CHAPITRE V : METHODOLOGIE
Dans toute recherche et particulièrement celle
quantitative, l?adoption d?une démarche méthodologique est une
nécessité pour mener convenablement un exercice. Cependant, la
méthodologie doit définir la nature des indicateurs sur la base
des questions de recherche posées par la problématique. Et ces
indicateurs seront traduits en questionnaire pour le recueil d?informations
relatives à notre contexte. Ce processus aura comme corollaire
l?aboutissement à des résultats. Les différentes
étapes que nous allons entreprendre sont les suivantes :
· La justification du choix du sujet de recherche
· La revue documentaire
· L?identification de la population cible
· Choix et l?élaboration des outils de collecte
· Présentation et analyse des résultats
· Enoncé des limites de la recherche et des
difficultés rencontrées
5.1. Justification du choix du sujet de
recherche
Le risque est devenu de nos jours un phénomène
récurrent dans notre société et une préoccupation
majeure dans les politiques de développement. De plus, le manque notoire
d?études ayant trait à la gestion et à la
prévention des catastrophes naturelles comme technologiques, est
également un des éléments explicatifs du choix du
sujet.
Il s?intitule comme suit, l?urbanisation non maitrisée
et le risque industriel : cas de la centrale électrique de kounoune.
Cependant, il est encore d?autant plus important que les Allemands aient
beaucoup insisté pour que la prévention et la gestion des risques
soient l?un des thèmes de la conférence de Johannesburg sur le
développement durable,
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
arguant que cette prise en compte était une condition
nécessaire à un développement à long terme.
5.2. Revue documentaire
Elle nous permet de recueillir des données secondaires
relatives au risque industriel et à l?urbanisation. Elle renvoie
également à :
v' une synthèse des documents concernant
l?environnement de l?installation classée. Et ces documents sont
géographiques, cartographiques (anciennes et nouvelles de la zone
d?étude), environnementaux et démographiques.
v' Une synthèse des documents techniques sur les
installations à haut risque (guide méthodologique de
l?étude de danger, la nomenclature des installations
classées).
Elle s?est faite dans les bibliothèques de l?ENEA, de
l?ISE, de l?UCAD, du CSE, les centres de documentation brève dans les
différents services susceptibles de fournir des documents et
informations ayant trait à l?objet d?étude. Cette documentation a
permis d?une part de faire la revue critique de littérature, la
clarification conceptuelle et d?autre part de dresser la
problématique
La recherche nous a orientée au niveau de la
communauté rurale de Sangalkam pour acquérir des données
sur les caractéristiques physiques et démographiques de la zone
d?étude à travers leur PLD, à la direction de
l?environnement et des établissements classés qui a la
prérogative de veiller à la protection de l?environnement contre
les nuisances et certaines formes de pollution, à la direction de la
protection civile, au siège du PNUD, à la direction des
industries et des mines, au centre de suivi écologique, à la
direction des travaux géographiques et cartographiques et au quartz
Afrique une structure qui oeuvre dans les études d?impacts
environnementaux mais également à la gouvernance des risques.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Les données sur la population22 de la
communauté rurale de Sangalkam ont été obtenues
auprès de la collectivité locale et à l?ANSD et pour
celles relatives à l?aménagement et l?urbanisme nous nous sommes
rendus aux services déconcentrés du Ministère de
l?urbanisme dont principalement la DUA, la DAT et aux cadastres, pour
s?approprier des outils de planification urbaine mis en oeuvre en vue de la
répartition et l?occupation de l?espace dans l?agglomération
Dakaroise et particulièrement celle de Rufisque.
Ainsi, les supports de données recherchées sont
multiples : livres, rapports, mémoires, thèses et cartes.
5.3. Identification de la population cible
Le choix des villages est lié à leur
proximité à la centrale électrique et du nombre
d?individus exposés qui sont des critères pertinents pour
créer des strates homogènes et de plus un rayon de 1800m a
été alors choisi pour une délimitation de la zone
d?étude. Or, la pertinence des critères pour créer des
strates ici les villages nécessite une connaissance soit intuitive, soit
venant d?études réalisées antérieurement. En
partant sur ce principe, ce rayon de 1800m correspond à la distance
d?effet aux brûlures significatives qui est obtenu dans un
scénario d?accident lié au risque incendie.
