I - Le fonctionnement du MINREX
Conformément aux dispositions du décret N°
2005/286 du 30 juillet 2005 le ministère des relations
extérieures du Cameroun déploie son action à travers ses
services centraux et ses services extérieurs.
L'administration centrale comprend, outre le
secrétariat général, dix directions conçues selon
une logique qui combine spécialisation et régionalisation. Dans
le premier cas, la création des directions tient compte de la nature des
activités ou des affaires concernées. La direction des Nations
unies et de la coopération décentralisée, la direction des
relations avec le Commonwealth, la direction des relations avec l'Organisation
internationale de la francophonie, la direction du protocole et des affaires
consulaires et la direction des affaires générales
procèdent de ce critère. Dans le second cas, les directions sont
conçues selon le critère géographique et suivant un
découpage qui épouse les caractéristiques de la
distribution géopolitique de la puissance au niveau mondiale.
D'une manière générale, les
différentes directions du ministère des relations
extérieures du Cameroun sont largement confinées dans le
traitement des relations politiques bilatérales ou
multilatérales, les questions relatives à la coopération
économique et financière étant confiées aux
départements ministériels techniques compétents en la
matière. C'est ainsi que le ministère des relations
extérieures du Cameroun n'est impliqué ni dans le traitement des
dossiers relatifs aux relations avec les institutions de Bretons Wood ni
davantage au traitement des dossiers traitant des mêmes matières
au plan bilatéral.
Cependant, il faut noter pour le décrier et en ajouter
au discrédit relatif au maintien de la distribution spatiale actuelle du
ministère des relations extérieures du Cameroun, l'existence de
services quasi inactifs au sein desquels, les responsables en poste n'ont
faudrait voir la capacité de l'Etat visé
à tirer profit des opportunités qui émergent dans le
système géopolitique auquel il appartient tout en évitant
les menaces qui s'y greffent. En tant que tel, la performance internationale
des pays en développement - et donc du Cameroun -, devra s'entendre de
leur capacité à réduire la pauvreté ambiante dans
laquelle semblent englouties durablement leurs populations et à
créer les conditions d'une croissance durable, source d'un
développement durable qui leur soit profitable sur le long terme.
d'occupation effective que l'ennui s'il ne plaît
à leurs collègues de leur confier certains « pans » de
leurs responsabilités. Or, il est évident que l'inactivité
du responsable suscite la démotivation et ne participe pas de la
construction d'une vision ambitieuse, concertée et opportune pour
l'insertion du Cameroun dans la dynamique internationale des Etats. Pour les
cas observés, il nous est apparu que le Cameroun n'établit pas -
et n'envisage pas à court ou moyen terme d'établir - des
relations bilatérales ou multilatérales avec les pays et/ou les
organisations qui y sont établis. D'où l'intérêt de
questionner la pertinence et l'efficacité de l'organisation spatiale du
ministère des relations extérieures du Cameroun tant il est vrai
que les ressources humaines, matérielles et financières ainsi
déployées auraient pu contribuer à renforcer les
capacités opérationnelles de la représentation
internationale du Cameroun.
Les services extérieurs du ministère des
relations extérieures du Cameroun sont constitués de postes
diplomatiques et consulaires dont 26 ambassades, 4 hauts commissariats, 3
délégations permanentes et 2 consulats généraux.
Soit 35 postes diplomatiques dans une société internationale qui
compte désormais plus de 200 membres.
A l'évidence, ce réseau diplomatique
lilliputien est largement en deçà des ambitions de la diplomatie
camerounaise. C'est sans doute conscient des inconvénients d'une sous
représentation diplomatique que l'autorité politique camerounaise
a adopté le système de la représentation multiple pour
compenser cette faible couverture diplomatique. Sans doute aussi que le recours
à la pratique de la représentation multiple se justifie par la
nécessité d'une maîtrise des coûts imputables au
fonctionnement d'une mission diplomatique. Dans ce cas, il y a lieu de
s'interroger, eu égard à la modicité avérée
des moyens financiers, humains et matériels de nos ambassades, sur le
rendement de cette option. Il est bien évident en effet, qu'une mission
diplomatique qui éprouve des difficultés à assurer
quotidiennement les charges dues à son fonctionnement ne peut assurer de
façon optimale - en produisant des résultats probants - la
couverture simultanée de plusieurs pays.
II - L'expérience de stagiaire
Notre séjour au MINREX a été marqué
par deux temps forts.
Le premier temps fort, ou phase théorique du
déroulement du stage, a consisté en l'accueil et aux
enseignements reçus dans chacune des Directions. L'accueil a
consisté à la prise de connaissance des textes organiques de
l'institution et de façon spécifique, celle
de la Direction concernée. Au cours de cette phase,
nous avons été instruits des techniques administratives relatives
au suivi des dossiers internes, à la rédaction administrative et
à l'organisation du travail dans chacune des directions.
Le second temps fort, ou phase pratique du déroulement
du stage, a été celui de la mise en pratique des enseignements
reçus. Elle a porté essentiellement sur le traitement des
dossiers qui nous ont été confiés. L'analyse documentaire
et le compte rendu particulier.
In fine, le stage au Ministère des relations
extérieures du Cameroun fut un excellent moment d'apprentissage tant du
point de vue des enseignements théoriques que de la pratique
administrative. Notamment :
· les techniques opératoires et la pratique
diplomatique quotidienne,
· le travail en équipe et les relations avec les
autres administrations,
· les rigueurs administratives et disciplinaires utiles
à la bonne marche du service public.
Il reste que, la très courte durée du stage
laisse un goût d'inachevé à cette formation professionnelle
pourtant amorcée sous le sceau du volontariat et de la
disponibilité de la quasi-totalité de nos encadreurs. Toutefois,
et en dépit des difficultés rencontrées, nous avons eu la
possibilité de vivre la réalité de l'action du
Ministère des relations extérieures du Cameroun comme bras
séculier de l'Etat en matière de politique
étrangère du Cameroun (PEC).