La politique étrangère des Etats Unis d'Amérique vis-à -vis de la République Démocratique du Congo: de 1990 à 2006( Télécharger le fichier original )par Mahatma Julien Tazi K. Tien-a-be Université de Kinshasa - Diplome d'Etudes Supérieures en Relations Internationales 2009 |
CHAPITRE I : POLITIQUE AFRICAINE DES USASECTION I. LES DEBLAYAGES CONCEPTUELS§1. Politique étrangère, politique extérieure et politique internationale1. Notion de politique étrangère d'un Etat1.1. DéfinitionsChaque État, en sa qualité d'acteur privilégié des Relations Internationales, cherche constamment à agir sur son environnement multiforme, c'est-à-dire dans les domaines politique, économique, culturel, social, avec l'ambition de le modifier ou de le transformer dans un sens qui lui soit favorable. Chaque État, selon ses capacités et ses atouts, essaie par le biais de sa politique étrangère d'étendre son influence, son pouvoir sur la communauté internationale dans son ensemble. De ce fait, la politique extérieure peut-être définie comme « l'effort d'une société politique nationale de contrôler son environnement extérieur par la préservation des situations qui lui sont favorables et la modification de celles qui lui sont défavorables » (46(*)). Le départ de ce travail semble être lancé par un déblayage conceptuel. Ceci nous permettra de bien nous faire comprendre de nos lecteurs. Il semble qu'il ait une confusion autour des concepts comme politique étrangère, politique extérieure et politique internationale. Il nous revient ici de dissiper le flou conceptuel. Ceci dit, d'une manière très simple, nous pouvons dire que la politique extérieure est la partie de l'activité étatique tournée vers le dehors du pays, c'est-à-dire qui traite, par opposition à la politique intérieure, des problèmes qui se posent au-delà des frontières de l'État. On peut encore dire que la politique extérieure est le prolongement de la politique intérieure au-delà des frontières nationales. Ainsi définie, la politique extérieure n'est plus confinée aux seules relations politiques, mais elle s'étend désormais à tous les domaines des Relations Internationales (économiques, juridiques, technologiques, commerciales, culturelles, scientifiques, etc.). La politique étrangère est une politique publique, c'est-à-dire une politique mise en place par un gouvernement avec des objectifs et moyens assignés à la réalisation de ces objectifs. Il s'agit certes, d'une politique publique particulière pour au moins trois raisons : son caractère réactif d'abord, du fait même qu'elle doit en permanence s'adapter aux événements survenus hors du territoire national, donc plus complexes encore à prévoir et à gérer. La difficulté de son évaluation ensuite : car, si une politique publique de lutte contre le chômage ou de sécurité routière s'évalue sur la base des chiffres tangibles, comment évaluer les résultats d'une politique étrangère, à quelle échéance, sur quel critère. La difficulté enfin, même dans une démocratie, à communiquer au public la totalité des éléments concernant des dossiers mettant en jeu la sécurité nationale ou des intérêts importants. «Le décideur s'expose là, par un dévoilement partiel de l'information, à voir son éthique de responsabilité contrée, concurrencée, contestée par l'éthique de conviction, souvent plus populaire dans l'opinion, dont se réclame d'autres acteurs tel que les ONG». (47(*)) Pour ANDREW H. BERDING, la politique étrangère est la base et le cadre des relations d'une nation avec les autres. Elle est fondée sur un ensemble des principes guidant la conduite d'une nation dans ses rapports avec l'étranger ; elle a pour but la sécurité et le progrès de cette nation. Certains pays cherchent à atteindre cet objectif par des moyens justes, en tenant compte comme il convient de droit et aspirations d'autrui ; pour d'autres, tous les moyens sont bons. (48(*)) * 46 ROSENAU, J., Turbulence in world politics, Princeton university press, 1990, p. 45 * 47 CHARILLON, F., « Les États et leurs politiques étrangères » in CHARILLON, F., (sd.), op.cit., p. 58 * 48BERDING, A.- H., op.cit , p.9 |
|