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Contribution a l'étude de la consommation et valorisation d'escargots géants africains a Kinshasa

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par Germain Manitu Mandangi
Université de Liège-Gembloux AgroBioTec - Master complémentaire en Gestion des ressources animales et végetales en milieux tropicaux 2010
  

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Abstract

«Contribution to the study of consumption and of giant African snails valorization in Kinshasa, case neighborhoods Ndanu and Salongo»

The purpose on this study on consumption and valorisation of snails giant African is to contribute to the fight against malnutrition and undernourishment from which suffers the Kinoises population by providing information likely to contribute with the development of achatiniculture in particular and unconventional livestock (mini-breeding) in general.

To do this, a survey was carried out into the ground whose results make state: the knowledge of giant African snail by the population, the very low fuel consumption of this species, of the ignorance of its nutritional value and the practice of this breeding.

The study finishes by recommendations being able to allow the population and organizations which fight against malnutrition to consider achatiniculture as an alternative against protein deficiency and the poaching.

Key words: Giant African snails, consumption, valorisation, Kinshasa (RD Congo).

Introduction

I. Problématique générale

La sous-alimentation est comptée parmi les problèmes majeurs de l'humanité de nos jours. Le programme de Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) avait prévu au cours de l'année 1994 que les tiers de la population mondiale en souffriraient vers les années 2000. A cette sous alimentation s'ajoute le problème de malnutrition dü pour sa plus grande part à la carence en protéines, surtout animales (FAO, 1994).

La baisse de la production agricole, l'insuffisance des approvisionnements alimentaires, l'absence de technologies appropriées pour la conservation des produits agricoles ; le faible pouvoir d'achat des populations et la méconnaissance de la valeur nutritive des aliments sont des facteurs en RD Congo, qui contribuent à l'insécurité alimentaire et à la malnutrition (Tollens et Biloso, 2006).

Depuis plus d'une décennie déjà, la sous-alimentation et la malnutrition pèsent lourdement sur la population de Kinshasa. Condamné à survivre, cette population exerce une pression très forte sur l'environnement naturel pour en tirer ce qui peut leur permettre de ne pas mourir de faim. Ils exploitent de façon irrationnelle les ressources biologiques de la flore et faune d'où la promotion de l'agriculture et d'élevage pour contribuer à la lutte contre la malnutrition et insécurité alimentaire.

Mais la consommation alimentaire par personne est en augmentation à Kinshasa selon plusieurs rapports, avec une moyenne estimée à 1675 kilocalories et 50 grammes de protéines par jour. Cette consommation calorique reste bien en dessous des normes actuelles sur les besoins journaliers en énergie nécessaires pour mener une vie normale et active (OMS/FAO) (1998).

Ainsi, la situation nutritionnelle des populations de Kinshasa comme celle du Congo devraient faire l'objet d'un suivi permanent. Le régime alimentaire déséquilibré, les fréquences de repas d'une à deux fois par jour, les aléas de la crise socio-économique auxquels sont soumis actuellement les populations sont aussi autant des raisons qui installent progressivement une malnutrition protéoénergétique chronique (PNUD/UNOPS ,1997).

Pour faire face à ce problème de sécurité alimentaire, certaines initiatives vont dans le sens de valoriser les ressources naturelles non conventionnelles et renouvelables qui peuvent jouer un rôle important dans l'alimentation. Or il s'avère que certains écosystèmes au sein de la ville offrent plusieurs potentialités en termes de ressources alimentaires.

Les quartiers au voisinage des rivières et autres cours d'eau à Kinshasa donnent aux familles une alternative à la malnutrition en permettant soit par le ramassage, la cueillette ou la pêche des ressources animales et végétales.

Parmi ces ressources animales figure l'escargot géant terrestre africain ou achatines qui constitue une source de protéines et de lysine, substance souvent déficiente dans la ration alimentaire en pays tropical (Kouassi et al., 2007).

Certains quartiers de la ville de Kinshasa font l'objet de récolte et de la vente des escargots, C'est le cas de la commune de Limité. La présente tente d'apporter des réponses aux interrogations suivantes :

Les habitants ou les familles résidents s'intéressent-ils à ces escargots terrestres ? Consomment-ils les escargots géants terrestre de leur milieu et pour quelle raison ?

Quelles sont les motivations pour lesquelles la population environnante consomme ou pas, les escargots terrestres dans leur milieu environnant ?

Est-ce que cette population est impliquée dans la récolte de ces animaux ?

Quelles sont les périodes, l'état ou les techniques de récolte de ces ressources animales ?

Ainsi, nous sommes partis de l'hypothèse selon laquelle qu'il est probable que la population de Kinshasa en général et celle de quartiers Salongo et Ndanu en particulier dans la commune de Limité ne consomme ni ne valorise les escargots terrestres suite à diverses considérations liées aux coutumes.

