Chapitre 2: Résultats et Discussion
1. Résultats
1.1. Etat des lieux du contrôle phytosanitaire et
qualité
1.1.1. Lieux de contrôle:
Le contrôle phytosanitaire au Sénégal,
régi par le décret 60-121/SG du 10 mars 1960, s'appliquent qu'aux
végétaux, parties des végétaux et produits
végétaux entrant ou sortant du
Sénégal sur les lieux d'inspection. Il est effectué au
niveau des « points d'entrée phytosanitaire de frontière
» (ou PEPF), nommés ici « postes de contrôle
phytosanitaire » aérien, ferroviaire, maritime et terrestre selon
la nature de la frontière et/ou du moyen de transport des produits. Il
existe neuf (9) postes de contrôle dont les quatre (4) où
l'étude a été réalisée.
1.1.1.1. Poste de contrôle phytosanitaire
aérien de l'ALSS:
Il représente le seul poste de frontière
aérienne du pays. Le contrôle des produits entrant ou sortant est
effectué au niveau des zones de « Départ » et «
Arrivée » de l'aérogare mais aussi dans l'enceinte de la
zone fret: zone de transit et chambres froides des services logistiques (SDV,
SAGA AIR).
1.1.1.2. Poste de contrôle phytosanitaire
maritime du PAD:
C'est le plus important des postes maritimes (ports de Dakar,
de Kaolack et de Ziguinchor) qui existent dans le pays. Ici, les produits sont
contrôlés respectivement à l'empotage et au dépotage
des conteneurs au départ et à l'arrivée des bateaux.
1.1.1.3. Poste de contrôle phytosanitaire
ferroviaire de la GFD:
Le poste de la GFD est le seul poste ferroviaire du pays. Le
contrôle des produits voyageant par train ne s'effectue qu'au moment de
l'embarquement et du débarquement du fait du scellage des wagons au
cours du transit (pas de contrôle en cours de route). Cependant, il reste
le poste le moins fonctionnel du fait de la rareté des trains (arrivant
une fois/semaine sans retard).
1.1.1.4. Poste de contrôle phytosanitaire
terrestre de BARGNY: Spécifiquement créé, le
poste de Bargny ne revêt pas le caractère strict d'une «
frontière nationale ». En revanche, il joue un rôle de
frontière multinationale du fait de l'absence de postes de
contrôle au niveau des frontières Gambiennes et des deux
Guinées et de l'insuffisance de celui existant au niveau de la
frontière Sénégalo-malienne. Le contrôle des
produits s'effectue au passage des véhicules devant le poste
situé évidemment sur le bord de la voie d'entrée à
Dakar au niveau de Bargny. Seuls les camions entrant sont
contrôlés. C'est le seul poste à Dakar qui fonctionne
24h/24 et durant toute l'année.
1.1.2. Moment du contrôle:
Le contrôle phytosanitaire et de qualité (CPQ)
est l'un des outils de gestion de la traçabilité des produits
horticoles. Cette traçabilité est établie à toutes
les étapes de la production, de la transformation et de la
distribution/expédition. C'est à ce dernier niveau que s'est
positionné le CPQ des végétaux et produits
végétaux entrant ou sortant du pays avec comme objectifs:
· d'assurer la sécurité sanitaire des
denrées alimentaires d'origine végétale;
· de protéger la santé des
végétaux et parties de végétaux;
· de protéger l'environnement;
· de protéger la santé et les
intérêts des consommateurs en garantissant le label des
produits.
L'atteinte de ces objectifs est facilitée par le suivi
phytosanitaire des produits en amont de la distribution c'est-à-dire au
niveau des exploitations, des centres de conditionnement et des zones de
stockage des produits avant leur réception à l'export.
1.1.2.1. Au niveau des exploitations et des centres de
conditionnement:
Le contrôle préalable est réalisé par
les responsables qualité des entreprises horticoles au moment de la
production et du conditionnement. En effet, il
détermine la capacité de l'entreprise à
prévenir les risques sanitaires et phytosanitaires connexes aux
produits.
Cependant, l'inspecteur peut séjourner dans les lieux
pour vérifier le travail ou discuter avec l'exploitant de ses
procédures et le conseiller sur les bonnes pratiques de fabrication
(BPF), les bonnes pratiques hygiéniques (BPH) et le « Hazard
Analysis Critical Control Point » ou analyse des dangers et maîtrise
des points critiques (HACCP).
1.1.2.2. Au niveau des magasins de stockage ou chambres
froides:
Il s'effectue après réception des produits
à l'import ou à l'export. Ce contrôle est
réalisé par les agents du service d'hygiène au niveau des
marchés sauf situations particulières liés aux contraintes
techniques des inspecteurs de la DPV, obligeant ceux-ci d'élargir le
contrôle à ce niveau. Cependant, pour les produits frais
importés et exportés, reçus dans les locaux des services
logistiques pour triage, conditionnement, palettisation ou stockage avant
livraison ou expédition, seuls les inspecteurs de la DPV sont
habilités à les contrôler.
1.1.2.3. A l'importation et à
l'exportation:
Il est l'objet strict du contrôle phytosanitaire
réglementé par le décret 60- 121/SG du 10 mars 1960. Les
produits sont contrôlés dès leur réception par les
inspecteurs avant leur livraison à l'import ou leur envoi à
l'export.
1.2. Méthodes de contrôle au niveau des
postes:
1.2.1. Procédure de contrôle à
l'exportation:
Comme il est d'habitude, au niveau des postes, les
exportateurs viennent d'eux-mêmes déclarer leurs produits et
solliciter un certificat phytosanitaire. En fonction de la nature et de la
quantité du produit, la procédure d'inspection varie.
· Pour les bagages accompagnés (à l'ALSS)
de moins de 100Kg environ, l'examen visuel n'est pas effectué ainsi que
pour les lots destinés aux corps diplomatiques; mais malgré tout
un certificat phytosanitaire leur est délivré. Au contraire, pour
les mangues pendant l'hivernage, du fait de la mouche des fruits, le
contrôle est systématique. D'ailleurs, on interdit leurs
exportations pendant cette période; mais jusqu'à présent
certaines persistent et 148,291t et 75t de mangues, ont été
exportées pendant le mois d'août 2008 à travers
respectivement les postes de l'ALSS et du PAD pour ne citer que
ceux-là.
· Quant aux autres produits voyageant par fret (maritime
ou aérien) le contrôle physique est effectué sur un
échantillon pour les lots de grande taille ou sur la totalité du
lot lorsqu'il est de petite taille. La conformité du lot aux exigences
phytosanitaires nationale et internationale est sanctionnée par le
certificat phytosanitaire qui autorise l'exportateur à expédier
ses produits. Ce certificat complète la documentation (lettre de transit
aérien ou LTA ou lettre de transit maritime ou LTM.) qui accompagne
l'expédition.
1.2.2. Procédure de contrôle à
l'importation:
A l'importation, la procédure de contrôle est
presque la même qu'à l'export. Ici l'importateur sollicite au
contrôle phytosanitaire une demande d'inspection sur présentation
du permis d'importation ou du certificat phytosanitaire d'origine. En effet, le
PV d'inspection phytosanitaire est rédigé avant même la
réception de l'envoi ou l'observation des produits. Selon certains, ceci
facilite à l'importateur les procédures douanières et ne
signifie pas que le lot va être livré s'il est trouvé non
conforme. Quelles sont les décisions prises alors à la
rédaction du Procès-verbal (PV) ?
1.3. Sanctions du contrôle ou la prise de
décisions :
La prise de décision constitue l'étape ultime
et la plus délicate de la procédure de contrôle. Les
actions prises sur la base du résultat, varient selon que le lot est
conforme ou non conforme. En effet, toute décision prise engage la
responsabilité de l'inspecteur.
A l'import, lorsque l'envoi est jugé
conforme aux règlements phytosanitaires en vigueur, l'inspecteur en
informe immédiatement l'importateur et lui délivre le PV
d'inspection qui autorise la mise sur le marché de l'expédition
après son dédouanement si nécessaire. Dans le cas
contraire, plusieurs possibilités s'imposent selon les mentions du PV:
les décisions les plus fréquemment prises au niveau des postes de
contrôle ciblés sont: soit la délivrance immédiate
à l'importateur et le prélèvement d'échantillon
pour examen au laboratoire (cas du PCPQ/PAD); soit tout simplement la
délivrance immédiate à l'importateur (cas des PCPQ de
l'ALSS et de Bargny).
