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Analyse des faits politiques en Afrique: cas de la Cote d'Ivoire

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par Herphi Halerre Bouyoméka Mikolo et Pascaline AVLESSI
projet cerco du benin - Licence communication et relations internationales 2010
  

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Chapitre I : Les origines des conflits sociopolitiques en Côte d'Ivoire

Depuis 1993 après la mort du « Père de la Nation ivoirienne », le président Félix Houphouët-Boigny, la guerre de succession fait ressurgir des tensions. Elles sont utilisées par les prétendants au pouvoir, à l'image du concept d'« ivoirité » mis au point par Henri Konan Bédié qui a profondément divisé les ivoiriens. Cette dérive nationaliste, confirmée par la législation sur le domaine foncier rural menée par le même homme, écarte les « non-ivoiriens » de l'accession à la propriété. A ces problèmes identitaires s'ajoute l'influence des acteurs extérieurs, à commencer par la France, puissance tutélaire de la Côte d'Ivoire, qui a adopté tout au long de la guerre civile une attitude ambiguë, très critiquée par l'ensemble des ivoiriens, de nombreux africains et d'autres acteurs internationaux.

La Côte d'Ivoire, longtemps reconnue pour sa stabilité sociopolitique et économique, traverse depuis quelques années l'une des crises les plus sévères de son histoire marquées par le coup d'Etat de décembre 1999, la tentative de coup d'Etat du 19 septembre 2002 et le déclenchement de la rébellion armée qui s'en est suivie. Les causes de cette crise sont complexes et s'entrecroisent à la fois dans l'espace et dans le temps.

A cet effet, nous analyserons les causes endogènes et les causes exogènes des conflits en Côte d'Ivoire.

Section 1 : les causes endogènes des conflits Sociopolitique en Côte d'Ivoire

Il s'agit des dysfonctionnements de l'Etat ivoirien postcolonial, des luttes pour le pouvoir et des ambitions personnelles, des dérapages d'un processus démocratique mal maîtrisé, de la gestion irresponsable de la question nationale et du jeu des puissances régionales africaines.

Ce qui fait que l'euphorie et le vent d'espoir que l'indépendance a engendré ont été de courte durée. Le désenchantement a été total ; ainsi l'histoire récente de la Côte d'Ivoire est un long tissu d'apocalypses de famines, ponctués par des conflits sanglants qui dressent les ethnies, les populations les unes contre les autres.

La bipartition du pays s'opère. Les pauvres populations étonnées dans certaines villes, soupirent avec nostalgie après la "paix coloniale" et se demandent à quoi a servi l'indépendance. La situation est grave car depuis au moins deux décennies, les conflits et la misère tendent à devenir endémique.

Mais reconnaissons tout de suite que la recherche des causes des conflits en Côte d'Ivoire a débouché bien souvent sur des conclusions aberrantes. Ainsi l'explication la plus courante sur les causes des conflits pose pour principe que « l'Etat ivoirien multiethnique est fondamentalement conflictuel, la stabilité exige donc la transcendance du tribalisme par la modernité ».

En réalité les causes de ces conflits sont à chercher partout ; l'affrontement des ethnies est un effet, l'effet d'une politique. Elles sont essentiellement dues à la mal gouvernance et à l'injustice qui frappent certaines catégories de la société. Ces frustrations, ce déni de justice est à l'origine de la plupart de ces conflits en Côte d'Ivoire.

Pour faire l'analyse de ces causes sociopolitiques, il est indispensable de préciser les causes endogènes historiques et les causes endogènes immédiates.

Paragraphe 1 : Les causes endogènes historiques

Malgré tous les efforts déployés par les Organisations sous régionales, l'Union Africaine et la Communauté Internationale, l'Afrique reste le continent des conflits.

La caractéristique principale de ces conflits, c'est qu'ils sont intra-étatiques, donc confinés à l'intérieur d'un même Etat. Ils revêtent très souvent un caractère d'une rare violence avec des actes de sauvagerie et de génocide. Ceux de la Côte d'Ivoire peuvent s'analyser sur deux plans.

A. Sur le plan socio politique

La crise politico-militaire que connaît la Côte d'Ivoire depuis le 19 septembre 2002 est la résultante de nombreuses turpitudes politiques observées au lendemain du décès du premier Président de la Côte d'Ivoire indépendante, Félix Houphouët Boigny. Ces turpitudes sont davantage liées aux mésententes relatives à l'accession à la magistrature suprême. Il s'en suivra une instabilité marquée par une succession de coups d'Etat ou de tentatives de coups d'Etat.

