WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La protection internationale de l'individu comme sujet du droit international: cas des minorités et des réfugiés.

( Télécharger le fichier original )
par Joseph Michée BACISEZE KATWANYI
Université de Lubumbashi (UNILU) - Licence en Droit 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

IV. CONCLUSION GENERALE

Au terme de la démarche intellectuelle ayant eu pour aboutissement l'élaboration de la présente monographie, il convient de brosser succinctement les grandes lignes dont il a été question dans le corpus du travail.

En effet, notre thème de recherche a porté sur la protection internationale de l'individu comme sujet du droit international, avec comme cas pratique la protection des minorités et des réfugiés, envisageant ainsi la situation de l'individu au sein du groupe dans lequel il se réalise et évolue.

Dans cette perspective, nous avons pu soulever quelques questions auxquelles nous avons essayé de répondre, que voici :

- Dans quelle mesure le régime conventionnel des droits de l'homme a-t-il contribué à l'évolution du droit international ?

- De quelle autorité relève de manière classique la protection des minorités et des réfugiés ?

- Quels sont les mécanismes internationaux mis sur pied en vue de la protection internationale des minorités et des réfugiés ?

Aussi, avions-nous fait usage de deux méthodes que sont : la méthode historique et la méthode exégétique. La première nous a aidé à fournir une explication quant à la protection internationale de l'individu, allant de sa genèse, qui rime avec le régime conventionnel des droits de l'homme, à son évolution actuelle qui se justifie par le droit d'ingérence humanitaire. La seconde nous a été d'une nécessité absolue dans l'interprétation des instruments juridiques tant nationaux qu'internationaux qui se révèlent pertinents en matière de protection internationale de l'individu, et spécialement celle des minorités et des réfugiés. Ces deux méthodes, faut-il rappeler, se sont servies de la documentation comme principal outil ayant permis d'atteindre les objectifs (résultats) escomptés.

Nous nous sommes proposé de subdiviser notre monographie en deux grands chapitres, le premier relatif à l'approche conceptuelle et le second à la protection internationale des minorités et des réfugiés.

Dans le premier chapitre, il nous paru pertinent et opportun de faciliter au lecteur l'appréhension de certains concepts de base, notamment celui du droit international qui était le cadre majeur de notre étude, celui de l'individu relativement à l'évolution de son statut dans le droit susindiqué, celui de la nationalité en vue de déterminer le statut juridique et de mieux cerner la notion des minorités et des réfugiés par rapport à l'Etat.

Cette partie de notre travail nous a permis, outre de faciliter la compréhension des concepts-clés, de démontrer que jadis le droit international s'occupait uniquement des relations entre Etats qui en étaient seuls sujets. L'individu occupait traditionnellement une place subalterne au sein de ce droit et ne pouvait agir par lui-même au sein de l'ordre juridique international hors de la tutelle étatique (en cas de protection diplomatique). Il était donc frappé d'une incapacité juridique internationale, laquelle incapacité et remise en cause dans le contexte particulier de la protection des droits de l'homme. C'est dans ce contexte justement que l'individu est considéré comme sujet de droit international.

Ceci nous a permis de confirmer la réponse provisoire proposée à la première question de notre problématique en ceci que la qualité du sujet actif de droit international reconnue actuellement à l'individu provient essentiellement du régime conventionnel des droits de l'homme. Ce régime a donc contribué à l'évolution du droit international en élevant l'individu au rang de sujet actif de ce droit, dans la mesure où c'est essentiellement en matière des droits de l'homme que l'individu apparaît sur la scène internationale.

Pour tout dire, la protection internationale de l'individu qu'envisagée actuellement est la résultante de l'évolution du statut de ce dernier dans l'ordre juridique international. Nonobstant cette évolution remarquable du statut des particuliers en droit international, il est impérieux de reconnaître que leur statut est encore imparfait de ce que d'une part, ils ne peuvent pas créer des règles, des normes de droit international public et d'autre part, ce droit leur accorde certains droit et certaines obligations.

