Université d'El Manar
Faculté des Sciences Economiques
et de Gestion de Tunis
Pour l'obtention
du diplôme de Mastère en
Management
Les déterminants du choix
stratégique de l'entreprise
touristique
en Tunisie
|
Elaboré par : Sous la direction du
Professeur :
Noureddine HADDAD Monsieur Mohamed FRIOUI
Année universitaire
2005/2006
SOMMAIRE INTRODUCTION GENERALE .
...1
PARTIE THEORIQUE: LES CARA CTERIS TIQUES DE L 'A
CTIVITE TOURISTIQUE ET LES STRA TEGIES DES ENTREPRISES DE
TOURISME
CHAPITRE I : L'ACTIVITE TOURISTIQUE : ASPECT CONCEPTUEL
ET PRATIQUE INTERNATIONALE 4
SECTION I : LE CADRE CONCEPTUEL DE L'ECONOMIE DU TOURISME 4
SECTION II : PRATIQUE INTERNATIONALE DE L'ACTI VITE TOURISTIQUE.
32 CONCLUSION 45
CHAPITRE II : LES STRATEGIES DES ENTREPRISES TOURISTIQUES
..44
SECTION I : LA CONCEPTION DES STRATEGIES DES ENTREPRISES
TOURISTIQUES 44 SECTION II : LA PRATIQUE INTERNATIONALE DES STRATEGIES
DES
ENTREPRISES TOURISTIQUES 63
CONCLUSION 85
CONCLUSION DE LA PARTIE CONCEPTUELLE ET ESSAI D'UN SCHEMA
EXPLICATIF 88
PARTIE EMPIRIQUE: LES DE TERMINANTS DU CHOIX STRA
TEGIQUE DES ENTREPRISES TOURISTIQUES EN TUNISIE: CONSTAT ET
CONCLUSION
CHAPITRE I: CADRE D'ANALYSE ET METHODOLOGIE DE
RECHERCHE. 86
SECTION I : PRESENTATION DU CADRE D'ANALYSE : LE SECTEUR DE
TOURISME EN TUNISIE 86
SECTION II : METHODOLOGIE DE RECHERCHE 95
CHAPITRE II : L'EXPLOITATION DE L'ENQUETE ET
VALIDATION EMPIRIQUE DES DETERMINANTS DU CHOIX STRATEGIQUE
DES ENTREPRISES TOURISTIQUES (LES HOTELS) EN TUNISIE ..98
SECTION I : PRESENTATION DES ENTREPRISES TOURISTIQUES 98
SECTION II : L'ENTREPRISE TOURISTIQUE ET SON ENVIRONNEMENT ...
104 SECTION III : STRATEGIES D'EVOLUTION DES ENTREPRISES TOURISTIQUES EN
TUNISIE 111 SECTION IV : VALIDATION EMPIRIQUE DE LA PROPOSITION DE
RECHERCHE 120
CONCLUSION ..129
CONCLUSION GENERALE . 133
BIBLIOGRAPHIE 139
ANNEXES .141
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE 1
PARTIE THEORIQUE: LES CARA CTERIS TIQUES DE L 'A
CTIVITE TOURISTIQUE ET LES STRA TEGIES DES ENTREPRISES DE
TOURISME
CHAPITRE I : L'ACTIVITE TOURISTIQUE : ASPECT CONCEPTUEL
ET
|
PRATIQUE INTERNATIONALE
|
.4
|
SECTION I : LE CADRE CONCEPTUEL DE L'ECONOMIE DU TOURISME
|
4
|
I.1 : L 'ECONOMIE DE TOURISME
|
4
|
I.1.1. Définition, genèse et historique
|
4
|
I.1.1.1. Le « tourisme » défini par les
statistiques internationales
|
4
|
I.1.1.2. Essai de définition du tourisme
|
5
|
I.1.1.3. Les grandes caractéristiques du tourisme
|
6
|
I.1.1.4. Aperçu historique
|
7
|
I.1.2. Le tourisme comme secteur d'appui de l'économie
|
8
|
I.1.2.1. Le tourisme et la consommation
|
8
|
I.1.2.2. Le tourisme et la production nationale
|
9
|
I.1.2.3. Le tourisme et création d'emploi
|
9
|
I.1.2.4. Le tourisme et balance des paiements
|
9
|
I.1.2.5. Le tourisme et élimination de la pauvreté
|
10
|
I.1.2.6. Le tourisme et effet d'entraînement sur le reste
de l'économie
|
11
|
I.1.3. Evaluation de l'activité touristique
|
11
|
I.1.3.1. Avantages procurés par l'activité
touristique
|
11
|
I.1.3.2. Contraintes causées par l'activité
touristique
|
13
|
I.2.1. Spécificités des entreprises touristiques
|
17
|
I.2.2. Typologie des entreprises de tourisme
|
17
|
I.2.2.1. Les tours-opérateurs
|
18
|
I.2.2.2. L'agence de voyage
|
19
|
I.2.2.3. Les Hôtels
|
20
|
I.2.3. Les variables internes à l'entreprise touristique
|
23
|
I.2.4. Les variables externes à l'entreprise touristique
|
26
|
I.2.4.1. L'environnement externe de l'entreprise touristique
|
26
|
I.2.4.2. L'analyse de l'environnement externe de l'entreprise
touristique
|
27
|
SECTION II : PRATIQUE INTERNATIONALE DE L'ACTI VITE TOURISTIQUE.
32
II.1. En Europe 32
II.1.1. Les facteurs explicatifs de l'évolution de
l'économie du tourisme 33
II.1.2. L'importance du tourisme dans l'économie 35
II.1.3. Les stratégies adoptées dans le secteur
35
II.1.4. Freins au succès du secteur de tourisme 36
II.2. En Amérique 36
II.2.1. Les facteurs explicatifs d'évolution du secteur
de tourisme 36
II.2.2. L'importance du tourisme dans l'économie 38
II.2.3 - Les stratégies adoptées dans le secteur
38
II.2.4. Les freins au succès du secteur 38
II.3. En Asie 39
II.3.1. Les facteurs explicatifs de l'évolution du
tourisme 39
II.3.3. Les stratégies adoptées dans le secteur
41
II.3.4. Les freins au succès du secteur de tourisme en
Asie 41
0CONCLUSION 45
CHAPITRE II : LES STRATEGIES DES ENTREPRISES TOURISTIQUES
44
SECTION I : LA CONCEPTION DES STRATEGIES DES ENTREPRISES
TOURISTIQUES 44
I.1. GENESE, DEFINITION ET MODALITE DE LA STRATEGIE 44
I.2. Les modèles stratégiques du choix de la
stratégie 47
I.3. Les stratégies possibles pour les entreprises de
tourisme 50
I.3.1. Les stratégies concurrentielles 50
I.3.1.3. Stratégie de différenciation 52
I.3.2. Les stratégies de croissance 53
I.3.2.1. Stratégie de spécialisation 54
I.3.3. Les stratégies de développement 54
I.3.4. Les stratégies de désengagement 60
I.3.5. Stratégies de partenariat 60
I.3.6. Les stratégies de fidélisation 62
SECTION II : LA PRATIQUE INTERNATIONALE DES STRATEGIES DES
ENTREPRISES TOURISTIQUES 63
II.1. Stratégies adoptées par les Pays
Développés 63
II.1.1. Les stratégies concurrentielles 64
II.1.1.3. Stratégie de différenciation 65
I.1.2. Les stratégies de croissance 67
I.1.2.1. Stratégie de spécialisation 68
Quatre types de stratégie de spécialisation peuvent
être avancées : 68
I.1.3. Les stratégies de développement 68
I.1.4. Les stratégies de désengagement 73
I.1.5. Stratégies de partenariat 73
I.1.6. Les stratégies de fidélisation de la
clientèle 76
II.2. Les stratégies touristiques adoptées par
les pays émergents 79
II.2.1. Alliances entre Agences de voyage 79
II.2.2. Alliances entre groupe hôtelier 80
II.2.3. La joint-venture 80
II.2.4. Les alliances technico-commerciales 80
CONCLUSION 85
CONCLUSION DE LA PARTIE CONCEPTUELLE ET ESSAI D'UN SCHEMA
EXPLICATIF 88
PARTIE EMPIRIQUE: LES DE TERMINANTS DU CHOIX STRA
TEGIQUE DES ENTREPRISES TOURISTIQUES EN TUNISIE: CONSTAT ET
CONCLUSION
CHAPITRE I: CADRE D'ANALYSE ET METHODOLOGIE DE
RECHERCHE 86
SECTION I : PRESENTATION DU CADRE D'ANALYSE : LE SECTEUR DE
TOURISME EN TUNISIE 86
I. 1.L 'évolution de l'emploi par région
88
I.2. Les recettes touristiques 88
I.3. L'Investissement et Valeur Ajoutée 89
I.4. Tourisme et commerce extérieur 91
I.5. Structure de l'industrie touristique tunisienne 92
I.6. Positionnement de l'offre touristique tunisienne 93
I.7. Mise à niveau 94
SECTION II : METHODOLOGIE DE RECHERCHE 95
II.1. TECHNIQUES D'INVESTIGATION 95
II.1.1. Les informations secondaires 95
II.1.2. Les informations primaires relatives à
l'échantillon 95
II.2. L 'ECHONTILLONAGE 96
II.2.1. Choix de la méthode 96
II.2.2. Structure de l'échantillon et présentation
des entreprises : 96
II.3. TECHNIQUE D'ANALYSE 97
CHAPITRE II : L'EXPLOITATION DE L'ENQUETE ET
VALIDATION EMPIRIQUE DES DETERMINANTS DU CHOIX STRATEGIQUE DES
ENTREPRISES TOURISTIQUES (LES HOTELS) EN TUNISIE
..98
SECTION I : PRESENTATION DES ENTREPRISES TOURISTIQUES 98
I.1. Maturité des entreprises 98
I.2. La taille des entreprises 99
I.3. La maturité de l'activité 99
I.4. Position concurrentielle 100
I.5. Les caractéristiques les plus
déterminantes de l'activité touristique en Tunisie 101
I.7. Les années de difficultés pour
l'activité touristique en Tunisie 102
I.8. La typologie des employés 102
I.9. Apport au niveau des recettes de devises 103
I.11. Apport au niveau du PNB 104
SECTION II : L'ENTREPRISE TOURISTIQUE ET SON ENVIRONNEMENT
104
II.1. Le Micro environnement 104
II.1.1. La demande touristique 104
II.1.2. La concurrence touristique 105
II.2. Le Macro environnement 105
II.2.1. L'environnement économique 105
II.2.2. L'environnement politique 106
II.2.3. L'environnement réglementaire 107
II.2.4. L'environnement socioculturel 107
II.2.5. L'environnement technologique 108
II.1.8. L'environnement écologique 108
II.3. Les variables internes à l'entreprise
touristique 109
II.3.1. Les ressources financières, humaines et
matérielles 109
II.3.2. Structure de l'entreprise 109
II.3.3. Culture de l'entreprise 110
II.3.4. Portefeuille technologique 111
SECTION III : STRATEGIES D'EVOLUTION DES ENTREPRISES
TOURISTIQUES EN TUNISIE 111
III.1. Stratégies concurrentielles 111
III.1.1. Eviter les intermédiaires 111
III.1.2. Stratégie de domination par les coûts
112
III.1.3. Stratégie de différenciation 112
III.1.4. Stratégie de localisation 113
III.2. Les stratégies de croissance 114
III.2.1. Stratégie de spécialisation 114
III.2.2. Stratégie de diversification 114
III.2.3. Stratégie d'intégration 115
III.3. Les stratégies de développement
115
III.3.1. Stratégie de croissance interne 115
III.3.1. Stratégie de croissance externe 116
III. 4. Stratégies de désengagement 117
III.4.1. Stratégie de recentrage 117
III.5. Stratégies de partenariat 117
III.5.1. Alliances avec des entreprises de même
métier 117
III.5.2. Alliances avec entreprises de métiers
différents 118
III.5.3. Alliances avec entreprises hors secteur de tourisme
118
III.6. Stratégies de fidélisation 119
III.6.1. Programme de fidélisation 119
III.6.2. Politique de qualité 119
SECTION IV : VALIDATION EMPIRIQUE DE LA PROPOSITION DE
RECHERCHE 120
CONCLUSION ..129
CONCLUSION GENERALE . .133
BIBLIOGRAPHIE 139
ANNEXES ....141
INTRODUCTION GENERALE
e tourisme est devenu une caractéristique indissociable
de nos vies
L
et une activité économique majeure. Il joue un
rôle important pour rapprocher les gens, les pays et les régions.
En plus, il est un secteur promu au rang de secteur stratégique
étant donné que ce dernier assure un pourcentage
élevé des recettes en devises et représente une part
essentielle du PIB. Il est un secteur très important car il fournit un
grand nombre d'emplois, en particulier pour les groupes les plus
vulnérables de la société, notamment les femmes, les
jeunes et les personnes peu qualifiées.
Le secteur du tourisme est pour une très large part
fondé sur des entreprises privées, de petites et moyennes tailles
telles que les agences de voyage, les Tours Opérateurs et les
établissement d'hébergement, fortement génératrices
d'emploi.
Ces entreprises touristiques représentent une
composante déterminante dans l'économie du tourisme vu leur
apport de plus en plus important au niveau de création de nouveaux
postes d'emplois, des recettes de devises et d'une manière
générale au niveau du PNB.
Ainsi, la situation des économies
développées et émergentes basées sur le secteur de
tourisme dépend, en premier lieu, de l'état des entreprises
touristiques dont principalement les établissements hôteliers.
Par conséquent, l'environnement de ces entreprises
touristiques ainsi que les stratégies de leur évolution
méritent bien d'être étudiés notamment au niveau des
économies dont le secteur tertiaire est le pilier de base de leur
croissance (cas de la Tunisie).
Les entreprises touristiques sont différentes du point
de vue taille, forme, structure, culture, etc. A cet égard, leurs
orientations sont par conséquent différentes. Toutefois, les axes
autour desquels se développe l'enjeu du devenir de toute entreprise
touristique se trouvent centrés autour de la performance, la croissance,
la survie et la pérennité. Ces axes constituent un enjeu
délibéré pris par l'entreprise.
Pour ce faire, les entreprises touristiques ont opté
depuis longtemps pour des différentes stratégies qui leurs
permettent d'atteindre leurs objectifs attendus avec les ressources disponibles
et compte tenu de leurs forces et faiblesses d'une part et des
opportunités et menaces de l'environnement d'autre part.
En effet, l'environnement des entreprises touristiques se
caractérise par le changement et l'évolution de ses
différentes composantes. A ce titre, et au niveau microenvironnement, la
demande touristique ainsi que la concurrence n'ont cessé
d'évoluer à travers le temps considérant les exigences des
clients en terme de qualité de service touristique offert et la
situation politique des pays d'accueil d'une part, et
l'entrée des nouveaux concurrents dans le secteur de tourisme qui a fait
que la nature de la concurrence a été modifiée est devenue
de plus en plus acharnée d'autre part.
Le macro-environnement des entreprises touristiques n'a pas
échappé à cette réalité puisque les
composantes de cet environnement ont été également
marquées par des mutations considérables et ce pour diverses
raisons : d'ordre économique, politique, réglementaire,
socioculturel, technologique et écologique.
Au niveau des variables internes à l'entreprise
représentés par les ressources disponibles (financières,
humaines et matérielles), la structure de l'entreprise touristique, sa
culture et son portefeuille technologique, des mutations considérables
ont poussé l'entreprise touristique, comme d'ailleurs toute entreprise,
à adopter divers stratégies en vue de faire face aux changements
de l'environnement : concurrentielles ( éviter les
intermédiaires, la domination par les coûts, la
différenciation du produit et la stratégie de localisation),
de croissance ( spécialisation, diversification et
intégration), de développement (la croissance
interne et la croissance externe), de désengagement (le
recentrage de l'activité sur le corps du métier et le
savoir-faire particulier de l'entreprise), de partenariat (les
alliances entre entreprises du même métier, les alliances entre
entreprises du métier différent et les alliances entre
entreprises de tourisme et hors tourisme) et enfin de
fidélisation (programme de fidélisation et politique de
qualité) ont été les plus
recherchées.
En effet, ces stratégies adoptées par les
entreprises touristiques sont considérées comme un axe majeur
d'expansion et d'évolution, mais la question qui s'impose est de savoir
si ces stratégies découlent de l'environnement des affaires,
sont-elles autonomes ou sont-elles variables ?
L'ambition de notre recherche sera donc d'analyser à
travers les différentes périodes connues par l'économie
tunisienne les stratégies appliquées au secteur touristique, plus
précisément de dégager les déterminants justifiant
le choix stratégique de l'entreprise touristique selon les
périodes.
Pour pouvoir répondre à cette
problématique, notre démarche a été fondée
sur deux principaux axes : axe théorique et axe pratique.
Dans la partie théorique, le premier
chapitre sera consacré à cerner, d'une part, la notion de
l'économie du tourisme, à présenter une évaluation
de l'activité touristique, à définir les
caractéristiques spécifiques des entreprises touristiques en
présentant leur typologie, les variables externes et les variables
internes pour présenter, d'autre part, la
particularité régionale de la triade à
travers la pratique internationale. Le second chapitre traitera des
stratégies des entreprises touristiques qui assurent la
pérennité et permettent d'atteindre la performance et de
présenter la pratique de ces stratégies dans les pays
développés d'une part et dans les pays émergents d'autre
part.
Dans la partie empirique, un premier chapitre
sera réservé en premier lieu à l'analyse des
caractéristiques du secteur de tourisme en Tunisie et à la
présentation ensuite de la méthodologie de recherche suivie.
Enfin, le deuxième chapitre présentera les résultats de
l'enquête concernant les stratégies d'évolution des
entreprises touristiques dans le secteur de l'hôtellerie en Tunisie.
CHAPITRE I : L'ACTIVITE TOURISTIQUE : ASPECT
CONCEPTUEL ET PRATIQUE INTERNATIONALE
L'histoire montre que le secteur de tourisme représente
depuis longtemps une opportunité exceptionnelle, une occasion de
résoudre certains problèmes tels que le chômage et la
pauvreté. Ce secteur contribue à l'instauration d'un ordre
économique nouveau et il facilite la suppression de l'écart
économique croissant entre les pays développés et les pays
émergents. Vu l'importance du poids économique du tourisme pour
la plupart des pays, il s'avère intéressant dans ce chapitre, de
présenter de manière aussi précise que possible dans une
première section qu'est ce qu'on entend par économie de tourisme
ainsi que les entreprises touristiques et leur environnement ? Pour cette
raison, nous allons procéder d'abord à présenter une
généralité sur le secteur de tourisme. Ensuite nous
présenterons une évaluation de l'économie du tourisme,
pour étudier enfin les entreprises touristiques.
Au niveau de la deuxième section de notre premier
chapitre, on s'interrogera sur les particularités régionales de
l'économie de tourisme en Europe, en Amérique et en Asie.
SECTION I : LE CADRE CONCEPTUEL DE L'ECONOMIE DU
TOURISME
I.1 : L'ECONOMIE DE TOURISME
I.1.1. Définition, genèse et historique
La définition du tourisme s'avère
problématique eu regard aux difficultés qui proviennent du
phénomène touristique lui-même et notamment aux
insuffisances des instruments de mesure disponibles. Toutefois, des
progrès récents ont permis d'améliorer sensiblement son
appréhension. En tant que phénomène humain, le tourisme
est riche, complexe et polyvalent et considéré comme secteur
principal dans l'économie.
I.1.1.1. Le « tourisme » défini par les
statistiques internationales
Depuis 1963, les statistiques du tourisme international
comprennent les définitions suivantes1 :
« Visiteur » : toute personne qui se rend dans un pays
autre que celui où elle réside, pour toute autre raison que celle
d'y exercer une profession rémunérée.
Deux catégories de visiteurs :
1 Recommandées par la conférence des
Nation Unies sur le tourisme, réunie à Rome en 1963 (
www.wold-tourism.org)
HADDAD N. / FSEGT /06-2005
y' les touristes : visiteurs temporaires, séjournant au
moins 24 heures dans le pays visité (donnant lieu à une «
nuitée » dans un moyen d'hébergement du pays) ;
y' les excursionnistes : visiteurs dont le séjour ne
dépasse pas 24 heures (pas de génération de
nuitée).
Cette définition concerne le tourisme international,
mais peut être adaptée aussi au tourisme national.
L'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT)2,
organisme centralisateur des statistiques du tourisme, s'efforce de faire
appliquer cette définition par l'ensemble des pays concernés,
afin d'homogénéiser les sources statistiques.
Dès lors, elle définit le touriste comme «
toute personne qui se rend dans un pays (tourisme international) ou dans un
lieu situé dans son pays de résidence (tourisme
intérieur), mais autre que celui correspondant à son
environnement habituel et dont le motif principal de visite est autre que celui
d'exercer une activité rémunérée dans le lieu
visité ».
L'O.M.T tient à jour, et publie chaque année les
statistiques mondiales du tourisme. Au regard des chiffres, il apparaît
clairement que le poids économique d'une telle activité est
considérable.
De ce fait, les prévisions de l'O.M.T sont très
optimistes, d'ailleurs les experts prévoient qu'un seuil historique sera
probablement atteint en l'an 2010 dans la mesure où l'on atteindra le
milliard d'arrivées de touristes internationaux.
En effet, le constat de Baretje R. illustre assez bien cette
nouvelle donnée, « l'homme contemporain vit environ 640000 heures,
il consacre environ 60000 heures au travail et 280000 heures aux loisirs.
Demain, avec la réduction de la journée, de la semaine, de
l'année et de la vie de travail, il ne travaillera que 40000 heures et
disposera de 300000 heures de loisir »3.
I.1.1.2. Essai de définition du
tourisme
Si on se réfère plus au moins à cette
définition statistique du touriste, avec ses paramètres de
déplacement, durée du séjour, aucune définition
sommaire du tourisme, par contre, ne donne totale satisfaction.
Selon Gérard Guibilato (1983)4 « Il
faut, au contraire, de par la complexité du phénomène, une
approche pluridisciplinaire globale, qui replace le tourisme dans son contexte
socio-économique ».
2O.M.T (Organisation Mondiale de Tourisme)
3 Préface du livre de G.Guibilato (1983),
« Economie touristique », Ed.Delta-Spes, Berne, Collection
hôtelière et tourisme, 183 Pages.
4 GUIBILATO.Gérard, 1983, Economie
touristique, Editions DELTA&SPES, P10.
G.CAZES (1989)5 considère que « Le
tourisme est un phénomène nouveau qui n'a vraiment
émergé dans la réalité quotidienne que depuis moins
d'un demi-siècle. Mais il a connu une expansion et une
généralisation si rapides, dans la société comme un
élément banal et naturellement constitutif de cette vie
quotidienne ».
Ainsi, il ressort qu'il y a autant d'éclairages
différents du phénomène « tourisme ». En effet,
chaque optique adoptée entre pour une part dans sa définition
globale 6:
a) Pour le client, touriste, le tourisme est un ensemble de
services, un acte de consommation lié à une motivation, à
un besoin. Ces services lui sont fournis par « l'objet touristique »
et ses diverses composantes (l'entreprise, localité, organisation)
disponibles.
b) Pour les pays, les entreprises touristiques et leurs
employés, le tourisme est plutôt un travail, une source de profit,
ou de développement.
c) Pour les économistes, le tourisme reflète les
caractères d'une activité économique, notamment au travers
de :
'7 La production de biens (articles de sport, de loisir,
équipements distractifs, immeubles, etc.) et services (transport,
hébergement, restauration, distraction, animation, tours
opérateur, etc.) spécifiquement touristiques.
'7 La stimulation pour la production de biens non
spécifiquement touristiques mais consommés par le touriste, en
faisant travailler d'autres secteurs liés (infrastructure, agriculture,
artisanat, etc.).
'7 L'apparition de professions spécifiques (agences de
voyages, tours opérateurs, animateurs, etc.).
I.1.1.3. Les grandes caractéristiques du
tourisme
Le tourisme est un phénomène
caractérisé par :
a) Son ampleur
Selon les estimations de l'OMT, les flux physiques et
monétaires liés au tourisme connaissent un étendu
planétaire: peu de pays du monde demeurent totalement à
l'écart du phénomène touristique, comme émetteurs
ou récepteurs.
b) Sa progression rapide
Les arrivées du tourisme international ont connu un
taux d'augmentation de plus en plus important mettant le tourisme dans un
contexte d'expansion, quoi que marquée par des ralentissements, voire
des coups d'arrêt surtout en période de crise.
5 G.CAZES, 1989, Le tourisme international Mirage ou
Stratégie d'avenir, Edition HATEIR, P7.
6 GUIBILATO.Gérard, 1983, op cit, P13.
c) Sa capacité d'innovation et de création
:
Le tourisme a favorisé dans certains domaines
l'innovation et l'originalité. Ainsi, il a permis l'apparition de
nouvelles formules de transport (vol charter par exemple), a crée des
villes nouvelles ex-nihilo sur des littoraux comme en haute montagne, a
suscité l'éclosion de formes architecturales originales, a
été le champ d'application de concepts nouveaux (juridiques par
exemple : la multipropriété)7.
d) Son évolution qualitative :
Le phénomène du tourisme évolue sans
cesse, s'enrichit d'aspects et de motivations nouvelles. De ce fait, de
nouvelles générations de tourisme apparaissent : thermalisme,
climatisme d'hiver, montagne d'été, bains de mer et brunissage,
sport d'hiver, nautisme, exotisme, tourisme « vert », entre autres se
sont succédés au premier rang des modes touristiques.
Selon (Klaus WEIERMAIR, 2001)8, le tourisme a
passé par deux grandes phases historiques : entre les années 1955
et 1975/80 il est connu par « l'ancien tourisme » et puis grâce
aux changements considérables au niveau des préférences
des consommateurs, les progrès technologiques accrus,
l'internationalisation et la mondialisation des marché et la
disponibilité de nouveaux facteurs de production on assiste à un
« nouveau tourisme » caractérisé par une
restructuration et reconfiguration dans un nouvel environnement de concurrence
exacerbée.
I.1.1.4. Aperçu historique
Selon Pierre Py (1 996)9 « le mot tourisme est
apparu au XIX siècle mais l'activité qu'il recouvre plonge ses
racines dans l'histoire. Ainsi, certaines formes de tourisme existaient
déjà dans les civilisations antiques. Les voyages d'études
des Romains en Grèce, leurs voyages d'agrément vers l'Egypte,
leurs villégiatures climatiques estivales comme leurs
fréquentations des sources thermales pour des motifs plus ludiques que
sanitaires ( Sénèque voyait dans Baies, station thermale
située près de Naples, « le repaire du vice ») en sont
autant de manifestations ».
Le tourisme s'est véritablement développé
après la Seconde Guerre mondiale. La réduction de la durée
hebdomadaire du travail, l'augmentation de la durée des congés
payés accroît le temps libre. Ainsi, l'élévation du
niveau de vie a permis d'intégrer les dépenses de loisir dans la
consommation des ménages et deviennent par la suite un besoin
nécessaire dans la vie de toutes les personnes.
7 Guibilato.Gérard (1983), Economie
Touristique, Ed Delta&Spes.
8 Files:// : \tourisme\les Sommets du tourisme
troisième sommet les actes Klaus Weiermair...
9 Pierre Py, 1996, Le tourisme un
phénomène économique, Edition 1996, P5.
I.1.2. Le tourisme comme secteur d'appui de
l'économie
Les entreprises de tourisme génèrent la
première ressource économique des pays ainsi le tourisme est
considéré comme un puissant facteur de développement
économique. Son importance et sa place sont variables selon les pays. Il
peut paraître logique d'affirmer que la finalité de toute
politique économique est d'aboutir à une maximisation de
bien-être social. Ainsi, est ce que le secteur touristique est
susceptible de favoriser ce bien-être ?
La tendance actuelle aux voyages partout dans le monde, fait
de l'industrie touristique une industrie à potentiel énorme,
source inépuisable de devises et d'emplois10.
Selon l'O.M.T11« la capacité d'attirer
un flux touristique permanent exige la conception d'un programme complet de
politiques, allant de la construction d'infrastructures pour le transport et
l'hébergement répondant à des normes internationales
acceptables, à la conservation et à la préservation des
sites constituant la principale attraction touristique, exige aussi une
politique de promotion et de commercialisation, la formation d'une maind'oeuvre
de qualité, l'éducation de la population afin de maintenir un
environnement agréable ».
I.1.2.1. Le tourisme et la consommation
L'offre du tourisme a connu une évolution très
rapide au cours des deux dernières décennies et une
résistance face aux déséquilibres conjoncturels des
dernières années ce qui lui permet d'occuper une place de plus en
plus importante dans la consommation globale.
Ainsi, certains économistes le considèrent
désormais comme un bien de première nécessité.
En effet, les statistiques montrent que la demande de services
touristiques auprès des entreprises de tourisme ne cesse d'augmenter
malgré les différentes secousses de crise, notamment dans les
pays industrialisés.
L'O.M.T12 définit la consommation touristique
comme suit : « la valeur des biens et services utilisés pour la
satisfaction directe des unités touristiques13 ».
10 Raboteur.Joêl, Introduction à
l'Economie du Tourisme. Edition Sociétés&Economie,
l'Harmattan (2000).
11 O.M.T (1995), « Projet : Un compte satellite
pour le tourisme ».
12 O.M.T (1980) « Essai de détermination
des activités économiques touristiques dans la cadre de la
comptabilité nationale ».Madrid
13 Unités touristiques : sur la base des
définitions de l'Organisation Mondiale du Tourisme, compte tenu des
définitions d'unité résidentes et de territoire
économique de la comptabilité nationale, les unités
économiques suivantes sont adoptées :
· Visiteur, touristes et excursionnistes, étranger
;
· Touriste national ;
· Visiteur, touriste et excursionniste national à
l'extérieur ou à l'étranger.
I.1.2.2. Le tourisme et la production
nationale
Le tourisme constitue une activité économique,
assurée par les différentes entreprises de tourisme, qui
contribuent à la production nationale. Dès lors, les
dépenses des touristes internationaux et nationaux procurent un revenu
(salaires, intérêts, dividendes, etc.) aux employés et
employeurs des branches du tourisme.
Si l'on considère les seules recettes touristiques
internationales on s'aperçoit que leur part dans le PNB de nombreux pays
industrialisés est loin d'être négligeable.
Toutefois, la dépense touristique des visiteurs
internationaux ne peut être considérée comme la
contribution nette du secteur touristique au produit national du pays : il faut
en effet déduire de cette recette brute du tourisme le coût de la
part de biens et services importés se trouvant intégrés
dans les biens et services touristiques14.
I.1.2.3. Le tourisme et création
d'emploi
La création d'emploi était toujours l'objectif
primordial du développement du secteur touristique. Il est exact que
dans ce domaine, les entreprises de tourisme apportent une aide
précieuse à des nombreux Etats. Toutefois « En
réalité, si les effets du tourisme sur l'emploi sont certains,
ils restent difficiles à apprécier. De plus, rien ne prouve que
le secteur du tourisme crée davantage d'emplois que d'autres secteurs
productifs de l'économie » 15.
l'étude du phénomène de tourisme en
matière d'emploi nous permet d'envisager d'une part des aspects
quantitatifs, c'est-à-dire répondre à la question :
combien d'emplois créés par les entreprises de tourisme, et
d'autre part les aspects qualitatifs, c'est-à-dire les
caractéristiques de ces emplois (durée, qualification, situation
géographique...).
I.1.2.4. Le tourisme et balance des
paiements
Selon Gérard Guibilato16 (1983), « le
tourisme a une influence sur les échanges internationaux et sa place
dans le commerce mondial, malgré une stagnation relative, est
importante. ».
Par conséquent, on ne peut pas parler du tourisme sans
prendre en compte son impact remarquable sur la balance des paiements
grâce au volume considérable des devises. Ainsi, les recettes et
les dépenses touristiques constituent un poste intitulé «
voyages », faisant partie de la balance des biens et services.
14 Guibilato.Gérard (1983), Economie
Touristique. Edition Delta&Spes.
15 Py.Pierre (1996), Le tourisme un
phénomène économique. Edition 1996.
16 Guibilato.Gérard, 1983, Economie
touristique, Editions Delta&Spes, P150.
On peut même établir une balance
spécifique à l'activité touristique qui présente la
différence entre les recettes et les dépenses et qui peut
déboucher sur les différents soldes possibles suivants:
· Positif ; le pays bénéficiant
d'excédents dans le domaine de tourisme ;
· Négatif ; le pays accuse un déficit dans le
compte tourisme ;
· Nul ; la balance est équilibrée ce qui
explique une compensation entre les entrées et les sorties.
I.1.2.5. Le tourisme et élimination de la
pauvreté
Elément central de ses travaux sur les trois
dimensions du développement durable, l'OMT17 a entamé
des recherches et des consultations sur les rapports existants entre tourisme
et pauvreté. Au cours des dernières années, les efforts
à cet égard se sont intensifiés car il s'est
avéré que ce secteur possède un énorme potentiel
pour contribuer au combat mondial contre la pauvreté.
Toutefois, les différentes analyses faites ont conduit
aux conclusions suivantes :
· Dans les pays en développement et notamment les
PMA, les entreprises de tourisme sont presque partout la principale source de
croissance économique, de devises, d'investissement et de
création d'emplois.
· Le secteur de tourisme est un des rares domaines
où tous ces pays possèdent un avantage comparatif potentiel.
· Il peut grandement contribuer au développement
rural, à la modernisation de l'agriculture, au développement de
la collectivité et à l'épanouissement de la
société, notamment des femmes.
· Il peut aider à préserver la culture et
le patrimoine : il y a d'excellents exemples dont on peut s'inspirer
(conservation des sites archéologiques et commercialisation des produits
artisanales)
· La plupart des pays en développement pourraient
parfaitement tirer parti du tourisme basé sur les patrimoines naturels
et culturels si les conditions de base en matière de transport,
d'infrastructure et de durabilité étaient remplies.
· Les pays développés, leurs institutions,
leurs entreprises et les voyageurs eux- mêmes doivent aborder le tourisme
dans une optique dynamique et y voir un catalyseur de la réduction de la
pauvreté dans les destinations.
17
www.wold-tourism.org
I.1.2.6. Le tourisme et effet d'entraînement sur
le reste de l'économie
Selon Emanuel de kadt18 « le tourisme peut
créer d'abondants emplois indirects, particulièrement dans
l'agriculture, les industries agro-alimentaires et les métiers
artisanaux, dans les transports et la distribution et dans une série
d'industries légères locales ».
En effet, le tourisme ne peut ainsi se résumer
à la seule branche d'activité de l'hôtellerie et de la
restauration seulement mais c'est plutôt considéré comme
une agrégation, une somme de plusieurs branches ou mieux comme une somme
de parties de branches différentes.
Au plan économique, on définira le tourisme par
l'égalité suivante 19: branche tourisme = % de la
branche hôtellerie-restauration + % du secteur de location de voiture + %
de la branche commerce + % de la branche industrie +... etc. Cette
égalité vaut pour tous les critères de mesure du poids du
tourisme (PIB, Emploi, Commerce extérieur). Plus fort sera le
pourcentage, plus la branche sera considérée comme
dépendante.
Il ressort que le secteur de tourisme dispose d'un poids
indéniable dans l'économie avec ses différentes
composantes (production, consommation, emploi, devises, etc.) eu regard aux
avantages qu'il procure. Cependant, l'activité touristique n'est point
à l'abri de contraintes.
I.1.3. Evaluation de l'activité touristique
I.1.3.1. Avantages procurés par l'activité
touristique
Les entreprises de tourisme et leurs taux de croissance
spectaculaires offrent, dans ce contexte, l'image de la
prospérité. Conjugué à l'intérêt
croissant manifesté à l'égard du patrimoine culturel et
naturel, ces entreprises pourraient être la bouée de sauvetage de
nombreuses régions20 grâce notamment à :
· Des nouvelles possibilités d'emploi
:
Les entreprises de tourisme sont caractérisées
par une activité qui se prête mal à l'automatisation, dans
la mesure où elle consiste essentiellement en prestation de services. Il
reste donc des entreprises à forte densité de main-d'oeuvre
susceptible, en conséquence, d'offrir de nouvelles opportunités
en termes d'emplois et de qualifications, parmi les jeunes en particulier.
18 Emanuel de Kadt, (1979), Tourisme passeport pour
le Développement, Edition Economica, P38.
19
www.insee.fr
20
www.world-tourism.org
· Une diversité et stabilité de
l'économie locale :
Les entreprises de tourisme sont un ensemble
extrêmement complexe d'activités et de services, qui recoupe bon
nombre d'autres secteurs. Les recettes du tourisme n'engendrent donc pas
uniquement des gains directs pour les entreprises du secteur (hôtels,
attractions touristiques, restaurants, etc.) : elles engendrent
également des gains indirects pour d'autres secteurs, tels que
l'agriculture, la construction et l'industrie manufacturière. Le
tourisme peut, par exemple, accroître la demande de produits alimentaires
locaux et de fournitures pour les établissements hôteliers, et
créer de nouveaux marchés pour les produits
artisanaux21.
· Une source de revenus supplémentaires
:
Les entreprises de tourisme peuvent également aider
les secteurs existants et les petites entreprises déjà en place
à réaliser un supplément de revenu. Ainsi en France, les
fermiers qui mettent quelques chambres à la disposition de touristes
peuvent gagner jusqu'à 2860 euros de plus par an, et jusqu'à 3150
euros par an s'ils fournissent également les repas ; ce montant peut
atteindre 11000 euros s'ils proposent une écurie de randonnée.
· Un relèvement du niveau de vie local
:
L'augmentation des revenus et des impôts liée
à la création d'emplois et d'entreprises peut servir à
entretenir, ou à moderniser, l'infrastructure et les services locaux. La
qualité globale de l'environnement, et l'accès de la
région, peuvent également être améliorer,
étant donné que les touristes préfèrent visiter des
endroits attrayants, propres et non pollués, et à y
accéder aisément. Bien géré, le tourisme peut, en
outre, susciter un sens de la collectivité et un esprit de
coopération, et contribuer à faire revivre un village ou une
communauté.
· Une conservation du patrimoine naturel et
culturel local :
Les entreprises de tourisme favorisent le
développement d'un sentiment de fierté et une sensibilisation
à l'égard des atouts naturels et culturels de la région.
Cette prise de conscience peut, à son tour, susciter davantage de
compréhension et de sympathie vis-à-vis de leur restauration et
de leur protection, et contribuer à ce que des fonds plus importants
soient mobilisés dans ce but. Les entreprises de tourisme induisent
aussi la protection et la valorisation du patrimoine naturel et culturel.
21
www.sommets-tourisme.org
Enfin, la recherche d'une image environnementale positive des
destinations touristiques (par exemple par la qualité des eaux de
baignade, la qualité du milieu naturel) conduit à un effort
particulier de protection de l'environnement (réduction des pollutions
et nuisances, meilleure gestion de la nature et des ressources
naturelles)22.
I.1.3.2. Contraintes causées par
l'activité touristique
Même si la liste des avantages potentiels est
impressionnante, il faut être conscient que l'activité touristique
n'est pas la panacée universelle pour assurer la survie d'une
économie sans difficulté.
Pour développer un tourisme axé sur leur
patrimoine naturel et culturel, les acteurs concernés du secteur doivent
être en mesure de lever les contraintes suivantes :
· La pénurie de PME touristiques ou le
manque d'intérêt à l'égard du tourisme :
Cette situation peut résulter d'un manque d'esprit
d'entreprise ou d'une disponibilité insuffisante de fonds pour lancer de
nouvelles affaires. La population de nombreuses régions est, en outre,
plus âgée que la moyenne, ce qui limite le potentiel de
création d'entreprises.
· Le niveau insuffisant des qualifications et de
formation :
Des compétences sont notamment exigées en
matière de gestion d'entreprise, de marketing et de service à la
clientèle. Or et à titre d'exemple les habitants des
régions rurales manquent souvent de la formation nécessaire pour
relever les défis du tourisme, voire pour occuper des emplois
qualifiés. Il est trop rarement fait appel, en outre, à des
professionnels du tourisme.
· Le manque de soutien de la part d'autres secteurs
:
L'appui du secteur public s'avère
particulièrement important pour la mise en place d'une infrastructure
capable d'accueillir les touristes (signalisation, réseau routier, etc.)
et d'un climat favorable à la création de petites entreprises. Le
manque de ressources et de volonté politique dans des cas constitue,
à l'inverse, une réelle entrave au développement d'un
tourisme durable. L'activité touristique dépend fortement, en
outre, de la coopération et de la participation d'autres secteurs afin
d'avoir notamment accès aux services et aux matériaux de base,
voire à des éléments du patrimoine naturel ou culturel
situés sur des terrains privés.
22
www.sommets-tourisme.org
· Un potentiel insuffisant d'attraction touristique
:
Pour attirer un nombre de visiteur qui rende le tourisme
économiquement viable, une région doit déjà, ou
potentiellement, offrir une masse critique de centres d'intérêts.
Ces derniers doivent, en outre, être suffisamment attrayants et
spécifiques pour être compétitifs. Faute de ces atouts, les
entreprises de tourisme risquent d'être peu rentables et sans avenir.
· Le caractère saisonnier :
L'activité touristique se caractérise par la
saisonnalité. Cette situation engendre des conditions de travail peu
favorables qui ont, à leur tour, des répercussions
négatives sur la qualité des services et la
compétitivité des entreprises.
Selon la Fédération nationale des Gîtes
ruraux (France)23, « ceux-ci sont occupés pendant quinze
semaines par an à peine, soit un taux annuel d'occupation de 20%
seulement. Il faut souvent, dans de telles circonstances, un temps
considérable pour récupérer l'investissement initial et
commencer à faire des bénéfices ».
Par ailleurs, les emplois proposés n'attirent pas
toujours un personnel suffisant ou qualifié, parmi les jeunes notamment,
en raison précisément de leur caractère saisonnier, et
d'horaires de travail parfois très lourds.
· L'impossibilité de maîtriser les
influences extérieures :
La pérennité des entreprises de tourisme est
largement fondée sur l'image et, dès lors, très sensible
à des situations et pressions macro-environnementales et sociales qui
échappent au contrôle direct des entreprises locales du secteur -
lesquelles se trouvent donc particulièrement exposées aux
aléas des modes et à l'impact négatif de certains
évènements.
· Le risque de conflits sociaux :
Dans ce cadre, on peut évoquer le
phénomène de « l'effet sociétal » de tourisme
qui s'explique essentiellement par un changement quasi-total dans les
habitudes, l'habillement et le comportement des sociétés des pays
d'accueils. Ceci a pour effet de créer un conflit entre la religion de
ces pays et la culture et le mode de vie des touristes qui leurs visitent. On
assiste ainsi à un dualisme culturel dans une même
société qui a des effets néfastes sur le patrimoine
culturel et social et qui fait perdre ces sociétés leurs
spécificités distinctives.
Cependant, les entreprises de tourisme ont permis le contact
entre des différentes nations qui ont chacune un mode de vie et une
culture et une religion spécifique. Ce « mariage » entre les
cultures et les religions a créé dans les pays d'accueil un
nouveau mode de pensée, une nouvelle manière de s'habiller et
même des nouveaux modes de consommation.
Ainsi, "le tourisme transforme les mentalités,
introduit de nouvelles conceptions du travail, de l'argent et des rapports
interpersonnels. Il détruit les derniers liens qui rattachent
23
www.insee.fr
les populations à leur religion et à leur
éthique. Bref, le tourisme serait un facteur d'acculturation, dans le
plus mauvais sens du mot, voire de décomposition
morale"24.
Cependant, pour des raisons le plus souvent
idéologiques, quelques Etats, peu nombreux au demeurant, ont choisi de
se fermer au tourisme. Ce fut le cas de certains pays socialistes, comme la
Chine, l'Albanie, Cuba, etc... qui considéraient le tourisme comme le "
cheval de Troie" du capitaliste25.
· Les atteintes au patrimoine naturel et culturel
:
La plupart des zones naturelles sont fragiles et peuvent
être aisément endommagées. Ainsi, des comportements
irresponsables peuvent également provoquer des incendies et perturber la
vie sauvage. Mal pensée, l'infrastructure érigée autour du
site peut causer des dégâts supplémentaires, voire
engendrer de graves problèmes de pollution, si le traitement des
déchets et autres problématiques de même nature n'ont pas
bénéficié d'une attention suffisante. Un préjudice
peut également être causé au patrimoine culturel, surtout
s'il est immatériel. Il existe, en effet, un risque réel
d'assister à un processus de banalisation et de commercialisation
excessive des traditions et des modes de vie qui pourrait, à terme,
causer la perte même de leur authenticité et de leur valeur.
· Un secteur inflationniste :
Dans ce cadre, Pierre Py26 considère «
le tourisme comme une source d'inflation qui peut pénaliser les
populations locales et peut provoquer des désordres sociaux divers"
alcoolisme, délinquance, prostitution, acculturation" ».
Ce phénomène inflationniste peut avoir deux
conséquences principales. La première est que la hausse de prix
des prestations touristiques dans un pays récepteur peut entraîner
une érosion de la compétitivité des entreprises de
tourisme sur le marché international (peut-être pas dans le choix
du pays, mais souvent pour la durée du séjour). La seconde
concerne les organisateurs de voyages qui rechercheront, d'abord, les pays dont
l'avantage relatif en matière de prix des services touristiques est
prononcé.
· Les emplois crées sont non
qualifiés :
C'est vrai que les entreprises de tourisme créent de
l'emploi, mais quels emplois, pour quelle qualification ? A la suite de quel
apprentissage ?
Il est avéré que les métiers du tourisme
sont pour la plupart des métiers instables, saisonniers et peu
qualifiés. Ainsi, les emplois les plus nombreux concernent les
24 Abdelwahab Bouhdiba, "le tourisme, une rencontre
manquée? Les effets socioculturels du tourisme moderne", le Courrier de
l'Unesco, février 1981.
25 DUHAMEL.Philippe&SACAREAU.Isabelle, 1998, le
tourisme dans le monde, Ed ARMANDCOLIN, P81.
26 PY.Pierre, Le tourisme un
phénomène économique, Edition 1996, P34.
sous-métiers du tourisme : femmes de ménage,
barman, aides-cuisines... Les emplois de responsabilité sont souvent
confiés à des étrangers de la nationalité de la
société d'accueil.
De ce fait, les postes d'emploi offerts par les entreprises
de tourisme sont limités essentiellement aux fonctions
opérationnelles et aux tâches répétitives à
valeur ajoutée très faible.
· Le tourisme sexuel :
Un proverbe asiatique considère que " Le tourisme est
comme le feu, il peut faire cuire ta soupe. Il peut aussi brûler ta
maison"27. Dans ce cadre, les entreprises d'hébergement
encouragent d'une manière indirecte le tourisme sexuel qui
représente la cause essentielle de plusieurs maladies telle que le SIDA,
etc. En outre, la femme (en Asie) est considérée comme un moyen
d'attraction des touristes et un produit qui se vend à prix souvent
très faible, et enfin l'horreur de l'exploitation sexuelle des
enfants.
Le tableau ci-dessous récapitule les avantages et les
inconvénients qui résultent de l'activité touristique :
Tableau récapitulatif
|
Avantages procurés par
l'activité touristique
|
Limites causées par l'activité
touristique
|
·
|
Nouvelles possibilités d'emplois ;
|
· La pénurie de PME touristiques ou la manque
|
·
|
Diversité et stabilité de l'économie
|
d'intérêt à l'égard du tourisme ;
|
|
locale ;
|
· Le niveau insuffisant des qualifications et de
|
·
|
Source de revenus supplémentaires ;
|
formation ;
|
·
|
Relèvement du niveau de vie local ;
|
· Le manque de soutien de la part d'autres secteurs ;
|
|
Conservation du patrimoine naturel
|
· Un potentiel insuffisant d'attraction touristique ;
|
|
et culturel local ;
|
· Le caractère saisonnier ;
|
|
|
· L'impossibilité de maintenir les
influences extérieures ;
|
|
|
· Le risque de conflits sociaux ;
|
|
|
· Les atteintes au patrimoine naturel et culturel ;
|
|
|
· Un secteur inflationniste ;
|
|
|
· Le tourisme sexuel.
|
|
27 Michel.Frank, 1998, Tourismes Touristes
Sociétés, Edition L'Harmattan, P207.
I.2. LES ENTREPRISES TOURISTIQUES : PRINCIPAL ACTEUR DE
L'ECONOMIE DU TOURISME
I.2.1. Spécificités des entreprises
touristiques
Les entreprises touristiques sont multiples. Elles exercent
leurs activités dans un ou plusieurs sous-secteurs du tourisme
liés aux différentes composantes du produit touristique
(hébergement, transport, animation...). Les entreprises de ce secteur
accueillent naturellement des clientèles touristiques (les vacanciers,
les congressistes), mais également des clientèles non
touristiques (par exemple les hommes d'affaires en déplacement
professionnelle).
Selon Jean-Baptiste TREBOUL28 « Les
entreprises de tourisme sont, à l'image de leur secteur, marquées
par une profonde disparité. La taille, le métier, l'origine de la
clientèle, autant d'éléments qui font des entreprises de
tourisme un groupe hétérogène d'organisations
soudées par des liens d'interdépendance ».
On dénombre quatre produits touristiques : le transport
sec, l'hébergement, le séjour et les circuits. Le forfait (ou
package) est la forme la plus élaborée de produit touristique.
C'est un assemblage de prestations de transport, d'hébergement et
d'animation vendu à un prix unique.
Ainsi, Béatrice de La Rochefoucauld29
considère que « le produit touristique est un amalgame, une sorte
de paquet fait avec des éléments très
hétéroclites : soleil, plages, sites culturels,
hôtel-restaurant, transports, équipements sportifs... »
I.2.2. Typologie des entreprises de tourisme
Les entreprises de tourisme ont pour but d'informer, d'aider,
de conseiller, d'assister et d'héberger le touriste dans la
préparation et dans le déroulement de son voyage et de son
séjour. Ces différentes activités expliquent bien le
nombre important d'entreprises dans le secteur touristique.
On peut distinguer dans le domaine de tourisme,
principalement, trois types d'entreprises diversifiées :
· Les tours-opérateurs ;
· Les agences de voyages ;
· Les hôtels.
28 TREBOUL.Jean-Baptiste, 1998, Les stratégies
des entreprises de tourisme, Editions Dunod, P4.
29 Béatrice de La Rochefoucauld,
L'économie du tourisme, Edition Bréal, P30.
I.2.2.1. Les tours-opérateurs
I.2.2.1.1. Définition :
Le tour-opérateur ou fabricant de voyage est celui qui
organise les voyages. Il peut avoir le statut juridique d'une agence de
voyages, d'une association, ou, à titre exceptionnel, d'un transporteur
dûment autorisé.
Selon Gérard Guibilato30 « la notion de
tour-opérateur repose essentiellement sur la notion économique de
producteur de voyages à forfait ».
Le tour-opérateur est une entreprise qui fabrique des
produits touristiques finis, qui tiennent compte des exigences des touristes et
leurs besoins. Ces produits touristiques sont en fait des voyages et des
séjours à forfait qui sont vendus soit directement par les
bureaux de ce tour-opérateur, soit par l'intermédiaire d'agences
de voyages distributrices, indépendantes.
Ainsi, Béatrice de La Rochefoucauld31
explique que « les tours-opérateurs peuvent être
présents dans les agences distributeurs et, parallèlement, vendre
en direct dans leurs propres agences... ».
I.2.2.1.2. Le voyage à forfait
Le produit touristique offert, le « forfait », est
un voyage organisé qui comprend au moins deux élément
(transport, hébergement, autre service touristique). Ce produit est
vendu à un prix fixé forfaitairement et tout en assurant
l'ensemble des services qui seront nécessaires au bon déroulement
des vacances ou du voyage.
I.2.2.1.3. Les différents types de voyages
à forfait
Les différents types de voyages sont principalement :
· Les séjours, vacances sédentaires, avec
ou sans transport pouvant s'effectuer en station balnéaire, en ville, ou
en station de sports d'hiver, avec hébergement en hôtel, en
location, ou en village-club, avec logement seul, logement et petit
déjeuner, demi-pension, pension complète...
· Les circuits, voyages itinérants, individuels ou
accompagnés d'un guide, avec un programme de visites diverses...
· Les circuits-séjours, combinaison des deux
précédentes formules, permettant la détente après
la fatigue de la découverte...
· Les croisières ou les voyages uniquement à
des fins touristiques, offrant un grand confort et comprenant outre le
transport, la visite de centres touristiques aux escales...
30 Guibilato.Gérard, 1983, Economie
Touristique, Edition Delta&Spes, P82.
31 Béatrice de La Rochefoucauld,
L'économie du tourisme, Edition Bréal, P46.
· La « roue libre », formule de tourisme
indépendant, selon diverses modalités possibles (transport
aérien et voiture de location à disposition, qu'on désigne
par l'expression anglaise « Fly and Drive », auquel on peut adjoindre
des bons d'hôtels, permettant l'hébergement et
éventuellement un itinéraire proposé).
I.2.2.2. L'agence de voyage
I.2.2.2.1. Définition et fonctions
L'agence de voyage peut être définie comme
étant une entreprise commerciale, intermédiaire entre le client
et le prestataire de services touristiques et de loisirs,
rémunérée par des commissions sur les ventes qu'elle
réalise.
Les fonctions de l'agence peuvent être
récapitulées en deux types fondamentaux :
a) La « billetterie », ou vente, sans organisation, de
titres de transports et la « distribution », vente de produits finis,
notamment :
· Ventes de titres de transport par chemin de fer, avion,
bateau,... ;
· Réservation d'hébergements : hôtels,
locations meublées, clubs,... ;
· Location de voitures ;
· Services divers : réservations d'excursions,
guides, chèques de voyages, assurances diverses concernant les voyages,
visas, change.
· Ventes de voyages à forfait fabriqués par
les TO « producteurs ».
b) La « production » ou organisation de voyages :
· Soit à la demande du client, selon ses souhaits,
voyages individuels ou en groupe, à but de loisir ou d'affaires ;
· Soit programmés à l'avance, avant que la
demande ne se manifeste : c'est alors une activité de
tour-opérateur.
I.2.2.2.2. Structure et gestion des agences de
voyages
Selon Gérard Guibilato32 « L'agence de
voyage distributrice est donc le détaillant en quelque sorte, celui qui
est en contact direct avec la clientèle finale, dernier maillon du
circuit de vente. A ce titre, elle peut être indépendante,
intégrée à une chaîne sous contrôle ou non
d'un fournisseur (TO notamment) ».
Les agences de voyages spécialisées dans la
distribution sont généralement indépendantes. Toutefois,
il existe des grandes chaînes, intégrées, nationales ou
internationales.
32 Guibilato.Gérard, 1983, Economie
Touristique, Edition Delta&Spes, P91.
Généralement, l'agence de voyage est une
entreprise commerciale de petite taille. La structure hiérarchique est
corrélativement des plus simples. Ainsi, autour d'un directeur d'agence
- homme polyvalent qui participe souvent lui-même à la production
- du personnel d'exécution (agents de comptoir et
secrétaires).
La petite taille et le nombre élevé d'agence
d'agences de voyages s'expliquent essentiellement par le faible investissement
initial nécessaire, comme dans la majorité des activités
de services.
Toutefois, l'agence de voyages reste dans de nombreux pays,
l'intermédiaire privilégié en matière de
déplacement touristique et de voyage.
I.2.2.3. Les Hôtels
I.2.2.3.1. Définition
L'hôtel est un « établissement commercial
d'hébergement qui offre des chambres ou des appartements meublés
en location soit à une clientèle de passage, soit à une
clientèle qui effectue un séjour caractérisé par
une location à la semaine ou au mois, mais qui, sauf exception, n'y
élit pas domicile »33.Outre l'hébergement,
l'hôtel peut comporter un service de restauration.
La classification des hôtels peut s'opérer selon
certains aspects : confort, durée d'exploitation, fonction, taille,
appartenance à une chaîne volontaire ou intégrée.
Plusieurs normes sont prises en compte dans le classement
selon la catégorie de confort dont on peut citer le nombre de chambres,
l'espace et la disposition des locaux commun, l'équipement
général de l'établissement, l'équipement et le
confort des chambres, l'étendue et la qualité du service.
Le fonctionnement de l'hôtel dépend d'une
organisation du travail très technique, avec hiérarchie des
compétences, spécialisation et collaboration étroite entre
les services. Les hôtels doivent avoir une structure souple et flexible
pour s'adapter aux fluctuations de la demande touristique. C'est un des
problèmes essentiels de l'hôtellerie, activité qui
réclame de gros investissement contrairement aux agences de voyages.
I.2.2.3.2. Les différentes formes
d'hôtellerie
Les distinctions habituellement retenues dans l'hôtellerie
sont :
· Hôtellerie homologuée et hôtellerie de
préférence ;
· Hôtellerie indépendante et hôtellerie
de chaîne ;
· Exploitation et propriété.
33 Guibilato.Gérard, 1983, op cit, P72.
0I.2.2.3.2.1. Hôtellerie
homologuée/hôtellerie de préfecture
Selon Yves Tinard34 « Un certains nombre
d'établissement hôteliers ne répondent pas aux normes de
confort, ne peuvent pas être classés « hôtels de
tourisme ». Ils appartiennent à la catégorie des
hôtels de préfecture ».
Le nombre des hôtels de ce type est très
réduit suite à plusieurs facteurs qui sont principalement :
· La vente de ces hôtels à des fins d'habitat
individuel ;
· La démolition d'un grand nombre de ces
établissements en raison de leur vétusté ;
· La rénovation de certains qui se sont vu attribuer
une ou deux étoiles.
L'hôtellerie homologuée comprend 6
catégories : sans étoile, 1 étoile, 2 étoiles, 3
étoiles, 4 étoiles, 4 étoiles luxe. En effet, la
détermination du nombre des étoiles dépend d'un certain
nombre de critères (propres à chaque pays) qu'il nous
paraît fastidieux de rependre dans le détail, d'autant qu'ils ont
fait l'objet de multiples modifications au fil des années.
I.2.2.3.2.2. Hôtellerie
indépendante/hôtellerie de chaîne
a) L'indépendant
Pour les établissements indépendants, le
problème qui se pose c'est la localisation. En effet, lorsque ces
établissements sont localisés dans les zones géographiques
fort actives, non sujets à saisonnalité, ils ne connaissent pas
véritablement de problème.
Toutefois, la question se pose quand l'établissement
considéré est situé dans une zone à forte
saisonnalité.
b) La chaîne volontaire
Dans le but d'éviter les problèmes et
accroître sa notoriété, l'indépendant peut
être tenté de rejoindre une chaîne volontaire.
Bien évidement, les établissements d'une
même chaîne présentent des différences notables
puisqu'ils n'ont pas été conçus à l'origine pour
respecter des normes préétablies. Ils n'en doivent pas moins
respecter certains critères pour mériter l'appellation de la dite
chaîne. Le domaine de collaboration induite par cette appartenance varie
selon les cas : compagnes publicitaires, présence aux salons, centrale
de réservation, etc.
c) Les chaînes intégrées
Les chaînes intégrées doivent leur
succès aux caractéristiques standardisées des produits
qu'elles nous proposent.
34 Tinard.Yves, 1994, LE TOURISME, Edition Ediscience, P225.
Selon Tinard YVES 35 trois cas doivent être
distingués :
· Certains groupes disposent d'une seule enseigne ; les
établissements sont régis dans le cadre d'une chaîne
unique.
· D'autres groupes offrent une gamme de produits
hôteliers (cas de groupe Accor). Chacun de ces derniers se trouve
associé à une dénomination particulière pour
éviter une confusion d'image entre les différents
établissements.
· Dans certains cas, le groupe hôtelier applique
à une partie de ses établissements l'enseigne (ou l'une des
enseignes) qui a fait sa notoriété et aux autres, une
dénomination qui ne trahit pas à priori l'appartenance à
une chaîne.
I.2.2.3.2.3. Exploitation et
propriété
Au niveau de cette forme d'hôtellerie, on trouve la pleine
propriété, le contrat de gestion, le joint venture et enfin la
franchise.
a) La pleine propriété
Pour les hôtels indépendants, les fonctions de
propriétaires et d'exploitant se trouvent généralement
assurées par une seule et même personne. Mais une chaîne
hôtelière connaîtra quelques difficultés à
augmenter le nombre de ses unités si elle les finance en
totalité, eu égard à l'importance des sommes requises.
b) Le contrat de gestion
Selon Yves Tinard36 « le propriétaire
délègue alors l'exploitation à un tiers : soit une
personne physique connue pour ses compétences, soit un groupe
hôtelier à forte notoriété ».
La formule de contrat de gestion permet au propriétaire
de l'établissement de se renoncer à gérer son affaire sans
pour autant la vendre.
Les raisons de ce contrat de gestion sont principalement
l'âge avancé des propriétaires, l'incapacité,
l'incompétence, etc.
c) Le joint venture
Dans la mesure où les pays médiocrement
développés du Sud connaissent de graves difficultés
financières, l'expérience montre qu'ils n'acceptent plus, en
général, d'assumer l'intégralité du financement
d'un projet touristique. Aussi le groupe hôtelier devra contribuer
35 Tinard.Yves, op. Cit. P232.
36 Tinard.Yves, 1994, LE TOURISME, Edition Ediscience,
P235.
à hauteur de 40 à 50% dans le cadre d'une
société de joint venture. L'hôtel bâti, il en assura
l'exploitation.
d) La franchise
Cette formule a été développée par un
grand nombre de chaînes hôtelières mais avec une
intensité fort différente selon les enseignes.
Le franchisé assure l'ensemble du financement de
l'établissement dont les caractéristiques techniques ont
été précisées par le franchiseur qui, par ailleurs,
lui impose un cahier des charges généralement strict (normes
d'accueil, de prestations). Il utilise l'enseigne du franchiseur en contre
partie des « royalties »37.
I.2.3. Les variables internes à l'entreprise
touristique
On ne peut pas élaborer une stratégie
d'entreprises sans faire l'analyse interne et regarder l'organisation sous tous
ces angles afin de dégager ces forces et ces faiblesses. Cette analyse
va la permettre de se positionner par rapport à ces concurrents sur le
marché touristique. Ainsi, les forces sont des points forts à
renforcer pour être toujours performant alors que les faiblesses sont des
points faibles qu'il faut rapidement étudier afin de ne pas laisser
l'occasion au rivalité interne d'en profiter.
I.2.3.1. Les ressources de l'entreprise
touristique
Les ressources de l'entreprise - ressources technologiques,
ressources humaines et ressources financières - sont une composante
essentielle dans la vie de toute entreprise.
D'après A.Bounfour38, les ressources «
c'est toute chose qui peut être considérée comme une force
ou une faiblesse d'une firme. Autrement les ressources peuvent être
approchées aux actifs tangibles et intangibles ».
Selon J.P.HELFER-M.KALIKA-J.ORSONI (2002)39 «
L'avantage concurrentiel d'une entreprise dépend de ses ressources et de
ses compétences. Leurs diagnostic est donc essentiel pour comprendre les
capacités stratégiques de l'entreprise ».
Pour (Tugrul.Atmar et Calori.Roland)40 les ressources
« déterminent la marge de manoeuvre stratégique et le
potentiel de réalisation de la stratégie ».
Outre les ressources financières (capitaux propres, dettes
à moyen et à long terme, etc.) et les ressources
matérielles (immobilisations corporelles) qui sont indispensables pour
les
37 Tinard.Yves, op. Cit. , 1994, P236.
38 A.Bounfour, « Valeur dynamique du capital
immatériel », revue française de gestion, septembre, octobre
2000, P111.
39 HELFER.J, KALIKA.M, ORSONI.J, 2002, Management :
stratégie et organisation, Edition VUIBERT, P93.
40 Tugrul.Atamer&Calori.Roland, 2003,
Diagnostic et Décisions Stratégiques, Edition Dunod, P28.
HADDAD N. / FSEGT /06-2005
choix stratégiques de l'entreprise touristique, les
ressources humaines qui sont principalement les compétences. Elles sont
considérées comme un facteur déterminant dans les choix
stratégiques des entreprises touristiques vu leur importance pour la
création d'un avantage concurrentiel.
Selon ANIS BOUAYAD41 « Il
révèle, néanmoins, que l'alliance stratégique est
généralement moins consommatrice de ressources
financières, tout en étant très exigeante en ressources
humaines et savoir-faire ».
Dans les pays développés en tourisme tel que la
France, les entreprises de tourisme valorisent les compétences
existantes et potentielles (cas du groupe Accor, Club
Méditerranée, etc.) afin d'améliorer l'innovation. En
effet, dans le cadre du troisième sommet du tourisme décembre
2001 « le nécessaire rajeunissement de l'offre et la
régénération des stations touristiques requièrent
des idées neuves et des capacités créatives, mais exigent
aussi que l'on applique les méthodes de management les plus modernes
»42. Les compétences sont alors une variable clé
pour assurer la pérennité des entreprises dans le secteur de
tourisme, voire même une condition indispensable pour atteindre les
objectifs visés.
Ainsi, « Il est nécessaire pour la survie des
entreprises touristiques de mieux utiliser les compétences et le
savoir-faire disponible dans la démarche du « Knowledge Management
» pour les intégrer dans les modèles d'affaires et le
développement et la commercialisation de nouveaux produits
»43.
I.2.3.2. La structure de l'entreprise
touristique
La structure définit la manière dont le travail
est réparti au sein de l'entreprise touristique entre les
différents niveaux de responsabilité et comment la coordination
est assurée. Ainsi, la structuration de l'entreprise touristique repose
donc sur la division du travail entre les membres et sur la coordination
nécessaire entre ces tâches. « Elle est imposée par de
nombreux facteurs, les déterminants de la structure : secteur
d'activité, environnement, taille de l'entreprise, technologie,
stratégie, etc.
On distingue habituellement les structures traditionnelles
(fonctionnelles, divisionnelles, etc.) des structures modernes (matricielles,
par projets, par réseaux, etc.) dont l'objectif est d'adapter
l'organisation aux incertitudes du marché. Il n'existe pas de solution
idéale, les structures traditionnelles sont considérées
trop rigides et peu réactives alors que les structures nouvelles
n'arrivent pas toujours à atteindre leur objectif d'être pro
actives.
41 BOUAYAD.A et LEGRIS.P.Y ; Les alliances
stratégiques, maîtriser les facteurs de succès, Dunod,
Paris 1996.
42
file://D:/tourisme+stratégie/Sommets%20du...
43
http://www.sommets-tourisme.org/f/sommetsG/deuxième-sommet/actes/Keller.hlml.
Selon Monereau.Michel44 (2002), « deux
thèses s'affrontent :
· La structure s'adapte à la stratégie de
l'entreprise afin d'atteindre les objectifs fixés (Chandler, 1962) ;
· Les stratégies sont induites par la nature de
l'organisation ».
En se referant à la deuxième thèse, il
existe un lien entre stratégie et structure de l'entreprise
touristique.
Monereau.Michel45 a expliqué cette relation en
se référant au modèle de Scott (1971) de coadaptation qui
se présente comme suit :
Stade
|
Type d'organisation
|
Structure
|
Stratégie
|
1
|
Entrepreneurial : un seul
dirigeant (petite entreprise)
|
Centralisée et
informelle
|
Une seule gamme de produits
|
2
|
Fonctionnel : spécialisation et différenciation
des tâches
|
Centralisée et
hiérarchique
|
Croissance de
l'ensemble toujours
monogamme
|
3
|
Divisionnel : diversification
des activités
|
Apparition des
centres de profits autonomes
|
Multiplication des
gammes
|
|
En effet, la première thèse nous renvoie
à l'influence de la stratégie sur la structure étant
donné que la structure s'adapte à la stratégie suivie par
l'entreprise touristique. Par exemple, si l'entreprise suit une
stratégie de spécialisation sa structure est logiquement une
structure par fonction centralisée.
I.2.3.3. La culture de l'entreprise
touristique
La culture de l'entreprise touristique c'est l'ensemble de
valeurs, de pratiques professionnelles et de comportements communément
admis et partagés par l'ensemble des membres de l'organisation. Elle est
liée à l'histoire de l'entreprise et à la
personnalité des dirigeants et forme la base de l'identité de
l'organisation.
Selon Monereau Michel46 la culture de l'entreprise
touristique, comme toute autre entreprise, s'explique principalement par les
symboles, les rites, les valeurs, les mythes, les héros et les tabous.
Avec ces différentes composantes, la culture résiste au temps
mais il est impératif qu'elle puisse évoluer afin de s'adapter
à l'environnement et à ses différentes mutations.
44 Monereau.Michel, 2002, Management des
organisations touristiques, Edition Bréal, P34.
45 Idem.
46 MONEREAU.Michel, 2002, Management des
organisations touristiques, Edition Bréal, P23.
Ainsi, les grands groupes de tourisme (Accor, Club
Méditerranée, etc.) valorisent leur cultures afin d'assurer leur
pérennité et atteindre une position concurrentielle
respectable.
En effet, la culture de l'entreprise touristique peut donc
être regardée comme une variable du management, elle permet
d'expliquer le vécu quotidien et les choix stratégiques
réalisés par un groupe social. Elle permet de motiver le
personnel autour d'un objectif commun (par exemple choisir un seul segment ou
au contraire travailler sur plusieurs segments). Ceci explique bien
l'importance de la culture dans la réussite de la stratégie
visée par l'entreprise. Par exemple, la culture d'entreprise
touristique, peut être le facteur de réussite des fusions entre
plusieurs tours-opérateurs, agences de voyages et établissement
hôteliers.
I.2.3.4. Le portefeuille technologique de l'entreprise
touristique
La technologie (ensemble des connaissances technologiques)
est une variable stratégique importante car elle donne souvent un
avantage concurrentiel certain. Ainsi l'apparition puis le développement
rapide d'Internet ont modifié les rapports commerciaux dans la
filière touristique. De ce fait, l'analyse de la technologie de
l'entreprise et de celle de ses concurrents permet de mieux connaître ses
forces et ses faiblesses. L'entreprise essaye d'adapter ses compétences
technologiques aux besoins des consommateurs pour créer ou confronter un
avantage concurrentiel.
Les ressources technologiques permettent d'apprécier la
valeur compétitive du patrimoine technologique de l'entreprise
touristique, surtout que la plupart des produits touristiques reposent
aujourd'hui sur un ensemble de technologies distinctes telle que les sites sur
Internet, les lettres électroniques, etc. Ainsi, les technologies
d'informations et de communications maîtrisées par l'entreprise
touristique permettent d'évaluer la position concurrentielle de
l'entreprise touristique dans le secteur.
Ainsi, la réussite d'une stratégie s'explique
par un vouloir déguisé de la part de ces dirigeants envers les
alternatives et les possibilités offertes par l'environnement dans
lequel se trouve l'entreprise touristique.
I.2.4. Les variables externes à l'entreprise
touristique
I.2.4.1. L'environnement externe de l'entreprise
touristique
L'environnement est une contrainte à prendre en compte
par les entreprises touristiques. Mais loin d'être qu'un coût
externe supplémentaire, l'environnement peut être l'occasion de
rechercher un avantage concurrentiel durable à moyen terme, dans la
mesure où sa prise en compte accroît la fiabilité des choix
stratégiques et la valeur des produits
et services livrés à la clientèle. De ce
fait on assiste à un lien entre les stratégies adoptées
par les entreprises touristiques et l'environnement immédiat (demande
touristique et la concurrence) et l'environnement général
(économique, politique, socioculturel, juridique, technologique et
écologique).
Ainsi, l'environnement de l'entreprise touristique peut
s'analyser en deux sous-ensembles en fonction de l'influence que l'entreprise
peut exercer.
On distingue selon Monereau Michel 47 donc :
Sous-ensembles Composantes Influence
Environnement général ou macro environnement
|
· Economique et social
· Juridique
· Politique (national et international)
· Socioculturel
· Technologique
· Naturel (écologique)
|
Aucune influence ou influence très faible
|
|
Environnement immédiat ou micro environnement
|
· Concurrence
· Clientèle
· Fournisseur
· Groupes de pression
|
Influence plus au moins sensible
|
|
I.2.4.2. L'analyse de l'environnement externe de
l'entreprise touristique
L'exercice d'une telle stratégie est de plus en plus
axé sur l'interaction avec les acteurs clés de l'environnement.
Ces acteurs externes peuvent représenter autant de potentiels
d'informations, de réflexion et de co-élaboration de solutions
à des problèmes d'ordre opérationnels, organisationnels,
voire même managériaux.
L'analyse de l'environnement externe porte essentiellement sur
l'analyse de la demande, de la concurrence, de l'environnement
économique, de l'environnement socioculturel, de l'environnement
politique, de l'environnement juridique, de l'environnement technologique et
l'environnement écologique.
I.2.4.2.1. L'analyse de la demande
Pour analyser la demande touristique, trois types de facteurs
doivent être pris en compte : la nature et les caractéristiques de
la demande (qui achète les séjours, qui consomme le produit
touristique, quand les séjours sont plus demandés, où,
etc.), taille de chaque segment
047 Monereau.Michel, 2002, Management des
organisations touristiques, Edition Bréal, P55.
de marché et l'évolution de la demande
touristique dans le temps (tendances démographiques, style de vie,
modifications de comportements, apparitions des nouvelles exigences
accès surtout sur la qualité du service touristique, etc.).
Toutefois, il faut noter que le cycle de vie du produit
touristique est évoqué comme l'un des outils de
référence en matière de prévision et
d'évolution de la demande touristique. Ainsi, l'intérêt de
cette étude est d'appliquer des stratégies adaptées
à chaque période et d'essayer de contrarier le déroulement
normal du cycle.
