Force est de constater que, la volonté de garantir et
de reconnaître légalement aux patients des droits face
à une médecine toujours plus puissante servie par une
technologie qui viendrait à nier la dimension humaine du malade, n'est
pas pris au sérieux par les pouvoirs public. D'une part, l'absence de
réglementation spécifique aux droits des patients, et d'autre
part, l'ancienneté de certaines lois, tels que la loi sur la protection
des malades mentaux, nous mène à croire qu'au Maroc, on ne peut
parler d'une véritable démocratie sanitaire, voir même
d'une réelle protection en faveur des patients.
Ainsi, pour modifier la situation désolante des
patients au sein du système national de santé, tous les acteurs
de santé sont, désormais, impliqués dans le respect des
droits du patient. Les professionnels, les établissements
et réseaux de santé, les organismes de prévention ou
de soins, les autorités sanitaires, doivent employer tous les moyens
à leurs dispositions pour garantir et protéger les droits de ces
derniers.
En fait, actuellement nombreux sont les patients et les
citoyens qui cherchent à comprendre l'art de la médecine. Les
mentalités évoluent et l'on constate désormais que le
médecin doit mieux se faire comprendre et engage sa
responsabilité dans les pratiques qu'il exerce sur autrui. Le
médecin doit donc être conscient de son devoir envers ses
patients.
Dés lors, et afin de permettre au système
national de santé de jouer pleinement son rôle qui consiste
à garantir la santé pour tous avec équité, à
permettre une prise en charge médicale de qualité, des
stratégies doivent être adopter prenant en compte les composante
suivantes :
- régulations et législations
spécifiant les droits, les devoirs et les responsabilités des
patients, des professionnels de santé, des établissements de
soins et des institutions.
- Création d'une charte des patients et autres
instruments à la lumière de consensus commun entre les
différents représentants des citoyens, des professionnels de
santé et des hommes de loi.
- organisation des colloques et
conférences nationaux pour apporter des expériences aux
différents acteurs pour créer et promouvoir une action de sens et
de compréhension.
- Impliquer les média afin d'informer le
public, de stimuler de débats constructifs et opérer une prise de
conscience des droits et des responsabilités des patients et
utilisateurs et représentant de chaque acteur de la chaîne de
santé ;
D'un autre coté, l'Etat doit s'efforcer
à :
-Assurer l'équité de l'offre de soins entre
régions et entre le milieu rural et urbain.
-Faciliter l'accès aux soins pour les plus
démunis et surtout pour la population rurale.
-Rendre au patient la confiance dans le système de
santé par l'amélioration de l'accueil, l'information, les
urgences, la propreté, l'équité, la disponibilité
des médicaments ;
-Mettre à niveau les hôpitaux nationaux par
l'introduction de nouveaux outils de gestion et de responsabilisation.
Toutefois, si la reconnaissance des droits des patients par un
texte constituera un progrès, on peut rester parfois perplexe quant
à son application sur le terrain. Il s'avère, en effet, que les
professionnels de santé en général et les médecins
en particulier restent insuffisamment formés sur les droits des
patients. C'est pourquoi, un vaste programme national de sensibilisation des
acteurs intervenant dans le champ hospitalier serait salutaire pour une
promotion des droits des patients.