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Effet du Programme d'Action des Femmes Rwandaises Parlementaires (FFRP) en Matiere de Promotion du savoir-Faire de la Femme Rwandaise Face à la vision 2020. Cas du District de Huye ( 1996-2006)

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par Frédéric TEGERA MPAMYA
Université Nationale du Rwanda( UNR) - Licence( Bachelor's Degree) 2007
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITE NATIONALE DU RWANDA

    FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES

    ET ADMINISTRATIVES

    DEPARTEMENT DES SCIENCES POLITIQUES

    ET ADMINISTRATIVES

    Option : Science politique

    EFFETS DU PROGRAMME D'ACTION DU FORUM DES FEMMES RWANDAISES PARLEMENTAIRES (FFRP) EN MATIERE DE PROMOTION DU

    SAVOIR-FAIRE DE LA FEMME RWANDAISE

    FACE À LA VISION 2020.

    Cas du District de HUYE (1996-2006)

    Mémoire présenté en vue de l'obtention

    du grade de Licencié (Bachelor's degree)

    en Science Politique

    Présenté par :

    TEGERA MPAMYA Frédéric

    DIRECTEUR : Professeur Dr. Nicodème BUGWABARI

    DEDICACE

    À mon regretté père, Isdor MPAMYA,

    À mes regrettés petits frères et soeur;

    À ma mère;

    À mes frères et soeurs;

    Aux amis et connaissances;

    À tout ceux qui oeuvrent pour la promotion du Savoir- faire des femmes rwandaises.

    REMERCIEMENTS

    En guise de reconnaissance, au cours de nos études, je tiens à adresser mes vifs remerciements à mon regretté père MPAMYA Isdor, je dis merci de tout mon coeur.

    Primo, nous ne pouvons pas manquer de témoigner les sentiments de gratitude à tous mes parents qui n'ont pas cessé de nous encadrer dès notre enfance en nous procurant amour et affection

    Secundo, l'honneur nous échoit d'adresser nos sentiments de gratitude à tous les professeurs qui ont contribué à notre bagage intellectuel. Nous devons exprimer notre reconnaissance au Pr. Nicodème BUGWABARI qui a bien accepté de diriger ce mémoire. Ses conseils éclairants, l'écoute, la patience et ses commentaires perspicaces nous ont été d'une très grande utilité pour la confection du présent travail.

    Tertio, notre pensée se dirige à ma grande soeur NYIRAKARINGO Pascasie pour son soutien matériel et financier dans la réalisation de ce travail. Enfin, il serait ingrat de ne pas reconnaître mes grandes soeurs et frères, et à tous les amis et connaissances qui, de près ou de loin, nous ont aidé dans la bonne marche de ce travail scientifique.

    Je tiens à remercier également aux nombreux compatriotes qui m'ont ouvert leurs postes et ont bien accepté d'être interviewés. Sans eux, rien n'aurait été possible.

    Votre intégrité restera redevable du fond de notre coeur.

    TEGERA MPAMYA Frédéric

    SIGLES ET ABBREVIATIONS

    ANT : Assemblée Nationale de Transition

    AWEPA  : Association des Parlementaires Européens Pour l'Afrique

    CND  : Conseil Natioanal de Développement

    CNLS   : Commission Nationale de Lutte Contre le SIDA

    CNF : Conseil National des Femmes

    ESM  : Ecole Superieure Militaire

    FAR : Force Armée Rwandaise

    FARG   : Fond d'Assistance aux Rescapés du Génocide

    F.P.  : Femmes Parlementaires

    FPR : Front Patriotique Rwandais

    FFRP : Forum des Femmes Rwandaises Parlementaires

    GBV  : Gender Based Violence

    ICT : Information Communication Technology

    IPJ : Inspecteur de Police Judiciaire

    MINIJUST : Ministère de la Justice

    MIFOTRA : Ministère de Fonction Publique et du Travail

    MIGEPROF  : Ministère du genre et de la promotion de la Famille

    MINECOFIN : Ministère des Finances et de la Planification Economique

    MINEDUC : Ministère de l'Education

    MINEPRISEC : Ministère de L'enseignement Primaire et secondaiore

    MFBP : Mouvement des Femmes et du Bas -Peuple

    MRND : Mouvement Révolutionnaire National pour le Développement

    NEPAD : New Partnership for African Development

    OMS : Organisation Mondiale de la Santé

    ONU : Organisation des Nations Unies

    ONG : Organisations Non - Gouvernementales

    PME : Petites et Moyennes Entreprises

    PL : Parti Libéral

    PIB : Produit Interieur Brut

    RPPD  : Réseau des Parlementaires pour la Population et le Développement

    PNUD  : Programme des Nations Unies pour le Développement

    PRSP : Poverty Reduction Strategic Policy

    PVK : Préfecture de la Ville de Kigali

    RDF : Rwanda Defense Force

    RWPF : Rwandan Women Parliamentary Forum

    SIDA : Syndrome de l'Immuno - Déficience Acquise

    SNRP : Stratégie Nationale de Réduction de la Pauvreté

    TPIR : Tribunal Pénal International pour le Rwanda

    $ US : United State Dollar

    UIP : Union Interparlementaire

    UNESCO : United Nations Education, Scientific, and Cultural Organization

    URAM : Urunana Rw'Abanyarwandakazi mu Majyambere

    VIH : Virus de l'Immuno-déficience Humaine

    SOMMAIRE

    Au Rwanda comme ailleurs, beaucoup de cas montrent que les hommes ont généralement joué un rôle dominant dans la société rwandaise. La femme a vu longtemps ses droits civils et politiques ignorés au profit des privilèges masculins. Le fait de ne pas avoir le droit de participer pleinement à la vie politique a engendré des inégalités entre l'homme et la femme. L'homme croit en lui seul, et pas en sa femme comme le montre par exemple les adages suivants: «Nta nkoko kazi ibika isake ihari » (aucune poule ne fait cocorico en présence du coq) «Nuko wabaye umugabo sha » (voici tu es devenu un homme). 

    C `est dans ce cadre que le parlement et le gouvernement rwandais dans son agenda global a mis en place en 1996 le FFRP, sous l'initiative des organisations féminines ayant la vision de bâtir une société caractérisée par l'égalité et l'équité entre les deux sexes. Les résultats satisfaisants sont remarquables, car la représentation des femmes au niveau du parlement s'est élevée à 49%, au gouvernement à 32%, à 35% dans les organes judiciaires et à 32,74% au niveau du district.

    L'objectif de notre recherche étaitd'analyser le rôle qu'a joué le F FRP dans le changement de mentalité et le renforcement du savoir-faire de la femme rwandaise durant la période de représentativité. Nous prenons cette politique comme l'outil principal qui nous a guidés à mieux rapprocher approche  genre  (gender approach) et vision 2020 comme instrument de développement de la politique du gouvernement rwandais.

    C'est pourquoi nous nous sommes questionnés sur les conséquences de la politique du FFRP sur le développement du genre dans le District de Huye durant la période de 1996 à 2006 ? Pour repondre à notre question nous sommes servis de l'hypothèse suivante : « la politique du FFRP constitue l'un des meilleurs moyens d'intégrer la femme administratrice du District de Huye dans la vie politique. »

    Un pays comme le Rwanda qui aspire au développement durable integré et à une justice équitable ne peut prétendre aussi longtemps les atteindre tant que les composantes de sa population ne jouissent pas de l'égalité de chances et de même possibilités de se développer.

    ABSTRACT

    In Rwanda like elsewhere, much of cases show that the men generally played a part in dominating the Rwandan society, for a long time. The woman saw their civil and political rights be unawared in favour of the man privileges. The facts of not having the right take part fully in political life and generate inequalities between the man and the woman. The man believes in him only, and not in his wife. Let us illustrate it by the following proverbs: "Nta nkoko kazi ibika isake ihari" (no hen makes cock-a-doodle-doo in the presence of cock). "Nuko wabaye umugabo sha" (here you became a man).

    Within this framework that the Rwandan Parliament and government in its total diary set up the RWPF in 1996, by the initiative of the female organizations, having the vision to build a society characterized by the equality and equity between the two sexes. The satisfactory results are remarkable, thus the representation of the women on the level of the Parliament is 49%, 32% in the government, 35% in the legal bodies and 32, 74% in the district.

    The aim of the study was to analyse the role played by the RWPF in the change of mentality and in the reinforcement of the know-how of the Rwandan woman during the period of representativeness. We take this policy like the principal tool, which guided us in the better approaching gender and the vision 2020 like instrument of development of the policy of Rwandan government.

    This is why our question of research focuses on the consequences of the policy of the RWPF on the development of the gender in the District of Huye during the period of 1996 to 2006? To achieve our objective and to answer to our question we proceeded by the following hypothese: «the policy of the RWPF constitutes one of better means of integrating the woman administrator of the District of Huye in the political life».

    A country as Rwanda which aspires integrated durable development, and an equitable justice as long time cannot reach it when the components of its population do not enjoy the same possibilities and equal opportunities of developing themselves.

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau N° 1 : Degré de représentativité politique des femmes au 28

    Tableau N° 2 : Degré de représentativité politique des femmes au Gouvernement local 30

    Tableau N° 3 : Degré des représentativité des officiers du Ministère 32

    Tableau N° 4 : Nombre d'inspecteur de police judiciaire (IPJ) 32

    Tableau N° 5 : Nombre de femmes parlementaires 33

    Tableau No 6 : Situation actuelle de la participation des femmes au processus 40

    Tableau N° 7 : Les 6 piliers et 4 domaines transversaux de la vision 2020............ 47

    Tableau N° 8 : Inscription à l'école primaire en 2010 sera 100% 46

    Tableau N° 9 : Egalité de genre à l'inscription aux universités en 2020 47

    Tableau N°10 : Les grands objectifs et les activités non réalisées par le FFRP 2006 53

    Tableau No11. Répartition de la population par secteur 55

    Tableau No12 : Analyse des problèmes, causes et conséquences de Promotion de la 57

    Tableau No13 : Analyses des forces, faiblesses, opportunités et menaces de la 57

    Tableau N°14 : la participation de la femme dans l'administration 59

    Tableau No15 : Opinions des femmes leaders de District de Huye face aux actions .. 61

    Tableau N°16 : Opinion sur les actions menées par les F.P 65

    TABLE DES MATIERES

    DEDICACE.............. i

    REMERCIEMENTS ii

    SIGLES ET ABBREVIATIONS iii

    SOMMAIRE ......................................................................................... v

    ABSTRACT ........................................................................................ vi

    LISTE DES TABLEAUX vii

    TABLE DES MATIERES viii

    0. INTRODUCTION GENERALE 1

    0.1. PROBLEMATIQUE 1

    0.2. CHOIX ET INTERET DU SUJET 4

    0.3. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 6

    0.4. HYPOTHESE DU TRAVAIL 6

    0.5. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE 6

    0.6. DELIMITATION DU SUJET 7

    0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL 7

    CHAPITRE 1. CADRE CONCEPTUEL, THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE 8

    Section 1. Cadre conceptuel 8

    1.1.Effets............................................................................................ 8

    1.2. Programme d'action 8

    1.2.1. Programme 8

    1.2.2. Action 9

    1.3. FFRP 9

    1.4. Promotion du savoir-faire de la femme rwandaise 9

    1.4.1. Promotion 9

    1.4.2. Savoir-faire 10

    1.5. Vision 2020 11

    1.5.1. Vision 11

    1.6. description de la zone d'etude du District de Huye 12

    1.6.1. Principales caractéristiques géographiques 12

    1.6.2. Aspect général 12

    1.6.3. Le relief 12

    1.6.4. Climat et pluviometrie 12

    1.6.5. Hydrographie 13

    1.6.6. Sols 13

    1.6.7. Faune et flore 13

    Section 2. Cadre théorique 14

    2.1. La condition de la femme comme question politique 14

    Section 3. Cadre méthodologique 18

    3.1. Méthode de recherche 18

    3.1.1. Méthode comparative 18

    3.1.2. Méthode historique 19

    3.1.3. Méthode fonctionnaliste 19

    3.1.4. Méthode analytique 19

    3. 2. Population d'enquête 19

    3. 3. Les techniques de collecte des données 20

    CHAPITRE 2. HISTORIQUE DE LA CONDITION DE LA FEMME RWANDAISE 22

    Section 1. La condition de la femme sous la Monarchie 23

    1.1. Implication des femmes dans la vie politique 23

    Section 2. La condition de la femme sous la colonisation 25

    Section 3. De l'indépendance à 1994 26

    3.1. La femme Combattante dans l'armée et dans la magistrature 31

    CHAPITRE 3. LA CONDITION DE LA FEMME AU RWANDA : 35

    DES TEXTES DU FPR A LA VISION 2020 35

    Section 1. Les textes de la condition de la femme à travers le projet de société du FPR 35

    1.2. L'engagement des femmes dans les forces armées 38

    Section 2. Lest textes de la condition de la femme à travers la constitution de 2003. 39

    Section 3. Les testes de la condition de la femme à travers la politique sectorielle du 42

    3.1. Contexte général 42

    3.2. Objectif global du MIGEPROF 42

    3.3. La mise en application issue de la journée internationale de la femme 43

    Section 4. Les textes de la condition de la femme à travers la vision 2020................. 44

    Section 5. Le programme du FFRP : La promotion du Savoir-faire 47

    5.1. Le programme du FFRP 47

    5.2. La promotion du savoir-faire de la femme rwandaise 48

    CHAPITRE 4 : LE FFRP ET LE DISTRICT DE HUYE : 50

    4.1. Mission du FFRP 50

    4.1.1. Les Grandes réalisations stratégiques du FFRP 50

    4.1.1.1. Le plaidoyer, l'influence positive et le partenariat 50

    4.1.1.2. L'information et la formation 51

    4.1.1.4. La mise en réseaux en faveur du genre dans les lois et action 51

    4.1.1.5. Renforcement de la capacité institutionnelle et organisation du FFRP 52

    4.2. Les grandes réalisations de district de Huye 55

    4.2.2. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE 55

    4.2.2.1. Secteur du développement humain 55

    4.2.2.1.1. Données démographiques 55

    4.2.3. Genre et Promotion de la Femme 56

    4.2.3.1. Analyse problèmes, causes et conséquences 57

    4.2.4. Identification des priorités identifiées par le district de Huye 58

    4.3. SOLUTION POSSIBLE 59

    4.3.1. Opinion des femmes sur les risques pouvent les handicaper dans leur 59

    4.3.2. Opinions des Femmes Parlementaires comme résultat dechangements 65

    4.3.3. Les moyens stratégiques à prendre pour surmonter ces difficultés 67

    4.3.3.1. Développer la capacité de plaidoyer 67

    4.3.3.2. Développer la confiance des femmes en elles-mêmes 67

    4.3.3.3. Renforcer la volonté des femmes à connaître et à jouir de leurs droits 68

    4.3.3.4. Intégrer l'utilisation des circuits médiatiques et autres services 69

    CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS 70

    BIBLIOGRAPHIE 76

    ANNEXE............................................................................................. 81

    0. INTRODUCTION GENERALE

    L'introduction générale présente la problématique, choix et intérêt du sujet, les objectifs de la recherche, les hypothèses de travail, les méthodes de recherche, la délimitation du sujet ainsi que la subdivision du travail.

    0.1. PROBLEMATIQUE

    Logiquement, il est impossible d'avancer dans le développement sans libérer la femme et sans éradiquer toutes les formes de discrimination pratiquées à son égard. Mais si on remonte un peu dans l'histoire de la femme, depuis l'antiquité et même au moyen-âge, partout dans le monde, la femme a été marginalisée et considérée comme absente de façon qu'on ne la considère même pas dans les recensements. Elle était vouée au silence de la reproduction maternelle et ménagère (mettre au monde des enfants, allaitement, soins des enfants, préparation des repas, lavage, nettoyage, etc.) toujours dans l'ombre du domestique. Elle était moins considérée dans plusieurs domaines de la vie (économique, politique, social, éducationnel, culturel, etc.). Elle n'avait aucun droit de participation à la prise de décision jusqu'au niveau de ses propres biens.1(*)

    A la fin du moyen-âge, les femmes en occident médiéval représentaient plus de 80%, et lorsqu'elles étaient reconnues coupables de sorcellerie, elles étaient brûlées. «Elles sont plus méchantes ». 2(*)

    Traditionnellement, si on remonte un peu dans l'histoire aux quatre coins du monde, les femmes ont beaucoup souffert de la discrimination et des inégalités par rapport aux hommes. Ce type de discrimination a toujours occupé une place importante dans la hiérarchie sociale. Car, même dans la société traditionnelle, on favorisait plus les gens de sexe masculin que ceux de sexe féminin, la différence biologique a fait que l'homme juge la femme comme étant inférieur et ainsi ravalée au travaux subarternes et à la soumission. Rappelons que la discrimination féminine ne date pas d'hier, c'est une situation qui existe depuis longtemps dans l'histoire, pendant des millénaires.

    Saint Augustin affirme que :

    « Il est de l'ordre naturel chez les humains que les femmes soient soumises aux hommes et les enfants aux parents. Car c'est une question de justice que la raison la plus faible soit soumise à la plus forte.» 3(*)

    Souvent, on dit que le discours antiféministe découle en partie du statut d'Eve dans la bible. En effet, la bible donne à la femme la responsabilité du péché originel.

    Saint Paul, dans ses Lettres, dit que,

    « Le chef de tout homme, c'est le Christ, le chef de la femme c'est l'homme, et le chef du Christ c'est Dieu. C'est n'est pas l'homme, bien sûr, qui a été créé pour la femme mais la femme pour homme. Que les femmes soient soumises à leurs maris et qu'elles gardent le silence en toute soumission pendant l'instruction ». 4(*)

    Au Rwanda, l'ancienne coutume réserve à la femme la subordination à l'homme, a qui elle devait respect. Obéissance et soumission en tout. Le droit coutumier rwandais ne réservait pas une place importante à la femme, la famille rwandaise était patriarcale, jamais l'enfant ne pouvait appartenir à sa mère. En plus, jamais la femme ne jouissait du droit de l'héritage familial. L'homme croit en lui seul, et pas en sa femme. Les proverbes suivants l'expriment ainsi : «Nta nkoko kazi ibika isake ihari »5(*) (aucune poule ne fait cocorico en présence du coq). «Uruvuze umugore ruvuga umuhoro.» (Dans un foyer où la femme prend la parole il y a discorde). «Nuko wabaye umugabo sha » (voici tu es devenu un homme). «Umugore ni umutima w'urugo » (La femme est le coeur du foyer). Ces adages susmentionnés démontrent ce que les hommes pensent des femmes. Les hommes n'autorisent pas les femmes à s'exhiber en public. Le fait en société le montre clairement.

    Une femme ne peut être chef de délégation (Umukwe mu kuru) dans une célébration du mariage. En effet, la femme a toujours occupé une place moins importante que celle de l'homme dans la hiérarchie sociale. Elle n'avait pas droit à la parole surtout en public et devait accepter tous les traitements qui lui étaient infligés : difficultés d'accès au crédit, absence d'accès à l'héritage. De leur côté, les hommes se confortaient dans leur rôle de chefs de famille et abusaient souvent de leurs pouvoirs.

    Pour le moment, les femmes rwandaises sont responsables de certains rôles anciennement réservés à l'homme. Cette affirmation est d'autant plus vraie que la nouvelle constitution de 2003 garantit l'égalité de tous devant la loi et garantit aux femmes au moins 30% des places dans les postes de prise de décision. La femme rwandaise en tant qu'être humain doit participer au processus de développement en qualité de mère et créer les conditions les plus favorables à la réalisation harmonieuse de sa personnalité. Cependant, la participation de la femme rwandaise n'est pas un problème des femmes ou une question de la revendication des femmes. Elle est plutôt une question de développement social, politique et économique de notre société. C'est une question qui concerne à la fois les hommes, les femmes et la société entière.

    Au Rwanda, certaines lois ont été mises en place pour réduire leurs marginalisations, notamment la loi n° 22/1999 du 12/11/1999 portant sur les régimes matrimoniaux, les libertés et les successions6(*). Ainsi les lois discriminatoires à l'égard de la femme ont été révisées, et ce processus continue actuellement. Les résultats montrent que les femmes sont capables d'améliorer les conditions de vie de leurs familles, elles deviennent de plus en plus responsables, se montrent capables de subvenir aux besoins de leurs ménages et sont actrices du développement.

