Abstract
«Contribution to the study of consumption and of
giant African snails valorization in Kinshasa, case neighborhoods Ndanu and
Salongo»
The purpose on this study on consumption and valorisation of
snails giant African is to contribute to the fight against malnutrition and
undernourishment from which suffers the Kinoises population by providing
information likely to contribute with the development of achatiniculture in
particular and unconventional livestock (mini-breeding) in general.
To do this, a survey was carried out into the ground whose
results make state: the knowledge of giant African snail by the population, the
very low fuel consumption of this species, of the ignorance of its nutritional
value and the practice of this breeding.
The study finishes by recommendations being able to allow the
population and organizations which fight against malnutrition to consider
achatiniculture as an alternative against protein deficiency and the
poaching.
Key words: Giant African snails, consumption,
valorisation, Kinshasa (RD Congo).
Introduction
I. Problématique générale
La sous-alimentation est comptée parmi les
problèmes majeurs de l'humanité de nos jours. Le programme de
Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) avait prévu au
cours de l'année 1994 que les tiers de la population mondiale en
souffriraient vers les années 2000. A cette sous alimentation s'ajoute
le problème de malnutrition dü pour sa plus grande part à la
carence en protéines, surtout animales (FAO, 1994).
La baisse de la production agricole, l'insuffisance des
approvisionnements alimentaires, l'absence de technologies appropriées
pour la conservation des produits agricoles ; le faible pouvoir d'achat des
populations et la méconnaissance de la valeur nutritive des aliments
sont des facteurs en RD Congo, qui contribuent à
l'insécurité alimentaire et à la malnutrition (Tollens et
Biloso, 2006).
Depuis plus d'une décennie déjà, la
sous-alimentation et la malnutrition pèsent lourdement sur la population
de Kinshasa. Condamné à survivre, cette population exerce une
pression très forte sur l'environnement naturel pour en tirer ce qui
peut leur permettre de ne pas mourir de faim. Ils exploitent de façon
irrationnelle les ressources biologiques de la flore et faune d'où la
promotion de l'agriculture et d'élevage pour contribuer à la
lutte contre la malnutrition et insécurité alimentaire.
Mais la consommation alimentaire par personne est en
augmentation à Kinshasa selon plusieurs rapports, avec une moyenne
estimée à 1675 kilocalories et 50 grammes de protéines par
jour. Cette consommation calorique reste bien en dessous des normes actuelles
sur les besoins journaliers en énergie nécessaires pour mener une
vie normale et active (OMS/FAO) (1998).
Ainsi, la situation nutritionnelle des populations de Kinshasa
comme celle du Congo devraient faire l'objet d'un suivi permanent. Le
régime alimentaire déséquilibré, les
fréquences de repas d'une à deux fois par jour, les aléas
de la crise socio-économique auxquels sont soumis actuellement les
populations sont aussi autant des raisons qui installent progressivement une
malnutrition protéoénergétique chronique (PNUD/UNOPS
,1997).
Pour faire face à ce problème de
sécurité alimentaire, certaines initiatives vont dans le sens de
valoriser les ressources naturelles non conventionnelles et renouvelables qui
peuvent jouer un rôle important dans l'alimentation. Or il s'avère
que certains écosystèmes au sein de la ville offrent plusieurs
potentialités en termes de ressources alimentaires.
Les quartiers au voisinage des rivières et autres cours
d'eau à Kinshasa donnent aux familles une alternative à la
malnutrition en permettant soit par le ramassage, la cueillette ou la
pêche des ressources animales et végétales.
Parmi ces ressources animales figure l'escargot géant
terrestre africain ou achatines qui constitue une source de protéines et
de lysine, substance souvent déficiente dans la ration alimentaire en
pays tropical (Kouassi et al., 2007).
Certains quartiers de la ville de Kinshasa font l'objet de
récolte et de la vente des escargots, C'est le cas de la commune de
Limité. La présente tente d'apporter des réponses aux
interrogations suivantes :
Les habitants ou les familles résidents
s'intéressent-ils à ces escargots terrestres ? Consomment-ils les
escargots géants terrestre de leur milieu et pour quelle raison ?
Quelles sont les motivations pour lesquelles la population
environnante consomme ou pas, les escargots terrestres dans leur milieu
environnant ?
Est-ce que cette population est impliquée dans la
récolte de ces animaux ?
Quelles sont les périodes, l'état ou les techniques
de récolte de ces ressources animales ?
Ainsi, nous sommes partis de l'hypothèse selon laquelle
qu'il est probable que la population de Kinshasa en général et
celle de quartiers Salongo et Ndanu en particulier dans la commune de
Limité ne consomme ni ne valorise les escargots terrestres suite
à diverses considérations liées aux coutumes.