Le tableau ci-dessous récapitule les stratégies
adaptées selon les périodes du cycle de vie du produit
touristique 48:
CROISSANCE DU MARCHE
|
MOYENNE
|
FORTE
|
FAIBLE
|
NEGATIVE
|
Structure du marché
|
Concurrence absente ou négligeable
|
Apparition des
premiers concurrents
|
Concurrents nombreux et offensifs
|
Les concurrents les plus faibles disparaissent. Apparition
de substitution
|
Investissement
|
En recherche et développement
|
En capacité de
production et en communication
|
En productivité
|
Désinvestissement
|
Stratégie
|
De
développement
et d'implantation
|
De croissance
|
D'adaptation
aux produits
concurrents
|
De désengagement
|
Avantage concurrentiel
|
Création
|
Consolidation
|
Maintien
|
Disparition
|
|
I.2.4.2.2. L'analyse de la concurrence
L'analyse de l'industrie touristique nous
réfère au modèle le plus couramment employé : celui
des cinq forces concurrentielles de M.Porter. Ce dernier a identifié
cinq acteurs déterminants et qui sont : les entrants potentiels, les
fournisseurs, les clients, les produits de substitution et les concurrents du
secteur. Il souligne que « ces cinq forces déterminent
l'état de la concurrence dans l'industrie et que l'objectif
stratégique de l'entreprise consiste à se protéger au
maximum de ces forces, à les influencer dans un sens qui lui soit
favorable »49.
Ces forces sont autant des menaces réelles ou
potentielles pour l'entreprise et doivent donc être
étudiées avec précision :
48 Monereau.Michel, 2002, Management des
organisations touristiques, Edition Bréal, P97.
49 M.Porter : « Stratégie analyser
votre industrie » ; Harvard L'expansion, 1979, n°13, P101.
· Concurrents du secteur : rivalité entre
firmes touristiques existantes La rivalité entre les
entreprises touristique est importante si :
o Le marché a un faible taux de croissance (les
entreprises cherchent à capter des parts de marché de la
concurrence faute de demande nouvelle) ;
o Les produits sont indifférenciés (les touristes
sont peu fidèles à la marque et
cherchent les faibles prix) ;
o Existence de charges fixes élevées (il faut
accroître le volume de vente afin de les absorber) ;
o Les concurrents sont généralement nouveaux et de
taille équivalente ;
o Les coûts de transferts sont quasiment inexistants (pas
d'adaptation du système
productif au nouveau produit, pas d'indemnités de rupture
de contrat, etc.) ;
o L'innovation technologique est développée (sa
maîtrise peut permettre d'obtenir un
atout concurrentiel décisif).
· Menace de services ou produits touristiques
substituables
Les produits touristiques de substitutions peuvent remplacer les
produits si : o Les prix sont élevés ;
o Les produits ou services touristiques peuvent être
facilement remplacés à des prix compétitifs ;
o Il existe des technologies de remplacement.
· Pouvoir de négociation des
clients
Les touristes représentent, dans le secteur de
tourisme, la principale raison d'être de l'entreprise touristique. Elle
est de ce fait conduite à servir des clients qui se distinguent, les uns
des autres, par leurs goûts et leurs attentes. Ainsi « selon le type
de la clientèle à la quelle s'adresse, et selon les
caractéristiques du jeu concurrentiel sur le marché, l'entreprise
exerce sur ses clients un pouvoir de négociation ou au contraire subit
le pouvoir de négociation ou au contraire subit le pouvoir de
négociation de ses clients »50.
De ce fait, le pouvoir de négociation des touristes
est important puisque les entreprises touristiques cherchent souvent à
les satisfaire et les fidéliser afin d'assurer la
pérennité de leur activité.
· Pouvoir de négociation des
fournisseurs
Le pouvoir de négociation des fournisseurs
résulte essentiellement de la grande concentration. Dans le secteur de
tourisme les Tours-opérateurs tendent de plus en plus vers une
concentration de grande taille et ce pour garder leur pouvoir de
négociation vis-à-vis des établissement hôteliers.
M.Porter affirme qu'un groupe de fournisseurs est puissant « s'il est
50 M.Darblet, L.Izard, M.Scaramuzza : «
Notions fondamentales de gestion de l'entreprise :
organisation, fonctions et stratégie » ; Edition Foucher,
1997, P342.
dominé par un petit nombre de sociétés,
si un produit est unique ou au moins différencié, s'il n'est pas
obligé de lutter contre des produits substituables au sein du
marché, s'il pose une menace crédible d'intégration en
aval de l'activité et enfin si l'industrie n'est pas un client important
du groupe de fournisseurs »51.
· Menace de nouveaux entrants
Les nouveaux entrants sur le marché touristique
constituent une grande menace pour l'entreprise touristique du fait que ces
derniers par le désir de conquérir une part de marché
apportent avec eux des capitaux considérables et un savoir-faire
important. Ainsi, cette menace est élevée s'il existe peu de
barrières à l'entrée ou au contraire il y a
facilité d'accès.
I.2.4.2.3. L'analyse de l'environnement
économique
L'environnement économique est marqué
essentiellement par le phénomène de la mondialisation de
l'économie qui entraîne l'ouverture et l'apparition de nouveaux
marchés et l'accroissement de la compétition entre firmes
à forte capacité financière et managériales. Ainsi,
la mondialisation contraint les entreprises touristiques à se regrouper.
Le secteur du tourisme n'échappe pas à cette règle et l'on
voit depuis quelques années ce phénomène de concentration
de grands groupes (cas des agences de voyages, des tours-opérateurs et
des établissements hôteliers).
I.2.4.2.6. L'environnement politique
Celui-ci est marqué essentiellement par le
degré d'interventionnisme de l'Etat dans le secteur de tourisme, les
programmes établis et les choix politiques visés. Ainsi, le
secteur de tourisme est remarqué par l'intervention l'Etat pendant les
années 60 pour le réglementer et le promouvoir. Par la suite
l'Etat a commencé à désengager du secteur laissant le
choix aux entreprises touristiques pour fixer leurs stratégies qu'elles
considèrent primordiales pour assurer leur survie et leur rayonnement,
voire même la performance.
I.2.4.2.7. L'environnement juridique
L'environnement juridique peut être expliqué par
l'ensemble des lois, des règlements et des normes de production dans le
secteur de tourisme. En effet, l'activité touristique est guidée
par des procédures claires qui définissent les avantages
réglementaires et fiscaux que les entreprises peuvent en profiter dans
leurs activités. Ainsi, l'environnement juridique est un facteur
déterminant à prendre en compte par les entreprises touristiques
dans leurs orientations stratégiques actuelles et futures. Par exemple,
les avantages fiscaux pour les
51 M.Porter : « Stratégie analyser
votre industrie » ; Harvard L'expansion, 1979, n°13, P103-104.
zones de développement régionales incitent les
entreprises à suivre une stratégie de localisation.
I.2.4.2.8. L'environnement socioculturel
L'environnement socioculturel est l'ensemble des styles de
vie, de modes et de niveaux d'éducation dans une société.
Ainsi, la culture peut être un facteur déterminant dans les
stratégies des entreprises touristiques qui tendent à offrir un
produit dont la majeure composante est la culture nationale.
I.2.4.2.9. L'environnement technologique
La créativité et l'innovation sont devenues des
atouts fondamentaux pour les entreprises touristiques, ils apparaissent comme
le meilleur garant de l'activité. Ainsi, l'impact des NTIC (nouvelles
technologies de l'information) s'explique par52 :
· Développement du commerce BtoC (Business to
Consummers : entreprise vers les consommateurs) : le tourisme peut être
considéré l'un des principaux marché du commerce sur
Internet. Ainsi, les entreprises touristiques profitent des nouvelles
technologies de l'information pour réduire les coûts
d'intermédiation et renforcer la relation avec les clients directement
sans passer par les Tours-opérateurs qui leur coûtent chers.
· Forte concurrence des agences de voyages et des
producteurs (compagnies aériennes, hôteliers) en ligne.
· Multiplication des relations BtoB (Business to Business)
: les relations commerciales clients/fournisseurs se font de plus en plus au
travers du réseau Internet.
I.2.4.2.10. L'environnement
écologique
L'environnement écologique c'est l'ensemble des
ressources naturelles disponibles telles que la faune, flore, eau et l'air. La
relation avec l'environnement naturel s'explique par le fait que :
· Les entreprises touristiques sont contraintes de
rechercher un label écologique important de nouvelles méthodes de
production plus respectueuse de l'environnement naturel, mais devenant aussi un
argument de vente.
· L'Etat intervient en fixant des normes permettant de
préserver l'environnement et en favorisant les investissements
écologiquement propres par des subventions ou des avantages fiscaux, ou
en taxant les organisations polluantes.
52 Monereau.Michel, Management des organisations
touristiques, Edition Bréal, 2002, P56.
Outre l'environnement externe, l'entreprise doit tenir compte de
l'ensemble des variables interne afin de suivre les meilleurs choix
stratégiques à moyen et à long terme.
En effet, le graphique suivant récapitule la relation
entre l'entreprise touristique et les différentes composantes de son
environnement.
Environnement technologique
Fonction préférenti elle des dirigeants
Environnement économique
Culture
Environnement politique et
réglementaire
Ressources disponibles
Portefeuille technologique
Entreprise touristique
Environnement écologique
Structure
Environnement socioculturel
Echelle de valeur sociétale
Après avoir présenté la théorie de
l'activité touristique, il s'avère intéressant de
découvrir dans une deuxième section la pratique internationale de
l'économie du tourisme.
SECTION II : PRATIQUE INTERNATIONALE DE L'ACTIVITE
TOURISTIQUE
Dans cette partie, on s'interrogera sur les
particularités régionales de l'activité touristique en
Europe, en Amérique et en Asie tout en soulignant les similitudes qui
rapprochent cette trilogie et les différences qui constituent,
éventuellement, l'originalité de chacun.
II.1. En Europe
Traditionnellement, l'Europe est la première destination
touristique au monde et elle
en tire à ce titre des revenus, des emplois et d'une
meilleure compréhension au niveau international.
Toutefois, les analyses internationales montrent que si
l'Europe ne fait pas ce qu'il faut pour défendre et améliorer la
situation, cette position pourrait s'éroder du fait de la concurrence
accrue d'autres parties du monde. Il est nécessaire, au niveau
européen et national, d'accorder un intérêt politique accru
aux stratégies de développement du tourisme.
II.1.1. Les facteurs explicatifs de l'évolution de
l'économie du tourisme
Pour parler de l'évolution du secteur de tourisme, il
faut valoriser cinq types de facteurs à savoir les facteurs
socioculturels, économiques, politiques, technologiques et
écologiques. Ainsi, chaque facteur participe de sa part de prés
ou de loin à rendre le secteur de tourisme dans une phase plus ou moins
développée.
II.1.1.1. Les facteurs socioculturels
En Europe, et plus particulièrement en France, la
société d'accueil se caractérise par une éthique
fondée sur le respect des touristes. Ainsi, cette société
renforce un tourisme responsable basé sur des règles et des
mesures qui fondent l'esprit de tolérance et l'ouverture aux autres
cultures. Une étude sur les avis partagés a fait démontrer
que par exemple en Irlande la personne interrogée a dis : « Je
trouve l'accueil formidable, les français chaleureux
»53.
Autre matière première touristique est
représentée par le patrimoine d'art et d'architecture. Ce peut
être des dolmens, menhirs, peinture rupestres, mais aussi des
constructions modernes faites de verre et de béton. Ce peut être
des vestiges gallo-romains, des abbayes romanes, des cathédrales
gothiques, des châteaux Renaissance ou des églises baroques, etc.
De plus, l'élément attractif du produit repose également
sur le nombre de musées, sur leur richesse en oeuvres d'art, sans
oublier les festivals, les différentes manifestations artistiques ou
autres qui sont organisées54.
En effet, le tourisme culturel - avec les villes historiques,
les déplacements liés à une manifestation et la
combinaison "culture-art-religion" - gagne actuellement du terrain en
Europe55. Ainsi, grâce à son riche passé
historique et culturel et en raison de la présence des Alpes, propices
aux sports d'hiver, et aux nombreuses stations balnéaires, l'Italie est
une destination touristique prisée.
II.1.1.2. Les facteurs économiques
Les facteurs économiques peuvent être
résumés essentiellement dans le prix de service offert, le niveau
de vie dans le pays d'accueil, le taux d'inflation et le taux de change,
53 Jean-Louis BARMA, 1999, Marketing du tourisme et de
l'hôtellerie, Edition d'Organisation, P103.
54 Béatrice de la Rochefoucauld, 2002,
L'économie du tourisme, Edition Bréal, P34.
55 www.assembly.coe.int
etc. A cet égard et en France, le prix du produit
touristique est souvent élevé mais avec une qualité de
haute gamme. Ainsi, les touristes qui visitent la France sont d'origine des
pays développés comme les Etats-Unis et le Japon.
De ce fait, en Europe et plus précisément en
France, l'évolution du secteur de tourisme se fonde sur la
qualité du produit touristique offert tout en gardant l'image de marque
d'un tourisme pour les riches.
Toutefois, l'Assemblé parlementaire invite instamment
les Etats membres du Conseil de l'Europe qui continuent à pratiquer des
prix plus élevés pour les touristes que pour leurs propres
ressortissants en matière de facturation de services dans le secteur du
tourisme (par exemple pour les chambres d'hôtel ou les entrées
lors de manifestations culturelles et de visites de monuments) à
abandonner dès que possible cette pratique
discriminatoire56.
II.1.1.3. Les facteurs politiques
Suite à la situation économique délicate
de la majorité des pays de l'Europe après la guerre de l'Iraq et
le 11 septembre 2001, la plupart de ces pays ont tendance à renforcer la
sécurité et à garantir la paix pour leurs visiteurs. Dans
ce cadre là, l'Europe comme toute autre place a pris des mesures
restrictives pour lutter contre le terrorisme international et tous les
comportements qui ne respectent pas l'humanité.
De ce fait, l'Assemblé parlementaire57
"demande à tous les Etats membres de prendre toutes les
précautions pour protéger les touristes d'actes de terrorisme, en
premier lieu pour des raisons humanitaires, mais aussi en reconnaissance du
fait que les touristes évitent des régions sujettes à la
violence".
II.1.1.4. Les facteurs technologiques
Autre matière première nécessaire pour
l'évolution du secteur de tourisme sont les facteurs technologiques tels
que la communication, l'infrastructure, le transport, l'équipement, etc.
En Europe, les pays leaders dans le secteur de tourisme tel que la France
consacrent un budget important pour l'investissement dans ce domaine afin de
mettre en valeur leurs environnements technologiques qui représentent en
fait la pierre angulaire du produit touristique.
II.1.1.5. Les facteurs écologiques
Le patrimoine naturel (la faune, la flore, eau, sol, air,
etc.) constitue un élément clé pour l'évolution du
secteur de tourisme. Ainsi, la plupart des pays de l'Europe prennent des
mesures restrictives pour protéger leurs environnements
écologiques qui déterminent souvent le choix des destinations de
séjours des touristes.
56 Idem
57 Idem
II.1.2. L'importance du tourisme dans l'économie
Aujourd'hui, l'Europe accueille 58% du total mondial des
touristes et encaisse plus de la moitié des recettes mondiales
dégagées par le tourisme, ce qui la place en tête. La part
du tourisme dans le PIB d'un certain nombre de pays européens est
significative (10.7% pour l'Espagne, 7.7% pour la suisse, 4.7% pour le
Portugal, 6.3% pour l'Autriche, etc.). Les déplacements
intra-européens et nationaux sont particulièrement importants,
puisque, en Europe, 84% des arrivées concernent des voyageurs de la
région et qu'environ 60% des séjours d'une nuitée sont le
fait de résidents qui se déplacent dans leur propres pays.
Toutefois, le tourisme est inégalement réparti entre les
régions (87% des recettes sont concentrées dans 12 pays, les 34
autres n'en recevant que 13%).
On assiste bien à l'émergence d'une "nouvelle
économie touristique", qui sera à la fois plus internationale,
plus fortement concurrentielle, mais aussi plus innovante et
intelligente58.
II.1.3. Les stratégies adoptées dans le
secteur
Dans le secteur de tourisme, plusieurs types de
stratégies ont vu le jour pour le promouvoir et le rendre le secteur
clé de l'économie en Europe. Ces stratégies sont celles
par le produit, par la culture, par les prix et enfin par le service.
En 1998, dans le cadre du Forum sur le tourisme
européen59 « la gestion intégrée de la
qualité dans le tourisme », CRAUSER.Guy a démontré
que l'industrie du tourisme doit relever le défi de la
compétitivité. La qualité est devenue un
élément essentiel des actions communautaires visant la
compétitivité du tourisme européen, condition de la
croissance, de la création d'emplois et ainsi du développement
durable et équilibré de l'Union européenne. En effet, si
le prix est un élément important de la
compétitivité, une stratégie de bas de gamme axée
sur de faibles prix serait une erreur.
Ainsi, la France comme étant la première
destination touristique représente un référentiel mondial
pour les autres pays qui cherchent à atteindre une place plus meilleure
dans ce domaine.
En se référant aux études faites en
France, on se rendre compte que les stratégies adoptées sont
souvent axées sur la qualité de service et la culture. En effet,
la France renforce une stratégie basée surtout sur le produit de
qualité, une culture différente et un service de haute gamme qui
représente une qualité distinctive et un avantage par rapport aux
autres pays concurrents malgré le prix qui est souvent très
élevé.
58
www.afest.fr
59
www.wold-tourism.org
II.1.4. Freins au succès du secteur de tourisme
La situation économique de quelques-uns des grands
marchés émetteurs de tourisme à destination de cette
région et la guerre d'Iraq a déterminé les
résultats du tourisme en Europe. Des destinations importantes y ont
été particulièrement touchées par la diminution du
tourisme lointain sous l'effet de la guerre d'Iraq, du SRAS et de la faiblesse
croissance du dollar des Etats-Unis. La tendance des touristes à se
rendre moins loin de chez eux s'est renforcée, ce dont ont
profité les pays d'Europe centrale et orientale et le tourisme interne
qui, dans certains cas, s'est avéré essentiel pour compenser les
pertes du tourisme récepteur international. Simultanément, le
tourisme intra-régional a aussi été influencé par
la forte expansion du transport aérien à des prix pour ce qui est
des routes régionales et de capacité.
Beaucoup de grands marchés émetteurs de l'Europe
occidentale et de l'Europe du Nord étant en récession tels que
l'Allemagne, la France, l'Italie, les Pays-Bas, la Belgique, la Norvège,
le Danemark, la Fillande et la Suisse ayant tous en 2003 un ou plusieurs
trimestres de croissance négative de leur PIB.
II.2. En Amérique
Le tourisme constitue un volet important de l'économie
de la plupart des pays de l'Amérique du nord tels que les Etats-Unis et
le Canada; il joue un rôle clé dans le développement
économique, social et culturel de toutes les provinces et de tous les
territoires. En outre, le tourisme est l'un des secteurs économiques
affichant la croissance la plus rapide et il est sur le point de devenir le
plus important pourvoyeur d'emploi60.
II.2.1. Les facteurs explicatifs d'évolution du
secteur de tourisme
Les facteurs explicatifs d'évolution du secteur de
tourisme sont essentiellement des facteurs socioculturels, économiques,
politiques, technologiques et écologiques.
II.2.1.1. Les facteurs socioculturels
Ces facteurs se résument essentiellement dans les
comportements vis-à-vis des touristes de la part des habitants des pays
d'accueils. Or, la société aux Etats-Unis se caractérise
par une éthique basée sur l'individualisme et le mérite ce
qui influence automatiquement sur le comportement envers les touristes par un
accueil moins chaleureux qui est totalement différent de celui de la
société asiatique. Toutefois, la place qu'occupe les Etats-Unis
explique bien que le produit touristique offert est d'une qualité de
haute gamme qui séduit les touristes.
Le tourisme est en effet tributaire, dans une large mesure, de
l'infrastructure générale des transports (construction et
entretien des routes, des aéroports), de la protection des
60 L'Organisation Mondiale du tourisme
ressources naturelles, des monuments, des paysages exceptionnels
et des éléments qui, souvent, constituent la plaque tournante des
expériences touristiques.
II.2.1.2. Les facteurs économiques
Concernant les facteurs économiques, les visiteurs
s'intéressent surtout aux prix de produit touristique ainsi qu'au niveau
de l'inflation et la valeur de dollars par rapports aux autres monnaies. De ce
fait, les touristes qui choisissent les Etats-Unis sont souvent ceux qui
résident dans les pays développés comme le Japon, la
France, la Suisse, etc. Ce type de touristes cherche la qualité de
service et la modernité plutôt que le prix des séjours.
Ainsi, le facteur qualité est déterminant pour ce genre des
touristes outre le faible taux d'inflation grâce à la puissance
économique des Etats-Unis. Toutefois, d'autres pays comme le Mexique et
le Brésil offrent souvent un produit touristique de qualité
modeste à des prix faibles où qui n'offrent pas vraiment un
produit mais plutôt un bien différencié tel que le cas du
Canada61.
II.2.1.3. Les facteurs politiques
Depuis longtemps et surtout après le 11 septembre 2001,
les Etats-Unis prennent des mesures très restrictives pour lutter contre
toute forme de terrorisme international qui touche à la
sécurité des visiteurs et des citoyens. Ainsi, les statistiques
ont montré le recul du nombre des visiteurs vers les Etats-Unis pendant
une longue période et ce à cause du manque de la paix et
l'émergence d'un sentiment de méfiance de la part des touristes
envers ces Etats d'accueils.
II.2.1.4. Les facteurs technologiques
L'Amérique du nord, et plus précisément
les Etats-Unis et le Canada, se caractérise par un environnement
technologique (communication, infrastructure, transport, équipement,
etc.) très développé grâce à son poids
économique important qui favorise les recherches et les
développements dans le domaine de la technologie. En effet, ces facteurs
technologiques dépendent du degré de développement de ces
pays.
II.2.1.5. Les facteurs écologiques
Les facteurs écologiques (faune, flore, eau, sol, air,
etc.) expliquent bien la spécificité du patrimoine naturel des
pays de l'Amérique du nord (les Etats-Unis et le Canada) qui
représente l'une des composantes indispensable du produit touristique
offert aux touristes. Ainsi, ce capital naturel est crucial pour la
pérennité du secteur de tourisme et son évolution.
61
www.canadatourism.com
II.2.2. L'importance du tourisme dans l'économie
Le secteur de tourisme occupe une place importante dans
l'économie américaine grâce à son impact sur
l'emploi, les devises, le PIB et la balance des paiements.
De ce fait, le premier pays en termes de recettes, c'est les
Etats-Unis : 74,448 milliards de dollars en 1999, soit 16,4% des recettes
mondiales. Cette suprématie des Etats-Unis pour les recettes s'explique
par leur position géographique, par l'étendue du territoire, la
variété des ressources touristiques, la démocratisation du
transport aérien, et par la réelle attractivité de cette
première puissance économique mondiale62.
II.2.3- Les stratégies adoptées dans le
secteur
Les stratégies adoptées sont par le produit, par le
service, par le prix ou enfin par la culture.
Ainsi, pour les Etats-Unis, les stratégies
adoptées sont plutôt fondées sur le produit et la
qualité de service comme en témoigne un sondage américain,
révélant que seulement 7% des voyageurs aériens et 11% des
personnes séjournent aux hôtels cotent le service "excellent". Un
autre sondage révèle que les clients en hôtel jugent "la
qualité de service à la clientèle" comme le facteur le
plus déterminent dans leur fidélité envers un
établissement.
La qualité de service reste à ce titre le facteur
déterminant qui influence les touristes riches venant des pays
développés et qui s'intéressent surtout à la
modernité.
Toutefois, le prix et la culture peuvent constituer aussi des
variables considérables dans les stratégies afin de satisfaire
les besoins des touristes.
II.2.4. Les freins au succès du secteur
L'année 2003 a commencé pour les
Amériques sous la menace de la guerre imminente en Iraq. Les Etats-Unis
ont souffert de ce conflit qui a eu pour conséquence que le souci de
sécurité l'a emporté sur tous les autres. En outre, le
trafic voyageur y a été très influencé par le
passage du jaune (grand risque) à l'orange (fort risque) dans le
système d'alerte aux menaces contre la sécurité
intérieure. Quoique la situation se soit progressivement
détendue, la tension est remontée plusieurs fois dans le courant
de l'année et la crainte de l'attentats n'a pas encore
complètement disparu.
Au Canada, les principaux déterminants des
résultats aient été la guerre d'Iraq et le SRAS, d'autres
facteurs ont eux aussi perturbé l'activité touristique : la force
du dollar canadien a stimulé le tourisme émetteur et
limité le tourisme en provenance des Etats-Unis,
62 Béatrice de La Rochefoucauld, 2002,
L'économie du tourisme, Editions Bréal, P202.
tandis que la panne d'électricité sur la côte
nord-est et les incendies en Colombie-Britannique et dans l'Alberta ont
porté préjudice à la haute saison63.
II.3. En Asie
De nos jours, le tourisme est devenu une activité
économique qui séduit tout le monde, y compris les
réticents d'hier. Par exemple en Asie, " Les autorités chinoises,
pourtant hostiles à l'accueil des étrangers, considèrent
dorénavant que par rapport aux autres secteurs tertiaires, le tourisme
nécessite moins d'investissements, pour un résultat
économique intéressant, notamment en matière d'emplois,
contribuant ainsi à l'amélioration du niveau de vie de la
population.64". Dans ce cadre là, la plupart des pays de
l'Asie tels que le Japon, Thaïlande, Vietnam, l'Indonésie, etc.
concentrent leurs politiques économiques sur ce secteur qui est
très rentable.
II.3.1. Les facteurs explicatifs de l'évolution du
tourisme
Les facteurs explicatifs de l'évolution du tourisme
peuvent être résumés en facteurs socioculturels,
économiques, politiques, technologiques et écologiques.
II.3.1.1. Les facteurs socioculturels
L'Asie se diffère par une culture spécifique et
une société qui se caractérise par une éthique
basée sur l'engagement, la discipline, l'ordre et le clan. Ces valeurs
asiatiques font des pays d'accueil un endroit très attirant des
visiteurs étrangers qui cherchent l'exotisme et la différence. En
outre, les pays d'Asie sont fascinants, beaux géographiquement,
culturellement, et surtout très ouverts aux autres cultures.
Là-bas, recevoir un étranger est un plaisir et un art. Ces pays
font rêver et le rêve peut être parfois une
réalité65.
Ainsi, autant l'Asie est difficile pour y faire des affaires,
autant qu'elle est très accueillante, très souriante et
très attirante. Par exemple, la Chine est une destination touristique et
culturelle de plus en plus prisée. En 2002, 36,8 millions de visiteurs
étrangers ont rapporté 9,21 milliards de dollars.
II.3.1.2. Les facteurs économiques
Concernant les facteurs économiques, on peut mettre
l'accent sur le prix de produit touristique offert dans les pays de l'Asie. Ce
facteur est parfois primordial pour plusieurs touristes qui cherchent le prix
faible et le moindre de dépenses pendant leurs séjours. "Il y a
une Asie pour chacun et à tous les prix"66. De même,
outre un prix souvent faible, l'Asie offre
63
www.word-tourism.org
64 Liliane Benalah et Myriam Donsimoni, Le tourisme,
facteur du développement local, Grenoble, Presses universitaires de
Grenoble, coll." Débats", 1999, P 3.
65
www.routard.com
66
www.routard.com
à ces visiteurs un produit touristique différent
et de qualité élevée. Ainsi, les facteurs
économiques ne s'arrêtent pas au niveau de prix seulement mais ils
se résument dans le niveau d'inflation et le taux de change qui
séduit souvent les visiteurs.
II.3.1.3. Les facteurs politiques
Pour les facteurs politiques, la plupart des pays de l'Asie
ont pris des mesures et des mécanismes de lutte contre toute forme de
terrorisme international qui touche la sécurité des visiteurs. La
paix est un facteur déterminent pour les touristes, voire même un
besoin de première nécessité qui permet à ces
derniers de profiter de leurs séjours pour découvrir toutes les
places en toute sécurité. De ce fait, les pays d'accueils
cherchent à assurer un sentiment de confiance chez les touristes qui
leurs visitent afin de les fidéliser à ne pas changer leurs
destinations dans leurs prochaines vacances.
II.3.1.4. Les facteurs technologiques
En Asie, on assiste à un environnement technologique
qui favorise l'évolution du secteur de tourisme. Ainsi, la
qualité communication, d'infrastructure, du transport et des
équipements explique très bien la tendance des pays de l'Asie
à développer le produit touristique offert.
II.3.1.5. Les facteurs écologiques
Ces facteurs peuvent être expliqués par le
patrimoine naturel tel que la faune, la flore, l'eau, l'air, etc. Toutefois, La
majorité des pays de l'Asie tel que la Chine souffre d'une pollution
fluviale d'envergure. Près de 35 milliards de tonnes d'eaux
usées, d'origine domestique, agricole ou industrielle, sont
déversées chaque année. Ce phénomène a des
conséquences sur la santé, ainsi que sur l'environnement. En
effet, les pays de l'Asie tendent à préserver cette richesse
naturelle qui séduit les visiteurs pendant leurs séjours.
II.3.2. L'importance du tourisme dans l'économie
En Asie, le secteur de tourisme devient un facteur clé
de succès de la majorité des pays. C'est un secteur primordial
pour lutter contre le chômage, rapporter de devises et surtout assurer
l'équilibre de la balance des paiements.
De ce fait, le secteur de tourisme contribue à
l'ensemble de l'économie japonaise dans les mêmes proportions que
des secteurs types de premier plan comme l'automobile et l'appareillage
électrique. En 2000, ce secteur représentait 2.2% du PIB alors
que la construction automobile en représentait 2.3%, les
télécommunications 2.0%, l'électricité 1.9% et
l'agriculture 1.5%, respectivement67.
De même, les statistiques du Bureau d'Etat du tourisme
de la Chine montrent qu'en 2001, les revenus en devises provenant du tourisme
ont atteint 17,8 milliards de USD, soit
67
www.wold-tourism.org
9,7% de plus par rapport à l'année
précédente et 3,8% du total mondial, dépassant pour la
première fois celui de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne et se
classant au 5ème rang mondial, juste après les
Etats-Unis, l'Espagne, la France et l'Italie. Ainsi, le responsable du Bureau
d'Etat du tourisme prévoit qu'en 2020, la Chine fera un pas historique
passant de grand pays touristique asiatique à puissant pays touristique
mondial; 135 à 145 millions de touristes étrangers visiteront la
Chine, rapportant 52 à 75 millions de USD. Les revenus provenant du
tourisme intérieur atteindront 1,9 à 2.7 billions de yuans et les
revenus totaux de l'industrie touristique dépasseront 3,3 billions de
yuans, soit 8% du PIB du pays68.
II.3.3. Les stratégies adoptées dans le
secteur
Les stratégies adoptées par les pays asiatiques
prennent plusieurs variables comme le produit touristique, le service, le prix
et enfin la culture. Ainsi, l'expérience a montré qu'en Asie le
patrimoine culturel est très original par rapport à l'Europe et
les Etats-Unis. De ce fait, les pays asiatiques concentrent leurs
stratégies essentiellement sur la culture asiatique et l'exotisme outre
un service de qualité. En effet, la culture joue un rôle important
dans le développement du secteur de tourisme en Asie.
Il s'avère en conséquence que l'axe "culture" est
le plus privilégié par rapport aux autres axes à savoir le
produit touristique, le service et le prix.
II.3.4. Les freins au succès du secteur de
tourisme en Asie
En 2003, le SRAS détermine nettement les
résultats du tourisme en Asie et dans le Pacifique. Après un bon
début en janvier et en février dans la plupart des pays, les mois
suivants enregistrent des baisses de plus de 50%. Bien qu'en
général, la reprise ait été rapide, la
majorité des grandes destinations de la région en Asie du
Nord-est et en Asie du Sud-est n'ont pas pu ou ne pourront pas terminer
l'année avec des chiffres positifs. Il ressort des données
mensuelles que les destinations de l'Asie du Nord-est semblent se redresser
plus vite que celles de l'Asie du Sud-est. Les données
préliminaires portant sur l'ensemble de l'année ou sur les neuf,
dix ou onze premiers mois (ces données partielles seront sans aucun
doute suivies d'une légère amélioration) indiquent encore
des baisses à deux sous régions comme Taiwan (province de Chine)
(25%), la Malaisie (26%), l'Indonésie (2 1%), Singapour (19%),
Thaïlande (13%) et la République de Corée (11%). Pour toute
l'année, la Chine et Hongkong (Chine) ont transmis des chiffres
préliminaires en recul respectivement de 10 et de 6% par
68
www.bjinformation.com
rapport à 2002, tandis que Macao (Chine) figure parmi les
exceptions avec une augmentation de 3%69.
En synthèse, les deux tableaux ci-dessous permettent de
récapituler les facteurs explicatifs de l'évolution du secteur de
tourisme et les stratégies adoptées par la triade.
Les facteurs explicatifs de l'évolution du secteur de
tourisme
Facteurs explicatifs
|
En théorie
|
En pratique internationale
|
Facteurs communs
|
Europe
|
Amérique
|
Asie
|
D
|
S
|
N
|
|
DS
|
N
|
|
DS
|
N
|
D
|
S
|
|
ND
|
S
|
N
|
F1 : facteurs
socioculturels
|
X
|
|
|
X
|
|
|
|
|
X
|
X
|
|
|
|
|
|
F2 : facteurs
économiques
|
X
|
|
|
X
|
|
|
X
|
|
|
X
|
|
|
X
|
|
|
F3 : facteurs
politique
|
X
|
|
|
X
|
|
|
X
|
|
|
X
|
|
|
X
|
|
|
F4 : facteurs
technologiques
|
X
|
|
|
X
|
|
|
X
|
|
|
X
|
|
|
X
|
|
|
F4 : facteurs
écologiques
|
X
|
|
|
X
|
|
|
X
|
|
|
|
|
X
|
|
|
|
D : déterminant S :
supplétif
N : neutre
Les stratégies adoptées dans la Triade
Stratégies
|
En théorie
|
En pratique internationale
|
Stratégies communes
|
En Europe
|
En Amérique
|
En Asie
|
S1 : par la culture
|
S1
|
S1
|
-
|
S1
|
-
|
S2 : par produit
|
S2
|
S2
|
S2
|
S2
|
S2
|
S3 : par service
|
S3
|
S3
|
S3
|
S3
|
S3
|
S4 : par prix
|
S4
|
-
|
-
|
S4
|
|
69
www.wold-tourism.org
Conclusion
Tout au long de la première partie de ce chapitre, nous
avons essayé de clarifier la notion de l'économie de tourisme
ainsi que les entreprises touristiques comme acteur principal dans le secteur
et de présenter les variables externes et les variables internes
à l'entreprise touristique. Cette étude nous a permis de
constater que le poids du secteur de tourisme est considérable dans
l'économie et que cette économie de tourisme dépend de la
situation des entreprises touristiques existantes.
En effet, la réussite des entreprises touristiques
dépend de la capacité de s'adapter à l'environnement
interne et externe avec ses différentes composantes, car toute mauvaise
appréciation environnementale, peut être fatale au moment
où l'intensité de la concurrence est très forte. Par
conséquent, l'ajustement de la stratégie d'une firme aux
conditions internes et externes doit être d'une façon continue et
régulière.
Cependant, l'efficacité de la stratégie ne
dépend pas seulement de son aptitude à s'adapter au contexte
interne et externe de la firme et de se doter des moyens nécessaires qui
favorisent son évolution ; mais elle dépend surtout de la
volonté de l'économie de créer un environnement qui permet
d'exploiter au mieux les forces de la concurrence ou encore de faciliter et
d'encourager l'accès des entreprises touristiques à la
compétitivité.
Ainsi, l'économie de tourisme est saine si les
entreprises touristiques trouvent un environnement externe qui favorise leurs
choix stratégiques et les aide à avoir une position
concurrentielle dominante sur le marché touristique national et
international.
La pratique internationale, nous montre les facteurs
explicatifs de l'évolution de l'économie de tourisme, le poids du
secteur dans l'économie de la triade, les stratégies globales
adoptées ainsi que les freins au succès du secteur
touristique.
Dans le chapitre suivant nous allons procéder à
l'analyse des stratégies des entreprises touristiques en théorie
et en pratique internationale dans les pays développés et les
pays émergents.
CHAPITRE II : LES STRATEGIES DES ENTREPRISES
TOURISTIQUES
Malgré la diversité, les entreprises
touristiques ont un objectif unique : c'est la pérennité. Ainsi,
une stratégie ou une palette stratégique doit être mise en
place afin d'assurer les axes de l'orientations stratégiques des
entreprises du secteur à savoir la « survie, la
pérennité, la croissance et la performance
»70.
L'objectif de la stratégie est d'assurer la
pérennité de l'entreprise touristique, de maintenir un avantage
concurrentiel et de préparer l'avenir afin de garantir son rayonnement
et atteindre la performance. Ainsi, la pérennité de l'entreprise
passe par le développement des marchés et l'amélioration
de la rentabilité des activités, alors que l'avantage
concurrentiel sur laquelle repose la pérennité de l'entreprise,
résulte des stratégies de coût ou des stratégies de
différenciation. Dans ce sens, Michael Porter a prouvé que chaque
entreprise possède deux types d'avantages concurrentiels l'un par les
coûts et l'autre par la différenciation (produit
spécifique).
Dans ce chapitre, nous allons procéder dans une
première partie, à étudier la théorie des
stratégies des entreprises touristiques afin de mettre en valeur
l'importance des choix stratégiques pour les entreprises. Pour cette
raison nous examinons dans une première section la genèse,
définition et modalité de la stratégie, à analyser
les modèles stratégiques dans une deuxième section, pour
présenter enfin les stratégies possibles pour les entreprises
touristiques dans une troisième section.
Au niveau de la deuxième partie, nous essayons
d'étudier les particularités régionales des
stratégies dans les pays développés et ceux
émergents à travers la pratique internationale.
SECTION I : LA CONCEPTION DES STRATEGIES DES
ENTREPRISES TOURISTIQUES
I.1. Genèse, définition et modalité de
la Stratégie
A l'origine, la stratégie est un concept militaire. En
effet, le stratège est « celui qui commande l'armée »
dans la Grèce
antique. la stratégie comme la
conjugaison de trois éléments : (1) la concentration des forces,
(2) l'économie de moyens et (3) la liberté
d'action71.
En économie, la définition de la
stratégie n'a été jamais unique, on trouve dans la
littérature managériale un très grand nombre de
propositions différentes de la stratégie de
70 FRIOUI.M, Séminaire de DEA, FSEG Tunis
(2003/2004).
71 Gerry.J, Kevan.S, Frédéric.F ;
Stratégique (2003) 2ème édition. Edition
Pearson Education.
l'entreprise. Ainsi, on peut définir la stratégie
de la façon suivante72 : « élaborer la
stratégie de l'entreprise, c'est choisir les domaines d'activité
dans lesquels l'entreprise entend être présente et allouer des
ressources de façon à ce qu'elle s'y maintienne et s'y
développe ». Cette dernière définition identifie deux
niveaux de stratégie :
a) d'une part la stratégie de groupe (ou corporate
strategy), qui détermine les domaines d'activité de l'entreprise.
C'est cette stratégie de groupe qui conduit l'entreprise à
s'engager dans tel ou tel secteur, ou à se retirer de tel ou tel autre,
afin de se constituer un portefeuille d'activités
équilibrées ;
b) d'autre part la stratégie concurrentielle (ou
business strategy) qui définit les manoeuvres que l'entreprise doit
accomplir pour se positionner favorablement face à ces concurrents dans
un secteur donné.
En outre, on ne peut parler de la stratégie de
l'entreprise sans évoquer d'autres éléments clés
qui sont en relation de dépendance, voire de
complémentarité. Ainsi, le fameux tétraèdre de
STRATEGOR vise quatre éléments de la politique
générale de l'entreprise : Stratégie, Décision,
Structure et Identité.
Ces faces du tétraèdre sont reliées deux
à deux par des arêtes communes. Autrement dit, stratégie,
structure, décision et identité ne doivent pas être
considérées indépendantes les unes des autres, mais au
contraire comme un ensemble fortement structuré73. Ainsi, la
stratégie et la structure s'influencent mutuellement. Une
stratégie de diversification, par exemple, induit une divisionnalisation
de la structure, une telle structure rendant en revanche plus difficile
à l'avenir une stratégie de spécialisation, et ainsi de
suite.
A ce titre, pour (M.Frioui, 2004/2005)74 la
stratégie peut être définie "comme un processus allant de
la formulation stratégique ou la vision (envisager l'avenir)
jusqu'à l'implantation c'est-à-dire la réalisation ou la
concrétisation pour finir avec l'évaluation (consolidation ou
changement)". La stratégie est en fait "un amalgame de réflexe et
de réflexion cultivés qui préparent pour un avenir
meilleur en prévoyant des phénomènes plus rapidement et
surtout avoir une position défendable"75. En effet, la
stratégie est l'art et la manière d'envisager l'avenir en
projetant la situation actuelle dans le temps avec plus au moins un suivi et un
autoévaluation.
Plusieurs étapes peuvent être envisagés :
y' Dresser le listing de potentialités ;
y' S'assurer que le listing des alternatives est exhaustif ;
72 STRATEGOR ; Stratégie, Structure,
Décision, Identité, Politique générale d'entreprise
(1995). Inter Editions.
73 Ziedi.Jameleddine, Contrôle de
gestion&Analyse Stratégiques : vers une approche de gestion totale
dynamique et intégrée (2003). Publication de l'I.O.R.T.
74 FROUI.M, Cours de Politique Générale
d'Entreprise (2004/2005).
75 Idem
y' Procéder à l'analyse comparative
c'est-à-dire classement des alternatives par apports, coûts et
faisabilité76.
La stratégie permet la création d'avantages
distinctifs durables (core-compétence, compétence de base
distinctive, etc.) et le pouvoir de concrétiser la mission de
l'entreprise dans son environnement.
Pour (Henry Mintzberg, 1 998)77, "une des
tâches les plus importantes qui est dévolue au manager consiste en
la détermination de la stratégie de son organisation - ou du
moins dans la supervision des processus par lesquels d'autres personnes et
lui-même élaborent une stratégie...". En plus il
considère que " L'élaboration de la stratégie est un
processus fascinant, qui s'étend bien au-delà du simple ensemble
de directives que l'on nomme"plan" et qu'on lui associe traditionnellement".
Selon (Peter Drucker, 1999)78, "Adopter le bon
état d'esprit n'est que la première étape. Ensuite, vous
et l'organisation que vous diriger devez vous dotez des bonnes
compétences, notamment en matière de communication, et
développer des aptitudes à créer la synergie".
Dans ce cadre là, (Christian Marmuse, 1
996)79 prévoit que « la stratégie est au coeur du
comportement social des individus et des organisations. Parce que son
comportement est, par nature, intentionnel, tout individu développe
(souvent de manière non consciente) une ou des stratégies dans
son action quotidienne ».
Comme le souligne (Michel Crozier et Erhard Friedberg,
1997)80, "chaque acteur s'efforcera simultanément de
contraindre les autres membres de l'organisation pour satisfaire ses propres
exigences (stratégie offensive) et d'échapper à leur
contrainte par la protection systématique de sa propre marge de
liberté et de manoeuvre (stratégie défensive).
L'importance restrictive de ces deux orientations stratégiques variera,
bien entendu, dans le temps et dans l'espace en fonction de la situation et des
atouts propres de chaque acteur. Elles coexisteront cependant toujours dans
toute stratégie d'action".
De nos jours, l'élément humain devient un
élément incontournable de sorte que ce n'est qu'à travers
sa valorisation et le relèvement de son niveau de formation, de
qualification et de professionnalisme que l'entreprise peut gagner en
compétitivité. Dans ce contexte, la tendance consiste à
mieux utiliser et promouvoir les compétences comme facteur
déterminant pour le progrès, la productivité et la
rentabilité et vecteur de développement social, de
76 Idem
77 Mintzberg.Henry, 1998, Le management : Voyage au
centre des organisation, Edition d'Organisation, P46.
78 Drucker.Peter, 1999, Fondation Drucker : ouvrez les
entreprises!, Edition Village Mondial, P154.
79 Marmuse. Christian, 1996, Politique
Générale : Langages, Intelligence, Modèles et choix
Stratégiques, Edition Economica, P48.
80 Crozier.M. et Friedberg.E, L'acteur et le
système, Seuil, 1977, P91.
mobilité professionnelle, d'épanouissement et
d'incitation pour l'élément humain. Le défi est on ne peut
plus clair : il faut faire évoluer le système de la formation
à travers la redéfinition de ses nouvelles missions, plus
particulièrement " l'approche par compétences".
En effet, d'après (Abdelkader Mouhcine, février
05)81, il est important de soutenir l'idée selon laquelle "il
faut utiliser la force positive de l'inquiétude du lendemain", car "la
meilleure stratégie est de donner à chacun la forte envie de
faire, de croître".
I.2. Les modèles stratégiques du choix de la
stratégie
Plusieurs modèles stratégiques permettent
d'expliquer le choix d'une telle stratégie
afin de répondre aux besoins de l'entreprise
touristique tout en tenant compte des ressources disponibles, des contraintes
de l'environnement et surtout de la fonction préférentielle de
dirigeant outre l'échelle de la valeur sociétale.
I.2.1. Le modèle stratégique de HAVARD
(L.C.A.G)82
Analyse de l'environnement de l'entreprise.
Identification :
· Opportunités
· Menaces
Intégration des valeurs de l'environnement.
Responsabilité sociale de l'entreprise
Recensement et évaluations des possibilités
d'action Avantages/Inconvénients Résultat
Compatibilité/Incompatibilité
Formulation de la stratégie Définition des
activités Objectifs
Voies et moyens
Diagnostic de l'entreprise
· Forces
· Faiblesses/Concurrents
· Compétence distinctive
Intégration des valeurs de dirigeant (de l'entreprise)
Objectifs généraux
Le modèle stratégique de HAVARD présente
un diagnostic qui repose sur deux approches complémentaires, le
diagnostic interne de l'entreprise et le diagnostic externe de l'environnement
de celle-ci. Cette démarche repose sur une conception de l'entreprise
considérée comme un système ouvert sur son environnement,
la stratégie définissant les modes de relation entre l'entreprise
et cet environnement à composantes historique, sociologique et
réglementaire. En fait, il s'agit d'une échelle de valeur
sociétale qu'il faut
81
http://www.lopinion.ma
82 M.Santi : « Voyage en stratégie
», Revue Française du Marketing, 1984/4, Cahier 99 bis.
considérer comme un facteur influant la
stratégie de développement. A ce titre, M.Giget avance que «
comme les entreprises sont insérées au coeur de la
société, et qu'elles en constituent le principal vecteur de
réaction de richesse, il va de soi que leur stratégie de
développement est fondamentalement liée au contexte historique,
sociologique et réglementaire dans lesquels évoluent
»83.
Par conséquent, l'entreprise touristique est tenue de
prendre en considération l'influence que peuvent exercer diverses
catégories d'acteurs sociétaux (de la société) sur
la réalisation d'objectifs et des projets d'une entreprise, qui ne sont
pas nécessairement des actionnaires, des écologistes, ou des
groupements religieux.
I.2.2. Le modèle de Fry et Killing :
En se référant aux principes de ce
modèle, l'élaboration d'une stratégie bien
déterminer dépend, principalement, d'une part, de l'interaction
qui existe entre l'organisation et la structure de l'entreprise,
l'échelle de préférence de dirigeant et les ressources
disponibles et d'une autre part de l'environnement externe de l'entreprise. En
fait, dans la plupart des entreprises touristiques, la position qu'occupent les
dirigeants leur octroie un pouvoir très puissant ; ils ont
l'autorité nécessaire pour influencer la stratégie
à suivre. « Une stratégie en conflit avec les valeurs des
dirigeants n'est pas viable ; ceux-ci jouant un rôle clé dans la
réalisation des objectifs, ils ne pourraient alors produire toute
l'énergie qui est nécessaire pour cela »84.
Par conséquent, ne pas tenir compte de l'échelle de
préférence de dirigeant peut avoir comme effet sa
démotivation dans le travail ou même son retrait de
l'entreprise.
Cependant, les valeurs des dirigeants peuvent agir dans les
deux sens. Ils peuvent être soit « une source d'énergie
considérable pour la mise en oeuvre de la stratégie. Mais elles
peuvent aussi être à la source de difficultés importantes
»85.
En fait, Eric Fimbel et Marie-Léandre Gomez
(2003)86 ont montré dans leur article « Il n'y a pas de
stratégie sans stratège » que « La vraie valeur
ajoutée d'un stratège par rapport à un strict
gestionnaire, c'est justement sa créativité, son aptitude
à développer une vision de l'avenir de l'entreprise ».
83 M.Giget, 1998, «La dynamique
stratégique de l'entreprise», Edition Dunod, P179.
84 T.Hafsi et J.M.Toulouse, 1996, Les
stratégies des organisations : une synthèse, Les éditions
Transcontinental.inc, P37.
85 T.Hafsi et J.M.Toulouse, 1996, op cit, P132.
86 Eric FIMBEL et Marie-Léandre Gomez, «
Il n'y a pas de stratégie sans stratège », L'Expansion
Management Review, juin 2003.
Ainsi, la différence qui existe entre ce modèle
et les autres modèles, c'est qu'il part, principalement, des
capacités interne et de l'échelle de préférence de
dirigeant pour choisir la stratégie appropriée ; puis en fonction
de l'environnement externe la stratégie sera ajustée, cette
dernière prend la position d'intermédiaire entre l'environnement
externe et interne de la firme.
Modèle de Fry et
Killing87
Echelle de préférences de dirigeant
Environnement
Système/Structure/ Organisation
Stratégie
Ressources
Cependant, on se référant à ces
différents modèles ci-dessus précités, on constate
que le choix stratégique dépend de différents facteurs
explicatifs objectifs, tels que l'environnement interne et l'environnement
externe de l'entreprise touristique, et des facteurs subjectifs qui se
résument dans la fonction préférentielle de dirigeant et
l'échelle de valeur sociétale. Toutefois, une évaluation
des résultats et de la stratégie s'avère indispensable
afin de mieux jugez le degrés de réalisation des objectifs
visés.
En analysant ces différents modèles, on distingue
malgré les divergences qu'ils ont tous des points communs sur certains
éléments de la démarche stratégique.
087 Source: J.N Fry et J. P Killing: « Strategy
formulation analytical concepts », éd New York West Publishing
Company, 1996.
I.3. Les stratégies possibles pour les entreprises
de tourisme
Les entreprises touristiques, comme toutes autres entreprises,
cherchent à assurer leur pérennité à travers
plusieurs stratégies qui s'adaptent au contexte économique dans
lequel elles opèrent afin d'assurer leur mission avec succès.
En effet, bien que les entreprises de tourisme sont
essentiellement des PME, jeunes et dynamiques, mais faibles sur le plan
capitalistique et fragile économiquement, elles génèrent
la première ressource de leur pays, offre des nouveaux postes d'emplois
et constitue le premier poste excédentaire de la balance des
paiements.
La nature et les objectifs de la stratégie des
entreprises de tourisme ne sont pas fondamentalement différent de ceux
des entreprises du reste du sphère économique puisque l'objectif
est toujours le même : assurer la pérennité. Toutefois, les
entreprises de tourisme ont rarement recours à une seule
stratégie et même stratégie.
Selon Jean-Baptiste TREBOUL88, les entreprises de
tourisme "utilisent une palette stratégique en fonction de leurs
objectifs et des contraintes du marché. Une ligne directrice
n'empêche pas les entreprises d'opérer des changements
stratégiques radicaux. Elles font alors la preuve de leur
capacité d'adaptation et de leur aptitude à prendre des risques
calculés pour se développer".
En effet, les stratégies touristiques ont pris
plusieurs formes issues de la théorie et inspirées de la pratique
dans le secteur de tourisme. Ainsi, plusieurs stratégies ont
été avancées pour enrichir la théorie touristique
qui sera un référentiel pour les entreprises du domaine qui
veulent assurer la pérennité, voire même la performance.
Quels types, donc, de stratégies les entreprises de
tourisme ont-elles mis en oeuvre pour obtenir ces résultats ?
I.3.1. Les stratégies concurrentielles
Vu la situation de concurrence acharnée, la
majorité des entreprises de tourisme cherchent à appliquer des
stratégies concurrentielles capables d'assurer leur
pérennité sur le marché. Ainsi, plusieurs
stratégies ont été adoptées à ce niveau pour
être capables de résister devant les cinq forces concurrentielles
de Michel Porter telle que les entrants potentiels, les clients, les
substituts, les fournisseurs et les concurrents du secteur.
I.3.1.1. Eviter les intermédiaires
Les entreprises de tourisme se trouvent comme toutes autres
entreprises dans un environnement concurrentiel qui leur pousse à
être plus compétitives. Leurs produits
88 TREBOUL.Jean-Baptiste, 1998, Les
stratégies des entreprises de tourisme, Edition Que Sais-je ? , P5.
HADDAD N. / FSEGT /06-2005
touristiques peuvent être le transport sec,
l'hébergement, le séjour ou les circuits. Toutefois, le forfait
est la forme la plus élaborée de produit touristique. C'est un
assemblage de prestation de transport, d'hébergement, d'animation et
parfois de restauration vendu à un prix unique connu par le terme "all
inclusive". Ainsi, ces entreprises cherchent les stratégies possibles
capables d'améliorer leur position concurrentielle à travers une
politique qui agit sur les coûts et essaye de diminuer les commissions
à verser aux intermédiaires sur le marché.
Dans les relations de sous-traitance, le client ignore la
nature et l'existence du sous-traitant, lequel selon les termes du contrat, ne
peut entrer directement en contact avec le client.
En revanche, la situation est différente dans le
tourisme, où les clients peuvent plus facilement recomposer le prix de
leur séjour en faisant l'addition des prix séparés de
chaque prestataire. De ce fait, plusieurs opérateurs, notamment en bout
de chaîne, essayent d'entrer dans une relation directe avec le client et
ce pour transformer les commissions versées aux intermédiaires en
un avantage tarifaire d'un montant inférieur accordé aux clients.
Par exemple, le but de tout hôtelier est de développer sa
clientèle grâce à un tour-opérateur puis de faire
revenir des touristes en direct. En effet, éviter les
intermédiaires est en fait une stratégie qui permet à
l'entreprise d'être capable d'agir sur les coûts et acquérir
un avantage concurrentiel.
Cependant, pour réduire le nombre des intervenants
intermédiaires, les stratégies consistent à
intégrer verticalement les métiers proches tels que le transport,
le tour-opérating, la distribution ou l'hôtellerie pour
développer la dépendance des entreprises et surtout
maîtriser les coûts et produire une offre à prix faible qui
encourage la demande touristique.
I.3.1.2. Stratégie de domination par les
coûts
Comme il a été démontré dans la
théorie, la stratégie de domination par les coûts a
pour objectifs de faire baisser les prix de vente pour
conquérir des nouvelles parts de marché. Cette stratégie
se trouve en place lorsque la demande est inférieure à l'offre.
Elle est présente dans l'ensemble des sous-secteurs touristiques, avec
toutefois davantage d'acuité dans les secteurs où la
différenciation produit est la moins opératoire : le transport
aérien et l'hôtellerie. Cette stratégie va de pair avec une
stratégie de standardisation et de concentration. C'est une
stratégie de croissance pour les nouveaux entrants qui
privilégient le gain de parts de marché sur l'exigence de
rentabilité. Autrement dit, de quel montant faut-il diminuer le prix de
cession unitaire pour augmenter le chiffre d'affaires sans pour autant rendre
la rentabilité négative ?
I.3.1.3. Stratégie de
différenciation
Les opérateurs touristiques comme toutes autres
entités économiques tendent à
consolider leur position concurrentielle afin de protéger
leur pérennité à court terme et
penser à être les plus performants à long
terme. De ce fait, une stratégie de différenciation devient
nécessaire, voire indispensable pour acquérir un avantage
concurrentiel grâce à une offre unique sur le marché. Aucun
chef d'entreprise ne pourrait revendiquer d'être en tout point semblable
à ses confrères ou à ses concurrents. La
différenciation est en fait relative à la nature du produit,
à son prix et/ou sur les méthodes de vente.
a) Différenciation sur le produit
La différenciation par la nature du produit permet
théoriquement aux entreprises de fixer des prix souvent
élevés. Ceci a encouragé plusieurs entreprises à
adopter cette stratégie qui est efficace en période d'expansion
mais qui connaît rapidement des limites en période de crise. Pour
cette raison, cette stratégie résiste difficilement lorsque le
prix baisse sur le marché.
b) Différenciation sur les prix
Plusieurs entreprises de tourisme ont suivi une
stratégie de différenciation par les prix dans le but de
conquérir de nouvelles parts de marché et atteindre une position
défendable dans son environnement. Cette stratégie a permis aux
opérateurs touristiques de résister en périodes de crise
et peuvent, lorsque les conditions le permettent, augmenter progressivement
leurs prix en insistant davantage sur le rapport qualité-prix.
c) Différenciation sur les méthodes de
ventes
Outre la différenciation sur le produit et celle sur le
prix, une autre stratégie est apparue (différenciation sur les
méthodes de ventes) grâce aux TIC (Technologies d'information et
de communication). Ainsi, les clients peuvent avoir une information exhaustive
sur les prix, les places à visiter, etc. grâce à
Internet.
De même, Le timeshare s'est également
différencié par la nature de son produit et de ses
méthodes de vente. Ainsi, les touristes achètent une semaine de
vacances dans une résidence de tourisme et ont accès à une
bourse d'échange leur permettant de changer chaque année de lieu
de vacances. Les clients étaient démarchés chez eux ou sur
leur lieu de vacances et invités à se rendre dans un salon
où on leur exposait le produit en promettant des séjours
gratuits.
I.3.1.4. Les stratégies de
localisation
La majorité des entreprises du secteur touristique et
surtout celles d'hébergement (hôtellerie, villages de vacances,
immobilier de loisirs, résidences hôtelière), des parcs de
loisirs, des golfs et des ports de plaisance considèrent que
l'emplacement est une condition nécessaire, voire indispensable pour
leur réussite. Ainsi, la beauté du site et le climat
agréable permettent à ces entreprises de produire une offre
touristique d'une qualité meilleure. Dans ce cadre, personne ne peut
oublier la remarque fameuse de Conrad Hilton pour décrire les trois
conditions de réussite d'un hôtel qui sont : « l'emplacement,
l'emplacement, l'emplacement »89.
En effet, la création de voies d'accès est alors
un enjeu clé (autoroute, desserte TGV, col de montagne, etc.) qui montre
bien que l'emplacement est une donnée cruciale pour attirer la
clientèle. Pour cette raison, les grands opérateurs touristiques
n'ont pas la prétention de croire que leurs marques seules peuvent
attirer les clients : le site doit être de passage, proche d'un bassin de
clientèle adéquat, facilement accessible par les moyens de
transport et que l'environnement soit de qualité.
Plusieurs études qui ont été faites ont
montré que les tensions concurrentielles conduisent les entreprises
à privilégier dans leurs stratégies de localisation les
régions et les sites qui sont connus par la majorité de la
clientèle.
I.3.2. Les stratégies de croissance
Dans un marché en pleine expansion, la plupart des
intervenants adoptent une stratégie de croissance. Celle-ci peut se
faire selon plusieurs axes qui vont définir l'orientation à long
terme de l'organisation (stratégie de l'entreprise).
La stratégie de croissance peut être interne ou
externe et vise à accroître la taille de l'entreprise. Ainsi,
cette stratégie résulte des préférences des
équipes dirigeantes, de la culture de l'entreprise et surtout des
opportunités et des contraintes du marché. En effet, la
stratégie de croissance tend à faire une extension des domaines
d'activité de l'entreprise par l'élargissement du niche et
périmètre de l'activité qui sont
généralement très limités.
a)-Croissance interne
Selon Christian Marmuse 90« le recourt
à la croissance interne s'impose dans tous les cas où
l'activité recherchée (création d'activité ou
vecteur de croissance complémentaire) n'est pas disponible sur le
marché. Il en va ainsi dans les industries émergentes où
la croissance de l'entreprise se fait par innovation et création de
métier nouveau ».
89 TREBOUL.Jean-Baptiste, 1998, Les stratégies
des entreprises de tourisme, Edition Que Sais-je ? , P24.
90 C.Marmuse, (1992), Politique
Générale, Ed Economica. P 484-485.
Cependant, la question qui se pose c'est comment assurer la
croissance interne sans en sacrifier la rentabilité de l'entreprise ?
Pour cette raison, toute entreprise touristique est tenue de penser tout
à bord à assurer sa croissance interne sans en sacrifier la
rentabilité qui est nécessaire pour sa
pérennité.
b)- Croissance externe
Selon Christian Marmuse91, on peut définir
la croissance externe comme étant « l'association définitive
de deux ou plusieurs entités économiques, soit par
intégration complète ( fusion ), soit par regroupement financier
( prise de participation ), soit encore par prise de contrôle sans fusion
(acquisition ) ».
Le secteur du tourisme est entré, à la fin des
années 1980, dans une phase de concentration progressive des
entreprises. De ce fait, plusieurs entreprises importantes ont poursuivi des
opérations de croissance externe par l'intégration verticale et
la concentration horizontale. Ces différents exemples montrent bien
l'intérêt des entreprises du tourisme envers cette
stratégie de croissance externe pour assurer une position
défendable et être capable de conquérir des nouvelles part
de marché grâce à leur poids économique.
I.3.3. Les stratégies de
développement
Le marché du tourisme, actuellement en pleine
croissance, se réorganise, notamment en Europe, en Asie et en
Amérique, et voit créer des organisations moins nombreuses mais
plus puissantes sous l'effet de la concentration entre les entreprises.
I.3.2.1. Stratégie de
spécialisation
Comme son non l'indique, la spécialisation s'inscrit
dans le cadre exclusif d'un domaine d'activité particulier, sur lequel
l'entreprise concentre tous ses efforts et son savoir- faire pour faire mieux
son activité. Cette stratégie de spécialisation
résulte en fait de la volonté de l'entreprise à atteindre
le meilleur niveau de compétence possible et d'en faire un avantage
concurrentiel décisif. Dans ce cadre, on peut valoriser l'effet de
l'expérience qui rende l'entreprise capable d'améliorer sa
position concurrentielle sur le marché.
Pour un opérateur touristique, faire le choix de la
spécialisation a pour objectif de permettre à l'entreprise
touristique d'atteindre une position dominante à forte valeur
ajoutée sur un métier ou un segment de marché bien
spécifique.
91 C.Marmuse, op. Cit; P 480.
a) Spécialisation par métier
La majorité des tour-opérateurs évitent
d'intégrer tout ou partie de leurs activités et cherchent de plus
en plus à être spécialistes dans leur métier de base
pour consolider leurs compétences et conquérir des nouvelles
parts de marché dans leur activité de base.
b) Spécialisation par zone
géographique
La spécialisation géographique est un
critère assez fréquent de choix de spécialisation. Ainsi,
dans le tour-opérating, plusieurs voyagistes sont
spécialisés par destination. Dans l'hôtellerie, les
chaînes se développent dans un premier stade autour du pays
d'origine puis elles pensent à s'implanter à l'étranger et
ce en se fondant sur plusieurs critères considérés
essentiels pour leur réussite. Les choix d'implantation se fondent sur
le trafic de voyageurs d'affaires (grandes agglomérations, centres
d'affaires, aéroports...) ou sur l'attractivité du site
touristique (communes touristiques, climat, etc.) et surtout le climat
politique et la sécurité.
c) Spécialisation par produit
La spécialisation par produit est une stratégie
qui caractérise les entreprises de petite taille qui concentrent leurs
efforts sur des produits qu'elles maîtrisent bien dans le but de
créer de la valeur ajoutée. Ainsi, dans l'hôtellerie, les
chaînes volontaires ont également choisi des positionnements de
spécialiste.
d) Spécialisation par
clientèle
Les entreprises de tourisme suivent cette stratégie de
spécialisation par type de clientèle et tendent, dans le cadre
d'un objectif de développement, d'étendre leurs cibles sur le
marché et améliorer leurs positions concurrentielles. Ainsi,
trois grandes catégories de clientèles se distinguent : le grand
public, les entreprises et les groupe.
d.1- Le grand public
Pour le grand public, les entreprises de tourisme se basent
dans un premier temps sur les traditionnels découpages en
catégories socioprofessionnelles. Puis, et dans une perspective
sociologique elle cherche à identifier d'autres segments de
clientèles en fonction de l'âge et des centres
d'intérêt.
d.2- La clientèle entreprise
Pour parler de la clientèle entreprise, il est certain
d'évoquer le tourisme d'affaire parce qu'il existe une relation forte
entre les deux qui s'explique essentiellement par la tendance d'entreprise
à financer le voyage d'affaires pour ses cadres participants aux
colloques. Ceci a valorisé la qualité de la clientèle
d'affaires suite à une contribution élevée et ce par une
tendance de la part des participants à dépenser plus que les
touristes classiques.
Ainsi, outre les salons, congrès, colloques et
séminaires, des voyages de groupe plus organisés pour
l'entreprise dans le but de motiver une force de vente, de remercier ses
meilleurs clients et de souder les cadres autour de la nouvelle
stratégie, etc.
d.3- Les groupes
Les groupes sont représentés par la
clientèle associative et celle des comités d'entreprise qui sont
loin d'être négligeables. Ainsi, la clientèle des
comités d'entreprise est présentée par les salariés
adultes ou leurs enfants, alors que les associations et clubs sont en fait : le
club du troisième âge, les associations de joueurs
d'échecs, etc. Pour cette raison, certaines entreprises sont
spécialisées sur ce segment.
I.3.2.2. Stratégie de diversification
Selon Christian Marmuse92, « la
diversification consiste en l'identification d'un vecteur de croissance
utilisant de nouvelles missions et de nouveaux produits ». De ce fait,
toute entreprise qui veut pénétrer un nouveau marché doit
se diversifier. Autrement dit, elle doit changer de métier et/ou de
clients dans l'espoir d'améliorer ses performances.
C'est ainsi que la stratégie de diversification permet
à l'entreprise touristique de satisfaire les besoins diversifiés
de son clientèle afin d'assurer sa pérennité et
conquérir de nouveaux marchés.
I.3.2.3. Stratégie
d'intégration
Dans le secteur touristique, les stratégies
d'intégration verticale s'expliquent par la prise de participation ou
rachat d'entreprises intervenants dans d'autres composantes du produit telles
que le transport, l'hébergement, le tour-opérating ou dans sa
distribution comme les agences de voyages. Ainsi, les entreprises touristiques
cherchent souvent à faire étendre leur domaine d'activité
vers des métiers qui leur sont proches et ce dans le but de créer
une sorte de complémentarité de service évitant
l'intervention des intermédiaires. En effet, les entreprises du tourisme
sont à la recherche d'une taille optimale permettant de
92 C.Marmuse, (1992), Politique Générale, Ed
Economica. P 370.
dépasser le seuil critique au-delà duquel les
économies d'échelle améliorent la
compétitivité93.
En revanche, la concentration horizontale ou le rachat d'une
entreprise positionnée sur le même marché permet
d'augmenter la part de marché surtout pour les entreprises en
difficulté et qui souhaitent vendre tout ou partie de ses
activités.
a) Intégration verticale
« L'intégration verticale vers l'amont ou vers
l'aval se traduit par l'acquisition de nouvelles compétences et par un
renforcement du potentiel concurrentiel de l'entreprise dans son
activité d'origine »94. Cette intégration
verticale est en fait une stratégie suivie par l'ensemble des
opérateurs touristiques qui tendent à renforcer leurs positions
concurrentielles grâce à une forme de diversification prudente
capable de répondre aux différents besoins des clients.
Dès lors, les observateurs de tourisme
considèrent que la clé de la réussite, pour un
opérateur touristique, est d'intégrer les différentes
fonctions telles que le transport, l'hébergement, le
tour-opérating et la distribution afin d'économiser les
coûts à caractère technique et acquérir des
nouvelles compétences clés.
Dans ce cadre, d'après Gilbert Koenig « comme la
firme internalise un certain nombre de transactions qui, en son absence,
passeraient par le marché, elle évite des coûts
d'information sur les prix et des charges de négociations et de
conclusion de contrats »95.
De ce fait, les entreprises touristiques ont
intérêt d'intégrer leurs activités sinon elles
seront bloquées dans leur développement. Les objectifs principaux
derrière étant de mieux contrôler le produit, de
bénéficier de coûts de distribution plus faibles et de
disposer immédiatement des sommes versées par les clients avant
la départ en voyage. Cette stratégie est ainsi une condition
nécessaire pour se développer et assurer une position
défendable sur les marchés locaux et internationaux. Par exemple,
des grands hébergeurs ont créé leur compagnie
aérienne pour transporter leurs clients. En réalité, les
hôtels sont avant tout des prolongements de la compagnie et apparaissent
comme des ressources utilisables que comme des entités
économiques autonomes ayant vocation à se développer
seules. C'est ainsi qu'on se pose la question : comment assurer une
rentabilité économique à une structure dont la vocation
est de faire économiser de l'argent à la maison mère ?
Ceci pousse ces compagnies à
93 TREBOUL.Jean-Baptiste, 1998, Les stratégies
des entreprises de tourisme, Edition Que sais-je ? , P16.
94 STRATEGOR, (1997), Stratégie, Structure,
Identité : Politique Générale de l'Entreprise
3ème édition. Edition DUNOD, P 151.
95 Koenig. Gilbert, (1998), Les Théories de
la Firme, Ed Economica. P 61.
favoriser leurs hôtels au lieu des autres qui offrent un
rapport qualité - prix suffisamment élevé. Ainsi, le jeu
de la concurrence est faussé96.
Ce pendant, Gilbert Koenig97 considère qu'
« un certain nombre de transactions de marché subsistent
malgré les avantages de la coordination de la production par les
entreprises. En effet, si l'émergence de ces dernières permet
d'économiser des coûts, elle entraîne également des
charges d'organisation. Celle-ci ont tendance à augmenter avec la
dimension de la firme ».
b) Concentration horizontale
La stratégie de concentration horizontale consiste
à racheter des entreprises situées sur le même
marché et ce dans le but d'acquérir des nouvelles parts de
marché.
Christian Marmuse98 définit ainsi la
stratégie de concentration : « La concentration utilise les
avantages de coûts ou de différenciation dans un sous-ensemble du
secteur. Il peut s'agir d'un segment géographique, d'une partie de la
gamme des produits ou d'un segment de clientèle. ».
Les stratégies des chaînes
hôtelières (intégrées ou volontaires) sont en fait
très marquées par la volonté de concentration horizontale.
Le phénomène de chaîne s'explique par l'offre d'un produit
standard, quel que soit le lieu d'implantation géographique de
l'établissement.
En effet, pour être efficace, cette stratégie
nécessite une taille de plus en plus importante pour atteindre une
densité suffisante à l'échelle d'un pays ou du monde. En
revanche, plusieurs limites sont liées à cette stratégie
de concentration et qui ont des effets pervers au niveau local. La
volonté d'expansion a poussé les chaînes
hôtelières à créer des hôtels sur des sites
où la capacité en chambres répondait déjà
à la demande. Ainsi, on assiste à des phénomènes de
surcapacité hôtelière.
I.3.2.4. Les stratégies
d'internationalisation
La multiplication des échanges de biens et services et
leur internationalisation a conduit progressivement les entreprises à
s'internationaliser, à devenir des multinationales. Ainsi, depuis les
années 1990, on assiste à une formidable
accélération des investissements directs à
l'étranger, c'est-à-dire effectués à
l'étranger en vue d'acquérir, de créer une
entreprise99.
96 TREBOUL.Jean-Baptiste, 1998, Les stratégies
des entreprises de tourisme, Edition Que sais-je ? , P21.
97 Koenig. Gilbert, (1998) ; op. Cit. , P 61.
98 C.Marmuse, (1992), Politique
Générale, Ed Economica.
99 Béatrice de La Rochefoucauld,
L'économie du tourisme, Edition Bréal, P68.
En effet, se développer à l'international, il
faut investir massivement dans une marque qui inspire confiance et proposer un
produit mondial, mais déclinable pour chaque marché (langue,
nourriture, animations...). Ainsi, s'internationaliser c'est en fait être
à l'écoute des clients là où ils se trouvent, voire
même créer un nouveau besoin chez eux pour les motiver à
consommer leurs produits touristiques offerts.
a) Transport ferroviaire
Dans le transport ferroviaire, on assiste à un
partenariat accru entre les compagnies ferroviaires nationales et les Etats
pour développer un réseau européen de transport par rail.
De ce fait, cette tendance pour ce type de partenariat explique l'ambition des
entreprises de transport ferroviaire à s'internationaliser pour
satisfaire les besoins de leurs clients en offrant un service de
qualité100.
b) Transport aérien
Pour les grandes compagnies, le transport est naturellement
international. Ainsi, ces compagnies aériennes s'implantent partout dans
le monde afin d'êtres proche de ses clients pour les rendre
fidèles à leurs services. En effet, ces compagnies tendent
à offrir un service de qualité de haute gamme afin de
conquérir un avantage concurrentiel qui leur permet d'êtres leader
sur le marché.
c) Hébergement
Dans l'hôtellerie, la capacité des grands
groupes à se développer à l'étranger est ancienne.
Toutefois, cette stratégie reste toujours très répondue et
elle est suivie par les grandes chaînes hôtelières afin de
satisfaire la demande de ces clients qui est souvent différente. Ainsi,
cette stratégie permet d'offrir un produit touristique diversifié
par zones géographiques101.
d) Tour-opérating
Concernant les tours-opérateurs, la stratégie
d'internationalisation a été considérée comme
étant une solution adéquate qui peut sauver leur
pérennité et leur permettre d'atteindre la performance. De ce
fait, plusieurs formes de partenariats et d'alliances ont été
faites afin de lutter contre la concurrence acharnée et assurer la
survie. Ces tours-opérateurs tendent à
100 www.Accor.fr
101 TREBOUL.Jean-Baptiste, 1998, Les stratégies des
entreprises de tourisme, Edition Que sais-je ? , P16. HADDAD
N. / FSEGT /06-2005
s'implanter partout dans le monde afin d'accroître leurs
parts de marché et fidéliser
un grand nombre de clients102.
e) Distribution
Plusieurs événements montrent que la
capacité des entreprises à se développer à
l'international est un enjeu clé de l'avenir. Il faut
alors s'internationaliser pour ne pas être évincer du
marché.
