CHAPITRE 1 : Le dispositif institutionnel et
technique
Signe de la volonté de l'Exécutif de moderniser
l'administration et de faire du Sénégal un pays émergent
et leader dans la construction de la société de l'information, le
projet d'Intranet gouvernemental fut inauguré le 15 mars 2005.
Ce projet s'inscrit dans un cadre institutionnel bien
précis (section 1), et présente un aspect technique qu'il
convient aussi d'examiner (section 2).
Section 1 : Le dispositif institutionnel
Paragraphe 1 : Le projet Intranet gouvernemental
Dans le cadre de la mise en oeuvre du Projet de Modernisation
des Systèmes d'Information de l'Administration (PMSIA), il est
crée le projet intranet gouvernemental dont la coordination incombe
à deux (2) organes.
Le décret n° 2003-298 du 9 mai 2003 portant
création, organisation et fonctionnement du projet « Intranet
gouvernemental » a, en effet, mis en place les organes suivants : le
Comité de pilotage et le Comité technique.
1.1 : Le Comité de pilotage
Le Comité de pilotage est chargé, au terme de
l'article 2 du décret cité tantôt de :
ü « La sensibilisation et de l'appropriation du projet
par les différents départements ministériels ;
ü La validation des plans d'actions et des rapports
d'activités ».
Il composé par :
> Le représentant du Président de la
République, président du Comité de pilotage ;
> Le Directeur général de l'Informatique de
l'Etat (remplacé par l'Agence De l'Informatique de l'Etat : ADIE) qui
assure le secrétariat du Comité ;
> Un représentant de la Primature ;
> Un représentant pour chaque ministère.
1.2 : Le Comité technique
Il a pour objet d'assurer les meilleurs choix technologiques
conformes aux normes définies et adaptées aux besoins. Au terme
de l'article 5 du décret cité tantôt, le Comité
technique est chargé de :
> La conception et le développement des solutions
techniques afférentes au projet ;
> Le suivi de l'exécution du projet ;
> L'élaboration des bilans d'étapes pour le
compte du Comité de pilotage.
Sont membres du Comité technique :
v Le Directeur général de l'Informatique de l'Etat
(remplacé par l'ADIE) qui assure la présidence du Comité
technique ;
v Le Directeur de l'Agence de Régulation des
Télécommunication (actuelle ARTP) ;
v Le Directeur du Projet PMSIA (Direction de l'Informatique de
l'Etat) ;
v Le conseiller technique en NTIC de la Primature ;
v Le Directeur du Traitement automatique de l'information
(M.E.F) ;
v Le Directeur de l'Automatisation des Fichiers (MINT) ;
v Le Directeur du Centre informatique de la Douane (M.E.F) ;
La Direction de l'Informatique de l'Etat assure le
Secrétariat du Comité technique qui peut, également,
s'adjoindre de toute compétence utile à sa mission.
Paragraphe 2 : l'Agence de
l'Informatique de l`Etat (ADIE) 2.1 : Historique
Principal levier de la mise en oeuvre du projet
e-Gouvernement, l'ADIE est organisé par le décret
n°2004-1038 du 23 juillet 2004 portant création et fixant les
règles de fonctionnement de l'Agence de l'Informatique de l`Etat.
Structure administrative autonome, l'ADIE a pour mission
essentielle « de mutualiser les ressources de l'Etat en vue de
rationaliser les dépenses informatiques,
d'harmoniser les choix technologiques des différents
services de l'administration pour faciliter les échanges de
données et le partage des applications transversales
».1
La rationalisation (des dépenses informatiques) et
l'harmonie (des technologies utilisées pour
l'interopérabilité des systèmes utilisés)
constituent les mots clés de l'ADIE.
La création d'une Agence de l'Informatique de l'Etat
(ADIE) à la place de la Direction de l'Informatique de l'Etat (DIE)
2 s'explique par les raisons suivantes :
v La nécessité de créer un cadre attractif
sur les plans techniques et financières susceptible d'attirer et de
fixer les compétences ;
v La nécessité de créer un cadre
institutionnel plus souple sur le plan du fonctionnement ;
La conjugaison de ces deux (2) facteurs rendait
inévitable, pour la mise en oeuvre du projet e-Gouvernement et
gérer le réseau d'interconnexion de l'Etat, la transformation de
la DIE en une agence afin de lui fournir « le cadre institutionnel et
l'autonomie indispensables à la réussite de la mission ».
2.2 : Missions
De façon générale, l'ADIE « a pour
missions principales d'assurer :
v L'édification d'une infrastructure nationale de
réseaux par l'interconnexion des structures de l'Etat, y compris les
représentations diplomatiques à l'étranger, aux fins de
valoriser en toute cohérence le patrimoine informationnel ;
v L'appui à la modernisation du fonctionnement de
l'administration par la création d'un cadre cohérent permettant
le développement et la mise en ligne de toutes les applications
sectorielles et transversales ;
v L'ouverture d'un portail administratif permettant une
communication dynamique avec les citoyens et les entreprises ;
o lCf Rapport de présentation du décret
n°2004-1038 du 23 juillet 2004 portant création et fixant les
règles de fonctionnement de l'Agence de l'Informatique de l`Etat.
