
Institut Universitaire de
Formation Université de Bourgogne
des Maîtres
Site de Nevers
2ème année de formation des professeurs des
écoles
CONSTRUCTION DU CADRE ÉDUCATIF
et
MISE EN AUTONOMIE DES ÉLÈVES
Formatrice référente : Valérie
AUGENDRE
Emmanuel FOUCHEROT Année 2009 - 2010
Classes de Petite section de l'école maternelle
de Marzy,
Petite, moyenne et grande section de l'école de
Chevenon,
Grande section de l'école Blaise Pascal de
Nevers

SOMMAIRE
CONSTRUCTION DU CADRE EDUCATIF
ET
MISE EN
AUTONOMIE DES ELEVES
I. UN CADRE EDUCATIF AU SERVICE DE LA SOCIALISATION
p. 3
1. Instaurer des règles de vie p.
3
Des dispositifs incontournables... p. 3
... à nuancer selon les âges p. 4
La crédibilité incombant aux adultes p.
6
2. Prendre en compte le rythme de l'élève
p. 7
3. Structurer les élèves dans le temps et
l'espace par les rituels : analyse de
pratique
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p. 10
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Dans les pas des titulaires, un compromis confortable mais peu
satisfaisant
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p. 10
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Tentatives d'amélioration et pistes de réflexion
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p. 11
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II. DE L'AUTORITE A L'AUTONOMIE : LES
ATELIERS
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p. 13
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1. Premiers pas vers une autonomie affective et
pratique
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p. 13
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2. L'importance de la consigne et du retour sur le
travail effectué
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p. 14
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3. Les règles des ateliers autonomes
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p. 15
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4. Les ateliers autonomes en petite section : analyse de
pratique
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p. 16
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Une rentrée à tâtons
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p. 16
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Un casse-tête rotatif
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p. 18
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Un dispositif qui fait son chemin
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p. 19
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Introduction
INTRODUCTION
Au cours de ma deuxième année de formation à
l'IUFM de Nevers en tant que professeur des écoles stagiaire, j'ai eu
l'opportunité d'exercer ma pratique dans trois classes de maternelle
:
- en stage filé, à l'école maternelle de
Marzy dans une classe de petite section comptant 29
élèves,
- en stage groupé, à l'école de Chevenon
dans une classe de toute-petite, petite, moyenne et grande sections de 22
élèves,
- en stage de pratique accompagnée, à
l'école Blaise Pascal de Nevers dans une classe de grande section d'une
vingtaine d'élèves.
Sur ces trois terrains de stage, à travailler avec un
groupe d'élèves, voire de jeunes enfants confrontés pour
la première fois à la vie en communauté, j'ai pu arriver
rapidement à une première interrogation quant à la
cohabitation des apprentissages et de la discipline à l'école.
J'avais quelques représentations initiales quant à la
manière de gérer une classe au quotidien : instaurer un climat de
confiance et de respect, faire preuve d'autorité et non d'autoritarisme,
faire accéder les élèves à l'autonomie en leur
donnant des droits et des devoirs.
Mes principes ont été remis en question par le
fait que j'avais à faire à des élèves de
maternelle. En effet, en début d'année, l'élève de
petite section a encore tendance à agir en enfant individualiste, il
peine à respecter les règles de vie commune et les principes de
vie collective. Par conséquent, l'essentiel de la tâche d'un
enseignant consiste à construire un cadre éducatif faisant en
sorte qu'un enfant devienne un élève. Or, devenir
élève pour un enfant, c'est réaliser qu'il y a un temps
pour tout, qu'il n'est plus seul et qu'il doit se soumettre à certaines
contraintes, dont celles de la classe et de l'enseignant, pour jouir de
certaines libertés.
Même si l'autorité se révèle
être un outil indispensable à la gestion d'une classe et à
la transmission de connaissances, elle doit s'employer dans un esprit de
constructivisme, afin de ne pas sombrer dans l'autoritarisme qui se base, lui,
sur un rapport de force. Par conséquent, pour pouvoir mettre en place
des apprentissages dans une atmosphère favorable, il m'a semblé
impératif d'approfondir mes connaissances sur la gestion de classe, sur
les méthodes pour socialiser des élèves de maternelle et
surtout sur la pratique de l'autorité, en articulant le tout autour
d'une problématique :
Quel cadre éducatif établir dans une classe de
maternelle pour la faire accéder à l'autonomie ?
En accord avec mon équipe de suivi, j'ai choisi
d'approfondir ma réflexion sur ce thème, s'inscrivant de plein
pied dans le référentiel de compétences publié par
l'IUFM de Bourgogne au Champ 3 : « Conduire la classe et réguler
les apprentissages ». Je pointerai ici plus particulièrement du
doigt le premier point de ce champ, relatif à « l'instauration d'un
climat de travail et de confiance propice aux apprentissages », en
étayant mes propos d'exemples issus de ma pratique concernant les
rituels, les règles de vie et la mise en place d'ateliers en
autonomie.
I. UN CADRE EDUCATIF AU SERVICE DE LA SOCIALISATION

I. UN CADRE EDUCATIF AU SERVICE DE LA
SOCIALISATION
La construction du cadre éducatif par le maître,
c'est avant tout ce qui va permettre de maintenir l'ordre nécessaire au
bon déroulement de l'enseignement. Pour cela, il doit instaurer des
règles de vie au sein de sa classe, adopter une attitude
particulière et prendre certaines mesures qui serviront de
repères et de référence aux enfants.
1. Instaurer des règles de vie
Des dispositifs incontournables...
Que ce soit en stage filé ou groupé, je n'ai pas
eu l'occasion de participer à l'élaboration de ces règles
de vie, les titulaires s'en étant toujours chargé en amont.
Néanmoins, je reste persuadé de l'importance de fixer un tel
dispositif, et ce dès le début d'année, pour plusieurs
raisons.
Ce système, en fixant à la fois les droits et
devoirs de l'élève et du maître, met en évidence le
fait que tous deux sont soumis à un contrat. Même si le
maître n'obéit pas tout à fait aux mêmes
règles que les enfants, il ne peut pas faire n'importe quoi. De plus, ce
dispositif de règles de vie permet de rendre les enfants «
décideurs » s'ils ont participé à
l'élaboration de celles-ci . Il contribue au développement de
leur socialisation, et à plus long terme de leur citoyenneté, en
les encourageant à assumer leurs choix collectifs. C'est un
système qui responsabilise les élèves. Par ailleurs, ce
système n'implique plus de sanctions arbitraires, mais renvoie les
élèves au règlement qu'ils ont eux-même
élaboré. Ainsi, les enfants prennent davantage conscience de
l'erreur qu'ils ont commise et la sanction prend tout son sens.
Il semble donc pertinent d'expliquer aux élèves
que l'on élabore ces règles de vie pour pouvoir organiser les
libertés individuelles, dans un cadre de respect mutuel et de
solidarité, mais également afin de se donner les outils pour
vivre et travailler ensemble à l'école. Il est également
important de formuler ces règles sous la forme de droits et
d'engagements personnels à se soumettre à des règles
plutôt que d'interdits, sauf dans le cas d'actes de violence. Par
exemple, l'enseignant pourra introduire ce fonctionnement avec le postulat
suivant : « Pour vivre ensemble en nous respectant, nous allons lever la
main pour prendre la parole, écouter un camarade lorsqu'il parle, ne pas
nous déplacer dans la classe lorsque nous n'y sommes pas autorisé
».
Il semble toutefois délicat de vouloir assigner une
sanction par infraction à la règle. Ce système pourrait
à court terme induire la hiérarchisation des fautes commises et
faire apparaître certaines comme moins graves que d'autres aux yeux des
élèves. Peut-être faudrait-il plus simplement distinguer
les comportements d'incivilité et ceux qui relèvent d'actes de
violence.
D'où la nécessité pour le maître
d'expliquer aux élèves le pourquoi de ces règles de vie.
Il doit, pour ce faire, prendre en compte les idées des enfants, les
accepter ou non et donner les raisons de son choix. Ainsi, les
élèves pourront mieux intérioriser la
nécessité d'un tel règlement, en éprouver la
justesse et donc petit à petit se l'approprier.
... à nuancer selon les âges
Lors de mon stage filé en petite section, j'ai pu
constater la présence d'un tel règlement, à savoir une
règle surmontée de son illustration : « quand je veux
prendre la parole, je lève le doigt », « pour me
déplacer dans la classe, je ne cours pas », etc. Celui-ci m'a
cependant semblé inutile, ou du moins pas assez impactant. En effet,
bien qu'il fût affiché au-dessus du tableau de la classe et les
règles illustrées, les élèves ne s'y
référaient jamais de leur propre chef. Sans l'insistance de
l'enseignant sur cet affichage, le plus souvent suite à l'infraction
d'une des règles, les élèves ne semblaient pas donner de
sens à ce qui était écrit.
On peut donc s'interroger sur la pertinence d'un tel affichage
en classe de petite section, où les élèves ne sont pas
encore physiologiquement aptes à se reporter à ce type de
document par euxmêmes. J'ai pu vérifier cependant que les
règles étaient assimilées par le plus grand nombre, mais
de manière orale. Un nouveau bémol cependant sur ce point
langagier, où j'ai personnellement ressenti que les élèves
de cet âge savent emmagasiner et répéter des consignes, le
plus souvent pour faire plaisir au maître mais sans toujours mettre du
sens derrière leur propos.
Lors de mon stage de pratique accompagnée dans une
classe de moyenne et grande section, j'ai pu observer un système de
réglementation similaire. Cette classe était assez remuante et
l'enseignant avait mis en place un dispositif qui permettait, chaque jour,
d'attribuer une évaluation de leur comportement aux élèves
en fonction du respect ou non des règles de vie.
Le professeur avait commencé par élaborer avec
sa classe le règlement que j'ai évoqué plus haut. Ensuite,
il avait mis en place un système de « bouches » : lorsque
l'élève recevait une « bouche qui rit », cela
signifiait qu'il avait su respecter les règles au cours de la
journée.
Lorsque le maître lui attribuait une « bouche
droite » cela voulait dire qu'il avait enfreint certaines règles et
qu'il avait perturbé les apprentissages. Enfin, une « bouche qui
pleure » signifiait que l'élève avait transgressé des
règles importantes, voire qu'il avait eu un comportement violent envers
ses camarades.
L'enseignant s'appuyait sur ce système de points pour
attribuer des droits aux élèves : une « bouche qui rit
» offrait à son détenteur la possibilité de tenir le
rôle de « facteur » dans l'école, c'est-à-dire
qu'il pouvait aller et venir, une fois son travail terminé, entre sa
classe et la classe voisine pour accéder aux ordinateurs. Il
était également en charge d'aller s'enquérir de la
composition de la collation auprès de l'ATSEM et de revenir l'annoncer
à ses camarades, ou encore qu'il pouvait aller aux toilettes sans
être accompagné. La « bouche droite » quant à
elle n'était pas punitive mais restrictive, imposant par exemple
à son malheureux possesseur l'obligation de demander à être
accompagné par une « bouche droite » aux toilettes.
Ce dispositif semble pertinent dans la mesure où, dans
une classe, on ne remarque souvent que les élèves perturbateurs.
On ne parle que d'eux et cela contribue finalement à leur donner de
l'importance. Ici, ce système permet de récompenser aussi les
élèves qui respectent les règles et que l'on ne valorise
peut-être pas assez. Si cette méthode semble bien pensée,
il importe néanmoins d'en faire ressortir une limite, notamment
concernant les élèves les plus difficiles qui, au bout d'un
certain temps, ne se laissent plus du tout impressionner par une « bouche
qui pleure » ni même par les remontrances de l'enseignant.
C'est pourquoi ce dispositif est complété chaque
fin de semaine par une « réunion des bouches ». Les
élèves sont réunis au coin regroupement et font, sous le
guidage de l'adulte, un point sur les évènements de la semaine et
sur les comportements qu'ils ont adopté durant ce laps de temps. C'est
l'occasion, notamment pour les « bouches droites » et les «
bouches qui pleurent », de se racheter une conduite. Ces derniers, au
moment de leur tour de parole, sont invités à effectuer un
travail introspectif et à décider s'ils sont prêts ou non
à s'engager à nouveau à respecter les règles de la
classe. Si l'élève concerné annonce à la classe
qu'il s'estime suffisamment responsable, la décision de lui accorder une
« bouche qui rit » est soumise à l'approbation ou non de ses
camarades.
Ce mode de fonctionnement me semble particulièrement
pertinent dans le sens où le maître a ici un
rôle de
régulation et d'application de l'exécutif sur la décision
finale de la bouche à accorder, mais
que les
délibérations sont menées entre élèves. Cet
acte démocratique, où chacun est libre de
présenter ses arguments, est porteur de sens pour ces
derniers puisqu'ici il n'est plus question d'être soumis à
l'autorité d'un adulte mais bel et bien au regard de ses pairs. Ce
dispositif fonctionne en classe de grande section et j'en arrive à
croire aujourd'hui qu'un fonctionnement équivalent, sous une forme
simplifiée, pourrait également porter ses fruits en petite
section à la condition pour le professeur d'être le plus tôt
possible crédible auprès de ses élèves.
La crédibilité incombant aux
adultes
Le maître de par son statut ne peut pas être
soumis aux mêmes lois que les élèves. Contrairement
à eux, il a le droit de se déplacer dans la classe et de parler
quand bon lui semble. Cependant certaines règles s'appliquent à
la fois aux élèves, au maître et par prolongement direct
à l'équipe éducative. En effet, si l'enseignant
n'obéit pas à ces lois communes, celles-ci n'auront plus aucune
valeur pour les élèves qui finiront par ne plus les prendre en
considération. De plus, cette attitude du maître entraînera
un sentiment d'injustice chez les élèves.
Pour illustrer cette idée, je vais m'appuyer sur une
remarque que m'ont faite les élèves de petite et moyenne sections
au cours de mon stage groupé. Un matin au coin regroupement, à
l'issue d'une activité mouvementée de graphisme, ils se sont
plaints de l'ATSEM qui les avait encadrée. Cette dernière leur
avait reproché de faire trop de bruit et leur avait donc imposé
le silence. Ce qui dérangeait les élèves, c'est que cette
ATSEM avait fait exactement ce qu'elle leur avait interdit de faire. Elle avait
discuté pendant tout le temps d'endormissement de la sieste de
l'après-midi avec une collègue de la classe voisine. A la fin de
la journée, j'ai donc pris un moment avec ces dernières pour
évoquer ce point, non dans l'intention de les brimer, mais en me
remettant le premier en question quant à l'attitude que nous adoptons en
présence des élèves.
Cette anecdote permet de montrer à quel point les
enfants sont sensibles à la justice. Ils sont très attentifs au
fait que les adultes en général, et l'enseignant en particulier,
respectent eux aussi certaines règles de la classe. Dans le cas
contraire, ils le discréditent très rapidement et décident
de ne plus se soumettre au contrat. Il ne s'agit pas là de rejeter la
responsabilité sur l'un ou l'autre acteur de l'équipe
éducative, mais bien de rester vigilant quant à l'image que nous
dégageons lors de notre pratique de professionnels. S'il est un
élément auquel j'ai été particulièrement
sensibilisé au cours de cette année de formation, c'est le
caractère humain et collectif du métier de professeur des
écoles particulièrement en maternelle, où s'imposent les
nécessités de collaborer, diriger et travailler en
équipe.
Il me paraît en effet aujourd'hui inconcevable
d'espérer gagner en crédibilité et en efficacité
pédagogique si un travail de fond sur le relationnel entre tous les
acteurs n'est pas entretenu. J'entends par là s'intégrer à
l'équipe pédagogique de l'école et cultiver des liens de
cordialité avec elle, afin de ne pas succomber à la
morosité d'une mauvaise journée de classe, mais de jouir de
l'expérience ou du recul de collègues plus
expérimentés. Je songe ensuite aux personnels de service qui
gravitent autour de l'école, particulièrement aux ATSEM, que
j'envisage dorénavant comme de véritables partenaires au sein de
la classe, aux parents et bien entendu aux élèves.
J'espère garder à l'esprit dans les
années futures que l'école n'est pas un lieu de productivisme,
mais bien une des dernières retraites des valeurs de la
République où chacun est considéré pour ses
qualités morales et humaines. D'où la nécessité de
ne pas soumettre les élèves à des sollicitations
cognitives trop lourdes. Ils subiront bien assez tôt dans leur vie les
impératifs de compétition mortifère liés au monde
des études et du travail.
2. Prendre en compte le rythme de
l'élève
Lors de mon arrivée en petite section, ma surprise a
été grande de constater combien les élèves
présentaient des signes de stress face à la rupture que
l'école représentait, en comparaison du foyer qu'ils quittaient,
mais aussi face à la déferlante de consignes, de règles et
d'activités qui leur arrivait du jour au lendemain. C'est pourquoi j'en
suis arrivé assez tôt à la conclusion que l'enseignant doit
savoir s'adapter aux capacités des élèves de sa classe,
afin notamment que les activités ne soient ni trop simples ni trop
complexes pour eux et qu'ils puissent entrer dans les apprentissages.
Le rapport à l'autre étant en construction
à cet âge, il faut par exemple amener progressivement l'enfant
à prendre conscience de l'autre avant de proposer une activité
par deux. A deux ou trois ans, les enfants sont à un stade de
développement où certaines notions ne sont pas acquises. Ainsi,
pendant une séance d'APS sur la manipulation de balles dans les jeux de
coopération collective, j'ai réalisé que l'organisation
face-à-face par deux est trop difficile à comprendre pour des
élèves de deux ou trois ans. Ils ne restaient pas en face de leur
« binôme » et, lorsqu'ils faisaient rouler la balle, ils
allaient la chercher au lieu d'attendre que ce dernier la leur renvoie. De
plus, étant donné qu'ils n'avaient qu'une balle pour deux, celui
des deux qui ne l'avait pas s'en plaignait en ne comprenant pas pourquoi on lui
prenait « sa » balle.
J'ai donc veillé à favoriser dans les
premières minutes de l'activité un temps de manipulation libre du
matériel qui allait être utilisé par la suite. D'une part
cela permettait aux élèves de se défouler, d'autre part
cela me permettait également de responsabiliser ceux-ci en les
intégrant à la mise en place du matériel. De cette
manière, une partie de leur énergie était canalisée
dans un but commun : se rendre utile en se faisant plaisir. Les meilleurs
moments restent sans doute l'installation des tapis de sol, où cinq
élèves et plus parviennent à déplacer du gros
matériel d'un commun accord, créant ainsi une dynamique de
groupe.
Durant les jeux des « sorciers », où les
élèves touchés doivent s'immobiliser tels des statues, ou
de la « rivière aux crocodiles », où ils doivent
quitter le jeu une fois « croqués » par les crocodiles dans
une zone délimitée, les élèves ont mis du temps
à comprendre le système de l'élimination. Quand l'un d'eux
se trouvait pris, il avait pour consigne de sortir temporairement du jeu et
s'asseoir sur un banc sur le côté, mais soit il ne voulait pas,
soit il revenait dans le jeu par la suite. J'ai compris par la suite que ces
réactions sont normales, car à cet âge, les enfants pensent
qu'on ajoute mais qu'on ne retire jamais : ils comprennent donc assez
difficilement la notion d'élimination. De plus, il est peu concevable
pour eux de cesser de jouer alors que les autres continuent.
En outre, le fait de perdre n'est pas toujours
compréhensible pour de si jeunes élèves : soit ils n'en
comprennent pas le sens, soit ils le voient comme une sorte de punition. Ainsi,
comme pour le travail par deux, il a fallu attendre que l'un ou l'autre en soit
à un stade de développement cognitif plus avancé avant
d'introduire la notion d'élimination.
L'autorité de l'enseignant en maternelle oscille donc
entre un subtil dosage d'autoritarisme et d'affectif. Il doit trouver
l'équilibre entre une attitude trop proche, voire paternaliste, ou
à l'inverse trop distante. Durant ce stage avec de très jeunes
élèves, j'ai éprouvé progressivement du plaisir
à trouver cet équilibre. D'abord réticent à
l'idée de me montrer trop attachant ou attaché, j'ai ensuite
compris que l'enseignant devait veiller à ce que chaque
élève puisse se sentir valorisé, mais qu'il devait
également se montrer attentif aux comportements verbaux et non verbaux,
et être capable d'évaluer ses élèves en les
observant et en leur répondant de manière appropriée. Cet
équilibre me paraît plus délicat à atteindre pour un
homme, au regard de toutes les accusations d'attouchements ou de violences qui
font régulièrement la une des journaux. A mon sens, l'opinion
publique ne permet pas aux hommes d'agir avec la même tendresse et la
même capacité que les enseignantes. Aujourd'hui, les parents, la
police ou les médias ont tendance à tirer la sonnette d'alarme
très rapidement et à monter au créneau pour
protéger les enfants.
Nombreux sont les exemples de professeurs masculins
accusés, à tort ou par vengeance, des années plus tard par
d'anciens élèves. S'il est évident que ceux-ci doivent
être protégés, il n'en demeure pas moins que cette
appréhension persiste et la crainte de voir mon emploi, ma famille, ma
réputation et ma crédibilité démolies en quelques
instants m'incite à cultiver une distance affective avec mes
élèves. Je calque donc dorénavant ma conduite sur les
souvenirs que j'ai de mes propres professeurs d'école, en particuliers
masculins. Si je garde aujourd'hui une image attendrie de ces hommes, c'est
parce qu'ils étaient crédibles. Ils étaient mes
pédagogues, fermes et justes dans leurs comportements et leurs
décisions, mais ils étaient aussi mes complices lors de fugaces
instants où j'étais désemparé affectivement face
à une situation ou lors de temps moins formels. C'est cette perspective
qui m'a attirée dans le professorat et c'est, je l'espère, ce que
mes élèves retiendront de moi avant tout.
