I-2-4 La température face à la
continentalité
L'évolution et la distribution de cette dernière
sur le territoire résulte de la combinaison de différents
facteurs : les facteurs cosmiques ou mouvement zénithal, les facteurs
météorologiques (nébulosité, pluies...) qui peuvent
atténuer les températures et les facteurs géographiques
(continentalité) qui sont susceptibles d'accroître la chaleur et
les amplitudes thermiques (Leroux M., 1983).
Dans notre secteur d'étude, c'est le troisième
facteur qui intervient le plus et imprime à la zone des
caractéristiques thermiques spécifiques. Les températures
sont très élevées : elles peuvent dépasser
40°C dans la journée. Les moyennes minimales sont
enregistrées de novembre à février avec des nuits assez
fraîches durant les mois de décembre et janvier. Au delà de
minuit, les températures peuvent se situer autour de 20°C (voir
figure 4)
28
Figure 4 : Evolution des températures (en
degré Celsius) durant ces dernières années
de 1991 à1995 de 1996 à 2000 de 2001
à 2005
Températures
|
40 35 30 25 20 15 10 5 0
|
29
Janv Fev Mars Avr Mai Juin Juil Août sept Oct Nov Dec
Mois
Source: Données ASECNA
Cette figure illustre bien l'augmentation sensible de la
température au cours de ces dernières années. De la
période 1991- 1995 à celle 2001-2005, la moyenne est
passée de 29 à 31°C. Les périodes les plus chaudes
concernent les mois de mars, avril, mai avec des moyennes constamment
supérieures à 33°C.
Les fortes températures agissent de façon
directe ou par l'intermédiaire des micro-organismes sur la
qualité de la matière organique contenue dans le sol. Ceci
conduit principalement à une « minéralisation rapide au
cas où l'humidité est suffisante »6 Il peut
aboutir à une apparition d'oxydes, d'hydroxydes et d'argiles de
néoformation, ce qui traduit un déséquilibre des
éléments du sol. Qui plus est, ils sont sans intérêt
nutritif pour la végétation et peuvent être toxiques
à leur égard si leur Potentiel Hydrogène (Ph) est trop
acide (Lamotte M., 1989).Ces conséquences se répercutent à
leur tour sur la vie de l'homme par l'utilisation qu'il fait de la
végétation naturelle et par les cultures qu'il implante, mais
aussi par les déséquilibres que peut provoquer son action.
Dans la communauté rurale de Koussanar, tous ces
éléments, combinés avec l'insolation et
l'Humidité Relative (H.R), sont parfois réunis
pour déclencher une évolution négative des ressources
naturelles et particulièrement du patrimoine ligneux. Le premier terme
définit la durée d'ensoleillement durant une journée ; le
second exprime la quantité de vapeur d'eau contenue
30
dans l'air (%) par rapport à la capacité maximale
que cet air pourrait en contenir à la même température.
A ce titre, on peut observer pendant les mois d'août et de
septembre une insolation minimale (voir tableaux 1) favorisant une
humidité relative qui dépasse 90%
Ces éléments, étroitement liés, sont
une partie intégrante des conditions thermiques de la localité et
sont susceptibles de produire les mêmes effets.
6(Riou G., 1989, in les enjeux de la
tropicalité, p. 24).
Tableau 1 : Moyennes mensuelles de l'insolation par jour
et par heure de 1981 à 2005 (Évolution
décennale)
|
Janv
|
Fév
|
Mars
|
Av
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Aout
|
Sept
|
Oct
|
nov
|
Déc
|
1981-1990
|
8,4
|
8,8
|
9,8
|
9,3
|
8,7
|
8
|
7,7
|
7,6
|
7,9
|
8,6
|
9
|
8,2
|
1991-2000
|
8,3
|
8,5
|
8,7
|
9,4
|
8,7
|
7,8
|
6,9
|
6,4
|
6,7
|
7,6
|
7,4
|
7,5
|
2001-2005
|
8,6
|
7,2
|
9,4
|
9,2
|
9
|
8,2
|
7,4
|
7
|
7,5
|
8,9
|
8
|
7,6
|
Source: Données ASECNA
L'insolation est minimale pendant les mois d'août et
septembre et évolue parallèlement à l'humidité
relative (voir tableau 2) qui est importante durant la même
période correspondant aux maximum des précipitations
enregistrées. Les mois de février, mars, avril, et mai
enregistrent les plus fortes insolations, d'où une intense
évaporation.
Tableau 2 : Moyennes mensuelles maximales de
l'humidité relative de 2001 à 2005
31
Mois
|
Janv
|
Fév
|
Mars
|
Av
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Aout
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
H R
|
33,86
|
33,08
|
47,9
|
46,8
|
68
|
80
|
90
|
96
|
90
|
88
|
68
|
53
|
Source: Données ASECNA
L'humidité relative est variable selon les saisons.
Faible pendant la période sèche, elle commence à augmenter
dès le mois de mai à la faveur de l'annonce de l'hivernage. Elle
est maximale en juillet, août et septembre coïncidant avec les plus
importantes précipitations et un ciel le plus souvent couvert.
Des constats notables de dégradation aussi bien des
sols que des végétaux sont faits par les études
antérieures réalisées sur la zone et les services
techniques concernés comme la brigade forestière et le centre
d'appui au développement local (C.A.D.L.). Les paramètres
climatiques y occupent une part non négligeable.
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