2.4.3. Analyse et interprétation des
résultats d'enquête
1. Caractéristiques des sujets d'étude
Tableau n° 6 : Répartition des
personnes enquêtées selon l'âge
Age
|
|
Effectif
|
Pourcentage
|
M
|
F
|
TOTAL
|
< 17
|
2
|
2
|
4
|
13
|
18 - 23
|
2
|
4
|
6
|
20
|
29 - 31
|
1
|
2
|
3
|
10
|
32 - 40
|
3
|
5
|
8
|
20
|
> 41
|
5
|
6
|
11
|
37
|
TOTAL
|
11
|
19 30
|
100
|
A travers ce tableau, nous remarquons que l'âge le plus
concerné par la radio est de plus de 41 ans (37 %) de 18 - 25 ans et de
32 - 40 ans (20 %) de moins de 17 ans (18 %) et de 26 - 31 ans (10 %) sont
moins concernés par la radio.
- C'est le nombre féminin qui est beaucoup grand
(63,3%).
L'âge semble exercer peu d'influence sur la durée
d'écoute comme l'indique les résultats cidessus. Les auditeurs
les plus assidus sont les plus âgés.
Par exemple, les émissions radiophoniques de
variétés ont moins de succès auprès des personnes
de plus de 41 ans qu'auprès de plus jeunes.
Par ailleurs, les sondages au sujet des émissions
culturelles à la radio ne révèlent pas de
différences très nettes selon les âges.
A la question « Ecoutez-vous les causeries et
conférences radiophoniques » la réponse affirmative
enregistrée est de l'ordre de 21 % chez des personnes entre 18 et 25 ans
; de 25 % chez celles qui ont entre 26 et 31 ans ; de 30 % chez celles qui ont
entre 32 et 40 ans et de 26 % chez les gens âgés de plus de 41
ans. Le maximum d'intérêt pour les conférences se situerait
donc entre 32 et 41 ans.
En réponse à la question « Quel genre de
distraction ou de satisfaction intellectuelle attendez-vous personnellement de
la radio, le soir, pour occuper vos loisirs ?
Tableau n° 7 : Choix des émissions
radiophoniques par catégorie d'âges.
Echantillons
|
> de 17 ans
|
18 - 26 ans
|
26 - 31 ans
|
32 - 40 ans
|
< de 41 ans
|
Musique sérieuse
|
1
|
2
|
4
|
--
|
1
|
Émissions littéraires
|
2
|
--
|
1
|
--
|
8
|
Emissions scientifique
|
--
|
--
|
--
|
--
|
2
|
Autres
|
--
|
3
|
--
|
4
|
2
|
Le sondage a donné le résultat suivant :
Autres sont les espaces de divertissement musical et des
salutations amicales radiophoniques entre les jeunes membres de radio clubs.
L'émission la plus préférée par la majorité
des jeunes en cité d'Uvira est appelée « Kipindi cha salamu
» ou émission de dédicaces à la carte ou au
téléphone. Cette dernière, avec durée de diffusion
d'une heure par jour passe sur toutes les chaînes de station en swahili.
Cette émission influence négativement le comportement de certains
jeunes formant ainsi l'obstacle à l'éducation. 90 % des jeunes
membres de radio club déforment leurs noms par de sobriquets en
violation de droit civil congolais.
L'ensemble des résultats ne permet pas de trouver les
différences significatives quand au choix des émissions entre les
catégories d'âges parmi les jeunes.
Toutefois, l'intérêt pour certains reportages
scientifiques et pour les émissions littéraires est moins grand
chez les personnes relativement jeunes que chez les gens d'âge mur.
Les résultats relevés par notre enquête sont
les suivants :
70 % des auditeurs interrogés déclarent qu'ils
n'apprennent rien de la radio et n'écoutent que pour se distraire.
25 % des auditeurs déclarent que la radio a accru leurs
connaissances dans divers domaines notamment politique (8 %), musique (5 %),
sports (5 %), agriculture, informations pratiques, diverses (3 %).