A l'export, le risque à prendre est
moins grave puisque les moyens déployés par l'exportateur sont
moins importants que ceux de l'importateur. Là, il s'agit d'une part de
délivrer le certificat phytosanitaire si le lot est conforme et d'autre
part de le refuser à l'exportateur si le lot est
déclassé.
Toutefois, un refoulement au niveau des exploitations pour un
second triage est autorisé pour donner une seconde chance à
l'exportateur, sinon une vente locale des produits. Ceci n'est possible que
dans un pays comme le Sénégal où il n'existe pas une
réglementation des produits horticoles mis en oeuvre dans le
marché local.
1.4. Etude de quelques exemples:
1.4.1. Inspection des mangues à l'exportation par
avion:
Un lot de 32 cartons de mangues a été
déclaré par l'exportateur venu solliciter un certificat
phytosanitaire. Du fait de l'interdiction des exportations de ce produit,
à cette période à cause de la mouche des fruits,
l'obligation était d'aller visiter le produit. A l'arrivée,
devant le centre de conditionnement, on a trouvé 32 cartons de mangues
déjà palettisés devant être exportés vers
l'Ile du Cap Vert. Deux cartons ont été
échantillonnés et inspectés en totalité puis
restitués à l'exportateur. Après avoir
constaté quelques piqûres de cette mouche, un reconditionnement
après triage a été autorisé avant délivrance
du certificat phytosanitaire.
1.4.2. Inspection des patates douces importées
par camion:
Dans un lot de prés de 40t (soit 800 sacs), un
échantillon a été demandé. Il est composé de
5 unités (du fruit) de patates. Après observation, toutes
étaient infestées par des coléoptères (voir Figure
2). Après information de l'importateur, il donne comme justification que
celui-ci est prélevé dans un sac qui était tombé en
cours de route. Ce qui n'était pas une justification valable.
Malgré tout un autre échantillon a été
prélevé dans les sacs intacts et qui a valu la certification de
conformité du produit.
|
Piqûres d'insectes
Masse fibreuse et molle
|
|
Figure 2 : Patates douces infestées de
coléoptères (vues à Bargny).
1.4.3. Inspection de la cale de blé des Grands
Moulins de Dakar:
La cale inspectée a une capacité de 6000t. Elle
était presque déchargée au 9/10 (voir Figure 3). On s'est
contenté d'une simple observation en profondeur de la cale; aucune
décision n'est prise par la suite.
|
Bord interne de la cale
Masse de blé en vrac
Bord externe de la cale
|
|
Figure 3: Cale de blé des Grands Moulins de Dakar.
1.4.4. Visites des frigorifiques de L'ALSS:
Les frigorifiques ou chambres froides de l'ALSS sont
situés à proximité de la zone de fret, lieu d'embarquement
de la plupart des produits. Celles-ci, en contact direct avec
l'extérieur très souvent ensoleillé, sont munies de portes
non hermétiques, sans hangars de devanture, conditionnant des pertes de
fraîcheurs et donc une mauvaise conservation des produits.
1.4.5. Visite des exploitations de SEPAM:
La Société d'Exportation des Produits Agricoles
Maraîchers (ou SEPAM) est l'une des sept entreprises exportatrices de
fruits et légumes frais, certifiée «GlobalGap» (Ex
EurepGap ou BPA Européens) en 2004. Elle exporte de la mangue, de la
tomate et du haricot vert, souvent de novembre à avril. Parmi les
exigences du référentiel mis en place et relatives à la
manipulation des produits on peut noter:
· le contrôle documenté de la qualité
des produits à la réception, pendant la production et au moment
du conditionnement;
· le nettoyage et l'entretien des locaux (salles de
production, de conditionnement et chambres froides);
· la lutte contre les insectes volants et la
poussière par la mise en place de système ventilé de haute
puissance (voir Figure 4);
· la gestion du risque phytosanitaire lié aux
palettes par leur chauffage à l'aide d'un dispositif approprié
(voir Figure 5).
· la mise en place de panneaux (pictogrammes) pour la
sensibilisation des employés sur les Bonnes Pratiques Hygiéniques
(BPH), les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF), les Bonnes Pratiques
Agricoles (BPA) et le Hazard Analysis Critical Control Point (HACCP). Cependant
ce système n'est pas adapté à tous. A cet effet, une
formation de sensibilisation des employés est organisée à
la rentrée de chaque campagne de production.
