III.2DISCUSSION ET ANALYSE DE RESULTATS.
Eliminer l'extrême pauvreté et la faim reste le
premier Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD). Le
PNUD dans son plan d'action prioritaire 2007-2009 s'est fixé 5
composantes stratégiques notamment le relèvement communautaire,
environnement et changement climatique, promotion des OMD et suivi du DSCRP
PASMIF, VIH sida et autres pandémies.
Au cours de l'analyse de résultats obtenus sur terrain,
on constate que dans le tableau N°3, le seul secteur du relèvement
communautaire du PNUD-PLCP a été opérationnel sur le
terrain.
Le résultat de l'analyse dans ce tableau N°2
montre que, 2 micros projets ont été réalisés avec
21% de sujets enquêtés qui ont seulement
bénéficié
Dans ce même tableau, le résultat de
l'enquête prouve que 65% des sujets enquêtés ont tiré
du bénéfice dans ce secteur. Le secteur de la micro finance qui
constitue un pilier dans la réduction de la pauvreté à
travers les projets de relance économique de la population occupe 0% en
terme de réalisations. Quelques avancées significatives se sont
observées avec 17,40% dans le secteur du VIH/Sida et autres
pandémies.
Le nombre des projets qui devraient être mis en oeuvre
par le PNUD-PLCP n'ont pas été réalisé et se
justifie par de multiple raisons, notamment les contraintes de la guerre.
En interprétant le tableau N°4, un constat se
dégage que le nombre des projets réalisés dans le
programme de lutte contre la pauvreté n'ont pas satisfait aux besoins
réels de la population de la collectivité de Bahunde. Pour
pallier à cette insuffisance de la non satisfaction des besoins
essentiels de base, ( tableau N°4).
C'est ainsi que dans les déclarations du PNUD ce
dernier prévoie dans son plan d'action prioritaire 2013-2014 mettre en
oeuvre dans le programme de lutte contre la pauvreté notamment le
relèvement communautaire et cohésions sociales dans la
collectivité/chefferie de Bahunde.
La mise en oeuvre des OMD rentre dans les priorités du
PNUD. Selon le résultat, les enquêtés dans le tableau
N°3 ; 32,60% soit 57 sujets enquêtés ont
bénéficié des projets dans le cadre de la mise en oeuvre
des OMD notamment dans l'élimination de l'extrême pauvreté
et la faim.
En rapport avec l'information et la participation de la
population bénéficiaire dans l'analyse des besoins, sur 184
sujets enquêtés, 16,3% soit 30 personnes participent à
l'analyse des besoins prioritaires. De l'analyse des besoins jusqu'à
l'évaluation il se remarque que la population est souvent exclue
à toutes les décisions possibles notamment dans la mise en
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oeuvre de projet dont seulement 41,3% ont été
concernés par la mise en oeuvre et 30,43% participent au suivi et
évaluation de projets appuyés par le PNUD.
Cette population est constituée des autorités
locales, quelques représentants des bénéficiaires et les
animateurs de projet. Selon les analyses dans le tableau N°4, l'effectif
participant à l'étude de marché par le PNUD et d'autres
ONG sont très réduites. Nous avons été
informés que certains projets sont imposés à la population
sans connaitre leurs problèmes réels qui les affectent. Tel est
le cas des ex combattants qui reçoivent des AGR, à travers l'ONG
CARITAS appuyé par le PNUD dans le territoire de Masisi. Ces
interventions sont dites hors besoins de la population par rapport aux
potentialités économiques existantes.
Selon le résultat de l'enquêté, le tableau
N° 5 indique le niveau de communication avec PNUD programme
pauvreté et les bénéficiaires est faible et inefficace.
Dans les villages de Sake-Shasha, Bweremana et Rubaya, les
résultats de l'enquête nous ont montré que la population
dans ces villages ne maitrise pas les différents programmes
développés par le PNUD dans la lutte contre la pauvreté.
Sur un effectif de 184 sujets enquêtés 51,63% ont
déclaré inefficace la communication entre les
bénéficiaires et le bureau du PNUD pauvreté, 32% ont
déclaré insuffisance et 16,3% ont déclaré qu'il
existe une bonne communication entre les bénéficiaires et le
PNUD. Après l'analyse de ce tableau, un constat s'est
dégagé selon lequel que l'insuffisance de cette communication
constitue l'un des facteurs de l'émergence de la pauvreté pour la
population.