2
La Direction de l'Informatique de l'Etat (DIE) fut crée
par le décret n° 2001-476 du 18 juin 2001 abrogé par le
décret cité ci-dessus
v La mise à la disposition d'un Système
d'information fiable, d'outils de gestion et d'aide à la
décision, pour un suivi efficace de l'action gouvernementale
».3
A la lecture de l'article 3 du décret cité
tantôt, l'ADIE poursuit les missions spécifiques suivantes :
1. Missions opérationnelles en trois (3) volets
: assistance et expertise, administration et sécurité,
rationalisation des acquisitions et gestion du patrimoine informatique de
l'Etat ;
2. Maîtrise d'ouvrage :
L'ADIE participe à la conception et à la mise en
oeuvre de tous les projets informatiques de l'administration afin de garantir
la cohérence globale des systèmes mis en place quel que soit le
mode financement. A cet effet, elle :
v Permet l'identification des besoins d'informatisation, la
connaissance des systèmes des offres du marché et la conception
des projets par les structures de l'administration ;
v Assure la maîtrise d'ouvrage de tous les projets
informatiques de l'Etat à caractère transversal ; en d'autres
termes elle assure la responsabilité de l'expression fonctionnelle (en
tant que entité porteuse du projet ou besoin) des besoins, mais n'a pas
forcément les compétences techniques liées à la
réalisation de l'ouvrage ;
v Assure la maîtrise d'ouvrage
déléguée de tous les projets informatiques des structures
administratives dépourvues d'entités chargées de leur
informatique. L'ADIE joue le rôle d'interface entre la structure
administrative porteuse du besoin (appelée maîtrise d'ouvrage) et
l'entité chargée de la réalisation technique de l'ouvrage
(appelée maîtrise d'oeuvre).
3. Coordination :
L'ADIE assure la coordination de l'ensemble des activités
visant à normaliser, rationaliser et harmoniser les projets
informatiques de l'administration.
3
Cf Rapport de présentation du décret
n°2004-1038 du 23 juillet 2004 portant création et fixant les
règles de fonctionnement de l'Agence de l'Informatique de l`Etat.
4. Formation :
L'ADIE est chargée de piloter les programmes communs de
formation permanente des agents de l'Etat dans le domaine de l'informatique et
des réseaux.
5. Promotion :
Elle appuie les départements ministériels et
els autres structures nationales impliquées dans le secteur des N.T.I.C
dans leurs actions de promotion, de valorisation et d'appropriation.
Elle contribue aussi à la mise en place d'un cadre
législatif et réglementaire relatif aux aspects éthiques,
juridiques et sociétaux des NTIC (la signature électronique, la
cryptographie et la lutte contre la cybercriminalité).
6. Coopération :
L'ADIE coopère, dans ses missions, avec les structures
de traitement de l'information de l'administration et avec tout organisme
bénéficiant du concours financier de l'Etat et intervenant dans
le domaine de l'informatique et des réseaux afin de recourir à
leur expertise.
Elle est chargée en particulier d'organiser la
coopération technique en informatique et réseaux avec les
partenaires de l'Etat.
Pour assurer le fonctionnement du Centre de Ressource et
permettre à l'Administration de bénéficier au mieux de ses
infrastructures, il importe enfin de signaler que l'ADIE exerce les
métiers :
d'opérateur Télécoms pour gérer un
des réseaux les plus étendus et les plus complexes de l'Afrique
de l'Ouest ;
de fournisseur de Services allant de l'hébergement
classique au partage d'applications entre plusieurs entités.
2.3 : Organisation
Aux termes de l'article 4 du décret n°2004-1038 du
23 juillet 2004 portant création et fixant les règles de
fonctionnement de l'Agence de l'Informatique de l`Etat, l'ADIE comprend deux
(2) organes :
1. le Conseil de Surveillance ;
2. le Directeur général.
2.3.1 : Le Conseil de Surveillance
Le Conseil de Surveillance (C.S) suit les activités de
l'ADIE et examine les documents suivants soumis à son approbation
(article 6) :
v le programme d'activités ;
v le budget ;
v les comptes financiers ;
v le manuel de procédures de l'ADIE en matière de
passation de marché et de régime financier et comptable.
Les membres du Conseil de Surveillance sont nommés par
arrêté du Président de la République sur proposition
des administrations concernées.
Y sont représentés :
ü un représentant de la Présidence de la
République ;
ü un représentant de la Primature ;
ü un représentant du ministre chargé de
l'Intérieur ;
ü un représentant du ministre chargé des
Affaires étrangères ;
ü un représentant du ministre chargé de a
Justice ;
ü un représentant du ministre chargé des
Forces armées ;
ü un représentant du ministre chargé des
Finances ;
ü un représentant du ministre chargé de la
promotion des NTIC ;
ü un représentant du ministre chargé des
Télécommunication.
Le mandat de membre du Comité de Surveillance est
fixé à trois (3) ans renouvelable. Il prend fin à
l'expiration normale de la durée, par décès ou par
démission ; il prend également fin à la suite de la perte
de la qualité qui avait motivé la nomination, ou par
révocation.
Le Comité de Surveillance se réunit :
1. en session ordinaire au moins deux (2) par année sur
convocation de son président ;
2. en session extraordinaire sur simple convocation du
président ou à la demande d'un tiers de ses membres.
Le Comité de Surveillance délibère sur
toutes les questions inscrites à son ordre du jour suivant les
modalités suivantes :
ü la présence d'au moins des 2/3 des membres du C.S.
