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Les moteurs de la croissance de l'économie burkinabe et sa vulnerabilité aux chocs extérieurs

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par K. Issaka YAMEOGO
Ecole National d'Administration et de Magistrature (ENAM) - Conseiller des affaires économiques 2009
  

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CONCLUSION GENERALE

Tout au long de notre réflexion, notre souci a été de faire ressortir les moteurs de la croissance de l'économie burkinabè tant au plan sectoriel qu'au plan transversal et à montrer les effets des chocs externes sur la croissance économique du Burkina Faso.

Sur la période d'étude (2000-2008), l'économie du pays a évolué dans un contexte international particulièrement difficile. Il s'agit notamment de l'augmentation du cours du baril de pétrole (entre 2002 et juin 2008) et de la crise alimentaire en fin 2007. Toutefois, sur la période d'étude, l'économie a connu des taux de croissance importants. La croissance moyenne a été de l'ordre de 5,3%. Ce taux est bien supérieur à celui enregistré dans l'ensemble des pays membre de l'UEMOA (3,1%).

Ces performances ont été le fait de secteurs et facteurs de l'économie. En effet au niveau sectoriel, d'abord le secteur tertiaire a le plus contribué à la croissance avec 2,51 points de pourcentage, ensuite vient le secteur secondaire avec 1,35 point et enfin, le secteur primaire avec 1,16 point. Toutefois les différentes parts dans la formation de la valeur ajoutée du PIB sont restées quasi-stationnaires. Le secteur primaire alimente les deux autres secteurs et constitue par conséquent un socle très important pour notre économie. Le secteur secondaire demeure peu développé, alors que pour un développement économique réel, il devrait connaître un accroissement plus important que le secteur primaire.

Au niveau transversal, des facteurs ont été également des bases à la croissance économique du pays. Pour confirmer ce que plusieurs analyses théoriques ont prédit, le commerce extérieur, en particulier les exportations ont contribué à la croissance économique pour environ un (1) point de pourcentage sur la période d'étude. L'accroissement des exportations entraîne une croissance plus forte du PIB à long terme qu'à court terme. Par contre, les investissements, bien qu'ils contribuent à la croissance (1,3 point), leur accroissement induit une croissance plus importante du PIB réel à court terme qu'à long terme. Des investissements supplémentaires sont donc toujours nécessaires pour maintenir un certain niveau de croissance économique. Aussi, certains facteurs de l'environnement international tels que les financements publics extérieurs, la migration et l'intégration régionale sont des éléments qui favorisent la croissance.

La croissance économique serait plus forte et contribuerait efficacement à lutter contre la pauvreté si l'économie n'était pas fortement exposée à certaines turbulences nées de l'extérieur.

La croissance est influencée négativement par des entraves liées aux exportations et aux financements extérieurs. S'agissant des exportations, elles se pratiquent dans un contexte de détérioration des termes de l'échange et de subventions des pays développés à leurs producteurs. Dans un tel contexte, la croissance économique se trouve affectée au Burkina Faso où la plupart des exportations sont constituées de produits primaires comme le coton. Quant aux financements extérieurs, le fait pour un pays d'en dépendre amène les autorités à prioriser les remboursements de ces prêts au détriment des investissements. Cette situation affecte négativement la croissance économique.

Sur la période d'étude, l'économie du pays a été victime de quelques crises nées à l'extérieur, il s'agit notamment de la crise pétrolière et de la crise alimentaire internationale. A travers les distorsions créées dans la quasi-totalité des secteurs de l'activité économique, ces crises ont affecté négativement la croissance économique, occasionnant ainsi une récession de la richesse nationale. Aussi, les effets de la crise ivoirienne ont été ressentis au Burkina Faso. Ces effets ont été beaucoup plus micro-économiques que macro-économiques et c'est le secteur industriel qui en a le plus souffert.

En raison de l'importance d'une croissance beaucoup plus forte dans un contexte de lutte contre la pauvreté, nous terminons notre réflexion par des stratégies comme la diversification de la production nationale, la transformation des produits du primaire localement, la réduction du coût des facteurs de production, le développement des infrastructures économiques et sociales, l'orientation vers la production d'énergies renouvelables et la conquête des marchés extérieurs. Ainsi, le pays parviendra à accélérer sa croissance, à réduire sa dépendance de l'extérieur et amortir de ce fait les effets des chocs externes sur la croissance économique.

Au moment où nous bouclions cette étude, le monde entier était victime d'une crise financière qui s'est muée aussi vite en crise économique et sociale, nous souhaitons que les réflexions à venir puisse analyser les effets de cette crise sur l'économie burkinabè.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams