2.2.4. Les invertébrés
Sur l'archipel Juan Fernández, si la faune et surtout
la flore ont été abondement étudiées, l'entomofaune
souffre d'un manque d'étude considérable. Le Dr Guillermo Kuschel
(entomologiste et professeur à l'Université de Santiago du Chili
jusqu'en 1962) a réalisé la seule étude de
référence qui date de 1952. Ainsi, Kuschel a
dénombré 687 espèces d'insectes dont 440
endémiques, soit plus de 60% du nombre total d'espèces
inventoriées (Danton, 2002). De nombreux autres groupes - classe des
Arachnides (58 espèces, dont 49 espèces endémiques),
Crustacés (11 espèces dont 8 endémiques),
Gastéropodes (30 espèces dont 24 endémiques), etc.
présentent aussi une grande diversité, dont une partie importante
reste probablement à découvrir (Danton, 2002).
2.2.5. Faune animale introduite
Parallèlement à cette faune indigène,
coexistent des espèces introduites depuis le continent, dont certaines
sont retournées à l'état sauvage, et provoquent divers
degrés de dommage, tant au règne végétal qu'animal
mais également au niveau des sols.
On peut dire que les animaux indigènes et
endémiques se trouvent confrontés aux mêmes
difficultés que les plantes. « Ils souffrent de la concurrence des
espèces introduites agressives comme par exemple le crapaud insectivore
pleurodema Thaul (introduit dans les années 1960 et
représentant une pression pour les insectes indigènes), les
fourmis, les rats et les souris (qui mangent les oeufs et les oisillons), les
chats sauvages et les coatis (qui mangent les pétrels et les colibris),
les chiens (qui attaquent les jeunes otaries), etc. D'autres ravageurs
introduits dans la zone urbaine (cochenilles, pucerons, champignons) entrent
peu à peu dans les lieux les plus retirés des îles,
parasitant la flore indigène et endémique. » (Danton,
2004)
Les invertébrés ne font pas exception en
matière d'introduction. La guêpe (Vespula germanica)
présente sur le continent chilien (et connue comme l'une des pestes
animales majeures du Chili) et probablement introduite involontairement,
crée de graves problèmes. Le SAG a commencé en 2004 un
programme d'éradication, entre autres pour enrayer les
dégâts causés par la guêpe (dérangement pour
la population mais aussi pollinisation et donc développement des
espèces introduites). Ce programme faisait partie d'une convention de
coopération entre la CONAF et le SAG pour protéger la flore et la
faune native de l'archipel Juan Fernández contre les arthropodes
exogènes qui ont été introduits (SAG, 2004). Il est
actuellement arrêté sans avoir totalement réalisé
ses objectifs (la guêpe, par exemple, n'a pas été
complètement éradiquée).
«Menaces et perspectives pour la préservation
de la biodiversité de l'archipel Juan Fernández (Chili)»
CHAPITRE III - PERTE DE BIODIVERSITÉ sur l'archipel
Juan Fernández
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