En outre, la maturation affective varie d'un
élève à l'autre. Les différences individuelles
doivent être respectées dans le cadre des règles de
l'école, afin que l'enfant y épanouisse ses savoirs-faire. Il en
va autrement des différences affectives. Les expériences
individuelles hors temps scolaire influent largement sur la maturité des
élèves et c'est avec celles-ci que l'enseignant doit apprendre
à composer.
J'ai en effet appris que bien souvent, lorsqu'un
élève de petite section manifeste de l'opposition, cela signifie
qu'il éprouve une peur vis-à-vis d'un élément
nouveau ou perturbateur dans son environnement habituel et non qu'il rejette
l'autorité du professeur. Au moyen de la négation, il trouve un
compromis pour maîtriser cette crainte et montre une première
forme d'indépendance vis-à-vis d'un contenu affectif. Sa
personnalité s'affirme et il donne l'occasion au maître de
l'écouter et de le comprendre.
Depuis mars, je ressens de moins en moins ce stress des
premiers jours. Les élèves semblent s'acclimater à
l'école, en saisir les règles. Je peux leur en demander plus en
termes de concentration, d'investissement dans les activités que je leur
propose. Il serait prétentieux d'affirmer que ces progrès sont de
mon seul fait puisque je bénéficie du travail effectué en
parallèle par la titulaire et de son expérience. Il n'en demeure
pas moins que, si au fil du temps j'ai pris de l'assurance dans ma pratique et
que les élèves se sont adaptés à mon mode de
fonctionnement, la réciproque est vérifiable : c'est parce que
j'ai veillé à m'adapter à leur mode de fonctionnement que
j'ai pu progresser et instaurer des règles de vie dans un climat de
confiance.
3. Structurer les élèves dans le temps et
l'espace par les rituels : analyse de pratique
C'est à ce jour le pan de ma pratique qui me satisfait
le moins, tant dans la manière dont je l'exerce que dans les
remédiations que j'ai pu proposer. Même je si tâche
d'aménager au mieux ces moments nécessaires de transitions entre
les activités, je perçois encore instinctivement que je passe
à côté d'une formule réellement optimale
d'apprentissage.
Dans les pas des titulaires, un compromis confortable
mais peu satisfaisant
Que ce soit durant mon stage filé ou mon stage
groupé, j'ai dû m'inscrire dans les rituels déjà
établis par les titulaires des deux classes, répondant alors
à une commande de leur part. Dans les deux cas, la journée pour
les élèves commençait par aller chercher son
étiquette prénom pour l'afficher sur un panneau, puis à se
répartir dans les divers coins jeux.
Au moment du regroupement, on procédait alors à
un comptage des présents. Dans mon stage groupé, le faible
effectif permettait de demander à un élève de compter tous
les présents. Dans mon stage filé en revanche, cela
n'était pas applicable et il fallait procéder à un appel
systématique, où chaque élève devait se manifester
en répondant « je suis là ! ». Dans ce second cas, si
cet appel avait pour mérite de canaliser l'attention des
élèves en septembre, j'ai pu constater à partir de
février qu'il était devenu obsolète, les
élèves n'étant plus du tout tenus en haleine par le
plaisir d'attendre leur nom. C'est ce point qui a éveillé mon
attention et qui m'a fait prendre conscience que les rituels ne pouvaient pas
se permettre d'être figés à l'année,
particulièrement en petite section où les élèves,
eux, évoluent rapidement.
Arrivait alors le moment du calendrier et de la
météo. Dès le début d'année, et encore
à l'heure actuelle, je n'ai jamais vraiment su comment me
dépêtrer de cette commande de la titulaire. J'ai constaté
en effet que les élèves de petite section n'ont qu'une notion
très vague du temps qui passe. La question de la date s'est donc
toujours révélée être un moment d'euphorie
collective, voire de loterie, où les réponses fusent à
tout va en égrainant tous les jours de la semaine ou quelques mois de
l'année. Il faut alors écrire la date au tableau, puis cocher le
jour sur un calendrier mensuel. Hormis le fait que les élèves ont
compris désormais que je suis le « maître du jeudi » et
qu'ils ne se trompent plus sur le jour, je doute encore du bienfondé de
ce système de repérage dans le temps. Il en va de même pour
la météo, suscitant tout autant d'excitation que d'anecdotes
diverses, mais relevant de perceptions subjectives et non d'observations
scientifiques.
Tentatives d'amélioration et pistes de
réflexion
Pour dépasser le stade du simple appel dans ma classe
de stage filé, j'ai décidé de faire de ce temps un moment
de numération. Plutôt que de laisser mon ATSEM ranger
systématiquement les cartes des absents, je garde dorénavant
celles-ci près de moi et les utilise comme appui pour les
élèves afin de compter les absents. Outre l'aspect rituel, ce
moment constitue une entrée en matière aux éventuels
travaux de numération, notamment en termes de surcomptage,
d'apprentissage de la comptine numérique, ou de représentation du
nombre, que je destine à la classe plus tard dans la journée.
J'ai toutefois dans l'idée que je puis encore
approfondir la piste des étiquettes prénom. Dans les temps qui
viennent, j'aimerais tester une formule un peu différente. Par exemple,
je disposerais l'ensemble des cartes, face retournées, sur le sol au
moment du regroupement. Un élève désigné viendrait
tirer une des étiquettes afin de reconnaître et nommer l'un de ses
camarades. Ce dernier prendrait sa carte, la déposerait sur le tableau
des présents et piocherait à son tour une nouvelle carte. Si un
élève tombait sur l'étiquette d'un absent, il me la
remettrait et l'opération se poursuivrait telle que citée
précédemment.
Outre le travail d'intégration au groupe classe que
cela représente, la notion d'appropriation du langage est
également mise en jeu dans ce dispositif. On va y recourir à
diverses formes syntaxiques, à l'emploi de pronoms, de formes
négatives ou affirmatives, mais également permettre une
entrée dans l'écrit. Pourquoi pas, par exemple, faire
évoluer les années suivantes cet exercice en faisant varier les
polices d'écriture utilisées.
Concernant la date, et afin de dépasser cette notion
abstraite qu'est l'affichage du mois, peut-être serait-il plus pertinent
d'établir un calendrier par période. Ainsi, en début de
période, un travail d'observation du temps que l'on va passer ensemble
serait à mener avec la classe. On y annoterait les journées
spécifiques, comme les spectacles, les fêtes ou encore des
journées consacrées à des projets particuliers. De plus,
ce type de calendrier pourrait prévoir un encart consacré
à l'observation météorologique quotidienne. On
dégagerait ainsi petit à petit le rythme des saisons.
Outre l'horizon d'attente créé par cet
affichage, il servirait en fin de période à revenir sur ce qui a
été fait, ou encore de support à des activités
numériques ou de classement. Affiché au fur et à mesure
autour de la classe, il témoignerait du temps qui s'écoule. De
plus, à une échelle plus fine, pourquoi ne pas travailler plus
spécifiquement autour de l'emploi du temps du jour.
En effet, commencer par se repérer dans la
journée semble plus concret pour des petites section que de se
repérer dans la semaine ou le mois. Je présenterais donc en
début de matinée les activités qui seraient
réalisées dans la matinée afin que, en fin de
matinée, les élèves reclassent chronologiquement une suite
d'images des différents moments vécus auparavant. J'ai à
ce titre déjà commencé à insister sur
l'instauration d'un temps quotidien de retour sur les activités. En plus
de permettre une évaluation sur les travaux que les élèves
ont effectués et de les comparer avec les productions de leurs
camarades, cela a pour mérite de pallier à la gêne face aux
parents lorsqu'ils demandent à leurs enfants ce qu'ils ont fait dans la
journée et que ces derniers leurs répondent : « rien !