L'imbroglio politique a été occasionné par la présence d'antagonisme entre un premier Ministre en la personne du Docteur Alassane Dramane Ouattara et un Président de l'Assemblée Nationale, Henri Konan Bédié ; tous deux se sont sentis avec leurs hommes, successeurs de feu Félix Houphouët Boigny bien que la constitution en son article 11 ait prévu que le Président de l'Assemblée Nationale soit le successeur constitutionnel.

Dès lors, la vie politique se cristallisera en une opposition entre Bédié et Alassane Ouattara autour du concept « d'ivoirité » forgé par Bédié pour éliminer politiquement son rival Alassane Ouattara, présenté alors comme d'origine burkinabè. Au mois de décembre 1999, la polémique atteindra son paroxysme et suscitera des troubles communautaires entraînant le départ de nombreux ressortissants (Mali, Burkina et Niger en particulier) de la sous région.

Depuis ce moment, la Côte d'Ivoire, havre de paix, connaîtra les périodes troubles de sa jeune histoire, avec un coup d'Etat le 26 décembre 1999 et plusieurs tentatives de déstabilisation des différents régimes qui suivront.

Si on analyse les causes de ces conflits il y a toujours un problème de gouvernance, de dénégation des droits humains et sociaux les plus élémentaires. Rappelons brièvement qu'en décembre 1999 une délégation de l'armée ivoirienne est reçue par le Président Bédié et congédiée sans ménagement.

De retour dans leurs casernes, ils décident de prendre le pouvoir et d'installer le Général Guei à la tête de l'Etat. Mais avant cela le pays connaissait une situation tendue. La Côte d'Ivoire arrive à surmonter cette crise et organise des élections qui portent Laurent Gbagbo au pouvoir. Deux ans après, en 2002, on apprend que des forces armées venues du Nord avancent vers Abidjan. N'eut été l'intervention des troupes françaises, ces forces opposées au pouvoir légitime allaient réussir un coup d'Etat.

La médiation engagée par la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) réussit à imposer un cesser le feu que le président Gbagbo s'empresse de signer car, selon son propre aveu, les forces loyalistes n'avaient qu'une puissance de résistance de quelques heures faute de munitions et d'armement adéquats. Commence alors une série de médiations menées par le Sénégal, alors Président en exercice de la CEDEAO, puis le Président Eyadema, disparu, relayé par le Président John Kuofor du Ghana, remplacé par le Président Tabo Mbéki de l'Afrique du Sud. Tout ceci, jusqu'à présent sans résultats probants. Pourtant tous les éléments de la vie politique et sociale ivoirienne s'étaient mis d'accord à Linas Marcoussis en France sur un cadre de règlement de la crise. Pourquoi alors se trouve-t-on dans une situation de blocage ? En écoutant les propos des différents protagonistes, on peut deviner les causes de ce blocage. D'abord les propos du Président Gbagbo.

Les événements de 2002 ont trouvé le Président Gbagbo en visite officielle en Italie. De retour au pays, au lieu de lancer un rappel à l'union et au calme il déclare : « je suis venu prendre part à la bataille ». Quand les représentants des partis et de la société civile ont signé l'accord de Marcoussis, le Président Gbagbo, prié de donner son opinion déclare : « Que voulez-vous, je n'ai pas gagné la guerre ».

Dans une autre déclaration il affirme sa volonté de doter l'armée ivoirienne des moyens d'écraser la rébellion et de faire de la Côte d'Ivoire une puissance militaire régionale.

Les propos de Guillaume Soro ne sont pas plus pacifiques. Son ambition, maintes fois réitérée est de renverser Gbagbo. Pour lui, l'obstacle à la paix c'est le Président ivoirien. Tout son comportement est un défi à l'autorité du Président Gbagbo.

Les autres formations politiques se rangent dans l'un ou l'autre camp ; écraser la rébellion pour le Front Populaire Ivoirien (FPI), faire partir Gbagbo pour l'autre.

Le cessez le feu tient toujours. A part l'erreur monumentale de bombarder les positions françaises par l'aviation ivoirienne avec les conséquences que l'on sait, les textes de base dont Marcoussis avait demandé la révision sont en train d'être votés. Donc le Président Gbagbo a raison quand il dit qu'il applique la feuille de route. Mais selon le Ministre Adjoint Sud-Africain des Affaires Etrangères, le problème de la Côte d'Ivoire, c'est qu'en Afrique, plus personne ne croit Gbagbo.

En vérité, il ne peut pas y avoir d'accord s'il n'y a pas un minimum de confiance entre protagonistes. Il ne peut y avoir non plus d'accord si les coeurs ne sont pas apaisés et disposés à rechercher un compromis.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams