V-2- Les acteurs de la gestion des ressources
forestières dans la communauté rurale de Koussanar: implications
et problèmes
La gestion des ressources naturelles implique la participation
de plusieurs acteurs dont les mobiles, aussi divers soient-ils, doivent
être organisés et coordonnés afin de promouvoir le
développement. Ce terme, selon Georges P. (1970), désigne des
processus tendant à la diffusion harmonieuse des effets de la croissance
(augmentation des dimensions économiques, des indices de production)
dans la société entière et à l'acquisition d'une
autonomie de croissance. Il exige des transformations quantitatives et des
modifications des structures sociales et économiques.
Dans le cadre de la décentralisation, il est souvent
associé à la notion de développement local (par opposition
au global, régional, national ou mondial). Apparu dans les années
1960-1970 en France et appliqué en milieu rural, ce concept se
définit comme une dynamique multisectorielle et multidirectionnelle au
sein d'une société locale consistant en la construction d'un
projet de développement autocentré et endogène de cette
société (O.N.G, associations locales).
V-2- 1 - l'Etat et la brigade forestière
L'Etat est incontournable dans la mesure où c'est lui
qui définit les orientations globales en matière d'exploitation,
de gestion, de conservation et de protection des ressources forestières.
A travers les allocations compensatrices, autrement dit la subvention qu'il
accorde à la communauté rurale à titre de compensation des
compétences, l'Etat constitue le principal acteur dans le jeu
économique local. Décentralisation et déconcentration
étant deux aspects qui doivent agir en symbiose, l'Etat est
représenté au niveau de Koussanar par une sous préfecture
(chargée de l'exécution des lois et règlements).
Le sous préfet est responsable du développement
économique et social de l'arrondissement et préside le Centre
d'Appui u Développement Local (C.A.D.L). En plus, il doit veiller
à la bonne exécution des activités de la brigade
forestière ; exercer un contrôle de légalité sur les
décisions du conseil rural ; coordonner les initiatives de
développement.
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Toutefois, nos enquêtes ont révélé
que la coordination entre les structures déconcentrées, d'une
part, les services déconcentrés et ceux
décentralisés, d'autre part, laisse à désirer.
L'intervention de la sous préfecture dans les affaires du conseil rural
est strictement a posteriori, ce qui limite sa marge de manoeuvre
Pour ce qui concerne la brigade forestière, elle est
composée d'agents à la fois conseillers techniques des
élus locaux et policiers de la forêt. C'est aussi un acteur de
taille dans la gestion de la végétation et la mise en
adéquation des pratiques environnementales locales avec les orientations
définies par l'Etat central. Elle est chargée d'organiser
l'exploitation et de sanctionner les éventuels contrevenants.
Paradoxalement, elle est confrontée à un manque de
personnel. Certaines personnes considèrent que si le service
était à même de les rémunérer, ils seraient
prêts à s'engager dans la protection des espèces,
particulièrement celles très exploitées et de faible
capacité de régénération (Bombax costatum,
Pterocarpus erinaceus, Cordyla pinnata). Signalons que la brigade emploie
deux à sept personnes selon les saisons et les besoins des travaux.
Elle participe pour une bonne part aux ressources
financières de la CR. Les recettes varient entre deux et trois millions
de francs Cfa par an.
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