    Toutefois, investir dans les femmes ne signifie pas seulement leur dispenser une éducation et des soins de santé. Cela signifie écarter les obstacles qui empêchent les femmes de réaliser leur potentialités, d'en prendre la mesure et de reconnaître leur rôle comme membres précieux et irremplaçables de la société. Ainsi, malgré au Rwanda les progrès notables réalisés par le FFRP, beaucoup reste a faire. La politique du FFRP en faveur du genre ne manque pas de soulever certaines questions auxquelles doit répondre ce travail. La principale est de savoir comment les actions réalisées par le FFRP ont été inseriosées réellement par les femmes des instances de base. C'est pourquoi notre étude aura à répondre à la question suivante :

    «Quelles sont les conséquences de la politique du FFRP sur le développement du genre dans le District de Huye durant la période de 1996 à 2006 ? »

    0.2. CHOIX ET INTERET DU SUJET

    L'intérêt porté à ce sujet s'inscrit dans le cadre du processus de démocratisation auquel sont confrontés actuellement les tiers-monde en général et la République du Rwanda en particulier. Il est important de préciser que le rôle de la femme rwandaise dans le développement du pays est très important face à la vision 2020. C'est ainsi que le sujet a été choisi dans le souci de donner notre contribution à la promotion de la participation de la femme rwandaise à travers la vision 2020.

    Le présent travail est un concours à la connaissance de l'effet du programme d'action du FFRP en matière de promotion du savoir-faire de la femme rwandaise à travers la vision 2020. C'est ainsi que ce travail a été mené dans le cadre de recherche des universitaires en science politique organisé à la fin des études du 2ème cycle en vue de contribuer à l'effort scientifique de recherche de solutions aux problèmes de notre société. Le choix du sujet a été motivé par une triple raison :

    · Au niveau individuel : la promotion des femmes dans les postes de prise de décision rompt avec l'isolement et les barrières socio-culturelles. Elle permet l'ouverture d'ésprit, la rend plus renseignée sur la législation, elle accroît la confiance de la femme en elle-même. Ainsi elle a accès au contrôle des ressources et le droit au bénéfice.

    · Au niveau de la famille : La complémentarité dans l'accomplissement des devoirs des conjoints, la participation de la femme rwandaise dans la promotion du savoir-faire face à la vision 2020, l'impact sur l'éducation des enfants basée sur la complémentarité et le respect de chacun, la connaissance de la véritable valeur de la femme dans la société.

    · Au niveau national : l'effet du programme d'action du FFRP augmente les potentialités de développement basées sur toutes les forces vives de la nation. Il contribue à l'efficacité de mise en oeuvre de certains projets de développement, à l'amélioration du bien-être dûe à la satisfaction de besoins exprimés par toutes les couches de la population. Cela occasionne des changements d'attitudes et de comportements dans le sens de la complémentarité entre les hommes et les femmes dans le processus du développement durable.

    Ainsi, l'absence du savoir-faire de la femme rwandaise dans le développement du pays risque de produire des effets négatifs, tant sur le plan individuel, familial que national.

    0.3. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

    OBJECTIF GLOBAL

    Le présent travail vise à montrer l'importance des effets du programme d'action du FFRP en ce qui concerne la compétence de la femme rwandaise vis-à-vis du développement durable de notre pays.

    OBJECTIFS SPECIFIQUES

    Notre travail a trois objectifs principaux, à savoir :

    v Relever les facteurs de blocage des femmes rwandaises

    v Montrer l'effet de la politique des femmes parlementaires sur les changements de mentalité des femmes administratrices impliquées dans les instances de base,

    v Dégager les moyens stratégiques pour surmonter les difficultés.

    0.4. HYPOTHESE DU TRAVAIL

    Notre recherche va tester l'hypothèse ci-dessous :

    « La politique du FFRP constitue l'un des meilleurs moyens d'intégrer le

    développement du genre Dans le District de HUYE. »

    0.5. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

    Concernant les méthodes, on a fait recours a :

    v La méthode comparative

    v La méthode historique

    v La méthode fonctionnaliste

    v La méthode dialectique

    Concernant les techniques, notre étude a fait recours à :

    v La technique documentaire

    v La technique du questionnaire

    v La technique d'entretien

    0.6. DELIMITATION DU SUJET

    Tout travail scientifique doit être limité dans le temps et dans l'espace.

    Dans le temps

    Le présent travail couvre la période de la création du FFRP depuis 1996 jusqu'en 2006. Notre étude sera focalisée sur «l'effest du programme d'action du FFRP en matière de promotion du savoir-faire de la femme rwandaise face à la vision 2020. » C'est durant cette période que l'on a remarqué des changements suite aux actions importantes du FFRP en faveur des femmes administratrices des instances de base.

    Dans l'espace

    Faute de temps et de moyens financiers et matériels pour aborder ce sujet intéressant dans son entièreté, nous avons pris comme champ d'étude les échelons des femmes exercant l'administration publique au Rwanda. Au niveau national, ce travail se limite à 2 organes à savoir : les femmes parlementaires de deux chambres du parlement Rwandais (sénat et chambre des députés) et les femmes administratrices du District de Huye/ Province du Sud. En particulier le District de Huye comme cas d'étude constitue la limite spatiale de notre étude.

    0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

    Le travail ci-après est subdivisé en quatre chapitres :

    v Le premier chapitre explique le cadre conceptuel, théorique et méthodologique.

    v Le deuxième chapitre présente l'historique de la condition de la femme au Rwanda : des textes du FPR à la vision 2020.

    v Le troisième chapitre détermine la condition de la femme au Rwanda à travers la Vision 2020.

    v Le quatrième chapitre défini le FFRP et le District de Huye : Des réalisations Concrètes.

    CHAPITRE 1. CADRE CONCEPTUEL, THEORIQUE ET

    METHODOLOGIQUE

    Le chapitre suivant contient trois sections à savoir: cadre conceptuel, cadre théorique et cadre méthodologique.

    Section 1. Cadre conceptuel

    Le présent cadre conceptuel définit les termes clés à savoir le concept effets, programme d'action, FFRP, promotion du savoir-faire de la femme rwandaise, Vision 2020 et la description de la zone d'étude notamment le District de HUYE.

    1.1. Effets 

    Selon GRAWITZ. M. (1992)7(*). L'effet résulte d'une cause. C'est-à-dire l'expérience de vérification d'une hypothèse. Il s'agit plutôt de facteurs que de causes.

    Cepandent, GASORE.O. (2006)8(*), définit l'effet comme l'impact d'une action. Cet impact peut être positif ou négatif. L'effet représente les conséquences que peut avoir une action ou les bienfaits d'une action, on veut dire le bienfait d'une action menée.

    1.2. Programme d'action

    1.2.1. Programme9(*)

    Le terme programme désigne l'ensemble intégré d'activités conçues pour atteindre un but commun ou l'ensemble de ligne de conduite ou d'action ayant les connaissances à acquérir et les techniques à maîtriser.

    1.2.2. Action10(*)

    Selon A. Touraine, L'action désigne le mouvement unissant des groupes ou individus dans un objectif commun de défense de leurs intérêts, ou d'un idéal qui peuvent en bénéficier sans y participer.

    En exposé général, le grand Larousse Encyclopédique, (1963), définit le Programme d'action11(*) comme le complément du plan de modernisation et d'équipement  destinés à corriger les déséquilibres géographiques de l'économie, en favorisant l'expansion économique et sociale des différentes régions, et plus particulièrement de celles qui souffrent de sous-emploi ou d'un développement économique insuffisant.

    1.3. FFRP12(*)

    Le Forum des Femmes Rwandaises Parlementaires (FFRP) est un mécanisme consultatif de facilitation de l'intégration du genre au sein du parlement qui a été crée en 1996. C'est une forme organisationnelle des parlementaires (9 sénateurs et 39 députés). De telles organisations (fora ou réseaux des parlementaires) sont reconnus par la loi portant le règlement d'ordre intérieur des deux chambres du parlement du Rwanda (sénat et chambre des députés).

    1.4. Promotion du savoir-faire de la femme rwandaise

    1.4.1. Promotion

    Selon le Petit Larousse illustre (1998)13(*), le mot promotion vient du verbe promouvoir, qui signifie pousser en avant, faire avancer, élever à une dignité, un grade ou un rang supérieur.

    En exposé général, certains auteurs parlent d'émancipation, d'autres de promotion, mais tous veulent signifier une certaine libération. Les expressions peuvent être utilisées l'une pour l'autre de toutes circonstances.

    Selon MUKEZAMFURA, A. (1988)14(*), s'émanciper peut être entendu dans le sens de sortir de sa réserve habituelle. En particulier d'en prendre son aise avec les conventions morales et sociales.

    1.4.2. Savoir-faire

    Selon Parker et Fleishman, l'expression savoir-faire15(*) étymologiquement signifie habileté à réussir ce que l'on entreprend. Sa limitation et sa dépendance se réfèrent à la capacité qui tend à un trait général qui facilite la performance d'un individu dans une variété de tâches. En effet tel ou tel savoir-faire, c'est par exemple être capable de pratiquer un métier ou un art, d'effectuer un travail grâce à un apprentissage, à une compétence, à l'expérience, à une habileté acquise ou naturelle.

    Le savoir-faire est aussi un mode de connaissance, par exemple un enfant sait réaliser une addition en groupant ses doigts ou des jetons. Par conséquent, celui qui dispose de connaissances peut ne pas savoir comment les exploiter. Pour arriver au but qu'on se fixe en avance, on doit posséder un savoir-faire, une intelligence qui nous permettent d'ordonner nos connaissances et de choisir celles qui sont pertinentes16(*).

    « La promotion du savoir-faire de la femme rwandaise» étant comme un processus qui consiste en une prise de conscience de ses capacités, ouverture d'ésprit plus réfléchie, mais dans la main avec son collègue masculin. Pendant longtemps, les femmes rwandaises ont été soumises à l'homme, comme l'introduction générale l'éclaircisse. La femme rwandaise d'aujourd'hui doit aller dans le sens de devant de ce que nos jours appellent « l'intégration du savoir-faire de la femme rwandaise au développement. »

    Le savoir-faire diffuse par le FFRP n'arrive pas en terrain vierge dans la paysannerie comme les agents de développement le disent trop souvent qu'il ne s'agit pas d'amener le savoir-faire là où règne l'ignorance.

