2.3.3. Radio Télévision Nationale du
Congo
L'unique chaîne de télévision
Zaïroise, baptisée OZRT (Office Zaïroise de Radiodiffusion et
de Télévision) ; naît en 1978. Elle détient le
monopole de la télévision jusqu'à la période de
démocratisation initiée en Avril 1990 et qui est à
l'origine d'une floraison de chaînes de télévision
privées, à commencer par antenne A qui brise le monopole de
l'OZRT en 1993. La loi de libéralisation des médias, votée
par le Parlement de Transition le 22 Juin 1996, conforte cet état de
fait et permet à de nombreuses chaînes commerciales et
confessionnelles privées d'éclore un peu partout dans le pays.
A l'arrivée au pouvoir d'AFDL de Laurent
Désiré Kabila en 1997, le pays est rebaptisé ainsi que la
chaîne de télévision devient la RTNC (Radio
Télévision Nationale Congolaise) le 17 Mai 1997. En tant que
seule chaîne publique à couverture nationale, la RTNC diffuse ses
programmes dans les 5 langues du pays. Ses capacités de production sont
cependant limitées en raison notamment de l'obsolescence des
matériels de production et de diffusion. L'information politique occupe
une place considérable dans ses programmes étant donné le
contexte actuel de transition politique et la forte demande de la population
pour ce type d'émission débats.
La RTNC étant partenaire de Canal France International,
certains programmes de RTNC sont issus de la banque de programme de CFI.
La RTNC couvre tout le territoire congolais grâce à
l'implantation de stations provinciales qui relaient son signal dans chacune
des provinces du pays.
La sous station d'Uvira qui dépend directement de la
station provinciale du Sud-Kivu a lancé ses premiers signaux le 24 Avril
1997 à Uvira.
A l'heure actuelle, la vérité est que la sous
station de la RTNC est plus au service de citadin que du paysan. Plus de 80 %
de ses programmes sont en français. Elle s'occupe plus de nouvelles
politiques, sportives, de publicités et de la musique au
détriment du développement rural. La RTNC émet tous les
jours vingt quatre sur vingt quatre en relais avec la chaîne nationale de
Kinshasa.
Localement à Uvira, la radio fonctionne de 05 : 30'
à 08 : 30', de 11 : 30' à 13 : 30' et de 16 : 00' à 20 :
30' avec des heures de relais de la station nationale.
La sous station de la RTNC en Cité d'Uvira
connaît des difficultés énormes dans son fonctionnement.
Elle n'arrive pas à couvrir médiatiquement toute la Cité
d'Uvira. La quasitotalité de journalistes, les animateurs et les
techniciens ne sont qu'amateurs qui se forment ainsi sur le tas.
Aucun mécanisme de feedback n'est envisagé pour
faire participer les auditeurs à des programmes de la radio.
Bien que la RTNC se prétende être « une
église au milieu du village », elle ne consacre jamais des
émissions radiodiffusées sur l'animation rurale. Elle
prêche presque dans le désert.
L'historique des RTNC, RTCM et RMP nous relève cependant
quelques points faibles qui doivent faire l'objet d'une attention
particulière.
- l'insuffisance de moyens logistiques de travail
(exiguïté du studio, carence d'équipement de production et
d'antennes)
- la faible participation des jeunes dans la production
radiophonique
- la couverture à la fois plus élargie mais
toujours assez limitée des zones où sont opérationnelles
des ONG
- manque de collaboration entre d'une part les radios qui se
disent communautaires entre elles et de l'autre part entre la radio officielle
de l'Etat pendant qu'elles sont toutes au service de la même population
cible.
L'insuffisance à l'heure actuelle de certains textes pour
la gestion de certains aspects de ces radiodiffusions.
Parmi les points positifs à renforcer, nous citons :
- la solidarité, la collégialité et la
détente qui existent entre les membres de radio club partenaires
à ces 3 radios de proximité.
- Le travail de bonne facture fourni par le personnel, ce qui
crédibilise fortement ces radios, fidélise les auditeurs
- Le lancement de la dynamique des radios clubs.
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