Et pour faire le calcul, on a utilisé des
formules23 techniquement et scientifiquement admises par les
communautés européennes. A l?intérieur de ce
périmètre il n?y a qu?approximativement quatre villages parmi les
33 que compte la communauté rurale de Sangalkam. Il convient de rappeler
que le quartier de Darou Rahman faisant parti des strates est un
élément de la ville de Rufisque. Il a été choisi
parce que c?est l?unique quartier qui présente des
spécificités c'est-à-dire une partie des chefs de
ménages a leur concession se trouvant être à moins de 500m
des limites de la centrale électrique et l?unique où on arrive
à distinguer deux types de vulnérabilités
stratégiques et structurelles : la présence
d?établissement recevant du public (écoles
élémentaire de
22 Recensement administratif 2009 de la
communauté rurale de Sangalkam
23 Formule réglementaire: arrêté
du 09/11/1989 du code français fixant les distances d'isolement aux
effets létaux et irréversibles
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Darou Rahman), une voix de communication (tracé de
l?autoroute à péage Dakar-Thiès) et de nombreuses
habitations en construction.
Nous avons choisi une méthode non probabiliste en
faisant une répartition proportionnelle. En effet, le choix de cette
méthode s?explique par l?indisponibilité d?une base de sondage
mais également pour que la probabilité de sélection des
ménages dans les strates soit égale. Plus le nombre de
ménages est important dans un village choisi, plus sa
représentativité dans l?échantillon n?est importante.
Ainsi, le choix d?un échantillon de 120 ménages
s?explique entre autre par deux (2) critères : Cout-Temps. En effet,
pour faire à bien une enquête à l?échelle
ménage surtout quand le nombre d?enquêtés est important et
en plus de cela l?existence d?un écart consistant entre les villages.
Alors, il s?avère opportun dés lors de mobiliser tout un arsenal
de ressources financières. Ces dernières assureront d?une part la
reproduction des questionnaires en autant d?exemplaires mais aussi des guides
d?entretien qui seront respectivement adressés aux ménages,
à la DEEC, à la DPC, à la DUA et au Préfet du
Département de Rufisque.
Il y a également les coûts de transport pour les
déplacements au sein des villages se trouvant être
dispersés dans les quatre directions. Compte tenu du calendrier de
travail pour l?élaboration de notre mémoire de fin
d?étude, il était retenu une durée de 10 jours pour
enquêter les 120 chefs ménages des quatre villages qui sont :
kounoune, kounoune Ngalap, Keur Daouda Sarr et Darou Rahman. Ce faisant, on se
retrouverait en moyenne 12ménages/jour
Cependant, nous allons emprunter la méthode des
itinéraires c'est-à-dire choisir d?abord les quatre(4) directions
que sont (Nord, Sud, Est et Quest) dont les noms sont inscrits dans des bouts
de papiers. Pour mettre en oeuvre cette méthode, il suffit de se
positionner au centre du village choisi puis on fait le tirage au hasard sans
remise d?une direction ensuite, on se dirige vers cette direction et on prend
la première concession en interrogeant tous les chefs de
ménages.
Il existe toute même des contraintes pour une application
effective de cette méthode car c?est une zone qui n?est pas totalement
lotie.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Pour une bonne compréhension de la méthode,
essayons de l?illustrer par l?exemple du village de kounoune où nous
devons enquêter 60 ménages.
En principe, suite à une répartition
équitable en vue d?avoir une
hétérogénéité des réponses mais
permettre aux autres de s?exprimer par rapport au sujet, on aura 15
ménages par direction. Si après le tirage on fait sortir la
direction Nord.
La première étape, on se dirige alors vers cette
dernière puis on entre dans la première concession et on
interroge s?il y en a deux chefs de ménages.
La deuxième étape, on fait à chaque fois 10m
pour prendre une nouvelle concession où on procède de la
méme manière jusqu?à ce que l?on interroge les 15chefs de
ménages
Enfin la troisième étape, on retourne au point de
départ afin de procéder à un nouveau tirage pour obtenir
la deuxième direction
Tableau 4 : Echantillonnage des
populations ciblées selon les villages
Villages
|
Nombre de
ménages
|
Pourcentage des
ménages dans la population totale
|
Echantillon
|
Pourcentage
|
Taille de
l?échantillon
|
Kounoune
|
272
|
42%
|
42%
|
50
|
Kounoune Ngalap
|
61
|
10%
|
10%
|
12
|
Keur Daouda
Sarr
|
111
|
17%
|
17%
|
20
|
Darou Rahman
|
209
|
31%
|
31%
|
38
|
Total
|
653
|
100%
|
100%
|
120
|
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA ,2010
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
5.4. Choix et l'élaboration des outils de
collecte
Dans le cadre de notre mémoire, nous avons
utilisé le questionnaire et le guide d?entretien pour collecter le
maximum d?information sur le terrain qui pourront servir à
l?approfondissement d?autres pistes de recherche.
5.4.1. Le questionnaire
Le questionnaire a été administré aux
ménages. Il a été élaboré de telle sorte
qu?apparaissent les rapports de dépendance qu?entretiennent les
différents acteurs. Il est composé de 52 questions
réparties en trois items :
1. Identification
2. Perception sur l?installation
3. Rapport centrale électrique et habitation
5.4.2. Le guide d'entretien
La technique consiste à organiser des entretiens avec
des personnes susceptibles de fournir des informations importantes. Elles ont
été choisies du fait de leur grande connaissance du sujet. Ainsi,
quatre guides ont élaborés pour mieux approcher les cibles.
Tableau 5 : Répartition des outils
de collecte selon les cibles
Outils de collectes
|
Cibles
|
Nombre
|
Questionnaire
|
Chefs de
ménage à :
|
kounoune
|
50
|
Kounoune Ngalap
|
12
|
Keur Daouda Sarr
|
20
|
Darou Rahman
|
38
|
Personnel de la centrale
|
01
|
Guide d'entretien
|
DEEC
DPC
DUA
PREFECTURE
|
01 01 01 01
|
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Source : Enquête mémoire Alassane
Barro, ENEA ,2010
5.5. Le pré-test
Après la conception de chaque questionnaire en
général, un test est alors fait permettant de valider sur un
nombre restreint de personnes, les choix effectués dans le cadre de
l?étude.
Ce test a une importance capitale dans la mesure où, il
montre des imperfections (erreurs et oublis) sur la forme et le fond des
contenus du questionnaire. Il permet également de supprimer les
questions qui ne répondent pas directement à l?objectif
visé.
Ainsi, dans cette présente étude nous avons pris
l?occasion de tester le questionnaire sur cinq(5) chefs de ménages. Et
au retour, nous nous sommes rendu compte qu?il y avait des imprécisions
dans certaines questions d?une part et l?inutilité d?autres.
5.6. Traitement des données
Les données collectées sont d?ordres qualitatifs
et quantitatifs. Il est cependant question de les traiter, de les analyser, de
faire leur synthèse et leur interprétation. Une fois ce travail
terminé, on a fait des tableaux tri à plat et de croisement afin
de mieux montrer leur dépendance et de faire des analyses statistiques
par l?utilisation des logiciels tels que le SPHINX, le SPSS. Ces derniers ont
permis également de faire des histogrammes, courbes et diagrammes. Quant
aux données qualitatives, elles seront soumises à une analyse
systématique.
5.7. Difficultés rencontrées et limites de
l'étude
Comme tout travail de recherche, cette présente
étude a connu certaines difficultés.
D?abord, on était confronté à des
problèmes relatifs à la documentation. En effet, la recherche
dans les bibliothèques a fait état d?insuffisances notoires
d?écrits ayant trait à la gestion du risque industriel.
Ensuite, pendant la phase de collectes où certaines
informations n?ont pas été recueillies à temps faute
d?indisponibilité des agents concernés mais aussi de leur
réticence étant entendus que l?étude du risque dans les
industries sénégalaises est trop complexe pourvu que bon nombre
d?industriels ne respectent pas les conventions mises sur place. Egalement, il
avait fallu tout une démarche pour accéder à la centrale
électrique Il s?y ajoute l?indisponibilité des autorités
de la préfecture dont le Préfet, de la communauté
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
rurale dont le PCR, de la municipalité dont le Maire de
la ville de Rufisque. Ainsi, le chef du service départemental
d?urbanisme très préoccupé par les problèmes de
recasement des populations victimes d?inondation dans la banlieue ne nous a pas
accordé un moment suffisant d?échanges pour être
imprégner de l?évolution des habitations dans la zone. Cela a eu
des effets dans la rédaction du mémoire.
Cette présente étude repose essentiellement et
uniquement sur la centrale électrique de kounoune qui se trouve
être dans la CR de Sangalkam et ne traite que les questions relatives au
risque industriel.
5.8. Les principaux acteurs concernés à la
gestion du risque industriel
On avait toujours cru que la gestion du risque industriel
devait être assurée par le pouvoir central c'est-à-dire
l?Etat. Contrairement à ce que l?on constate aujourd?hui
oüles acteurs tels que les autorités et les entreprises
privées participent véritablement à la
gouvernance des risques. Cette dernière a en effet
connu des avancées significatives telles que l?adoption de nouvelle
politique visant la réduction de la vulnérabilité mais
aussi l?implication effective de plusieurs autres acteurs.
Et parmi ces acteurs, on peut retenir au niveau
institutionnel, l?Etat avec ses représentants nommés par les
pouvoirs publics (Gouverneur dans les régions, Préfet dans les
départements et les sous-préfets dans les arrondissements), les
collectivités locales (communes et communautés rurales), il y a
également les populations, les chercheurs, les médecins etc.
a) I'[tat
Il est l?organe central et la gestion du risque lui incombe en
premier lieu. Compte tenu de la gravité des conséquences
potentielles d?un accident industriel, l?intervention des pouvoirs publics se
justifie pour deux raisons essentielles :
D?une part, les individus minorent dans leur comportement la
probabilité de tels évènements.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
D?autre part si le phénomène et ses
conséquences dépassent les capacités des individus
à y faire face, il n?est pas anormal que la prévention de ces
phénomènes, ou son contrôle, relève au moins en
partie des autorités publiques. De sorte que si le renforcement de la
sécurité des installations classées incombe aux
exploitants, la sécurité des populations aux alentours constitue
une mission d?ordre public relevant de la compétence de l?Etat et de la
collectivité
Il exerce son autorité par le biais de ses
représentants dans les régions, dans les départements et
dans les arrondissements mais aussi au niveau des départements
ministériels.
b) Le Minist~re de l'environnement
Il se situe en amont et en aval de la politique
gouvernementale en matière de gestion des risques industriels et a la
charge de protéger et de mettre en valeur l?environnement. Il veille au
respect de la réglementation en vigueur en matière de protection
de l?environnement et des ressources naturelles.
c) Le Minist~re de l'industrie et des mines
Son rôle demeure fondamental et son avis incontournable en
matière d?investissements stratégiques et de choix
technologiques.
d) Le Ministère de l'urbanisme
Par sa politique de planification de l?espace urbain et de
contrôle des normes architecturales de constructions, il a une grande
responsabilité dans la cohabitation entre installations industrielles et
zones d?habitation. Donc, il détient les solutions au problèmes
des risques en gérant au mieux les permis d?occuper et les zones
d?affectation.
e) Le Minist~re de l'intérieur
Il a en charge la protection civile, la sécurité
publique et coordonne le plan ORSEC et donc déclenche les interventions
d?urgence en cas d?accidents, de catastrophes. Donc il est au coeur du
problème de la gestion des risques. En fait, ce sont ses services
(Dieye, 2008)décentralisés qui coordonnent également les
actions d?intervention d?urgence sur
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
l?ensemble du territoire national. La DPC qui est sous son
tutelle, se charge de gérer et de protéger les populations,
d?assister les personnes en quête de protection.
La réglementation qui est en vigueur ne connait pas de
grands changements et elle a été élaborée en 1969.
Elle doit en principe être révisée pour qu?elle soit en
adéquation car les effets que peuvent entrainer les progrès de la
nouvelle technologie risquent d?aller de leurs moyens actuels de lutte
f) Le Minist~re de l'économie et des
finances
Il a la prérogative d?encourager ou de
décourager les technologies génératrices de risques
majeurs. En cela, il contrôle les instruments juridiques et
économiques d?incitation à la création d?entreprises et
à leurs performances
g) Le Ministère de la santé
Il est une structure gouvernementale chargée de la
politique sanitaire de l?Etat. Quelque soit les conséquences des
accidents ou catastrophes industrielles, l?intervention du Ministère
dans l?identification préalable des types possibles d?atteintes
générées par tel ou tel risque est très
souhaitée pour la mise en place d?un plan de secours, d?urgence.
h) Le Ministère de la communication
Par le biais des télévisions, des radios et des
presses écrites, il a une fonction essentielle dans l?information et la
sensibilisation des populations aux risques industriels. Ce Ministère
est au centre des solutions des problèmes de gestion des risques.
Tous ces départements ministériels et leurs
démembrements sont complétés dans leurs actions par les
collectivités locales.
Ici ce sont la commune de Rufisque et la communauté
rurale de Sangalkam qui nous intéressent à propos de la gestion
des risques industriels. La première vient en troisième position
dans la concentration d?industries à risque. Ce qui la classe au sein
des communes à problème.
Il ya également au niveau du secteur privé
formel, les industries constituant la source même des risques du fait
de la qualité de leurs technologies utilisées ou de la nature
de
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
leurs activités. En cela s?ajoute le non respect des
normes et règles en vigueur en matière de sécurité
des installations et de pollutions.
CHAPITRE VI : CADRE DE L'ETUDE 6.1. Présentation
de la CR de Sangalkam
6.1.1. Situation de la CR
La communauté rurale de Sangalkam est localisée
dans l?arrondissement du même nom situé dans le Département
de Rufisque, région de Dakar (cf. carte1). Elle est
limitée géographiquement :
v A l'Est par les communes de
Sébikhotane et de Pout dans la région de Thiès,
v A l'Ouest par la commune de Keur Massar,
v Au Nord par l?océan atlantique et la
communauté rurale de Diander,
v Au Sud par les communes de Bargny, Rufisque
et Diamnadio
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Carte 1 : Carte de la communauté
rurale de Sangalkam
Source : CSE, 2010
Elle est devenue collectivité locale en 1985, le
territoire communautaire de Sangalkam regroupe 33 villages qui
s?étendent sur une superficie de 195 km2. Le zonage de la Cr
donne trois (3) zones dont Sangalkam, Niague et Bambilor. La première
est celle qui regroupe les villages faisant notre objet d?étude.
6.1.2. Evolution de la population de la CR
Elle est marquée au cours de ces vingt (20)
dernières années par une croissance moyenne de 9,99%/an. C?est
ainsi qu?entre 1976 et 2010, la population de Sangalkam est passée de
16000 à 84768 habitants (graphique1). Cette évolution de la
population sur cette période peut s?expliquer par des causes
différentes :
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
D?abord, il y a une forte tendance d?urbanisation de la
localité, ensuite une forte croissance de la population et enfin un flux
migratoire trop important.
D?ici 2014, cette tendance risque d?aboutir à un
doublement de la population c'est-à-dire les 84768 atteindront le gap
des 121000 habitants (PLD Sangalkam). Ceci risque d?avoir comme corollaire
l?occupation pressante des espaces existants aux abords de la centrale
électrique
Ainsi, les tailles des villages dont kounoune, kounoune
Ngalap, Keur Daouda Sarr choisis dans cette présente étude sont
respectivement de 3811, 510, 1045 et celle de Darou Rahman, un quartier de la
ville de Rufisque est comprise entre 1500 et 2000 habitants.
Cependant, la densité de population dans cette zone est
de 434,4 hbts/km2 qui est sept (7) fois plus élevée
que la moyenne au Sénégal qui est de 61,1hbts/km2.
Cette situation, si elle n?est pas contrôlée entrainera une
occupation pressante de l?espace disponible bouleversant ainsi les normes
urbanistiques en vigueur. En effet, le PUD prévoit des zones
d?habitation, agricoles, des réserves etc.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
GRAPHIQUE 1: Evolution de la population
de 1976 à 2010
90000
80000
40000
70000
60000
50000
30000
20000
10000
0
1976 1988 1999 2004 2010
16000
1 2 3 4 5
24000
34183
60768
84768
Source : Enquête
mémoire Alassane Barro, ENEA, 2010
Avec ses 84768 habitants, la communauté rurale de
Sangalkam dispose d?une population majoritairement jeune. En effet, 48% de la
population ont moins de 15 ans. Cette classe d?age combinée à
celle comprise entre 15 et 35 ans dégage une proportion très
forte estimée à 73,18%.
Quant à la structure par sexe, la population
féminine est dominante avec un rapport de masculinité de 0,89
(soit 100 femmes pour 89 hommes). En d?autres termes la gente féminine
représente prés 56,58% des habitants. Toutefois, une
disparité sur le ratio homme / femme est notée selon les tranches
d?age.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
La distance entre ces villages les plus proches et la centrale
électrique : Tableau 6 : Distance entre les
villages cibles et la centrale électrique
Villages
|
Ecart en Km
|
Centrale électrique
|
Kounoune
|
1.5
|
Kounoune Ngalap
|
1.6
|
Keur Daouda Sarr
|
1
|
Darou Rahman
|
450-500m
|
Source : Enquête
mémoire Alassane Barro, ENEA, 2010 6.1.3. Milieu physique
a) Le relief
Le relief de la communauté rurale est relativement
homogène. Cependant, on remarque dans la zone maritime des dunes
longitudinales pouvant atteindre des hauteurs moyennes de 15 à 25 m
b) Le climat
Située entre les isohyètes 300 et 600 mm, la
communauté rurale de Sangalkam a un climat sub canarien doux qui est
caractérisé par l?alternance de deux saisons peu
contrastées.
c) Les vents
Les vents forts dans cette zone soufflent du Nord vers le Sud.
Il joue un rôle majeur dans la formation et le développement des
incendies. Il agit en favorisant le renouvellement de l?oxygène. Or,
nous savons que les gaz ne s?enflamment qu?en présence d?un comburant
comme l?oxygène. Par conséquent, si le vent souffle, le foyer est
davantage alimenté, activant ainsi la combustion.
Le vent, en fournissant une réserve d?oxygène et
donc en attisant la réaction de combustion, favorise la progression d?un
feu.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Ces caractéristiques ont une influence significative et
font parties des éléments qui peuvent aggraver le niveau de
propagation du risque quelque soit sa nature.
6.1.4. La communication
a) Le téléphone
Dans la communauté rurale, on note un taux de desserte
qui effleure les 50%. Le territoire est bien couvert par le réseau
satellitaire soit 1441 lignes téléphoniques sur 33villages.
b) La radio
La communication radio est fortement appréciée
dans la localité. Les différents émetteurs radiophoniques
ont fini de couvrir toute l?étendue du territoire communautaire. Ainsi,
le canal radiophonique est une réponse adéquate à
l?éloignement des villages. C?est ainsi que les populations qui
disposent au moins d?une radio par ménage, ont affirmé que la
radio communautaire facilite l?annonce des avis et informations.
Ce réseau communicationnel joue un rôle
très important dans la diffusion des messages et permet aux populations
de suivre de prés l?actualité de la zone en
générale et de la centrale en particulier.
6.1.5. Le réseau électrique
Bien qu?il y ait la centrale électrique, seuls 17 villages
sont électrifiés sur 33 que compte la communauté rurale.
L?éclairage public fait défaut.
6.1.6. Les équipements
Dans notre zone étude, on note 07 écoles, 01 case
de santé, 81 boutiques, 01 marché et une garderie d?enfants. Ces
équipements sont des lieux de fréquentation de beaucoup de
Source : Google
Earth
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
personnes. Seuls les marchés et la garderie sont dans les
périmètres sécuritaires. Tout de même cette zone
connait un déficit en équipements.
6.2. Présentation de la centrale
électrique
6.2.1. Situation géographique
Photo1 : Carte de localisation de la
centrale électrique de Kounoune
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
6.2.2. La caractérisation de la centrale
électrique et acquisition de terrain
S?étalant sur une superficie de 3ha, la centrale
électrique est implantée sur le village de Kounoune dans la
communauté rurale de Sangalkam, à 23 km à l?Est de Dakar.
Elle est accessible par la voie latéritique qui mène à
Keur Massar. SENELEC24 a préféré le site de
kounoune à Tobène (renvoyé pour ultérieurement) du
fait de la proximité des sources d?approvisionnement en fioul et des
lignes de transport d?électricité déjà existantes.
