E.1 LES RESULTATS DU SITE DE DJIRNDA
E.1.1 Etat des plantations :
Les plantations de mangrove de Djirnda occupent une tanne
à environ 2 km au SW du village et s'étendent
sur une superficie totale de plus de 1,5 ha. Elles sont constituées de
deux espèces de palétuviers : le Rhizophora sp
et l'Avicennia sp. Cette étude
porte uniquement sur les plantations de Rhizophora sp
qui constituent l'essentiel des plantations du site de Djirnda.
La réalisation de la première plantation remonte au début
de la deuxième moitié de l'année 2003, puis elle s'est
poursuivie par une série de plantations réalisées chaque
année à partir du mois d'août. Selon les femmes
transformatrices des produits halieutiques cette initiative est née d'un
projet de l'UICN. Elles ont aussi expliqué que la promotion de
l'espèce Rhizophora sp à la place
d'Avicennia sp est due au fait que la
réalisation des plantations de Rhizophora sp
n'exigent pas de grands travaux de préparation car il suffit de ramasser
les propagules mûres et de les enfoncer dans la vase alors que pour
l'Avicennia sp, il faut préparer bien avant
les pépinières mais en plus de cela les graines se font rares
dans la zone et de fois, il faut aller jusqu'aux villages voisins pour en
chercher. En outre, elles ont avoué ne pas savoir laquelle des deux
techniques de reboisements (écartement 25/25 et 50/50) convient le mieux
si bien qu'elles alternent les deux techniques dans une même campagne de
reboisement (2003 et 2004) ou alors dans des campagnes différentes
(2005, 2006 et 2007).
Au plan des densités, les plantations présentent
pour la plupart des cas de bonnes densités (voir le tableau N°2)
proches des valeurs théoriques minimales (160.000 pieds/ha pour 25/25 et
40.000 pieds/ha pour 50/50) définies en supposant que 1m2
d'une plantation avec un écartement de 25/25 (respectivement 50/50)
contient au minimum 16 plants (respectivement 4 plants) s'il n'y pas eu de
mortalité. Ces densités témoignent donc d'un faible taux
de mortalité doublé d'une bonne dynamique interne qui serait
favorisée par un bon taux de régénération
naturelle. La plantation de 2004 d'écartement 50/50 va même au
delà de la valeur théorique minimale qui est de 40.000 pieds/ha,
ce qui témoigne de son bon état survie.
Cependant, la dynamique spatiale est tributaire du climat, des
conditions écologiques et des actions anthropiques car, l'accroissement
spatial de ces plantations est dû principalement aux travaux de
reboisement que font tous les ans les femmes du village.
En outre, la présence dans les plantations des
abeilles, crevettes, huîtres et d'un nid d'oiseau ainsi que celle des
fleurs et propagules observées sur beaucoup de plantes (voir figures
N° 19 à 23) témoigne des bonnes conditions
écologiques du site voire du village à abriter les plantations de
mangrove.
![](Contribution-des-reboisements-de-mangrove-du-delta-du-saloum-senegal-a-la-se20.png)
Figure11 19 : Nid d'oiseau (plantation 2003
50/50). Figure 20 : Propagules (plantation 2003 25/25).
![](Contribution-des-reboisements-de-mangrove-du-delta-du-saloum-senegal-a-la-se21.png)
Figure 21 : Taille des plants (plantation 2003 25/25).
Figure 22 : Transect/placette (plantation 2006 25/25).
11 Les photos des figures N° 19 à23 sont prises en
août 2008 à Djirnda Par R. Dégué-Nambona et
Cheikh Ndiaye. Elles illustrent la taille et le développement des
plantations et leur diversité.
![](Contribution-des-reboisements-de-mangrove-du-delta-du-saloum-senegal-a-la-se22.png)
Figure 23 : Taille des plants (plantation 2005
50/50).
Tableau 2 : Récapitulatif des données
caractéristiques de l'état des plantations (Site de
Djirnda).
Année
|
Nbre d'ind. mesurés
|
Ecartement (cm)
|
DB (cm)
|
DmH (cm)
|
HT (m)
|
Densité (pieds/ha)
|
Recrus naturels (pieds/ha)
|
Superficie (ha)
|
2003 N°1
|
42
|
25/25
|
[0,9 ; 2,7]
|
[0,4 ; 1]
|
[0,99 ; 1,90]
|
140.000
|
3.333
|
0,06
|
2003 N°2
|
27
|
50/50
|
[1,2 ; 2,7]
|
[0,5 ; 1,5]
|
[0,75 ; 1,83]
|
33.750
|
1.250
|
0,24
|
2004 N°1
|
33
|
25/25
|
[1 ; 2,2]
|
[0,4 ; 1,2]
|
[0,58 ; 0,90]
|
110.000
|
0
|
0,08
|
2004 N°2
|
32
|
50/50
|
[0,9 ; 2]
|
[0,3 ; 1,2]
|
[0,5 ; 1]
|
41.250
|
0
|
0,28
|
2005
|
19
|
50/50
|
[1 ; 2]
|
[0,7 ; 1,3]
|
[0,51 ; 0,75]
|
38.000
|
0
|
0,33
|
2006
|
36
|
25/25
|
[0,6 ; 0,8]
|
[0,2 ; 0,5]
|
[0,4 ; 0,71]
|
90.000
|
0
|
0,12
|
2007
|
N.I12
|
50/50
|
N.I
|
N.I
|
N.I
|
N.I
|
N.I
|
0,41
|
Total
|
1,62
|
Les valeurs des densités des plantations
présentées dans le tableau ci-dessus laissent apercevoir deux
classes des plantations selon les types d'écartement (25/25 et 50/50).
Les plantations d'écartement 25/25 de 2003 à 2004
présentent de bonnes densités ce qui témoignent de leur
bon taux de survie alors que celle de 2006 présente une faible
densité (90.000pieds/ha pour une valeur théorique minimale
160.000pieds/ha) ce qui démontre d'un taux de survie moyen. Cette
faiblesse de densité pourrait être expliquée par la
qualité de son substrat trop vaseux par rapport aux autres de 2003 et
2004. Cependant les plantations d'écartement 50/50 présentent
toutes de bonnes densités ce qui démontrent de leur bonne
12 N.I : Non inventoriée.
survie. En outre, au plan de recru naturels, seules les
plantations réalisées en 2003 présentent des cas de
régénération. Cependant, cela ne signifie pas qu'il n'y a
pas eu effectivement de régénération au niveau des autres
plantations mais c'est la faiblesse de leur fréquence qui est ainsi
démontrée.
|