».
II. DE L'AUTORITE A L'AUTONOMIE : LES ATELIERS

II. DE L'AUTORITE A L'AUTONOMIE : LES
ATELIERS
La fonction essentielle de l'atelier est de distribuer
à des groupes de niveau le travail en des lieux spécifiques en
fonction d'un objectif d'apprentissage. Les contrôles du travail sont
aisés puisque les enfants travaillent en groupes restreints sur des
tâches bien précises. La rotation des ateliers permet aussi la
rotation du maître de la classe, qui peut répartir sa
présence et entretenir avec les élèves une communication
plus efficace qu'elle ne peut l'être devant un grand groupe.
Lors de mes stages en petite et moyenne sections, il m'a paru
indispensable de rendre les élèves autonomes au niveau social
mais aussi intellectuel, c'est-à-dire de favoriser l'autonomie dans les
apprentissages. A force de tâtonnements, j'ai mis en place des ateliers
autonomes.
1. Premiers pas vers une autonomie affective et
pratique
Les ateliers non dirigés mettent les
élèves en situation de se passer de la présence physique
de l'adulte, de son approbation et même de son regard. Au cours de mes
deux expériences en maternelle, j'ai constaté que la
majorité d'entre eux avait beaucoup de mal à travailler sans la
présence de l'adulte à leurs côtés. Beaucoup
d'élèves avaient peur de se tromper ou de mal faire. Ils avaient
sans cesse besoin d'être rassurés pour poursuivre leur
activité. Ainsi, un de mes objectifs a été que chaque
élève soit capable de mener de lui-même une activité
à son terme. Cette indépendance affective, de courte durée
chez les plus jeunes, est d'une grande importance pour l'autonomie. En effet,
elle apprend à prendre confiance en soi et à vaincre ses peurs
sans l'étayage de l'adulte.
D'autre part, les ateliers autonomes entraînent la prise
en charge par les enfants de certaines tâches et responsabilités,
comme par exemple aller chercher du matériel, le ranger une fois le
travail terminé, mettre son nom sur son travail et aller le ranger dans
son casier. Cela suppose une part d'autogestion et d'autodiscipline. Il n'est
en effet pas toujours évident pour un élève de petite
section de ne pas se laisser distraire, ou de ne pas s'arrêter aux coins
jeux, alors même qu'il est en train de rapporter ses feutres. Cet
apprentissage ne se fait pas du jour au lendemain et l'enseignant doit laisser
du temps aux élèves pour qu'ils s'habituent au fonctionnement de
la classe.
Favoriser l'autonomie, c'est élargir progressivement
l'univers de l'élève. D'abord l'espace « géographique
» dans lequel il évolue, à savoir l'espace classe puis
l'espace école, puis le nombre d'actions qu'il peut entreprendre seul.
Tout cela ne peut être mis en place qu'à partir d'un cadre commode
et rassurant qui donne confiance. Il va sans dire que cela doit se faire
à un rythme qui permette à l'élève une
appropriation sereine.
2. L'importance de la consigne et du retour sur le
travail effectué
Les ateliers autonomes habituent les élèves
à s'approprier les consignes et à les garder suffisamment en
mémoire pour les appliquer, hors de la présence de l'enseignant,
tout au long de la tâche à mener. Bien sûr, cette aptitude
ne se développe que peu à peu. Au cours de mon stage filé,
j'ai pu observer que pour qu'un élève soit en situation de
réussite dans un atelier autonome, il fallait prendre du temps pour la
passation des consignes et vérifier que tous les élèves
aient bien compris la tâche à accomplir. Il est important que la
consigne soit d'abord répétée par l'enseignant, puis il
faut que celle-ci soit reformulée par un élève et
ré-explicitée par l'adulte aux élèves des
différents ateliers. Enfin, l'enseignant doit encourager à finir
le travail ou la réalisation commencés.
Ma classe de petite section de stage filé a
véritablement été mon laboratoire d'expérimentation
en termes d'organisation de groupes de travail et de passation efficace des
consignes. Je me suis ainsi aperçu que certains élèves
avaient besoin d'un support visuel pour garder la consigne en mémoire.
J'ai donc progressivement recouru à un temps de modélisation de
l'activité sous leurs yeux. Le modèle, notamment pour les
exercices de graphisme et de numération, restait ensuite affiché
durant tout le temps de l'activité.
La capacité à conserver mentalement la consigne
et à structurer le temps de son activité est tout à fait
essentielle pour le développement des conduites d'attention, de travail
et pour l'acquisition de l'autonomie. Il s'agit en effet de résister aux
distractions et tentations diverses, comme par exemple continuer à faire
son exercice graphique tandis que le groupe de la table voisine joue librement
à la pâte à modeler avec un plaisir quelque peu bruyant, ou
réaliser jusqu'au bout son algorithme en gommettes alors qu'un camarade
installé au coin jeu ne cesse de l'appeler. Difficile également
de rester totalement concentré, tant pour l'élève que pour
le maître, quand l'ATSEM houspille vertement les élèves de
l'atelier d'en face.
Lors de mon stage groupé en petite et moyenne sections,
j'ai eu l'occasion de disposer d'un temps de retour sur les travaux
effectués dans les différents ateliers autonomes. Cette nouvelle
perspective m'a paru enrichissante et je me suis empressé de la mettre
en pratique à mon retour en stage filé. En effet, cela permet de
donner aux élèves du sens à ses apprentissages et cela
évite que certains ne bâclent leur travail. Ces moments de bilans
leur permettent d'évaluer leur travail ainsi que celui de leurs
camarades et de présenter leur démarche au reste de la classe.
Les élèves cherchent à savoir si leur camarade a bien
respecté la consigne et essayent de repérer les erreurs et les
réussites. C'est à ce moment là que l'enseignant doit
dédramatiser l'erreur : « nous sommes à l'école pour
apprendre, on a le droit de se tromper. ». Le maître donne aussi son
avis sur les productions et revient sur ce qui n'a pas été
compris. Ce bilan est important puisqu'il finalise le travail de l'enfant et
lui permet de comprendre qu'il est important de mener son travail à
terme.
3. Les règles des ateliers autonomes
Lors de la mise en place d'ateliers dans ma classe de petite
et moyenne section, j'ai constaté que si l'on voulait donner à
l'élève la possibilité d'être vraiment autonome, il
fallait mettre en place des règles de fonctionnement et un dispositif
bien précis et bien pensé. Les élèves doivent avoir
tout ce dont ils ont besoin à disposition, soit parce que le
matériel aura été préparé, soit parce qu'ils
savent où le trouver. Ils doivent surtout savoir qu'ils n'auront ni le
besoin ni l'autorisation de déranger l'enseignant qui s'occupe de
l'atelier dirigé.
