Section 2-
Suggestions et recommandations pour la relance du partenariat
Rillieux-la-Pape-Natitingou
Cette section formule quelques recommandations ou suggestions
pour dynamiser et relancer la coopération entre les communes de
Natitingou au Bénin et de Rillieux-la-Pape en France. Ces
recommandations ou suggestions vont à l'endroit des deux partenaires et
des organes chargés de mettre en oeuvre la coopération.
Paragraphe 1-
Les recommandations à l'endroit des deux collectivités
Ce paragraphe devrait dessiner de nouvelles perspectives de la
coopération entre les autorités locales natayaises et rilliardes.
Il se veut également une force de propositions pour les outils et
dispositifs existants et émet des recommandations pour une relance du
partenariat entre les deux territoires.
Concernant le partenariat entre les deux communes, il urge de
structurer une vraie coopération avec des services compétents
délégués, qui élaborent, mettent en oeuvre,
suivent, conseillent et évaluent toutes les actions à venir. Pour
ce faire, nous recommandons aux deux collectivités par exemple de
créer un service de coopération décentralisée
nettement distingué des autres services au sein des deux communes,
doté de personnel qualifié, des moyens matériels,
techniques avec un budget de fonctionnement assez conséquent. Car le
travail de ce service est très important pour la réussite et la
pérennisation des actions de coopération entre les deux communes.
La création d'un tel service est beaucoup nécessaire à
Natitingou qui ne dispose pas encore d'un service proprement dit. À
défaut de la création de ce service, nous recommandons aux deux
communes de désigner des chargés de mission qui assisteront les
élus délégués à la coopération
décentralisée dans la mise en oeuvre des actions à
réaliser dans le cadre du partenariat. Ces chargés de missions
doivent être des personnes hautement qualifiées, qui
maîtrisent les enjeux de la coopération
décentralisée pour les collectivités du sud. Leur mission
doit être clairement définie avec des objectifs de
résultats. Les chargés de mission pour réussir cette
tâche doivent disposer de personnel d'appui et des moyens techniques et
logistiques nécessaires. Dans le cas de Natitingou, ce poste a un
coût que devra financer les deux collectivités.
La troisième recommandation que nous formuons à
l'endroit des deux collectivités concerne les dispositifs et les outils
de mise en oeuvre de la coopération. Ainsi pour plus
d'efficacité, il faudra plus de professionnalisme de la part des
comités de jumelage qui doivent collaborer avec les associations de la
société civile. Car la participation des organisations de la
société civile est une valeur fondamentale et déterminante
dans la réussite d'un partenariat de coopération
décentralisée. Nous pensons également que pour une bonne
coopération, les deux collectivités doivent ensemble mettre en
place une structure capable d'assurer le suivi et l'évolution des
projets. Les actions de la coopération doivent désormais pouvoir
être contrôlés et entièrement évalués
par l'ensemble des acteurs impliqués afin de corriger les faiblesses et
surtout éviter les erreurs. Toujours à l'endroit des deux
collectivités, nous proposons la consolidation de la confiance dans
leurs relations. La confiance doit être renforcée car le
succès du partenariat en dépend énormément.
À la commune de Rillieux-la-Pape, nous recommandons
particulièrement le développement des projets qui
répondent aux besoins des populations et de la mairie de Natitingou
notamment en donnant une priorité à l'appui institutionnel.
