Conclusion
Au total, nous pouvons dire que le cadre physique,
constitué de l'ensemble des caractéristiques géologiques,
pédologiques et climatiques, est un élément
déterminant dans la compréhension de la dynamique actuelle. On
saisit déjà la place qu'occupent les modifications induites par
les sociétés locales dans l'évolution naturelle du milieu.
En ce sens, le chapitre II analyse plus précisément les
spécificités humaines du milieu et leurs inductions sur le plan
spatial et celui de l'évolution de la phytocénose.
CHAPITRE II: Environnement et dynamique
socio-économique
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L'environnement peut être considéré comme
l'ensemble des facteurs physiques, chimiques, biologiques et
socio-économiques d'un territoire donné qui déterminent
les comportements de l'homme et que celui-ci peut modifier (Arrignon J., 1987).
Pour reprendre Remy Prudhomme, l'environnement est « cette partie du
domaine de l'écologie qui est affectée par les activités
économiques de l'homme ou partie des activités économiques
de l'homme qui est affectée par les cycles biologiques ». 7
Ainsi, l'appréhension de toute dynamique spatiale
passerait nécessairement par la compréhension de son peuplement.
Ce dernier, une fois analysé, permettra de mieux aborder la question
socio-économique en rapport avec les activités du milieu.
I-1- Les particularités humaines
.La communauté rurale de Koussanar compte environ 15600
habitants répartis dans 92 villages pour une superficie de 1840
km2. C'est une population en constante augmentation. En 1983,
l'effectif de l'ensemble de l'arrondissement (16900 hts) est sensiblement
égal à celui de la seule communauté rurale de Koussanar en
2004 (15600 hts).
Cette tendance se répercute d'ailleurs sur
l'évolution démographique de tout l'arrondissement qui est
passé de 16900 hts en 1983 à 31900 hts en 2004, soit un
doublement de la population en deux décennies et une évolution
annuelle d'environ 4% (680 habitants par an).Notons que la C.R.K est plus vaste
et plus peuplée que celle de Sinthiou Malème.
7 (cité par le rapport du séminaire
de formation des conseillers ruraux des arrondissements de Niakhar-fatick- et
Koussanar-tamba-,août, 1998)
34
Le peuplement est très dispersé avec de petits
hameaux de moins de 250 hts. Seul Koussanar se distingue avec plus de 4000 hts.
La figure 5 montre que le sud concentre la plus grande partie des villages,
s'entassant parfois sur des rayons de moins de 2km. L'occupation de l'espace
est plus lâche au nord. Celui-ci compte moins de villages. Cependant, il
est à signaler que le nombre d'habitants diminue ou augmente en fonction
des mouvements migratoires qui se complexifient de plus en plus. On distingue
les flux internes et les flux externes.
II-1-1-Les flux externes
Ils sont caractérisés par des
déplacements de populations actives selon les saisons et les
activités. Aussi, les peuls éleveurs, en quête de points
d'eau et de pâturages, se livrent-ils à la transhumance de mars
à juin. Certains agriculteurs migrent pendant l'hivernage vers des
localités
où la terre est plus fertile et oÙ les animaux sont
moins contraignants. Ceci intéresse
particulièrement la zone nord. Durant la saison
sèche, les paysans explorent les centres urbains à la recherche
d'emplois saisonniers.
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