En ce qui concerne l'environnement de l'usine, des effets
externes sont possibles du fait de sa proximité avec les populations et
de la route de Sangalkham très fréquentée par les
véhicules.
Les produits finis de la SEPAM, conditionnés,
emballés et stockés dans les chambres froides, sont ensuite
palettisés et empotés sur place, puis acheminés au port
par les camions frigorifiques de la société pour leur
expédition.
Figure 4: Ventilateur haute puissance. Figure 5: Dispositif
de chauffage des palettes.
1.4.6. Visite des magasins de la rue
Sandignéry:
Fief des importateurs de fruits et légumes exotiques
(Raisin, Pomme, Prune, Nectarine, Pèche, Dattes, Pomme de terre,
Oignons...), le marché de la rue Sandignéry est l'un des grands
marchés de fruits et légumes de la région Dakaroise.
Là, quatre magasins ont été visités. Du point de
vue exigence qualité, nous avons constaté les faits suivants:
· des produits (fruits exotiques) de stockés dans
des chambres froides à température non précise (pas de
plaque où lire la température);
· un entreposage des produits sur des palettes, mais
à même le mur écaillé et à moins d'un
mètre (1m) environ du toit.
· des produits altérés dans les chambres
froides à proximité de ceux sains;
· un conteneur d'oignons en déchargement qui n'a pas
été vu au port. Après entretien avec les importateurs, la
température des chambres froides a pu être identifiée
(0°c).
1.4.7. Visite des magasins de la GFD: (voir
Figures 6 & 7)
Fréquemment quand il s'agit de la qualité des
produits horticoles, on insiste plus sur les résidus de pesticides, que
sur les critères microbiologiques, organoleptiques et
hygiéniques. En effet, les produits visités dans les magasins de
la gare nous prouvent le contraire. Le mode d'entreposage des produits est
aussi grave, et fait douter sur la qualité des produits. Parmi les faits
observés, on peut citer :
· une impossibilité d'entrer dans les magasins par
soucis de piétiner les produits (voir Figure 6) du fait de l'absence de
passage.
· mais en bon inspecteur, il s'avérait
nécessaire de découvrir ce qui est à l'intérieur
même s'il faudra marcher sur les sacs.
· à l'intérieur, on note une superposition
mélangée des sacs de tamarin, de piment, de l'encens, du
néré, au dessus de laquelle on trouve des cartons de
Karité (voir figures 7). Tout cet ensemble est entreposé sur des
sacs de produits altérés et/ou sur des bâches comme
alternative aux palettes.
· une hygiène défectueuse, sous
prétexte que le nettoyage se fait à la diminution du stock.
· une toiture en mauvais état et perméable
à l'eau, donne soucis à la qualité des produits
entreposés à même le sol surtout pendant la saison des
pluies (possibilité de développement des moisissures).
Cependant, on observe dans d'autres magasins un entreposage par
produit et sur des palettes, mais toujours les uns à côté
des autres.
Figure 6 : Tamarin à l'entrée du magasin.
|
Sacs de produits divers
Sacs à même le sol
|
|
Figure 7 : Entrepôt de sacs de produits divers.
1.5. Evaluation du contrôle:
1.5.1. Etude comparative des importations et
exportations de produits horticoles en 2007 au Sénégal et par
catégorie de produits:
Quantités (en t)
1600000
1400000
1200000
1000000
600000
400000
200000
800000
0
12345 6 7 8911111111
5
N° d'ordre de la catégorie de produits
Importations Exportations
Figure 8: Importations et exportations de produits
horticoles en 2007 par catégorie de produits.
Tableau I : Légende de la Figure 8:
N° d'ordre
|
Catégorie de Produits
|
1
|
Plantes vivantes et Produits de la floriculture
|
2
|
Légumes, Plantes, Racines, et Tubercules alimentaires
|
3
|
Fruits comestibles: Ecorces d'agrumes ou de melons
|
4
|
Café, Thé, Mate et Epices
|
5
|
Produits de la Minoterie; Malt; Amidons et Fécules;
Inuline, Gluten
|
6
|
Céréales
|
7
|
Oléagineux; Graines, Semence; Plantes industrielles,
Médicinales; Paille
|
8
|
Gommes, Résines et autres sucs et Extraits
végétaux
|
9
|
Graisses, Huiles, Cires (Animale et Végétale),
Graisses alimentaires
|
10
|
..Matières à tresser et autres produits d'origine
végétale N.D.C.A.
|
11
|
..Sucres et Sucreries
|
12
|
..Cacao et ses préparations
|
13
|
..Préparations à base de céréales et
dérivés, Pâtisseries
|
14
|
..Préparations de légumes, de fruits, ou d'autres
parties de plantes
|
15
|
..Préparations alimentaires diverses
|
16
|
..Boissons, Liquides alcooliques et Vinaigres
|
17
|
..Tabacs et Succédanés de Tabacs
fabriqués
|
|
Source : Agence Nationale de la Démographie et de
la Statistique (ANDS).