La parcelle appartenait au domaine public et faisait partie d?un terrain plus
vaste de 14ha, avant qu?elle ne soit immatriculée au nom de la SENELEC.
Ainsi, la puissance de sortie de la centrale est de 67,5Mw et fonctionne
à partir du fuel lourd pendant les opérations habituelles et au
diesel pour des opérations de démarrage et d?arrêt de
cycle. Son effectif est composé de 49 employés permanents, 20 et
40 agents temporaires qui sont sélectionnés en fonction des
opérations de maintenance qui sont organisées.
GRAPHIQUE 2: Répartition du
personnel de la centrale électrique de kounoune
45
40
50
35
30
25
20
15
10
5
0
permanents temporaires
49
30
Source : Enquête
mémoire Alassane Barro, ENEA, 2010
24 Société anonyme créée en 1984 pour
la production, du transport, de la distribution et de la vente de
l'énergie électrique
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
6.2.3. Description de la centrale
électrique
La centrale électrique comporte des équipements
répartis en 5 zones (voir plan) :
· Zone des aérorefrigérant
· Zone des échappements
· Bâtiment central, administratif et un poste de
garde
· Local de protection incendie
· Zone d?évaporation naturelle
La centrale contribuera au ?renforcement de la
capacité de production du système électrique et permettra
d?améliorer de façon notable la qualité du service de
l?électricité. Elle va également contribuer à
combler le déficit en infrastructures modernes et performantes dans le
domaine de l?énergie électrique au Sénégal.
Elle fait partie des installations de classe I car pouvant
entrainer de graves dangers et inconvénients s?agissant de la
santé, de la sécurité, de la salubrité publique, la
nature et l?environnement en général. La centrale
électrique est alors soumise au régime de l?autorisation.
6.2.4. Fonctionnement de la centrale
électrique
Le fuel lourd venant de la SENELEC du Cap des biches via un
pipeline est stocké dans les 2 cuves de 3000m3 faisant au
total 6000 m3 de capacité de stockage à travers le
module de dépotage composé de 2 pompes dont chacune est
équipée de filtres. Il ya des cuves qui contiennent du gazole de
100 m3 chacune. Parmi les normes sénégalaises
limitatives de la pollution atmosphérique, il y a la teneur en soufre
qui ne doit pas dépasser 2% et relevé des analyses des
combustibles sur site. C?est donc une mesure préventive importante de
préservation de la qualité de l?air.
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
Tableau 7 : Base de données
spécifiques des produits stockés
Produits
|
Quantité stockées
|
Types de stockage
|
Points clairs
|
Rétention
|
Nature du conte
nant
|
R1
R2
|
3000 m3 3000 m3
|
Aériens
|
Enterré
|
|
Diam ètre
|
Epais- seur
|
Haut
|
Volu me
|
Acier noir
|
Oui
|
|
20m
|
5mm
|
10.94
|
|
2 Cuves de Diésel
|
100 m3 chacune
|
|
Oui
|
L 59m
|
l 30m
|
|
Source : Enquête
mémoire Alassane Barro, ENEA, 2010
Le fuel lourd puisé dans les réservoirs est d?abord
traité à partir des séparateurs oüensuite
le buffer serait rempli. Il existe une pompe de transfert qui remplit les
deux
cuves de service qui à leur tour vont alimenter les neufs
(9) groupes électrogènes. Et chaque groupe a un module de
combustible (1ére étape)
La 2nde étape fait montrer que c?est de
l?air comprimé qui est utilisé au démarrage. Ainsi, quand
le diésel tourne, il entraine l?alternateur qui, couplé au
réseau donne la production d?électricité.
A la sortie de la turbine, la vapeur est à nouveau
transformée en eau grâce à un condensateur
Le circuit combustible se subdivise en 3 grands circuits selon la
nature des fluides véhiculés et leur emploi :
-Circuit de carburant diesel appelé « circuit DO
» -Circuit de fuel lourd appelé « circuit HFO » -Circuit
commun HFO/DO
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
TROISIEME PARTIE
ANALYSE ET INTERPRETATION
DES RESULTATS
L'urbanisation non maitrisée et le risque industriel :
Cas de la centrale électrique de Kounoune
TROISIEME PARTIE : ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
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