donc l'intégration de l'université dans
l'espace urbain qui est en jeu, avec les potentialités qu'elle ouvre
à la ville et à la vie étudiante.
Le champ d'étude parait vierge en Tunisie, d'où
tout son intérêt.
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