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L'immigration clandestine au Sénégal : facteurs explicatifs et stratégies de lutte

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par Fatou NDIAYE
ESUP Dakar - Licence professionnelle 2010
  

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CHAPITRE III : l'Espagne et l'immigration clandestine

III.1. Le Positionnement géographique de l'Espagne

Elle est délimitée par la Méditerranée au sud, et à l'Est par Gibraltar qui autant un territoire qu'un détroit l'Europe séparant de l'Afrique.

Au nord c'est sa frontière française par les Pyrénées, l'Andorre et le Golfe de Gascogne.

Le nord-est et l'ouest c'est l'Atlantique et le Portugal qui le borde.

Les Iles Baléares et Canaries font partie intégrale de l'Espagne au large des côtes africaines.

En Afrique du Nord elle a des ramifications en particulier Ceuta et Mellila.

Au plan politique elle est une monarchie constitutionnelle divisée en 17 communautés autonomes, 50 provinces, les villes principales sont : Madrid, Barcelone, Valence, Séville, Las Palmas.

III.2. Les réalités économiques et les enjeux de l'immigration

Economiquement c'était surtout l'agriculture qui dominait et dans le dernier quart du 20éme siècle des mutations socio-économiques ont été noté. Ces dernières sont imputables au boom du secteur intervenu dans les années 50.

Entre 1995 et 2001 les emplois industriels ont connu une hausse de 38%.

Le tourisme représente 5% du P.I.B.

Hélas au moment ou nous rédigeons ce document le pays subit de plein fouet les effets de la crise financière de 2008 avec un taux de chômage de 20 % au premier trimestre de 2010 avec la Lettonie deuxième pays de l'Union Européenne comptant le plus de chômeurs.

Les Espagnols retournent à un phénomène qui a émaillé leur histoire : eux- mêmes migrent.

Au vu de toutes ces données la question qui revient est : quelles sont les raisons, motifs de cette immigration irrégulière alors que l'Europe a ses propres chômeurs à gérer ?

Il y a un sentiment de double-jeu : d'un côté le vieillissement de leurs populations entraînent de facto un besoin en main-d'oeuvre dans certains secteurs, d'autre part la politiquement migratoire est plus serrée que jamais.

Sur les 56 millions de migrants vivant en Europe 27,5% sont actifs au plan économique ce qui représente 4% de la population active Européenne.

Ce qui fait l'enjeu de cette migration irrégulière c'est qu'elle ne date pas d'aujourd'hui ce qui lui procure un cachet particulier c'est sa massification et une forme inconnue jusque là sur nos côtes.

Sa forme variée et ses voies utilisées (mer, désert, fait de disparaître une fois en Europe suite à l'obtention d'un visa pour un motif de visite quelconque etc.)

Le traitement de l'information par les médias occidentaux qui ne font que véhiculer des images négatives sur l'Afrique.

Au Sénégal en 2007 elle a été incluse dans les thèmes de campagne de beaucoup de candidats à l'élection présidentielle.

D'un autre côté pour les Occidentaux eux- même c'était un enjeu car jusqu'à une période antérieure à la crise financière de 2008, les Européens jouaient le jeu car cette migration leur permettait de disposer d'une main d'oeuvre à moindre coût et les travailleurs en situation irrégulière ne pouvaient en aucune façon défendre leurs droits.

Cette situation était la résultante du fait que les étrangers acceptaient des emplois dont les Européens ne voulaient plus.

La tendance s'est renversée avec cette même crise financière venue des Etats-Unis.

Des statistiques officielles de la Banque Mondiale ont fait état de 40,1% milliards de dollars envoyés par les émigrés en Afrique en 2007, et 36.9% milliards en 2008.

Ces transferts contribuent à réduire la pauvreté en permettant aux ménages démunis d'accroître leur consommation.

La crise financière de 2008 a restreint le flux des capitaux des pays développés vers ceux en développement.

Les matières premières ont triplé leur production alors que leurs prix sur les marchés mondiaux ont chuté, d'un autre côté le manque de liquidité sur le marché financier international compromet la crédibilité financière et les investissements des nouvelles industries attractives ou émergentes.

Force est de constater que même en baisse les transferts des émigrés ont bien résisté à la crise et aux contraintes économiques et financières.