J'ai remarqué, à mon détriment, que si
ces règles n'étaient pas précisées, les
élèves me sollicitaient alors que j'étais en train de
mener un atelier, soit parce qu'ils avaient terminé, soit parce qu'ils
rencontraient un problème. Ces perturbations limitent
l'efficacité de l'enseignant en atelier dirigé. Il a donc fallu
que j'explique clairement aux élèves que, durant le temps
consacré aux ateliers, les enfants qui n'étaient pas avec moi
devaient soit se débrouiller seuls, soit s'entraider, et en dernier
recours s'adresser à l'ATSEM. Il a fallu établir des
règles régissant les ateliers, notamment concernant ce que les
enfants ont le droit et ont l'obligation de faire pendant les ateliers
autonomes, et sur ce qu'ils ont la possibilité de faire lorsqu'ils ont
fini leur travail : faire un autre travail facultatif, aller au coin
bibliothèque, faire un dessin ou jouer calmement.
Revers de la médaille, j'ai pu observer que certains
élèves bâclaient leur travail pour pouvoir aller jouer. De
plus, ils se retrouvaient en très grand nombre dans le coin lecture, qui
n'était pas des plus
spacieux, et ce pour se livrer à d'autres distractions
que celles de la lecture. Il y avait donc beaucoup de bruit et ceci distrayait
et empêchait les élèves, encore aux ateliers, de travailler
correctement. Pour remédier à cela, j'ai donc veillé
à réguler mes divers ateliers, autonomes ou dirigés, afin
qu'ils coïncident en termes de temps. Je pouvais ainsi entamer une phase
d'évaluation duelle avec les élèves de l'atelier en
autonomie et demander aux plus rapides d'entre eux d'entamer un travail de
tutorat avec leurs camarades encore en activité. J'ai également
établi un système de colliers à l'entrée du coin
lecture, en limitant ainsi l'accès à cinq élèves.
Ces systèmes ont permis d'éviter les chahuts, de réduire
l'intensité sonore de la classe, mais aussi de souder un peu plus le
groupe classe à force d'entraide.
Au cours de mon stage filé en maternelle, il m'est
aussi arrivé de maquiller des activités libres en des sortes
d'ateliers autonomes. Par exemple, demander aux élèves au coin
« marchand » d'en profiter pour trier les divers aliments à
leur disposition. Cette activité plutôt ludique a
été appréciée des élèves qui ne se
sont pas sentis « privés » de jeu pour autant. De cette
manière, il me semble être parvenu à respecter les
différents rythmes de travail des élèves sans tomber dans
des activités purement « occupationnelles ».
4. Les ateliers autonomes en petite section : analyse
de pratique
Une rentrée à tâtons
Je traiterai ici de la manière dont j'ai fait
évolué mes ateliers durant mon stage filé en petite
section de maternelle. Au début de l'année scolaire, c'est avant
tout l'effectif chargé de la classe qui m'a inquiété : 29
élèves. Plus que démuni face à un tel public et
dépourvu d'une quelconque expérience en termes de gestion de
classe, j'en suis arrivé à la première hypothèse
que les ateliers n'avaient pour autre but que de permettre à
l'enseignant de se débarrasser du plus grand nombre afin de pouvoir se
consacrer à un petit groupe.
Mes matinées furent donc rapidement établies
autour d'un déroulement identique (cf. Annexe 1). Après les
rituels et les activités physiques et sportives, je divisais la classe
en deux. Je confiais la première moitié à mon ATSEM sur
des travaux d'arts visuels, tandis que je prenais la seconde avec moi sur des
apprentissages dont je m'estimais alors le seul et légitime garant. En
effet, n'étant pas très versé dans les arts, cette
solution me permettait de me délester d'une matière que je
n'envisageais que peu ou prou comme vectrice d'apprentissages.
J'appris bien évidemment qu'un tel raisonnement
était absurde. Ce sentiment de me débarrasser d'une
matière, et par conséquent d'une partie des élèves,
était très amplement perçu par ces derniers. Outre le fait
que je ne prenais pas suffisamment de temps pour faire entrer les
élèves dans l'activité, le fait que je ne prenne pas le
temps de m'intéresser à leurs travaux ne les encourageait pas
à fournir un travail appliqué, ce malgré l'énergie
déployée par l'ATSEM que j'avais lâchement
abandonnée à ce triste compromis. Il résulta de tout ceci
des travaux le plus souvent ratés, ou plus exactement traités
autrement que les objectifs que j'avais fixés.
Avec la seconde moitié de classe, que j'avais
placée sous ma responsabilité, les résultats
demeurèrent mitigés mais néanmoins encourageants pour la
poursuite de ma réflexion sur l'autonomie. En début
d'année, j'avais décidé de me pencher
particulièrement sur le graphisme. Ainsi les ateliers que j'ai
proposés en première période se sont portés sur la
ligne. Avec le recul, je sais que proposer une notion si abstraite à des
petites sections était ambitieux. En effet, dès les
premières séances, j'ai particulièrement peiné
à me faire comprendre de mes élèves sur ce que j'attendais
d'eux. Nous avons tendu des ficelles dans la salle de motricité,
tracé des lignes avec le doigt dans le vide, dans de la farine, sur le
tableau avec des craies... Rien n'y faisait, le concept de ligne ne faisait pas
mouche dans l'esprit des élèves.
Je crois aujourd'hui que ces échecs étaient,
outre mon inexpérience, dus au fait que je cherchais trop à
guider les élèves dans leurs manipulations. En effet, quel ne fut
pas mon contentement d'observer que le déclic se fit un jour où
j'avais décidé de me mettre en retrait des élèves.
J'avais confié aux élèves de la pâte à
modeler et un jeu d'assemblage en forme de chenille. J'avais formé un
colombin de pâte à modeler à l'extrémité
d'une grande table, positionné la chenille à côté,
et placé une pomme à l'autre extrémité de la table.
Ma consigne avait alors été la suivante : « La petite
chenille a très faim ! Elle a envie d'aller croquer la pomme à
l'autre bout de la table. Vous allez l'aider en lui montrant le chemin qu'elle
doit suivre avec la pâte à modeler ». Les
élèves devaient donc à leur tour faire des colombins et
les aligner de telle sorte entre eux qu'ils forment une ligne de pâte
à modeler reliant la chenille à sa pomme. Mon rôle
consistait uniquement à faire grandir la chenille, avec de plus en plus
d'éléments amovibles, au fur et à mesure que la ligne
s'étirait.
Cette séance fut un succès. Non seulement la
chenille put arriver sans encombres vers sa pomme en suivant une ligne
relativement droite, mais je fus surtout enthousiasmé par la
manière dont cette activité mobilisa tous les
élèves. Chacun s'affairait avec sa pâte à modeler et
venait petit à petit apporter sa contribution à la
réalisation commune, le tout sans chamailleries, bousculades ou
chapardages. J'en vins donc à la conclusion que des
temps d'autonomie, sous le regard bienveillant du maître, étaient
incontournables dans certains apprentissages et je décidai alors de
refondre l'organisation et le contenu de mes ateliers.
Un casse-tête rotatif
A partir de novembre et au vu de mes observations
précédentes, j'ai remanié le déroulement de mes
séances et de la mise en apprentissage des élèves. J'ai
conservé la scission en deux groupes classe distincts, l'un avec l'ATSEM
et l'autre sous ma responsabilité. Cependant, j'ai divisé ce
second ensemble en trois petits groupes, d'environ cinq élèves,
que je faisais tourner durant la demi-heure que je leur consacrais.
Ainsi, pendant que le premier ensemble faisait des arts
visuels, et ce malgré les inconvénients cités
précédemment, je poussais plus avant ma réflexion sur
l'autonomisation des élèves des trois « sousgroupes ».