;
ü si le quorum n'est pas atteint lors de la
première convocation, il est ramené à la moitié de
ses membres présents pour les convocations suivantes.
Enfin le Secrétariat du Comité de Surveillance est
assuré par le Directeur général de l'ADIE.
2.3.2 : Le Directeur général
Nommé par décret du Président de la
République (article 10), le Directeur général de l'ADIE
est investi du pouvoir de décision nécessaire au bon
fonctionnement de la structure. A cet effet, il :
1. représente l'Agence dans tous les actes de la vie
civile ;
2. prépare les programmes, les rapports
d'activités ainsi que les actes financiers soumis au Comité de
Surveillance pour examen et approbation ;
3. conclut les marchés et les contrats
conformément à la réglementation en vigueur ;
4. exerce l'autorité hiérarchique sur le personnel
;
5. prend tous les actes d'administration et de gestion du
personnel conformément à la réglementation en vigueur.
En application de l'article 4 du décret
précité, l'arreté présidentiel n° 7421 du 8
septembre 2004 définit l'organigramme de l'Agence et fixe les
modalités de rémunération du personnel.
2.4 Ressources financières et comptables
Aux termes de l'article 12, les ressources de l'ADIE sont
constituées par :
ü une dotation destinée à la couverture de
son fonctionnement ;
ü une dotation budgétaire destinée
à la couverture des besoins d'investissement en équipements et
réseaux informatiques des départements ministériels, de la
Primature et de la Présidence de la République ;
ü des ressources mises à sa disposition par les
partenaires au développement en vertu de conventions et accords conclus
par l'Etat ;
ü de rétributions versées par les
bénéficiaires de services et autres prestations fournies par
l'Agence ;
ü tout type de redevance dont le produit lui est
affecté.
Relevant de l'ordonnateur, le Directeur général,
le budget est exécuté conformément au manuel de
procédures prévu par l'article 5 du décret
n°2004-1038 du 23 juillet 2004 portant création et fixant les
règles de fonctionnement de l'Agence de l'Informatique de l`Etat. La
comptabilité de l'Agence est tenue suivant le système Comptable
Ouest Africain (SYSCOA), et le contrôle est exercé par les organes
de contrôle de l'Etat.
En définitive, le Gouvernement du Sénégal
a mis en place un dispositif institutionnel constitué d'une part par des
organes de conception et de suivi (les Comités de pilotage et technique)
et, d'autre part une structure de mise en oeuvre (l'ADIE). A côté
de cet aspect institutionnel, l'Intranet gouvernemental a
nécessité aussi a mise en place d'un dispositif technique qu'il
convient d'examiner.
Section 2 : le dispositif technique Paragraphe
1 : De l'Internet à l'Intranet
Les Technologies de l'Information et de la Communication
(NTIC), ou encore les Technologies de l'Information et de la Communication
(TIC) jouent un rôle fondamental dans l'évolution de notre
société. En effet après la révolution industrielle,
elles constituent le « moteur ou le support d'évolutions »
sans précédent par leur caractère fulgurant et
général.
Si on peut définir la technologie comme l'application
d'une technique à la conception et à la réalisation d'un
produit, les TIC correspondent donc à des techniques qui permettent de
fabriquer, de stocker, de gérer et de transmettre de l'information, mais
aussi servant de support à la communication.
De nos jours, elles ont engendré moult innovations qui
s'apprécient particulièrement à l'aune du dynamisme et de
la présence de technologies telles que l'Internet et l'Intranet.
1.1 : L'Internet 1.1.1 : Historique
La filiation américaine de l'Internet est sans
équivoque. En effet, l'armée américaine avait mis en place
ARPANET, c'est-à-dire un réseau interne et capable de
résister à d'éventuelles agressions de l'ennemi. ARPANET
fut la réponse à la question suivante : comment maintenir voire
rétablir, après une invasion ennemie, le réseau de
communication de l'armée américaine ? C'était le
début de l'intranet qui allait connaître un développement
fulgurant.
Depuis plus d'une trentaine d'années, la technologie
Internet a considérablement remis en cause bien des certitudes dans le
paysage des télécommunications. Ayant longtemps été
à la base de la réussite des opérateurs de
télécommunication, les notions de durée et de distance
sont devenues révolues et remplacées par celle de
débit.
L'intranet gouvernemental : pertinence et enjeux
Internet permet, en effet, à tout un chacun de se
connecter, à temps réel et à n'importe quel lieu, et
d'accéder à un réseau mondial, le réseau des
réseaux : l'interconnexion est planétaire, et justifie largement
le succès enregistré.
Toutefois, Internet a considérablement
évolué depuis sa création en un réseau mondial, la
toile, et connaît de plus en plus des usages multiformes. A la suite des
entreprises qui font office de pionnière dans le domaine de
l'utilisation civile de l'Internet, d'autres organisations comme
l'administration se sont mises à l'heure du net.
1.1.2 : Avantages
L'Internet fut confiné, au départ, à des
opérations de transfert de données et de messages. Interconnexion
des réseaux de transmission, il fonctionne sur la base d'une suite de
protocoles TCP/ IP qui permet l'échange de données entre
ordinateurs indépendamment de leur système d'exploitation. Par la
suite, Internet s'est enrichi de technologies qui facilitent une
variété d'usages fort bénéfiques.