Abordant la nationalité, entendue comme l'appartenance juridique et politique d'une personne à la population constitutive d'un Etat, est apparue l'importance de l'étude de la protection internationale des minorités et des réfugiés car, pour les premières, nonobstant le fait d'être nationales, leur participation au progrès social n'est pas égale à celle d'autres groupes et, pour les seconds, étant étrangers et couverts d'un statut particulier, une protection au-delà de la sphère étatique ne saurait que renforcer leur situation et, par conséquent, favoriser une véritable paix sociale.

L'inquiétude se poserait alors quant à savoir que l'Etat soit ou non compétent d'agir sur les minorités (qui en sont ressortissantes) et les réfugiés (qui lui sont étrangers) se trouvant sur son territoire. Dans le cadre de la compétence internationale qui lui est reconnue, l'Etat dispose donc sur les sujets internes - nationaux et étrangers - qui lui sont rattachés d'une façon ou d'une autre d'un certain nombre de pouvoirs, eux-mêmes garantis et limités par le droit international. Aucun Etat, en effet, ne saurait se comporter aujourd'hui comme un Léviathan au regard des personnes se trouvant sur son territoire !

Placé dans cette logique, nous avons affirmé que l'Etat congolais exerce une compétence effective sur toute personne se trouvant sur son territoire, y compris les minorités et les réfugiés, et que la protection internationale de ces derniers s'analyse en termes de droit d'ingérence humanitaire. Au mieux, nous dirions que la protection internationale des minorités et des réfugiés rentre dans l'exercice de la compétence internationale de l'Etat pour régir les personnes, et notamment celles qui sont sur son territoire, dans la mesure où il incombe à l'Etat d'intégrer, dans son ordre juridique interne, les mesures de protection prévues dans les instruments juridiques internationaux, mesures dont le respect à la lettre ferait obstacle à l'intervention d'un organisme international de protection.

La protection internationale s'entend de l'ensemble des instruments juridiques internationaux de protection ainsi que des organismes internationaux chargés de la surveillance et de la promotion des susdits instruments.

Ainsi, quant aux réfugiés, nous avons pu déceler la protection leur garantie par la Déclaration Universelle des droits de l'Homme, les deux Pactes internationaux relatifs aux droits de l'Homme, la Convention de 1951 et son Protocole additionnel ainsi que la Convention de l'OUA régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique. Les organismes internationaux en charge de cette protection sont notamment le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et le Comité International de la Croix-Rouge.

Les minorités, quant à elles, ont une protection garantie par la Déclaration Universelle des droits de l'Homme, les deux Pactes internationaux relatifs aux droits de l'Homme, la Déclaration sur les droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques ainsi que la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples. Quoiqu'il n'existe point d'organisme spécialisé chargé de la protection des minorités sur le plan universel, il convient de rappeler que cette tâche est menée par la Sous-commission de la promotion et de la protection des droits de l'homme, par le biais du Groupe de travail sur les minorités.

En somme, nous pouvons aussi affirmer les hypothèses proposées aux deux autres questions de la problématique en ceci que, malgré la compétence personnelle de chaque Etat sur les individus vivant sur son territoire, nationaux ou étrangers soient-ils, et ce faisant de l'Etat le premier garant de la protection des minorités et des réfugiés vivant au sein, il est prévu des mécanismes internationaux de protection des groupes susvisés, lesquels mécanismes se déclinent sous la forme d'instruments juridiques de protection d'une part, et d'organismes chargés de la promotion de susdits instruments d'autre part.

La question des minorités et des réfugiés reste préoccupante malgré les efforts déjà fournis par les Etats à ce jour. Le cas de la RDC est un exemple des plus éloquents. La prétention d'avoir épuisé la matière relative à notre thème de recherche ne nous tente aucunement, seulement pensons-nous avoir apporté notre modeste contribution au débat qui reste très ouvert par ailleurs. Cette oeuvre, étant le fruit d'un homme imparfait par nature, suscitera bien d'intrigues dans quelques esprits éveillés, nous l'espérons bien, lesquelles intrigues seront les points de départ pour des recherches mieux élaborées.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984