    1.5. Vision 2020

    1.5.1. Vision

    Selon Jean-Marie Cour et Serge Snrech (1998)17(*) :

    « La Vision » est exprimée sous forme d'une image à long terme de la répartition des hommes et de leurs activités. Elle est le résultat de «projections » établies sur la base des mécanismes identifiés dans la rétrospective longue et de jeux d'hypothèses plus ou moins volontaristes.

    Le terme «Vision 2020 » est un concept qui a été lancée mondialement depuis Genève en février 1999. Le terme se repose à une vaste coalition de l'organisation mondiale de la santé (OMS) et de L'Agence Internationale pour la prévention de la Cécité. Son objectif est d'éliminer les principales causes de cécité évitable d'ici l'année 2020, en rapprochant les agences gouvernementales et non gouvernementales pour faciliter la planification, le développement et la mise en oeuvre de programmes de soins oculaires nationaux et durables, basés sur trois stratégies principales, à savoir : lutte contre la maladie, développement des ressources humaines et développement des infrastructures, selon les principes de soins de santé primaire18(*).

    « La Vision 2020 du contexte rwandais » proprement dit, signifie un projet d'activité qui montre l'image que veut avoir la société rwandaise à l'horizon 2020. Elle envisage de faire le Rwanda un pays à revenu moyen (de 260 $ US actuellement à 960 $ US en 2020), c'est - à - dire de sortir de l'état de pauvreté en combinant les objectifs de la croissance économique et ceux du développement »19(*)

    1.6. Description de la zone d'étude du District de Huye20(*)

    1.6.1. Principales caractéristiques géographiques

    1.6.2. Aspect général

    Huye est l'un des huit districts qui composent la Province du Sud ; il est constitué par quatorze secteurs : Mbazi, Kinazi, Simbi, Maraba, Rwaniro, Rusatira, Huye, Gishamvu, Mukura, Ruhashya, Tumba, Kigoma, Ngoma, Karama.

    1.6.3. Le relief

    Le District de Huye se situe sur un plateau central avec une unité topographique de type collinaire dans sa partie centrale, à l'Est et au Sud. Elle occupe les sommets tabulaires des collines avec une altitude moyenne de 1700 m, elle descend jusqu'à 1450 m vers la ferme de Songa. Dans sa partie Ouest, elle s'élève au fur et à mesure qu'on se dirige vers l'Ouest pour culminer à plus de 2000 m au sommet du mont Huye. Les bas fonds marécageux se situent à une altitude de 1650 m.

    1.6.4. Climat et pluviometrie

    Le District de Huye se caractérise par un climat de type tempéré sub-équatorial, avec une température moyenne oscillant autour de 20oC. Son module pluviométrique moyen annuel tourne autour de 1160 mm de pluie. Comme sur l'ensemble du pays, le climat est marqué par 4 saisons bien distinctes : une grande saison des pluies (mi février - mai), une grande saison sèche (juin - mi septembre), une petite saison des pluies (mi septembre - décembre) et une petite saison sèche (janvier - mi février).

    La pluviométrie est caractérisée par des précipitations abondantes de 1400 mm en moyenne par an.

    1.6.5. Hydrographie

    Le réseau hydrographique du District de Huye est constitué par des cours d'eau, à l'Ouest, on remarque le cours d'eau de Kadahokwa qui s'oriente du Nord au Sud ; au centre, se trouve le cours d'eau de Rwamamba ; à l'Est, il y a la grande vallée de Rwasave drainée par le cours d'eau de Kihene orienté du Nord au Sud ; ces cours d'eau sont drainés vers la Migina qui est l'affluent de la rivière Akanyaru ; au Nord Ouest se trouve la rivière Mwogo qui se deverse dans le Nyabarongo. Le District de Huye est très riche en vallées marécageuses le long des rivières et des ruisseaux, ce qui constitue un potentiel à développer.

    1.6.6. Sols

    Les sols évoluent en profondeur selon leur situation sur la colline ; les meilleurs sols se trouvent dans les marais (ils sont sablonneux et assez humifères) si ceux-ci ne sont pas ensablés par l'érosion des collines. Les sols sur la dorsale granitique sont les moins fertiles, ils sont très pauvres en humus. Les sols du plateau central sont moins mauvais, ils sont du type koalisol, fertiles quand l'érosion ne les a pas dégradés, et quand l'horizon humifère de ces sols est bien conservé.

    1.6.7. Faune et flore

    La végétation naturelle a disparu sous la pression des cultures et a été remplacée par une végétation anthropique c'est-à-dire résultant de l'action de l'homme et elle est dominée par les plantes culturales. La majeure partie des terres est sous cultures vivrières et, par ordre, d'importance il y a le bananier, le haricot, le sorgho, la patate douce et le manioc etc...

    D'une manière générale, on note une insuffisance de forêts et le peu qui existe nécessite un renouvellement. Toutefois, on rencontre quelques reboisements constitués d'eucalyptus en grande partie et de grévillia. Quant aux animaux sauvages l'on en trouve surtout dans la zone de la station de l'ISAR Songa à savoir, le chacal, la gazelle, le lapin, le lièvre, etc.

    Section 2. Cadre théorique

    2.1. La condition de la femme comme question politique

    Le cadre théorique autour de la condition de la femme comme question politique sur le genre va apporter la lumière sur les éléments qui suscitent toujours beaucoup de contradictions notamment quand il s'agit d'intégrer l'approche genre et politique dans le langage actuel. Dans ce cadre théorique, le genre fait référence aux rôles sociaux attribués respectivement aux femmes et aux hommes dans des sociétés particulières et du moment particulier tandisque la politique fait référence au principe directeur pour une certaine action réalisée par les décideurs en vue de s'attaquer à une question particulière.

    L'évolution de la femme dans la vie politique ne date pas de longtemps, l'entrée de la femme dans ce domaine reste très timide. Les rapports entre les femmes et la politique sont peu connus. Ceci parce que la science politique a toujours étudié la vie politique de la société, domaine où les femmes ne sont, même aujourd'hui, ni nombreuses, ni véritablement admises. Les préjugés sont abondants dans presque toutes les sociétés des quatre coins du monde qui la considérent comme un être faible. Ces préjugés aggravent sa marginalisation.

    L'entrée de la femme dans la vie politique est en retard par rapport à l'homme. Pourquoi ? Parce que d'une part, les femmes sont moins disposées à entrer en politique que les hommes. Car la politique ne répond pas à leurs aspirations. La politique réclame des ressources que les femmes ne possèdent pas (disponibilité, sécurité de l'emploi, aisance financière). D'autres part, les systèmes politiques sont responsables de cette situation par le biais du jeu électoral.

    D'après Jean ROSTAND :

    « La femme n'est point purement femelle, ni le mâle purement mâle,

    elle est seulement plus féminine et lui plus masculin qu'elle. »21(*)

    Cependant, le fait d'être femme a été la cause de restriction des droits et des libertés. Dans la conquête des libertés pour l'indépendance, l'histoire prouve que les hommes ont été accompagnés par l'aide et le soutien des femmes. Toutefois, au moment de récolter les fruits du succès si durement acquis, les femmes ont été souvent mises à l'écart. Parfois privées de la récompense naturelle, elles ont été exclues des honneurs de la victoire à laquelles elles venaient de contribuer. Dans les pays sous-développés, la femme est responsable de toute la chaîne alimentaire depuis la production des vivres jusqu'à la préparation des repas.

    D'après M. VADERVEKEN, et HERNADEZ, C., (1985) :

    « Les Anthropologues et les archéologues affirmaient que la femme a été celle qui était chargée de la recherche, du traitement et du stockage de la nourriture végétale. En conséquence logique : ce sont les femmes qui ont inventé les techniques et les outils pour exercer ces travaux. Aujourd'hui les anthropologues sont également convaincus que ce sont également les femmes qui ont découvert l'agriculture.»22(*)

    A l'époque les femmes étaient discriminées presque dans tous les domaines. En contraste, les féministes socialistes rejetaient ces constats classiques, en suivant les textes de l'Organisation des Nations Unies adoptées en 1948 :

    « Le préambule de la charte des Nations Unies condamnait fortement toutes les discriminations à l'égard des femmes et souligne que l'un des buts de l'organisation est d'assurer aux femmes les mêmes droits et les mêmes possibilités qu'aux hommes dans la dignité et la valeur de la personne humaine. 23(*)

    L'homme a refusé d'accorder le même droit dont il jouit à la femme.

    Selon Simone de BEAUVOIR (1945):

    «Ce monde a toujours appartenu aux hommes » 24(*)

    Il remontre encore en affirmant :

    « On ne naît pas femme, on le devient.» 25(*)

    La femme, depuis des années, a été considérée comme un être inférieur et son infériorité semble si naturellement indiscutable et immuable que l'on ne s'est jamais préoccupé des risques de cette marginalisation. Ni le passage des temps, ni les régimes politiques dans leur succession n'apportent des grands changements à cette situation.

    Pour comprendre sa marginalisation qui ne date pas d'hier, Madame de STAËL (1766- 1817) 26(*)affirmait :

    « On a raison d'exclure les femmes des affaires publiques et civiles ; rien n'est plus opposé à leur vocation naturelle que tout ce qui leur donnerait des rapports de rivalité avec les hommes et la gloire elle-même ne saurait être pour une femme qui deuil du bonheur. » 27(*)

    Les anti-paritaires rejetaient certainement ce constat qui enracinait la politique dans la biologie, en disant par exemple que, par leur nature, les femmes seraient porteuses d'une autre vision politique28(*). Il n'y a ni homme, ni femme dans la République, il n'y a que des citoyens sans distinction de sexe. A ce niveau, l'homme et la femme doivent être considérés dans le contrôle, l'accès à l'emploi, aux services et aux ressources ainsi qu'à leur partage, sans oublier l'égalité de traitement par les employeurs et fournisseurs de services. Ainsi, nous sommes d'accord avec l'idée de DROY Isabelle, (1996)  dans la citation suivante :

    «L'évolution des conditions sociales et politiques a suscité ces dernières années un retour d'intérêt sur les femmes comme l'objet de recherche même si les caractères non historiques et temporels de la catégorie femme rend difficile toute conceptualisation de leur situation. Les femmes semblent toujours avoir été subordonnées aux hommes et cette dépendance n'apparaît pas comme conséquence d'un événement ou d'un avenir, l'appel à la nature féminine, les inégalités entre les sexes, on en déduit alors que les handicaps féminins sont éternels. Les différences biologiques suffisent - elles à expliquer les inégalités entre les sexes ? » 29(*)

    En cherchant une réponse à la précédente question nous trouvons que les anthropologues économistes rejettent ce constat : Pour eux, il faut chercher la cause des inégalités dans les activités productrices, reproductives et la division sexuelle du travail et chaque culture peut trouver les choses autrement.