Fondamentalement l'avantage de la technologie d'Internet
réside d'abord dans la possibilité de s'affranchir des
spécificités ou particularismes des réseaux de
communications à l'échelle mondiale. Il est également
apprécié pour sa simplicité d'emploi, son ergonomie
satisfaisante etc.
Elle permet ensuite de réduire considérablement
le coat d'interconnexion et de matériel : le nombre fulgurant
d'utilisateurs constitue un attrait pour le marché, incite les
professionnels de l'informatique à investir pour améliorer les
produits ; ce qui nécessairement accroît la diversité de
l'offre, fait baisser les prix...le succès de l'Internet est
inéluctable.
Enfin, la technologie d'Internet présente l'avantage
aussi d'offrir une infrastructure unique et indépendante des
différentes applications. Elle concourre ainsi à lutter contre le
foisonnement de réseaux, et permet à tous les utilisateurs
d'accéder à toutes les applications et ressources de
l'entreprise. Ce dernier consacrait, jadis, un réseau pour chaque
application : un réseau pour la messagerie, un réseau pour les
applications internes etc.
L'iIILIIIMgIIIIRILIIILI i ILIIIILIIIIMILIMI
Internet permet donc, outre le transport de données, la
messagerie, le commerce électronique et divers services de communication
tels les forums, les listes de discussion etc.
En définitive, quatre facteurs se trouvent à la
base du succès fulgurant d'Internet :
> Le protocole de communication TCP/ IP ;
> L'adresse mondiale unique pour les ordinateurs et les
documents ;
> Des services de base universels ;
> La faiblesse des coûts de communication. 1.1.3 :
Fonctionnement
Le réseau Internet fonctionne essentiellement sur la
base de l'utilisation du langage SGML (Standard Generalised Markup Language)
qui est un système de balisage de texte. Normalisé par la norme
ISO 8879 en 1986, le SGML est un langage de description d'un document
basé sur la signification de ses composantes plutôt que sur leurs
apparences. Ainsi la structure du document devient indépendante des
matériels et des logiciels nécessaires à sa
présentation.
A la limite, Internet a permis, avec le SGML, de constituer
des outils de création de systèmes d'information aisément
élaborés et facilement consultables. En effet, chaque document
présent sur Internet est relié à un ou plusieurs autres
documents. C'est ce système de lien (link) qui permet aux internautes de
« naviguer » ou « surfer » de document en document
formatés et balisés à l'aide de marques (liens
hypertextes), et d'effectuer par conséquent des recherches plus ou moins
complexes.
Pour lire les documents, l'internaute utilise un navigateur
Internet "Browser" (logiciel unique) qui est une interface conviviale
fonctionnant selon le principe de l'architecture « client-serveur » ;
les navigateurs les plus courants sont Netscape, Internet Explorer de
Microsoft.
Ainsi, l'utilisateur peut accéder à toutes les
applications présentes sur les machines du monde ; ce qui rend possible
la lecture d'un meme document depuis
plusieurs navigateurs indépendamment du système
d'exploitation et du processeur du poste de travail utilisés.
Au total, Internet devint, sous l'aspect technique, un
réseau planétaire reliant des réseaux d'ordinateurs entre
eux. Il se forme ce qu'on a appelé la toile qui englobe toute la
planète et une " communauté de communautés " qui
secrète ses propres règles en dehors de toute législation
étatique : les maîtres mots de la culture Internet sont la
gratuité et la disponibilité de l'information.
Devenu un « phénomène » de
société, le succès d'Internet s'explique enfin par la
qualité et l'aisance avec lesquelles il est désormais possible de
développer des services Internet. On assiste, en effet, à une
large utilisation voire une banalisation des technologies Internet par diverses
organisations (les entreprises et aujourd'hui l'administration en particulier)
avec, entre autres, la mise en place d'Intranet.
1. 2 : Intranet
L'intranet est une application de réseau fonctionnant
sur la base des technologies de l'Internet, et fut vulgarisé dans son
mode actuel par les entreprises. Il présente des avantages certains et
un mode de fonctionnement aisé.
1.2.1 : Historique
L'intranet fit d'abord son apparition aux USA avec le projet
ARPANET de l'armée américaine, avant de s'étendre en
Europe et de nos jours dans le monde entier. Le mot fut vulgarisé pour
la première fois par l'hebdomadaire Business Week datée du 26
février 1996 qui titrait « Intranet : la révolution est
arrivée dans les réseaux internes des entreprises ».
C'est le début d'une nouvelle ère de
l'appropriation des technologies de réseau par les entreprises
engagées dans un cycle de concurrence farouche qui recommande une veille
permanente sur le plan des innovations technologiques.
L'observation des pratiques dans les entreprises fait
apparaître une diversité dans l'utilisation et l'appropriation des
NTIC, d'Internet en particulier.4
Ce processus ne constitue pas un fait isolé, mais
s'inscrit dans le cadre général d'informatisation de
l'entreprise. A cet effet l'usage diffère d'une entreprise à
l'autre, et on peut noter trois (3) phases dans cette évolution.
L'utilisation de l'Internet, de l'intranet et globalement de
l'informatique de réseau ne constitue pas une nouvelle donne pour les
entreprises. Ces dernières avaient adopté, dans une
première phase, les gros systèmes centralisés (mainframe),
la grosse informatique caractérisée essentiellement par la
lourdeur des investissements.
