I.1-
Problématique
Le taux d'accroissement de la population mondiale indique une
augmentation accélérée. Si ce taux d'accroissement est
maintenu, la population mondiale pourrait atteindre 8 milliards en 2025
(Cakmark, 2001). Une bonne proportion de cette population mondiale se trouve
dans les pays en voie de développement, où ce taux
d'accroissement est le plus important. Une telle augmentation de la population
n'est pas sans conséquence. La plus alarmante dont la résolution
n'est pas moins urgente, est l'alimentation.
Aujourd'hui, plus de 800 millions de personnes sont
chroniquement sous-alimentées dans le monde et les prévisions
montrent que d'ici à 2020, il y aura 2 milliards de personnes de plus
à nourrir (Anonyme, 2002), et en Afrique la population va croître
de 124,35 % en 2050 (Anonyme, 2007). Il est donc clair qu'un défi
réel devrait être relevé pour faire face aux
problèmes de la sécurité et de la durabilité
alimentaire. Etant donné que les possibilités d'accroître
les surfaces cultivables sont limitées, cette sécurité
alimentaire dépendra à l'avenir d'un ensemble de politiques de
production et de distribution, soigneusement élaborées. A ceci,
viendront s'ajouter des stratégies scientifiques, qui allieront les
agriculteurs aux laboratoires de recherche, pour maximiser
l'amélioration du germoplasme et les systèmes d'exploitation
agricole (Anonyme 2005).
La solution la plus efficace serait de trouver à court
terme une spéculation à cycle court et dont l'itinéraire
technique est peu complexe. Le maïs à cet effet est la plante
idéale, car étant la céréale la plus
cultivée dans le monde et, représentant la base de l'alimentation
en Afrique et dans les pays en voie de développement (Carraretto, 2005).
Il suscite depuis peu avec les progrès technologiques beaucoup
d'intérêts, surtout dans la production industrielle.
Le maïs est certes à large dispersion
géographique, mais dans la zone forestière humide, sa culture se
heurte à des facteurs liés à la composition chimique du
sol, notamment les toxicités aluminique et manganique, qui ne permettent
pas une production optimale. Sur ces sols, la toxicité influence
fortement les rendements du maïs (pertes allant jusqu'à 50 à
60 %), dans la mesure où le système racinaire est moins
développé, et ainsi la plante devient plus sensible à la
sécheresse et à d'autres maladies (Thé et al.,
2006).
Les sols acides couvrent près de 30 % de la surface
mondiale des terres arables (Uexkull et Mutert, 1995). L'Afrique quant à
elle a 8,8 Milliards de km2 de terre acide soit 29 % du continent
(The et al., 1996). Au Cameroun cette proportion est de 75% des
terres arables (Kim et Tang, 1998), 40 % du territoire national se trouve dans
la zone agro-écologique de forêt humide à
pluviométrie bimodale (Anonyme, 1990). A cette caractéristique
défavorable du sol s'ajoutent les pratiques culturales qui ne sont pas
toujours adaptées. L'obtention et la maintenance des semences pour les
cycles de culture suivants à l'échelle du paysan, se fait par une
sélection phénotypique des meilleurs individus et pas toujours
dans les champs (Pressoir et Berthaud, 2004).
Plusieurs solutions ont été envisagées
pour enrayer ce problème lié à l'acidité des sols,
en occurrence :
- l'augmentation des surfaces cultivables ;
- l'utilisation des sols jadis inexploités ;
- l'utilisation des Organismes Génétiquement
Modifiés (OGM) :
- le développement des génotypes
tolérants à l'acidité des sols.
Cette dernière solution a été la plus
probable avec des conséquences limitées.
Les instituts de recherche ont depuis des dizaines
d'années, mené la lutte contre les effets de l'acidité du
sol sur le rendement du maïs. À cet effet l'IRAD (Cameroun) a
initié et conduit des projets sur le développement des
génotypes de maïs performants sur sols acides. Ces projets se sont
le plus souvent réalisés avec l'appui des instituts de recherche
internationaux et des Universités tels que le CYMMIT (Colombie), l'IITA
(Nigeria), EMBRAPE (Brezil), CIRAD (France) et l'Université de Hannovre
(Allemagne). Au Cameroun ces travaux ont abouti au développement des
variétés tolérantes telles que l'ATP-SR-Y, l'ATP-SYN-Y et
les lignées tolérantes telles que la 87036 la Cam Inb
gp117 et la CML 358 (Anonyme, 1996).
Le développement des génotypes tolérants
à l'acidité des sols est la solution la moins onéreuse et
respectueuse de l'environnement, car requérant moins d'intrants
agricoles, et réduisant la destruction des forêts (The et
al., 2001).
L'objectif général de ce travail est
d'améliorer le rendement du maïs dans le contexte d'une agriculture
durable sur sols acides, afin de garantir la sécurité alimentaire
dans les pays en voie de développement.
Cet objectif principal sera atteint en passant par les
objectifs spécifiques suivants :
- évaluer des lignées endogames pour leur
tolérance à l'acidité des sols ;
- développer des hybrides
« topcross » tolérants à l'acidité des
sols ;
- déterminer des effets de gènes et les
aptitudes à la combinaison des parents.
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