    D'après CORRINE goldberger (1982),30(*)

    «Une démocratie sans femmes n'est pas une démocratie, l'égalité des genres est également un élément de la bonne gouvernance. L'égalité des chances est au coeur de la démocratie. »

    L'article 4 de la déclaration universelle sur la démocratie, adoptée en septembre 1997 par le conseil de l'Union Interparlementaire stipulait :

    « Il ne saurait de démocratie sans véritable partenariat entre homme et femme dans la conduite des affaires publiques où hommes et femmes agissent dans l'égalité et la complémentarité s'enrichissant mutuellement de leur différence.»31(*)

    Au Rwanda, le présent diffère du passé dans l'intégration de l'approche genre et développement. Le développement proprement dit est fondé sur six piliers et quatre thèmes transversaux de la vision 2020, tandisque le genre est le pilier de ces thèmes transversaux. Dans ce contexte, il est important que les femmes jouent pleinement un rôle égal à celui de l'homme dans toutes les futures structures décisionnelles du Rwanda : le parlement a accordé aux femmes 48,8% des places dans tous les domaines de prise de décision. Désormais, la femme rwandaise est considérée par le gouvernement rwandais comme un partenaire actif incontournable pour la paix et le développement dont le Rwanda a soif.

    Section 3. Cadre méthodologique

    Selon GRAWITZ, M, (2001),

    « La méthode est l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une

    discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontrer, les

    vérifies.»32(*)

    3.1. Méthode de recherche

    Tout au long de ce travail, nous avons recouru à quatre méthodes de recherche, compte tenu de la matière à étudier : il s'agit de la méthode comparative, la méthode historique, la méthode fonctionnaliste et la méthode analytique.

    3.1.1. Méthode comparative

    Cette méthode nous a aidé à retrouver les éléments de ressemblance et de dissemblance entre les faits comparés. Nous nous sommes servis de cette méthode en vue de voir clairement s'il y a une interaction entre les femmes parlementaires (membres de l'Assemble Natinale et du sénat) et les femmes administratrices du District de Huye.

    3.1.2. Méthode historique

    Elle se base sur l'analyse des faits ou des données d'une période bien précise ou d'un temps bien délimité dans le passé. En examinant les faits et les événements liés au genre dans la période récente, on fait appel à la politique nationale du genre comme question politique basée sur la consolidation d'un Etat de droit lié au développement durable en vue de promouvoir l'égalité et l'équité des genres au Rwanda.

    3.1.3. Méthode fonctionnaliste

    Cette méthode nous a permis de connaître la causalité des changements de mentalité des femmes comme phénomène réel sur la problématique du genre parmi les jeunes de deux sexes différents dans le système sociopolitique auxquels ils participent.

    3.1.4. Méthode analytique

    Elle nous a aidés à analyser les données et les informations obtenues en vue d'en tirer ce qui caractérise et se rapporte à nos hypothèses. Pour atteindre  les objectifs de l'étude et la vérification de l'hypothèse, nous nous sommes servi de certaines techniques de collecte des données mais le choix a été motivé par la nature de notre enquête.

    3. 2. Population d'enquête

    Dans notre population d'enquête nous avons jugé opportun de déterminer d'avance les personnes susceptibles de nous fournir les informations voulues. C'est dans ce cadre que nous avons jugé bon d'enquêter sur les femmes parlementaires représentant les intérêts des femmes rwandaises dans le parlement et les femmes administratrices du District de Huye. Cependant, nous avons choisi de formuler des questionnaires réservés aux deux organes. Ainsi, nous nous sommes référés aux listes affichées au parlement et à la liste affichée au bureau de la mairie du District de Huye.

    Pour mieux identifier ces deux organes d'administration publique, nous nous sommes intéressé à relever le nombre total des femmes parlementaires car plus de 48,8% sont des femmes députés (soit au total 39 dont 24 femmes proviennent du CNF et 15 femmes proviennent de partis politiques) et 34,6% sont des femmes sénateurs (soit au total 9).

    Par après, nous nous sommes aussi intéressés à réléver le nombre total des femmes administratrices du District de Huye, soit au total 12 femmes responsables chargées de différentes administrations. Ainsi, en vue d'enrichir notre travail, nous avons pris 15 femmes parlementaires (soit 10 femmes députées et 5 femmes sénateurs) étant donné qu'elles sont très occupées dans ces deux organes. Au total, notre étude a enquêtes sur 27 femmes venant des 2 organes (soit 15 dernières femmes parlementaires enquêtées et 12 femmes responsables dudit District). Malheureusement, la population n'étant pas nombreuse l'échantillonnage n'a pas été jugé nécessaire.

    3. 3. Les techniques de collecte des données

    La collecte des données a été effectuée grâce à la recherche documentaire, l'enquête par questionnaire et par interview. Pour poser les questions, nous avons suivi un modèle de questionnaire, que nous avons élaboré tel qu'il apparaît en annexe. Les questions étaient composées en français et en Kinyarwanda. Ces questionnaires sont subdivisés en deux parties à savoir :

    v Questionnaires réservés aux femmes administratrices de District de Huye ;

    v Questionnaires réservés aux femmes parlementaires.

    Ces questionnaires ont été élaborés pour qu'ils puissent nous fournir les renseignements les plus amples sur l'avis des femmes parlementaires et les femmes administratrices du District de Huye, pour voir clairement l'importance capitale de l'implication des femmes parlementaires à travers la promotion du savoir-faire des femmes rwandaises à travers la vision 2020. Entre autre, ce travail veut vérifier l'interaction existant entre le FFRP et les femmes administratrices dudit District ; notamment en vérifiant fortement l'interaction qu'a joué les femmes parlementaires dans le changement des mentalités et le renforcement des capacités intellectuelles des femmes rwandaises durant leur représentativité de 1996 à 2006.

    Pour illustrer et distribuer les questionnaires, il nous est demandé de recourir au bureau du FFRP. Les informations reçues grâce aux interviews complètent les informations recueillies via les questionnaires.

    Pour vérifier si tous ces questionnaires ont été répondus et bien remplis, nous avons prévu un calendrier qui nous a pris deux mois (juillet et août 2007). Au cours de notre enquête, la contrainte majeure rencontrée dans notre questionnaire est le suivi effectué par téléphone, pour vérifier réellement si les questionnaires déposés ont été répondus, alors que les moyens financiers étaient toujours insuffisants.

    Bref, la signification anthropologique à l'égard de la femme a déterminé les traces et les traits qui ont marqué jadis la conduite de l'évolution de la femme. Dans le chapitre qui suit nous allons voir l'histoire de la condition de la femme au Rwanda.

    .

    CHAPITRE 2. HISTORIQUE DE LA CONDITION DE LA FEMME RWANDAISE

    Le chapitre suivant combine trois sections à savoir : la condition de la femme sous la monarchie, la condition de la femme sous la colonisation et de l'indépendance à 1994.

    L'histoire de la femme rwandaise dans la société n'a pas suivi un schéma très différent de celui des autres femmes dans le monde, bien que certaines particularités puissent être notées suivant les réalités propres à chaque pays. La société rwandaise est patrilinéaire, le mari est le chef de la femme et de la famille entière. Dans l'ancienne coutume rwandaise l'autorité sur la femme permettait au mari de battre sa femme quand elle ne voulait lui obéir, quand elle avait commis une faute de nature à indigner le mari.33(*)

    ADRIAENSSENS, J., (1969) dit que :

    « Le système patriarcal constitue une idéologie d'inégalité des sexes mettant la femme rwandaise en position de subordination par rapport à l'homme. La coutume ne reconnaît pas l'égalité des droits entre l'homme et la femme. La structure patrilinéaire de la famille donne le pouvoir et la richesse aux hommes34(*)

    Cette idéologie confine la femme aux seuls rôles de ménagère. A titre d'exemple, beaucoup de proverbes, dictons ou injures de la coutume rwandaise traduisent la déconsidération de la femme tel que :

    Ø Uri uwa nyoko : Cette injure veut dire que l'enfant est d'un sale caractère, hérité de sa mère.

    Ø Umugabo umwe agerwa kuri nyina : c'était pour dire que si l'on veut agir seul, on a la force non pas du père mais de la mère, insinuant par là que la mère ne pouvait rien réaliser devalable.

    Ø Ukurusha umugore akurusha urugo35(*) : Paradoxalement, un homme qui a une femme plus consciencieuse aura un ménage plus prospère.

    Ø Umugore ni umutima w'urugo : le bien-être familial dépend largement de la sagesse de la femme; la femme est le coeur du foyer. 36(*)

    Ces adages montrent la soumission de la femme envers l'homme. La femme est un partenaire, un pilier du ménage, elle joue un rôle clé mais discret, elle évite de contredire son mari en public mais lui demande son avis en privé. En matière patrimoniale, la femme ou la fille ne possédait rien et ne pouvait acquérir aucun bien qui soit le bien propre. Théoriquement, elle n'avait pas de droits économiques, sauf exception.

    Section 1. La condition de la femme sous la Monarchie

    Dans le Rwanda ancien, certaines femmes ont eu une place importante au sein de la société, certaines ont pu user de ce pouvoir. D'abord, l'institution royale traditionnelle obligeait chaque nouveau roi à s'adjoindre une reine-mère. Celle-ci était la mère du nouveau roi ou, à défaut, une des épouses du père de celui-ci. La reine-mère jouait un rôle primordial. Grosso modo, elle était consultée pour toute décision d'importance. Parfois, elle assumait la régence du régime en attendant que le roi grandisse et prenne ses responsabilités37(*).

