GLOSSAIRE
Aménagement: Mise en oeuvre d'un ensemble
de règles et techniques dans une formation forestière en vue de
sa restauration ou d'une amélioration de son rendement.
Amodiation: Acte juridique relevant des
compétences de l'Etat qui concède des droits de chasse à
un tiers moyennant des ressources financières.
Audiences publiques: Système
organisé permettant à la population d'être une partie
prenante dans le processus de prise de décision.
Capacité de
régénération: Aptitude d'une espèce
végétale à retrouver son état initial après
une coupe. Elle est variable en fonction des espèces : forte chez les
combrétacées, faible chez Cordyla, Bombax et
Pterocarpus.
Compétence: Pouvoir conféré
à une autorité ou un organe de décider sur telle ou telle
matière. Les collectivités locales ont cette attribution.
Déboisement: Destruction d'une formation
forestière sans mise en valeur agricole ultérieure.
Décentralisation: Politique consistant
à conférer des compétences hors du centre où elles
sont traditionnellement exercées.
Désenclavement: Action destinée
à rompre l'isolement des zones vouées à la stagnation
économique à cause principalement de l'évolution des
techniques ou des conditions physiques difficiles.
Développement durable:
Développement fondé sur la trilogie croissance économique,
respect de l'environnement et progrès social.
Ferrugineux: Catégorie de sols des
régions tropicales à longue saison sèche. Ils sont riches
en sesquioxydes de fer avec des argiles présentant une certaine
proportion de kaolinites.
Foncier: Cadre dans lequel la terre acquiert une
valeur marchande. Elle est transformée en terrain, sol, etc.
reproductibles, amendables, extensibles et échangeables.
Révolution: Dans un système de
rotation, c'est la durée indispensable à la première
partie d'une forêt déjà exploitée pour se
régénérer.
Introduction:Contexte géographique de
l'étude
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Finistère ouest africain, le Sénégal est
situé entre 12°30-16°30 nord et 11°30-17°30 ouest.
Il s'étend sur plus de 197 000 km2. Dans la poursuite de la
décentralisation engagée depuis l'indépendance du pays, ce
territoire se subdivise aujourd'hui en 11 régions
administratives1 dont la plus vaste et l'une des plus
sollicitée en matière de ressources naturelles est celle de
Tambacounda.
Elle couvre plus du 1/4 de la superficie totale (59602
km2) mais est faiblement peuplée (moins de 10 habitants/km).
Elle a une frontière commune avec le Mali à l'est, la Gambie
à l'ouest et la république de Guinée au sud.
Koussanar est un arrondissement du département de
Tamba. Il s'étend sur 3047 km2 pour une population
estimée à 33640 habitants, soit une densité moyenne de 08
habitants/km2 en 2002. Avec un total de 160 villages,
l'arrondissement se caractérise par une forte concentration notamment
dans la zone sud au niveau des chefs lieu éponymes des deux
communautés rurales de Sinthiou Malème et Koussanar qui la
composent.
La dernière couvre 1840 km2 (PLD, 2004) et
comporte plus de 16000 habitants répartis dans 92 villages.
Elle est limitée à l'est par la
communauté rurale de Sinthiou Malème et arrondissement de
Goudiry, à l'ouest par l'arrondissement de Koumpentoum, au nord par le
département de Ourossogui (Matam) et au sud par l'arrondissement de Maka
Coulibantan (voir figure 1)
1 celle de Matam s'ajoute en 2001 aux 10 déjà
existantes
Figure 1 : Carte de situation de la communauté
rurale de koussanar
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Réalisée par Thiam E., d'après la
base de données de la SODEFITEX de Tamba
La communauté rurale de Koussanar (CRK) se localise
dans la zone soudano-sahélienne marquée par une
pluviométrie très variable (400 á 1000mm) et une forte
chaleur. On y distingue une saison sèche allant de novembre à mai
et une saison pluvieuse de juin à octobre. Dans la seconde partie de la
saison sèche, la localité subit les effets desséchants de
l'harmattan et connaît des températures très
élevées pouvant dépasser 40°C dans la journée.