Je me consacrais au premier pour un temps de langage oral, autour d'un album ou
encore de jeux en numération. Je chargeais le deuxième groupe
d'un petit travail sur fiche, généralement du graphisme ou de la
discrimination visuelle. Je laissais aux cinq élèves restants un
temps de libre manipulation d'albums au coin lecture, ayant soin de proposer
dans les oeuvres à disposition les livres lus ensemble dans la
matinée.
Cette formule m'est apparue dès le premier essai comme
amplement plus satisfaisante que mes expériences
précédentes. Cela me permettait de jouir d'un effectif plus
confortable en termes de gestion et de faire passer l'ensemble des
élèves sur les activités que j'avais fixées. Il me
restait par ailleurs suffisamment de temps à la fin des rotations pour
prendre un moment d'observation sur les travaux fournis en autonomie sur fiche.
Ce mode de fonctionnement nécessite néanmoins une réelle
rigueur quant à la constitution des groupes et à la gestion des
rotations.
En effet, il m'est bien souvent arrivé de perdre le fil
de ce que les élèves avaient réalisé dans la
matinée ou non. Je n'avais alors pas pris en compte les rythmes de
chacun et je me suis retrouvé débordé par des
élèves qui avaient fini avant les autres les arts visuels ou
leurs fiches et qui venaient me réclamer un autre travail, alors
même que j'étais en plein atelier de langage avec d'autres. Une
autre difficulté résidait dans le fait que je perdais beaucoup de
temps à passer des consignes différentes d'un atelier à
l'autre, consignes qu'il fallait répéter trois fois dans la
matinée.
Il n'en demeure pas moins que les élèves ont
vite adopté ce fonctionnement, en rien semblable avec celui de leur
titulaire. Le temps au coin lecture était perçu par eux comme un
moment de plaisir bienvenu, alors que je le mettais au service de la
découverte de l'écrit et de l'apprentissage du respect des
livres.
Un dispositif qui fait son chemin
De janvier à mars, j'ai continué à
travailler suivant ce modèle rotatif, en veillant au fur et à
mesure à en gommer les dysfonctionnement. J'ai dans un premier temps
fait évoluer les activités confiées à l'ATSEM et ce
dans un esprit d'échange constructif avec celle-ci. Je ne lui
déléguais plus des tâches que je considérais de
dégagement, mais je lui exposais, dès le matin à mon
arrivée à l'école, les apprentissages que je cherchais
à mettre en jeu dans la journée. Ainsi, je lui confiais des
activités sur fiches, principalement en numération ou en
discrimination visuelle et prélecture, en lui demandant bien de renoncer
à ses instincts protecteurs qui consistaient à ce que tous les
élèves réussissent et donc à corriger leurs travaux
avant que je ne les voie. J'avais au contraire besoin de son regard objectif
pour être en mesure d'évaluer exactement les points forts ou les
lacunes de mes élèves.
Un autre écueil subsistait cependant : la passation des
consignes. Je perdais encore trop de temps à répéter et
à lancer les ateliers. J'ai donc abandonné l'idée de
proposer de multiples domaines d'activités en une matinée pour
finalement concentrer l'énergie de tous sur un même thème.
C'est pourquoi depuis mars les journées suivent ce déroulement :
activité de découverte ou de réinvestissement en groupe
classe entier au coin regroupement, puis explication de tous les ateliers qui
vont être réalisés à l'ensemble des
élèves et enfin, répartition des élèves dans
chaque atelier (cf. Annexe 2). Ce schéma a pour l'instant le
mérite d'être applicable à tous les champs disciplinaires
proposés à l'école maternelle.
En guise d'exemple concret, je m'appuierai sur l'une de mes
dernières séquences de découverte de l'écrit autour
d'un album, Le Piano des Bois, de Kazuo Iwamura, avec lequel je
travaille en transversalité un éveil à la discrimination
auditive et à la découverte d'instruments de musique(cf. Annexe
3).
Au début de la séance, la troisième de la
séquence consacrée à l'album, je demande à tous les
élèves
de me rappeler le nom des instruments de musique
figurant dans l'histoire. Au fur et à mesure,
j'inscris les
réponses au tableau en lettres capitales et j'affiche l'image
correspondante à côté du mot,
puis je passe un court extrait sonore de l'instrument
cité. Une fois cet exercice accompli, j'annonce aux élèves
que je vais relire l'album et leur demande que, à chaque fois qu'ils
entendront le nom d'un instrument, ils lèvent la main et viennent le
pointer au tableau.
Dans un second temps, je distribue à chaque
élève une carte sur laquelle figure un instrument de musique. Je
passe alors un extrait sonore et les élèves reconnaissant
l'instrument figurant sur leur carte doivent la lever en l'air. A noter ici que
je veille depuis peu à favoriser une entrée ludique à
chacune des activités que je propose par la suite, que ce soit en
littérature, en numération ou autre, favorisant ainsi
l'adhésion des élèves. Il est ainsi plus aisé de
procéder à la répartition des élèves dans
les différents ateliers.
Dans le cas de cette séance, le premier demi-groupe
avec l'ATSEM avait pour travail une activité de prélecture autour
des noms des instruments de musique. Ils devaient découper et coller des
étiquettes en face des mots identiques. Pendant ce temps, les trois
ateliers rotatifs du second demigroupe avaient respectivement pour tâches
: de dicter à l'enseignant un court texte à partir de l'image de
la quatrième de couverture de l'album, de repérer et entourer les
instruments de l'histoire sur une fiche en autonomie, et de manipuler librement
l'album au coin lecture.
Ce système me semble fonctionner d'autant mieux depuis
que j'ai établi des groupes de niveaux au sein de ma classe. Je veille
donc à répartir les élèves au sein de ces divers
ateliers suivant l'homogénéité de leurs niveaux
respectifs. Je tente également depuis peu d'instaurer une forme de
tutorat entre les élèves les plus doués, finissant leur
travail en avance, à destination de ceux qui peinent. Cette forme de
responsabilisation des élèves semble porter ses fruits et
renforce la cohésion de groupe. De plus, les élèves ainsi
répartis ne viennent plus que très peu réclamer mon aide.
Évalués en temps réel, ils savent, une fois leur travail
validé par mes soins, à quels droits ils ont accès : faire
un dessin ou un coloriage, accéder au coin lecture en respectant un
système de collier ou aider un de leur camarade en difficulté.
CONCLUSION

CONCLUSION
Durant cette année de stages, j'ai été
amené à m'évaluer en tant qu'enseignant. En tenant compte
des attentes de l'institution, des courants pédagogiques, de mes
observations sur le terrain et de mes propres conceptions de l'enseignement,
j'ai créé mes premiers outils et forgé mes
représentations à propos de ce que signifie être et devenir
un bon professeur des écoles. Il ne m'a pas fallu longtemps pour
constater l'écart qui subsistait entre les limites et lacunes de la
théorie d'une part, et la réalité sur le terrain d'autre
part.
Mes préoccupations, concernant l'instauration d'un
cadre éducatif propice aux apprentissages et à la mise en
autonomie des élèves, m'ont amené à
réellement user de cette année comme un laboratoire où les
expériences étaient encouragées et les erreurs
tolérées. Ainsi, la rédaction de cet écrit
professionnel m'a permis de comprendre l'importance de certains
éléments pour la gestion sereine d'une classe. Avant tout, le
professeur doit savoir ce qu'il attend de ses élèves, ce qu'il
tolère ou non, et ce tant dans le domaine pédagogique qu'au
niveau des règles de vie dans la classe et dans l'école. Ces
dernières doivent être, si possible et selon leur âge,
décidées par les élèves, en accord avec le
maître. Lorsque cela n'est pas possible, comme je l'ai vu en petite
section de maternelle, le professeur doit veiller à expliquer leur
fondement à ses élèves afin qu'ils comprennent et
acceptent les règles. Ce n'est qu'ainsi, en comprenant leur sens, qu'ils
pourront les respecter pour leur utilité, et non pour faire plaisir au
maître. C'est en faisant comprendre à ses élèves que
les règles sont nécessaires à toute vie en
collectivité que l'enseignant pourra les amener progressivement à
devenir autonomes.
