CONCLUSION ET
SUGGESTIONS
Pour clore ce travail, force est de constater que le
paludisme reste la première cause de morbidité et de
mortalité au Burundi malgré les efforts engagés par le
gouvernement à travers le Programme National Intégré de
Lutte contre le Paludisme (PNILP). L'OMS et le Fonds Global contre le SIDA et
le Paludisme continuent à appuyer l'effort du gouvernement burundais
dans la lutte contre ce fléau mais le résultat reste
mitigé car le paludisme continue à faire des ravages plus que le
Sida et les autres maladies.
Il est alors plus qu'une nécessité de
protéger la population car le paludisme emporte beaucoup de personnes
actives et il est l'un des facteurs qui freinent le développement du
pays.
L'objet de ce travail était de montrer que la lutte
contre le paludisme n'est plus seulement une affaire de médecins et de
personnels de santé, mais qu'elle doit être accompagnée par
des actions de communication. Nous avons choisi plus particulièrement
l'analyse des outils de communication utilisés dans la lutte contre le
paludisme au Burundi afin de contribuer à réduire les effets
néfastes de ce fléau. A travers les investigations que nous avons
menées, nous avons constaté que la communication sur le paludisme
n'affiche aucun cachet particulier par rapport aux autres maladies.
Malgré la gravité du paludisme qui a été
observée particulièrement dans les années 2000, le PNILP
n'a été mis en place qu'en 2009. L'heure du bilan n'a pas encore
sonné, mais nous avons d'ores et déjà constaté que
les outils de communication ne sont pas adaptés à toutes les
situations.
En nous référant aux résultats de notre
recherche et aux critiques émises là-dessus, nous estimons que
notre hypothèse a été confirmée.
L'hypothèse était formulée comme
suit : «: Le PNILP ne parvient pas à lutter
efficacement contre le paludisme, car ses activités ne sont pas
accompagnées par des outils de communication
adaptés ».
Nous estimons que cette hypothèse a été
confirmée avec une petite nuance, car nous avons constaté que les
outils actuels du PNILP se cherchent encore. La responsable chargée de
la prise en charge du paludisme l'a aussi reconnu en affirmant que le programme
exploite des outils de communication dont l'efficacité n'est pas
prouvée. Enfin, nous avons constaté l'absence au sein du PNILP
d'une structure ou un service de communication chargé de coordonner les
activités y relatives. Les radios tant publiques que privées
peuvent jouer un rôle important si le PNILP initie un partenariat
permanent avec ces médias. Mais le manque de la communication
adaptée ne peut pas être le seul blocage, il peut y avoir d'autres
contraintes que nous n'avons pas pu relever. Nous nous sommes limités
à l'analyse des outils de communication utilisés par le PNILP.
Après avoir vérifié notre
hypothèse et atteint les objectifs de recherche, nous tenons à
suggérer:
1. au ministère de la Santé Publique et de la
Lutte contre le SIDA, de créer, à travers le PNILP une structure
de communication et procéder à la promotion des personnes
chargées de l'exécution. Cette structure serait chargée de
concevoir les outils de communication efficaces et de coordonner toutes les
activités de communication en rapport avec la lutte contre le
paludisme ;
2. aux bailleurs de fonds et aux organisations internationales
de reconnaître davantage le paludisme comme le 1er
problème de santé surtout dans les pays tropicaux, et allouer en
conséquence les ressources appropriées au programme de lutte
contre cette maladie. Ils doivent aussi aider le PNILP à mettre en
place une bonne politique de communication.
3. au PNILP, à travers sa politique de communication,
de mettre en avant la théorie de Communication pour le Changement de
Comportement (CCC)dans le but d'atteindre ses objectifs. Le PNILP devrait
créer des partenariats avec les médias de masse pour atteindre un
public large ;
4. aux médias, grâce à leur influence et
à l'impact de leurs actions, d'acquérir plus de connaissances en
matière de lutte contre le paludisme et veiller à ce qu'elles
soient vulgarisées ;
5. enfin, à toute la population de prendre
désormais conscience de l'impact socio-économique du paludisme et
adopter un comportement à moindre risque que ce soit pour la
prévention et la prise en charge.
Nous ne prétendons pas avoir épuisé le
sujet, d'où nous suggérons à ceux qui seraient
intéressés par le même domaine de recherche, de se pencher
sur les outils de communication efficaces : dans la prévention du
paludisme en milieu rural, ou dans la prise en charge des malades du paludisme
en général.
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