Personnes prétendant n'avoir rien appris par les
émissions de radio sont proportionnellement plus nombreuses parmi les
gens instruits que parmi ceux dont le niveau d'instruction est seulement
primaire.
En combinant ces résultats et ceux de nos propres
sondages, nous pouvons dire que la radio exerce surtout une stimulation
culturelle dans les domaines de la musique, morale et culture. Il est
particulièrement intéressant de savoir quels sont les effets
d'ordre intellectuel que la radio peut exercer sur les jeunes en Cité
d'Uvira. Dans l'ensemble, la radio n'améliore guère le niveau
d'instruction des jeunes en Cité d'Uvira. Ce sont les plus jeunes et
moins brillants qui en tirent relativement le plus bénéfice,
probablement parce qu'ils pratiquent peu des autres moyens d'apprendre, tels
que l'école et la lecture.
D'ailleurs, notons que les jeunes d'Uvira ont une
préférence pour les émissions destinées aux enfants
qui touchent à des questions qui relèvent autant de la morale que
de la culture et celles de dédicaces.
Quant aux effets des médias de proximité sur
l'éducation des jeunes en Cité d'Uvira, tout dépend aussi,
bien entendu, du contenu même des programmes diffusés. Il nous a
été difficile d'en apprécier la portée. Le taux
d'analphabétisme élevé de membres de clubs d'écoute
freine leur participation aux programmes de radio par secteur (santé,
alphabétisation, vie sociale et culturelle, économique).
A quelques exceptions près, les radios clubs
composés essentiellement des jeunes restent les initiatives relativement
limitées dans le temps et dans l'espace pour apprécier les effets
de la RTCM, RTNC et la RMP sur l'éducation de la jeunesse en territoire
d'Uvira.
D'une manière générale, les analyses des
programmes montrent que les programmes des radios émettant en direct
d'Uvira vont plutôt dans le sens d'un renforcement des valeurs couramment
admises dans notre société.
Le danger est toujours l'enlisement dans la
médiocrité.
2. Statut et personnel des radios
En Cité d'Uvira, on distingue deux types de radio, la
radio publique officielle (RTNC) et les radios communautaires (RTCM et RMP).
Les effectifs du personnel de ces radiodiffusions sont
très contrastes et varient beaucoup selon qu'il s'agit de la publique ou
de la radio communautaire.
La RTNC compte plus d'agents, toutes catégories
confondues. Le nombre est de 22 agents. Dans la radio communautaire le nombre
est entre 13 (RMP) et 14 (RTCM). Ici les tâches ne sont pas distinctes.
Les mêmes agents assurent à la fois les fonctions de producteurs,
d'animateurs et même parfois des techniciens.
Quant aux administratifs, ils n'existent toujours pas dans les
radios communautaires. Parmi ce personnel, on compte de nombreux
bénévoles.
Le personnel de ces radios est rarement composé de
professionnels (6 seulement pour la RTNC). Recruté souvent sur les bancs
de l'école ou même parmi les chômeurs,
ces personnes n'ont pour toute compétence que leur
facilité d'élocution et l'enthousiasme. D'où l'urgence de
leur donner quelques notions pratiques de base, immédiatement
convertible pour en faire de bons animateurs ou de bons journalistes.
La RTCM et la RMP n'ont pas des structures organisationnelles
appropriées. Elles sont presque une unité par la volonté
des responsables de leur institution promotrice à savoir Association
ELIMU,asbl et MIJAS, asbl.
En réalité, la radio est considérée
au sein d'ELIMU et de MIJAS comme de petites unités incorporées
au sein des services de l'information et de communication.
3. Typologie, modes de production et de
financement des émissions destinées à la
Jeunesse.
D'une station à une autre, on trouve à peu
près les mêmes émissions. Celles-ci portent en
général sur les sujets d'ordre social, économique et
culturel. Elles peuvent aussi être informatives, de sensibilisation, de
débats sur différents sujets.
Elles peuvent prendre la forme de contes, de
théâtres, des jeux radiophoniques. Quand à leur contenu, il
est très divers allant des thèmes généraux sur la
participation citoyenne au développement (démocratie, droits de
l'homme, éducation civique ...) à des contenus non plus
spécifiques aux jeunes.