I.3.4. Les stratégies de
désengagement
Les stratégies de désengagement sont en fait des
stratégies qui visent à réduire les coûts
supplémentaires pour les entreprises de tourisme d'une part et profiter
d'une synergie d'une part et un potentiel transfert technologique d'autre
part.
I.3.4.1. Stratégie de recentrage
La stratégie de recentrage est apparue dans un contexte
caractérisé par l'incertitude et une concurrence acharnée
entre les différents intervenants. De ce fait, plusieurs grandes firmes
multinationales ont suivi cette stratégie et considèrent
très souvent qu'il faut resserrer leurs activités sur les
domaines qu'elles maîtrisent le mieux et où elles contrôlent
une part significative du chiffre d'affaires du marché.
On constate ainsi le recours accru à la sous-traitance
et à l' « externalisation » d'une partie des activités
qui n'entre pas dans la sphère de spécialité de la firme.
Cette tendance résulte du fait que les coûts du marché sont
plus faibles que ceux de l'organisation ou de la hiérarchie. Ceci
étant, d'autres raisons diverses se présentent telles que la
gestion des incertitudes par report d'une partie des risques à
l'extérieur, souplesse et flexibilité accrue, « partage
» des investissements, appel à des entreprises très
spécialisées et plus performantes.
La stratégie de recentrage a été
adoptée par plusieurs entreprises, surtout celles qui se trouvent en
difficulté. Ainsi, la vente d'actifs ne faisant pas partie du
métier de base permet de dégager des capitaux pour réduire
les pertes subies. De même, cette stratégie permet souvent
d'améliorer la rentabilité et distribuer plus de dividendes aux
actionnaires.
I.3.5. Stratégies de partenariat
Dans le domaine de tourisme, les accords qui existent entre
les entreprises sont de toutes sortes. Plus au moins étroits, ils
donnent des résultats très variables. Toutefois, les accords sont
assez rarement passés entre entreprises du même métier, ils
sont en revanche
102
www.wold-tourism.org
très présents entre entreprises de
métiers différents et entre les entreprises de tourisme et les
prestataires hors tourisme. Ainsi, les accords de partenariats sont des
éléments clés des stratégies commerciales des
entreprises. Comme le souligne Christian Marmuse103 : « Arme
stratégique, la coopération est également une
manière de marquer le territoire dans une perspective d'âpre
concurrence. » car « conclure une alliance, c'est aussi s'assurer
qu'elle ne se fera pas avec des concurrents et entre nous ».
a) Entreprises de même métier
Dans l'aviation, de nombreux accords commerciaux existent
entre compagnies aériennes. Pour renforcer leur force de vente dans les
pays où elles sont peu présentes, les compagnies mettent en
commun leurs équipes. Par exemple, Air Promotion Group est une
société privée, en France, qui représente et assure
les fonctions commerciales de plusieurs compagnies aériennes du monde
qui ne disposent pas d'une force commerciale propre. Les compagnies passent
également des accords de code sharing permet pour multiplier
leurs fréquences. L'accord de code sharing permet aux clients
d'utiliser sur une liaison les avions de l'une ou de l'autre compagnie. Les
billets de chaque compagnie sont vendus par l'une ou l'autre.
Les hôtels ont des accords formels ou informels pour
loger des clients dans un hôtel proche lorsqu'ils sont complets. Les
hôtels de chaîne privilégient leur propre marque, mais sur
une même destination, il n'est pas toujours possible de proposer aux
clients une chambre dans un hôtel du groupe.
Les hôteliers appartenant au réseau Chambre
Confort réservent chaque nuit un allotement de quatre chambres dans leur
établissement, qu'ils vendront au prix forfaitaire par chambre. Des
panneaux à l'entrée de la ville indiquent l'existence des
hôtels Chambre Confort en mentionnant un numéro de
téléphone. L'appel est reçu par l'un des hôteliers,
qui, lorsque ses quatre Chambres Conforts ont été vendues,
transfère l'appel vers un autre hôtel qui engage le même
processus. La boucle est progressivement bouclée, en un seul ou
plusieurs jours, et ainsi de suite. C'est ainsi que Chambre Confort est un bon
exemple de partenariat hôtelier visant à rentabiliser une
ressource existante disponible et à concurrencer l'hôtellerie
économique en proposant un produit intra-muros au même
niveau de prix.
La signature de cet accord avec la marque la plus
réputée de l'industrie hôtelière chinoise illustre
donc clairement la volonté du groupe de se développer au niveau
mondial et plus particulièrement en Chine.
103 C.Marmuse, (1992), Politique Générale, Ed
Economica. P302.
Pour les tours-opérateurs, les accords conclus visent en
général à coaffréter des avions ou à se
partager des contingents dans un hôtel ou un groupe d'hôtels.
b) Entreprises de métiers
différents
Concernant les entreprises de tourisme de métiers
différents, les accords passés visent essentiellement à
constituer la chaîne du produit touristique dans le cadre de rapports
moins étroits que l'intégration verticale mais plus proche que
des rapports contractuels classiques entre fournisseurs et clients. Ils
permettent d'éviter les coûts de transaction entre acheteur et
vendeurs (gestion et certification des contrats, rémunération des
intermédiaires.)104.
De ce fait, les accords passés entre les entreprises
de métiers différents représentent un moyen
nécessaire, voire indispensable pour éviter les coûts de
transaction et réduire les frais engagés par les entreprises qui
deviennent de plus en plus compétitives sur le marché
c) Accords entre entreprises de tourisme et hors
tourisme
Les accords entre entreprises de tourisme et hors tourisme
sont des nouvelles formes d'alliances et de partenariats qui créent un
phénomène de synergie entre les différentes parties afin
d'atteindre un objectif commun qui est la pérennité des
entreprises et leur performance. Ainsi, plusieurs expériences ont vu le
jour entre des entreprises de tourisme et autres dans le domaine de l'assurance
et de pétrole. En effet, ces accords permettent aux entreprises
touristiques un service complémentaire à leurs produits offerts
tel que par exemple l'assurance des visiteurs tout au long de leurs
vacances.
I.3.6. Les stratégies de
fidélisation
L'objectif fondamental de ce type de stratégie est le
développement du tourisme afin de faire bénéficier de ses
retombées économiques les collectivités dont elles
dépendent. En suivant ces stratégies l'entreprise cherche
à assurer des objectifs à long terme par le fait de rendre les
clients fidèles à leurs produits touristiques offerts.
I.3.6.1. Les programmes de
fidélisation
Dans le but de garder son image de marque et assurer sa
survie, les entreprises de tourisme doivent faire face à une
clientèle très volatile. Les prestations peu
différenciées du transport et d'hébergement ont
amené les entreprises à mettre en oeuvre des politiques visant
à fidéliser leurs clients. La motivation est simple : conserver
ses propres clients est moins coûteux qu'en conquérir d'autres.
104 TREBOL.Jean-Baptiste, 1998, les stratégies des
entreprises de tourisme, Ed que sais je ?
Dans ce cadre là, une forte tendance de la part des
entreprises de tourisme à fidéliser leurs clients potentiels tout
en protégeant ses anciens clients et ce par une stratégie
basée sur une qualité de service de haute gamme.
I.3.6.2. La politique qualité
Les programmes de fidélisation deviennent très
efficaces lorsque l'entreprise mène simultanément une politique
qualité.
Ainsi, Jean-Baptiste TREBOUL105 a défini le
concept de qualité comme « la conformité d'un produit ou
d'un service aux besoins du client au plus juste prix ». Précisant
le terme de qualité totale, il indique : « Il ne s'agit pas de la
recherche de la perfection, qui au demeurant serait aussi inutile que
coûteuse, mais d'une qualité globale, outil de mobilisation des
individus et des groupes autour d'objectifs précis visant à
améliorer les performances et à rendre inutile la notion
même de contrôle de qualité ». Dans ce cadre là,
les politiques qualité ont acquis une certaines notoriété
à travers des cercles de qualité et les célèbres
« cinq zéros » (zéros défaut, zéros
panne, zéros délai, zéros stock, zéros
poussière). Les entreprises des secteurs du transport aérien et
des chaînes hôtelières ont été les plus
actives dans ce domaine. La politique qualité est un moyen
d'accroître les performances de l'entreprise et un outil de
fidélisation.
En effet, les clients seront de plus en plus fidèles
à leurs fournisseurs de service grâce à la qualité
offerte qui créée chez eux un sentiment d'appartenance et une
relation très forte.
Après avoir présenté dans cette
première section la théorie des stratégies des entreprises
touristiques, nous essayerons d'analyser dans une deuxième section la
pratique internationale.
SECTION II : LA PRATIQUE INTERNATIONALE DES STRATEGIES
DES ENTREPRISES TOURISTIQUES
Dans cette partie, on s'interrogera sur les
particularités régionales des stratégies touristiques
appliquées aux pays développés et aux pays
émergents, tout en soulignant les similitudes qui leur rapprochent et
les différences qui constituent, éventuellement,
l'originalité de chacun.
II.1. Stratégies adoptées par les Pays
Développés
Dans les pays développés, les entreprises
touristiques cherchent de plus en plus à assurer la
pérennité et atteindre la performance tout en suivant des
différentes stratégies possibles qui sont issues souvent de la
théorie et des expériences acquises dans le domaine de
105 TREBOUL.Jean-Baptiste, 1998, Les stratégies des
entreprises de tourisme, Edition Que sais-je ? , 17. HADDAD N.
/ FSEGT /06-2005
tourisme. Ainsi, l'effet de l'expérience et les
capacités financières ont poussé plusieurs grandes
entreprises touristiques à chercher des nouvelles combinaisons capables
de les aider à s'accroître et de s'implanter partout dans le monde
pour satisfaire le client là où il se trouve.
II.1.1. Les stratégies
concurrentielles
Dans la pratique internationale, plusieurs stratégies
concurrentielles ont été suivies par les grandes entreprises
touristiques :
II.1.1.1. Eviter les intermédiaires
Dans le cadre de la recherche d'une stratégie qui
permet d'éviter les intermédiaires et être de ce fait plus
compétitif sur le marché touristique, le club
Méditerranée a choisi de développer son propre
réseau, tout en passant des accords de distribution avec Havas Voyages
et Américain Express afin de limiter les coûts et les
réduire à leurs minimums. Ainsi, Le tour-opérateur Look
Voyage, après avoir fortement développer ses ventes dans le
réseau des agences, a également décidé de se
constituer son propre réseau de vente, où les produits Look sont
vendus en priorité, mais sans exclusivité106.
En plus de développement du phénomène du
réseau qui a pu améliorer l'offre commerciale et la
qualité de service, l'apparition des nouvelles formes de distribution
grâce aux TIC (téléphone, Minitel, Internet, etc.) ont
tendance à éviter les intermédiaires et réduire les
coûts.
II.1.1.2. Stratégie de domination par les
coûts
Par exemple la stratégie récente mise en place
par Air France se révèle à double tranchant : le volume de
passagers augmente en contre partie d'une baisse des prix toute en gardant le
même niveau du chiffre d'affaires. Ainsi, la plupart des entreprises
touristiques cherchent à réduire leurs prix en jouant sur la
quantité afin de fidéliser de nouveaux clients.
La gymnastique arithmétique est bien différente
pour Air Canada et WestJet sur un vol Montréal-Toronto à 99$. Ces
deux compagnies n'ayant pas les mêmes structures de coûts, l'un
exploite à perte tandis que l'autre réalise des profits. Ce prix,
pour WestJet, se révèle cohérent avec ses coûts
d'exploitation, alors que pour Air Canada, c'est une stratégie
adoptée pour mousser ses ventes ou rivaliser avec la
concurrence107.
106 TREBOUL. Jean-Baptiste, Les Stratégies des Entreprises
de Tourisme. Ed Que sais-je ? (1998). P 9.
107
www.maserolle.fr
II.1.1.3. Stratégie de
différenciation
Plusieurs formes de stratégies de différenciation
peuvent être citées :
a)-Différenciation sur le produit
Dans ce cadre plusieurs exemples peuvent être
avancés :
a.1-Le Club Méditerranée repose
à l'évidence sur une stratégie de différenciation
du produit. Ainsi, le village de vacances, avec l'animation des GO (gentils
organisateurs), se veut un produit unique, souvent copié, mais jamais
égalé. La valeur de cette différenciation justifie un prix
de vente élevé, supérieur à ceux des concurrents.
Cette stratégie a été le moteur du succès de
l'entreprise jusqu'au début des années 1 990108 .
Toutefois, le Club a rencontré des difficultés ce qui lui pousser
à s'interroger sur le bien fonder de cette stratégie. Ainsi, le
Club a fait évoluer son produit pour répondre aux nouvelles
attentes de ses GM (gentils membres) pour faire face aux limites de cette
stratégie de différenciation.
a.2-Jusqu'au milieu des années 1980,
Air France fondait sa stratégie de différenciation sur la
qualité de ses avions (fiabilité, sécurité), ses
fréquences, ses services à bord et sa ponctualité. Tous
ces éléments, constitutifs de l'image et du prestige Air France,
justifiaient des prix élevés.
a.3-Dans le secteur de la distribution, Havas
Voyage a suivi une stratégie de différenciation en se
positionnant sur une image haut de gamme résultant de la qualité
de ses conseils en voyage et de la nature des produits touristiques
référencés dans ses agences.
a.4-La stratégie de
différenciation mise en place par la chaîne Relais et
Châteaux a permis aux hôtels de résister à la baisse
de marché et de maintenir des marges suffisantes.
b)- Différenciation sur les prix
Par exemple, Nouvelle Frontière s'est toujours
positionné sur les prix bas parce que le prix était souvent comme
le principale frein au départ en vacances et le premier critère
de sélection d'un produit touristique. De même, Look Voyage a
fondé sa stratégie sur la recherche des prix les plus bas afin
d'être différent sur le marché et attirer plus de clients.
En plus, dans le domaine de l'hôtellerie, les hôtels
économiques ont, par définition, fondé leur
stratégie sur une différenciation en terme de prix.
c)- Différenciation sur les méthodes de
ventes
Dégriftour réalise l'intégralité de
ses ventes via les médias électroniques, essentiellement par
Minitel et progressivement par Internet. Ce critère fondamental de
108 TREBOUL.Jean-Baptiste, (1998), Les Stratégies Des
Entreprises de Tourisme, Ed Que sais-je ? P 27. HADDAD N. /
FSEGT /06-2005
différenciation est la clé du succès de
Dégriftour : disparition des coûts de réalisation et
d'expédition de la brochure papier, réduction des frais de
l'agence, etc.109.
De même, Le timeshare s'est également
différencié par la nature de son produit et de ses
méthodes de vente. Ainsi, les touristes achètent une semaine de
vacances dans une résidence de tourisme et ont accès à une
bourse d'échange leur permettant de changer chaque année de lieu
de vacances. Les clients étaient démarchés chez eux ou sur
leur lieu de vacances et invités à se rendre dans un salon
où on leur exposait le produit en promettant des séjours
gratuits. Quelques entreprises malhonnêtes ont gravement atteint la
réputation du timeshare car les méthodes de vente ont
été perçues comme agressives et peu
régulières. Des opérateurs sérieux (RCI et Interval
International) s'efforcent depuis d'améliorer l'image du
timeshare.
II.1.4. Les stratégies de localisation
Dans ce cadre, Accor choisit ainsi d'investir en direct dans
les zones géographiques à meilleure visibilité, tant
économique que politique, principalement l'Europe et les grandes
métropoles ; ces destinations représentent 90% des investissement
du groupe. Cette préférence pour l'Europe tient d'abord à
la taille du marché qui représente 50% du marché mondiale
contre 30% pour les Etats-Unis, ainsi qu'à sa structure. Mais le choix
de ces destinations à contexte économiquement stable permet
également au groupe de faire face à une conjoncture
défavorable110.
Toutefois, M.Pellisson, président du groupe touristique
français Accor s'est ainsi félicité des programmes de mise
à niveau et de formation professionnelle entrepris par la Tunisie afin
de faire face à la concurrence mondiale. Il a fait savoir que son groupe
qui ne dispose d'enseignes qu'à Hammamet, Tozeur et Djerba, construira
à partir du printemps prochain deux hôtels à
Tunis111
Ainsi, le groupe français entamera en 2005 les travaux
de construction d'une unité hôtelière de catégorie 4
étoiles dans le centre-ville de Tunis, moyennant 30 millions de
dinars.
De même, Accor prépare l'avenir en Chine, en
étudiant la possibilité d'y implanter des hôtels Ibis sous
une forme plus rustique qu'en Europe. Son objectif c'est de capter la
clientèle "domestique" des grandes villes chinoises. De plus, ce groupe
prend des positions importantes en Amérique du sud et en Afrique.
109
www.wold-tourism.org
110 LESPY.A, PRYRUCAT, ROUMIEUX.A, VINCENT.K ; Stratégie :
Etude Du Groupe Accor, Site Internet :
www.accor.fr.
111 L'hebdo Touristique, octobre 2004, n°805, P3.
De manière générale, Accor recherche le
"mix" adapté entre pays développés et pays
émergents, entre des investissements et des refinancements, entre des
hôtels économiques et des établissements haut de gamme.
En définitive, Accor réalise un choix rationnel
d'investissement puisqu'il conduit une stratégie de développement
sélective lui permettant de remédier à certains
problèmes conjoncturels. A côté de cela, une segmentation
de marché bien définie contribue également à faire
d'Accor un groupe internationalement équilibré.
I.1.2. Les stratégies de croissance
Plusieurs entreprises tendent à faire soit une
extension sous la forme horizontale (alliances, rapprochements divers entre
métiers semblables, extension rapide par franchise), soit à
dominante verticale (absorptions de fournisseurs ou de distributeurs,
développement de réseau de sous-traitance)112.
Les stratégies de croissance se résument
principalement par :
a) Croissance interne
La stratégie d'Accor est principalement axée sur
la concentration d'activité : il compte en marge de l'hôtellerie,
des agences de voyage, la location de voitures, les casinos, la restauration et
les services à bord du train. Cette concentration d'activité
s'est avérée nécessaire pour faire face à celle qui
a été amplement développé par les firmes
multinationales et plus particulièrement par l'un de ses concurrents
directs : le groupe HFSCendant Corporation qui est numéro un mondial
pour ce qui est du chiffre d'affaires.
Cependant, la question qui se pose c'est comment assurer la
croissance interne sans en sacrifier la rentabilité de l'entreprise ?
Dans ce cadre, l'exemple de l'ex-Groupe A (villages de vacances Aquarius,
tour-opérating, compagnie aérienne Air Liberté) s'est
fortement développé dans des délais courts au
détriment de la rentabilité de l'entreprise. Ainsi, Lotfi
Belhassine a mené la même stratégie pour sa compagnie Air
Liberté c'està-dire un développement rapide par la
croissance interne au détriment de la rentabilité. Pour cette
raison, toute entreprise touristique est tenue de penser tout à bord
à assurer sa croissance interne sans en sacrifier la rentabilité
qui est nécessaire pour sa pérennité113.
b)- Croissance externe
Par exemple, dans l'hôtellerie, le rachat de Motel 6 et
de Pullman (groupe Wagonlit) par Accor en 1990 et 1991 ; l'acquisition de
Méridien par Forte en 1994, lui même acheté ensuite par
Granada en 1996 pour 3,8 millions de livres ; la vente de RCI à
Hospitality
112 www.Accor.fr
113 www.Accor.fr
Franchise système en octobre 1996 ; la reprise des
tours-opérateurs Tourarc et Touralp par Pierre & Vacances en 1993
dans le cadre de la reprise de 5000 lits de la société de la
montagne des arcs. De même, dans le transport aérien :
l'acquisition d'UTA (dont faisait partie Air Inter) par Air France, l'achat par
British Airways de TAT puis d'Air Liberté en octobre 1996. D'autre part,
dans le tour-opérating : regroupement de sotair et de chorus a
donné naissance à Jet Tours, le rachat du Club Aquarius par le
Club Méditerranée en 1991, puis de Forum Voyage en 1996,
l'acquisition de Look Voyage par Transat en mars 1996, le rachat de Scanditours
et de Voice par Kuoni en 1996. En fin, dans la distribution, les fusions de
Carlson et de Wagon-lit, la création d'Havas Voyages American Express,
l'acquisition de Maeva et de Latitudes par Havas Voyage, etc114.
Ces différents exemples montrent bien
l'intérêt des entreprises du tourisme envers cette
stratégie de croissance externe pour assurer une position
défendable et être capable de conquérir des nouvelles part
de marché grâce à leur poids économique.
I.1.3. Les stratégies de
développement
On distingue généralement deux types de croissance
:
I.1.2.1. Stratégie de
spécialisation
Quatre types de stratégie de spécialisation peuvent
être avancées :
a)-Spécialisation par métier
En fait, en dehors du groupe Accor, les chaînes
hôtelières font rarement des incursions dans d'autres
métiers du tourisme. Les compagnies aériennes ont
également eu tendance, ces dix dernières années, à
se spécialiser sur leur métiers de base.
Dans la distribution, le phénomène est
similaire. Par exemple, à Wagonlit et Havas Voyages Américain
Express, les opérateurs l'exception des deux géants Carlson de la
distribution reste sur le métier de base. Les groupes Via Voyages et
Manor ont opté pour cette stratégie pour améliorer la
qualité de leur métier et éviter les coûts
liés la manque de compétence et de savoir-faire115.
b)-Spécialisation par zone
géographique
La stratégie de spécialisation par zone
géographique peut être expliquée par Pacha Tours et Oger
Tours qui sont des spécialistes de la Turquie alors que Héliades
est le spécialiste de la Grèce et Couleurs locales de la
Tunisie.
Pour le domaine aérien, on distingue les compagnies
régionales, nationales et
internationales. Par exemple, Air Littoral concentre ses
activités dans le sud de la France et
114
www.wold-tourism.org
115
www.wold-tourism.org
Flandre Air dans le nord et elles transportent les passagers
vers les hubs régionaux d'Air Inter Europe : Nice, Lille...Des
avions de plus grande capacité de cette même compagnie acheminent
les passagers vers les hubs nationaux et internationaux d'Orly et
Roissy.
c)-Spécialisation par produit
Par exemple, Art & Vie et Clio sont des
spécialistes du voyage culturel haut de gamme. De même, Episodes,
filiale d'Accor, et Visit France, filiale d'Air France, sont des
spécialistes du court séjour et des formules week-end en France
et en Europe proche. Centre Parcs est spécialiste des séjours
moyens et courts à la campagne, dans un environnement naturel
bénéficiant d'infrastructure sportives et aquatiques (la bulle
tropicale) de bon niveau116.
Dans l'hôtellerie, les chaînes volontaires ont
également choisi des positionnements de spécialiste. Ainsi, les
Logis de France se positionnent comme une hôtellerie - restauration
rurale de capacité moyenne garantissant un bon rapport qualité -
prix et où l'hôtelier est l'ambassadeur de sa région (qu'il
connaît bien). De même, les Relais du silence sont les
spécialistes de l'hôtellerie rurale 2 et 3 étoiles de
capacité moyenne bénéficiant d'un cadre
préservé et calme. Alors que les Relais et Châteaux
incarnent l'hôtellerie - restauration haut de gamme située dans un
cadre naturel de grande qualité117.
d)-Spécialisation par clientèle
Cette stratégie peut toucher le grand public, la
clientèle entreprise soit les groupes : d.1-Le grand
public
Le Club Renaissance (marque du Club
Méditerranée) vise le troisième âge ainsi que la
grande majorité des autocaristes. D'autres Clubs sont
spécialisés sur les jeunes tel que Club Loisir Vacances. Alors
que Beachcombers et Havas Voyage proposent des produits et services
touristiques qui visent les jeunes mariés. En outre, Voyage
extraordinaires est spécialisé sur le tourisme pour les personnes
handicapées.
d.2-La clientèle entreprise
Les grands opérateurs touristiques (voyagistes et
réseaux de distribution essentiellement) ont créé des
départements affaires au sein de leur direction commerciale (Club
Méditerranée, Havas Voyages, Nouvelles Frontières...).
d.3-Les groupes
Pour cette raison, certaines entreprises sont
spécialisées sur ce segment, par exemple Aquatours Paris.
116
www.maserolle.fr
117 TREBOUL.Jean-Baptiste, 1998, Les stratégies des
entreprises de tourisme, Edition Que sais-je ? , P24. HADDAD
N. / FSEGT /06-2005
I.1.2.2. Stratégie de diversification
Dans le secteur touristique, plusieurs exemples peuvent
être présentés qui expliquent une tendance vers cette
stratégie de diversification tels que Club Méditerranée
qui a créé Club Med Affaires, les Nouvelles Frontières et
Look Voyages qui ont également créé un département
affaires. Ainsi, la stratégie de diversification a pour objectif
d'élargir la gamme de produits des entreprises touristiques sans changer
de coeur de cible de clientèle.
De ce fait, le Club Méditerrané s'est
diversifié progressivement dans les circuits de découverte
culturelle (Club Med Découvertes). C'est ainsi que la stratégie
de diversification permet à l'entreprise touristique de satisfaire les
besoins diversifiés de son clientèle afin d'assurer sa
pérennité et conquérir une nouvelle part de
marché.
Une étude a été réalisée
sur la stratégie du Groupe Accor a démontré q ue « la
politique de diversification des marques lui permet également
d'être présent sur tous les segments de l'hôtellerie donc de
satisfaire une plus large clientèle mais aussi de
bénéficier de la forte croissance de l'hôtellerie
économique, domaine dans lequel Accor bénéficie d'une
avance importante sur ses concurrents».
I.1.2.3. Stratégie
d'intégration
La stratégie d'intégration peut être
verticale ou encore horizontale :
a)- Intégration verticale
On peut se rendre compte que la réussite des grands
groupes des pays développés tels que Club
Méditerranée, Nouvelles Frontières, TUI, Owners Abroad,
Accor, réside dans la capacité d'intégration de tout ou
partie de la chaîne.
La création d'Air Liberté par le Club Aquarius
ou l'acquisition de Corssair par Nouvelles Frontières procèdent
du même objectif : exploiter à moindre coût une prestation
de service connexe au métier de base qui peut, le cas
échéant, devenir un moyen de développement. Ainsi, en
positionnant sa compagnie sur les vols charter, Nouvelles Frontières a
parfaitement rempli sa mission et dégager des
bénéfices118. De même, le groupe Accor (groupe
multimarque d'hôtellerie de chaîne) a créé un petit
tour-opérateur Episodes, spécialisé sur le court
séjour et les week-ends. Son objectif est d'améliorer le
remplissage des hôtels du groupe peu occupés en fin de semaine par
la clientèle affaires.
En revanche, plusieurs compagnies aériennes ont
créé leurs propres chaînes hôtelières et les
en revendues : Méridien pour Air France, United Airlines a
cédé sa chaîne Western
40 LESPY.A, PRYRUCAT, ROUMIEUX.A, VINCENT.K ;
Stratégie : Etude Du Groupe Accor, Site Internet :
www.accor.fr.
118 TREBOUL.Jean-Baptiste, (1998), Les Stratégies des
Entreprises de Tourisme, Ed Que sais-je ? P13. HADDAD N. /
FSEGT /06-2005
International Hôtels, TWA a vendu sa chaîne Hilton
International et Aer Lingus s'est séparée de ses 18 hôtels
Copthon119.
b)-Concentration horizontale
Comme l'explique Etienne Pauchant120, ancien
directeur marketing de la chaîne Ibis, « en ouvrant la porte de sa
chambre de l'hôtel Ibis, le voyageur d'affaires sait qu'en tendant le
bras droit il allume la lumière ».
En effet, pour être efficace, cette stratégie
nécessite une taille de plus en plus importante pour atteindre une
densité suffisante à l'échelle d'un pays ou du monde.
Plusieurs exemples le montrent : rachat du Club Aquarius par le Club
Méditerranée, fusion entre Chorus et Sotair pour créer Jet
Tours, reprise de Look Voyages par la canadien Transat, rachat de Scanditours
et de Voice par Kuoni, etc.
I.1.2.4. Les stratégies
d'internationalisation
L'enquête menée par l'Association
française des experts scientifiques du tourisme en 1991
indiquait121 : « A l'exception de l'hôtellerie d'affaires
intégrée ( Accor, Pullman, Méridien...), des clubs de
vacances ( Club Méditerranée ) et des réseaux de
distribution, les firmes françaises opèrent encore
essentiellement sur le territoire national ( tour-opérating, immobilier
de loisirs, tourisme familial, parcs de loisirs, etc.) et sont peu
présentes sur les marchés étrangers pour y
conquérir des clientèles. Mais l'étude menée par
l'Afest montre que, dans le cadre de leurs adaptations fonctionnelles et
structurelles, les entreprises de tourisme seront amenées à
poursuivre leur stratégie de « multinationalisation», c'est
à dire par la création sur les marchés fournisseurs
étrangers de filiales chargées de conquérir des
clientèles à destination du territoire français ( C3D,
Brittany Ferries, Frantour, Club Méditerranée), soit en
installant des filiales spécifiques, soit par reprise ou entente avec
des firmes du pays émetteur considéré. »
Le Club Méditerranée a atteint cet objectif,
Nouvelles Frontières dans une moindre mesure. Les sous-secteurs
touristiques bénéficiant d'une clientèle internationale
(donc des produits plus standard) ont plus rapidement développé
leurs activités à l'étranger. C'est notamment le cas de
l'hôtellerie.
a) Transport ferroviaire
Dans le transport ferroviaire, on assiste à un partenariat
accru entre les compagnies ferroviaires nationales et les Etats pour
développer un réseau européen de transport par rail.
119
www.bijinformation.Com
120 www.Accor.fr
121
www.wold-tourism.org
Eurostar est le fruit d'une alliance entre la SNCF, British
Rail et la compagnie belge SNCB. En 1996, Virgin Atlantique (groupe
dirigé par Richard Brandson, principalement composé d'une
compagnie aérienne) a pris une participation de 17% du capital de London
Continental Railways, consortium chargé de l'exploitation d'Eurostar
côté britannique et de la construction de la future ligne à
grande vitesse en Angleterre122.
b) Transport aérien
Pour les grandes compagnies, le transport est naturellement
international. Par
exemple pour se développer en France, British Airways
a acquis deux compagnies aériennes françaises : TAT et Air
Liberté, sans que des opérateurs français soient capables
de proposer une solution alternative. Sachant le poids du transport
aérien dans l'organisation du tourisme et la détermination du
niveau des prix, on mesure les dangers pour les voyagistes français de
l'implantation de British Airways en France123.
c) Hébergement
Dans l'hôtellerie, la capacité des grands
groupes à se développer à l'étranger est ancienne,
comme en témoigne la stratégie d'Accor à l'échelle
internationale et tout particulièrement sur le continent asiatique
depuis plusieurs années. Méridien s'était également
développé à l'international. Les grandes chaînes
américaines sont depuis longtemps implantées sur le territoire
français (Holiday Inn, Hilton...). Les chaînes volontaires
américaines sont dynamiques en France, comme en témoigne le
nombre croissant d'hôtel Best Western. Les chaînes
franchisées se développent également (Choice à
travers ses marques Confort Inn et Quality Inn), comme en témoigne le
rachat par Hospitality Franchise System du leader français du
time-share RCI, en octobre 1996124.
d) Tour-opérateur
La faiblesse des opérateurs français a
été mise en valeur par plusieurs opérations de rachat. Le
géant allemand du tour-opérating TUI a pris une participation
dans le capital de Jet Tours en 1993, mais s'est retiré depuis. Le
tour-opérateur allemand Öger Tours spécialiste de la Turquie
s'est implanté en France. Le voyagiste suisse Kuoni a racheté les
tour-opérateurs Scanditours et Voice, et manifeste sa volonté de
réaliser de nouvelles acquisitions. Le voyagiste Canadien Transat, qui
possédait une filiale en France, a pris le contrôle de Look
Voyages, qui s'était hissé en quelques années au
3ème rang des tour-opérateurs
français125.
122 TREBOUL.Jean-Baptiste, 1998, Les stratégies des
entreprises de tourisme, Editions Que sais-je ? , P19.
123
www.wold-tourism.org
124 www.Accor.fr
125
www.insee.fr
e) Distribution
En 1996, les effets de l'internationalisation des
marchés et de la déréglementation européenne
influencent considérablement les stratégies des opérateurs
touristiques en Europe. La France se présente en position de
faiblesse.
La fusion Carlson Wagolit en 1994 et celle, en janvier 1996,
d'Havas Voyages et
d'American Express sur le segment du voyage d'affaires ont
prouvé que le secteur du voyage d'affaires était devenu
totalement international.
En rachetant Havas Voyages en 1998, American Express
était bien décidé à se séparer de
l'activité de loisir pour ne garder que le voyage d'affaires. Il a
pourtant fallu attendre le 30 juin 2000 pour que le groupe américain
signe avec l'allemand C&N la vente du réseau loisirs. Soit 285
points de vente et 97 franchisés, qui devraient réaliser quelques
6 milliards de francs de volume d'affaires126.
En 2003, Accor et TUI ont signé un accord
privilégié de distribution. Les tour-
opérateurs de TUI programment 180 hôtels Accor, et
l'Alliance, société créée par Accor et Selectour,
vendra les produits de TUI France127.
I.1.4. Les stratégies de
désengagement
Dans le cadre d'une stratégie de recentrage, le Club
Méditerranée a observé cette stratégie après
ses tentatives dans le transport aérien avec Air Liberté
(à la suite du rachat du Club Aquarius) et dans le
tour-opérating. Après s'être beaucoup diversifié, le
groupe Air France a engagé une stratégie de recentrage autour de
son savoir-faire dans le transport aérien (vente des hôtels
Méridien, préparation de la vente du pôle tourisme). En
fait, plusieurs opérateurs provenant d'autres métiers ont
effectué un recentrage sur leur métier de base en abondant le
secteur touristique. C'est le cas par exemple du Groupe Caisse des
Dépôts qui a recentré ses activités tourisme autour
de la Compagnie des Alpes (gestion de stations de ski de haute montagne des
Alpes), tout en conservant ses participations financières dans les
grands groupes128.
I.1.5. Stratégies de partenariat
Ces stratégies ont été adoptées
par plusieurs entreprises touristiques qui appartiennent à la même
branche d'activité, à des activités différentes ou
enfin entre des entreprises du secteur touristique et hors secteur.
126 Béatrice de La Rochefoucauld, L'économie du
tourisme, Edition Bréal, P 71.
127
www.mazerolle.fr
128 TREBOUL.Jean-Baptiste, (1998), Les stratégies des
Entreprises de Tourisme, Ed Que sais-je ? P19. HADDAD N. /
FSEGT /06-2005
a) Entreprises de même métier
Dans ce cadre, la compagnie aérienne espagnole Air Europa
constituée en 1986 et
qui fait partie du groupe touristique espagnol Globalia a
plusieurs destinations dans le ciel espagnol, européen et
transatlantique, en plus de son alliance avec un bon nombre de compagnies
aériennes de taille a rompu avec le monopole d'Iberia129.
Au printemps 2004, Air France et KLM ont fusionné pour
ainsi devenir le premier groupe de transport aérien mondial en termes de
chiffre d'affaires. Il faut noter également les faillites de grandes
compagnies nationales et l'apparition des compagnies " à bas prix".
Du côté de la distribution, la plupart des 5000
agences que compte le marché français font partie de
réseaux intégrés ou indépendants. Plusieurs
alliances entre réseaux ont été conclu en faisant
créer ainsi deux grands pôles : l'Alliance T (Accor,
Sélectour, Carlson Wagonlit, Protravel) et le G4 (Thomas Cook, Afat,
Manor et American Express)130.
Les hôtels ont des accords formels ou informels pour
loger des clients dans un hôtel proche lorsqu'ils sont complets. Les
hôtels de chaîne privilégient leur propre marque, mais sur
une même destination, il n'est pas toujours possible de proposer aux
clients une chambre dans un hôtel du groupe.
En effet, la présence du groupe Accor au niveau mondial
reste non négligeable et
rend aujourd'hui à se développer. Ainsi, en
janvier 2002, il a signé un accord avec le groupe hôtelier Chinois
Jin Jiang International Management Corporation afin de mettre en place un
réseau de vente hôtelière en Chine. Cet accord donnera
ainsi au groupe la gestion de l'hôtel Jin Jiang Oriental Tower,
hôtel qui passera sous l'enseigne Sofitel.
La signature de cet accord avec la marque la plus
réputée de l'industrie hôtelière chinoise illustre
donc clairement la volonté du groupe de se développer au niveau
mondial et plus particulièrement en Chine131.
En plus, le lien du groupe Voyageurs avec Donatello sur l'Italie
est un contre-
exemple de stratégie de partenariat. Ses essais de
production sur l'Italie n'étaient pas probants. Donatello, qui domine
sur le marché, ouvre sa variété des produits et
l'accès aux stocks. Son image de marque est proche de celle du groupe
Voyageurs. Ce partenariat à long terme de revente exclusive permet
d'avoir une position de distributeur132.
129 Idem
130 L'équipe de tourisme," le marché
français : aperçu de l'industrie du voyage", magazine tourisme,
vol 001 numéro 010, novembre 2004.
131 www.Accor.fr
132 Olivier Noyer, "Jean-François Rial : être le
n°1 du sur mesure", L'Echo touristique, n°25 13, 25 août
2000.
b) Entreprises de métiers
différents
Depuis 1998, Accor noue des partenariats avec de grands
groupes de service. Ces alliances illustrent une volonté
stratégique d'enclencher une démarche de groupe à groupe
dans laquelle clients et partenaires doivent trouver leur avantage. Ces
coopérations portent sur des domaines d'activité où
existent des potentiels de synergies.
Divers domaines sont ainsi visées ; Accor a tout
d'abord noué un partenariat stratégique avec Europcar à
long terme afin de développer des synergies commerciales et proposer des
offres et des services innovants à leurs clients respectifs. Par
exemple, dans plus de 400 hôtels Sofitel, Novotel, Mercure et Ibis, en
Europe et en Australie, Europcar livre gratuitement les véhicules de
location aux clients Accor qui réservent une voiture depuis
l'hôtel. De même, Accor et Air France coopèrent sur
l'ensemble des marchés et auprès de tous les types de
clientèle en déclinant des actions communes tant au niveau
commercial que stratégique133.
Au niveau de la restauration, Courtepaille est le partenaire
de la restauration des hôtels Accor il vise ainsi à
développer des synergies entre ces restaurants et les hôtels
économiques du groupe.
En s'associant avec Danone, Accor offre des garanties de
qualité qui font la réputation des produits Danone.
En développant des relations avec ses partenaires
commerciaux, l'objectif d'Accor et de ces grands groupes est d'accroître
les parts de marché de façon rentable, de diminuer les
coûts mais également d'augmenter la notoriété des
marques de chacun134.
Dans le domaine aérien, on assiste à un
partenariat d'impartition entre Air France et Air Industrie en vue du lancement
de l'A-320. Cette relation a permis à ces co-échangistes de
partager la valeur additionnelle produite. On dit que les partenaires
évoluent vers une interaction constructive permettant une
négociation à somme positive135.
De ce fait, les accords passés entre les entreprises
de métiers différents représentent un moyen
nécessaire, voire indispensable pour éviter les coûts de
transaction et réduire les frais engagés par les entreprises qui
deviennent de plus en plus compétitives sur le marché.
c) Accords entre entreprises de tourisme et hors
tourisme
Outre les accords ci-dessus mentionnés, les entreprises
de tourisme passent des accords avec des compagnies d'assurance. Elvia, Europe
Assistance, Mondial Assistance et TMS Assistance sont les principaux. Les
tour-opérateurs et les agences de voyages sont
133 www.Accor.fr
134 Idem
135 KOENIG. Gérard, 1993, Management Stratégique
: Vision, Manoeuvres et Tactiques, Ed NATHAN, P190. HADDAD N. /
FSEGT /06-2005
commissionnés (en général à
hauteur de 20%) pour vendre les contrats d'assurance à leurs clients.
Ils jouent ainsi un rôle de prescripteur. On distingue les contrats
d'assistance (rapatriement, bagages...) et les contrats d'assurance annulation
lorsque le départ est annulé faute de réunir le nombre
suffisant de participants136.
Certaines entreprises passent des accords avec les organismes
de crédit afin de permettre aux consommateurs d'acheter leurs vacances
à crédit. Par exemple, Look Voyages a passé un accord avec
la banque Sofinco afin de proposer à ses clients de payer leur voyage en
dix mensualités.
De même, les accords de partenariat entre firmes
pétrolières et chaînes hôtelières offrent
diverses perspectives de développement. Ainsi, pour des groupes tels
qu'Accor ou Pargest, ce type de coopération permet de développer
rapidement leurs chaînes d'hôtels grâce à la
réduction des charges d'exploitation et notamment les salaires.
I.1.6. Les stratégies de fidélisation de la
clientèle Les stratégies de fidélisation sont
assurées par :
I.1.6.1. Les programmes de
fidélisation
En octobre 2001, Accor a établi un programme de
fidélisation intitulé « Compliments from Accor Hôtels
» dont bénéficient toutes les cartes. Il propose à
tous ses clients, porteurs de cartes d'abonnement, de fidélité et
de paiement d'acquérir des points « compliments » convertibles
en prime, c'est-à-dire le chèque compliments utilisable dans 2000
hôtels du groupe à travers le monde.
Indépendamment de ces points, les clients
bénéficient de services et de réductions grâce
à la carte. Par ailleurs, la carte « Accor Hôtels Favorite
Guest » permet d'accéder à des avantages prix, de cumuler
des points et de bénéficier de services exclusifs dans les
hôtels.
Ensuite, pour agrémenter son programme de
fidélisation, Accor utilise Internet. Lancé en 2000, le site
accorhotels.com a connu une
progression spectaculaire : 28 millions de visites et près de 2 millions
de nuitées réservées, contre respectivement 12 millions et
1 million en 2000. Une réussite qui s'explique tant par la richesse de
l'offre que par la qualité technique des
sites. Accorhotels.com donne
accès, en trois langues (français, anglais et allemand), aux 3700
hôtels du groupe ainsi qu'à leurs promotions et programmes de
fidélisation. Parmi les nouveautés proposées en 2001, des
informations événementielles et touristiques sur 30 grandes
villes européennes sont désormais accessibles. Chaque internaute
peut ainsi se constituer un guide de voyage personnalisé. La
réservation express s'effectue en
136 TREBOUL.Jean-Baptiste, 1998, Les stratégies des
entreprises de tourisme, Edition Que sais-je ? , P25. HADDAD
N. / FSEGT /06-2005
saissant le code de l'hôtel et le client reçoit
une confirmation par e-mails ou par SMS. Les nouvelles technologies de
communication facilitent également le développement des services.
Accor services continue d'optimiser ses outils de liaison Internet tant avec
ses affiliés qu'avec ses clients137.
Le nouveau programme de fidélisation s'adresse aux
clients Web et non plus seulement aux détenteurs de cartes d'abonnement.
Il a pour but de doubler le nombre d'abonnés carte et il incite les
anciens clients à commander en ligne. Il permet également de
réduire les coûts marketing et d'élargir les programmes de
fidélisation en assurant des e- mails ciblés. De plus, le site
accorhotel.com permet aux clients
d'accéder aux offres promotionnelles et de consulter leur nombre de
points cumulés.
Enfin, le groupe a quelques perspectives d'avenir qui se
situent autour de trois axes. Il s'agit en premier lieu d'avoir les bons
produits pour les différents types de clients, d'offrir un service
régulier et enfin de récompenser les personnes qui consomment
chez Accor. Par exemple, le réseau Sofitel offre à ses meilleurs
clients, grâce à la carte de fidélité mondiale
gratuite « privileged Guest » de nombreux avantages tels que la
chambre double au prix de la simple et de cumul de points.
I.1.6.2. La politique qualité
La qualité est une exigence essentielle pour le groupe
Accor tant du point de vue de ses clients (1) que de l'ensemble de ses
employés (2)138.
a) Une politique de marque axée sur la
clientèle
La politique de marque se traduit d'abord par une
notoriété mondiale. Rappelons que le groupe Accor offre une gamme
élargie, complète et unique dans 90 pays. Cette offre est
soulignée par les compagnes de publicité lancées en 2001
sur les thèmes suivants :
« Nous fabriquons du sourire »
« Accor service accompagne les nouveaux modes de vie
»
Par ailleurs, cette notoriété
révèle donc des marques puissantes et reconnues dans le monde. En
effet, selon une étude du MKG Conseil, en matière de
notoriété spontanée, parmi les sept premières
marques hôtelières, on trouve Ibis en première place, puis
Mercure. Figurent également Novotel et Etap hôtel.
En second lieu, Accor met l'accent sur la politique
qualité. Ainsi, les enquêtes sont une exigence permanente que
s'impose le groupe afin de suivre la qualité de son offre.
Enfin, la qualité passe par la mise en place d'une norme
appelée « certification Iso 9002 ». Par exemple, les Novotel
et Ibis ont reçu à l'occasion des Jeux Olympiques de
137 www.Accor.fr
138 Idem
Sydney en 2000, la certification Iso 14001. Cette reconnaissance
du management environnemental menée par ces hôtels a
été renouvelée en 2001.
Au-delà de l'attachement à une marque forte, la
fidélité des clients résulte de la chaleur de l'accueil et
du professionnalisme des équipes139.
b) Accor, un employeur attractif
Accor met en oeuvre une politique de ressources humaines pour
attirer de nouveaux candidats, bien les intégrer, fidéliser ses
collaborateurs et devenir ainsi l'employeur le plus attractifs de la profession
partout dans le monde. Par exemple, le groupe recrute chaque année
près de 16000 nouveaux collaborateurs en Europe, majoritairement parmi
les 18/ 24 ans et principalement pour des postes de réception, d'accueil
et de restauration.
De ce fait, le groupe Accor développe une culture
d'entreprise forte qui se décline en trois axes 140:
b.1- Former et professionnaliser
La formation est la coeur de la politique ressources
humaines. En effet, elle est un gage permanent de progrès et de
promotion des collaborateurs et favorise la mobilité et l'ascension en
escalier. Par exemple, Ibis a développé des formations
qualifiantes permettant de lier l'acquisition de compétences des
collaborateurs à des améliorations de
rémunération.
b.2- Fidéliser et motiver
La fidélisation est l'aboutissement d'une politique
durable de formation, de mobilité, de transparence et d'écoutes
des collaborateurs. Elle est aussi basée sur la participation des
collaborateurs à l'évolution du groupe. Ainsi, une politique
dynamique de rémunération récompense leurs performances et
leurs résultats à travers des primes d'intéressement, des
plans d'épargne salariale, des plans d'acquisition d'option les
associant à la création de la valeur Accor, etc.
b.3- Reconnaître et écouter
La reconnaissance des salariés est une constante dans
la culture de Accor. Dans le but de stimuler la créativité et
l'esprit d'initiative de tous les collaborateurs, un site a été
créé : innovaccor, où chacun peut s'exprimer,
émettre une idée et être récompensé si la
solution proposée est retenue. Les résultats sont positifs
puisque sur les 1470 idées émises, 40% ont été
acceptées et 25% sont déjà appliquée. Aussi, Accor
a lancé au printemps 2001 sa première enquête mondiale
d'opinion auprès de 90000 collaborateurs en 24 langues sur les cinq
continents dont l'objectif est d'être à l'écoute et de
recueillir leur impression sur leur vie professionnelle, sur leur groupe et sur
sa politique ressources humaines.
139 www.Accor.fr
140 Idem
II.2. Les stratégies touristiques adoptées
par les pays émergents
Concernant les pays émergents, le manque
d'expérience dans le domaine de tourisme et surtout la faible
capacité financière de différentes entreprises
touristiques ont été les causes essentielles de leur retard dans
ce domaine. En effet, à partir des années 80, ces pays
représentent un milieu favorable d'investissements pour les bailleurs de
fonds étrangers qui cherchent les avantages fiscaux et la main d'oeuvre
à faible prix. Ainsi, on assiste souvent à des formes de
partenariat et d'alliances des grandes entreprises étrangères
avec celles des pays d'accueils.
Dans les pays émergents, les entreprises de tourisme ne
possèdent pas les mêmes facteurs explicatifs internes tels que les
ressources (financières, humaines et matérielles), la culture, le
portefeuille technologique et la structure. En effet, ces entreprises se sont
limitées à suivre quelques stratégies parmi plusieurs.
II.2.1. Alliances entre Agences de voyage
Le 6 décembre 2001, China Comfort Travel Co. Ltd, a
signé un contrat avec la troisième grande compagnie
étatsunienne Rosenbluth Business Travel pour établir la compagnie
Rosenbluth- Comfort Business Travel à capitaux mixtes. Les affaires
principales de cette compagnie, partenaire stratégique des entreprises,
consistent à aider ces dernières à utiliser
rationnellement les ressources par le moyen de la gestion systématique
des dépenses de voyage et de l'achat en groupe, et à leur fournir
les services 24h/24h, pour contrôler efficacement leur coût de
revient, économiser leurs dépenses de voyage et fournir aux
gestionnaires des données systématiques et complètes et
des rapports d'analyse.
Parmi les agences touristiques à investissement
sino-étranger ouvertes en 2001, on trouve aussi BTG Accor Travel, dont
51% des capitaux ont été fournis par BTG International Travel
& Tour et le reste par Accor de France. Chang Hong'an, PDG de compagnie,
dit : " Nous allons ouvrir des succursales dans l'ensemble du pays sous forme
d'alliance privilégiée. Nous coopérons également
avec les compagnies concernées de Beijing, y compris le secteur du
transport public, pour lancer un nouveau produit différent des affaires
actuelles du marché"141.
Le 28 janvier 2002, l'American Express, l'une des 500 plus
grandes entreprises du monde, et la compagnie chinoise China International
Travel Service (CITS) ont établi en commun la compagnie à
capitaux mixtes CITS American Express Travel Service Ltd, qui est la
première entreprise touristique à capitaux mixte ouverte
après l'entrée de la Chine dans l'OMC. Elle fournit aux
entreprises transnationales, régionales et nationales les services de
141
www.afest.org
gestion du voyage commercial, dont la demande de visa, la
réservation de billets d'avion et d'hôtels, les services de
conférences et les autres services terrestres. Dans le passé, les
agences de voyage chinoises ne fournissent pas ces services. On prévoit
qu'avec l'adhésion de la Chine à l'OMC, le voyage commercial
connaîtra un développement rapide. A présent, le budget des
voyages commerciaux sont de l'ordre de 4 milliards de USD par an,
représentant environ 17% du marché du voyage commercial de
l'Asie142.
II.2.2. Alliances entre groupe hôtelier
Dans l'hôtellerie, en janvier 2002, le groupe Accor a
signé un accord avec le groupe hôtelier Chinois Jin Jiang
International Management Corporation afin de mettre en place un réseau
de vente hôtelière en Chine. Cet accord donnera ainsi au groupe la
gestion de l'hôtel Jin Jiang Oriental Tower, hôtel qui passera sous
l'enseigne Sofitel.
La signature de cet accord avec la marque la plus
réputée de l'industrie hôtelière chinoise illustre
donc clairement la volonté du groupe de se développer au niveau
mondial et plus particulièrement en Chine143.
II.2.3. La joint-venture
La puissance de négociation des prestataires des pays
émergents constitue le point central de la durabilité
(économique) du tourisme. Les « grands » pays, touristiquement
parlant, peuvent imposer des joint-ventures entre les multinationales et les
locaux, encourager la formation de consortiums hôteliers et touristiques
nationaux pour concurrencer les chaînes hôtelières
internationales et équilibrer le pouvoir de négociation, ou
diffuser les renseignements concernant les conditions contractuelles consenties
aux voyagistes. Ce pouvoir dépend cependant fortement de
l'originalité et de la renommée des atouts historiques ou
naturels offerts par le pays (patrimoine culturel et/ou naturel). A cet
égard, il nous semble par exemple que le Cambodge ou le Kenya sont mieux
à même de se défendre que la plupart des îles des
Caraïbes en concurrence sur le même type de « produit
»144.
II.2.4. Les alliances technico-commerciales
Les prestataires de services touristiques des pays
émergents sont aussi fortement dépendants des réseaux
externes de réservation. Les Systèmes informatisés de
réservation (SIR) et les Systèmes globaux de distribution (GDS)
constituent le centre mondial des
142
www.bjinformation.com
143 www.Accor.fr
144
www.tourisme-durable.net
réseaux d'information des compagnies aériennes,
des voyagistes, des agences de voyages, des hôteliers, en permettant
d'obtenir et de traiter les informations, de commercialiser et de faire les
réservations.
En synthèse, le tableau ci-dessous permet de
récapituler les différentes stratégies possibles
adoptées dans la pratique internationale.
Les stratégies d'évolution des
entreprises touristiques
Stratégies possibles
|
Théorie
|
Pratique Internationale
|
Stratégies communes
|
Pays développés
|
Pays émergents
|
Stratégies concurrentielles :
|
|
|
|
|
Eviter les intermédiaires
|
X
|
X
|
|
|
Domination par les coûts
|
X
|
X
|
|
|
Différenciation du produit
|
X
|
X
|
|
|
Stratégie de localisation
|
X
|
X
|
|
|
Stratégies de croissance:
|
|
|
|
|
Croissance interne
|
|
|
|
|
Croissance externe
|
|
|
|
|
Stratégies de développement
|
|
|
|
|
Spécialisation
|
X
|
X
|
|
|
Diversification
|
X
|
X
|
|
|
Intégration
|
X
|
X
|
|
|
Stratégies de désengagement :
|
|
|
|
|
Recentrage
|
X
|
X
|
|
|
Stratégies de partenariat :
|
|
|
|
|
Alliances entre entreprises du même
métier
|
X
|
X
|
X
|
X
|
Alliances entre entreprises de métier
différent
|
X
|
X
|
X
|
X
|
Alliances entre entreprises du tourisme et entreprises hors
tourisme
|
X
|
X
|
X
|
X
|
Stratégies de fidélisation :
|
|
|
|
|
Programme de fidélisation
|
X
|
X
|
|
|
Politique de qualité
|
X
|
X
|
|
|
Conclusion
Tout au long de la première partie de ce
deuxième chapitre, nous avons essayé de clarifier la notion de la
stratégie et de présenter l'évolution qu'elle a connu dans
le temps. Cette étude nous a permis de constater que la notion de la
stratégie a changé, elle n'est plus rigide et fixe comme elle
était au par avant ; elle dépend des changements de
l'environnement interne et externe à l'entreprise.
En effet, l'entreprise touristique, comme toute autre
entreprise, fait recours à une ou plusieurs stratégies en vue
d'assurer sa pérennité. La réussite d'une stratégie
dépend de la capacité de l'entreprise à s'adapter à
son environnement, car toute mauvaise appréciation peut conduire en
erreur, voire même, être la cause de sa faillite.
De ce fait, les entreprises touristiques ont le choix entre
les stratégies concurrentielles, de croissance, de développement,
de désengagement, de partenariat ou enfin de fidélisation selon
leurs forces et leurs faiblesses d'une part, et leurs opportunités et
leurs menaces d'autre part.
Par conséquent, la pratique internationale nous a
informé sur les stratégies adoptées par les entreprises
touristiques dans les pays développés et les pays
émergents.
CONCLUSION DE LA PARTIE CONCEPTUELLE ET PROPOSITION
D'UN SCEMA EXPLICATIF
Les entreprises touristiques représentent l'un des
principaux intervenants du secteur touristique qui a un poids de plus en plus
important. Ainsi, la réussite de plusieurs économies
basées sur le tourisme dépend en premier lieu de la
rentabilité des entreprises touristiques.
En effet, les entreprises touristiques ont un apport
considérable dans la création des nouveaux postes d'emplois, les
devises et le PNB d'une manière générale. Ces entreprises
ont besoins d'un environnement des affaires favorable qui leur aide à
atteindre leurs orientations stratégiques nécessaires
(pérennité, survie, croissance et la performance).
Face aux différents changements survenus dans le paysage
concurrentiel économique, le comportement stratégique des agents
est appelé à s'adapter à ce nouveau contexte.
Ainsi, en guise de conclusion de la partie théorique
nous essayons de répondre à notre problématique à
savoir : Les stratégies d'évolution des entreprises
touristique à travers la proposition d'un schéma de
recherche basé sur :
+ L'exploitation des différentes composantes de
l'environnement de l'entreprise (miro environnement, macro environnement, les
variables internes à l'entreprises, la fonction
préférentielle des dirigeants et l'échelle de valeur
sociétale) dans chaque période à partir des années
60 jusqu'aux années les plus récentes après 2001 ;
+ Et les principales stratégies touristiques possibles
pour chaque période.
Par conséquent, ce schéma de recherche se base
en premier lieu sur les différents facteurs explicatifs (les composantes
de l'environnement) qui favorisent un tel choix stratégique et non pas
un autre, et en second lieu sur la nature des stratégies adoptées
par les entreprises touristiques, principalement les établissements
hôteliers, pour chaque période afin d'assurer la
pérennité et atteindre la performance.
Ainsi, la partie empirique aura pour objectif de
déterminer :
· Quelle est la nature de l'apport (favorable,
défavorable ou limité) des différentes composantes de
l'environnement de l'entreprise touristique pendant chaque période
à partir des années 60 jusqu'aux années les plus
récentes après 2001.
· Quelle est la fréquence de pratique des
différentes stratégies d'entreprises touristiques possible
à savoir : les stratégies concurrentielles, de croissance, de
développement, de désengagement, de partenariat ou de
fidélisation.
Par conséquent, pour évaluer la nature du
comportement stratégique adopté par les entreprises touristiques
tunisiennes (les hôtels) devant la complexité de
l'environnement
d'une part et de son instabilité d'autre part, on va
essayer de déterminer les palettes stratégiques suivies au niveau
des différentes périodes depuis la genèse dans le secteur
jusqu'à nos jours.
Notre proposition de recherche se présentera dans le
tableau suivant :
Facteurs explicatifs
Stratégies possibles
|
Facteurs objectifs
|
Facteurs subjectifs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Eviter les intermédiaires
|
|
Domination par les coûts
|
|
Différenciation du produit
|
|
Stratégie de localisation
|
|
Stratégies de croissance :
|
|
Croissance interne
|
|
Croissance externe
|
|
Stratégies de développement
|
|
Spécialisation
|
|
Diversification
|
|
Diversification
|
|
Stratégies de désengagement
|
|
Recentrage
|
|
|
Stratégies de partenariat
|
|
Alliances entre entreprises du même métier
|
|
Alliances entre entreprises du métier
différent
|
|
Alliances entre entreprises de tourisme et hors tourisme
|
|
Stratégies de fidélisation
|
|
Programme de fidélisation
|
|
Politique de qualité
|
|
|
0Par ailleurs, l'objectif de la recherche empirique est de
tester les hypothèses posées. En conséquence dans notre
modèle nous admettant les hypothèses suivantes :
H 1 : Les stratégies d'évolution
des entreprises touristiques découlent de l'environnement des
affaires.
H 2 : Les stratégies d'évolution
des entreprises touristiques sont indépendantes de l'environnement des
affaires.
H 3 : Les stratégies d'évolution
des entreprises touristiques sont variables (parfois elles dépendent et
parfois elles ne dépendent pas de l'environnement des affaires).
CHAPITRE I: CADRE D'ANALYSE ET METHODOLOGIE DE
RECHERCHE
Notre étude sera conduite dans le secteur de tourisme et
plus précisément dans l'hôtellerie. Ce choix est
justifié pour plusieurs raisons 145:
· En dépit d'une concurrence internationale accrue,
conjuguée aux tentions géographiques persistantes et à une
morosité de la situation économique dans les principaux pays
émetteurs européens, le secteur touristique tunisien s'est
globalement bien comporté, en 2003, parvenant à améliorer
ses principaux paramètres d'activité ou, du moins, à en
limiter nettement la baisse. C'est le cas, notamment, du nombre de touristes
(1% contre -6% en 2002), des nuitées des non-résidents (-
21,5%) et des recettes en devises du secteur (-5,8% contre -13,7%).
· Le secteur de tourisme est en évolution. Cette
évolution s'est traduite par une augmentation de la valeur
ajoutée du secteur de 2,3% en termes réels, contre une
régression de 4,5% une année auparavant. Néanmoins, sa
part dans le PIB exprimé en prix courant est revenue, d'une année
à l'autre, de 5,7% à 5,5%.
· Après une baisse de 6% en 2002, les
entrées des non-résidents étrangers se sont accrues de 1%
en 2003, atteignant 5,1 millions, soit 16,7% du flux total des touristes ayant
visité l'Afrique. Cette légère progression fait
apparaître, cependant, des évolutions divergentes selon les
nationalités.
· Le nombre des nuitées des non-résidents
est à l'ordre de 25,3 millions d'unités. Ces résidents
sont surtout des Français, des Allemands, des Italiens, des Polonais et
des Scandinaves.
· Se classant comme premier secteur pourvoyeur du pays en
devises, le tourisme a généré, en 2003, des recettes de
l'ordre de 1.903 MDT.
Ce chapitre tentera de présenter dans une première
section, la présentation du cadre d'analyse ensuite dans une
deuxième section on présentera la méthodologie de
recherche.
SECTION I : PRESENTATION DU CADRE D'ANALYSE : LE
SECTEUR DE TOURISME EN TUNISIE
L'analyse des caractéristiques globales du secteur sera
articulée autour des indicateurs généraux du secteur
à savoir, l'emploi, les recettes, la valeur ajoutée,
l'investissement et la balance commerciale.
145 Les informations présentées dans cette
introduction sont prises du Rapport Annuel de la Banque Centrale 2003.
Le secteur de tourisme comprend 790 établissements
hôteliers en 2003 employant 88.807 personnes146.
ANNEES
|
NOMBRE D'ETABLISSEMENTS
|
CAPACITE EN LITS
|
CAPACITE MOYENNE EN LITS
|
1971
|
226
|
41.225
|
183
|
1972
|
242
|
46.306
|
191
|
1973
|
254
|
52.924
|
208
|
1974
|
260
|
55.748
|
214
|
1975
|
273
|
62.397
|
229
|
1976
|
285
|
63.333
|
222
|
1977
|
288
|
64.097
|
223
|
1978
|
292
|
66.059
|
226
|
1979
|
306
|
68.843
|
225
|
1980
|
319
|
71.529
|
224
|
1981
|
336
|
75.847
|
226
|
1982
|
364
|
80.227
|
220
|
1983
|
364
|
82.162
|
226
|
1984
|
372
|
84.264
|
227
|
1985
|
420
|
93.275
|
222
|
1986
|
434
|
98.668
|
227
|
1987
|
443
|
100.456
|
227
|
1988
|
465
|
104.854
|
225
|
1989
|
476
|
109.771
|
231
|
1990
|
508
|
116.534
|
229
|
1991
|
532
|
123.188
|
232
|
1992
|
563
|
135.561
|
240
|
1993
|
571
|
144.008
|
252
|
1994
|
583
|
152.933
|
262
|
1995
|
612
|
161.498
|
264
|
1996
|
641
|
169.945
|
265
|
1997
|
662
|
178.176
|
269
|
1998
|
692
|
184.616
|
267
|
1999
|
722
|
191.955
|
266
|
2000
|
736
|
197.453
|
268
|
2001
|
755
|
205.605
|
272
|
2002
|
777
|
214.319
|
276
|
2003
|
790
|
222.018
|
281
|
SOURCE : O.N.T.T
146 Le TOURISME Tunisien en Chiffres 2003, P16.
I.1.L'évolution de l'emploi par
région
Concernant l'évolution de l'emploi direct par
région touristique, le tableau ci-
dessous récapitule le nombre de postes occupés
entre les années 2000 et 2003.
ANNEES
REGIONS
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
TUNIS-ZAGHOUAN
|
7.621
|
8.031
|
8.298
|
8.990
|
NABEUL-HAMMAMET
|
17.021
|
17.690
|
17.783
|
17.820
|
SOUSSE-KAIROUAN
|
14.318
|
14.607
|
15.112
|
15.301
|
YASMINE-HAMMAMET
|
4.035
|
4.035
|
4.863
|
5.351
|
MONASTIR-SKANES
|
8.173
|
8.764
|
8.748
|
9.414
|
MAHDIA-SFAX
|
3.952
|
4.054
|
4.621
|
4.663
|
DJERBA-ZARZIS-GABES
|
17.054
|
18.123
|
18.861
|
19.727
|
GAFSA-TOZEUR- KASSERINE
|
4.201
|
4.284
|
4.353
|
4.374
|
BIZERTE-TABARKA
|
2.606
|
2.654
|
3.088
|
3.168
|
TOTAL
|
78.981
|
82.242
|
85.728
|
88.807
|
SOURCE : O.N.T.T
I.2. Les recettes touristiques
Se classant comme premier secteur pourvoyeur du pays en devises,
le tourisme a
généré, en 2003, des recettes de l'ordre
de 1.903 MDT, montant en baisse, toutefois, de 5,8% contre une
régression de 13,7% l'année précédente. Cette
contraction est imputable, principalement, au fléchissement du nombre
des touristes européens les plus dépensiers, en particulier les
Allemands, les Anglais, les Autrichiens, les Hollandais et les Français,
ainsi qu'au niveau relativement faible des dépenses des
Maghrébins.
Ainsi, l'évolution des recettes touristiques en devises
entre les années 1994 et 2003 peut être récapitulée
par le graphique suivant :
2500
2000
1500
1000
500
EVOLUTION DES RECETTES TOURISTIQUES EN DEVISES (en
MDT)147
0
1318 1323 1413 1565
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
1713
1954 2095 2021 1903
2341
147 Selon Rapport Annuel de la Banque Centrale de Tunisie
2003.
I.3. L'Investissement et Valeur
Ajoutée
L'investissement dans le secteur de tourisme a connu une
tendance à la hausse entre
les années 1987 et 1995. Toutefois, l'investissement
connaît une évolution non régulière pendant les huit
dernières années.
Les investissements « privés réalisés
dans le secteur de tourisme sont suivis et
comptabilisés par l'O.N.T.T. (Direction de la promotion
des Investissements), aussi bien pour les investissements relatifs à des
unités d'hébergement que pour ceux portant sur des
activités d'animation touristique. Les investissements directs
étrangers (I.D.E) sont, quant à eux, suivis par le
Ministère de la Coopération internationale et de l'Investissement
extérieur » 148.
Le tableau ci-dessous présente l'évolution des
investissements privés entre 1962 et
2000 :
Année
|
Investissements touristiques (106 TND
courants)
|
Nombre moyen d'établissements nouveaux par an
|
1962
|
10141
|
-
|
1970
|
14496
|
17
|
1980
|
31638
|
11
|
1990
|
118768
|
19
|
1991
|
125000
|
24
|
1992
|
253655
|
31
|
1993
|
326500
|
8
|
1994
|
397800
|
12
|
1995
|
449100
|
29
|
1996
|
416955
|
29
|
1997
|
353300
|
21
|
1998
|
307000
|
30
|
1999
|
324683
|
30
|
2000
|
322454
|
14
|
Source : Le tourisme tunisien en chiffres (Edition 2000)-
O.N.T.T.
La comparaison de ces montants avec le nombre
d'établissements d'hébergements nouveaux par an montre bien que
les nouveaux établissements ont été plus nombreux entre
1990 et 2000 qu'entre 1962 et 1990. Il en résulte que le montant des
investissements privés réalisés a tendance à
augmenter, d'autant plus que la taille et la catégorie des
établissements récents sont supérieurs à celles des
établissements anciens et que les investissements consacrés
à des équipements de loisirs, qui ne sont pas distingués
dans les montants du tableau précédent ont certainement
été plus importants au cours de la période 1990-2000 qu'au
cours de la période 1962-1990.
148 Banque Mondiale, Stratégie de développement
touristique en Tunisie, Rapport de phase 1, 13 juillet 2002, P165.
Concernant la valeur ajoutée, on assiste à une
tendance à la hausse jusqu'à l'année 2001, puis cette
valeur ajoutée a connu une diminution puisqu'elle est passée de
1156,7 en 2002 à 1099,4 millions de dinars soit une variation de -5%.
Le tableau ci-dessous récapitule l'Investissement et la
Valeur Ajoutée dans le secteur de tourisme entre les années 1987
et 2003 :
RUBRIQUE
|
87
|
88
|
89
|
90
|
91
|
92
|
93
|
94
|
95
|
96
|
97
|
98
|
99
|
00
|
01
|
02
|
03
|
|
Monta nts
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variati ons en %
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Monta nts
cumul és
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
I/ F.B. C.F (En %)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Varia tion
en %
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VA/P .I.B
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : O.N.T.T
I.4. Tourisme et commerce extérieur
La place du tourisme dans le commerce extérieur peut
être présentée par le tableau suivant :
En Millions de dinars
produits
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Tourisme
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pétrole et dérivés
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Huile d'olive
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phosphat e naturel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Acide phosphori que
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TextilesHabillem ents
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dattes et
Agrumes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total des Exportat
ions de
biens et
services
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tourism e/Total Exportat ions (%)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : O.N.T.T. - INS- BCT- B.E
Les recettes touristiques extraites de la balance des paiements
correspondent :
1- A l'ensemble des ventes de devises en Tunisie dans les
Banques ou guichets habilités
2- Aux règlements des agences de voyages et
sous-délégataires.
I.5. Structure de l'industrie touristique
tunisienne
L'industrie touristique tunisienne se résume peu ou
prou à des hôtels et des agences de voyage, or ceux-ci ne peuvent
à eux seuls constituer une industrie touristique. Ainsi, « l'un des
premiers problèmes dont souffre l'industrie touristique tunisienne
réside dans la faiblesse quantitative et qualitative des infrastructures
de loisirs (restaurants, cafés, bars, night-clubs, ...) ainsi que
l'absence de professionnels spécialisés dans l'organisation
d'évènements (culturels, ...) de nature à créer une
véritable animation dans les zones touristiques »149.
Les agences de voyage ont pour principale activité le
transport des touristes entre les aéroports et les hôtels, ainsi
que lors d'excursion à travers la Tunisie. Les plus importantes agences
de voyages assurent en outre la représentation des TO qui opèrent
sur la Tunisie (TTS représente Neckerman, Tunisie-Voyages
représente TUI).
Par contre les établissements hôteliers sont
concentrés sur trois principales zones touristiques : Nabeul-Hammamet,
Sousse-Kairouan, Jerba-Zarzis. Ces trois régions qui abritent
près de 65% du nombre total de lits en Tunisie, ont accaparé en
2003 près de 70% du total des nuitées.
En Tunisie, la quasi-totalité des hôtels sont
implantés dans des zones touristiques. Les zones touristiques sont des
espaces créés de toutes pièces généralement
à l'écart des zones d'habitation et de vie de la population
tunisienne. La part des hôtels de catégorie 5 étoiles est
en croissance dans une tentative d'enrayer la tendance à la baisse des
prix de vente du produit touristique tunisien. Elle représente
actuellement 11% du nombre total de lits. On observe une faible
diversité de formules d'hébergements offertes aux touristes
(quasi-absence d'immobilier locatif, d'hôtels de charme, d'appart
hôtels, de gîtes ruraux...), la grande majorité des
établissements étant de type hôtel-club.
Dans leur majorité les établissements
hôteliers tunisiens sont des entités indépendantes
où propriété et gestion sont entre les mêmes mains.
« Près de 33% du nombre total de lits sont actuellement
gérés par des chaînes hôtelières
internationales et les 2/3 de ceux-ci sont situés dans les trois zones
touristiques... »150. Néanmoins, de nombreux
propriétaires d'hôtels tunisiens restent opposés de confier
la gestion de leurs établissements à ces chaînes
internationales estiment que leur ponction sur les revenus de l'hôtel est
disproportionnée par rapport à la valeur ajoutée effective
de leur implication dans la gestion de l'hôtel.
149 Maghreb Rating, L'industrie touristique tunisienne, Tourisme
Info, février 2005, P19.
150 Maghreb Rating, op.Cit, P17.
I.6. Positionnement de l'offre touristique
tunisienne
La Tunisie a fait dès les années 60 le choix de se
positionner sur le tourisme de masse.
Selon la Banque Mondiale, la recette moyenne par touriste en
Tunisie est loin inférieure à celle des destinations
concurrentes. Elle n'était ainsi « en 1999 que de 17% de la recette
moyenne enregistrée en Turquie, 25% de la recette en Grèce et au
Maroc et 33% de la recette en Egypte » 151.
Même si ces chiffres peuvent être faussés
par le fait que toutes les dépenses des touristes ne sont pas
capturées dans les statistiques tunisiennes, l'importance des
écarts n'en révèle pas moins un problème structurel
fondamental du tourisme tunisien : d'une part les packages «
séjours+ transport aérien » sont vendus à des
très faibles prix et d'autre part les touristes dépensent
très peu en Tunisie.
Le tableau ci-dessous présente un comparatif des
nuitées et recettes par destination :
|
Part de marché (%)
|
Recettes/Par USD nuitée
|
Nuitées
|
Recettes
|
Grèce
|
32
|
41
|
191,8
|
Tunisie
|
23
|
7
|
47,1
|
Egypte
|
22
|
18
|
125,9
|
Turquie
|
14
|
24
|
255,6
|
Maroc
|
8
|
9
|
158,1
|
Total
|
100
|
100
|
|
Source : rapport Banque Mondiale- juillet
2002
Selon Maghreb Rating152, cette faiblesse moyenne par
touriste enregistrée en Tunisie tient vraisemblablement à la
combinaison de nombreux facteurs, dont essentiellement sont :
· La faiblesse des taux d'occupation des hôtels
tunisiens, elle-même liée à la faible diversité de
l'offre touristique tunisienne et à la prédominance du tourisme
balnéaire ;
· Le type de clientèle que la Tunisie est capable
d'attirer, lui-même étant lié à l'image de
destination balnéaire « bon marché » de la Tunisie ;
· La banalisation de toutes les composantes de l'offre
touristique tunisienne (aménagement des zones touristiques, architecture
des hôtels, gastronomie, folklore...) qui ont perdu leurs
caractéristiques distinctives ;
· Le quasi absence hors des hôtels
d'infrastructure de loisirs ;
151 Maghreb Rating, TOURISME INFO, op cit ; 2005, P17.
152 Maghreb Rating, TOURISME INFO, L'industrie touristique
tunisienne, février 2005, P20.
