Section 2 : Les solutions au plan
socioéconomique
Dans l'optique de redynamiser le tissu économique
ivoirien, il importe de cibler les points pertinents qui fragilisent la
société. Le travail qui est le premier facteur de production des
biens et services doit habiter tous les ménages afin de donner aussi
leur contribution au développement et surtout d'améliorer les
conditions de vie des populations. Ensuite créer des conditions
favorables pour garantir la sécurité des biens et des personnes.
Paragraphe 1 : les solutions au plan social
Le clivage socioéconomique de Côte d'Ivoire est
une question préoccupante, notamment depuis respectivement les crises
sociopolitiques de 2002-2004 et postélectorale de 2010-2011. Alors, pour
résoudre la situation, l'on peut se proposer de passer par certains
points :
A- Amélioration des conditions de vie de la
population
La mise en place de la politique de développement
susceptible de réduire l'inégalité de niveau de vie entre
les différentes couches de la population est primordiale en ce sens
qu'il est plus facile de transformer la croissance économique en une
réduction de la pauvreté lorsque les sociétés sont
plus égalitaires. A ce niveau, la politique de décentralisation
entreprise par le Gouvernement doit contribuer à la réduction de
l'inégalité entre les populations urbaines et les populations
rurales quant à l'accès aux principales infrastructures
socioéconomiques de base (éducation, santé, hydraulique,
électrification, pistes rurales, assainissement, etc.)
La plupart des études ignorent les effets de la
variation de certains facteurs explicatifs de la pauvreté sur la
variation du niveau de pauvreté. Ainsi, les études
antérieures, sur la pauvreté en Côte d'Ivoire, ont
ignoré l'impact de la variation de l'immigration sur l'accroissement de
la pauvreté. Les études réalisées sur la
pauvreté n'établissent pas de liens explicites entre les mesures
de politique économique et celles de lutte contre la pauvreté.
Corriger ces insuffisances s'avère nécessaire
pour une meilleure appréhension du phénomène de
pauvreté et, par conséquent, un bon ciblage des catégories
de pauvres dans le cadre d'une politique sociale active. C'est pourquoi il
importe de :
- déterminer des seuils régionaux de
pauvreté en vue de prendre en compte les variations spatiales des prix
des biens de consommations de première nécessité ;
- utiliser des données de panel afin de pouvoir suivre
le mouvement des populations de part et d'autre de la ligne de pauvreté
;
- réaliser régulièrement des
enquêtes sur l'éducation, la santé et l'emploi afin de
mieux connaître les caractéristiques sociodémographiques
des populations pauvres ;
- élaborer des indicateurs intermédiaires
pertinents pour assurer un suivi en temps opportun des rendements et des
retours d'information, ce qui constituera un complément d'informations
concernant les effets sur la pauvreté ;
- réaliser également des enquêtes dans les
secteurs agricole et informel compte tenu de la pertinence de ces secteurs dans
la connaissance du phénomène de pauvreté en Côte
d'Ivoire ;
- évaluer ex-ante l'impact des politiques
économiques sur le niveau de pauvreté afin de faire un meilleur
arbitrage entre les objectifs de croissance économique et de
réduction de la pauvreté. Cette évaluation pourrait se
faire à l'aide de l'analyse d'impact sur la pauvreté et la
situation sociale ;
- formuler divers scénario macroéconomiques dans
le Document de Stratégies de Réduction de la Pauvreté
(DSRP) final, y compris des plans de dépenses circonstanciels et des
mesures correspondant à diverses projections de recettes, en tenant
compte des incertitudes inhérentes aux projections de croissance et aux
projections de recette ;
- procéder à des études
complémentaires de simulation de l'effet des chocs exogènes et
des politiques économiques sur la viabilité et la capacité
de la stratégie de réduction de la pauvreté à
amortir ces effets ;
- procéder auprès de la société
civile à des campagnes d'information sur le sens de la notion de
pauvreté et la lutte envisagée.
La réalisation de toutes ces enquêtes et
l'évaluation de la politique économique par rapport à la
volonté affichée du gouvernement de lutter efficacement contre la
pauvreté à l'échelle nationale impliquent le renforcement
des capacités opérationnelles de l'Institut National de la
Statistique (INS), de la Direction Générale du Plan et du BNETD,
la création d'une cellule complémentaire, chargée de
simuler l'effet des chocs et politique économique à
l'économie, d'analyser l'impact des politiques macroéconomiques
sur la pauvreté et la situation sociale et ayant la capacité de
faire des recommandations d'orientation ou de réorientation des
différentes stratégies.
