CHAPITRE IV : CRITIQUES ET RECOMMANDATIONS
I. CRITIQUES
1.1. Au plan
institutionnel et administratif
Les observations effectuées au cours de notre
étude révèlent plusieurs insuffisances au niveau des
textes réglementaires régissant l'activité touristique
dans notre pays. Ces insuffisances portent notamment sur la définition
réglementaire des termes essentiels en tourisme (visiteur, touriste,
nuitée...) et l'élaboration d'un cadre conceptuel recensant
l'ensemble des activités, biens et services que l'on peut associer au
tourisme dans une économie comme la nôtre. En outre,
l'insuffisance des informations statistiques concernant les activités,
les investissements, les emplois et les recettes générées
par le tourisme ne permettent pas de saisir cette activité
économique dans son ensemble. De ce fait, la comparabilité des
statistiques du tourisme avec les autres activités économiques au
niveau national n'est pas aisée.
La Direction régionale du Tourisme a pour missions,
entre autres, de veiller au respect des normes en vigueur, d'initier des
actions visant à l'amélioration et à la promotion de
l'offre touristique de la région du Bélier. Cependant, bien que
les textes réglementaires en vigueur figurant en annexe du
présent mémoire, donnent la nomenclature pour la classification
d'un certain nombre d'établissements de tourisme (hôtel,
restaurant, maquis), nous avons relevé que ces établissements
bénéficient d'une autre classification de la part de cette
structure déconcentrée. Or, cette classification ne repose sur
aucun texte réglementaire connu. Cette situation ne permet pas de garder
la maîtrise de l'information et contribue à
déprécier l'offre touristique de la région.
1.2. Au plan du
développement touristique
Selon les acteurs touristiques locaux, Yamoussoukro ne
bénéficie pas d'une véritable identité touristique
pouvant conduire à une offre globale des produits touristiques de la
région. En cela, l'absence d'une véritable politique de
développement touristique local ne favorise pas l'éclosion d'un
véritable produit d'appel touristique pour Yamoussoukro. Pour les
acteurs du tourisme local, la SODERTOUR-Lacs est perçue comme une
entreprise concurrente au lieu d'être l'acteur incontournable du
développement touristique régional. Pour eux, cette structure se
confine à la promotion des établissements relevant de son
patrimoine. Cette situation de quasi-monopole semble être la base d'un
sentiment de frustration éprouvée par ces acteurs.
1.3. Au plan des relations
entre acteurs
Les rapports entre les acteurs touristiques locaux
dénotent l'absence de stratégies de collaboration de haut niveau
pouvant se traduire par le développement d'un produit touristique de
qualité destiné à une clientèle locale. De
même, la grande propension à la concurrence entre
opérateurs privés du tourisme ne favorise pas l'éclosion
et l'émergence d'une véritable plateforme de collaboration. Il
existe à côté du secteur touristique formel, un secteur
touristique informel dont les acteurs usent de stratégies frauduleuses
envers l'administration fiscale. Cette situation accentue un manque de
confiance mutuelle et de communication constructive entre les acteurs
touristiques.
II.
RECOMMANDATIONS
2.1 Au plan institutionnel et
administratif
Afin de mieux cerner les
activités, biens et services liés au tourisme ainsi que les
variables économiques pertinentes qui y sont liés, il est
indiqué pour l'administration nationale du tourisme de déterminer
avec précision les concepts et définitions des termes
usités dans ce secteur d'activité. Pour ce faire,
l'élaboration d'un code du tourisme et l'analyse de la chaîne de
valeurs du tourisme en Côte d'Ivoire sont nécessaires. D'un point
de vue fonctionnel, il s'agit de définir les unités d'observation
de base utilisée habituellement dans l'analyse de l'ensemble des
composantes du tourisme. Il convient aussi que la Direction régionale du
Tourisme veille au respect de la classification des établissements de
tourisme et utilise les outils adéquats afin de disposer de statistiques
fiables liés aux activités de tourisme, conformément
à ses attributions. En outre, elle doit s'impliquer véritablement
auprès des autres structures administratives locales pour la mise en
place du réseau.
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