    1.1. Implication des femmes dans la vie politique

    Dans l'ancienne époque, l'organisation politique du royaume du Rwanda comprenait la hiérarchie administrative et militaire ainsi que la structure de clientèle, qui bien qu'elle ne fût pas purement politique  interférait quand même souvent avec les autres. Pendant la période monarchique, le Rwanda était un Etat ayant une organisation administrative consolidée. Le Roi, souverain suprême du pays, se faisait aider par les chefs coutumiers des différentes provinces du pays.38(*)

    La femme n'était pas absente au sein de ce trône, puisque déjà la reine-mère était la première conseillère du Roi, son fils. Elle assumait, aux côtés de son fils, toutes les responsabilités administratives. La reine-mère participait à l'administration surtout quand le Roi était très jeune ou frappé d'incapacité. Par conséquent, quelques femmes se sont distinguées en jouant un rôle capital dans la prise de décisions à la cours.39(*)

    La dernière reine-mère connue est KANJOGERA. Elle fut à l'origine du coup d'Etat de RUCUNSHU40(*) en 1895 : un jeune roi désigné par son père, MIBAMBWE RUTARINDWA fut déposé et la reine fit introniser son propre fils YUHI MUSINGA celui-ci régna de 1895 à 1931. Une autre reine-mère, NYIRATUNGA: mère de GAHINDIRO, avait gouverné le pays pendant 10 ans vers les années 1700. D'autres femmes se sont aussi retrouvées sur la scène politique comme par exemple NYIRAKIGWENE et NYIRAKABUGA qui furent des sous-chefs, NYAGAKECURU, épouse de SAMUKENDE gouvernait les « Ibisi bya Huye » et ROBWA, soeur de RUGANZU BWIMBA et NYIRATUNGA, qui s'est sacrifiée en libérateur pour que le Rwanda ne soit pas envahi par le GISAKA. On connaît d'autres qui ont exercé la première intervention militaire telleque NDABAGA,41(*) qui fut célèbre par son caractère extraordinaire avec le fameux adage « Ibintu byageze iwandabaga » pour traduire que la situation s'est aggravée à telle enseigne qu'une femme NDABAGA a dû intervenir personnellement sur le champ de bataille.42(*)

    Section 2. La condition de la femme sous la colonisation 43(*)

    Pendant la période coloniale44(*), le Rwanda s'est vu appliquer les textes de lois applicables au Congo-Belge par l'art. 1 de la loi du 21 août 1925. A cette époque, la femme n'avait pas de place dans l'administration devant les juridictions telles que créées. Avec la création des tribunaux coutumiers, en 1926, une composition du siège du tribunal était établie ayant son siège au chef-lieu du territoire, composé d'un juge et cinq assesseurs. Le juge était nommé par les chefs et les assesseurs parmi les sous-chefs, par le délégué du résident. En conséquence, la femme était la moins indiquée.

    Même en 1937, lorsque le Mwami (Roi) créa les tribunaux de chefferie, la femme n'eut pas de place, ni comme assesseur choisi parmi les notables de la chefferie. Par ailleurs, le décret du 5 juillet 1948 sur la justice civile et répressive n'y apportera aucun changement et la situation va perdurer jusque pendant la période post-coloniale45(*).

    Néanmoins, l'arrivée des missionnaires, bien qu'elle ait été à l'origine de quelques changements de mentalité, a perpétué la discrimination politique à l'endroit des femmes. Des écoles ont été d'abord créées uniquement pour les garçons et la religion condamnait plus qu'elle n'encourageait la participation des femmes à la vie politique.

    L'aspect à tenir en considération sur le renforcement des inégalités d'instruction est que, dans notre pays, les grandes écoles d'études secondaires ont été créées par l'église catholique, elles étaient toutes gérées par des prêtres ou des religieux et excluaient catégoriquement la présence de filles. On peut citer toutes les écoles et les séminaires, notamment celle de (Kabgayi, Karubanda, Nyundo, Saint André, Byumba, Save, Collège Officiel de Kigali, Christ-Roi, Groupe Scolaire de Butare, Musanze, etc.)46(*)

    Un peu plus tard, il a été ouvert des écoles ménagères dont le but était de promouvoir le rôle de la fille et de la femme au foyer. Au fil des années, elles ont pris des appellations : école ménagère, foyers sociaux, écoles familiales et école sociale dont celle de Karubanda actuellement.

    Section 3. De l'indépendance à 1994

    A l'indépendance, le rôle de la femme dans la politique a été absent. C'est en 1965 que la femme a pu participer dans les séminaires et les congrès organisés pour la promotion de la femme. La première constitution celle du 24 novembre 1962 accorda à la femme rwandaise de participer à la politique du pays par voie électorale.

    L'article 9 dispose : « sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi électorale, tous les nationaux rwandais majeurs de deux sexes, jouissant de la plénitude de leurs droits civiques et politiques. » Malgré les dispositions des articles 16 à 30 qui garantissent l'égalité des sexes, l'article 54 de la première constitution interdisait à la femme de se porter candidate à la présidence de la République.

    Avec la politique du MRND du 5 juillet 1973 soutient moralement l'émancipation de la femme à travers ses constituitons et sa législation47(*) à rejoindre les autres femmes au niveau international.48(*) Dans les premières années de l'indépendance, les filles furent surtout orientées vers les filières de formation dont le pays avait besoin : monitrices, assistantes sociales, infirmières, etc.

    A partir du milieu des années 1970, la première fois dans l'histoire du Rwanda, une femme fut recrutée en tant que militaire au sein de la gendarmerie et de l'armée. Les femmes se sont engagées comme officiers ou comme simples soldats. Elles sont devenues ainsi des cibles au même titre que les hommes. Vers les années 1980, la représentation des femmes est devenue plus importante au parlement et dans les services de l'administration49(*).

    Dans le gouvernement central50(*), depuis 1962 jusqu'aux événements de 1994, les postes occupés par les femmes étaient peu nombreux. Tandisqu'au niveau du gouvernement local, les postes politiques clés occupés par les femmes depuis l'indépendance jusqu'en 1994 sont notamment le préfet, le sous-préfet, le bourgmestre ou le maire. Entre autres, les femmes parlementaires ont connu une évolution non négligeable depuis 1982. En contraste, c'est depuis 1980 que même certaines femmes ont été élues candidates parlementaires grâce à l'intervention financière du parti-Etat MRND, que la situation a fortement évolué, non seulement d'être victime des violences mais aussi d'être active dans la violence contre l'humanité surtout en 1994.51(*) Les tableaux ci-après rendent compte de leurs effectifs.52(*)

    Tableau N° 1 : Degré de représentativités politiques des femmes au

    Gouvernement central pendant la période post-coloniale.53(*)

    Année

    Postes

    Total des femmes

    Présidence

    v/présidence

    Primature

    1er ministre

    Ministres

    Secrétaire d'Etat

    H

    F

    H

    F

    H

    F

    H

    F

    H

    F

    H

    F

    1962

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    12

    0

    0

    0

    0%

    1964

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    13

    1

    0

    0

    6,6%

    1965

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    11

    1

    0

    0

    7,6%

    1968

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    12

    0

    2

    0

    0%

    1969

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    12

    0

    2

    0

    0%

    1970

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    14

    0

    2

    0

    0%

    1972

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    14

    0

    3

    0

    0%

    1973

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    12

    0

    0

    0

    0%

    1975

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    14

    0

    0

    0

    0%

    1977

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    14

    0

    0

    0

    0%

    1978

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    15

    0

    0

    0

    0%

    1981

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    17

    0

    0

    0

    0%

    1982

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    18

    0

    2

    0

    0%

    1985

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    18

    0

    0

    0

    0%

    1990

    1

    0

    0

    0

    1

    0

    0

    0

    19

    1

    0

    0

    4,5%

    1993

    1

    0

    0

    0

    0

    1

    0

    1

    17

    2

    0

    0

    4,5%

    1994-95

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    1

    0

    19

    2

    0

    0

    4,3%

    Source : Tableau établi par nous-même sur base des données de HAGURUKA, la femme rwandaise et l'accès à la justice, 2000, p.66, MINEPRISEC, Histoire du Rwanda, IIème partie, 1989, p.59.

    De l'indépendance à 1994, on ne compte que quatre femmes ministres à savoir Madeleine AYINKAMIYE qui fut ministre des Affaires Sociales : son mandat fut interrompu une année après de (1964 à 1965). Après 1990, on verra réapparaître la femme au sein du gouvernement pendant la période du multipartisme54(*). A ce moment-là, les femmes étaient nommées, non par la volonté du dirigeant mais par désignation des partis politiques. Et c'est à ce moment qu'une femme, Agathe UWIRINGIYIMANA,55(*) se vit attribuer le poste de Premier ministre, fait historique. Celle-ci gouverne pendant une période difficile des troubles politiques et fit preuve de la force politique et des capacités exceptionnelles, défendant ainsi l'égalité de l'homme et de la femme.

    Malheureusement, elle fut assassinée au début du génocide de 1994. Rappelons qu'auparavant, Agathe UWIRINGIYIMANA fut ministre de l'enseignement primaire et secondaire de 1990 à 1993. Madame Pauline NYIRAMASUKO56(*) fut ministre de la famille et de la promotion féminine de 1990 à 1994 et Madame Agnès NTAMABYARIRO, ministre de la Justice.57(*)

    Tableau N° 2 : Degré de représentativité politique des femmes au Gouvernement local

    pendant la période post-coloniale.

    Année

    Postes

    Total des femmes

    Préfet

    Sous-préfet

    Bourgmestre- Maire

    H

    F

    H

    F

    H

    F

    1962

    10

    0

    21

    0

    143

    0

    0%

    1964

    10

    0

    26

    0

    143

    0

    0%

    1972

    10

    0

    22

    0

    143

    0

    0%

    1976

    10

    0

    34

    2

    143

    0

    1,1%

    1982

    10

    0

    47

    1

    143

    0

    0,4%

    1983

    10

    0

    46

    2

    143

    0

    0,9%

    1986

    10

    0

    55

    1

    143

    0

    0,5%

    1990

    11

    0

    60

    1

    145

    0

    0,5%

    1994-95

    10

    1

    0

    3

    0

    0

    7,6%

    Source : Tableau établi par nous-même sur base des données de HAGURUKA, la femme rwandaise et l'accès à la justice, 2001, p.69, MIFOTRA, recensement des agents de l'Etat, décembre, 1998, p. 12.

