WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La politique étrangère des Etats Unis d'Amérique vis-à -vis de la République Démocratique du Congo: de 1990 à  2006

( Télécharger le fichier original )
par Mahatma Julien Tazi K. Tien-a-be
Université de Kinshasa - Diplome d'Etudes Supérieures en Relations Internationales 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

§2. La crise de l'État Congolais

La crise de l'État congolais, traitée dans une dimension historique, tire ses origines depuis bien de temps. En effet, le Congo comme État est une création factice des grandes puissances. Il faut reconnaître que les grandes puissances l'ont créé comme un État tampon qui empêcherait la rencontre des plusieurs influences. Le Congo n'a pas été créé pour vivre longtemps comme un État nation qui réaliserait les missions régaliennes que l'on reconnaît à un État moderne. Pour bien comprendre la crise de l'État congolais, il faut bien de choses. La première est la dimension pédagogique et scientifique de l'analyse pour éviter la passion. Pour y arriver, il faut bien analyser les fondements interne et externe de la crise.

2.1. Les fondements internes de la crise de l'État Congolais

2.1.1. L'instabilité structurelle et insurrectionnelle revisitée

Depuis son accession à l'indépendance, la République Démocratique du Congo a été plongée dans une longue spirale de violences politiques : mutinerie de la force publique en 1960 ; la sécession katangaise et du sud Kasaï de 1960 à 1963 ; l'assassinat de Lumumba en 1961, les insurrections mulelistes au Kwilu en 1964 ; la rébellion des Simba au Kivu de 1964 à 1968 ; les guérillas lumumbistes dans les années 1970 et les offensives des gendarmes katangais en 1977-1978. L'agression Belge... Tout cela a plongé la jeune république dans une crise qui a des conséquences jusqu'aujourd'hui.

Dans les années 1990, plusieurs formes de violences politiques sont réapparues, alimentées par la recrudescence du régime MOBUTU et l'effet de différentes crises ensanglantant la Région des Grands Lacs. Cette réalité est tellement répétitive que l'on pense à raison que c'est devenu une fatalité. Ainsi, on peut lire, au Congo/Kinshasa, l'histoire est étonnamment répétitive, émaillée d'événements presque semblables : des mains coupées par le roi Léopold II, on est passé aux tortures coloniales des colons belges et l'exploitation des ressources naturelles... (117(*))

Ce constat peut être poussé loin pour s'assurer de la véracité de la réalité. Des rébellions, sécessions et révocation mutuelle de la première République ou agression belges, nous sommes arrivés, après l'accalmie dictée par les grandes puissances en imposant Mobutu comme l'homme providentiel, à la fin de la guerre froide, à une longue et interminable transition marquée par la revisitation de la cohabitation Kasavubu- Lumumba, remplacé par le duo Mobutu- Tshisekedi, les rébellions de l'est et l'agression qui s'en est suivi, les tables rondes et autres.

L'instabilité structurelle et insurrectionnelle est une pièce qui confirme la crise de l'État congolais. En effet, depuis près de cinquante ans, ce cycle continu sans être arrêté. Les gouvernements se succèdent et rien n'est fait. De ce qui précède, il est important de faire remarquer que l'État peut être entendu de deux manières différentes selon l'option structurelle ou encore organisationnelle. Voir aujourd'hui la manière dont les politiques gouvernementales s'opérationnalisent et les résultats sur terrain, nous pousse à croire que l'État congolais n'existe que sous forme structurelle, c'est-à-dire un peuple, un territoire et un gouvernement. Sur le plan fonctionnel, cet État a carrément démissionné. Il est incapable d'assurer la sécurité de ses frontières, celle de ses populations, incapable de donner les minimums d'une vie acceptable à ceux qu'il emploie. Ce qui est grave encore, est le fait que certain de ses employés sont plus riches que lui-même. L'État congolais est vraiment, sur plusieurs plans, dans la rue. Aucun programme social ne lui réussit.

Dans le contexte particulier de la RDC, l'effondrement de l'État congolais a paralysé le gouvernement, il a perdu et fonctionne sans aucune source de légitimité charismatique ou institutionnelle aux vues de forces centrifuges qui contestent avec lui. Il faut noter qu' au Congo, la crise de l'État est grandement perceptible de par la sécurité, qui est souvent assurée de plus en plus par les groupes et réseaux privés : Communautaires, affairistes ou symboliques d'appartenance. (118(*)).

L'État est devenu l'instrument de sécurisation des intérêts de quelques groupes privés (réseaux affairistes, multinationales, pays étrangers,..). Tous les secteurs de la république sont en crise, même les secteurs vitaux comme l'armée et l'administration publique. L'armée congolaise n'existe plus que de nom. Sa déliquescence est liée à sa politisation, au népotisme, à la corruption et au détournement. Cette déliquescence a été à l'origine de sa déroute face aux troupes de l'AFDL, d'abord puis à celles des mouvements rebelles comme ceux du RDC, MLC et autres.

En effet, dans la République Démocratique du Congo, l'armée républicaine n'existe pas, le petit noyau existant avant l'AFDL a été carrément détruit au profit des composantes militaires. Pour être précis, c'est bien les divers programmes comme l'intégration, le brassage et autres qui ont emporté le noyau militaire qui restait encore au pays. Celle-ci obéit à des individus et à des missions propres.

* 117MWAMBA MPUTU, B., Histoire des rivalités Franco-belges au Congo, de Léopold II à Mobutu, éd. Bayanda , Paris, 2008, p. 9

* 118 BADIE B. et SMOUTS, M.C , la décomposition de l'État en Afrique noire, éd. Economica, Paris, 1999, p.85

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo