I.2.2.2 La théorie des barrières à
l'accès
Selon BECK T. et al. (2006), la notion de barrière
à l'accès fait référence à un ensemble
d'obstacles susceptibles de gêner, voire bloquer le processus de
démocratisation des services bancaires et financiers.
Ils ont travaillé sur trois barrières
principales à savoir la barrière financière à
l'accès, la barrière physique et la barrière
d'éligibilité.
Ø La barrière financière à
l'accès : Elle indique les conditions d'ouverture et de
maintien d'un compte de dépôt ;
Ø la barrière physique mesure
la distance parcourue par le client pour accéder au guichet d'un
établissement. Notons que cette barrière est très
présente dans le contexte béninois ;
Ø la barrière
d'éligibilité indique les documents nécessaires
à l'ouverture d'un compte de dépôt (pièce
d'identité, fiche de paie, etc.).
En utilisant un modèle de régression, ils
démontrent les causalités suivantes :
- la nécessité d'un montant minimal d'ouverture
et les frais de tenue de compte chèque constituent un facteur limitatif
d'accès ;
- l'exigence stricte de documents est un facteur limitatif
d'accès ;
- les obstacles spécifiques imposés par les
banques dépendent de leur taille, de la qualité des
infrastructures, etc. Ils constituent des facteurs limitatifs.
1.2.3 Contributions empiriques antérieures
Ce paragraphe vise à exposer brièvement le point
des travaux antérieurs dans les domaines de notre étude.
Plusieurs études ont déjà
été menées dans le domaine des instruments de paiement.
PATAT J. (1993), sur la base des données de la Banque
de France en 1990 a établi un panorama des instruments de
règlement de la monnaie scripturale. Il a fait observer que le
chèque est de loin l'instrument le plus utilisé puisque
près de 60% des échanges sont effectués grâce
à lui mais seulement 21% du mouvement des transactions. Le virement, qui
véhicule des montants beaucoup plus considérables est peu
utilisé par les particuliers. Quant aux cartes de crédit, elles
véhiculent près de 17% du nombre des transactions mais moins de
16% du montant de ces dernières.
GANSINHOUNDE A. (2006) qui a mené une étude sur
la faible bancarisation dans l'UEMOA est arrivé à mettre en
exergue les principaux facteurs qui expliquent la très faible
bancarisation enregistrée dans les pays de l'UEMOA.
Dans son analyse contextuelle, il a mis l'accent sur les trois
facteurs principaux suivants :
- l'environnement global caractérisé par une
croissance insuffisante, une justice inefficace, des infrastructures de base
insuffisantes, une alphabétisation insuffisante et inadaptée.
- la faillite bancaire des années quatre vingt
- le développement du secteur de la micro finance.
Dans une étude économétrique, il montre
que les résultats permettent également d'identifier trois
facteurs :
- Le PIB par habitant : son amélioration contribue
de façon significative à la réduction de la marge de
bancarisation.
- Le volume de crédit bancaire : son augmentation
ne contribue pas à la réduction de la marge de bancarisation mais
à l'augmentation de celle-ci.
- Le volume de micro crédit : son augmentation
contribue significativement à la réduction de la marge de
bancarisation.
Pour ADISSA L. (2008), dans son étude relative à
l'impact de la bancarisation sur le développement économique de
l'UEMOA ; le système financier constitue l'un des socles de la
croissance économique et de réduction de la pauvreté. Il
permet en effet de mobiliser l'épargne et de la canaliser vers des
emplois productifs. Ses résultats montrent à l'instar de
GANSINHOUNDE A. (2007) que l'environnement global ne contribue pas à la
promotion de la bancarisation. Il en est de même de l'état du
secteur bancaire. Aussi, le secteur de la micro finance contribue de
façon significative à la réduction de la pauvreté
mais pas à la promotion de la bancarisation et du développement
économique.
Après avoir étudié l'impact de
l'utilisation des cartes bancaires sur les clients au Bénin, BONKANO M.
(2008), a montré que l'usage des cartes bancaires au Bénin reste
marginal par rapport aux autres instruments que sont le chèque, les
ordres de virement et les espèces. Il a observé également
un bon niveau de satisfaction chez les utilisateurs.
Quant à MEDETON M. (2006), son étude a
porté sur l'amélioration de la vente de cartes bancaires à
la Banque Atlantique. Il a montré à travers son travail que le
taux de saturation du marché béninois des cartes bancaires est
faible. C'est donc un marché en phase de croissance. Il montre
également que les segments du marché ne sont pas tous
satisfaits.
Par ailleurs il n'a pas mis l'accent sur les aspects
caractéristiques des clients qui conditionnent leur adhésion
à la carte bancaire.
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