Remerciements
Ce mémoire a été encadré par le
professeur Catherine Chastenet de Géry. Je tiens donc tout d'abord
à lui témoigner de ma reconnaissance pour son soutien et son
accompagnement vigilant. Je voudrais aussi saluer le professeur Dennis Lee dont
le cours sur le management stratégique de l'innovation dispensé
à l'université chinoise de Sun-Yat Sen a largement
influencé et inspiré mon choix de mémoire.
Je tiens à remercier les managers de l'entreprise
Axialys, et plus particulièrement mon maître d'apprentissage
Michael Doliner pour m'avoir offert un cadre de recherche et d'étude
idéal en matière de management de l'innovation.
Je sais gré aux chercheurs spécialistes du
sujet, Yvon Pesqueux et Xavier Pavie, respectivement professeur au
Conservatoire national des arts et métiers et chercheur à l'ESSEC
pour m'avoir accordé un entretien dans le cadre de ma recherche
empirique. Leurs brillantes analyses ont été
étayées par l'expertise d'acteurs quotidiens de l'innovation en
entreprise dont les réflexions stimulantes ont grandement
contribuées à enrichir ma compréhension globale du sujet.
C'est à ce titre que je tiens à adresser mes remerciements
à Nicolas Bougues (directeur technique d'Axialys), Valérie Giraud
(chef de projet R&D à Orange), Jean-Luc Strauss (directeur de la
prospective et de la stratégie pour Altran) et enfin deux
collègues de l'entreprise Axialys qui ont souhaité garder
l'anonymat mais qui se reconnaîtront.
Je ne saurai oublier Ari Massoudi et Mathieu Dupas, tous deux
consultants en management de l'innovation qui m'ont transmis de
précieuses informations, très utiles pour mes travaux de
recherche.
Pour être tout à fait complet, je me dois de
citer Samir Bouakline, Anthony Escurat et Gabriel Richert, trois amis et
camarades de promotion dont le soutien et l'enthousiasme intarissable ont
été une source de motivation parfois providentielle.
Introduction générale
Mon champ de recherche s'articule initialement autour du
management de l'innovation. C'est-à-dire « la mise en oeuvre
des techniques et dispositifs de gestion destinés à créer
les conditions les plus favorables au développement d'innovations
» (OCDE, 1997).
Et, même si cette problématique constitue l'une
des préoccupations premières du monde entrepreneurial, la
recherche qui lui est consacrée se situe encore à un stade
embryonnaire (Read, 2000). C'est un thème qui malgré l'engouement
croissant dont il fait l'objet souffre d'un manque d'agrégation des
théories et résultats déjà obtenus.
Il s'agit en effet, d'un domaine de recherche très
vaste, considérablement fragmenté et teinté d'une grande
part d'incertitude. N'ayant pas l'ambition de compiler l'ensemble des analyses
déjà opérées sur ce sujet, je choisirai
plutôt de le préciser pour gagner en pertinence.
Ainsi, mon champ de recherche ne couvrira pas les applications
macro-économiques de l'innovation. Seront donc exclues de mon
étude, l'analyse des politiques générales de l'innovation
des pouvoirs publics agissant au niveau national ou continental. Je souhaite au
contraire, m'attarder sur les sources de l'innovation au niveau organisationnel
et managérial (analyse micro-économique). L'organisation en tant
qu'exosquelette de la structure interne d'une entreprise et le
développement de la créativité par le management des
ressources humaines, seront donc mes deux axes de recherches principaux. Les
questions de commercialisation, de financement et de protection des innovations
ne seront pas abordées.
D'autre part, mes analyses s'étendront aussi bien vers
des entreprises de petites et moyennes tailles que des grands groupes
français ou internationaux. Mais du fait des spécificités
propres aux catégories, un traitement différencié pourra
être expérimenté selon les cas.
Enfin, ce travail n'a pas pour intention de circonscrire la
définition polysémique et diachronique de l'innovation,
même si les innovations technologiques de produits et de services feront
l'objet d'une attention plus particulière. Et, les innovations
créatrices de valeur pour l'entreprise seront les modèles
à suivre.
Le choix de ce thème de recherche m'est apparu
naturellement après avoir suivi avec beaucoup d'intérêt un
cours portant sur le management stratégique de l'innovation lors d'un
semestre d'échange dans une université du sud de la Chine. J'ai
par la suite eu l'occasion de matérialiser ces concepts
théoriques grâce à un apprentissage effectué dans
une entreprise spécialisée dans les technologies en
télécommunications.
Axialys est un opérateur télécom
agrée par l'ARCEP (autorité de régulation des
télécommunications) qui a été fondé en 1999.
L'entreprise compte aujourd'hui près de 50 employés et son
chiffre d'affaires atteignait en 2009 les 11 millions d'euros1(*).
Malgré cette bonne santé apparente, j'ai
décelé au cours de mon apprentissage, un certain nombre de
dysfonctionnements ou plus particulièrement un malaise
général, alourdissant l'ensemble de la structure et la rendant
atone, ce qui à mon sens constituait un gâchis au regard de son
potentiel initial en matière d'innovation. L'entreprise n'innove plus,
ou si peu. Et se contente de suivre les avancées technologiques de ses
principaux concurrents.
Or, l'innovation est considérée comme un facteur
déterminant de la compétitivité de l'entreprise. La
concurrence internationale, la globalisation des échanges, les nouvelles
technologies et la redéfinition des usages poussent en effet les
entreprises, tous secteurs confondu, à chercher de nouvelles sources de
croissance. La stimulation de l'innovation joue donc un rôle majeur tant
dans les modèles économiques que dans les offres des entreprises
industrielles et commerciales, qui doivent sans cesse se réinventer.
L'heure n'est en effet, plus à la diminution des
coûts, ni à la maîtrise des filières de production
autour de produits standardisés mais bien à l'innovation qui
apparaît aujourd'hui, comme une condition indispensable de survie et de
développement pour de nombreuses entreprises. Toutefois, pour que
l'innovation se transforme en succès probant sur le marché elle
doit être conditionnée par la mise en place d'un management et
d'une organisation propice à son épanouissement.
De ce constat général est née la
problématique suivante : « Comment le management
opérationnel et la gestion d'une organisation interne sont susceptibles
de créer un cadre propice aux développement des innovations,
créatrices de valeur pour l'entreprise ? »
Cette problématique constitue l'objet de nos
recherches. Elle cherche donc à déterminer de quelle façon
peut-on systématiser et améliorer la maîtrise des
innovations au sein d'une entreprise. En d'autres termes, existe-t-il un
modèle organisationnel et managérial optimal et reproductible
pour la génération d'idées nouvelles concordantes avec les
besoins du marché ?
Nous allons donc dans un premier temps caractériser
l'innovation en tant que source de valeur pour les entreprises, puis dans une
seconde partie nous verrons quels design organisationnels peuvent être
envisagés pour un management efficace de l'innovation et enfin, dans une
troisième partie nous analyserons la créativité au niveau
individuel et la gestion des ressources humaines.
Le chapitre suivant cherchera à valider les
hypothèses issues de la revue de littérature au travers d'une
étude empirique menée auprès d'experts et de
spécialistes du sujet.
Nous émettrons à partir de ces conclusions un
ensemble de recommandations plus spécifiquement dédiées
à l'entreprise Axialys mais qui auront aussi vocation à
être appliquées à d'autres organisations. Enfin, un outil
de notation destiné à évaluer le potentiel innovant d'une
entreprise sera présenté en fin de document.
* 1 Se reporter à
l'annexe 0.A - Description de l'entreprise Axialys et présentation de
l'organigramme hiérarchique.
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