10,8525422
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Importations Exportations
|
|
89,1474578
|
|
|
|
|
|
|
Figure 9: Répartition des importations et exportations
annuelles en 2007
1.5.2. Etude comparative des importations et
exportations de produits horticoles en 2007 à travers les PCPQ de
Dakar:
PCPQ de Dakar
Importations à travers les PCPQ de Dakar Exportations
à travers les PCPQ de Dakar
Quantité (en t)
1200000
1000000
400000
200000
800000
600000
0
PAD ALSS GFD BARGNY
Figure 10: Etude comparative des importations et
exportations totales de produits horticoles en 2007 à travers les
PCPQ de Dakar
1.5.3. Différents types de produits
importés et exportés: Tableau II: Produits
exportés par le Sénégal.
Espèces
|
Exportateurs
|
Destination
|
Mangues
|
SEPAM, Agriconcept, PDG, SANEPRO, Mamadou AÏDARA,
|
Union Européenne (UE), Ghana
|
Haricot Vert
|
SEPAM, Agriconcept, SAFINA Agro cap
|
UE
|
Tomates
|
SEPAM, GDS, SAFINA Agro cap
|
UE
|
Melon, Pastèque
|
PROMEGA
|
UE
|
Coton
|
SODEFITEX
|
Thaïlande, France, Maroc
|
Tabac
|
MTOA
|
Pays d'Afrique
|
Hibiscus sabdarifa
|
SUB-SAHARA-SALES
|
Mexico
|
Pâtes alimentaires Biscuits
|
Moulins SENTENAC, PATISEN, GMD
|
Europe, Afrique
|
Tous les fruits et légumes et céréales
importés
|
Divers ré-exportateurs
|
Sous région Sénégal
|
|
Source: Rapports mensuels des PCPQ de l'année
2008).
Tableau III: Produits importés au
Sénégal
PRODUITS
|
ORIGINE
|
POINT D'ENTREE
|
Riz
|
Thaïlande, Chine, USA
|
PAD
|
Semoule de blé
|
France
|
PAD
|
Blé
|
France, Allemagne
|
PAD
|
Maïs
|
USA
|
PAD
|
Son de blé
|
France
|
PAD
|
Tourteaux de coton
|
Abidjan
|
BARGNY
|
Malte (boisson alcoolisée)
|
Abidjan
|
ALSS
|
Gruau de maïs (boisson alcoolisée)France
|
|
ALSS
|
Farine de maïs
|
France
|
PAD
|
Noix de coco
|
Guinée, Côte d'Ivoire
|
BARGNY, ALSS
|
Nectarine
|
France, Espagne
|
PAD, ALSS
|
Mandarines
|
Maroc
|
BARGNY, ALSS
|
Pommes, Prunes, Pêches
|
France, Afrique du Sud
|
PAD, ALSS
|
Poires, Abricots
|
France
|
PAD, ALSS
|
Oranges
|
Maroc, Afrique du Sud
|
PAD, ALSS
|
Avocats
|
France
|
PAD, ALSS
|
Bananes
|
Côte d'Ivoire
|
PAD, ALSS, BARGNY
|
Raisins, Dattes
|
Tunisie
|
PAD, ALSS
|
Piments, Patates douces
|
Mali
|
GFD, BARGNY
|
Pomme de terre (consommation)
|
Bénin
|
PAD
|
Pomme de terre (semence)
|
France, Hollande
|
PAD, ALSS
|
Oignons
|
France
|
PAD
|
Céleris
|
Hollande, France
|
PAD, ALSS
|
Fleurs, Laitue
|
|
|
Choux, Carottes, Endives
|
France
|
PAD
|
Semences haricots
|
France
|
PAD, ALSS
|
Tomates, Ail
|
France
|
PAD, ALSS
|
Poivre
|
Espagne
|
PAD
|
Semence potagère / maraîchère
|
Brésil
|
PAD, ALSS
|
Bitters
|
France, Hollande
|
PAD, ALSS
|
Café
|
Mali, Côte Ivoire
|
GFD, BARGNY, PAD
|
Thé
|
Chine
|
PAD
|
Encens, Tamarin, Néré, Karité
|
Mali
|
GFD
|
Divers produits agricoles
|
Inde
|
PAD
|
|
Source: Rapports mensuels des PCPQ de l'année
2008).