Face au constat alarmant de l'absence d'une offre
d'énergie satisfaisante, la Cote d'Ivoire doit entreprendre à
l'avenir de réformer le mode de propriété, l'organisation
et la réglementation du secteur de l'énergie. Plus de 30 pays
africains ont notamment amorcé un programme d'ouverture du secteur de
l'électricité aux opérateurs privés.
Bien que le recul manque pour une évaluation
satisfaisante, il est probable que ces réformes donnent des
résultats mitigés pour le moment. De ce fait l'existence d'une
réglementation fiable doit permettre d'attirer des investisseurs et
d'améliorer la desserte de la population.
Les expériences passées soulignent le rôle
essentiel des étapes initiales de la réforme, à
savoir :
- Favoriser les initiatives régionales en faveur d'une
amélioration de l'accès à l'électricité
constitue à juste titre l'une des propositions fondamentales de
l'initiative Energie du NEPAD. Là encore, la mise en place d'un cadre
régulateur commun adéquat reste une condition cruciale de
succès.
- L'adoption d'une réforme nationale visant à
rationaliser l'activité des opérateurs historiques et la mise en
place d'une concertation régionale pour le développement des
projets à grande échelle sont des conditions nécessaires
pour améliorer et étendre les réseaux existants.
Cependant, si la plus forte densité des villes laisse
à penser qu'elles seront prioritaires pour les futurs programmes
d'électrification cela ne ferra qu'accentuer le clivage des populations.
Par conséquent, il est évident de penser à mettre à
disposition de ces populations des modes d'énergie fiables et
efficients.
Dans les domaines agricoles, des systèmes de production
légers, hors réseaux, pourraient être employés tels
les micros projets hydrauliques pour l'irrigation, les systèmes de
pompage liés à l'énergie solaire ou éolienne et
l'utilisation des résidus agricoles pour la
(co-)génération d'énergie.
L'accès à une offre d'énergie de
qualité permet d'améliorer substantiellement les conditions de
vie des populations car elle favorise la lutte contre la faim et la
malnutrition grâce à la cuisson et la préservation des
aliments par la réfrigération.
B- Garantir la sécurité des biens et des
personnes
Le développement d'un pays va de pair avec une
armée forte, unifiée, respectueuse des lois républicaines
et de la vie de tous les citoyens. Un corps prêt à assurer la
sécurité des personnes et des biens 24h/24 dans la discipline et
dans les règles d'un État de droit. Après la guerre et la
mise en place du gouvernement de 36 membres l'on est à se poser la
question à quand la mise en place d'une armée unifiée ?
Surtout que le maître mot du moment, c'est la Reconstruction. Une
reconstruction qui ne peut se faire sans la garantie d'une bonne
sécurité pour les personnes et les biens.
D'entrée, la situation sécuritaire est certes
préoccupante,».Pour la garantie de flx,le gouvernement ivoirien
doit rassurer que, la zone portuaire, le Plateau et Cocody seront
libérés complètement par les FRCI (Forces
républicaines de Côte d'Ivoire), afin de permettre aux forces
policières de jouer leur rôle régalien. Lesquelles, ont
repris du service dans leur écrasante majorité, soit 17500 agents
sur un effectif de 18 710. Les dérapages constatés ici et
là sont à mettre essentiellement à l'actif des volontaires
qui ont rejoint les FRCI, donc gonflé leurs rangs à Abidjan. Car,
la moitié des FRCI issus des rangs des ex-Forces nouvelles ont
déjà regagné leur base.
Aussi, l'encasernement des soldats et surtout le
démantèlement de tous les barrages anarchiques
érigés sur les voies. De même, une unité
spéciale de lutte contre le racket sera créée. Un
numéro d'urgence à l'image du 911 aux Etats-Unis sera
communiqué aux populations pour les cas d'abus et d'agression.
La meilleure sécurité pour les Ivoiriens, c'est,
de leur offrir du travail, des conditions de vie décentes, faire en
sorte qu'ils soient contents de leur gouvernement. Bien entendu, le ministre de
l'Intérieur n'a pas occulté les difficultés auxquelles
sont confrontés les préfets et sous-préfets qui ont
été déployés dans le pays profond. Beaucoup d'entre
eux n'ont par exemple pas de véhicules de fonction. Ces questions,
seront rapidement réglées. Enfin, il a promis que les
élections législatives seront organisées avant la fin de
l'année.