En plus, des alizés continentaux (vents de sable assez forts) soufflent
de mars à mai. Les températures minimales sont
enregistrées de novembre à février.
La spécificité géomorphologique de la
communauté rurale (CR) est liée à la platitude du relief.
En fait, les paysages de la région de Tamba sont variés et se
développent sur un relief tabulaire. Le Sénégal Oriental
appartient dans sa partie ouest (y compris la communauté rurale de
Koussanar) au bassin de la Sénégambie. Il est possible d'y
observer quelques dépressions constituées de mares et de cours
d'eau saisonniers tarissant dès décembre : Sandougou, Wouro
Séno, Bohé Balédjé, etc. Notons que les eaux
souterraines sont essentiellement maestrichtiennes. Cette évolution
d'ensemble fait appel à une certaines période de l'histoire
terrestre notamment le quaternaire.
Du point de vue phytogéographique, on y retrouve une
végétation forestière favorisée par les conditions
climatiques locales. Elle est constituée d'une diversité
d'espèces sahélo- soudaniennes. Cependant, elle n'est pas
homogène dans la mesure où les activités rurales
(agriculture, élevage, exploitation forestière,...) et les feux
de brousse l'ont beaucoup dégradée.
Le peuplement de la communauté rurale est
récent. A travers nos enquêtes sur le profil historique de la
zone, nous nous sommes rendu compte que les premiers occupants se seraient
installés vers la fin du XIXè siècle. Ceci est
confirmé par la Méthode Active de Recherche Participative
(M..A.R.P) réalisée à Dawady et à Koussanar par
DGL/FELO.
La répartition ethnique est dominée par les
peuls (plus de 50%), les mandingues (plus de 30%), les bambaras (environ 7%) et
les wolofs (moins de 4%), le reste étant constitué de
minorités koniaguis, sérères, etc. (PLD, 2004). Par
ailleurs les peuls et les mandingues occupent respectivement la zone nord et
celle sud. Les premiers occupent des espaces moins peuplés2
que les derniers.
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2 en quête de grandes surfaces pour les besoins
de pâturage
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Les bambaras se seraient installés durant la
construction du chemin de fer Dakar- Bamako tandis que la présence des
wolofs est justifiée par des besoins de commerce et d'agriculture.
Aujourd'hui, la population est en constante augmentation à la faveur de
la forte natalité et des migrations (mouvements externes) ;
l'émigration n'y étant pas très significative.
Sur le plan religieux, l'Islam domine, suivie du christianisme
(moins d'1% de la population) et des animistes.
Les principales activités des populations sont
polarisées par le secteur primaire : l'agriculture, l'élevage et
l'exploitation forestière (de plus en plus explosive). Le secteur
secondaire n'est pas représentatif des activités
économiques de la communauté rurale. On n'y retrouve aucune
unité de transformation ou de conservation pouvant jouer un rôle
décisif dans l'essor économique local. Quant au secteur
tertiaire, il est aussi affecté que le dernier en raison non seulement
du faible poids politique de la zone mais aussi de la vétusté des
voies de communication (si elles existent). L'économie informelle s'y
développe à travers les marchés hebdomadaires du vendredi
à Koussanar et du mercredi à Dawady.
Les conditions pluviométriques et les types de sols
confèrent plusieurs possibilités agricoles et d'élevage
combinées avec les avantages qu'offre la forêt. La population, de
plus en plus nombreuse et en général vivant en dessous du seuil
de la pauvreté, tire l'essentiel de ses revenus des privilèges
que lui offre la nature. Par conséquent, le patrimoine ligneux se trouve
affecté par ces différentes activités sans oublier les
dommages causés par les feux de brousse.
En ce sens, conscient que le développement local est un
moyen efficace de relayer les grands choix nationaux par des politiques locales
plus fines et mieux adaptées, l'Etat, à travers la loi 96 07 du
22 mars 1996, a consacré le transfert d'importantes compétences
aux collectivités locales en matière environnementale. L'octroi
de ces responsabilités nouvelles aux élus locaux passe par une
médiation technique et une assistance politique afin qu'on puisse
combiner l'efficacité économique au respect de l'environnement et
au progrès social.
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