L'importation de certains produits, comme les semences,
nécessite au préalable une demande de permis d'importation
délivré par le bureau quarantaine des plantes de la DPV, à
la partie intéressée.
1.5.4. Organismes nuisibles:
Les nuisibles naturellement rencontrés au niveau des
denrées et des plantes, sont jusqu'à nos jours les
mêmes. Ce sont:
Au niveau des denrées: Trogoderma
granarium, Caryedon serratus, Tribolium sp, Aphanus sordidus,
Sitophilus oryzea, Oryzaephilus surinamensis.
Au niveau des plantes : Rastroccocus
invadens, Uromyces appendiculatus, Ceratitis cap itata, Aculops lycopersici,
Aleuradicus dispersus, Maruca testulalis, Dacus sp, Helicoverpa
armigera, Tetramychus urticae, Aphis craccivora, Bactrocera invadens.
En effet, aucun organisme nuisible n'a été
rencontré durant toute la période d'étude. Cependant, la
présence de Prostephanus troncatus dans les
céréales a été notifiée en septembre 2008
aux agents de contrôle, dans le sud du pays. De plus, quelques signes
d'infestation de la mouche des fruits (Bactrocera invadens) sur des
mangues à l'exportation et des coléoptères sur la patate
douce importée (voir Figure 2), ont été
constatés.
Aussi, faut-il noter que l'analyse microbiologique des
produits manque, bien que ce risque reste moins grave pour les produits
horticoles. Néanmoins, il n'est pas exclu que les microorganismes tels
que les bactéries, les virus et les champignons moisissures sont, parmi
les organismes nuisibles, les plus difficiles à gérer car
invisibles à l'oeil nu.
2. Discussion:
2.1. Méthodes de contrôle au niveau des
postes:
2.1.1. Moment du contrôle:
Le moment d'inspection des denrées alimentaires est un
facteur déterminant pour la maîtrise des dangers du fait de la
rapidité de la multiplication de certains germes bactériens, la
durée du transit (maritime et routier) et de la rupture de la
chaîne de froid à certains niveaux. Il incombe donc à
l'exportateur de veiller à la maîtrise du risque phytosanitaire en
mettant en place les moyens nécessaires, afin que ses produits soient en
conformité avec le règlement qui les concerne [3
a].
Au Sénégal, le développement de petits
producteurs ne possédant pas de moyens propres, compromet cette
règle et le moment opportun de contrôle des produits. Ceci n'est
pas le cas des sept entreprises horticoles certifiées GlobalGap dont
SEPAM, SAFINA, GDS, Agriconcept, Soleil Vert, PDG et SANEPRO.
La responsabilité des inspecteurs et des services
logistiques dans cette situation est également non négligeable et
dépend de leurs moyens. L'inspection de la cale de blé des GMD au
moment où le 9/10 du produit est déjà
déchargés, le retard des embarquements/débarquements ou la
rupture de la chaîne de froid due aux coupures
d'électricité sont autant d'actes
justificatifs. Cette inadéquation peut influencer les
décisions à prendre, au moment de l'inspection et impose aux
autorités de la DPV, d'une redéfinition des lieux et moments de
contrôle des produits.
2.1.2. Sanctions du contrôle (ou prise de
décisions):
Les inspecteurs déterminent la conformité des
envois avec les exigences phytosanitaires, sur la base d'un examen visuel
visant à détecter des organismes nuisibles et articles
réglementés, d'un examen des documents et de vérifications
de l'identité et de l'intégrité. Le résultat de
l'inspection doit permettre à l'inspecteur de décider d'accepter,
de détenir ou de refouler l'envoi, ou de décider de la
nécessité d'analyses ultérieures [4d]. Ce
qui n'est pas souvent le cas au Sénégal : la certification des
produits est faite avant ou sans examen visuel de l'envoi sauf quelques
exceptions : deux (2) cas sur les sept (7) exemples étudiés (soit
28,6%) respectent cette procédure.