La deuxième phase correspondit avec l'arrivée
des micro-ordinateurs, la micro-informatique, plus ou moins connectés en
réseau. Enfin, de nos jours les entreprises sont de plein pied dans la
troisième phase de leur informatisation avec l'arrivée de
l'Intranet.
Ce dernier consacre la prédominance de l'utilisation de
la technologie de réseau, c'est-à-dire l'interconnexion à
travers un réseau local des différents postes de travail et un
partage des ressources.
La diversité des usages des TIC, en particulier de
l'intranet, reste consécutive de la pluralité des mobiles qui ont
présidé l'adoption de cette technologie. Il demeure certain que
le but principal fut la quête du gain de productivité, de la
réduction des coats, et de plus en plus la recherche de
l'efficacité de l'organisation des entreprises et l'évolution des
métiers.
C'est ainsi qu'à la suite des entreprises et des PMI,
les autres types d'organisations, en particulier de l'administration, ont
considérablement refait leur « retard » par rapport à
l'adoption et l'utilisation de l'application Intranet.
4
Le développement des NTIC dans les entreprises
françaises/ Pierre-jean Benghoz
in Réseau n° 104, p.36
1.2.2 : Contenu et avantages
S'inscrivant fondamentalement dans la perspective de la mise
en place d'un Système d'Information (SI) interne à une entreprise
ou à une organisation à travers un réseau reliant divers
postes de travail, un Intranet est composé en général des
outils suivants.
Il est noté d'abord une structure permanente, le
Groupware. Ce dernier peut être appréhendé comme un
ensemble de logiciels et réseaux qui facilitent la coordination et la
coopération de personnes et d'activités séparées
dans le temps et/ou dans l'espace.
Il constitue ainsi une méthode de travail en groupe ou
en réseau s'appuyant sur des moyens technologiques et de
télécommunication. Des auteurs comme Sylvie CRAIPEAU et Alain
BRIOLE fixent l'intéret du Groupware non pas dans les produits
mis à la disposition des utilisateurs, mais dans les
usages.5
Le travail en commun ou en équipe se concrétise
par le partage d'information, ou bien la création et l'échange de
données informatisées. La plupart du temps le Groupware est
composé d'outils de messagerie (instantanée ou non), ainsi que
des applications diverses telles que :
ü Un agenda partagé : il permet
de fixer rapidement une réunion (lieu, jour, horaire, participants) sans
que les intervenants ne soient dérangés, car l'agenda de chacun
est partagé avec tous. La mise à jour des agendas se fait de
manière automatique, et les intervenants sont avertis à temps
réel. Les agendas partagés offrent ainsi une meilleure gestion du
temps au sein de l'organisation.
ü Les forums de discussions :
également appelés newsgroups (ou groupes de discussion),
ils constituent des espaces de rencontre virtuels qui permettent à
différentes personnes de communiquer ou d'échanger sur un sujet
ou projet particulier. Ainsi les participants réagissent en fonction de
leur
5 Le Groupware, une technique structurante pour les PME de
service/S.CRAIPEAU, A. BRIOLE, in Réseau n°104, pp.227-241
L'iIILIIIRLIMEILIIILI i ILIIIInIIIIMILIMIL
centre d'intérêt et du sujet de leur choix : ce
qui fonde le succès et le dynamisme de ces espaces d'échanges.
Les outils de gestion de processus :
appelés outils de workflow, ils permettent, lorsque plusieurs
collaborateurs travaillent sur un même projet, l'agencement et le suivi
des travaux au sein d'une unité de travail. A terme, ils permettent de
planifier les tâches, de produire des agendas et de suivre
l'exécution des taches. Les buts recherchés sont la formalisation
et la sécurité des procédures, la réduction du
temps de réponse, la surveillance de l'avancement des procédures
et, bien entendu, la maîtrise des coats.
Les objectifs poursuivis par le Groupware sont entre autres la
transversalité interne (au détriment de l'horizontalité),
la décentralisation (et non la centralisation).
Outre le Groupware, il peut être observé la
présence de plusieurs modules spécifiques et/ou
fédérateurs dont la présence étoffe et enrichit un
Intranet. On distingue ainsi :
1. La Gestion Electronique des Documents (GED)
C'est la gestion informatisée, dans une organisation
donnée, de l'ensemble des documents par le biais de logiciels concourant
à réaliser les diverses étapes de la chaîne de
traitement des documents : la capture, le traitement, l'archivage, la recherche
et la restitution. Facteur de décentralisation, la GED favorise la
logique de projet et le travail en commun.
2. Gestion de projet en ligne
C'est une plate-forme de collaboration, d'échanges et
de capitalisation de connaissances destinée aux membres d'une
équipe travaillant sur un projet quelconque. Elle favorise l'ouverture
vers l'extérieur et la logique de projet.
3. Des applications communautaires
Ce sont des plates-formes virtuelles sécurisées
et très élaborées ; elles incitent le développement
de phénomènes communautaires, l'innovation organisationnelle et
technologique.
4. Knowledge management (KM) ou le management des
connaissances
Le Knowledge management se conçoit comme la gestion
organisée, coordonnée et opérationnelle des savoirs et des
savoir-faire individuels et collectifs dans les organisations ou les
entreprises. Il se distingue de la veille et de l'intelligence
économique en ce qu'il s'intéresse aux informations et aux
connaissances internes, même si celles-ci sont alimentées et
enrichies par des apports externes.
