Paragraphe 1 : La Société
Sénégalaise de l'Information
Entrée dans l'usage au milieu des années 90
(1996) avec la publication du rapport du Sénat français sur
« l'entrée dans la société de l'information »,
l'expression de la « société de l'information » traduit
la montée en puissance et la présence de l'Internet dans tous les
domaines d'activités de la vie humaine.
Présentant des dimensions à la fois
technologique, économique, sociétale et culturelle,
stratégique et internationale, la société de l'Information
consacre la révolution planétaire de l'information grace à
l'élaboration et la diffusion fulgurante de technologies innovantes.
Le caractère généralisé,
planétaire de l'information justifie largement la tenue de concertation
entre les Etats afin de mesurer tous les impacts de la sociétés
de l'information, ses contours d'une part, et proposer un cadre normatif
d'autre part. C'est dans cette perspective qu'il faut situer la tenue deux
sommets mondiaux sur la société de l'information : la
première à Genève les 10-12 décembre 2003 ; la
deuxième en 2005 à Tunis.
Quelle est la place du Sénégal dans cette
société de l'information ? La pertinence de la question est
certaine, et le Premier ministre Maky SALL s'inscrivait dans cette perspective
en soulignant que : « la société de l'information est en
marche et le gouvernement du Sénégal se doit de l'accompagner.
L'information devient une richesse stratégique et sa maîtrise est
une des conditions de notre compétitivité ».
L'ilIELLIMgIMEILILITI i ILIMEILLIMILIMIL
La participation à la Société de
l'information constitue une possibilité voire un droit reconnu aux
personnes et aux Etats par la déclaration de principe du Sommet Mondial
de la Société de l'Information (SMSI).
Cette dernière postule que « la communication est
un processus social fondamental, un besoin essentiel de l'être humain et
à la base de toute organisation sociale. Elle est le pivot de la
société de l'information. Toute personne où que ce soit
dans le monde, devrait avoir la possibilité de participer à la
société de l'information et nul ne devrait etre privé des
avantages qu'elle offre ».
Conscient de la nécessité de s'adapter en
arrimant son wagon à la locomotive de la société de
l'information, le Sénégal s'est engagé résolument
dans le développement des TIC afin non seulement de réduire la "
fracture numérique ", mais aussi imposer son leadership en Afrique de
l'Ouest.
Ainsi l'affirmation des TIC comme levier du
développement économique et social s'illustre admirablement
à travers les actions et plans mis en place par l'Etat du
Sénégal :
> Le rôle joué par la Président de la
République pour la mise en place du NEPAD, lequel partenariat fait
figurer en 5ième priorité le renforcement des
capacités par le biais des NTIC ; d'ailleurs le Sénégal a
en charge le volet NTIC ;
> Le Sénégal est membre du groupe de travail
des Nations Unies sur les TIC ;
> Le Sénégal fut membre du Comité
ministériel africain sur les TIC lors de la conférence
régionale africain préparatoire du SMSI tenu à Accra en
janvier- février 2005 ;
> La proposition fort appréciée du
Président Abdoulaye WADE, lors du 2ième SMSI tenu en 2005
à Tunis, pour la création du Fonds de Solidarité
Numérique en tant que mécanisme complémentaire à la
résorption de la "facture numérique" entre le Nord et le Sud ;
> Le 10ième Plan de Développement
Economique et Social (PDES) 2002-2007 a retenu parmi ces orientation
stratégiques, l'utilisation des résultats de la recherche et des
NTIC ;
L'i11E111Mg1111E11IIILI i ILIIIInIIIIMILIMII
> Dans le cadre du DSRP II, le développement des NTIC
reste une action prioritaire en matière de promotion des services ;
> Les TIC et les téléservices constituent une
des grappes retenues par le Gouvernement dans le cadre de la Stratégie
de Croissance accélérée (SCA) ;
> Depuis juillet 2004, le secteur des
télécommunications fut libéralisé et confié
au ministère des Postes, des Télécommunications et des
NTIC (chargé de la mise en oeuvre de la politique définie par le
Chef de l'Etat) et à l'ARTP (chargé de la régulation et la
concurrence saine et loyale entre acteurs des télécommunications
et des postes) ;
> La mise en oeuvre du projet Intranet gouvernemental
piloté par l'ADIE.
