6. GESTION DE LA MAIN-D'OEUVRE DANS L'EXECUTION DES
OPERATIONS AGRICOLES
6.1. Différentes formes de main-d'oeuvre
utilisées et types de producteurs
La main-d'oeuvre est un facteur qui engendre souvent des
contraintes pour l'agriculture au niveau des paysans en milieu tropical.
Cette situation s'explique par le fait qu'en Afrique subsaharienne,
l'économie est de type cueillette, car rythmée par le climat. En
effet, le porte feuille des activités se calque sur les
opportunités qu'offrent chaque saison. On assiste de ce fait, à
une concentration des opérations étant entendu que la saison ne
dure pas indéfiniment. A cela, s'ajoute la faible productivité du
travail parce que non spécialisé et manuel. Tout ceci, exacerbe
la demande de main-d'oeuvre qui connaît des pics, mais aussi des bas.
A Dridji, pour résoudre les problèmes liés
à ces contraintes, les paysans combinent plusieurs types de
main-d'oeuvre : familiale, salariale et l'entraide.
6.1.1. La main d'oeuvre familiale
L'utilisation de la main-d'oeuvre familiale (MOF)
dépend du type de producteur, elle est la première forme de
main-d'oeuvre utilisée. A Dridji, un actif emblave en moyenne 1,56
ha/an, et ceci pendant 6 heures de travail par jour durant les activités
champêtres.
Ce type de main-d'oeuvre est utilisé par tous les
ménages. Cela montre l'attachement des paysans à
l'activité champêtre. Ceci prouve également l'importance de
l'agriculture pour la survie des populations rurales.
Aujourd'hui même ceux qui ont accumulé de la
richesse et ceux qui emblavent de grandes superficies ont toujours recours
à cette force de travail. Elle paraît plus efficace. Son
efficacité selon les paysans tient au fait que les techniques culturales
sont transmises de génération en génération. Le
coût de formation de l'apprenant est nul et ce dernier contribue à
l'accroissement des revenus du ménage. Il s'agit du « learning by
doing ». Elle est plus disponible sauf dans les ménages où
il y a beaucoup d'enfants qui vont à l'école. Cependant, ces
derniers se rendent disponibles les week-end et les périodes de vacances
ou de congés. Cette main-d'oeuvre n'est pas
rémunérée. Aho et Kossou (1997) pensent que l'esprit de
l'entreprise agricole traditionnelle n'admet pas le
gestionnaire et les membres de son ménage, comme étant des
acteurs de production dont l'intervention a un prix. Le responsable du domaine
familial peut ainsi payer des charges de main-d'oeuvre agricole à des
personnes sollicitées sur le domaine, mais il ne peut se payer
lui-même, ni rétribuer les membres de son ménage pour les
services rendus à l'exploitation. C'est une manière pour les
paysans d'effacer l'intérêt particulier de l'individu devant
l'intérêt de la collectivité. Le seul contrat qui lie les
membres du ménage au chef ménage est qu'il doit assurer leur
subsistance. Ce fait est souvent à l'origine de l'exode rural et du
détachement précoce des jeunes qui deviennent
indépendants. Ceci entraîne donc une pénurie de
main-d'oeuvre au sein des ménages.
48,89% de la population enquêtée estiment que la
main-d'oeuvre familiale est dominante sur leurs exploitations, et elle
constitue exclusivement la forme de main-d'oeuvre utilisée par 7,77% de
la population enquêtée. 47,73% de ceux qui pensent que la
maind'oeuvre familiale est dominante sur leurs exploitations, proviennent des
petits producteurs, 45,45% proviennent des moyens producteurs tandis que 6,82%
proviennent des gros producteurs. Ceci s'explique par le fait que les petits et
les moyens producteurs disposent de peu de terres à emblaver. La
quantité de main-d'oeuvre familiale disponible suffit dans une certaine
mesure, pour assurer l'entièreté du travail agricole.
L'utilisation de la main-d'oeuvre familiale diminue des petits producteurs aux
gros producteurs.
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