Le monopole de dédouanement des produits pétroliers en rdc, "enjeux et perspectives"cas des territoires de Beni et Lubero( Télécharger le fichier original )par Alphonse BUNZE NGUDI-A-N'KAMA CEPROMAD/UNIC-Beni - Licence en Management et Sciences Economiques, Option: Gestion des Ressources Humaines 2006 |
II.2.4. Analyse de la situation de monopole((*)32)Analysons à partir d'une situation, la plus simple où il existe une seule entreprise qui produit un seul bien et fixe un prix unique, identique pour tous les consommateurs présents sur le marché. Comme dans tout problème de microéconomie du producteur, l'entreprise en situation de monopole cherche à maximiser son profit (?), la différence entre la recette totale RT et le Coût total CT. La recette totale représente le chiffre d'affaires de l'entreprise : RT(Q) = P x Q avec P, le Prix et Q la quantité. Dans une situation de monopole, le prix est déterminé par la quantité produite et vendue par le monopole. La recette totale est donc égale à : RT(Q) = P(Q)xQ Le coût total est une fonction mathématique dépendant de la quantité produite que l'on note [T(Q)]. D'une façon générale, nous avons : Profit total = Recette - Coût Total ? = RT - CT Le profit est maximal lorsque sa dérivée est nulle (par rapport à la variable Q, quantité produite) : max? RT (Q) - CT (Q) = 0 Or la dérivée de la recette totale (dRT/dQ), c'est la recette marginale notée Rm ; la dérivée du co150t total (dCT/dQ), c'est le coût marginal. Le profit est maximal lorsque : Rm - Cm = 0, soit recette marginale = coût marginal. La conclusion de l'analyse c'est que le profit de monopole est permanent à la différence du profit de concurrence. Par ailleurs, la situation optimale pour le monopoleur (égalité de recette marginale et coût marginal) n'est pas optimale pour l'économie toute entière. La situation optimale pour l'économie tout entière est à l'égalité entre le prix et le coût marginal. II.2.5. Les effets économiques du monopole des servicesNotons qu'à travers l'histoire des pays (mêmes ceux développés), les secteurs de services ont toujours été sollicités ou tout simplement ont fait objet de monopole. C'est le cas du service des assurances, de transport, de télécommunication, ... qui ont fonctionné souvent sous forme de monopole public dans plusieurs pays, pour être libéralisés plus tard pour cause d'inefficacité (loi anti-trust aux USA). II.2.5.1. Monopole et inefficacitéL'analyse des prix et quantités choisis par le monopole dans le point précédent montre que le monopole choisit un prix supérieur à son coût marginal et une quantité inférieure à celle qu'il choisirait en situation de concurrence. Le monopole produit donc trop peu et trop cher. A ce qui concerne les services, le monopoleur s'inquiète donc très peu d'améliorer la qualité du service rendu car n'étant pas souvent à la concurrence des autres entreprises (c'est le cas par exemple au Congo de la Société Nationale d'Assurances ne payant les indemnités le plus souvent aux assurés car n'étant pas soumise à la concurrence). Il est donc moins efficace qu'un ensemble d'entreprises en concurrence parfaite produisant le même bien ou service ; il alloue de façon inefficace les ressources. La différence entre le prix de vente en situation de monopole et celui du marché concurrentiel est une mesure de la rente perçue par le monopole, en d'autres termes de son pouvoir de monopole. Pour cette raison, l'idée prévaut chez certains libéraux que le monopole est systématiquement inefficace qu'il n'existe qu'à cause d'une restriction aux lois normales de la concurrence qu'il faut éliminer. L'inefficacité du monopole des services provient en grande partie de la source de celui-ci. Au lieu de découler naturellement des performances de l'entreprise (en terme de rendement d'échelle) ou comme le prix d'une innovation (brevet octroyé à une entreprise privée pour la production du bien ou service en monopole en vue de se faire payer le coût d'investissement en recherche -développement), l'Etat s'amuse à octroyer le monopole des services à certaines entreprises (publiques ou privées, nationales ou étrangères) pour de raison d'intérêts particuliers de certains gouvernants qui peuvent être économiques ou politiques. C'est dans ce sens que Jorg Guido Hulisman abondera en analysant la situation des pays occidentaux : « Dans nos sociétés occidentales, il n'y a qu'une seule source de monopoles : l'Etat confère parfois un monopole à une société privée, mais bien plus souvent c'est lui-même qui se fait monopoliste des industries entières, par exemple, dans l'éducation, dans le transport ferroviaire, dans l'aménagement du territoire, et dans la production d'énergie électrique. Dans tout le cas, on observe le même phénomène : l'Etat produit à des coûts excessifs et il délivre des services qui ne satisfont pas forcement le consommateur.
* (32) ECHADEMAISON C - D, Op cit, p290 |
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