INTRODUCTION
Le SIDA , syndrome de l'immunodéficience
acquise, révélé en 1981, est dû à un virus
appartenant à la famille des rétrovirus, qui sont définis
par un mode de réplication passant par une étape de rétro
transcription de leur ARN en ADN.[1,2,3]
Cette affection présente dans toutes les régions
du globe, touche toutes les classes sociales : hommes, femmes, enfants et
adultes. Le VIH/SIDA est devenu un problème non seulement de
santé mais une préoccupation politique, économique et
même religieuse.
Le 4ème rapport mondial ONUSIDA/OMS de
Juillet 2004 fait mention de 39,4 millions de personnes, dont 17,6 millions de
femmes et 2,1 millions d'enfants de moins de 15 ans, infectées par le
VIH. [4]
Depuis sa découverte il y a plus de vingt ans, cette
maladie a tué plus de 20 millions de personnes. Le SIDA tue actuellement
une personne toutes les 11 secondes, dans le monde. Une nouvelle contamination
intervient toutes les 6 secondes. Près de 12 millions de jeunes vivent
aujourd'hui avec le VIH et 8 000 sont infectés chaque jour.
[5]
En Afrique, tous les pays sont touchés par cette
maladie. L'Afrique subsaharienne compte à elle seule 25 millions de
personnes vivants avec le VIH/SIDA, soit plus de 60% du nombre total de
personnes infectées dans le monde.
[4]
Au MALI la prévalence globale estimée, selon le
rapport de la troisième enquête démographique et de
santé du Mali (EDSM-III) de décembre 2001 est de 1,7%, avec des
extrêmes dans les régions de Bamako (2,5%) et Gao (0,6%). Les
femmes sont les plus touchées par cette épidémie avec une
séro prévalence de 2%, contre 1, 3% chez les hommes.
[6]
L'infection par le VIH est ainsi une pathologie, d'autant plus
sévère qu'elle s'attaque aux différents systèmes de
l'organisme. Le système hématopoïétique n'est pas
épargné.
En effet au cours de l'infection par le VIH, les anomalies
hématologiques sont fréquentes ; c'est ainsi que les
premières observations de pancytopénie associée au SIDA
sont décrites dès 1983. [7]
Après contamination, le VIH dans le sang a pour
principale cible les lymphocytes T CD4. Leur valeur normale varie entre 600 et
1200/mm3. La survenue de manifestations cliniques est directement
liée à la baisse du nombre de lymphocytes CD4. La
lymphopénie est donc, autant un marqueur d'immunodépression qu'un
marqueur du risque de survenue d'infections opportunistes et de
mortalité. [8]
En dehors de la lymphopénie, modification biologique
classique de l'infection par le VIH, de nombreux auteurs observent que des
perturbations de l'hémogramme sont constamment observées chez les
personnes infectées par le VIH.
Aux USA, Cosby de l'university of California rapporte que
chez 146 patients infectés par le VIH, on note une prévalence
de 85 % d'anémie, 53 % de neutropénie et 33 % de
thrombopénie.[9]
Au Zimbabwe, Malyangu rapporte qu'au cours de l'infection
par le VIH, l'anémie est la cytopénie la plus rencontrée
touchant 95,2 % des sujets ; et la thrombopénie, 46,3 % des sujets
infectés par le VIH.[10]
Au Mali, Noumssi d'après son étude faite en 2002
au Centre National de Transfusion Sanguine de Bamako, rapporte des
modifications de l'hémogramme chez les personnes vivants avec le VIH au
Mali : 14,3 % d'anémie, et 20 % de thrombopénie chez les
sujets infectés par le VIH.[6]
Par ailleurs aucune autre étude n'a été
faite au Mali portant sur l'ensemble des anomalies de l'hémogramme au
cours de l'infection à VIH/SIDA.
Notre étude se propose donc de relever les anomalies de
l'hémogramme et leur fréquence chez les patients atteints de
VIH/SIDA et naïfs de traitement anti rétroviral.
OBJECTIFS
1 .Objectif général
Décrire les anomalies de l'hémogramme et leur
fréquence chez les patients infectés par le VIH.
2 .Objectifs spécifiques
- Déterminer la fréquence de l'anémie
au cours du VIH/SIDA
- Catégoriser l'anémie au cours de
l'infection au VIH.
- Déterminer la relation entre l'anémie et le
taux de lymphocytes T CD4.
-Déterminer la fréquence des autres
perturbations hématologiques associées (Leucopénie,
neutropénie, lymphopénie, thrombopénie,
monocytopénie, lymphocytose, polynucléose, thrombocytose,
hyperéosinophilie, bicytopénie, pancytopénie)
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