4. TROPISME CELLULAIRE
La déplétion sélective en lymphocytes T
auxiliaires CD4+ est la caractéristique du SIDA. Elle est due largement
au tropisme sélectif du VIH-1 pour cette population de cellules.
Tropisme lié à la grande affinité de la protéine
virale d'enveloppe gp120 pour la molécule CD4. Le CD4 sert normalement
de ligand aux molécules de classe II du CMH (complexe majeur
d'histocompatibilité) mais, dans l'infection à VIH-1 le CD4 est
utilisé comme récepteur primaire du virus sur la cellule cible.
Cela a été montré de façon décisive par des
études démontrant :
-l'interaction directe de la glycoprotéine 120-CD4
durant l'infection virale.
-l'inhibition de l'attachement du virus est celle de
l'infection par des anticorps monoclonaux anti-CD4 qui empêche la liaison
de gp120 à CD4 ;
-la capacité que possède le CD4 recombinant
à rendre sensible à l'infection par le VIH-1, des cellules
humaines transfectées qui normalement n'expriment pas CD4 (cellules
Héla par exemple) [57, 64,65]
Figure15. Tropisme du VIH-1
[64]
Les cellules dendritiques, présentatrices
d'antigènes aux lymphocytes T, jouent un rôle essentiel dans la
physiopathologie de l'infection virale. Immatures, elles expriment CCR5 et ne
laissent infecter que par les souches R5. Les cellules de Langerhans au niveau
des muqueuses génitales constituent sans doute une des portes
d'entrée du virus dans l'organisme.
Elles transportent les souches R5 ( en les reproduisant) vers
les régions T des ganglions où elles les transmettent à
des lymphocytes T non infectés dans lesquels elles vont se
répliquer. Elles ont comme origine la moelle osseuse et leur demi-vie
n'est pas connue. [57, 64, 65,67]
5. PROPRIETES CYTOPATHOGENES
Un des effets biologiques majeurs des VIH est l'effet
cytopathogène qu'ils induisent et qui se traduit en cultures cellulaires
par l'apparition de syncytia consécutifs à la fusion de cellules
en agrégats géants avec de multiples noyaux et un ballonnement de
la membrane cellulaire. Ce phénomène de fusion cellulaire est
médié par la gp41, glycoprotéine transmembranaire.
Ce sont les souches X4 appelées syncytium inducing
(SI) qui sont responsables de cet effet cytopathogène, alors que
les souches R5, non syncytium inducing (NSI) ne le sont pas ou peu. Ce
procédé de fusion, qui a été observé in vivo
dans le système nerveux central, aurait un rôle majeur dans la
destruction des lymphocytes CD4+. Mais ce mécanisme n'est pas le seul en
cause : la toxicité directe du virus et de ses protéines sur
la cellule, l'apoptose, la destruction des lymphocytes infectés par les
cellules CD8 cytotoxiques contribuent également à la disparition
des lymphocytes CD4+.
L'apoptose, ou mort cellulaire programmée, se traduit
par une fragmentation de l'ADN chromosomique cellulaire.
Phénomène naturel intervenant dans l'embryogenèse, il
serait déclenché au cours de l'infection à VIH par la
liaison de la gp 120 à la molécule CD4, par des cytokines (IL4),
voire par des super antigènes (mycoplasmes).
[57,68]
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