L'autonomie est une acquisition fondamentale qui va forger la
personnalité de l'élève. C'est la base du sens des
responsabilités, de la confiance en soi ou encore de
l'inventivité. D'autre part, le travail autonome des
élèves peut aider le maître dans la gestion de sa classe. A
l'école maternelle, l'instauration d'ateliers tournants permet sans
aucun doute un accès à l'autonomie. A mon sens cependant, la mise
en place des ateliers ne suffit pas à rendre les enfants autonomes. Il
faut nécessairement que les règles régissant leur
fonctionnement laissent une part importante à l'initiative des enfants.
Ceux-ci doivent pouvoir suivre l'évolution de leur travail, donner du
sens à ce qu'ils font dans ces ateliers, notamment par un retour sur
leur travail mené lors de bilans.
L'aménagement de la classe, l'importance
accordée aux règles de vie, à la consigne, à la
tâche à accomplir en autonomie, au temps pour effectuer un travail
seul ou en groupe, à l'occupation des enfants ayant fini leur travail,
sont donc autant de facteurs qui vont permettre à l'enseignant de
créer les conditions d'accès à l'autonomie. D'autres
pratiques pédagogiques, que j'ai brièvement
évoquées dans cet écrit professionnel, peuvent permettre
à l'enseignant de favoriser l'autonomie de l'enfant, comme par exemple
le tutorat et l'entraide.
A partir de ces réflexions et des diverses
expériences que m'ont apportées mes stages, je vais
dorénavant me montrer particulièrement attentif à
l'instauration de ces conditions, favorables aux apprentissages, et à la
manière dont elles pourront former des citoyens que l'autonomie aura
rendu plus libres.
ANNEXES

ANNEXES
Annexe 1 : Cahier journal, classe de petite
section de Marzy (octobre 2009) Annexe 2 : Cahier journal,
classe de petite section de Marzy (avril 2010) Annexe 3 :
Séance n°3, Le Piano des Bois (Kazuo Iwamura)
DATE : Jeudi 8 octobre 2009 MARZY - PS
Horaires
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Séances
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Observations
|
8h20
|
Devenir élève :
Accueil
Carte d'identité
Jeux : Jeux d'assemblage (légos, chenille) pour un
réinvestissement sur « La ligne ».
|
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8h45
|
Devenir élève :
· Rangement
· Regroupement
· Rituels (Monsieur Pouce, météo, calendrier)
+ Approche de la numération avec comptage des absents.
|
|
9h
|
Devenir élève :
· Passage aux sanitaires : en demi-groupe avec l'ATSEM,
l'autre moitié joue au « portrait » avec le
maître
|
|
9h15
|
Agir et s'exprimer avec son corps :
· cf fiche séquence « Jeux traditionnels
», Séance 2
|
|
10h
|
Ateliers
· Arts visuels : cf fiche de prep
« Pommes au pochoir ». Lancement de l'activité en
demi-groupe au coin regroupement + consignes.
· Graphisme : cf fiche séquence
« La ligne », Séance 3. Les élèves sont
installés aux tables pendant la consigne donnée en arts visuels.
A leur disposition « découverte en autonomie », le
matériel nécessaire (Atelier 1 : Chenille + pâte à
modeler. Atelier 2 : feutres et
|
·
|
|
Devenir élève :
· Habillage
· Récréation
|
|
11h
|
Percevoir, sentir, imaginer, créer :
· Mémoire visuelle (4 objets)
· Écoute (3 percussions) + enchainement de sons (cf
fiche de séquence « Musique »)
|
|
11h30
|
Devenir élève :
· Préparatifs de sortie
|
|
|

Titre de la séquence:
|
Le Piano des Bois
|
Niveau :
|
|
Séance n°
|
|
|
|
|
|
|
Date :
|
|
Durée :
|
|
Découvrir l'écrit
|
|
|
|
et sa structure narrative,
sans avoir les images devant les yeux, sur l'écrit
|
comprendre un récit écouter une histoire
réinvestir des savoirs
|
|
sons et sa mémoire auditive
|
affiner son attention au travers d'activités
d'écoute, développer sa sensibilité, sa discrimination
des
|
|
aux élèves de rappeler les noms de tous les
Il écrit toutes leurs réponses au tableau, en des
instruments et en passant l'illustration
écrits au tableau, puis propose de relire le conte
A chaque fois que les élèves entendent le ils
ont pour consigne de lever la main, afin qu'un nom de cet instrument au
tableau.
les élèves des cartes avec les instruments
de xylophone, violoncelle, tambour et trombone). Il de lever sa carte
lorsque l'un ou l'autre qu'il entend (Ex : le maître diffuse un
extrait sonore élèves ayant un violoncelle sur leur carte
les
|
Temps
|
Organisation
|
Matériel
|
Phase 1
Le maître demande instruments de l'histoire. affichant
à côté les photos sonore correspondante.
Phase 2
Le maître relit les mots (sans les illustrations
sonores). nom d'un instrument, élève vienne entourer le
Phase 3
Le maître distribue à tous l'histoire (+ noms :
piano, donne alors pour consigne reconnaît l'instrument de
violoncelle, tous les brandissent).
Phase 4 : Ateliers
|
|
collectif coin regroupement
collectif individuel
|
Album Le Piano des
|
|
|
Atelier 1
Travail autour de la quatrième de couverture
présentée par le maître. Les
élèves dictent à l'adulte une phrase pour
légender l'illustration.
|
Atelier 2
Avec l'ATSEM, les élèves découpent et
collent les noms des instruments à côté des
illustrations
correspondantes.
|
Atelier 3
En autonomie, les élèves retrouvent et entourent
les instruments de
l'histoire.
|
|
|
|
|
BIBLIOGRAPHIE
·

BIBLIOGRAPHIE
Estrela, M.-T. (1994) Autorité et discipline à
l'école. ESF éditeur
· Henaff, G., Merle, P. (2003) Le droit et
l'école. De la règle aux pratiques. Presses Universitaires
de Rennes
· Houssaye, J. (1995) Autorité ou
éducation ? Entre savoir et socialisation. ESF éditeur
· Meirieu, P. (1997) Le choix d'éduquer.
ESF éditeur
· Vial, J. (1975) Vers une pédagogie de la
personne. PUF
CONSTRUCTION DU CADRE ÉDUCATIF
et
MISE EN
AUTONOMIE DES ÉLÈVES
RÉSUMÉ
Le cadre éducatif instauré par le professeur est
une condition nécessaire pour mener à bien les apprentissages
dans sa classe. Afin de guider ses élèves vers de plus en plus
d'autonomie, il devra progressivement glisser d'une pratique autoritaire
à un rôle de régulation de la classe laissant plus de marge
à la responsabilisation des élèves.
MOTS CLÉS
autorité ; discipline ; autonomie ; rituels ;
socialisation ; règles