De ce fait sont une source de revenus ante et post-crise

Mais si celle-ci se prolongeait les transferts se replieraient en chutant de 7,9% du taux de croissance des transferts vers l'Afrique Subsaharienne contre environ 5% prévu sur le court terme.

Ce qui était à redouter une crise dans les secteurs de la construction, bâtiment et tourisme avec le risque de rapatriement des migrants ayant perdu leur travail et ou se retrouvant dans une situation d'irrégularité car des réglementations interdisent une prolongation du séjour en cas de fin de contrat quel que soit le motif.

Dans des pays comme l'Italie le Gouvernement Berlusconi a voté une loi reconnaissant l'émigration clandestine comme un délit passible de peine de prison et rapatriement vers le pays d'origine.

Mais aussi toutes ses implications allant de l'entourage familial qui a beaucoup pesé sur la décision de partir des jeunes (mère, oncle, influence de la situation du fils du voisin qui a réussi en Europe).

Sans compter les passeurs, promoteurs et organisateurs de voyages, facilitateurs qui ont su exploiter sans vergogne le rêve d'occident de la Jeunes, les familles ayant été informées du projet périlleux de leurs enfants les ont soutenus psychologiquement et moralement.

Autre aspect jusque là rarement évoqué les flux migratoires intra-africains et là aussi ceux qui ne sont pas en situation régulière sont expulsés dans des conditions humiliantes violant les droits de l'Homme dans le continent Africain même.

Deux raisons fondamentales l'expliquent :

-l'externalisation de la lutte contre l'émigration clandestine au Maghreb frontalier de l'Europe du Sud et servant de transit pour les clandestins. De l'Afrique du Nord les clandestins sont interceptés et refoulés par le désert sans ménagement.

-Un décalage est noté entre les aspirations d'intégration africaine au plan économique, politique et social et ces pratiques peu orthodoxes.

L'intégration africaine prône au contraire la libre circulation des biens et des personnes, d'installation favorisant le développement socio-économique de nos communautés.

Ce qui offrirait des opportunités aux Africains en laissant entrevoir des perspectives, nous sommes loin au bout du compte dans la sous-région et l'ensemble du continent.

La situation s'empire en période de crise socio-économique et politique.

Déjà en 1970 la Côte d'Ivoire a expulsé des migrants maliens et Burkinabés par charter et convois routiers suite à des tensions socio-économiques dans le pays.

En 2008 en Afrique du Sud cède à des tensions xénophobes avec comme conséquence la déportation de centaines de migrants Nigérians et Zimbabwéens.

La Gambie plus proche de nous une enclave des migrants Ghanéens, Nigérians, Sénégalais, Togolais, et Ivoiriens ont été brutalisés, agressés et expulsés des tueries furent même dénoncé.

Ces exemples montrent qu'il est difficile voire injustifié de reprocher aux Occidentaux des rapatriements si nous entre Africains avons de pareils comportements.

On y constate la violation de la Déclaration Universelle des droits de l'Homme du 10 Décembre 1948 dont l'article 13.1 proclame le principe liberté de libre-circulation des personnes.

Les pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques, aux droits économiques sociaux et culturels du 16 décembre 1966 rejoignent la première déclaration citée.

La Charte Africaine des droits de l'Homme et des peuples leur emboîtent le pas.

Mais toutes ces législations ont une valeur symbolique car dans la réalité du terrain des sanctions n'existent pas sur le plan international.

Chapitre IV : Les Principaux facteurs justificatifs de l'immigration clandestine

IV.1. Les facteurs socio- culturels

A travers l'Histoire l'Europe a connu les découvertes scientifiques et techniques du 15ème et 16ème siècle ainsi que la Révolution Industrielle des 18èmes et 19èmes qui a jeté les bases de son développement.

Elle est considérée comme le lieu de la mobilité sociale, où le travail est facile à trouver, le Paradis terrestre en somme.

Cependant elle-même admet avoir beaucoup puisé de la connaissance de la Civilisation de l'Egypte Ancienne qui était Noire, mais aussi de la Mésopotamie particulièrement dans le secteur médical.

Sur le plan socio- culturel nous allons expliquer les déterminants de cette migration irrégulière à travers l'image perçue et projetée de l'Europe et de l'immigration.

Jusqu'à nos jours l'Occident suscite des fantasmes et mirages car étant considérée comme l'Eldorado, le lieu où on peut gagner de l'argent sans effort particulier.