En plus de la conservation les idées, des savoirs, le
Knowledge management constitue un aussi un outil de diffusion large
d'information et de connaissances homogènes, de développement de
phénomènes communautaires, d'innovation organisationnelle et
technologique.
Le management des connaissances (Knowledge Management)
constitue aussi une tendance relativement récente au sein des intranets
des organisations. En effet, ces dernières ont pris conscience de
l'importance de sauvegarder et de pouvoir restituer les éléments
de ses savoirs et savoir-faire, afin de maximiser les retours sur les
investissements déjà réalisés, mais aussi pour
réutiliser l'expérience acquise, voire aider à
l'innovation.
5. Portail
Un site web fédérant de nombreux contenus afin
de devenir un passage obligé vers d'autres sites et, de créer
ainsi un maximum de trafic.
Au total, la liste des fonctions citées tantôt
n'est pas exhaustive ni limitative. Ce sont, en effet, les besoins des
utilisateurs et surtout les objectifs poursuivis par l'entreprise ou toute
autre organisation qui expliquent fondamentalement la présence de telle
ou telle fonction ou module.
Au-delà des bienfaits de ces modules, un Intranet
favorise, en plus de la communication et la circulation de l'information au
sein de l'organisation considérée, de nombreux autres avantages
:
1. La mise en place d'un système d'information (S.I)
à faible coût
Un Système d'Information est défini comme « un
ensemble cohérent constitué par l'identification et la
description des processus liés à des teches, un ensemble de
taches ou un métier et des produits et services
d'informations nécessaires au fonctionnement de ces processus
».6
De façon plus large, la notion de Système
d'information est utilisée pour désigner les technologies et les
moyens informatiques qui assurent le stockage, le traitement et la diffusion de
l'information au sein d'une organisation donnée.
En effet, l'information possède une valeur d'autant
plus grande qu'elle participe, à travers un système d'information
performant, à l'atteinte d'objectifs définis par
l'organisation.
La faiblesse du coût du matériel, de son
entretien et de sa mise à jour, avec des postes de travail fonctionnant
avec des navigateurs gratuits, milite largement en faveur de la mise place d'un
Intranet.
2. Un avantage technique en terme de déploiement des
applications
L'application est, en effet, installée sur une seule et
même machine appelée serveur web, c'est-à-dire un
ordinateur détenant des ressources communes et accessibles par d'autres
postes via un réseau de télécommunication.
Avec la technologie Intranet, il devient superflu d'installer
l'application et les pilotes (ODBC, SQL...) sur chacun des postes clients ; il
s'agit plutôt de placer sur ces derniers un navigateur Internet et
l'application sur le serveur.
Cette aisance constatée dans la distribution de
l'application permet non seulement de faciliter le travail des équipes
de développement, mais également de réduire les
coûts de gestion du parc informatique etc.
En définitive, les entreprises et de plus en plus les
autres organisation telles que
l'administration adopte cette technologie de réseau pour
les raisons suivants :
a. La possibilité de redéployer et de multiplier
les applications existantes en
favorisant leur interopérabilité ;
6 Dictionnaire de l'Information / sous la dir. De Serge CACALY,
Yves François Le COADIC, Paul- Dominique POMART ...Paris : Armand Colin,
2004 ; p. 228
b. L'amélioration de la communication et de la
circulation de l'information au sein de l'information ;
c. La mutualisation des ressources ;
d. La promotion du travail collaboratif. 1.2.3
Fonctionnement
D'une manière générale, un Intranet repose
sur une architecture client-serveur à trois niveaux (l'architecture peut
etre aussi à deux (2) niveaux) :
v Niveau 1 :
Ce niveau est occupé par les clients,
c'est-à-dire les différents postes de travail (ordinateur)
connectés au réseau local, demandeurs de ressources. Le client
est occupé d'une interface, en général un navigateur web,
chargé de la présentation et des relations avec les autres
éléments de l'architecture.
v Niveau 2
Il est constitué d'un ou plusieurs serveurs
d'applications (middleware) qui traduisent les demandes formulées par
les clients en requêtes.
v Niveau 3
Il est composé d'un serveur de base de données
qui, au vu des requêtes formulées par le niveau
précédent, fournit tous les éléments de
réponse susceptible de satisfaire la demande introduite par le niveau
1.
Architecture à trois niveaux
Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3
Client
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Serveur d'applications
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Serveur de base de données
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Sens d'envoi des requêtes Sens de réponses
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Au total, l'analyse de l'architecture d'un Intranet fait
ressortir les rôles de chacun des niveaux cités tantôt :
v Les postes clients gèrent l'interface graphique entre
l'utilisateur et le réseau ;
v Les différents serveurs sont chargés de la
manipulation et du traitement des données ;
v Enfin le réseau local, structure de base, permet de
véhiculer les requêtes des clients et les réponses des
serveurs.
A l'instar d'Internet, un intranet fonctionne avec une suite
de protocole TCP/IP (Transfert Control Protocol/ Internet Protocol).
Fonctionnant sur la base de l'adressage IP, le TCP/IP désigne l'ensemble
des règles de communication utilisées pour acheminer des
données.
Il permet :
a) le fractionnement des messages en paquets d'informations ;
b) l'utilisation du système d'adresse IP ;
c) l'acheminement des données sur le réseau ou
routage ;
d) le contrôle des erreurs de transmissions.