    Avec le tableau ci-haut, la présentatrice locale montre que de 1962 à 1975, aucune femme n'a accédé au poste de responsabilité à cet échelon. Ce n'est qu'en 1976 que les 1ères femmes ont été nommées sous-préfet. Il s'agit de Mesdames Victoire BALINDA, NYIRARENZAHO et Margueritte MUKANKWAYA, soit une représentativité de 1,1%. Ce progrès est dû à la prise de conscience par le gouvernement de l'ex-président HABYARIMANA de l'importance de la contribution des femmes au développement du pays. Dancila MUKARUSHEMA, originaire de Kigali rural, députée, occupa ensuite les mêmes fonctions dans la même préfecture de Byumba en 1989. Malheureusement, de 1982 à 1990, il y a eu une régression de représentativité à 0,5%.

    En 1983 Immaculée NYIRABIZEYIMANA administra la sous-préfecture de Rwamagana du 20/01/1983 au 8/01/1984. Elle fut députée de 1984 à 1994, nommée par le Comité central du MRND. S'agissant de la femme préfet l'on a dû attendre en 1994 une femme préfet de la préfecture de la ville de Kigali (PVK).58(*)

    3.1. La femme Combattante dans l'armée et dans la magistrature 59(*)

    A l'époque des ex-présidents KAYIBANDA et HABYARIMANA, l'armée été exclusivement masculine. La plupart, ce sont les hommes qui gouvernent l'armée. Certes, quelques femmes dans l'armée commencent à émerger, mais leur sous- représentativité était évidente. La gendarmerie et la police étaient masculines, la femme néanmoins s'en trouve absente.

    En ce qui concerne l'organisation judiciaire c'est en 1962, que le gouvernement adopta la loi institua des tribunaux de canton en remplacement des tribunaux de chefferies;60(*) avec ce changement la situation reste précaire. Devant les juridictions ordinaires et les juridictions militaires, la femme comme magistrat n'avait plus de place. La première femme à la cour suprême61(*), ne fut nommée en 1999, s'agissant de la cour militaire aucune femme ni auditeur militaire, ni substitut n'a été nommé. Citeris Paribus et Mutatis mutandis, en 1994 on comptait 81 femmes inspecteurs de police judiciaire.

    L'impact de cette absence féminine est fort regrettable, puisque des fois, certaines femmes peuvent avoir des problèmes voir même la peur de s'adresser aux officiers du Ministère public de sexe masculin. La description ci-après nous montre combien la femme a été pendant longtemps écartée de l'officier du Ministère public et l'inspecteur de police.

    Tableau N° 3 : Degré des représentativité des officiers du Ministère

    Public près les juridictions ordinaires.62(*)

    Année

    Parquet général près la cour suprême

    Parquets généraux près les cours d'appel

    Parquet de la République

    Procureur général

    1er Avocat général

    Avocat général

    Procureur général

    Avocat général

    Substituts

    Procureurs

    1er

    Substitut

    Substitut

    H

    F

    H

    F

    H

    F

    H

    F

    H

    F

    H

    F

    H

    F

    H

    F

    H

    F

    1991

    1

    0

    1

    0

    1

    0

    4

    0

    2

    0

    5

    0

    10

    0

    12

    0

    50

    0

    1994

    0

    0

    1

    0

    1

    0

    4

    0

    4

    0

    8

    0

    11

    0

    12

    0

    103

    18

    Source : Tableau établi par nous-même sur base des données du

    MINIJUST Cour Suprême.

    Tableau N° 4 : Nombre d'inspecteurs de police judiciaire (IPJ)

    Année

    Homme

    Femme

    1994

    24

    0

    Source : Tableau établi par nous-même sur base des données

    du MINIJUST Cour Suprême.

    Avant la promulgation de la loi n° 3/97, portant création du bureau d'avocat au Rwanda,63(*) il y avait des mandataires judiciaires, des fois non-juristes, qui pratiquent à tout degré de procédure.64(*) On estime à cette époque qu'il n'y avait pas de discrimination sauf que les femmes étaient emportées par d'autres métiers.

    Aujourd'hui , la loi précédente stipule que toute détentrice au moins d'une licence en droit, a droit d'être avocat, ce qui donne droit à plaider à tout degré de procédure, alors que le non-juristes, appelés défenseurs judiciaires ne peuvent plaider en première instance. Aujourd'hui, le nombre de femmes avocat évolue de jour en jour bien que la loi proprement dite ne fasse aucune distinction liée au sexe.

    Dans l'assemblée législative, la présence de la femme été insignifiante. Lors de l'étude de loi, la position de la femme été toujours minoritaire. Par ailleurs, l'Assemblée Nationale de 1962 à 1994, montre qu'il y a assez l'effectif des femmes parlementaires. Le tableau suivant montre le changement d'effectifs.

    Tableau N° 5 : Nombre de femmes parlementaires 65(*)

    Année

    1962

    1969

    1982

    1984

    1989

    1994

    M

    44

    47

    60

    62

    59

    59

    F

    0

    0

    4

    8

    11

    11

    Source : Tableau établi par nous-même à sur base des données de

    l'Assemblée Nationale

    On remarque que le tableau ci-dessus montre que l'évolution se réalise déjà en 1982 où quatre femmes ont été élues membres du parlement. Sa représentativité ouvrit quelque peu la sphère politique mais à des périodes et des conditions bien déterminées. Dans le Conseil du Rwanda de l'après indépendance, aucune femme ne figurait. De même, la révolution de 1959 ne permit à aucune d'entre elles d'émerger.

    L'assemblée nationale de facto mise en place par le conseil national réuni le 28 janvier 1961 à GITARAMA ne comportait pas de femmes. La 3ème législature de 1969 ne renouvela pas l'expérience. Parmi les 70 députés nommés par les 15 partis habilités ne figuraient que trois femmes venant de partis politiques (FPR, PL, MFBP).66(*)

    Cependant, à l'heure actuelle, des politiques et des mécanismes nationaux sont mis en place. Malgré cela, le chemin reste encore long avant de rendre effective la pleine participation à la vie politique. De plus, elles continuent à subir le contrecoup des facteurs socio-économiques qui transforment radicalement leurs rôles traditionnels sans leur offrir de nouvelles possibilités d'épanouissement. Nous voudrions voir, dans les pages qui suivent, cette condition de la femme au Rwanda, des textes du FPR aux documents de la vision 2020.

    CHAPITRE 3. LA CONDITION DE LA FEMME AU RWANDA :

    DES TEXTES DU FPR A LA VISION 2020

    Ce chapitre comprend cinq sections à savoir : les textes de la condition de la femme à travers le projet de société du FPR-Inkotanyi, les textes de la condition de la femme à travers la constitution de 2003, les textes de la condition de la femme à travers la politique sectorielle du MIGEPROF, les textes de la condition de la femme à travers la vision 2020 et le programme du FFRP : la promotion du savoir-faire de la femme rwandaise.

    Section 1. Les textes de la condition de la femme à travers le projet de société du FPR-INKOTANYI

    Après le génocide de 1994, les massacres et la guerre et autres défis que connaît le Rwanda, le projet de société envisagé par le FPR-Inkotanyi67(*) dans le but d'améliorer la condition des femmes et celle de la société en général est construit sur base des prioritaires suivantes :

    v Le partage égalitaire du pouvoir et des responsabilités ;

    v La lutte contre la pauvreté ;

    v L'amélioration de l'accès de la femme aux services sociaux (l'éducation, santé, gestion de l'environnement, etc.)

    v La promotion de la paix et la lutte contre la violence faite aux femmes ;

    v Amélioration du statut juridique de la femme ;

    v La promotion de la femme à travers les médias ;

    v L'appui aux femmes dans les situations particulières ;

    v Le renforcement des mécanismes de promotion de la femme ;

    v La promotion, protection et développement de la petite fille ; 68(*)

    Dans le but de soutenir les femmes rwandaises, le FPR-Inkotanyi a contribué à l'élaboration de projet fait par MIGEPROF ayant le but de réléver les contraintes qui empêchent les femmes rwandaises de s'épanouir et de participer au bien-être de la société. Dans ce cadre, les projets engagés et l'instauration des fonds communaux des femmes possèdent le siège de base dans le district. Ces fonds sont utilisés pour renforcer la capacité économique des femmes dans l'exercice des activités génératrices des revenus et les aider à résoudre leurs problèmes en vue de faciliter, en outre, leur accès au crédit bancaire. En outre, on a ouvert un fonds de garantie auprès des institutions voulant appuyer les femmes dans le secteur des Petites et Moyennes Entreprises (PME).

    1.1. Programme d'action prioritaire du FPR-INKOTANYI de 2003-2015

    Pour encourager la meilleure participation des femmes dans le processus du développement durable, le FPR- Inkotanyi veut donner la chance aux femmes pour participer pleinement à la prise de décision et d'assumer des responsabilités.

    En perspective, Ester BOSERUP (1975), la montre en disant que :

    « L'intégration de la femme dans l'effort du développement signifie que l'on a le droit légal d'accéder aux moyens qui existent et qui permettent à l'individu ou à la société de progresser. Le développement lui-même sera freiné si la femme ne participe pas davantage à l'emploi dans tous les domaines et tous les niveaux. Certains services gouvernementaux et autres organismes appropriés devraient établir des normes et objectifs pour encourager l'emploi de la femme dans le secteur public tout comme dans le secteur privé. Il est important que les femmes, elles aussi prennent part à la formulation et à l'exécution des projets. Il est donc impératif d'accorder une place plus importante à la femme dans tous les domaines de la planification et de l'exécution en matière du développement, à tous les niveaux de l'administration locale, régionale, nationale et internationale.»70(*)

    Ainsi, sous le mandat du FPR-Inkotanyi, voici quelques actions primordiales de l'intégration de la femme pour les années 2003-2015 :

    v Renforcer les capacités des femmes impliquées dans les instances de prise de décision à tous les niveaux par les formations à plusieurs reprises, les stages, le camp de solidarité, les voyages d'études en matière d'éducation civique, de leadership, de genre et de développement ;

    v Créer l'environnement nécessaire pour favoriser l'éducation des filles et des femmes ; augmenter les services sociaux liés à la santé reproductive ;

    v Développer les mécanismes et multiplier les formations et séminaires visant à encourager les femmes capables de participer au processus électoral et aux autres activités politiques et domaines du leadership ;

    v Promouvoir des activités génératrices de revenus pour le renforcement des capacités des femmes sur le plan économique et des activités de lutte contre la pauvreté ;

    v Organiser les campagnes de sensibilisation inclusives pour favoriser l'évolution des mentalités en ce qui concerne les rôles traditionnellement alloués aux hommes et aux femmes et pour combattre les stéréotypes, en renforçant le patriotisme ;

    v Porter une attention particulière à l'éducation des femmes surtout les paysannes, non instruites ;

    v Elaborer des lois et des législations appropriées pour protéger la femme de l'exploitation et de la discrimination dont elle est victime de la part de la société et leur offrir un soutien juridique.71(*)

    A priori, le FPR-Inkotanyi, grosso modo, a contribué à la révision du code de la famille, la constitution genre sensible dont un des principes est que pour tous les postes de prise de décision les femmes occupent 30%. Ainsi, la loi n° 22/99 du 12/11/1999, instituant la cinquième partie relative aux régimes matrimoniaux, aux libéralités et aux successions a été promulguée. Dans la partie relative au partage d'ascendant, la loi stipule ceci dans ses articles 42 et 4372(*) :

    Article 42 : « Le partage descendant est l'acte accompli par des parents de leur vivant, par lequel ils partagent leur patrimoine entre leurs enfants ou leurs descendants qui en deviennent, chacun pour la position lui dévolue, propriétaires. Ce partage vaut accomplissement des devoirs des parents d'éduquer et de donner un patrimoine propre à leurs enfants.»

