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Origine sociale et performances scolaires : analyse de l'influence des facteurs socio- économiques sur les résultats scolaires. Etude de cas du lycée Rialé et du collège Naaba Zoungrana de Tenkodogo

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par Delwendé Brice Rodrigue SORGHO
Université de Ouagadougou/ UFR- SH, Département de sociologie - Maitrise 2008
  

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11.3 Appreciation des repas par l'eleve

Tableau 12 : Profession du pére et satisfaction des repas

Profession du p0re ou du
tuteur

 

Satisfaction des repas

 

Nbre

Oui

%

Nbre

Non

%

Nbre

Total

%

Agriculteurs

15

40.54

22

59.46

37

45.12

Ouvriers

03

42.88

04

57.14

07

08.54

Fonctionnaires

25

86.21

04

13.79

29

35.36

Professions libérales

05

100.00

00

00.00

05

06.10

Retraités

03

75.00

01

25.00

04

04.88

Total

51

62.20

31

37.80

82

100.00

Source : enquete de terrain Juin 2007

En se référant au tableau ci-dessus, on peut constater que 62.20% des éléves enquêtés se disent satisfaits en termes de quantité et de qualité des repas servis a la maison ou a la cantine scolaire contre 37.80% qui sont insatisfaits. Il faut noter ici que la présence d 'une cantine scolaire au Lycée Rialé a influencé positivement ces statistiques. Cependant une analyse poussée permet d 'affirmer que la majorité de ceux qui sont satisfaits sont essentiellement les enfants dont les parents sont soit de professions libérales (100%), fonctionnaires (86.21%) ou retraités (75%). Quant aux insatisfaits ce sont majoritairement les enfants d 'agriculteurs (59.46%) et des ouvriers (57.14%). Ces chiffres corroborent avec les propos d 'un éléve en 36 B dont le pére est un agriculteur : ( (je travaille beaucoup, je ne mange pas bien, souvent je ne mange meme pas » (entretien avec B. L, 02 juin 2007, LRT). Il apparait ainsi que la possibilité de bien se nourrir dont l 'influence sur les performances scolaires est connue est une préoccupation pour de nombreux éléves comme l 'a souligné un enseignant : (( La majorité des éléves sont issus de familles pauvres et de villages environnants avec peut etre en poche 100 francs pour la nourriture » (entretien avec Y. L, 20 juin 2007, domicile).

11.4 Accessibilité a l'école et moyens de déplacement

Tableau 13 : Répartition des enquêtés selon la distance séparant leur domicile de l 'établissement fréquenté et le moyen de déplacement

Distance
Domicile- école

 
 

Moyens de locomotion

 
 

Pieds

Nbre %

Nbre

Vélo

%

Moto

Voiture

Total

Nbre %

Moins d '1 km

31

73.83

11

29.19

00

00.00

00

00.00

42

51.22

1 a 3 km

15

53.57

13

46.43

00

00.00

00

00.00

28

34.15

Plus de 3 km

07

58.33

05

41.67

00

00.00

00

00.00

12

14.63

Total

53

64.63

29

35.37

00

00.00

00

00.00

82

100.00

Source : enquete de terrain Juin 2007

Le tableau 13, montre que 51.22% des éleves sont a une distance de moins d '1 km, 34.15% sont entre 1 et 3 km contre 14.63% qui sont situés a plus de 3 km de leur établissement. Ces résultats témoignent de la proximité relative de l 'école des éleves. Quant aux moyens de locomotion des éleves, on constate que la majorité marche pour aller a l 'école (64.63%) et 35.37% vont a vélo. Aucun enquêté ne va a l 'école a moto ou a voiture. Cela peut s 'expliquer certes par le fait que la majorité des éleves n 'est pas soumise a de grandes distances mais peut également témoigner des conditions socio-économiques des ménages qui ne leur permettent pas d 'offrir a leurs enfants des moyens de locomotion. Le fait que 53.57% et 58.33% des éleves qui sont soumis respectivement a une distance de 1 a 3 km et plus de 3 km marchent pour aller a l 'école, montre l 'effort quotidien (au minimum deux fois/ jour) que doivent fournir un bon nombre des enquêtés. Cette situation dont la nature épuisante n'est plus a démontrée influence d 'une certaine maniere le rendement de ces éleves car elle joue sur l 'efficacité de ces derniers a réviser leurs leçons les soirs apres les cours comme le confirme les propos de cet éleve en 36 A : (( Les travaux a domicile me retardent ; en plus le fait de marcher sans cesse me fatigue beaucoup » (entretien avec D. D, 06 juin 2007, LRT).

11.5 Disponibilite des manuels scolaires de soutien chez l'eleve Tableau 14 : Profession du pére et disponibilité en manuels scolaires de soutien

Profession du p0re ou
du tuteur

 

Disponibilité des manuels scolaires de soutien

 