L'appui institutionnel est plus que nécessaire en ce sens qu'il
accompagne le processus de décentralisation en cours et peut doter la
commune des nouvelles compétences pour réussir la
décentralisation. Dans ce cadre, les échanges
d'expériences et de savoir-faire dans les domaines de l'assainissement,
de la gestion et du traitement des ordures et en termes de formation doivent
constituer le coeur de la coopération à l'avenir. L'appui
institutionnel et technique dans ce cas sera une plus grande value
nécessaire à la commune, qui peut relever les nombreux
défis auxquels se trouve confrontée à cette phase
d'apprentissage de la gouvernance locale la commune de Natitingou. Par la
suite, la commune de Rillieux-la-Pape devra accompagner cet appui
institutionnel et technique de réalisations concrètes et visibles
ayant comme finalité l'amélioration des conditions de vie des
populations. Ces différentes réalisations doivent faciliter les
relations entre les autorités municipales et les diverses organisations
de la société comme les associations locales de
développement, les ONG et les autres formes traditionnelles
d'organisation sociale, politique, culturelle et religieux. Ces
réalisations doivent avant tout être simples, modestes et visibles
aux yeux des populations et répondre aux besoins clairement
identifiés dans le Plan de Développement Communal. Pour plus
d'efficacité, les actions à réaliser doivent favoriser la
concertation et susciter une complémentarité de tous les acteurs
de développement intervenant dans la commune. Ces acteurs qu'ils soient
des partenaires techniques financiers, des collectivités
extérieures ou des acteurs locaux de développement, tous doivent
être associés dans l'identification voire la réalisation
des projets afin d'éviter sur le terrain les projets doublons ou qui
créent de conflits entre partenaires au développement. La commune
doit également profiter désormais de cette coopération
avec Natitingou pour se hisser sur le plan de la coopération dans cette
région du Nord-Bénin. En effet, pour donner plus de
visibilité à son action internationale, nous pensons que la
commune doit désormais oeuvrer à la structuration de
l'intercommunalité entre les communes béninoises réunies
au sein de l'Association des Communes de l'Atakora Donga (ACAD) et les communes
partenaires de la région lyonnaise. Rillieux-la-Pape pourrait conduire
et coordonner cette intercommunalité avec la définition d'actions
communes en vue de la satisfaction des besoins des populations
concernées par cet ensemble géographique riche et très
diversifié aux problématiques semblables en termes de
développement. Pour y arriver, la commune devra s'appuyer sur
l'expérience du Grand Lyon et du Résacoop pour définir une
approche globale de solidarité et d'éducation au
développement dans cette localité du Bénin. La
renommée internationale de la commune pourrait s'accroître
à travers cette opération. La commune pourra se positionner en
tant qu'acteur privilégié de la solidarité internationale
non seulement à Natitingou mais aussi dans un ensemble plus large et
grand en termes de démographie et de problématiques de
développement.
Quant à la commune de Natitingou, elle doit faire
preuve d'une collectivité prête à jouer le jeu en
saisissant l'opportunité de la coopération pour amorcer une
gestion communale plus saine et un développement de son territoire
garantissant le mieux-être à ses populations. Elle doit traduire
son engagement avec une relation partenariale de type co-opération
basée sur la réciprocité et un équilibre des
apports techniques, matériels et surtout financiers. La commune ne doit
pas être perçue comme un moyen de financement des projets de la
ville et de réalisation des grandes installations mais un appui et une
aide au développement fondée sur le partage des
expériences. La réciprocité des échanges doit
être traduite par un engagement politique majeur qui mobilise toutes les
composantes de la société notamment les acteurs de
développement, les autorités communales, les services
déconcentrés de l'État et surtout les habitants. Sur le
plan financier, la commune doit ouvrir une ligne destinée aux actions de
la coopération décentralisée dans son budget avec un
montant connu à l'avance afin d'éviter les situations de manque
de ressources qui peuvent freiner les actions, les échanges et les
projets du projet de partenariat coopération
décentralisée. L'ouverture de cette ligne budgétaire peut
faciliter l'élaboration de projets de communs et accélérer
leur mise en oeuvre pour le bonheur des populations.
Pour un partenariat de coopération
décentralisée durable, équilibrée aux actions
efficaces, les deux communes doivent construire leur relation autour de
problématiques communes de développement d'où pourront
découler les projets et programmes à mettre en oeuvre devant
améliorer les conditions de vie des populations de Natitingou. Ces
projets ou programmes doivent privilégier également les
échanges entre les habitants des deux territoires sur la base de la
connaissance mutuelle. Mais les recommandations ne concernent pas que les deux
collectivités. Elles s'adressent à l'ensemble des structures
responsabilités pour la gestion et la mise en oeuvre du partenariat
coopération.
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