S'agissant de l'appréciation de l'impact des projets de
développement du PNUD dans la réduction de la pauvreté,
sur un effectif de 184 sujets enquêtés, 25,54% ont
déclaré insuffisant l'appui du PNUD à la population dans
la collectivité de Bahunde ; 41,9% les déclarent l'appui
inefficace et 12,47% de sujets enquêtés disent être
satisfaits par le programme du PNUD.
Ce résultat prouve que l'impact du programme de lutte
contre la pauvreté à travers de différentes composantes
est moins visible sur les conditions socio-économiques de la population
dans la collectivité des Bahunde.
Cet état se justifie par une faible visibilité
des interventions du PNUD dans le relèvement communautaires et relance
économiques en faveur de la population, dans laquelle la
durabilité des résultats a été mise en cause.
Pour réduire la pauvreté, la population dans la
collectivité des Bahunde en territoire de Masisi a identifié 5
besoins fondamentaux selon les potentialités de leurs milieux.
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L'analyse du tableau N°7 nous a montré les cinq
besoins fondamentaux des populations justifiées par la relance dont 38%
de sujets enquêtés ont identifiés l'agriculture et
l'élevage comme source de revenu familial en première
priorité.
Dans ce même tableau, le secteur de l'artisanat et la
formation des jeunes sans occupation à l'emploi a été
jugé en seconde priorité par 28,80% de sujets
enquêtés ; 14,13% ont exprimé leurs besoins en eau potable
pour réduire le taux de mortalité lié aux maladies
hydriques.
Ce tableau nous a permis de déduire que, la relance
agro pastorale, la promotion de l'entrepreneuriat pour les jeunes et le
renforcement des moyens de substances constituent des facteurs de revenu et
contribuent à la réduction de la pauvreté. (Tableau
N°7).
L'analyse du tableau N°8 nous présente un
résultat sur les indicateurs socio économiques de la population,
c'est-à-dire l'impact socio-économique des projets de
développement du PNUD dans la réduction de la pauvreté.
Pour l'année 2007-2012, 25% de l'ensemble de la
population de la collectivité des Bahunde dans le Masisi ont vu leur
pouvoir d'achat s'améliorer par l'accès aux ressources locales,
aux moyens de transport, à l'alimentation et aux soins
médicaux.
Pour 2007-2012, la population de la collectivité a pu
améliorer leur niveau socio éducatif caractérisé
par l'accès aux soins, l'éducation de base et 16,84% pour
2007-2012 ont eu l'accès aux revenus familials
caractérisés par le salaire obtenu dans différents
services, de l'élevage, de la production agricole et d'autres
activités lucratives.
Du point de vue augmentation du seuil de la pauvreté,
le tableau N°9montre encore l'ampleur de la pauvreté avec un seuil
de la pauvreté de 38% pour 2007 ; 11,95% pour 2008 ; 10,86% pour 2009 ;
9,23% pour 2010 ; 10,32% pour 2011 et 21,73% pour 2012 dans les ménages.
Cette pauvreté est caractérisée par le mange de revenu,
délestage alimentaire (pas de repas régulier et parfois
constitués de patates douces sans sel ni huile et certains
ménages dirigés par les personnes âgées vivent de la
mendicité les jours de marché)41.
Selon une étude menée par le ministère du
plan en 2005, 14,7% des familles prennent un repas par jour ; 72,1% consomment
deux fois et 2,2% consomment moins d'un repas et souvent par délestage
alimentaire.
Enfin pour 2007-2012 ; 40,22% vivent en dessous du seuil de la
pauvreté dans la collectivité des Bahunde.
En rapport avec la source de revenu pour cette population,
seulement 5,43% tirent leur revenu dans les projets de développement
appuyés par le PNUD et 30% dans les ventes des produits agricoles et de
l'élevage (Tableau N°9), 19,5% vient de bénéfices de
transactions
41 Enquête sur les conditions de
vie de ménages au Nord-Kivu, 2005 (DCRP), P.127.
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commerciales caractérisées par la vente de
denrées alimentaires à moindre coût, la vente de
pétrole et produits cosmétiques par leur propres moyens et 16,30%
vendent leur patrimoine foncier pour survivre et faire face à la
pauvreté (tableau N°10).
Dans le tableau N°10 sur la répartition de
dépenses annuelles de consommation, 3,15% de pauvres vivent de
l'autoconsommation ; 22,83% de l'achat alimentaire chez les pauvres et 24,46%
affectent leurs ressources dans l'habillement ; 19,57% dans l'achat alimentaire
chez les non pauvres 22,83% chez les pauvres.