Le présent travail poursuit comme objectif
général la lutte contre l'insécurité alimentaire et
la valorisation du mini-élevage. Les objectifs spécifiques
suivants ont été visés : recueillir les opinions diverses
sur les escargots géants terrestres en vue d'une vulgarisation de la
ressource, évaluer le niveau de valorisation et de consommation des
escargots géants auprès des familles habitant dans ces milieux
précités à Kinshasa et, enfin connaitre les
périodes et techniques de récolte de ces escargots
Pour ce faire, une enquête a été
réalisée pour une période allant du 12 Mars à Juin
2009. Le choix de ce milieu se justifie par le fait qu'il offre aux habitants
la possibilité d'acquisition par divers moyens des escargots
géants africains.
1. Généralités sur les achatines
1.1. Systématiques
Les escargots géants africains sont des Mollusques
Gastéropodes Pulmonés Stylommatophores. Ce sont des
invertébrés à corps mou, non segmenté à
symétrie plus au moins bilatérale, se déplaçant
grâce à des ondes musculaires parcourant la sole pédieuse.
Ils sont pourvus d'une cavité pulmonaire et de deux paires de tentacules
rétractiles inégaux du point de vue de la taille.
La taxonomie des escargots est complexe et fait l'objet de
plusieurs controverses par les auteurs. Flle comprend plusieurs genres,
sous-genres, de très nombreuses espèces et de multiples
sous-espèces. Les travaux cités par Otchoumou (2005) de Bequaert
(1950) sur la classification des achatinidae, d'Abbott (1949) sur les escargots
géants africains, de Crowley et Pain (1959 et 1970) sur les deux genres
Burtoa et Limicolaria et de Mead(1961) sur l'examen de l'anatomie des appareils
génitaux des achatinidae ont permis de distinguer les genre suivants
:
· Achatina Lamarck, 1799
· Archachatina Albers, 1850
· Atopocochis Muller, 1774
· Burtoa Bourguignat, 1889
· Callistopepla Ancey, 1888
· Columa Perry, 1811
· Lignus Gray, 1834
· Limicolaria Schumacher, 1817
· Metachatina Pisbry, 1904
· Perideriopsis Putzeys, 1898
· Pseudachatina Albers, 1850 Ces genres comprennent un
total de 56 espèces reparties en 71 taxa.
1.1.1. Famille des Achatinidae
Le groupe des Stylommatophores (ordre) qui correspondent aux
escargots et aux limaces terrestres comprend de nombreuses espèces
d'escargots vivant dans les forêts d'Afrique continentale et dans les
régions du Pacifique. Ce sont les plus gros mollusques terrestres
vivants, leur poids variant de 200 à 600grammes (Zongo, 1991).
On distingue en général deux grands genre
présentant aussi un intérêt pour l'achatiniculture :
Archachatina et Achatina qui se distinguent morphologiquement par la forme, la
taille et la couleur de coquille, la taille et le nombre d'oeufs par ponte
(Codjia et Noumonvi ,2002).
1.1.2. Caractéristiques
Archachatina (A.marginata et
A.ventricosa)
- Un sommet de la coquille
- Peu d'oeufs (3à 12 oeufs) en moyenne 7 oeufs par ponte,
12 à 15fois l'an.
- De gros oeufs (1,5 à 2,5g) ; - Des jeunes très
résistants.
Achatina (A.achatina et
A.fulica)
- un sommet de la coquille pointu ;
- beaucoup d'oeufs (50 à 400), en moyenne 225 oeufs par
ponte, 1 à 2 fois l'an ;
- de petits oeufs (0 ,3 à 0,8g) ;
- des jeunes très fragiles (Codjia et Noumonvi ,2002).
Les différences entre les deux genres sont reprises dans
le tableau I et la figure 1.
Selon Becquaert (1950), le genre Achatina est présent
en Afrique continentale au Sud du Sahara. Ces espèces dont le nombre se
situerait entre 65 et 80, sont reparties en huit sous genres dont les plus
connues en Afrique sont :
- Achatina fulica(Bowdich) - Achatina
achatina(Linné) - Achatina monochromatica(Pilsbry)
- Achatina balteata(Reeve)
Le genre Archachatina comprendrait selon Mead (1950) et Becquaert
(1950), quatre sous-genres. Ces espèces sont limitées en Afrique
Occidentale (Hodasi, 1984) dont les plus courantes de ce genre sont :
- Archachatina (calachatina) degneri (Becquaert et
Clench) - Archachatina (calachatina) ventricosa(Gould)
- Archachatina (calachatina) marginata(Swainson).
1.1.3. Description des espèces
A- Achatina fulica
On le rencontre en Afrique de l'Est, en Afrique de l'Ouest
où il a été introduit récemment et dans les
îles du pacifique. On le trouve dans les jardins, les jachères et
autour des maisons d'habitation. Sa coquille est effilée et il est
communément appelé « escargot des jardins ». Il peut
atteindre 130g et est capable de pondre 50 à 120 oeufs de petite taille
de 30 à 60g (Zongo et al., 990).
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