L'information mise en ligne par les médias congolais. cas de la prosperiteonline.net et du groupe l'avenir.cd( Télécharger le fichier original )par Jean-claude MUHINDO MATABARO Université catholique du Congo - Grade en communications sociales 2010 |
I .1.3 LE JOURNALISMELa plus ancienne trace d'activité du journalisme que l'on ait retrouvée remonte à 3 .000 ans avant Jésus-Christ. Bien qu'on ne sache pas grand-chose de lui, on a cru voir les ancêtres des journalistes dans les historiographes de Babylone, les prophètes des Hébreux, les nouvellistes d'Athènes, ou les auteurs des « Acta Diurna » de Rome25(*). En effet, les « Acta Diurna », littéralement « Actes du jour », un document contemporain de l'Empire romain, était rédigé par les diurnarii, littéralement journalistes, distribué dans les boutiques et les lieux publics de Rome et envoyé jusqu'aux fins fonds de l'empire. Ce journal contenait les décisions politiques du sénat et relatait les événements marquants de son temps26(*). Sous Jules César, les actuarii avaient pour fonction de diffuser ses décisions et de faire connaître des faits plus ou moins mineurs, aux notables et non pas au peuple illettré27(*). Notre travail n'ayant pas l'ambition de faire oeuvre d'historien, sautons jusque au 17ème siècle. Les violons s'accordent pour désigner Théophraste Renaudot comme le premier journaliste au sens moderne du terme. Fondateur en 1631 de la Gazette, il lança en quelque sorte le mouvement de la presse d'information en recueillant les nouvelles venues de la cour, de Paris et de l'étranger, et en luttant contre les faux bruits par la quête de la vérité28(*). Cependant jusque là on ne parle pas encore du journalisme comme métier ou profession. Le terme lui-même de journaliste (qui remplacera progressivement celui de « gazetier ») date de 1684. Mais c'est la Révolution française et la reconnaissance du principe de la liberté d'expression et d'opinion affirmée par la « Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen » ( 26 août 1789) qui poseront véritablement les bases de cette profession aux multiples visages29(*). Longtemps dévalorisé, le journalisme s'est imposé surtout dans la seconde moitié du XXème siècle comme l'exercice d'une profession. Notons toutefois qu'il y a aussi des incompréhensions. La confusion persiste lorsqu'il faut définir le concept « journalisme ». Selon Balle « la liberté d'expression n'est l'apanage de personne : les journalistes n'ont pas le monopole de dire ou de commenter l'actualité. Et le journalisme est une profession ouverte, dont l'accès ne peut être subordonné qu'à l'appréciation de la capacité à participer à l'élaboration d'un journal »30(*). En France, éditeurs et journalistes reconnaissent que la profession est ouverte à tous sans distinction et ne fait référence à aucun savoir ou savoir-faire particulier sanctionné par une formation ou un diplôme ; à aucune compétence reconnue et contrôlée par des pairs31(*). Dans la même optique en Allemagne, les journalistes se comptent au nombre des professions dites libérales(ou libres) au sens où, contrairement à d'autres, il n'y a guère de conditions spécifiques, de qualification limitatives ou de niveaux de formation allemands32(*). Cela a poussé Ruellan jusqu'à qualifier ce métier du « professionnalisme du flou »33(*).Tout cela parce que cette profession est un univers fluide, aux modes de gestion flous34(*) encore que le journalisme n'est pas une profession au sens habituel du mot. Selon certains, le définir c'est le limiter, car prétendre donner une stricte définition constitue un danger35(*). Notre ambition n'étant pas d'entrer dans la polémique conceptuelle, remarquons toute fois que plusieurs auteurs s'accordent actuellement lorsqu'ils définissent le journalisme comme « métier, ensemble des métiers, ou forme d'expression de tous ceux qui se consacrent, dans quelque domaine que ce soit, à la publication d'une information, dès lors que celle-ci a un rapport avec l'actualité immédiate ou récente, et par quelque média que ce soit, une station de radio, de télévision, ou un service en ligne »36(*). Ainsi donc, le journalisme consiste à recueillir et à traiter les informations à destination d'un public. Par ce fait même, « le journaliste est un intermédiaire entre les faits, qu'il obtient auprès de sources d'information, et le public, c'est-à-dire les lecteurs ou auditeurs, qui reçoivent les messages sous forme de nouvelles. C'est envers le public que le journaliste est, par obligation professionnelle, redevable37(*). Pour Agnès, ce noble métier « comporte donc deux plans indissociables : la réception et la recherche des informations d'une part ; leur mise en forme sous forme de journaux écrits, parlés, télévisés, électroniques d'autre part »38(*). Faisons remarquer par ailleurs que le journalisme sérieux ne vise donc pas seulement à informer et à former, mais aussi à provoquer les changements positifs. Comme certains l'affirment : « le journalisme apporte à la culture quelque chose d'essentiel et d'unique : une information indépendante, fiable, précise et générale qui seule peut assurer le liberté du citoyen39(*). * 25 MATHIEN M., Les journalistes. Histoires, pratiques et enjeux. Paris, Ellipses,2007,p.25. * 26 MANIER P., Le journalisme audiovisuel. Les techniques rédactionnelles. Paris, Dixit, 2003 ,p.17 * 27 MATHIEN M., op.cit.p.26 * 28 RIEFFEL R., Sociologie des médias. Paris, Ellipses, 2001, p. 88. * 29 Ibidem. * 30 BALLE F.,Médias et sociétés .Paris, Montchrestien,1988, p.606. * 31 RIEFFEL R., op.cit., p. 89. * 32 MATHIEN M., op.cit., p.21. * 33 RUELLAN D., Le professionnalisme du flou. Grenoble, PUG, 1993 * 34 RIEFFEL R. op.cit. p.89. * 35 KOVACH B. ; ROSENSTIEL T., Principes du journalisme. Paris, Nouveaux Horizons, 2004, p.2. * 36 BALLE F., Dictionnaire des médias. Paris, Larousse, 1998, p.134 * 37 PONTHIEN G., Le métier de journaliste en 30 questions-réponses. Paris, Dumas, 1998, p.22. * 38 AGNES op.cit., p. 12 * 39 KOVACH B., ROSENTIEL T., Principes du journalisme. Paris, Nouveaux Horizons, 2004, p. 2 |
|