Le présent travail poursuit comme objectif général la lutte contre l'insécurité alimentaire et la valorisation du mini-élevage. Les objectifs spécifiques suivants ont été visés : recueillir les opinions diverses sur les escargots géants terrestres en vue d'une vulgarisation de la ressource, évaluer le niveau de valorisation et de consommation des escargots géants auprès des familles habitant dans ces milieux précités à Kinshasa et, enfin connaitre les périodes et techniques de récolte de ces escargots

Pour ce faire, une enquête a été réalisée pour une période allant du 12 Mars à Juin 2009. Le choix de ce milieu se justifie par le fait qu'il offre aux habitants la possibilité d'acquisition par divers moyens des escargots géants africains.

1. Généralités sur les achatines 1.1. Systématiques

Les escargots géants africains sont des Mollusques Gastéropodes Pulmonés Stylommatophores. Ce sont des invertébrés à corps mou, non segmenté à symétrie plus au moins bilatérale, se déplaçant grâce à des ondes musculaires parcourant la sole pédieuse. Ils sont pourvus d'une cavité pulmonaire et de deux paires de tentacules rétractiles inégaux du point de vue de la taille.

La taxonomie des escargots est complexe et fait l'objet de plusieurs controverses par les auteurs. Flle comprend plusieurs genres, sous-genres, de très nombreuses espèces et de multiples sous-espèces. Les travaux cités par Otchoumou (2005) de Bequaert (1950) sur la classification des achatinidae, d'Abbott (1949) sur les escargots géants africains, de Crowley et Pain (1959 et 1970) sur les deux genres Burtoa et Limicolaria et de Mead(1961) sur l'examen de l'anatomie des appareils génitaux des achatinidae ont permis de distinguer les genre suivants :

· Achatina Lamarck, 1799

· Archachatina Albers, 1850

· Atopocochis Muller, 1774

· Burtoa Bourguignat, 1889

· Callistopepla Ancey, 1888

· Columa Perry, 1811

· Lignus Gray, 1834

· Limicolaria Schumacher, 1817

· Metachatina Pisbry, 1904

· Perideriopsis Putzeys, 1898

· Pseudachatina Albers, 1850 Ces genres comprennent un total de 56 espèces reparties en 71 taxa.

1.1.1. Famille des Achatinidae

Le groupe des Stylommatophores (ordre) qui correspondent aux escargots et aux limaces terrestres comprend de nombreuses espèces d'escargots vivant dans les forêts d'Afrique continentale et dans les régions du Pacifique. Ce sont les plus gros mollusques terrestres vivants, leur poids variant de 200 à 600grammes (Zongo, 1991).

On distingue en général deux grands genre présentant aussi un intérêt pour l'achatiniculture : Archachatina et Achatina qui se distinguent morphologiquement par la forme, la taille et la couleur de coquille, la taille et le nombre d'oeufs par ponte (Codjia et Noumonvi ,2002).

1.1.2. Caractéristiques

Archachatina (A.marginata et A.ventricosa)

- Un sommet de la coquille

- Peu d'oeufs (3à 12 oeufs) en moyenne 7 oeufs par ponte, 12 à 15fois l'an.

- De gros oeufs (1,5 à 2,5g) ; - Des jeunes très résistants.

Achatina (A.achatina et A.fulica)

- un sommet de la coquille pointu ;

- beaucoup d'oeufs (50 à 400), en moyenne 225 oeufs par ponte, 1 à 2 fois l'an ;

- de petits oeufs (0 ,3 à 0,8g) ;

- des jeunes très fragiles (Codjia et Noumonvi ,2002).

Les différences entre les deux genres sont reprises dans le tableau I et la figure 1.

Selon Becquaert (1950), le genre Achatina est présent en Afrique continentale au Sud du Sahara. Ces espèces dont le nombre se situerait entre 65 et 80, sont reparties en huit sous genres dont les plus connues en Afrique sont :

- Achatina fulica(Bowdich) - Achatina achatina(Linné) - Achatina monochromatica(Pilsbry)

- Achatina balteata(Reeve)

Le genre Archachatina comprendrait selon Mead (1950) et Becquaert (1950), quatre sous-genres. Ces espèces sont limitées en Afrique Occidentale (Hodasi, 1984) dont les plus courantes de ce genre sont :

- Archachatina (calachatina) degneri (Becquaert et Clench) - Archachatina (calachatina) ventricosa(Gould)

- Archachatina (calachatina) marginata(Swainson).

1.1.3. Description des espèces

A- Achatina fulica

On le rencontre en Afrique de l'Est, en Afrique de l'Ouest où il a été introduit récemment et dans les îles du pacifique. On le trouve dans les jardins, les jachères et autour des maisons d'habitation. Sa coquille est effilée et il est communément appelé « escargot des jardins ». Il peut atteindre 130g et est capable de pondre 50 à 120 oeufs de petite taille de 30 à 60g (Zongo et al., 990).

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille