5 - Appréciation du site universitaire:
Les rapports des étudiants à leur
université ont été également analysés sur le
plan de leurs appréciations du site universitaire.
Dans la question n° 17 de l'enquête, on n'a pas
soumis des aspects physiques du site à l'évaluation des
étudiants, on a plutôt voulu que la question soit plus ouverte
pour que l'étudiant pourra s'exprimer sur tous les champs de son
vécu quotidien au sein de l'espace universitaire.
Ainsi, les étudiants ont été
amenés à indiquer les défauts qu'ils attribuent à
leur campus.
Les résultats attestent que, pour ce qui est des
espaces destinés à l'enseignement, les étudiants n'ont pas
exprimés de jugements négatifs.
Les résultats ne révèlent que rarement
d'appréciations concernant les espaces internes du site.
Les défauts qui ont été le plus
cités par les étudiants sont:
L'isolement du campus de Manouba.
L'éloignement entre le lieu de résidence et le
campus.
Le manque de moyen de transport plutôt signalé
par les étudiants du campus de Manouba.
Le manque de lieux de loisir sur le site.
Les programmes d'enseignement.
L'existence de la police à la porte de la
faculté et la demande de la carte d'étudiant.
La qualité de la nourriture.
Trop d'étudiants pour le restaurant universitaire.
Certains étudiants n'ont pas répondu à
cette question, (8 % de l'effectif étudié), est-il des
étudiants qui sont là que pour le temps des cours et qui
repartent chez eux après.
On peut être surpris de la négligence et de la
très faible importance accordée aux caractéristiques
urbanistiques et architecturales du campus.
Ce qui semble primordial concerne la proximité par
rapport au domicile (59% de l'échantillon).
Pour la grande masse des étudiants, travailler seul; ou
avec les amis, manger, aller à la buvette, aller traîner dans la
cour centrale, discuter à l'occasion d'un cours, d'un exposé ou
d'une affiche est autant d'occasions d'échanges.
Les réponses à la question n° 21 montrent
que les échanges sur le site universitaire ne sont pas
appréciés de la même manière.
Dans l'ensemble, 41% de l'échantillon jugent qu'il y a
beaucoup d'échanges, 22% apprécient qu'il n'y ait pas beaucoup
d'échanges sur le site universitaire et 28 % estiment qu'il y a
insuffisamment d'échanges.
Les inconvénients de la vie étudiante n'ont pas
une importance extraordinaire pour les étudiants, qui les acceptent
malgré tout.
Figure 9
Cliché Najem D
Dans nos entretiens, quand on leur demande d'évoquer
les transports, la restauration, les loisirs, les services sur le campus, ils
en parlent et même longuement, mais il parait que les étudiants et
surtout ceux qui ne résident pas sur le site sont dans l'ensemble
indifférents et sans attentes particulières à
l'égard du campus. Pour eux, le campus est le lieu de travail et ce qui
compte c'est le déroulement des études.
Ainsi, aux différents groupes d'étudiants que
nous avons rencontrés, correspondent des caractéristiques
sociales très variables, mais il est probable que le critère le
plus déterminant parmi d'autres d'ailleurs tient dans la forme de leurs
rapports aux études.
En résumé, dans ce chapitre, deux indicateurs
méritent à notre avis d'être mis en valeur:
Le premier concerne le rapport des étudiants à
l'espace.
La vie des étudiants au campus de Tunis est
rythmée aujourd'hui par l'inexistence d'une résidence
universitaire sur le site. Les étudiants quittent les lieux après
la fin des cours.
Après 18 heures et pendant les week end, le campus est
sans vie.
Les rapports des étudiants au campus se trouvent ainsi
transformés par la réduction de leur temps de séjour et
l'absence de continuité entre les différents
établissements du campus.
Les étudiants ne trouvent pas le temps de se
connaître, mais aussi l'espace où se connaître puisque aucun
lieu du campus n'apparaît actuellement comme un vrai espace de rencontre
et de convivialité.
Le campus de Manouba, géographiquement situé
à l'écart de la ville, se combine probablement avec une
intégration à l'espace strictement universitaire du moins pour
les étudiants résidents sur le site, car d'après les
résultats de notre travail, les étudiants non-résidents
témoignent plutôt d'une utilisation plus fonctionnelle de
l'espace.
Cependant, si les étudiants peuvent partager le temps
de leurs études, un mode de vie et des conditions d'existence semblables
qui s'actualisent dans leurs usages de l'espace universitaire, il parait que
les expériences des étudiants sont trop diverses pour impulser un
mode de vie commun à tous.
Enfin, l'emploi des temps et la charge de travail sont
vécus comme moins contraignants, les attentes liées à la
vie étudiante augmentent, les loisirs se déroulent la plupart des
temps dans un cadre extra universitaire impliquant une participation à
la vie urbaine tournée vers l'extérieur.
Les pratiques urbaines et la vie sociale qui leur est
liée se feraient essentiellement à partir de chez soi,
l'université étant probablement, du moins pour la majorité
de l'échantillon étudié une institution fonctionnelle.
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