2.1.3. Le tribalisme, ethnicisme, crise foncière et
crise identitaire
Une autre dimension de la crise interne de l'État
congolais est sans nul doute le tribalisme et l'ethnicisme. En effet, depuis le
début de la deuxième république, le tribalisme ou
l'ethnicisme est une réalité devenue patente. Cette
réalité a revisité une fois de plus la République.
En effet, la période allant de 1996 à 2003 est
caractérisée par le conflit d'une taille importante qui enfonce
encore de plus la banqueroute de l'État. Pendant cette période,
l'érosion de la compétence du gouvernement et surtout sa
capacité à imposer son autorité sur toute l'étendue
du territoire est perceptible. Ce fait a laissé place à
l'érection des souverainetés de substitution (les mouvements
rebelles, les milices et autres groupements mafieux). Le tribalisme est
érigé à un principe constitutionnel (la
géopolitique). La crise identitaire est bien rattachée à
la démission de l'État de la gestion de son autorité sur
toute l'étendue du territoire national.
En effet, le vide laissé par l'État a
été vite comblé par les structures de
légitimité de substitution. Fort malheureusement,
l'élément organisateur de ces structures est principalement
l'élément ethnique, racial ou religieux. C'est notamment le cas
des structures comme, les Banyamulenge, le Cndp de Nkunda, le BDK de
l'honorable Ne Mwanda Nsemi, des Mai mai et autres. Toutes ces structures ont
commencé à contester à l'État sa
légitimité et sa capacité de s'imposer sur eux. Ainsi, il
se replit pour exiger la construction de leur propre État ou encore dans
l'esprit leur rattachement à des États étrangers. Il faut
noter que la mauvaise gestion étatique de la question des banyamulenge,
ainsi que la généralisation des violences au Rwanda et au
Burundi provoquent un fort repli identitaire au sein des Banyamulege, soucieux
de se défendre.
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