Par ailleurs la suite de protocoles recouvre les deux (2)
notions de standard et d'implémentation. La première
désigne la manière dont les communications s'effectuent sur un
réseau ; la seconde est la conséquence de l'extension de
l'appellation TCP/IP aux logiciels basés sur le même protocole. En
effet, le protocole TCP/IP constitue un modèle sur lequel s'appuient les
applications réseau comme par exemple Intranet.
Inspiré du modèle ISO (Interconnexion de
Systèmes Ouverts), le protocole TCP/IP comprend quatre (4) couches. Les
données présentes sur le réseau traversent, en effet,
plusieurs niveaux de protocoles ou couches où elles sont successivement
traitées, c'est-à-dire il est rajouté un
élément d'information ou entête, puis transmise à la
couche suivante.
Les différentes couches du modèle TCP/IP sont :
v la couche Accès réseau :
Elle définit la forme sous laquelle les données
doivent être acheminées quel que soit le type de réseau
utilisé ;
v la couche Internet :
Elle fournit le datagramme, c'est-à-dire le paquet de
données ;
v la couche Transport :
Elle assure le transport des données, ainsi que les
mécanismes permettant de connaître l'état de la
transmission ;
v la couche Application :
Cette dernière englobe les applications standard du
réseau (Telnet, SMTP etc.).
En définitive, l'intranet et ses outils ont surtout
pour objectif de rendre l'accès au système d'information de
l'entreprise aussi simple, ergonomique, convivial et attractif qu'Internet.
Paragraphe 2 : l'intranet
gouvernemental, une infrastructure et des services 2.1 : Une
infrastructure technique
Comme tout Intranet, l'Intranet gouvernemental est
constitué d'abord par une infrastructure technique d'une importance sans
précédent dans le processus d'informatisation de
l'administration.
Servant de réseau de base, cette infrastructure se
décline par la mise en place d'un « réseau de haut
débit » combinant à la fois la voix, la vidéo et des
données.
Ainsi, il a été procédé à un
maillage, par une fibre optique, en boucle qui réunit huit (8) noeuds
principaux :
a. L'Assemblée nationale ;
b. Le ministère de l'Economie et des finances ;
c. Le ministère de l'Intérieur ;
d. Les ministères situés au Camp Lat Dior :
Equipement et Transport, Urbanisme, Industrie ;
e. Le ministère des Affaires étrangères
;
f. Le building administratif ;
g. La Présidence de la République ;
h. L'ADIE.
Ces huit noeuds principaux constituent la boucle ou
architecture de base, et il est réalisé à partir de chaque
noeud, des bretelles permettant de raccordées d'autres sites abritant
des cabinets ministériels.
On a ainsi une vingtaine de noeuds secondaires, et il a fallu
poser 30 km de fibre optique pour réaliser toute l'infrastructure
technique de l'Intranet gouvernemental.
En sus d'une infrastructure Radio couvrant la presqu'île
de Cap-Vert, il a été aménagé sur le réseau
de l'Intranet gouvernemental des « sorties de bandes » qui
permettent son raccordement à Internet et aux
réseaux téléphoniques existants : SONATEL, ALIZE et
SENTEL.
Ensuite, cette infrastructure technique prévoit la
réalisation de « Lan ministériel », c'est-à-dire
un réseau local spécifique à un ministère et
permettant aux différents agents d'accéder à l'Intranet
gouvernemental. Il est également prévu la réalisation d'un
réseau multimédia interministériel.
Au-delà de l'infrastructure technique constituée
de noeuds principaux (en boucle) et secondaires, d'un équipement Radio,
de connexions avec les réseaux téléphoniques et de
réseaux locaux, l'Intranet gouvernemental met à la disposition
des utilisateurs un ensemble de services.
2.2 : Des Services
Nonobstant la mise en réseau des différents
postes de travail, tout Intranet se justifie par la diversité et la
richesse des applications, des services (présents sur le site)
proposés aux utilisateurs. A ce titre, l'Intranet gouvernemental propose
à travers le centre de ressources, les services suivants :
> La téléphonie IP :
En raccordant le central téléphonique de chaque
ministère, le réseau de l'Intranet gouvernemental les mets au
sein d'un réseau de ToIP (Telephony over IP) qui permet de :
n Communiquer avec les autres départements gratuitement
et sans aucune restriction.
n Canaliser les appels vers l'extérieur vers des points
de sortie optimisés
n Réduire la facture téléphonique de
l'Administration et mieux investir dans les NTIC
> La messagerie ;
> Un Groupware constitué d'applications
diverses et variées qui visent les objectifs suivants :
a) Favoriser la communication interne à travers
l'échange et le partage d'informations entre agents ;
b) Développer la notion de travail collaboratif.
> Un portail collaboratif qui consiste à doter
chaque agent public un portail personnalisé selon son service et son
profil ;
> Un accès Internet sécurisé et
à haut débit avec une disponibilité permanente ;
> Un Service VPN (Virtual Private Network) qui met
en réseau les différentes directions ou services d'un
ministère géographiquement éloignés, et
sécurise la transmission des données.