Nbre

Tous

%

Quelques uns

Nbre %

Nbre

Aucun

%

Nbre

Total

%

Agriculteurs

04

10.81

23

62.16

10

27.03

37

45.12

Ouvriers

00

00.00

05

71.43

02

28.57

07

08.54

Fonctionnaires

14

48.28

12

41.38

03

10.34

29

35.36

Professions libérales

03

60.00

02

40.00

00

00.00

05

06.10

Retraités

02

50.00

02

50.00

00

00.00

04

04.88

Total

23

28.05

44

53.66

15

18.29

82

100.00

Source : enquete de terrain Juin 2007

Les résultats du tableau 14 indiquent que l 'absence du matériels scolaires de soutien tels que les livres (de francais, de mathématique, de sciences de la vie et de la terre, d 'histoire- géographie, d 'anglais, et de physique- chimie) est constaté uniquement chez les enfants de fonctionnaires (10.34%), d 'agriculteurs (27.03%) et d 'ouvriers (28.57%). Quant au manque de certains livres, il est constaté au niveau de tous les éléves. Respectivement 71.43%, 62.16%, 50%, 41.38% et 40% d 'enfants d 'ouvriers, d 'agriculteurs, de retraités, de fonctionnaires et de professions libérales affirment avoir seulement quelques uns des manuels scolaires de soutien. Par ailleurs, la situation est critique pour les éléves disposant de tous les documents car si 60% des enfants dont le pére ou le tuteur exerce une profession libérale, 50% de ceux de retraités et 48.28% d 'enfants de fonctionnaires reconnaissent avoir tous les livres seulement 10.81% d 'enfants agriculteurs et 0% de ceux d 'ouvriers disposent de la totalité des manuels scolaires d 'appui. Ces données permettent de voir que la profession du pére ou du tuteur constitue un atout pour venir en appui a l'éléve en matiére de matériels scolaires. Néanmoins la proportion relativement moindre des éléves disposant de tous les documents (28.05%) démontre les conditions difficiles dans lesquelles travaillent la grande majorité des enquêtés. Ce manque de matériels scolaires joue négativement sur les résultats scolaires des enquêtés car la disponibilité des livres influence positivement le rendement scolaire des éléves (Alkassoum MAIGA 1990). Néanmoins, si l 'achat n 'est pas la seul moyen d 'acquisition des livres, la plupart des enquêtés ont cependant mentionné le fait que l 'acces a la bibliothéque du LRT et des quelques uns présentes dans la ville (CLAC et centre gogaré) est conditionné a un payement de frais ce qui n 'est pas évident pour tous. A cela s 'ajoute

l 'insuffisance des livres du programme burkinabe dans les bibliothéques le plus souvent
remplies de documents des programmes des pays occidentaux comme la France par le biais

d 'une coopération Nord- Sud.

11.6 Impact des conditions de vie sur les etudes selon les eleves Tableau 15 : Profession du pére et impact des conditions de vie sur les études

Profession du pere ou du
tuteur

 

Appreciation de la condition de vie

 

Nbre

Favorable

%

Défavorable

Nbre %

Nbre

Total

%

Agriculteurs

11

29.73

26

70.27

37

45.12

Ouvriers

03

42.86

04

57.14

07

08.54

Fonctionnaires

18

62.07

11

37.93

29

35.36

Professions libérales

04

80.00

01

20.00

05

06.10

Retraités

02

50.00

02

50.00

04

04.88

Total

38

46.34

42

53.66

82

100.00

Source : enquete de terrain Juin 2007

Ce tableau rend compte de la relation observée entre la profession des parents et l 'appréciation des éléves de leurs conditions de vie sur les études. En effet, 53.66% des éléves affirment avoir des conditions de vie peu favorables aux études contre 46.34% qui disent avoir des conditions propices aux études. La répartition selon la profession du pére ou du tuteur montre qu 'une majorité d 'enfants d 'agriculteurs (70.27%) et d 'enfants d 'ouvriers (57.14%) contre une minorité d 'enfants des fonctionnaires (37.93%) et d 'enfants dont le pére exerce une profession libérale (20%) estiment que leurs conditions de vie ne constituent pas un atout pour leurs études. Quant aux avis favorables, 80% d 'enfants de parents exercant une profession libérale, 62.07% d 'enfants de fonctionnaires, 42.86% d 'enfants d 'ouvriers et 29.73% d 'enfants d 'agriculteurs pensent que leurs conditions de vie les permettent d 'effectuer de bonnes performances scolaires. Cependant, les avis sont partagés a 50% chez les enfants de retraités. Ces données attestent donc d 'une relation entre la profession des parents et les conditions de vie qui a leur tour entretiennent un lien avec les résultats scolaires. Les raisons évoquées par les éléves pour montrer l 'influence de leurs conditions de vie sur les études sont multiples.

Pour cet éleve de e « sortir a 12 h pour aller préparer et revenir le soir a pied me fatigue trop. Je veux un vélo » (entretien avec Z. M, 01 juin 2007, CNZ).

Quant a cet autre éléve de e C : « je n'ai pas de bonnes conditions de vie et d'étude car je n'ai pas tous les manuels recommandés et l'école est trop éloignée de ma maison entre 1 et 3 km. En plus, je ne m'entends pas avec ma tutrice. Je préfére déménager» (entretien avec M. P, 04 juin 2007, LRT).

A l 'instar de ces deux éléves, pour cet éléve de 36 B : « mes conditions de vie me font souffrir. Je ne mange pas bien et je fais beaucoup de travaux a la maison. Je ne peux m8me pas avoir le temps pour étudier » (entretien avec S. N, juin 02 2007, LRT).

Ces propos résument et traduisent la situation dans laquelle vivent un grand nombre d'éléves qui, en dépit des multiples difficultés (manque de moyens de déplacement, probléme de nourriture et de santé, travaux domestiques éprouvants...) sont obligés de réussir a l 'école contrairement a d 'autres qui bénéficient de bonnes conditions de vie et d 'étude parce qu 'ils sont issus de couches sociales aisées.

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