CHAPITRE 6 : Faiblesses inherentes aux fusions et
necessite d'un depassement : la "synergie totale" ou
"multidimensionnelle".
Les faiblesses inherentes aux fusions d'entreprises
ont favorise l'emergence d'un nouveau concept : la "synergie
totale" ou "multidimensionnelle". Nous tenterons d'expliquer ses fondements et
avantages.
Deux conditions sont a la base de la realisation de ce type de
synergie : les conditions necessaires (section (1), et les conditions
suffisantes (section (2)). Certaines peuvent meme etre considerees a la fois
comme necessaires et suffisantes.
Dans la section (1), nous essayerons de voir dans quelle mesure
la recherche de la "synergie multidimensionnelle" peut permettre de resoudre le
probleme d'optimisation des coOts de production grace a la prise en compte dela
logistique (paragraphe (1)). Il convient de souligner egalement que la
ynergie totale" ne peut s'obtenir que dans le cadre d'une
bien digeree, caracterisee par une adequation de la "Culture" des
entreprises concernees (paragraphe (2)).
La deuxieme section de ce chapitre se penchera sur le caractere
des motivations des regroupements de societes ; ils
devraient, en premier lieu, obeir a une logique industrielle ou
commerciale (paragraphe (1)). Les deux conditions precedentes, tout en
stimulant le veritable effet synergetique, pourraient sans doute combler le
"management gap". Par ailleurs, la "synergie multidimensionnelle"
devrait-ttre a la fois "interne" (confere ANSOFF) et "externe"
(economies d'echelle, economies d'envergure, taille critique, pouvoir de
negociation, augmentation de la valeur boursiere de l'entreprise). L'interna
lite et l'externalite des implications synergiques renforceraient a coup sOr le
groupe issu du rapprochement (paragraphe (2)).
serait fort interessant pour mettre un terme a notre analyse, de
tenter de definir la "synergie totale". Ii s'agira en fait de reprendre tous
les aspects de ce chapitre, une sorte de résumé explicite
(section (3)).
Section 1 : Les conditions necessaires.
Elles permettent a l'entreprise d'eviter de supporter
un supplement de coat grace a la prise en compte de la
logistique. Pour que la synergie soit "totale", it faudrait que : la/fusion
soit bien diger-de, les cultures d'entreprises en parfaite
ad-equation, les activites harmonieusement integrees.
Paragranhe 1 : Critique de la synergie : l'interet de la
logistigue.
La synergie, nous le savons déjA, est liee au determinisme
des colts de production et de vente. La limite principale de la synergie tout
court, est qu'elle ne permet pas de determiner exactement le coat ; on voit la
une critique des "economies d'echelle" et des "economies d'envergure" (limite
de la synergie).
Avec la rationalisation du travail et le progres technique, la
valeur ajoutee est aujourd'hui devenue insignifiante dans les groupes
industriels. Lorsqu'Line entreprise se focalise sur la recherche des economies
d'echelle et d'envergure, elle passe nettement a cote de l'essentiel. En effet,
le probleme majeur de l'entreprise est celui des stocks (coat
de stockage) qui ne sont pas generalement identifies quelque
part ; on comprend par consequent pourquoi elle passe a ate de son
optimisation.
L'une des facettes de la "synergie totale" est qu'elle fait
intervenir la fonction economique. Cette derniere integre les coats bilantiels,
les coats d'opportunite et les coats
de possession des stocks.
Toutes les logiques basees sur les economies d'echelle sont des
logiques fausses car la grande production occasionne des stocks difficiles a
gerer. Par ailleurs, la production
est souvent destinee A satisfaire une demande du marche et
non une demande du client (34). Or, une hypothese centrale du
marketing est qu'on ne peut pas faire en priorite ce que veut le marche
(production a grande echelle), it convient
de satisfaire d'abord le client. La "synergie totale" complete
donc la synergie tout court (economies d'echelle et d'envergure) en ce sens
qu'elle permet une plus grande reduction du coat.
L'autre apport de la "synergie multidimensionnelle" est qu'a
partir d'une fusion bien digeree, on pourrait obtenir une symbiose entre les
"cultures" des entreprises participatrices pour le plus grand bien de
l'ensemble.
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