L'ONG Search for Common Ground/Centre Lokole en RD Congo
produit des émissions radiophoniques sur la bonne gouvernance et la
consolidation de la paix par le dialogue et la collaboration. Il s'agit des
émissions arbre à palabre, duel des jeunes démocrates,
jirani ni ndugu, kesho ni siku mpya, génération Grands lacs, une
émission interactive en direct, l'espace de dialogue pour la jeunesse de
la région.
Ces émissions sont produites et diffusées en
langues nationales (Lingala, Swahili, Français..) sur la RTNC, RTCM et
la RMP.
Tableau n° 8 : Nombre d'émissions
destinées à la jeunesse en cité
d'Uvira.
N°
|
Station
|
Nbre d'émission
|
Emission radio
|
Durée
|
1
|
RTNC
|
2
|
- Taifa la kesho
- Clip inter music
|
30 minutes 30 minutes
|
2
|
RTCM
|
5
|
- Echo des étudiants - Kipindi cha salam
- Carrefour des jeunes - Wasani
- Espace jeunes
|
60 minutes 180 minutes 30 minutes 30 minutes 30 minutes
|
3
|
RMP
|
3
|
- Barza la vijana - Rega Scout
- Espace FAD
|
30 minutes 30 minutes 30 minutes
|
TOTAL
|
10
|
|
480 minutes
|
Sur le total des heures émises par des stations
confondues par semaine, soit 15.120 minutes, seules les émissions
destinées à la jeunesse occupent seulement 480 minutes soit 3,17
%.
Ces stations de radio affirment produire des programmes à
destination du monde sans participation de la jeunesse.
Les différentes productions sont faites sur initiatives
de producteurs sans aucun financement. Ce sont les auditeurs qui contribuent
à des émissions par l'achat de cartes de dédicace à
un prix dérisoire.
4. Besoins en formation et équipement dans les
stations radio d'Uvira.
Les formations dans les radiodiffusions en Cité
d'Uvira, lorsqu'elles existent, ne sont pas systématiques ni
organisées et planifiées suivant les besoins de la radio et un
chronogramme donné. Elles semblent plutôt se tenir au gré
des opportunistes.
Lors qu'elles ont l'occasion d'être invitées
à des sessions de formations, les radios y participent sans que la
nécessité de la faire existe réellement, ou que la
personne qui y prend part soit celle qui en a le plus besoin.
Aucune de ces radios ne dispose d'un plan de formation entendu
comme étant un ensemble des dispositions prises en vue d'assuré
la formation de leurs agents suivant un programme préétabli.
Les besoins en formation existent. Largement exprimés
par ces différentes radios, ils sont divers et semblent pressant,
notamment pour certains domaines bien précis. Ils tournent autour de 4
axes principaux lié à :
- la pratique de la radio et du journalisme (production,
animation, interview, technique de reportage, etc. ...)
- la gestion des médias (gestion administrative,
management, marketing)
- des formations plus générales en rapport avec la
communication (NTIC, technique de communication de proximité,
communication pour le développement)
- des sujets de culture général ou d'autres
sujets spécialisés dont l'intérêt est de faciliter
la pratique du journalisme (connaissance de l'auditoire, santé,
environnement, MARP).
Parmi les principaux besoins en formation exprimés par
lces stations, figurent la lecture, la présentation sur les ondes, la
coordination des programmes, le journalisme de développement, la
réalisation des programmes de causeries publiques.
Ces radios sont relativement moins équipées.
Elles possèdent toutes des émetteurs en FM, mixeurs, ordinateurs,
lecteurs CD, antennes paraboliques, cassettes phones. De même, le passage
de l'analogie au numérique se fait sentir progressivement dans ces
différentes radios.
Les différents points que nous venons de
démontrer témoignent d'une existence réelle d'un
problème sur la radiodiffusion en territoire d'Uvira, un défi
à relever dans l'éducation de la jeunesse en cité
d'Uvira.
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