Les sanctions faites pour réparer les dommages
observés ne respectent non plus cette exigence des NIMP n°23. Elles
varient en fonction de la grandeur du lot et de la gravité de l'anomalie
observée. Elles sont beaucoup plus financières que techniques et
sont discriminatoires vis-à-vis des importateurs étrangers et
nationaux. Ces derniers sont beaucoup plus favorisés par rapport aux
importateurs maliens par exemple qui ne cessent de remettre en cause les
décisions diverses et contradictoires prises par les inspecteurs. Cette
discrimination ne répond pas aux prescriptions des NIMP n°1
(paragraphe 1.7 : la non-discrimination).
En effet, l'absence d'une station de quarantaine au
Sénégal et de laboratoire fonctionnel au niveau des postes,
limite les mesures à prendre. Ici, la prise de décision, en cas
de non-conformité, est également un jeu de risque qui engage la
responsabilité de l'inspecteur.
Toutefois, des mesures alternatives existent et permettent de
gérer le risque phytosanitaire. Il s'agit entre autres :
· de la prohibition par la réglementation ;
· de la mise en place de réseau d'alerte
phytosanitaire nationale et internationale ;
· du refoulement en cas de soupçon suite à
une déclaration additionnelle du certificat phytosanitaire d'origine.
2.2. Etude comparative des importations et exportations
annuelles de produits horticoles au Sénégal et à travers
les PCPQ:
L'étude montre que les importations sont très
largement plus importantes que les exportations (89,15% contre 10,85% en 2007
sur un total de 2478107,405 t). Cette importance peut s'expliquer par les
grandes quantités de céréales importées par notre
pays (soit 71,19% des importations annuelles contre 1,09% des exportations
annuelles en 2007). Les fruits et légumes occupent la deuxième
place après les céréales avec une dominance de ceux
importés. Cependant le rapport des imports de fruits et légumes
sur les importations
totales en 2007 (10,07%) est plus bas que celui des exports
de fruits et légumes sur les exportations totales (12,32%). En effet
près de 56% de ces importations sont reçues à travers les
PCPQ de Dakar alors que les exportations à travers ces postes sont
estimées à environ 30%. Ceci montre l'importance de ces postes
ainsi que les risques sanitaires qui peuvent en découler.
Donc une rigueur sur la gestion de la qualité de ces
produits s'impose afin de prévenir tout risque susceptible d'être
véhiculé par les produits.
Les inspecteurs devront alors, pour ce qui leur concerne,
rester plus vigilants et plus rigoureux dans la procédure d'inspection
quelle que soit la quantité des produits. Cependant, une attention
particulière est nécessaire au niveau du poste du PAD où
est reçue la plus grande quantité des produits (soit 52,20% des
importations et 17,12% des exportations totales en 2007), afin d'empêcher
l'introduction de tout danger phytosanitaire. Ceci impose également aux
autorités, un renforcement des moyens (techniques, logistique et
administratifs) au niveau de ce poste.
2.3. Visites d'inspection des exploitations et
magasins:
Les résultats de visite de la SEPAM montrent que les
produits finis de cette entreprise sont sains et indemnes de maladies. Ceci se
justifie par les différents outils de maîtrise du risque
phytosanitaire mis en place par cette entreprise; mais aussi par
l'acceptabilité et l'accès de leurs produits aux marchés
européens, attestant de leur conformité aux normes de
qualité (le contrôle de conformité étant
systématique dans l'Union Européenne).
Cependant, le temps de séjour des conteneurs au port
(jusqu'à 8 jours) avant leur embarquement et la rupture de la
chaîne de froid due aux coupures intempestives
d'électricité, constitue des contraintes de qualité pour
les produits. De telles contraintes sont également notables au niveau de
la GFD où le train accuse parfois un retard exceptionnel surtout
à l'arrivée. Ce qui, en revanche donne faveur aux importations
par voie routière et l'importance du poste de Bargny.
Quant à la visite du marché de la rue
Sandignéry, aucune décision n'a été prise suite aux
différentes observations. Selon l'inspecteur, le contrôle
phytosanitaire des produits se limite à leur arrivée au port et
une fois aux marchés, il est du ressort des Services d'Hygiène.
