1.2- Le paradoxe de la
surliquidité bancaire et les innovations financières
La surliquidité bancaire et les innovations
observées constituent deux grands paradoxes que l'on peut opposer aux
changements apportés par la réglementation prudentielle.
En ce qui concerne la surliquidité bancaire, le
point de départ de son paradoxe se trouve dans le concept
d'économie d'endettement, introduit par Hicks (1974) afin de distinguer
les types de systèmes financiers. L'économie d'endettement et
l'économie des marchés de capitaux. Ce problème
apparaît dès lors que l'on se trouve dans une situation où
les banques détiennent par dévers elles un volume de
liquidités oisives largement au-dessus de ce qui peut être
considéré comme optimale (surliquidité bancaire).
Concernant les innovations financières,
contrairement à ce que l'on aurait pu imaginer, à savoir qu'elles
soient polarisées sur l'offre de capitaux compte tenu des
problèmes liés au financement du développement, celles-ci
mettent davantage sur l'offre de services générateurs de
commissions. Or il est de notoriété publique que l'accès
au crédit constitue la pomme de discorde des banques et du secteur
privé. Sur le plan institutionnel, la réglementation mise en
place soumet les établissements de microfinance à des contraintes
presque identiques à celles qui sont imposées aux banques
classiques.
2- Les recommandations de politique
économique
Depuis les travaux de Gurley et Shaw (1960), il est
reconnu que le niveau d'évolution du secteur financier influence
positivement le taux de croissance à long terme de l'économie. A
cet effet, afin que le système financier camerounais puise jouer son
rôle dans le processus de financement de l'économie via une
allocation efficiente des crédits et conserver à long terme sa
rentabilité, cette étude suscite un certain nombre de
recommandations. Celles-ci vont du parachèvement de la restructuration
du système financier, à l'assainissement complet de
l'environnement macroéconomique.
2.1- L'achèvement
de la restructuration du système financier
La restructuration bancaire comme le relève Touna
Mama (2002) doit déboucher sur une politique plus agressive de collecte
de l'épargne et une politique plus audacieuse de distribution de
crédit. Il ne saurait y avoir de politique de crédit fiable sans
système bancaire sain et jouissant de la confiance du public. Or, il est
étonnant que les banques restructurées comme Amity bank soient
peu après, obligés de fermer malgré la surveillance de la
COBAC. Si les banques commerciales persistent dans la politique de distribution
des crédits qui consiste à privilégier essentiellement le
court terme au détriment des moyens et longs termes, alors, il faut
absolument créer des banques spécialisées dans le
financement du développement.
La nécessité d'accélérer le
processus de mise en place des premières cotations au niveau de la
bourse des valeurs mobilières de Douala demeure pressante. Du reste, il
est essentiel, dans les structures financières de recréer au
Cameroun de se rappeler que la priorité c'est le développement et
une intégration dans le mouvement de la globalisation est
nécessaire.
Adapter le système financier à la
mondialisation, car l'une des conséquences de la mondialisation
constitue en n'en point douter la formation des banques de grande taille via de
fusions, absorption, acquisition, alliance stratégique ; afin de
bénéficier des économies d'échelles et de
dimension.
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