· La médiocre mise en valeur à des fins
touristiques du riche patrimoine historique de la Tunisie, de son folklore et
de ses traditions... ;
· La décrépitude de l'artisanat
tunisien...
L'on rappelle qu'au niveau du tourisme de santé par
exemple, la Tunisie se positionne au deuxième rang après la
France. Ainsi, il est nécessaire de valoriser davantage ce produit et
honorer convenablement notre statut en tant que destination de santé de
choix.
Concernant le prix de produit touristique, les professionnels
doivent savoir maintenir des prix compétitifs toute en évitant de
paniquer facilement et rapidement lors des crises, généralement
passagères. De ce fait, tout hôtelier doit agir en coordination
totale avec les différents acteurs, tout en tenant compte des enjeux que
cela implique.
I.7. Mise à niveau
La pratique du bradage des prix doit céder la place
à une stratégie de mise à niveau totale des
établissements hôteliers, ce qui est plus rentable et durable.
Cette mise à niveau, concerne en grande partie l'état de
l'unité elle-même, mais aussi et surtout de ses
équipements.
Sur ce point, les députés soulignent qu'il est
totalement impensable qu'au moment où le monde entier parle et utilise
en permanence les nouvelles technologies, nos hôtels en manquant encore.
Cette question est d'autant plus évidente que la Tunisie se
prépare à accueillir la deuxième phase du Sommet mondial
de la société de l'information (SMSI) en novembre 2005 et c'est
bien là un témoignage de notre capacité et notre
qualification à exploiter ces nouveaux outils.
La mise à niveau concerne également les
ressources humaines. Justement, parce que la qualité totale du produit
touristique est un souci prioritaire, pour ne pas dire un acte quotidien, la
qualification du personnel touristique devient une nécessité
absolue pour répondre à cette exigence. Cette compétence
humaine ne doit pas toutefois se limiter aux services internes de
l'unité, mais elle doit chercher également à promouvoir
deux facteurs indispensables à la bonne santé de notre tourisme :
l'animation et la commercialisation153.
En effet, les députés estiment que les
professionnels du tourisme doivent animer sensiblement l'environnement
immédiat des unités hôtelières et doivent apprendre
à offrir un produit paratouristique de qualité. En plus, ils
doivent être en mesure de commercialiser nos produits et savoir les
imposer même sur les marchés qualifiés de difficiles.
153 SOUADI. Anis & MOUHLI.Zied, Tourisme : Dépasser
le balnéaire, La presse de Tunisie, décembre 2004.
HADDAD N. / FSEGT /06-2005
Cependant, la restructuration et la mise à niveau
doivent toucher essentiellement les établissements hôteliers qui
représentent la grande partie du tissu économique touristique en
Tunisie.
SECTION II : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
II.1 .TECHNIQUES D'INVESTIGATION
Pour notre étude empirique nous avons utilisé deux
types d'informations :
II.1.1. Les informations secondaires
Pour l'étude du cadre générale d'exercice
des entreprises touristiques tunisiennes, nous avons utilisé une
panoplie d'études du secteur et du cadre général de
l'économie tunisienne. Nos principaux sources sont : L'O.N.T.T, F.T.H,
La Banque Centrale et le Ministère de tourisme.
II.1.2. Les informations primaires relatives à
l'échantillon
Pour les avoir, nous avons utilisé comme technique
d'investigation la technique d'enquête par questionnaire154
composé de 35 questions.
Nous avons choisi d'utiliser des questions fermées aux
choix multiples et des questions fermées ordonnées qui
représentent l'avantage de faciliter le traitement et par
conséquent l'analyse.
En plus, nous avons posé des questions ouvertes afin de
connaître les suggestions et les recommandations de nos interlocuteurs
concernant les stratégies d'évolutions des entreprises
touristiques ou plus précisément les hôtels.
Pour mener à bien cette enquête et dans le souci
de collecter le maximum d'informations pertinentes, on a opté pour un
questionnaire face à face avec les responsables. En plus, pour ne pas
ennuyer la personne interrogée, on a essayé de poser des
questions très claires et ciblées. A cet égard, on a
choisi de diviser le questionnaire en quatre parties indépendantes mais
très reliées entre elles et avec le thème
étudié.
P1 - Présentation de l'entreprise : Ce volet vise
l'identification de l'entreprise, il cherche à situer l'entreprise
interrogée par rapport à ses concurrents dans l'activité
touristique.
P2- L'économie du tourisme : Cette partie du
questionnaire vise à présenter l'apport des entreprises
touristiques (hôtels) au niveau de l'emploi, recettes de devises et la
PNB d'une manière générale.
154 Voir annexe I
P3- L'entreprise touristique et son environnement : Ce volet
s'intéresse à identifier l'impact de l'environnement externe et
interne (avec ses différentes composantes) sur l'activité
touristique d'une manière générale.
P4- Les stratégies d'évolution des entreprises
touristiques (hôtels) : dans cette dernière partie, on a
essayé de chercher les différentes stratégies
adoptées par les entreprises touristiques (hôtels) dans le
temps.
Ce questionnaire a été effectué à
l'Ile de Djerba et a été soumis aux premiers responsables (PDG,
Directeurs Généraux, Directeurs financiers et Directeurs
Commerciaux) et il est administré afin d'éviter tout risque de
mauvaise interprétation.
II.2. L'ECHONTILLONAGE
II.2.1. Choix de la méthode
Pour constituer notre échantillon, nous avons
contacté l'O.N.T.T régionale à Djerba qui nous a
donné une liste composée de presque 120 hôtels de 3
à 5 étoiles dont seulement 12 qui ont commencé leur
activité au début des années 60 soit un taux de 10%. Nous
avons distribué 45 enquêtes dans une population mère de 120
entreprises. Le 26 mai 2005, nous avons collecté 37, soit un taux de
réponse égal à 82%.
II.2.2. Structure de l'échantillon et
présentation des entreprises :
L'échantillon est formé par les entreprises ayant
les caractéristiques suivantes : Secteur
d'activité : secteur de tourisme et plus
précisément de l'hôtellerie. Répartition par
tranche d'âge :
Tranche d'année
|
|
En nombre
|
En %
|
Entre les années 60 et 90
|
|
12
|
32,4
|
|
|
|
12
13
Entre les années 90 et 2001
Après les années 2001
Total
37
32,4
35,2
100%
Source : résultats de l'enquête
Répartition par taille :
|
|
En nombre
|
En %
|
Moins de 100 employés
|
|
3
|
8,3
|
|
|
|
33
1
Entre 100 et 500 employés
Plus que 500 employés
Total
37
89,9
1,8
100%
Source : résultats de l'enquête
Répartition géographique :
|
|
|
|
En nombre
|
En %
|
Djerba
Total
37
37
100
100%
Source : résultats de l'enquête
La répartition géographique des entreprises
enquêtées montre une concentration accentuée dans l'Ile de
Djerba étant donné que cette Ile reflète un
échantillon représentatif des anciens hôtels
créés à partir des années 60 en Tunisie, outre la
spécificité de cette zone touristique au niveau de son apport
dans l'économie du tourisme.
Type d'établissement :
|
|
En nombre
|
En %
|
Indépendant
|
|
19
|
51,9
|
|
|
|
17
1
Chaîne volontaire
Chaîne intégrée
Total
37
45,9
2,2
100%
Source : résultats de l'enquête
Modalité de gestion :
|
|
En nombre
|
En %
|
Propriété
|
|
17
|
45,9
|
|
|
|
Exploitation
|
|
20
|
54,1
|
|
|
|
Total
|
|
37
|
|
100%
|
Source : résultats de l'enquête
II.3. TECHNIQUE D'ANALYSE
Pour analyser les résultats de notre enquête, nous
avons opté pour la technique
d'analyse des données la plus adoptée en la
matière, en l'occurrence l'analyse univariée.
Elle consiste à examiner la distribution des
modalités de réponse pour toutes les variables traitées
une à une. C'est-à-dire une colonne de la matrice des
données, d'où l'appellation univariée ou encore le tri
à plat (tri-simple).
CHAPITRE II : L'EXPLOITATION DE L'ENQUETE ET VALIDATION
EMPIRIQUE DES DETERMINANTS DU CHOIX STRATEGIQUE DES ENTREPRISES TOURISTIQUES
(LES HOTELS) EN TUNISIE
Dans ce chapitre, nous essayons d'une part, d'analyser les
différentes composantes du micro environnement, du macro environnement,
des variables internes à l'entreprise touristique et de cerner les
différents styles de direction des dirigeants ainsi que le degré
d'influence de l'échelle de valeur sociétale des acteurs
sociétaux et d'autre part, de présenter les stratégies
d'évolution des entreprises touristiques à partir des
années 60 jusqu'aux années les plus récentes après
2001.
Pour cela, nous avons utilisé le tri à plat
comme technique d'analyse, cette dernière consiste à examiner la
distribution de modalité de réponse pour toutes les variables
traitées une à une.
SECTION I : PRESENTATION DES ENTREPRISES TOURISTIQUES
I.1. Maturité des entreprises
La répartition de l'échantillon entre les
différentes tranches d'âge s'effectue au travers le tableau
suivant :
Tableau de répartition par age
Entreprises Tranche d'âge
|
En nombre
|
En %
|
Inférieure à 10 ans
|
13
|
35
|
Entre 10 et 20 ans
|
12
|
35
|
Supérieur à 20 ans
|
12
|
30
|
Total
|
37
|
100%
|
Source : résultats de l'enquête
La classification de ces entreprises par groupe d'âge
permet de constater que la plupart d'entre elles sont jeunes ce qui explique
les tendances de l'Etat à augmenter le nombre des entreprises
touristiques. Ainsi, la comparaison des montants investis avec le nombre
d'établissements d'hébergement nouveaux par an montre que les
nouveaux établissements ont été plus nombreux entre 1990
et 2000 qu'entre 1962 et 1990.
En effet, 35% des entreprises touristiques enquêtées
ont moins de 10 ans d'existence alors que 30% seulement la part des entreprises
âgées de plus de 20 ans.
I.2. La taille des entreprises Nous avons
souhaité prendre le chiffre d'affaire comme critère de mesure de
la taille,
mais faute d'informations, nous avons choisi le critère
du nombre d'employés pour apprécier cette variable.
Le tableau suivant réparti les entreprises touristiques
par tranche d'employés :
Entreprises
Taille
|
En nombre
|
En %
|
Moins de 100 employés
|
3
|
8,3
|
Entre 100 et 500 employés
|
33
|
89,9
|
Plus de 500 employés
|
1
|
1,8
|
Total
|
37
|
100%
|
|
Source : résultats de l'enquête
Notre échantillon est composé par des
entreprises touristiques (hôtels) de grande taille entre 3 et 5
étoiles de luxes. Il s'avère que 33% des cas emploient entre 100
et 500 personnes, ce qui est à notre égard raisonnable
considérant qu'un certain nombre d'emplois est incompressible pour faire
marcher l'entreprise au quotidien alors que certains autres emplois sont
variables et suivent le caractère saisonnier de l'activité
touristique.
I.3. La maturité de l'activité
Notre enquête montre que les années 60, 70 et 80,
ont été marquées par une activité touristique en
pleine croissance. Après les années 90, les entreprises
touristiques commencent à avoir une stagnation de leur activité
(12,5% des entreprises enquêtées) en raison aussi bien des
facteurs exogènes au secteur de tourisme (guerre du Golf) qu'à
des facteurs endogènes (concurrence de plus en vive notamment des pays
asiatiques).
Ce constat s'est confirmé à partir de l'an 2001
où on a assisté même à un déclin de certaines
unités (21% des entreprises enquêtées.
La répartition de ces entreprises touristiques par phase
de cycle de vie de l'activité se présente comme suit :
Entreprises Cycle de
vie de l'activité
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En
%
|
Croissance
|
12
|
100
|
12
|
100
|
12
|
100
|
21
|
87,5
|
18
|
46,6
|
Stagnation
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
12,5
|
12
|
32,4
|
Déclin
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
7
|
21
|
Total
|
12
|
100
|
12
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
I.4. Position concurrentielle
Notre étude nous montre que la position concurrentielle a
été caractérisée par une
tendance à la baisse. Ceci est d'autant plus logique eu
regard à l'entrée permanente de nouveaux acteurs sur le
marché (concurrence accrue) notamment à partir des années
80 alors qu'un nombre limité (situation de monopole) de ces entreprises
a opéré pendant les années 60 et 70.
La répartition des entreprises selon la position
concurrentielle se présente comme suit pour la période
étudiée :
Entreprises
Position concurrentielle
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombr e
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nom bre
|
En %
|
Dominante
|
4
|
80
|
5
|
55,6
|
5
|
41,7
|
6
|
25
|
1
|
10,8
|
Forte
|
0
|
0
|
3
|
33,3
|
4
|
33,3
|
11
|
45,8
|
15
|
35,1
|
Favorable
|
1
|
20
|
1
|
11,1
|
3
|
25
|
7
|
29,2
|
16
|
43,2
|
Défavorable
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
2,7
|
Marginale
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
2,7
|
Total
|
5
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
35
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
I.5. Les caractéristiques les plus
déterminantes de l'activité touristique en Tunisie
L'enquête montre que les caractéristiques les
plus déterminantes pour les entreprises touristiques tunisiennes varient
dans le temps et s'expliquent par plusieurs déterminants interne et
externe à l'entreprise.
En effet, au cours des années 60, les
caractéristiques les plus déterminantes pour les entreprises
touristiques étaient essentiellement la position de leader et la forte
rentabilité étant donné que le marché touristique
est détenu plutôt par l'Etat. Ainsi, 50% des entreprises
considèrent qu'elles étaient en position de leader et 50%
considèrent qu'elles avaient une forte rentabilité au cours des
années 60.
Pendant les années 80, et suite à la tendance de
l'Etat pour le désengagement du secteur touristique, 50% des entreprises
ont été privatisées, contre 30% qui considèrent
qu'elles étaient en position de leader pendant cette même
période.
A partir des années 90, le secteur de tourisme tunisien
est caractérisé par le tourisme de masse ainsi 8,3% des
entreprises cherchent la quantité indépendamment de la
qualité des touristes accueillis.
Après l'année 2001, 23,5% des entreprises
touristiques considèrent que les caractéristiques les plus
déterminantes pour eux s'expliquent particulièrement par leur
position de leader sur le marché touristique. Toutefois, 52,9% des
entreprises se caractérisent par une forte rentabilité, contre
23,5% qui souffrent d'une faible rentabilité à cause de plusieurs
déterminants dont l'inadéquation entre les stratégies
adoptées et des exigences de l'environnements.
Le tableau ci-après récapitule les
caractéristiques les plus déterminantes :
Entreprises Caractéristiques
|
A 60
|
A70
|
A80
|
A90
|
Après l'an 01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En
%
|
Privatisation
|
0
|
0
|
0
|
0
|
5
|
50
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Tour.de masse
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
8,3
|
0
|
0
|
Position leader
|
2
|
50
|
3
|
60
|
3
|
30
|
5
|
41,7
|
4
|
23,5
|
Forte rentabilité
|
2
|
50
|
1
|
20
|
1
|
10
|
6
|
50
|
9
|
52,9
|
Faible rentabilité
|
0
|
0
|
1
|
20
|
1
|
10
|
0
|
0
|
4
|
23,5
|
Total
|
4
|
100
|
5
|
100
|
10
|
100
|
12
|
100
|
17
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
I.7. Les années de difficultés pour
l'activité touristique en Tunisie
Notre étude permet de repérer les années de
difficultés les plus remarquables pour les entreprises touristiques
tunisiennes.
Ainsi, pendant les années 70, les entreprises
touristiques ont supporté le ralentissement des flux touristiques
à cause des maladies et épidémies qui ont touché
à cette époque notre pays.
Pendant les années 90, la guerre du Golfe a
constitué une entrave devant la croissance de la majorité des
entreprises touristiques à cause de l'instabilité du climat
politique international.
Après 2001, deux évènements clés
ont sensiblement impacté l'évolution des entreprises touristiques
: l'un est international, il s'agit de l'attentat du 11 septembre 2001 aux
Etats Unies, l'autre est national, il s'agit de l'attentat de la Ghriba
à Djerba en avril 2002.
Le tableau suivant synthétise l'ensemble des
évènements recensés au cours de la période
d'étude :
Entreprises Difficultés
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
Maladies et
épidémies
|
0
|
0
|
9
|
100
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Guerre D golfe
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
100
|
0
|
0
|
Attentat du 11 Septembre 01
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
18
|
60
|
Attentat jerba Avril 2002
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
12
|
40
|
Néant
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
34
|
|
7
|
|
Total
|
0
|
0
|
9
|
100
|
0
|
0
|
37
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
I.8. La typologie des employés
D'après notre étude, 5 1,4% seulement des
employés sont permanents sur toute
l'année. Ce faible pourcentage explique le fait que les
entreprises touristiques considèrent le facteur humain comme une charge
« à consommer avec modération » et qui suit en
permanence le caractère saisonnier de l'activité.
En conséquence, le manque d'employés
dotés d'expérience reflète clairement le service
touristique médiocre de la majorité des établissements
d'hébergements se traduisant
essentiellement par un taux de réclamation de la
clientèle aux Tours-opérateurs (TO) pendant leurs séjours
dans notre pays.
Le tableau suivant récapitule la typologie des
employés dans les entreprises touristiques tunisiennes:
Entreprises
La majorité des
employés
|
En nombre
|
En %
|
Permanents
|
19
|
51,4
|
D'une seule saison
|
9
|
24,3
|
Double saison
|
9
|
24,3
|
extra
|
0
|
0
|
Total
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
I.9. Apport au niveau des recettes de devises
L'enquête montre que la majorité des entreprises
touristiques enquêtées (78,4%) ont
un apport déterminant au niveau des recettes de
devises. Toutefois, la tendance actuelle de la part de la majorité des
établissements d'hébergement pour des coopérations avec
des TO spécialisés dans les marchés des Tchèques,
Yougoslaves, etc. constitue un problème potentiel à court ou
à moyen terme, précisément, au niveau des recettes de
devises.
L'apport au niveau des recettes de devises se récapitule
au travers le tableau suivant :
Entreprises Apport
|
En nombre
|
En %
|
Déterminant
|
29
|
78,4
|
secondaire
|
7
|
18,9
|
Limité
|
1
|
2,7
|
Total
|
37
|
100%
|
Source : résultats de l'enquête
I.10. Apport au niveau de la création
d'emploi
Notre enquête nous montre que la majorité des
entreprises enquêtées (75,7%) se caractérisent par un
apport déterminant au niveau de la création d'emplois ce qui
explique la réduction du taux de chômage dans les zones
touristiques.
Le tableau suivant permet de constater un fort potentiel de
croissance de nouveaux postes d'emplois :
Entreprises Apport
|
En nombre
|
En %
|
Déterminant
|
28
|
75,7
|
secondaire
|
7
|
18,9
|
Limité
|
2
|
5,4
|
Total
|
37
|
100%
|
|
Source : résultats de l'enquête
I.11. Apport au niveau du PNB Notre
étude nous montre que, 73% des entreprises touristiques
enquêtées ont un
apport déterminant au niveau du PNB. Ceci s'explique
par la tendance de la majorité des entreprises enquêtées
à améliorer la situation de l'économie du tourisme en
faisant des choix stratégiques adéquats par rapport à la
situation de l'environnement global.
Le tableau suivant récapitule l'apport des entreprises
enquêtées au niveau du PNB :
Entreprises Apport
|
En nombre
|
En %
|
Déterminant
|
27
|
73
|
secondaire
|
9
|
24,3
|
Limité
|
1
|
2,7
|
Total
|
37
|
100%
|
Source : résultats de l'enquête
SECTION II : L'ENTREPRISE TOURISTIQUE ET SON
ENVIRONNEMENT
II.1. Le Micro environnement II.1.1. La demande
touristique
L'enquête nous montre que 80% des entreprises
touristiques enquêtées considèrent que la demande
touristique a été favorable depuis les années 60
jusqu'à l'an 2000. Toutefois, après l'année 2001, il s'est
avéré que cette demande a connu une tendance vers la baisse
(25% des entreprises touristiques enquêtées ont
été impactées). Ceci s'explique par l'impact des
années de difficultés (ci-dessus étudiées) sur la
situation de la demande touristique. L'effet de la demande touristique est
ainsi apprécié :
Entreprises Demande
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
Favorable
|
4
|
80
|
7
|
77,8
|
11
|
91,7
|
20
|
87
|
26
|
72,2
|
Apport lim
|
1
|
20
|
1
|
11,1
|
1
|
8,3
|
1
|
4,3
|
1
|
2,8
|
Défavorable
|
0
|
0
|
1
|
11,1
|
0
|
0
|
2
|
8,7
|
9
|
25,0
|
Total
|
5
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
23
|
100
|
36
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
II.1.2. La concurrence touristique
L'effet de la concurrence n'était pas aussi marquant
depuis les années 60 jusqu'aux années 80. En effet, plus que 80%
des entreprises enquêtées ont profité de la situation
quasi- monopolistique du secteur au cours de cette période qui a
été caractérisée par la détention de l'Etat
de la part du lion.
A partir des années 80, la concurrence devient de plus
en plus pesante (33% des entreprises enquêtées considèrent
que l'effet de la concurrence a été défavorable) ceci
s'explique essentiellement par le désengagement de l'Etat et
l'implantation massive des entreprises privées.
Le tableau suivant récapitule l'effet de la concurrence
touristique :
Entreprises concurrence
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
Favorable
|
4
|
80
|
8
|
88,9
|
10
|
83
|
18
|
78,3
|
19
|
52,8
|
Apport limité
|
1
|
20
|
1
|
11,1
|
2
|
17
|
2
|
8,7
|
5
|
13,9
|
Défavorable
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
13
|
12
|
33,3
|
Total
|
5
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
23
|
100
|
36
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
II.2. Le Macro environnement
II.2.1. L'environnement économique
Notre étude nous montre que plus de 80% des entreprises
enquêtées considèrent que l'environnement économique
était favorable pendant les années 60 et 70.
Par contre l'environnement économique a commencé
à être défavorable depuis les années 80 jusqu'aux
nos jours. Tel constat n'est arbitraire en point : les années 60 et 70
ont été marquées par la présence de l'Etat et son
soutien considérable au secteur. La concurrence est quasi-absente. En
revanche, depuis les années 80 le secteur a connu un mouvement de
libéralisation suite au désengagement de l'Etat et
l'encouragement du secteur privé (tunisien et étranger).
L'impact de l'environnement économique est
récapitulé au travers ce tableau :
Entreprises
Difficultés
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
Favorable
|
4
|
80
|
8
|
88,9
|
8
|
66,7
|
14
|
60,9
|
16
|
44,4
|
Apport limité
|
1
|
20
|
1
|
11,1
|
3
|
25
|
3
|
13
|
10
|
27,8
|
Défavorable
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
8,3
|
6
|
26,1
|
10
|
27,8
|
Total
|
5
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
23
|
100
|
36
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
II.2.2. L'environnement politique
En se référant à notre enquête et
à l'examen de l'environnement politique et
géopolitique il s'avère que la Tunisie a
été toujours un pays stable et modéré offrant un
contexte politique plus calme que chez ses voisins proches (Algérie,
Libye et Maroc) combien même deux évènements
révélateurs ont caractérisé la fin des
années 80 et les débuts des années 2000. Il s'agit en
l'occurrence de l'arriver d'un nouveau président à la tête
du pays et l'attentat de Djerba.
Le tableau suivant récapitule l'impact de l'environnement
politique sur l'activité touristique :
Entreprises apport
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
Favorable
|
3
|
75
|
6
|
75
|
7
|
63,6
|
21
|
95,5
|
28
|
82,4
|
Apport limité
|
1
|
25
|
1
|
12,5
|
2
|
18,2
|
0
|
0
|
5
|
14,7
|
Défavorable
|
0
|
0
|
1
|
12,5
|
2
|
18,2
|
1
|
4,5
|
1
|
2,9
|
Total
|
4
|
100
|
8
|
100
|
11
|
100
|
22
|
100
|
34
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
II.2.3. L'environnement réglementaire
Notre enquête nous montre que 75% des entreprises
touristiques enquêtées considèrent que l'environnement
réglementaire était favorable pendant les années 60,
contre 25% considérant que cet environnement avait un apport
limité.
En effet, pendant les années 70, 80 et 90, les entreprises
ont pu avoir plusieurs avantages fiscaux de la part de l'Etat pour
développer les zones vierges.
Après l'année 2001, 77,1% des entreprises
touristiques considèrent que l'environnement réglementaire
continue à être favorable en vue d'améliorer
l'activité touristique et garder les postes d'emplois déjà
créés.
L'impact de cet environnement est résumé dans le
tableau suivant :
Entreprises apport
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
Favorable
|
3
|
75
|
8
|
80
|
11
|
91,7
|
17
|
77,3
|
27
|
77,1
|
Apport limité
|
1
|
25
|
2
|
20
|
1
|
8,3
|
4
|
18,2
|
7
|
20
|
défavorable
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
4,5
|
1
|
2,9
|
Total
|
4
|
100
|
10
|
100
|
12
|
100
|
22
|
100
|
35
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
II.2.4. L'environnement socioculturel
Notre étude nous montre que seulement 50% des
entreprises enquêtées considèrent que l'apport de
l'environnement socioculturel est favorable pendant les années 60
puisque la société tunisienne n'a pas été
habituée à conclure des relations avec les étrangers. En
fait, c'est la culture arabo-musulmane de la société qui n'a pas
favorisé l'activité touristique pendant cette époque.
Depuis, et sous l'effet de mondialisation des mutations
considérables ont été constatées à cet
égard. Le sentiment d'acceptation des autres civilisations et religions
s'est accentué, ce qui explique déjà que 72,2% des
entreprises touristiques considèrent que l'environnement socioculturel
favorise l'activité touristique (notamment à partir des
années 90 grâce à une expérience qui dépasse
les 40 ans dans le domaine touristique). Toutefois, 22,2% des entreprises
touristiques considèrent qu'actuellement l'impact de l'environnement
socioculturel demeure négatif à cause de l'apparition des
manoeuvres de dôle et de vol dans la société et du manque
du respect des touristes pendant leurs séjours.
Le tableau ci-après synthétise l'impact de
l'environnement socioculturel :
Entreprises apport
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En
%
|
Favorable
|
2
|
50
|
5
|
55,6
|
9
|
75
|
18
|
48,6
|
26
|
72,2
|
Apport limité
|
2
|
50
|
3
|
33,3
|
2
|
16,7
|
4
|
10,8
|
8
|
22,2
|
Défavorable
|
0
|
0
|
1
|
11,1
|
1
|
8,3
|
1
|
2,7
|
2
|
5,6
|
Total
|
4
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
23
|
100
|
36
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
II.2.5. L'environnement technologique
L'enquête nous montre que moins de 50% des entreprises
enquêtées considèrent que l'environnement technologique a
été favorable entre les années 60 et les années 80.
A partir des années 90, l'apport de cet environnement commence à
être considérable. Ce constat s'explique par le fait que
l'infrastructure notamment en matière de communication, de transport et
d'équipements a été insuffisante pendant les
premières années d'indépendance du pays alors
qu'actuellement, on assiste à un recours sans précédent
aux nouvelles technologies d'information et de communication.
Le tableau suivant récapitule l'apport de l'environnement
technologique à l'activité touristique :
Entreprises apport
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
Favorable
|
2
|
40
|
2
|
22,2
|
5
|
41,7
|
15
|
68,2
|
26
|
72,2
|
Apport limité
|
2
|
40
|
6
|
66,7
|
5
|
41,7
|
5
|
22,7
|
8
|
22,2
|
défavorable
|
1
|
20
|
1
|
11,1
|
2
|
16,7
|
2
|
9,1
|
2
|
5,6
|
Total
|
5
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
22
|
100
|
36
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
II.1.8. L'environnement écologique
La Tunisie a été pour longtemps choisi comme
destination touristique pour ses plages et son soleil. Récemment, les
attentes des touristes ont évolué vers un tourisme vert en
cherchant de l'air dans la nature et les espaces écologiques
protégés (faune et flore). Cette tendance explique clairement
qu'à partir des années 90, l'impact de l'environnement
écologique est beaucoup plus marquant (environ 75% des entreprises
enquêtées croient en l'effet positif de cet élément
dans le développement de l'activité touristique), ce que
n'était
pas le cas au début 60. Ainsi, l'impact de l'environnement
écologique est résumé dans le tableau suivant :
Entreprises apport
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
Favorable
|
4
|
67
|
5
|
55,6
|
7
|
58,3
|
17
|
73,9
|
26
|
74,3
|
Apport limité
|
2
|
33
|
3
|
33,3
|
4
|
33,3
|
5
|
21,7
|
6
|
17,1
|
défavorable
|
0
|
0
|
1
|
11,1
|
1
|
8,3
|
1
|
4,3
|
3
|
8,6
|
Total
|
6
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
23
|
100
|
35
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
II.3. Les variables internes à l'entreprise
touristique
II.3.1. Les ressources financières, humaines et
matérielles
Notre enquête nous montre que la majorité des
entreprises touristiques considèrent que les ressources de l'entreprise-
ressources financières, ressources humaines et matérielles- sont
une composante essentielle dans la vie de toute entreprise.
En effet, après l'année 2001, pour 89,2% des
entreprises enquêtées, les ressources (financières,
humaines et matérielles) déterminent la marge de manoeuvre
stratégique et le potentiel de réalisation de la
stratégie.
Le tableau ci-après reprend l'apport des ressources chez
les entreprises touristiques enquêtées:
Entreprises Apport
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
Déterminant
|
3
|
60
|
4
|
44,4
|
7
|
58,3
|
19
|
79,2
|
33
|
89,2
|
Apport limité
|
2
|
40
|
5
|
55,6
|
5
|
41,7
|
5
|
20,8
|
2
|
5,4
|
Supplétif
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
5,4
|
Total
|
5
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
33
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
II.3.2. Structure de l'entreprise
Les résultats de l'enquête montre une tendance
générale qui considérant que l'effet de la structure est
déterminant pour l'évolution de l'entreprise (plus que 80% des
entreprises enquêtées).
En effet, selon les responsables enquêtés,
disposer d'une structure flexible gagnerait à être l'une des
priorités de l'entreprise pour pouvoir s'adapter aux changements de
l'environnement et répondre aux nouvelles exigences de la
clientèle.
Le tableau suivant récapitule l'impact de la structure sur
l'évolution des entreprises touristiques :
Entreprises Apport
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En
%
|
Déterminant
|
4
|
80
|
7
|
77,8
|
9
|
75
|
22
|
91,7
|
35
|
94,6
|
Apport limité
|
1
|
20
|
2
|
22,2
|
3
|
25
|
2
|
8,3
|
1
|
2,7
|
Supplétif
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
2,7
|
Total
|
5
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
II.3.3. Culture de l'entreprise
La totalité des entreprises touristiques
enquêtées considère que l'apport de la culture a
été souvent déterminant en raison de la
nécessité de créer chez le personnel un sentiment
d'appartenance à l'entreprise et de développer en lui une
certaine déontologie pour défendre la cause de son
établissement. La motivation et l'implication de ce personnel
s'avèrent en conséquence indispensables.
Ci-après un tableau récapitulatif de l'effet
culture tel que perçu par les entreprises enquêtées :
Entreprises Apport
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
Déterminan t
|
5
|
100
|
7
|
77,8
|
10
|
83,3
|
22
|
91,7
|
32
|
86,5
|
Apport limité
|
0
|
0
|
2
|
22,2
|
2
|
16,7
|
1
|
4,2
|
3
|
8,1
|
Supplétif
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
4,2
|
2
|
5,4
|
Total
|
5
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
II.3.4. Portefeuille technologique
L'enquête menée fait ressortir qu'environ 60% des
entreprises enquêtées considèrent que le portefeuille
technologique était déterminant pendant les années 60. Ce
constat a été renforcé depuis les années 90
où l'on assistait à une évolution remarquable des
nouvelles technologies d'information et de communication dont l'apport ne cesse
d'être marquant pour améliorer d'une part la qualité du
service rendu et pour rentabiliser l'activité de l'entreprise d'autre
part.
Le tableau suivant récapitule la nature de l'apport du
portefeuille technologique :
Entreprises apport
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
Déterminant
|
3
|
60
|
4
|
44,4
|
7
|
58,3
|
19
|
79,2
|
32
|
86,5
|
Apport limité
|
2
|
40
|
5
|
55,6
|
5
|
41,7
|
5
|
20,8
|
2
|
10,8
|
Supplétif
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
2,7
|
Total
|
5
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
SECTION III : STRATEGIES D'EVOLUTION DES ENTREPRISES
TOURISTIQUES EN TUNISIE
III.1. Stratégies concurrentielles
III.1.1. Eviter les intermédiaires
Notre enquête nous montre que la totalité des
entreprises touristiques existantes n'a pas eu recours à la
stratégie « éviter les intermédiaires » pendant
les années 60. Ainsi, la majorité des entreprises touristiques
ont renoué des relations avec des Tours Opérateurs (TO)
étrangers qui sont spécialisés dans le contact direct avec
les clients.
Pendant les années 70, 11,1% des entreprises
enquêtées ont adopté cette stratégie qui a permis le
contact direct avec les clients et la réduction des coûts du
produit touristique grâce à une élimination des
dépenses de commission d'intermédiation entre le client et
l'établissement d'hébergement.
Après les années 90 et surtout après
l'année 2001, 29,7% des entreprises enquêtées ont suivi
cette stratégie qui a permis de renforcer les relations avec les clients
qui deviennent des touristes revenants sur toute l'année et pas
seulement en été.
Le tableau ci-dessous répartit les entreprises
touristiques enquêtées ayant adopté cette stratégie
:
Entreprises
Eviter les
intermédiaires
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
Oui
|
0
|
0
|
1
|
11,1
|
1
|
8,3
|
7
|
29,2
|
11
|
29,7
|
Non
|
4
|
100
|
8
|
88,9
|
11
|
91,7
|
17
|
70,8
|
26
|
70,3
|
Total
|
4
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
III.1.2. Stratégie de domination par les
coûts
Pendant les années 60, la totalité des
entreprises existantes enquêtées n'a pas adopté la
stratégie de domination par les coûts étant donné
qu'à cette période la concurrence était très faible
et que la demande dépasse parfois l'offre.
A partir des années 90, 26,1% des entreprises touristiques
ont adopté cette stratégie afin de réduire les prix de
vente à cause de la concurrence de plus en plus acharnée.
Après l'année 2001, la majorité des
entreprises touristiques (75,7%) ont adopté cette stratégie de
domination par les coûts pour pouvoir vendre à un prix plus faible
que les concurrents surtout après les années de
difficultés (Septembre 2001 et Avril 2002).
Le tableau suivant récapitule les entreprises touristiques
qui ont opté pour cette stratégie entre des années 60 et
les années 2000 :
Entreprises
Stratégie de
domination
par les coûts
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En
%
|
Oui
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
6
|
26,1
|
28
|
75,7
|
Non
|
5
|
100
|
8
|
100
|
10
|
100
|
17
|
73,9
|
9
|
24,3
|
Total
|
5
|
100
|
8
|
100
|
10
|
100
|
23
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
III.1.3. Stratégie de
différenciation
Notre enquête nous montre que la moitié des
entreprises touristiques enquêtées (5 0%) a adopté la
stratégie de différenciation pendant les années 60.
Toutefois, 25% des entreprises seulement ont suivi cette stratégie au
cours des années 80 étant donné que cette stratégie
n'a pas réussi pendant les périodes passées.
A partir des années 90, un nombre de plus en plus
important des entreprises commence à recourir à cette
stratégie en vue de répondre à des besoins
évolutifs permanence
par la prestation d'un service distinctif d'une part et pour
s'aligner à la concurrence étrangère dont l'innovation
constitue un avantage comparatif considérable d'autre part. Cette
tendance s'est renforcée progressivement à partir des
années 2000 (51,4% des entreprises enquêtées ont
adopté cette stratégie depuis).
Le tableau ci-dessous expose le recours de plus en plus
important à la différenciation :
Entreprises
Stratégie de
différenciation
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En
%
|
Oui
|
2
|
50
|
3
|
33,3
|
3
|
25
|
10
|
41,7
|
19
|
51,4
|
Non
|
2
|
50
|
6
|
66,7
|
9
|
75
|
14
|
58,3
|
18
|
48,6
|
Total
|
4
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
III.1.4. Stratégie de localisation
L'enquête nous montre une tendance de plus en plus
remarquable de la majorité des entreprises touristiques
enquêtées à choisir de se localiser sur les côtes de
la Tunisie à partir des années 60 jusqu'à nos jours.