Il convient également d'ajouter que le
Sénégal compte marquer sa présence dans la
société de l'information en réadaptant son arsenal
juridique aux normes et exigences internationales.
Paragraphe 2 : La place des
NTIC dans le développement socio-économique
du Sénégal
En mettant en place un Intranet gouvernemental, entre autres
actions, le Gouvernement du Sénégal met en exergue la place de
choix dévolue aux NTIC dans le développement économique et
social du pays.
Cette option à été
réaffirmée lors de la déclaration de politique
générale devant l'Assemblée nationale le 20 octobre 2004
par le Premier ministre Maky SALL : « le Gouvernement entend faire des TIC
un puissant vecteur d'accélération de la croissance
économique et de modernisation de notre administration ».
Si l'informatique fut longtemps considérée comme
une technologie de production, permettant de l'automatisation du traitement des
données, l'accent est mis de nos jours sur l'information en tant que
telle ; il s'agit en effet d'ajouter à l'information une valeur en
termes traçabilité et de fiabilité.
L'ilIELLIMgIMEILLLITIE IHMLIIIIIUTLIMIL
Les NTIC constituent désormais un levier pour les pouvoirs
publics dont les objectifs poursuivis sont :
o « Accroître la performance de l'administration par
l'utilisation massive des TIC ;
o Améliorer la communication et la circulation de
l'information au sein de l'administration, mais aussi dans les relations avec
nos partenaires ;
o Développer des services gouvernementaux en ligne au
profit des citoyens ».7
La mise en place d'un cadre cohérent et propice de
promotion des TIC pour un Sénégal émergent à
l'horizon 2015 a nécessité la définition de cinq (5)
grandes orientations stratégiques d'une part, et la création de
deux structures (l'ADIE et l'ARTP) d'encadrement d'autre part.
Les orientations stratégiques sont :
ü Favoriser l'appropriation sociale des TIC par les
populations ;
ü Développer les infrastructures de base pour
améliorer la connectivité ;
ü Valoriser les ressources humaines de l'administration par
une meilleure appropriation des TIC ;
ü Mobiliser les investissements par la création d'un
environnement propice ;
ü Développer au sein de l'administration une
stratégie d'entreprise et une conception de guichet
électronique.
Sur le plan institutionnel, les structures chargées de
l'encadrement de la promotion des TIC sont l'ADIE et l'ARTP. Crée par le
décret n°2004-1038 du 23 juillet 2004, l'ADIE est rattachée
au Secrétariat général de la Présidence de la
République, et constitue le cadre national de « (...) conception et
de mise en oeuvre des stratégies et politiques en matière
d'informatique et de NTIC »8
7 Cf Discours du Président de la
République à l'occasion de l'inauguration de l'Intranet
gouvernemental le 15 mars 2005
8 Rapport national sur le niveau
d'e-préparation: situation et potentiel de développement du
commerce électronique au Sénégal/ Olivier SAGNA ; version
revue et corrigée, CNUCED/OMC, Dakar, janvier 2005, p.58
L'intranet gouvernemental : pertinence et enjeux
L'ADIE fut ainsi chargé de la mise en oeuvre du
Programme de Modernisation des Systèmes d'Information de
l'Administration (PMSIA) qui répondait à quatre (4) objectifs
:
a. Impulser une politique informatique gouvernementale
garantissant la cohérence, l'efficacité et la
pérennité des moyens d'information et se communication mis
à la disposition des différentes structures de l'Etat ;
b. Maîtriser les choix technologiques afin d'obtenir un
rendement optimal des investissements ;
c. Créer une organisation du suivi des systèmes
d'information de l'Etat ;
d. Améliorer l'accessibilité des services
administratifs aux citoyens.
A la suite de la promulgation du décret n°2006-822
du 14 septembre 2006 portant organisation et fonctionnement, l'Agence de
Régulation des Télécommunications (ART) devient l'Agence
de Régulation des Télécommunications et des Postes
(ARTP).
L'ARTP a pour mission essentielle la régulation, le
maintien et le rétablissement des équilibres
généraux entre les différents acteurs des
Télécommunications et des Postes, et cela dans le cadre d'une
concurrence saine et loyale sur la base des principes et des règles
édictées par le Code des Télécommunications.
Finalement, les TIC constituent une opportunité que le
Gouvernement compte saisir afin de profiter pleinement des bienfaits de
l'économie de l'information et, partant asseoir le développement
économique et social du pays.
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