> Un Service Dial-In VPN réservé aux
ministères, aux directions et hauts fonctionnaires ; il devient
désormais possible d'établir, avec ce service, un réseau
sécurisé qui permet :
a) La vidéoconférence : avec ce
procédé, c'est une rencontre via l'outil informatique qui se met
en place en utilisant des micros, des caméras, des écrans et un
système de transmission permettant ainsi à chaque participant de
dialoguer avec ses interlocuteurs.
b) L'échange de données : elle devient une
réalité à travers un réseau sécurisée
et à haut débit de transmission.
> Deux (2) applications globales :
1) un système de Gestion des Ressources Humaines :
pour la gestion des compétences, la définition des postes de
travail, les prévisions et l'identification des postes à pourvoir
;
2) un système d'administration et de Gestion des
Ressources Matérielles de l'Etat : cette application permettra la
gestion du patrimoine de l'Etat (matériel mobilier, matériel
roulant et l'équipement informatique), leur localisation au niveau des
différentes administrations afin d'une rationalisation de leur
utilisation.
Il importe de signaler que le développement de ces deux
applications est toujours en cours au niveau d'une société de la
place.
2.3 : Le Centre de Ressources
Principal levier de l'Intranet gouvernemental, le Centre de
Ressources est un centre informatique moderne qui peut être
appréhendé comme un espace constitué de supports et
d'outils ou applications diverses destinés à l'information et
à la formation des usagers.
Sur le plan technique, le Centre de Ressources est l'un des
noeuds primaires de la boucle optique qui est à la base du Réseau
Intranet Gouvernemental. Il est en effet le point :
a. de départ des faisceaux optiques ;
b. de sortie unique du réseau vers l'extérieur.
Le Centre de Ressources joue plusieurs rôles :
> le contrôle et la gestion du réseau à
partir duquel on peut atteindre et configurer tous les noeuds ;
> l'interface sécurisé entre le réseau
et l'extérieur ;
> l'hébergement de la salle machine qui accueille
l'infrastructure complète sur laquelle s'exécutent toutes les
applications et services de l'Intranet Gouvernemental.
Au total, en tant qu'outil au service de l'Intranet
gouvernemental, le Centre de Ressources propose les services (ressources)
suivants :
ü Des applications Intranet basés sur la plateforme
d'outils collaboratifs ;
ü L'hébergement de messagerie ;
ü L'hébergement d'applications ministérielles
;
ü L'hébergement d'applications partagées
(exemple la GRH, la GRM) ;
ü L'hébergement de bases de données
partagées ;
ü Des services de sauvegarde automatique de
données.
Signalons enfin que le Gouvernement du Sénégal
s'est doté avec la mise en place de l'Intranet gouvernemental d'un
système d'information fiable et sécurisé. La
fiabilité de l'information réside dans l'efficacité et la
grande capacité dont font montre
de nos jours les nouvelles technologies à saisir,
stocker et à donner une valeur ajoutée à l'information ;
elles permettent également une réutilisation de l'information
à temps réel.
Ainsi le Gouvernement entend gagner le pari de la
maîtrise de l'information ; ceci entre dans le cadre plus global de la
société et de l'économie de l'information. Si pendant la
période industrielle où le capital et la force de travail
étaient constituaient le moteur de l'économie, de nos jours la
détention de l'information devient capitale. C'est ce qui explique la
volonté des pouvoirs politiques à s'engager pleinement dans la
société de l'information.
En ce qui concerne le volet sécuritaire, la mise en
réseau de l'administration permet au Gouvernement d'asseoir une
politique permettant garantissant :
La disponibilité et l'accessibilité de toutes les
ressources des différentes administrations interconnectées ;
La protection de l'intégrité des données et
informations consultées ; Le respect des niveaux de
confidentialités
L'identification de la provenance des requêtes etc.
Pour ce faire, une grande action de sensibilisation
régulière et permanente devra etre menée auprès des
fonctionnaires usagers de l'Intranet gouvernemental. Il s'agit principalement
de mettre en exergue :
1. leur responsabilité individuelle et collective ;
2. leur devoir de sauvegarder cet outil.
La politique de sécurité consiste enfin à
contrôler sur le plan technique :
> l'accès au réseau et aux différentes
ressources ;
> la gestion des identités et des mots de passe
> la supervision et la surveillance du réseau.
Au total, la mise en place de l'Intranet gouvernemental
résulte d'une volonté politique affirmée du gouvernement
sénégalais. Pour ce faire, il a nécessité
l'élaboration d'un cadre institutionnel pour l'orientation, la
définition des grandes lignes et le suivi du projet.
L'ilIELLIRLIMEILLIZIE ILIMEILL1111112111
Sur le plan technique, l'Intranet gouvernemental s'est
traduit par la réalisation d'une importante infrastructure qui se
décline à un maillage de tous les sites abritant des cabinets
ministériels.
S'inscrivant dans cette perspective, l'intérêt
de l'Intranet gouvernemental s'apprécie d'une part à travers la
pertinence des problèmes soulevés, et d'autre par les enjeux qui
s'attachent audit projet.
Chapitre 2 : Pertinence et enjeux de l'Intranet
gouvernemental Section 1 : Pertinence des problèmes
soulevés
La pertinence de la mise en place de l'Intranet
gouvernemental s'apprécie, entre autres, à travers un certain
nombre de problèmes ou questions soulevés : l'avènement de
la société sénégalaise de l'information (paragraphe
1), la place des NTIC dans le développement socio-économique
(paragraphe 2) et la problématique de la réglementation
(paragraphe 3).
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