Cette image d'abondance, vie facile est imputable aux chaînes de télévisions Européennes elles-mêmes et les réalisations des émigrés dans leurs localités d'origine.

Les footballeurs Africains évoluant dans les championnats Européens eux-aussi entretiennent le mythe via les transferts de club en club dont parle la presse en termes de milliards.

Ces derniers de par leurs comportements durant leurs vacances accentuent la tentation de partir : (d'habitude c'est eux qui épousent les belles femmes avec des cérémonies en pompes, les voitures de luxe qu'ils conduisent et ou le comportement de leur famille les traitant avec plus de considération)

Beaucoup de familles qui vivent convenablement en dépit de parents à la retraite comptent au moins un enfant ou parent à l'étranger, sans oublier les émigrés qui ont offert le voyage à La Mecque à leur mère.

Le manque de compassion, de patience et de solidarité vis-à-vis du jeune chômeur est déterminant à prendre en charge.

Certains aspects négatifs de nos cultures et la pression des hommes ont aussi poussé des mères à inciter leur enfant au voyage : l'enfant qui échoue dans la vie c'est toujours la mère qui est responsable, hélas les pères de familles se soucient rarement de l'avenir de leur progéniture.

IV.2. Le sous-emploi et la pauvreté

Le Sénégal au même titre que le Mali et la Mauritanie fait face à la précarité d'emploi, cette situation oblige les jeunes à considérer la migration comme la seule solution de rechange s'offrant à eux.

Le phénomène fait couler beaucoup d'encre puisse qu'il a versé dans la clandestinité.

A coup sûr la misère est l'un des facteurs les plus visibles de cette immigration irrégulière.

Cette pauvreté entretient des relations avec d'autres facteurs : tel que la détérioration des conditions de vie qui tend à persister .En dépit des politiques de redressement car les problèmes sociaux sont toujours présents et la situation des ménages plus précaires que jamais.

Le manque de travail représente 31,70% des motifs avancés, le désir de mutations ou raisons professionnelles 7,20% des causes avancées par ceux tentent l'aventure de la migration irrégulière.

Ainsi la misère de la famille est une source de pression surtout sur l'aîné qui a le plus souvent le devoir d'aider les parents.

L'agriculture et la pêche autrefois sources de revenus sont touchés à leur tour par la crise les méthodes de travail sont devenues caduques de ce fait la rentabilité n'est plus au rendez-vous.

La malnutrition, sous-alimentation l'enclavement et l'impossibilité d'accéder aux biens du développement humain de base représente également un déterminant.

Ces chiffres à l'appui l'illustrent bien 48,40% vivent au dessous du seuil de pauvreté, le taux de chômage des moins de 35 ans est de 9,60% celui de la population juvénile sans emploi sans revenu 58% et enfin le taux d'urbanisation 39%.

Ce durcissement des conditions de vie associé au mirage de l'Europe et du comportement des migrants en vacances poussent les jeunes à partir par cette voie risquée.

Ils existent d'autres causes : politiques, sécuritaires, personnelles familiales.

D'ailleurs des pays instables de notre sous- région (Libéria, Sierra Léone, Guinée Bissau) sont pourvoyeurs de clandestins.

De même la Mauritanie doit surveiller ses côtes les itinéraires des voyageurs ayant beaucoup changé le Maghreb étant de plus en plus contrôlé.

La surpopulation fruit de la démographie galopante des pays en développement est aussi un facteur indirect : les besoins en nourriture, habitat, emploi sont là alors que la ressource se raréfie. Le taux de croissance est de 2,7% alors que 57% de la population ne dispose pas d'1 euro par jour pour vivre.

L'exode rural vers les villes découle de pauvreté absolue régnant dans les campagnes est aussi un facteur à prendre en compte le taux d'urbanisation est de 39 %.

Ainsi 21,7% des rapatriés évoluent dans le petit commerce informel en ville et ou au niveau des banlieues.

D'un autre côté les PME ne sont pas assez dynamiques ou manquent de rigueur dans la gestion en témoigne le taux élevé d'ouvriers qualifiés au chômage.

Au plan étatique un manque de volonté est constaté pour réorienter de manière efficiente l'économie de base agriculture, pêche, tourisme, éducation, formation et aussi dans la mise en oeuvre des politiques sectorielles élaborées au sein des Ministères.

Le non respect des droits de l'Homme dans certains zones jusqu'à maintenant est aussi motif de départ.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore