CONCLUSION GENERALE
Tout au long de notre réflexion, notre souci a
été de faire ressortir les moteurs de la croissance de
l'économie burkinabè tant au plan sectoriel qu'au plan
transversal et à montrer les effets des chocs externes sur la croissance
économique du Burkina Faso.
Sur la période d'étude (2000-2008),
l'économie du pays a évolué dans un contexte international
particulièrement difficile. Il s'agit notamment de l'augmentation du
cours du baril de pétrole (entre 2002 et juin 2008) et de la crise
alimentaire en fin 2007. Toutefois, sur la période d'étude,
l'économie a connu des taux de croissance importants. La croissance
moyenne a été de l'ordre de 5,3%. Ce taux est bien
supérieur à celui enregistré dans l'ensemble des pays
membre de l'UEMOA (3,1%).
Ces performances ont été le fait de secteurs et
facteurs de l'économie. En effet au niveau sectoriel, d'abord le secteur
tertiaire a le plus contribué à la croissance avec 2,51 points de
pourcentage, ensuite vient le secteur secondaire avec 1,35 point et enfin, le
secteur primaire avec 1,16 point. Toutefois les différentes parts dans
la formation de la valeur ajoutée du PIB sont restées
quasi-stationnaires. Le secteur primaire alimente les deux autres secteurs et
constitue par conséquent un socle très important pour notre
économie. Le secteur secondaire demeure peu développé,
alors que pour un développement économique réel, il
devrait connaître un accroissement plus important que le secteur
primaire.
Au niveau transversal, des facteurs ont été
également des bases à la croissance économique du pays.
Pour confirmer ce que plusieurs analyses théoriques ont prédit,
le commerce extérieur, en particulier les exportations ont
contribué à la croissance économique pour environ un (1)
point de pourcentage sur la période d'étude. L'accroissement des
exportations entraîne une croissance plus forte du PIB à long
terme qu'à court terme. Par contre, les investissements, bien qu'ils
contribuent à la croissance (1,3 point), leur accroissement induit une
croissance plus importante du PIB réel à court terme qu'à
long terme. Des investissements supplémentaires sont donc toujours
nécessaires pour maintenir un certain niveau de croissance
économique. Aussi, certains facteurs de l'environnement international
tels que les financements publics extérieurs, la migration et
l'intégration régionale sont des éléments qui
favorisent la croissance.
La croissance économique serait plus forte et
contribuerait efficacement à lutter contre la pauvreté si
l'économie n'était pas fortement exposée à
certaines turbulences nées de l'extérieur.
La croissance est influencée négativement par
des entraves liées aux exportations et aux financements
extérieurs. S'agissant des exportations, elles se pratiquent dans un
contexte de détérioration des termes de l'échange et de
subventions des pays développés à leurs producteurs. Dans
un tel contexte, la croissance économique se trouve affectée au
Burkina Faso où la plupart des exportations sont constituées de
produits primaires comme le coton. Quant aux financements extérieurs, le
fait pour un pays d'en dépendre amène les autorités
à prioriser les remboursements de ces prêts au détriment
des investissements. Cette situation affecte négativement la croissance
économique.
Sur la période d'étude, l'économie du
pays a été victime de quelques crises nées à
l'extérieur, il s'agit notamment de la crise pétrolière et
de la crise alimentaire internationale. A travers les distorsions
créées dans la quasi-totalité des secteurs de
l'activité économique, ces crises ont affecté
négativement la croissance économique, occasionnant ainsi une
récession de la richesse nationale. Aussi, les effets de la crise
ivoirienne ont été ressentis au Burkina Faso. Ces effets ont
été beaucoup plus micro-économiques que
macro-économiques et c'est le secteur industriel qui en a le plus
souffert.
En raison de l'importance d'une croissance beaucoup plus
forte dans un contexte de lutte contre la pauvreté, nous terminons notre
réflexion par des stratégies comme la diversification de la
production nationale, la transformation des produits du primaire localement, la
réduction du coût des facteurs de production, le
développement des infrastructures économiques et sociales,
l'orientation vers la production d'énergies renouvelables et la
conquête des marchés extérieurs. Ainsi, le pays parviendra
à accélérer sa croissance, à réduire sa
dépendance de l'extérieur et amortir de ce fait les effets des
chocs externes sur la croissance économique.
Au moment où nous bouclions cette étude, le
monde entier était victime d'une crise financière qui s'est
muée aussi vite en crise économique et sociale, nous souhaitons
que les réflexions à venir puisse analyser les effets de cette
crise sur l'économie burkinabè.
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