SECTION II- RATIOS
PRUDENTIELS ET RENTABILITE DES ACTIFS
BANCAIRES : UN TEST
EMPIRIQUE
Le survol de la littérature théorique
et empirique sur les déterminants de la rentabilité bancaire,
mesurée par le rendement sur actifs, permet de formuler certaines
hypothèses à propos des liens de causalités possibles
entre la rentabilité des banques et ses facteurs explicatifs
fondamentaux.
I - METHODOLOGIE DE RECHERCHE
ET DEMARCHE ECONOMETRIQUE
Les prémisses
sont exposées pour chaque variable retenue suivant une méthode
linéaire.
1- Méthodologie de
recherche
Au niveau des variables endogènes,
organisationnelles ou managériales, les contraintes associées
à l'efficience de la gestion au sein de la firme bancaire supposent la
maîtrise des coûts à un niveau optimum. Nous supposons alors
que plus les charges d'exploitation bancaire augmentent plus la
rentabilité se dégrade et, de ce fait, une meilleure gestion des
charges peut aboutir à des niveaux très élevés de
la performance bancaire. Cependant, des frais de gestion élevés
associés à des niveaux de rentabilité proportionnellement
plus élevés sont souhaitables en matière de gestion
bancaire. Les spécialistes du contrôle de gestion bancaire
supposent un niveau du coefficient d'exploitation de l'ordre de 70% en tant que
norme maximale qu'il ne faut pas dépasser pour avoir de meilleurs
résultats. Par ailleurs, pour faire face à l'incertitude de
faillite, la théorie financière propose de préserver des
fonds de garantie sous forme de capitaux propres. Les banques les mieux
capitalisées sont censées être capables d'assurer des fonds
de prévention afin d'éviter tout risque de l'incertain. En effet,
les banques préfèrent, de façon endogène, conserver
plus de capitaux pour percevoir des crédits additionnels. Le ratio du
capital est supposé alors avoir un effet positif sur la performance
bancaire. Nous supposons également l'existence d'une relation positive
et statistiquement significative entre la distribution des crédits et la
rentabilité des banques. La lutte contre le risque de faillite coexiste
avec l'incitation à augmenter le risque de l'aléa moral. Les
crédits bancaires sont offerts à des clients à
solvabilité incertaine. La relation d'agence suppose alors la
constitution des provisions et le support d'une montée des
créances douteuses. Cependant, les crédits restent la principale
source du résultat bancaire. Ils permettent d'augmenter les revenus et
donc les profits et les marges d'intérêt. Toutefois,
l'écart entre les emplois et les ressources bancaires peut inverser
l'hypothèse suivant laquelle la montée des crédits
distribués améliore la rentabilité bancaire.
L'accentuation de la distribution des crédits devrait probablement
être complétée par une politique de recherche des
ressources. Par ailleurs, les mouvements de regroupement et de
fusion-acquisition poursuivies par certaines banques camerounaises sont
susceptibles d'élargir leurs parts de marché et donc leurs
profits.
Concernant les variables de la structure
macro-financières, au niveau de la taille du secteur bancaire, plus le
secteur est puissant, plus il affirme sa domination de la carte
économique. Le large financement de l'économie reflète la
capacité du système à satisfaire les besoins des acteurs
économiques. La taille du secteur est censée profiter aux
différents intervenants et suppose alors une association positive avec
la profitabilité de la banque. Cependant, l'élargissement du
secteur suppose plus de concurrents et une recherche croissante de la
réalisation des tailles d'efficience, ce qui peut affecter
négativement les revenus d'intérêt. De ce fait, moins le
marché est concurrentiel, plus les profits évoluent. Concernant
la concentration bancaire, elle est associée à des faibles taux
de dépôts et à des taux de crédit
élevés, ce qui pourrait probablement limiter l'extension des
marges d'intérêts.
Du côté des variables
macro-économiques, la croissance économique, du fait de son effet
stimulant sur la richesse nationale, est supposée ici favorable à
l'amélioration de la rentabilité des banques. La croissance
économique, en s'intensifiant, permet de canaliser des ressources
financières en provenance des ménages et des entreprises et
développe ainsi les transactions avec les institutions bancaires. La
richesse accumulée grâce à la croissance économique
incite à consommer, à épargner et à investir
davantage, et conséquemment à augmenter les profits et les marges
d'intérêt bancaires. L'inflation quant à elle, est
associée à l'extension et à la surévaluation des
charges bancaires, mais le gonflement de ces dernières est souvent
récupéré sur les déposants et les emprunteurs.
L'inflation entraîne plus de charges d'investissement mais
également des taux de crédit élevés, et donc plus
de revenus d'intérêt et de profits. Cette hypothèse laisse
penser qu'une réduction considérable et rapide des taux
d'inflation pourrait probablement induire une baisse des revenus en affectant
la liquidité et la solvabilité des institutions
financières. La liquidité imposée aux banques on suppose
favorable pour améliorer leur rentabilité. De même, un
niveau de fonds propres est demandé aux banques pour couvrir la richesse
en cas de risque bancaire. Ceci on le suppose contribue à
améliorer la rentabilité bancaire.
Au sujet des variables réglementaires, le ratio de
couverture des risques oblige les établissements de crédit de
justifier en permanence que leurs fonds propres nets couvrent au moins 8% de
l'ensemble de leurs concours y compris ceux aux Etats. Nous supposons
l'existence d'une relation négative et statistiquement significative
entre le respect de ce ratio et la rentabilité des banques. L'imposition
des restrictions sur les activités bancaires affecte négativement
les banques. Concernant le ratio de liquidité, il contraint les
établissements de crédit à justifier en permanence
qu'elles disposent de ressources immédiatement disponibles et
susceptibles de couvrir la totalité de leurs dettes à
échoir dans un mois au plus. Du fait de son effet stimulant sur le
rendement, est supposé ici favorable à l'amélioration de
la rentabilité des banques. Ce respect pouvant réduire les
risques bancaires.
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