Ici, on constate que dans le tableau N°9, la population
de la collectivité des Bahunde n'a pas une culture d'investissement,
mais plutôt, elle travaille pour vivre le jour au jour.
Dans le tableau N°11, on constate que le ménage
pauvre vit en dessous du seuil de la pauvreté avec 0,75$par jours et
1,05$ par jour chez les non pauvres, c'est-à-dire la pauvreté
affectée toute la population à des dimensions différentes.
Nous pouvons dire que les 6 ménages sur 10 n'arrivent pas à
subvenir à leurs besoins alimentaires et non alimentaires selon le
profil de la pauvreté.
Dans l'analyse du tableau N° 14, le résultat de
l'analyse nous a montré que 67,40% sont pauvres dans la
collectivité de Bahunde et leur pauvreté les affectent sous
plusieurs dimensions, c'est-à-dire la pauvreté alimentaire et non
alimentaire et monétaire.
Dans l'analyse du tableau N°15, les ménages les
plus touchés par la pauvreté sont les veuves avec 34,24% sont les
plus touchées par la pauvreté ; suivi de mariés polygame
avec 24,46% de sujets enquêtés ainsi que les mariés
monogames soit 16,84%. Les célibataires avec 8,15% qui se justifient par
l'insatisfaction de besoins essentiels de base (emploi, éducation,
santé etc.).
Le développement d'une entité passe par un
système éducatif adéquat et performant. Selon le
résultat de nos enquêtes 67,40% (tableau N°14) des personnes
sont pauvres. A priori, le taux élevé de pauvreté peut
s'expliquer entre autre par la faiblesse du taux de scolarisation.
Le tableau N°16, de l'analyse montre que le taux
d'analphabétisme est très élevé dans la
collectivité des Bahunde avec 35,32%.
Cet analphabétisme est du au manque d'accès
à l'école primaire et secondaire. Ainsi 4,34% ont l'accès
aux études universitaires. Il faut aussi remarquer que la
pauvreté varie selon le niveau d'instruction et au fur à mesure
que le dernier augmente, la pauvreté diminue.
Ceci nous amène à mettre l'hypothèse
selon laquelle le niveau d'instruction a une influence sur la pauvreté,
c'est-à-dire plus le niveau d'instruction augmente, plus le niveau de la
pauvreté baisse.
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Autrement dit, une augmentation du taux de scolarisation
où une diminution du taux d'analphabétisme aujourd'hui à
35,32% conduira sans nul doute à une réduction sensible de la
pauvreté.
L'analyse du tableau N°17, indique que 24% des sujets
enquêtés sont touchés par la pauvreté sont des
personnes sans occupation ; 25% sont de travailleurs indépendants
(propre compte) et 5,43% des apprentis non payé.
Cette situation pourrait s'expliquer par le fait que ; dans la
collectivité des Bahunde, les personnes indépendantes qui
travaillent pour leur propre compte notamment les éleveurs et
agriculteurs et ceux exerçant d'autres petits métiers du secteur
informel (petit artisan, commerçant, ect...) sont plus pauvres que les
chefs des ménages salariés ou employés. Les conditions de
vie semblent être meilleurs (tableau N°17).
Parlant des autres services essentiels de base, de nos
enquêtés 25% utilisent de l'eau potable ; 12,5% ont l'accès
aux soins médicaux ; 6% au logement décent et 2,17% aux
activités d'épargne et crédit.
Dans le domine de l'eau potable, des efforts ont
été faits dans le milieu, puisque 46 personnes pauvres sur 184
consomment de l'eau propre. Pour la santé 12,5% soit 23 sujets
enquêtés sont soignés dans de différents Centres de
santé à l'hôpital de général
référence de Kirotche. La santé est l'un des principaux
facteurs du bien-être et est le 5ème objectif du
millénaire pour le développement. C'est ainsi que l'accès
pour toute la population a un centre de santé, aux moyens de transport,
à l'épargne et crédit est considéré comme
une priorité de l'action du gouvernement provincial du Nord-Kivu.
Dans le tableau N° 19, il s'observe une augmentation du
taux de la pauvreté allant de 2004-2006 avec un taux de 0,7% chez le
pauvre et d'une diminution de 0,7% chez le non pauvre. Il faut signaler que la
population touchée par cette pauvreté est
bénéficiaire des actions humanitaires du PNUD et d'autres ONG
internationales depuis 2004.
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