En effet, cette tendance s'explique par le choix
délibéré des entreprises touristiques à satisfaire
les besoins de leur clientèle qui cherche souvent un produit touristique
dont les principales composantes sont : la mer, le soleil, la nature, etc.
Ainsi, la beauté du site et le climat agréable
permettent à ces entreprises de produire une offre touristique d'une
qualité meilleure. Dans ce cadre, personne ne peut oublier la remarque
fameuse de Conrad Hilton pour décrire les trois conditions de
réussite d'un hôtel qui sont : « l'emplacement,
l'emplacement, l'emplacement »155.
Ainsi, le tableau ci-dessous présente les entreprises
enquêtées qui ont opté pour cette stratégie :
Entreprises
Stratégie de
localisation
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
Oui
|
2
|
50
|
4
|
44,4
|
3
|
25
|
17
|
70,8
|
22
|
59,5
|
Non
|
2
|
50
|
5
|
55,6
|
9
|
75
|
7
|
29,2
|
15
|
40,5
|
Total
|
4
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
155 TREBOUL.Jean-Baptiste, 1998, Les stratégies des
entreprises de tourisme, Edition Que Sais-je ? , P24. HADDAD
N. / FSEGT /06-2005
III.2. Les stratégies de croissance
III.2.1. Stratégie de
spécialisation
Au cours des années 60, 20% seulement des entreprises
touristiques enquêtées ont choisi de se spécialiser dans
l'offre unique sur le marché au lieu de s'aligner à l'offre des
concurrents. Cette tendance pour la spécialisation a été
renforcée dans le temps puisqu'elle est passée de 22,2% pendant
les années 70 à 33,3% au cours des années 80 pour
atteindre 58,3% aux années 90. Ceci s'explique essentiellement par le
fait que l'offre touristique s'est banalisée progressivement. Par
conséquent, il serait plus rationnel de cibler un segment bien
déterminé qui répond à des besoins
personnalisés.
Après l'année 2001, ce choix a été
renforcé. En effet, 62,2% des entreprises touristiques ont adopté
cette stratégie de spécialisation afin de protéger leurs
parts de marché et assurer leur pérennité.
Le recourt à cette stratégie par devers les
entreprises enquêtées est synthétisé dans le tableau
suivant :
Entreprises
Stratégie de
spécialisation
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
Oui
|
1
|
20
|
2
|
22,2
|
4
|
33,3
|
14
|
58,3
|
23
|
62,2
|
Non
|
4
|
80
|
7
|
77,8
|
8
|
66,7
|
10
|
41,7
|
14
|
37,8
|
Total
|
5
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
III.2.2. Stratégie de diversification
L'enquête nous montre que la totalité des
entreprises touristiques enquêtées a adopté la
stratégie de diversification du produit touristique (la mer, la nature,
le sport, la santé, etc.) au cours des années 60. En effet,
à cette période les touristes cherchaient un « package
» de services touristiques en même lieu de leur résidence.
Actuellement, on assiste plutôt à une demande des
produits touristiques séparés (thalasso, Golf, etc.), ce qui
explique la régression des stratégies accès sur la
diversification (73% des entreprises uniquement ont opté pour
diversifier leurs produits touristiques après l'année 2001).
Le tableau suivant récapitule les entreprises touristiques
enquêtées qui ont opté pour cette stratégie entre
les années 60 et les années 2001:
Entreprises
Stratégie de
diversification
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
Oui
|
4
|
100
|
7
|
77,8
|
8
|
66,7
|
17
|
70,8
|
27
|
73
|
Non
|
0
|
0
|
2
|
22,2
|
4
|
33,3
|
7
|
29,2
|
10
|
27
|
Total
|
4
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
III.2.3. Stratégie
d'intégration
La stratégie d'intégration a été
adoptée par 11,1% uniquement des entreprises touristiques
enquêtées pendant les années 70.
Au cours des années 80, 16,7% des entreprises ont choisi
l'intégration de leurs activités, contre 83,3%.
A partir des années 90 et surtout après
l'année 2001, 27% des entreprises ont suivi cette stratégie.
Cette évolution évidente vers l'intégration
(particulièrement verticale) trouve son explication dans le fait que les
entreprises touristiques cherchent à garder une activité plus au
moins stable malgré le bouleversement de l'environnement, en concluant
des accords notamment avec les Tours-opérateurs qui se présentent
comme les garants des flux touristiques.
Les résultats de choix de cette stratégie sont
récapitulés au travers le tableau suivant :
Entreprises
Stratégie d'intégration
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En %
|
En nbre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
Oui
|
0
|
0
|
1
|
11,1
|
2
|
16,7
|
6
|
25
|
10
|
27
|
Non
|
5
|
100
|
8
|
98,9
|
10
|
83,3
|
18
|
75
|
27
|
73
|
Total
|
5
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
III.3. Les stratégies de
développement
III.3.1. Stratégie de croissance
interne
Cette stratégie a été adoptée
seulement à partir des années 80 par 8,3% des entreprises
touristiques enquêtées. Toutefois après l'année
2001, 29,7% des entreprises touristiques ont choisi de faire des
investissements internes afin de rapprocher plusieurs activités
touristiques
telles que l'hôtellerie, la billetterie, etc. ; et afin de
garantir une croissance indépendamment des facteurs exogènes qui
peuvent entraver leur activité, donc mieux maîtrisables.
Ce tableau récapitule les entreprises touristiques qui ont
opté pour cette stratégie de croissance interne :
Entreprises
Stratégie de
croissance interne
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En En
nombre
|
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
Oui
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
8,3
|
4
|
16,7
|
11
|
29,7
|
Non
|
4
|
100
|
9
|
100
|
11
|
91,7
|
20
|
83,3
|
26
|
70,3
|
Total
|
4
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
III.3.1. Stratégie de croissance
externe
L'enquête nous montre que 8,3% des entreprises
touristiques enquêtées uniquement ont fait recours à la
stratégie de croissance externe au cours des années 80 par
l'acquisition d'autres unités.
Cette stratégie a été adoptée par
20,8% des entreprises touristiques pendant les années
90.
Après l'année 2001, seulement 13,5% de ces
entreprises enquêtées ont suivi cette stratégie (fusion
avec d'autres entreprises ou l'acquisition des unités) en vue de
renforcer leur position concurrentielle sur le marché touristique.
Ce choix instable de la stratégie de croissance externe
s'explique essentiellement par le risque de synergie négatif et la
difficulté d'intégrer l'entreprise rachetée dans le
groupe.
Le choix de cette stratégie par les entreprises
touristique se résume au travers le tableau suivant :
Entreprises
Stratégie de
croissance externe
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nomb re
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
Oui
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
8,3
|
5
|
20,8
|
5
|
13,5
|
Non
|
4
|
100
|
9
|
100
|
11
|
91,7
|
19
|
79,2
|
32
|
86,5
|
Total
|
4
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
III.4. Stratégies de
désengagement
III.4.1. Stratégie de recentrage
Pendant les années 60, aucune entreprise touristique
n'a adopté la stratégie de recentrage sur son corps de
métier ou sur un savoir faire particulier. Toutefois, à partir
des années 70, 22,2% des entreprises touristiques enquêtées
ont opté pour cette stratégie afin d'assurer une position
concurrentielle favorable.
Après l'année 2001, ce choix a été
renforcé comme en témoigne le pourcentage des entreprises
touristiques qui ont adopté cette stratégie à
l'époque (48,6%).
Le recours à cette stratégie s'explique par le fait
que les entreprises cherchaient à
profiter d'un savoir-faire évolué et d'une
concentration sur une certaine gamme de produits ce qui est synonyme des
économies d'échelles.
Le tableau suivant récapitule les entreprises touristiques
qui ont adopté cette stratégie de recentrage :
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
Entreprises
|
En
|
En
|
En
|
En
|
En
|
En
|
En
|
En
|
En
|
En
|
|
nombre
|
%
|
nombre
|
%
|
nombre
|
%
|
nombre
|
%
|
nombre
|
%
|
Stratégie
de recentrage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Oui
|
0
|
0
|
2
|
22,2
|
4
|
33,3
|
10
|
41,
|
18
|
48,6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7
|
|
|
Non
|
4
|
100
|
7
|
77,8
|
8
|
66,7
|
14
|
58,
|
19
|
51,4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
Total
|
4
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
III.5. Stratégies de partenariat
III.5.1. Alliances avec des entreprises de même
métier
Depuis les années 60 jusqu'aujourd'hui, une
majorité des entreprises touristiques enquêtées ont
opté pour des alliances avec des entreprises de même métier
c'est-à-dire avec des autres établissements
d'hébergement.
Ce choix est justifié notamment dans les
périodes de haute saison où des surcapacités sont
enregistrées et qui exigent de nouer des relations d'alliances avec
d'autres entreprises confrères pour satisfaire les besoins
supplémentaires.
Le tableau suivant récapitule le recours des entreprises
enquêtées à ce type de stratégie :
Entreprises
Alliances
avec entreprises
de même
métier
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
Oui
|
2
|
50
|
5
|
55,6
|
6
|
50
|
15
|
62,5
|
23
|
62,2
|
Non
|
2
|
50
|
4
|
44,4
|
6
|
50
|
9
|
37,5
|
14
|
37,8
|
Total
|
4
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
25
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
III.5.2. Alliances avec entreprises de métiers
différents
Jusqu'aux années 90, aucune entreprise touristique
enquêtée n'a adopté des alliances avec entreprises de
métiers différents. Toutefois, après l'année 2001,
16,2% des entreprises ont opté pour cette stratégie pour
renforcer leur position concurrentielle et améliorer leur produit
touristique offert et ce en profitant de l'effet de synergie qui peut se
créer notamment entre les établissements d'hébergement,
les agences de voyages et les Tours- opérateurs.
Le tableau suivant expose l'émergence de cette nouvelle
tendance :
Entreprises
Alliances avec
entreprises de
métiers
différents
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nomb re
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
Oui
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
6
|
16,2
|
Non
|
4
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
31
|
83,8
|
Total
|
4
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
III.5.3. Alliances avec entreprises hors secteur de
tourisme
Seulement à partir des années 80, que 16,7% des
entreprises touristiques enquêtées ont opté pour des
alliances avec des entreprises hors tourisme
A partir des années 90, 29,2% des entreprises ont
adopté cette stratégie pour éviter les coûts
supplémentaires.
Après l'année 2001, cette tendance s'est
accentuée (37,8% des entreprises). Les exemples d'alliances se sont
multipliés (SOGEGAT, PROTEC, etc.). La finalité étant
d'offrir une qualité de service de haute gamme moyennant un prix
raisonnable.
Le recours des entreprises enquêtées à ladite
stratégie est ainsi présenté :
Entreprises Alliances
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En
|
En
|
En
|
En
|
En
|
En
|
En
|
En
|
En
|
En
|
avec entrep-nombre
hors
tourisme
|
|
%
|
nombre
|
%
|
nombre
|
%
|
nombre
|
%
|
nombre
|
%
|
Oui
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
16,7
|
7
|
29,2
|
14
|
37,8
|
Non
|
4
|
100
|
9
|
100
|
10
|
83,3
|
17
|
70,8
|
23
|
62,2
|
Total
|
4
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
III.6. Stratégies de
fidélisation
III.6.1. Programme de fidélisation
Les résultats de l'enquête font ressortir que le
recours au programme de fidélisation n'a été
identifié qu'à partir des années 80 avec un pourcentage de
25% des entreprises touristiques enquêtées.
Ce taux a été multiplié à partir
des années 90 et ne cesse de se renforcer à nos jours. Les
raisons derrière ce choix de fidélisation (cartes d'abonnements,
points de bonification et de plusieurs promotions) étant de créer
un noyau dur composé d'une clientèle fidèle à
l'établissement d'accueil et par conséquent de garantir un
certain revenu fixe et une image de marque indispensables à la
pérennité de l'entreprise.
Le tableau ci-dessous récapitule la tendance de plus en
plus accrue vers la stratégie de fidélisation :
Entreprises
Programme de
fidélisation
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En %
|
Oui
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
25
|
13
|
54,2
|
24
|
64,9
|
Non
|
4
|
100
|
9
|
100
|
9
|
75
|
11
|
45,8
|
13
|
35,1
|
Total
|
4
|
100
|
9
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
III.6.2. Politique de qualité
La politique de qualité existait depuis longtemps.
Ainsi, pendant les années 60 la moitié des entreprises
touristiques enquêtées ont opté pour la politique de
qualité à travers des fiches d'évaluation, le degré
de réponse de produit aux attentes des clients et la qualité de
service offert, etc.
Cette tendance pour la politique de qualité se
manifeste par l'augmentation du nombre des entreprises touristiques qui ont
adopté pour cette stratégie. Par exemple, pendant les
années 80, 75 % des entreprises ont considéré que cette
stratégie est indispensable pour
évoluer dans le secteur, 91,7% au cours des années
90 et la quasi-totalité des
établissements enquêtés à partir des
années 2000.
Les produits touristiques étant presque standards, la
qualité de prestation constitue désormais la clé de
différenciation.
Le tableau suivant reprend la politique de qualité comme
stratégie telle qu'adoptée par les entreprises
enquêtées :
Entreprises
Politique de
qualité
|
An60
|
An70
|
An80
|
An90
|
Après l'an01
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En
%
|
En nombre
|
En %
|
En nombre
|
En
%
|
Oui
|
2
|
50
|
4
|
50
|
9
|
75
|
22
|
91,7
|
36
|
97,3
|
Non
|
2
|
50
|
4
|
50
|
3
|
25
|
2
|
8,3
|
1
|
2,7
|
Total
|
4
|
100
|
8
|
100
|
12
|
100
|
24
|
100
|
37
|
100
|
Source : résultats de l'enquête
SECTION IV : VALIDATION EMPIRIQUE DE LA PROPOSITION DE
RECHERCHE
L'enquête nous montre que dans chaque période,
les entreprises touristiques ont opté pour un ensemble de
stratégies touristiques qui évolue d'une période à
une autre étant donné que les déterminants de
l'environnement ont tendance à devenir d'une part de plus en plus
complexe (les variables caractérisants cet environnement deviennent
nombreuses) et d'autre part instable (dynamique et évolutif).
Cependant, les entreprises touristiques ont fait recours
à la diversification de leur portefeuille stratégique (palette
stratégique) afin d'assurer leur pérennité, leur
rayonnement et leur performance.
En se référant au tableau ci-dessous
présenté, on constate que pendant les années 60, la
totalité des entreprises touristiques a opté pour la
stratégie de diversification étant donné que les clients
(touristes) demandent à cette époque un produit diversifié
(la mer, le soleil, la restauration, le sport, le loisir et
l'hébergement). Toutefois, certaines autres entreprises ont
adopté des autres stratégies telles que la différenciation
du produit, la stratégie de localisation, la spécialisation, les
alliances avec des entreprises du même métier, les alliances avec
des entreprises hors secteur de tourisme et la politique de qualité.
A partir des années 70, on constate que 11,1% des
entreprises enquêtées ont commencé à éviter
les intermédiaires (par exemple les TO) et ont opté pour la
domination par les coûts afin de réduire les prix de vente suite
aux années de difficultés marquées par les maladies et
épidémie des années 70 dans la Tunisie. En outre, deux
nouvelles stratégies sont
apparues à cette époque : celle de
l'intégration et celle de recentrage afin d'améliorer le service
touristique d'une part et valoriser le savoir faire particulier d'autre part
respectivement. Toutefois la diversification demeure la stratégie
privilégiée des entreprises touristiques à
l'époque.
Dans les années 80, les entreprises touristiques ont
opté pour la majorité des stratégies possibles pour suivre
la nouvelle situation de l'environnement des affaires. En effet, cette
période marquée par le phénomène de mondialisation
a poussé la majorité des entreprises à recourir à
des alliances avec des entreprises du même métier (concurrentes)
et avec des entreprises hors secteur du tourisme. Mais surtout à
développer une politique de qualité susceptible de
répondre aux nouvelles exigences des clients.
Au cours des années 90, le partenariat a
été renforcée étant que 62,5% des entreprises ont
opté pour des alliances avec entreprises du même métier
(concurrentes) suite au nouveau contexte économique qui a
encouragé la privatisation du secteur de tourisme et le regroupement des
entreprises dans cette période. La politique de qualité a
été par ailleurs un choix incontournable des entreprises
touristiques pour faire face à une concurrence de plus en plus vive.
A partir de l'année 2001, les entreprises touristiques
ont adopté toutes les stratégies possibles dont essentiellement
la domination par les coûts et la politique de qualité afin de
fidéliser de nouveau la clientèle (surtout les allemands)
grâce à un prix très faible avec une qualité de
haute gamme.
L'enquête nous montre en fait que les stratégies
d'évolution des entreprises touristiques découlent des
déterminants de l'environnement des affaires dans lequel les entreprises
existaient. Ainsi, dans chaque période, les entreprises touristiques
ajoutent ou éliminent certaines stratégies afin de s'adapter
à leur l'environnement avec ses nouvelles composantes dynamiques et
évolutives (l'environnement externe, l'environnement interne, la
fonction préférentielle des dirigeants et l'échelle de
valeur sociétale).
Le tableau suivant reprend les différentes
stratégies touristiques qui ont été appliquées
pendant chaque période depuis les années 60 jusqu'aux
années les plus récentes après 2001 :
Années
Stratégies Appliquées
|
Les an60
|
Les an70
|
Les an80
|
Les an90
|
Les an01
|
Stratégies concurrentielles :
|
|
|
|
|
|
Eviter les intermédiaires
|
NA
|
A
|
A
|
A
|
A
|
Domination par les coûts
|
NA
|
NA
|
NA
|
A
|
A
|
Différenciation du produit
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
Stratégie de localisation
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
Stratégies de croissance :
|
|
|
|
|
|
Spécialisation
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
Diversification
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
Intégration
|
NA
|
A
|
A
|
A
|
A
|
Stratégies de développement
|
|
|
|
|
|
Croissance interne
|
NA
|
NA
|
A
|
A
|
A
|
Croissance externe
|
NA
|
NA
|
A
|
A
|
A
|
Stratégies de désengagement
|
|
|
|
|
|
Recentrage
|
NA
|
A
|
A
|
A
|
A
|
Stratégies de partenariat
|
|
|
|
|
|
Alliances entre entreprises du
même métier
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
Alliances entre entreprises du
métier différent
|
NA
|
NA
|
NA
|
NA
|
A
|
Alliances entre entreprises de
tourisme et hors tourisme
|
A
|
NA
|
A
|
A
|
A
|
Stratégies de fidélisation
|
|
|
|
|
|
Programme de fidélisation
|
NA
|
NA
|
A
|
A
|
A
|
Politique de qualité
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
Source : résultats de l'enquête
Avec A : appliquée et NA
: non appliquée
CONCLUSION DE LA PARTIE EMPIRIQUE
Dans le cadre d'un environnement complexe et instable, les
stratégies touristiques diversifiées s'imposent comme un axe
support, le plus important pour assurer la pérennité des
entreprises. En effet, le développement de l'activité touristique
est basé surtout sur la compatibilité entre les
différentes stratégies touristiques adoptées et
l'évolution potentielle des composantes de l'environnement dans le
temps. L'entreprise touristique ne peut plus assurer sa pérennité
si elle n'arrive pas à maîtriser les alternatives possibles
offertes par ses forces d'une part et les opportunités de
l'environnement externe d'autre part. D'où l'adoption des nouvelles
stratégies se présente comme un passage obligé et en
même temps souhaitable.
En effet, pendant les années 60, la totalité des
entreprises touristiques enquêtées ont opté pour la
stratégie de diversification étant donné que la demande
touristique était au cours de cette période axée sur les
produits touristiques diversifiés. Toutefois, à partir des
années 80, les entreprises touristiques tunisiennes considèrent
que le développement technologique, le phénomène de
mondialisation ainsi que le bénéfice de l'innovation constituent
les conditions principales qui les incitent à nouer des alliances avec
des partenaires du même métier.
A partir des années 90, la majorité des
entreprises touristiques enquêtées (91,7%) a adopté une
politique de qualité pour fidéliser la clientèle et garder
leurs parts de marché étant donné que pendant cette
période l'environnement des affaires était défavorable
(guerre du Golfe).
Après l'année 2001, et suite au contexte
économique et politique défavorable (Septembre 2001 et Avril
2002), les entreprises touristiques ont opté pour des stratégies
de domination par les coûts en vue de réduire leurs prix de vente
sur le marché. En outre, la majorité de ces entreprises
enquêtées (97,3%) a renforcé leur politique de
qualité afin d'assurer un service touristique de haute gamme avec un
prix généralement très faible par rapport aux nos proches
concurrents tel que le Maroc.
On peut conclure que la tendance des entreprises touristiques
tunisiennes, orientée de plus en plus vers le renforcement de leurs
politiques de qualités et vers la réduction des prix de vente, a
touché indirectement la qualité des touristes qui visitent la
Tunisie. En effet, l'enquête nous montre que la majorité des
entreprises touristiques enquêtées traitent dorénavant avec
les marchés tchèques et yougoslaves qui offrent une
qualité médiocre des touristes notamment au niveau de leurs
dépenses. En revanche, le marché allemand, offrant
une qualité irréprochable des touristes, est
pratiquement perdu depuis l'attentat d'Avril 2002 à l'Ile de Djerba.
Le tableau ci-après résume les principales
stratégies adoptées par les entreprises touristiques tunisiennes
en fonction étroite avec les déterminants les justifiant:
Principales Stratégies
appliquées
V' Diversification ;
Déterminants
Années
Déterminants externes à
l'entreprise
· La demande touristique favorise la diversification (les
touristes demandent un produit touristique diversifié) ;
· Absence de concurrence dans le secteur (la
majorité des hôtels sont détenus entre les mains de l'Etat)
;
· Le macro environnement est généralement
favorable pour l'activité touristique (économique, politique,
technologique, socioculturel et écologique)
4 Le tourisme est un secteur refuge : Choix
imposé
|
Déterminants internes à
l'entreprise
· La structure divisionnelle des entreprises
touristiques favorisait la stratégie de diversification à travers
la multiplication des centres de profits;
· En vue de satisfaire les besoins des clients à
cette époque, les préférences des dirigeants ont
été surtout orientées vers un management qui
défend la diversification du produit offert.
70
|
V' Diversification
|
· La demande touristique a évolué (les
touristes cherchent un produit touristique à un prix raisonnable) ;
· La concurrence touristique commençait
d'être vive ;
· Environnement économique défavorable
(choc pétrolier de 1973) ;
· Environnement écologique défavorable
(maladies et épidémies) ;
· Environnement réglementaire favorable
(avantages fiscaux) ;
· les autres composantes de l'environnement sont
favorables (technologique et socioculturel).
4 Le tourisme est un secteur un peu rentable : Choix
délibéré
|
· La structure divisionnelle a favorisé la
diversification. La finalité étant d'offrir un ensemble de
produits qui garantissait la rentabilité de l'entreprise par le biais du
mécanisme de compensation
interne (certains produits bénéficiaires et
certains autres déficitaires);
· La culture des entreprises touristiques a permis
l'adoption des autres stratégies telles que la domination par les
coûts et éviter les intermédiaires. En effet, l'esprit
d'appartenance à conduit le personnel à s'approprier l'objectif
de rentabiliser l'entreprise à travers notamment les stratégies
sus indiquées.
|
;
V' Domination par les coûts ;
V' éviter les
intermédiaires
|
80
|
90
|
Après
2001
|
ü Politique de qualité ;
ü Alliances entre entreprises de même
métier.
|
ü Politique de qualité ;
ü Un programme de fidélisation
|
ü Principalement la politique de qualité
|
|
n La demande touristique a changé : pendant cette
période les touristes deviennent de plus en plus exigeants ;
n La concurrence touristique a été acharnée
;
n le phénomène de mondialisation et l'ouverture
du secteur aux initiatives privées (désengagement de l'Etat du
secteur) ;
n Environnement technologique
favorable (investissement dans
l'infrastructure, le transport, etc.) ;
n Environnement socioculturel, écologique et
réglementaire étaient favorables pour l'activité
touristique.
4 Le tourisme est un secteur rentable :
Opportunité/Risque
|
n Concurrence acharnée (le nombre des entreprises
touristiques étrangères est important) ;
n Demande touristique a évolué (les touristes
cherchent un rapport prix/qualité) ;
n Environnement économique défavorable (la
guerre du Golfe) ;
n Environnement technologique favorable (avènement des
NTIC) ;
n Les autres composantes étaient favorables pour
l'activité touristique.
4 Le tourisme est secteur très concurrentiel :
Choix du à l'ouverture et la globalisation
n Concurrence touristique très vive ;
n Les touristes sont très exigeants au niveau de la
qualité;
n Environnement politique défavorable (surtout
l'attentat de Djerba en avril 2002) ;
n Perte du marché allemand ;
n Environnement technologique favorable (TIC très
développées);
n Environnement écologique favorable
(préservation du patrimoine naturel : un souci de l'Etat) ;
n Environnement socioculturel favorable considérant
l'importance du secteur aux yeux des tunisiens.
4 Le tourisme est un secteur très fragile :
plutôt risque
|
n La culture des entreprises touristiques a été
un facteur déterminant qui a permis la réussite des alliances
entre les entreprises touristiques du même métier et ce suite,
particulièrement, à la levée des barrières
psychologiques inhérentes aux choix de partenariat;
n La structure des entreprises touristiques était plus
flexible afin de s'adapter aux nouvelles données de l'environnement ;
n Le choix des dirigeants a été
conditionné par le souci d'offrir un produit rentable et de
qualité vu les opportunités qui se présentaient à
cette période.
n La culture des entreprises touristiques était un
facteur clé pour faire réussir la politique de qualité et
le programme de fidélisation ;
n Les entreprises touristiques ont pu faire
bénéficier, grâce à leur portefeuille
technologique, leurs clients des avantages des NTIC (sites Internet) ce qui a
participer à la réussite des politiques aussi bien de
qualité que de fidélisation;
n Une tendance de la part des dirigeants des
entreprises touristiques vers une qualité du produit touristique de
haute gamme.
n La structure des entreprises touristique est de plus en
plus flexible vu la complexité de l'environnement;
n La culture enracinée au sein des entreprises
touristiques reflète une tendance pour la qualité des produits
offerts ;
n Les ressources humaines deviennent plus en plus
qualifiées et compétentes grâce à une formation
continue.
|
Cette causalité nous permet de distinguer les principales
stratégies adoptées par les entreprises touristiques à
travers l'évolution de l'économie tunisienne:
Années
|
Stratégies
|
Les déterminants
|
Externes
|
Internes
|
60
|
Diversification ;
|
La demande touristique ; Absence de concurrence.
|
Structure divisionnelle ;
Les préférences des
dirigeants ont été orientées
vers la diversification du
produit touristique.
|
70
|
Diversification ;
Domination par les coûts ;
Eviter les
intermédiaires.
|
La demande touristique a évolué ;
La concurrence touristique
commençait à être vive ; Environnement
réglementaire favorable.
|
Structure divisionnelle ;
Esprit d'appartenance a
conduit le personnel à
s'approprier l'objectif de
rentabiliser l'entreprise.
|
80
|
Politique de
qualité ;
Alliances entre
entreprises de
même métier.
|
La demande touristique a changé (les touristes
deviennent de plus en plus exigeants) ;
Le phénomène de
mondialisation et l'ouverture du secteur aux initiatives
privés.
|
La culture a été un facteur
déterminant ;
La structure était plus
flexible ;
Les dirigeants étaient
orientés vers une qualité de haute gamme.
|
90
|
Politique de
qualité ;
Un programme
de fidélisation
|
concurrence acharnée ;
La demande touristique a évolué ;
|
La culture était un facteur
clé ;
Portefeuille technologique
développé ;
Une tendance de plus en
plus vers la qualité.
|
Après
2001
|
Principalement la politique de qualité
|
Concurrence très vive ;
Perte du marché allemand ; Environnement
socioculturel favorable.
|
La structure des entreprises
est de plus en plus flexible ;
La culture enracinée au sein des entreprises
reflète une tendance pour la qualité des produits offerts ;
Les ressources deviennent
de plus en plus compétentes et qualifiées.
|
CONCLUSION GENERALE
L'objet de notre recherche était d'analyser les
stratégies d'évolution des entreprises touristiques tunisiennes
à travers l'étude des déterminants les justifiant.
Pour ce faire, nous avons axé notre démarche
méthodologique sur le processus suivant :
· L'analyse d'une manière aussi précise
que possible de la notion d'économie du tourisme en identifiant la
définition du tourisme, ses caractéristiques, son historique, son
évolution ainsi que son poids au niveau de l'économie.
· L'étude des spécificités des
entreprises touristiques, en présentant leur typologie, leurs variables
externes ainsi que leurs variables internes telles que les ressources
disponibles, la structure, la culture et le portefeuille technologique.
· Le recours aux expériences internationales comme
référentiel pratique à partir de l'étude de
l'économie du tourisme dans la triade (Europe, Etats-Unis et l'Asie).
· La présentation des stratégies touristiques
considérées en théorie d'une part et adoptées en
pratique internationale (pays développés, pays émergents)
d'autre part.
· La formulation d'une proposition conceptuelle de
recherche permettant d'appréhender les axes d'analyse
identifiés.
La recherche théorique a permis, de dégager, le
poids du secteur de tourisme dans l'économie, d'évaluer
l'activité touristique, à présenter les
spécificités des entreprises touristiques, d'analyser
l'environnement externe et interne de l'entreprise, et enfin de
présenter la pratique internationale de l'économie du tourisme
dans la triade (Europe, Amérique et l'Asie). En plus, cette recherche a
permis d'analyser les différentes stratégies touristiques
possibles pour les entreprises ainsi que les particularités
régionales de l'application de ces stratégies dans les pays
développés d'une part et les pays émergents d'autre
part.
La confrontation entre l'état de l'art et la pratique
internationale, a permis, d'élaborer une proposition de recherche visant
à identifier les stratégies d'évolution des entreprises
touristiques pour chaque période relativement aux déterminants de
l'environnement.
La validation de cette proposition nous a conduit aux
résultats suivants :
· Les stratégies d'évolution des entreprises
touristiques sont totalement dépendantes de l'évolution de
l'environnement des affaires (l'hypothèse H1 est validée)
étant donné que pendant les années 60, la totalité
des entreprises touristiques enquêtées a opté pour la
stratégie de diversification, puisque au cours de
cette période la demande touristique favorisait la diversification. En
outre, les stratégies imposées par l'Etat qui monopolisait le
secteur à l'époque préconisaient l'offre d'un produit
diversifié. Par contre, pendant les années 70, les entreprises
tunisiennes, bien qu'elles demeurent fidèles à la
stratégie de diversification, ont commencé à recourir
à la politique de domination par les coûts (environ 50%) et ont
essayé en permanence d'éviter les intermédiaires (presque
12%). La finalité étant de compresser les charges et de
réduire en conséquence les prix de vente étant
donné que l'environnement de l'époque a été
déterminé par deux évènements
révélateurs, soient le choc pétrolier de 1973 et les
maladies et les épidémies qui ont touché le pays.
A partir des années 80, le choix a été
plutôt orienté vers la politique de qualité. En effet, les
produits touristiques devenant presque standards, la qualité de
prestation est devenue, à cette période, la clé de
voûte pour mobiliser la demande touristique qui exige désormais
des besoins de plus en plus évolutifs et personnalisés. Cette
stratégie n'était pas l'orientation exclusive des acteurs du
secteur puisqu'elle a été jumelée à la
stratégie d'alliances suite notamment au phénomène de la
mondialisation et à l'ouverture du secteur aux initiatives
privées.
Au cours des années 90, la tendance vers la
qualité s'est renforcée suite au débarquement d'un nombre
considérable d'établissements étrangers qui venaient
d'investir dans le pays dotés d'un savoir faire et d'une
expérience remarquables. Cette concurrence de plus en plus vive a
été un déterminant de masse qui a amené les
entreprises nationales, en outre, à développer une politique de
fidélisation par le biais notamment des cartes d'abonnement, cartes de
fidélité, etc., et pour contourner certaines difficultés
liées aux déterminants de l'environnement externe. Il s'agit en
l'occurrence des retombées de la guerre du Golfe.
Depuis l'année 2001, le paysage touristique tunisien a
été surtout marqué par le recours des entreprises
opérantes à un mixage de stratégies (mix-policy) avec
toutefois une prédominance, encore, de la politique de qualité et
ce pour s'aligner aux déterminants de l'environnement qui
prévaut. Les autres composantes de ce panier sont notamment les
stratégies de différenciation, d'alliances et de domination par
les coûts. La finalité recherchée demeure la fourniture
d'un produit touristique bon marché et à qualité
appréciable. C'est bien là l'avantage comparatif que les
entreprises tunisiennes essayent de consolider en vue de
récupérer des marchés porteurs en fuite dont notamment le
marché allemand et de démarcher une nouvelle clientèle
potentielle.
· Considérant les résultats ci-haut
présentés, il s'avère que le choix d'une
stratégie est étroitement lié aux déterminants de
l'environnement qui prévaut. En conséquence,
dire que les entreprises adoptent une telle ou telle
stratégie indépendamment des variables qui leur sont
endogènes ou exogènes serait un commentaire spontané (112
n'est pas validée)
· La recherche menée a débouché sur
un résultat qui s'avère, à premier coût, difficile
à comprendre. En effet, certaines entreprises enquêtées ont
eu recours à une stratégie inadéquate eu regard aux
déterminants de l'environnement de l'époque (exemple : la
stratégie de différenciation a été adoptée
au cours des années 60 alors que l'environnement favorisait la
diversification). En fait, cette tendance traduit une mauvaise vision
stratégique de la part des décideurs ce qui explique en partie
les difficultés rencontrées par les entreprises en question.
Finalement, 113 s'avère validée.
Ainsi, il est clair que le choix stratégique des
entreprises touristiques en Tunisie est essentiellement tributaire des
déterminants de l'environnement (variables internes, externes, fonction
préférentielle des dirigeants et échelle de valeur
sociétale).
A ce titre, il ressort que les déterminants du choix
stratégique des entreprises touristiques sont de deux nature :
· Les déterminants communs à toutes les
périodes à savoir l'échelle de valeur sociétale,
l'environnement politique, l'environnement socioculturel et l'environnement
écologique.
· Les déterminants spécifiques à
chaque période :
o Pendant les années 60 : la structure, la fonction
préférentielle des dirigeants, la demande touristique et la
concurrence touristique;
o Pendant les années 70 : la structure, la culture, la
demande touristique, la concurrence touristique, l'environnement
économique et l'environnement réglementaire ;
o Pendant les années 80 : la structure, la culture, la
fonction préférentielle des dirigeants, la demande touristique,
la concurrence touristique et l'environnement économique ;
o Pendant les années 90 : la culture, le portefeuille
technologique, la fonction préférentielle des dirigeants, la
demande touristique, la concurrence touristique et l'environnement
technologique ;
o Après 2001 : les ressources disponibles, la
structure, la culture, le portefeuille technologique, la fonction
préférentielle des dirigeants, la demande touristique, la
concurrence touristique et l'environnement technologique.
En effet, l'option pour une stratégie quelconque
dépend en particulier de l'état des variables endogènes
à l'entreprise à savoir ses ressources disponibles, sa structure,
sa culture, la fonction préférentielle du dirigeant et son
portefeuille technologique qui sont en évolution permanente d'une part
et l'environnement externe qui s'avère également un
paramètre clé dans ces
choix stratégiques considérant l'impact des
composantes économique, réglementaire et
technologique, d'autre part. Néanmoins, il
s'avère que l'environnement politique, socioculturel, écologique
ainsi que l'échelle de valeur sociétale n'a pas vraiment
conditionné les orientations des dirigeants des établissements
touristiques au cours des périodes étudiées puisque ces
variables ont été considérées, au fil du temps,
comme une constante (environnement politique stable, intérêt pour
l'environnement écologique et une société ouverte).
Nous estimons que notre recherche a eu le mérite de :
o aborder un sujet d'actualité qui se rapporte à
un secteur pivot dans l'économie tunisienne ;
o fournir une analyse descriptive détaillée des
choix stratégiques adoptés par les entreprises touristiques
tunisiennes à travers l'étude des déterminants les
justifiant sur une période assez étendue ;
o apporter un éclairage sur les modalités du choix
des stratégies dans le secteur de tourisme notamment dans la branche
»hébergement».
Néanmoins, ce travail n'est point à l'abri de
limites qui sont essentiellement liées:
· Au type d'informations utilisées : ces limites
découlent du doute inhérent à la crédibilité
des perceptions des dirigeants.
· A l'accès à l'information : il est
très difficile de contacter directement les dirigeants des
établissements hôteliers.
· Au manque de références bibliographiques
qui ayant traité le sujet.
Ce travail gagnerait à être approfondi, en
affinant l'analyse des déterminants du choix stratégique des
entreprises touristiques tunisiennes, les conditions de réussite et en
ciblant l'apport de chaque stratégie à la création de
valeur.
BIBLIOGRAPHIE
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