2 - Hypothèses
Elles sont au nombre de deux :
Hypothèse 1: la communauté
rurale de Koussanar est un espace soumis à des conditions physiques,
politiques et sociales qui influencent fortement l'état du patrimoine
ligneux. Ces facteurs déterminent l'intensité de la pression
(variable selon les activités et les espèces) exercée sur
celui-ci.
Hypothèse 2: la gestion durable du
patrimoine ligneux fait face à des contraintes liées au manque de
collaboration entre les différents agents de développement et
à un désintéressement de la part de la population locale
contrairement au principe de participation que prône la
décentralisation.
Le milieu physique ne peut être appréhendé
en dehors des personnes qui y vivent avec des pratiques, des croyances, des
cultures et des objectifs fondamentalement divers et complexes. Elles
produisent l'environnement, le reproduisent en le transformant (R brunet...)
sans nécessairement le dégrader
3 - Les objectifs de l'étude
Les objectifs assignés à ce travail tournent
essentiellement autour d'une meilleure compréhension des espèces
forestières de la communauté rurale de Koussanar, de la fonction
qu'elles remplissent sur le plan physique et social en vue de leur gestion
durable.
La finalité est de :
- analyser les particularités physiques et humaines de
l'espace. Cela permettra d'appréhender les motivations sociales de
l'exploitation abusive de la ressource ainsi que l'évolution naturelle
du milieu ;
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- identifier les différentes activités rurales
et leur répartition dans l'espace voire leur évolution dans le
temps afin de mieux les cerner et les rendre formelles et profitables à
la communauté ;
- comprendre les politiques de décentralisation et
analyser leurs forces et cerner leurs lacunes.
Ce travail aurait atteint son objectif s'il peut être
mis à la disposition des autorités compétentes en vue
d'aider à orienter et/ou corriger les prises de décisions dans la
manière de gérer les ressources naturelles.
4 - Méthodologie
Dans ce contexte de décentralisation, les
investigations allant dans ce sens sont nombreuses et tentent d'apporter leur
contribution à la gestion des affaires, d'où des visions parfois
différentes. En fait, la sauvegarde des ressources naturelles est au
centre du débat. Elles sont très sollicitées dans nos pays
sous développés alors que les conditions physiques, climatiques
se dégradent.
Le développement d'une telle problématique
nécessite un travail minutieux d'acquisition, de croisement, d'analyse
et de traitement d'informations afin de produire des résultats fiables
et aussi pertinents que possible.
A cet effet, des structures de recherche comme le Centre de
Suivi Ecologique (C.S.E), le Programme Sénégal Oriental (P.S.O),
l'Agence National de Conseil Agricole et Rural (A.N.C.A.R), le PROGEDE, la
SODEFITEX, et le service des eaux et forêts de Tamba, la brigade
forestière, la sous préfecture et le C.A.D.L de Koussanar nous
ont été d'une très grande utilité. Il en est de
même pour la SAED et le C.R.D.S (ex IFAN) de St Louis.
Les bibliothèques universitaires et les centres de
documentation de Dakar et St Louis nous ont aussi été d'un apport
important sans oublier des documents empruntés auprès des
professeurs de l'université Gaston Berger de Saint Louis.
Les informations recueillies durant cette phase ont
été classées selon des critères
prédéfinis dans une logique de confirmation de nos
hypothèses. Le classement a été effectué en
fonction des différentes parties du plan provisoire initialement
adopté. Deux axes de réflexion ont été choisis :
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- les particularités physiques et les aptitudes du
milieu ainsi que les modifications induites par les activités rurales en
général et l'exploitation forestière en particulier,
qu'elles soient d'ordre environnemental ou social ;
- les difficultés de gestion du patrimoine ligneux
avant la décentralisation et dans le cadre de celle-ci.
Après cette approche, la nécessité de
faire le terrain s'est imposée afin de s'imprégner des
réalités et d'améliorer la problématique. Dans
cette optique, un premier séjour d'investigation a été
effectué du 05 au 30 décembre 2005 dans les villages pilotes de
Sinthiou Demba Dème, de Kouthiakoto Ndène, de kalbirom et de
Koussanar afin de s'entretenir avec les populations concernées par
l'exploitation forestière. Pour la collecte des données
qualitatives, nous nous sommes basés sur des méthodes souvent
utilisées en M.A.R.P et des focus groupe.
Concernant l'enquête, nous avons choisi des
échantillons de population à cibler en fonction de leur
représentativité et de leur poids politique, religieux, social ou
culturel. Il s'agit des exploitants forestiers, des dirigeants des services
techniques (Eaux et forêt, C.A.D.L,...), des conseillers ruraux, des
cultivateurs et éleveurs ayant une longue expérience en la
matière. Ensuite, nous avons élaboré notre questionnaire
et notre guide d'entretien (voir annexes).
Le profil historique nous a permis de mieux nous situer dans
le temps et de comprendre l'évolution climatique et celle de la
végétation à travers des questions qui rappellent des
événements qui ont marqué la collectivité. Nous
avons également pu comprendre le degré d'organisation de la
communauté grâce á l'identification des groupements sociaux
existants et les partenaires extérieurs.
Un deuxième séjour a été
effectué du 04 au 28 avril 2006 dans les villages de Koussanar, de
Dawady Meïssa Pathé, de Kolomba, de Pakirane et de Koumbidia. La
même procédure a été suivie et cela nous a
donné l'occasion de mieux comprendre les modes de production de la zone
(agriculture, élevage, exploitation forestière) et les
difficultés auxquelles les populations et les agents du
développement sont confrontés en matière de gestion de la
végétation.
Nous avons séjourné à Koussanar pour une
troisième fois du 11 août au 09 novembre afin de mieux consolider
nos hypothèses dans la mesure où c'est le principal centre
d'organisation d'exploitation et de redistribution des ressources
forestières.
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Durant toutes ces phases, la collecte des données
quantitatives par le truchement de questionnaires et des compilations de
séries statistiques (production, population, pluviométrie,
quantités de bois exploités,...) a été au centre
des travaux.
Des traitements statistiques et cartographiques ont
été également réalisés grâce au
tableur Excel et aux logiciels MapInfo et ArcView.
La collecte et le traitement des données a donc
concerné : les ressources végétales et
pédologiques, les paramètres climatiques, les activités
rurales, les politiques de gestion des ressources ligneuses, les
héritages physiques et sociaux et l'organisation des
communautés.
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