Pourtant le conteneur d'oignon en déchargement, dédouané
avant son arrivée, n'a pas été observé au port et
des produits altérés ont été retrouvés dans
les chambres froides.
Ceci est en contradiction avec les études
rapportées à la FAO par les consultants W.C.K. HAMMER et O.
DHAMIJA: « L'inspecteur de l'office doit vérifier le travail de
l'exportateur (mais aussi de l'importateur) et prélever des
échantillons aux fins d'analyse en laboratoire. Il doit passer un
certain temps dans les locaux où le classement par qualité et
l'emballage sont
effectués; ce séjour lui permettra de discuter
avec l'exploitant de ses procédures et de le conseiller [3a]
».
A cela, il faut ajouter que cette procédure devrait
être adopté régulièrement pour un exportateur
débutant jusqu'à ce qu'une conformité satisfaisante soit
obtenue et au moins une fois tous les trois (3) mois pour l'exportateur ancien
dont les produits sont réputés conformes. Ceci permettrait
à l'exportateur de gagner et d'éviter à l'importateur la
nécessité d'expertise qualité pour des besoins de
remboursement des dommages. Ainsi, une fois les produits certifiés
conformes par les inspecteurs, la responsabilité du fournisseur est
dégagée.
Il ressort de cette analyse, que l'accès et
l'acceptabilité de la plupart de nos produits horticoles exportés
(fruits et légumes en particulier), aux marchés européens,
sont le résultat des efforts et l'évolution consentis de la
démarche qualité certifiée dans certaines de nos
entreprises exportatrices de fruits et légumes comme celles
énumérées plus haut.
2.4. Contraintes du contrôle phytosanitaire et
qualité:
Les difficultés qui gangrènent l'efficacité
du contrôle phytosanitaire et qualité au Sénégal
sont nombreuses. Parmi celles-ci, on peut noter:
2.4.1. Au niveau des postes de
contrôle:
· Le manque de laboratoire fonctionnel qui compromet
l'examen microscopique des produits;
· La difficulté d'accéder aux lieux de
contrôle du fait de la sécurité rigoureuse de ceux-ci et du
manque de collaboration entre les services;
· La méconnaissance du contrôle par
certains suscite de nombreuses explications pour les faire comprendre, surtout
au niveau du poste terrestre de Bargny où la plupart des convoyeurs des
camions sont analphabètes;
· Le manque de sécurité pendant les brigades
de nuit, met en jeu la vie des agents et laisse échapper de nombreux
produits surtout à Bargny.
· L'absence de moyens logistiques (PAD, Bargny) ou de
leur vétusté (ALSS, GFD) oblige les agents à se
déplacer ou non par leurs propres moyens pour se rendre aux lieux
d'inspection, souvent éloignés des postes;
· Insuffisance et la vieillesse des agents chargés
du contrôle dont la majorité iront en retraite dans moins de 5
ans.
2.4.2. Pour les produits:
· Le retard du départ (bateau) ou de
l'arrivée (train) des moyens de transit entraîne
l'altération de certains produits au cours du transport;
· Le manque de suivi phytosanitaire sur l'utilisation des
pesticides au niveau des zones de production;
· L'étanchéité imparfaite du
système de fermeture des portes de certaines chambres froides
utilisées surtout celles de l'aéroport;
· Les contraintes de qualité à
l'importation liées au non respect du délai avant récolte
et/ou avant conditionnement, obligeant certains importateurs de réaliser
une expertise qualité à la réception des produits;
· L'insalubrité de certains magasins (GFD) et
chambres froides.
2.4.3. Pour les textes :
· Une vétusté des décrets 60-121/SG
et 60-122/SG du 10 mars 1960, depuis lors non réactualisés alors
que beaucoup de choses ont changé avec l'évolution de la science
et de la technologie au cours du temps;
· La non application et actualisation du décret
99-259 du 24 mars 1999, relatif au contrôle qualité des produits
horticoles;
· La non adaptabilité de certains textes
communautaires (UE, sous régionale) à nos conditions climatiques
et aux entreprises nationales dont la plupart ne répond pas aux normes
de qualité : sept (7) seulement sont certifiées GlobalGap ;
· Défaillance dans l'harmonisation au niveau
communautaire (CILSS, UEMOA, CEDEAO) due à la non ratification des
textes par certains pays Tous ces facteurs sont autant de contraintes dont les
responsables devront faire face pour améliorer la qualité des
produits.
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