Analyse de l'efficacité sociale des IMF au Bénin( Télécharger le fichier original )par Kazesse Amouzou ENEAM/UAC - Diplome de Technicien Supérieur en Gestion des Banques et IMF 2008 |
PARAGRAPHE2 : LES PROBLÈMES ACTUELS DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE AU BÉNINLes problèmes actuels du secteur de la microfinance au Bénin tels que relatés par le Consortium Alafia4(*) lors de sa dernière assemblée générale tenue en 2008 se rapportent beaucoup plus aux défis actuels à relever par les diverses institutions de microfinance pour la pérennité du secteur. Il s'agit notamment de deux catégories de problèmes : les problèmes récurrents et les difficultés émergentes. Pour ce qui concerne les problèmes récurrents, il s'agit de : - la mobilisation et du recyclage des ressources financières locales car les IMF en générale n'ont pas une bonne politique de mobilisation de l'épargne et ne respectent pas toujours les normes de la loi PARMEC notamment l'instruction n°06 relative aux modalités de détermination des ratios prudentiels ; - la mobilisation et de la gestion des lignes de crédit extérieurs entrainant la mauvaise foi des bénéficiaires qui considèrent lesdits crédits comme des dons ; - l'appréciation de l'impact de leurs activités car les IMF doivent pouvoir mesurer l'impact de leurs activités sur l'institution d'une part et sur les bénéficiaires d'autre part ; - l'organisation de l'assistance technique au bénéfice du secteur ; - la mauvaise gouvernance due au non respect des dispositions de la loi PARMEC, notamment en son chapitre V relatif aux dispositions communes au Conseil d'Administration, au Comité de Crédit et au Conseil de Surveillance, et le système mis en place dans les SFD souffre de beaucoup d'insuffisances et ne permet pas de renseigner de façon fiable certaines données nécessaires pour l'établissement des statistiques sectorielles ;
- la mauvaise qualité de l'information financière ; cause de la non-exécution ou des retards constatés dans la mise en oeuvre des recommandations formulées à l'issue des inspections de la cellule qui empêche parfois la CSSFD de disposer des données fiables pour l'établissement des statistiques ; - la conformité à la réglementation dans la mesure où beaucoup d'entre elles exercent sans un agrément. Les difficultés émergentes s'énoncent comme suit : - la perte de crédibilité de plus en plus croissante des institutions due à des communications non favorables au secteur ; - la dégradation de l'image internationale du secteur béninois de la microfinance qui rend plus difficile la recherche de partenaires étrangers pour les institutions de microfinance ; - l'acharnement du fisc contre certaines institutions de microfinance mettant ainsi en cause les conventions et agréments signés par ces dernières. A la lecture de tous les problèmes sus-énoncés, il apparaît que les acteurs de la microfinance au Bénin se préoccupent plus des problèmes liés à la pérennité des SFD qu'à ceux liés à ses objectifs fondamentaux qui sont de financer les personnes les plus pauvres exclues du système financier classique et de contribuer à la réduction de la pauvreté. Mais très rapidement, l'effondrement voire la disparition de certaines institutions de microfinance ont tôt fait de révéler la fragilité de ces institutions qui, pour la plupart, n'étaient pas financièrement viables et donc exposées à la faillite. Les bailleurs de fonds ont donc placé cette exigence au coeur de l'activité de microcrédit. Pendant une dizaine d'années, cette exigence a relégué au second plan les objectifs sociaux que la plupart des IMF se sont assignées. Aujourd'hui, l'impact social entre dans les exigences des bailleurs de fonds qui s'interrogent de plus en plus sur la portée sociale de leurs actions. Certes les objectifs sociaux ne peuvent être atteints si la viabilité financière voire la pérennité de l'institution n'est pas garantie5(*). * 4 Association nationale des praticiens de la microfinance au Bénin. * 5 Acclassato, 2006 |
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