La Côte d'Ivoire est gravement atteinte. Elle est
touchée, elle est même couchée. Comment la ressusciter ?
Comment la remettre à l'endroit ? Le recours à nombre de
paramètres ou vecteurs d'orientation peuvent en venir à la
remettre sur les rails, à la consolider et à la refaire
prospérer pour le bonheur de tous.
Il s'agit du respect de la loi, du rétablissement de
la cohésion sociale, le développement par tous pour tous, la
caution et le devoir du président de la République.
a- Le respect de la loi :
Toute société humaine a besoin d'organisation et
de régulation pour son harmonie et son évolution. Aujourd'hui
plus que jamais la Côte d'Ivoire doit recourir à la loi pour
garantir ses institutions, pour sécuriser les personnes et les biens,
pour promouvoir et sauvegarder les actes, les actions et les activités
économiques tant dans le secteur public que dans le secteur
privé.
Les activités politiques, socioculturelles et
scientifiques. La constitution, fondement juridique de l'Etat est l'ensemble
des règles écrites ou coutumières qui déterminent
d'une part la forme de l'Etat, la dévolution et l'exercice du pouvoir et
d'autre part, les institutions qui incarnent ce pouvoir.
Comme le soulignait le Président Obama lors de sa
visite au Ghana que « les Etats africains n'ont pas besoin d'hommes
forts. Mais d'institutions fortes pour leur développement''. »
Le règne de la loi, notamment de la Constitution doit aider à la
reconstruction de la Côte d'Ivoire. Il est donc indispensable que la
Constitution ainsi que les institutions soient respectées et
protégées pour inscrire la Côte d'Ivoire dans la
modernité pour le développement durable.
En d'autres termes, les producteurs de la loi, tous les
citoyens et tous ceux qui vivent en Côte d'Ivoire, consommateurs de la
loi, doivent être soumis à la loi. C'est l'Etat de droit.
Au-delà des institutions, la loi doit aider à la
sécurisation des personnes et des biens. Les personnes sont la
sève nourricière et vivifiante de l'Etat.
Il faut que l'Etat économique use de ses pouvoirs
régaliens avec toutes les forces de défense et de
sécurité pour garantir à la population la
tranquillité, la sécurité et la stabilité.
Assurément, l'Etat doit fonctionner, les institutions doivent
fonctionner , les activités doivent reprendre pour conduire à la
normalisation de la vie. Mais celle-ci reste conditionnée par la
sécurité et la tranquillité, liberté d'aller et de
venir, liberté dans les déplacements, liberté dans le
travail, liberté de jour comme de nuit, liberté dans le sommeil
et liberté dans les rêves. Cette liberté
multidimensionnelle fondée sur la loi entraînera indubitablement
la confiance. La confiance dans la loi, la confiance dans les institutions
publiques comme privées. La confiance dans les personnes pour le
rétablissement de la cohésion sociale.
b- Le rétablissement de la
cohésion
La Côte d'Ivoire est déchirée.
A présent, après tout cela, toutes les
sociétés ivoiriennes, tribus confondues doivent affirmer
contrairement à la déraison dans la désunion, leur
engagement avec clairvoyance et lucidité dans l'union pour le
rétablissement de la cohésion sociale.
La confiance dans les uns et dans les autres, elles doivent
toutes recoller les morceaux du tissu social. Pour ainsi dire, mettre en place
une Commission vérité et réconciliation. Les dirigeants
des instances du FPI, dans leurs déclarations succinctes, à
l'instar, Affi N'guessan qui disait : `'déposez les armes, la paix doit
être notre objectif principal et solution au conflit. Le
vice-président du FPI M. Mamadou Koulibaly disait : `'allons à
l'apaisement pour que chacun se sente bien dans sa peau pour construire
ensemble notre pays.
Ces déclarations successives sont allées dans
le sens de l'apaisement et au rassemblement des Ivoiriens. Le Cnrd
s'apprête à faire une déclaration dans la même
direction du pardon et de la réconciliation. La loi doit fertiliser
cette réconciliation nationale.
La justice juridictionnelle est indéniable. Mais la
justice de l'équité fondée sur le pardon est
indispensable. Le Président de la république doit relevez tous
ceux qui sont à terre, créer en eux une confiance qui soit
réciproque pour une alliance nouvelle aux fins d'une cohésion
sociale retrouvée pour le développement durable de notre pays.
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