    Article 43 : « Tous les enfants sans discrimination aucune, entre ceux de sexe masculin et ceux de sexe féminin encore en vie ou à défaut, les descendants de ceux décédés avant leurs parents, à l'exclusion des enfants déchus pour cause d'inconduite ou d'ingratitude, ont droit aux partages faits par leurs descendants ».

    1.2. L'engagement des femmes dans les forces armées

    Comme on l'a déjà expliqué, traditionnellement la femme ne participait pas à la guerre, cela était réservé aux hommes ; la femme ne pouvait être victime de la vengeance ni aider aux actions vengeresses. Le dicton populaire dit « umukobwa agira inzara ntagira inzigo » (La fille connaît la faim, elle ne connaît pas la rancune).73(*)

    En 1990 déjà, les femmes sont arrêtées pour complicité avec le FPR -Inkotanyi. Généralement « RDF » (Rwanda Defense Force), est actuellement salué comme une action visant à établir l'égalité entre l'homme et la femme. Au sein de l'ancienne armée FPR, certaines femmes ont aussi été engagées comme militaires. Nous pouvons dire sur la ligne de front de 1990 jusqu'en 1994, la femme rwandaise a marqué une révolution résolue ; elle a pris le devant ! Le Rwanda n'avait jamais connu des femmes héros pareilles, depuis longtemps. Les femmes qui se sont incroyablement dévouées sont figurées dans la catégorie de « super héros » solennellement reconnus pendant les cérémonies commémoratives de la Libération Nationale.

    Une quinzaine des femmes ont été couronnées de médailles en 2007, lors de la VIIème cérémonie de la Libération Nationale, soit cinq civils parmi les groupes de Supers Héros qui ont arrêté le génocide. A titre d'exemple : ZURA KARUHIMBI74(*) a sauvé plus de 100 personnes pendant le génocide. Sergent Angélique NIYONSHUTI et sa consoeur Berthilde MUKANDEGEYA RUKUTANA, toutes péries sur le champ de bataille après avoir frappé l'ennemi dans le Parc de l'AKAGERA en 1991. Berthilde MUKANDEGEYA fut tuée après un combat acharné à RWEMPESHA dans l'ancienne province d'UMUTARA.75(*)

    A posteriori, le FPR-Inkotanyi affirmait que l'implication de la femme dans les instances de prise de décision rompt les barrières socio-culturelles, permet aux femmes de nourrir l'ambition d'accéder aux postes de responsabilité et de donner leur contribution effective au développement du pays.

    Section 2. Lest textes de la condition de la femme à travers la constitution de 2003.

    Les opportunités actuelles en faveur des femmes s'inscrivent à l'actif des réalisations de la constitution de 2003. Celle-ci intègre entièrement le genre dans ses dispositions. Ainsi, cet instrument fondamental donne une ouverture stratégique pour la mise en oeuvre des quotas au niveau des trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire)76(*) du citoyen rwandais.

    Le texte entier de la nouvelle constitution du Rwanda de 2003 cherche à promouvoir et à partager l'égalité des chances et la justice sociale. Toutefois, le noyau même des droits de la personne et des droits de la femme se trouve dans le préambule de la constitution du Rwanda de 2003. Ce préambule énonce avec force comment le Rwanda entrevoit son passé et quelle est sa vision de l'avenir. C'est un bon endroit pour explorer la place des femmes et des hommes dans la société rwandaise.

    Le préambule77(*) de la constitution du Rwanda se lit comme suit :

    « Nous, peuple Rwandais [...] engagés à assurer l'égalité des droits entre le

    Rwandais et entre les hommes et les femmes, sans porter préjudice du principe de l'approche gender.»

    Par ailleurs, l'article 9 stipule :

    « L'Etat Rwandais s'engage à se conformer aux principes fondamentaux suivants et à les faire respecter : (...) L'égalité entre les hommes et les femmes reflétée par l'attribution d'au moins trente pour cent des postes aux femmes dans les instances de prise de décisions.»

    Ces dispositions démontrent très clairement un engagement formel en matière des droits de la personne et de droits à l'égalité des genres. Précisant cet engagement, l'article 11 prévoit expressément ceci : « Tous les Rwandais naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs.» Le même article prohibe la discrimination fondée sur le sexe.

    La constitution de 2003 reflète un engagement non équivoque à promouvoir l'égalité des femmes et des hommes. En réalité, un bon nombre de dispositions de la nouvelle constitution de 2003 ont été conçues dans le meilleur intérêt de la femme. Par contre, les femmes en milieu rural sont éloignées de tout l'appareil gouvernemental, elles sont vraiment invisibles en tant que participantes actives sur la scène politique. Le nouveau gouvernement rwandais a joué un rôle dans la facilitation de l'amélioration de la condition de la femme. Son engagement en matière de l'inclusion de la femme semble authentique.78(*)

    Tableau No 6 : Situation actuelle de la participation des femmes au processus

    de prise de décision.

    Année 2006/2007

    Effectifs

    %

    %

    Hommes

    Femmes

    Hommes

    Femmes

    Parlement

    Chambre des députés

    41

    39

    51,25

    48,8

    Chambre du sénat

    17

    9

    65,38

    34,6

    Gouvernement

    19

    9

    67,85

    32,14

    Cour suprême

    7

    5

    58,33

    41,7

    Source : Tableau élaboré par nous - même sur base des données du rapport de plans d'action stratégiques du FFRP (2005-2009), Kigali, septembre 2005 et la nouvelle Constitution de 2003.

    Le présent tableau montre que, depuis 2003, le gouvernement compte 32,14% de femmes. Le gouvernement a ainsi créé un ministère de la promotion de l'égalité des sexes qui doit jouer un rôle clé dans la promotion de l'égalité de la femme et de l'homme au rwanda. Le parlement rwandais compte 48,8% de femmes, et ce pourcentage au sénat s'élève à 34,6%. Pour ce qui est de la cour suprême, les femmes représentent 41,7% des juges, y compris la présidence. Avec 48,8% des sièges parlementaires, le Rwanda est devenu le pays avec le nombre le plus élevé des femmes parlementaires dans le monde. Les femmes en Suède occupent actuellement 45,3% de sièges parlementaires, 38% au Danemark, 37%, en Finlande et 36,7% en Hollande.79(*)

    Certes, les femmes rwandaises ont un taux de représentation supérieur à celui des femmes dans bien d'autres démocraties plus riches et en place depuis longtemps, comme le Canada et les Etats-Unis. Toutefois, il y a encore pas mal de chemin à faire au Rwanda afin d'augmenter la représentation des femmes dans l'administration locale. Actuellement, la représentation des femmes rwandaises à ce niveau est seulement de 9,1% dans les provinces et de 1,9% à la mairie de District. Dans les rangs exécutifs, on trouve 37% de femmes80(*).

    Section 3. Les textes de la condition de la femme à travers la politique sectorielle du MIGEPROF

    3.1. Contexte général 81(*)

    Le Ministère du genre et de la promotion de la famille a été créé en 2003 de se charger de la promotion de l'équité des genres dans le processus de développement du pays. Ce ministère s'efforce principalement de promouvoir l'égalité entre les genres et d'assurer la pleine participation des femmes à la vie économique, sociale et politique du pays. La coordination de toutes les activités en rapport avec la promotion de la femme incombe également à ce ministère. Pour réaliser sa mission, le MIGEPROF s'est assigné deux objectifs principaux à savoir : l'intégration de la dimension genre dans tous les domaines et la promotion de la femme. En plus, un comité de suivi de la conférence de Beijing a été mis en place dans ce ministère.

    3.2. Objectif global du MIGEPROF82(*)

    Le ministère du genre et de la promotion de la famille a pour objectif général d'instaurer un cadre général d'épanouissement et de développement de la femme. Le grand mandat du MIGEPROF est de :

    v Coordonner l'intégration de la problématique hommes-femmes dans tous les secteurs et dans toutes les entités de l'Etat ;

    v Intégrer une démarche soucieuse d'égalité des genres dans l'élaboration des dispositions législatives, des politiques et des programmes d'intérêt général ;

    v Produire et fournir des données et des informations ventilées par sexes aux fins de planification et d'évaluation.

    Pour atteindre ce mandat, le MIGEPROF utilise les différents outils comme les dépliants, les affiches, les banderoles, le lancement des livrets, la tenue de différentes réunions toujours sur la femme et la prise des décisions, la tenue des formations sur le leadership, la préparation de la journée de réflexion chaque année.

    A part cela, le MIGEPROF appuie les femmes matériellement en donnant un appui financier à celle qui ont la bonne volonté de participer au processus de prise des décisions du pays mais qui n'ont pas de moyens financiers ainsi qu'en leur facilitant le transport lors des campagnes électorales. A titre d'exemple, lors des élections de 2003, le MIGEPROF a débloqué pour chaque district 300.000 frw pour aider les femmes à mener des campagnes électorales.

    3.3. La mise en application issue de la journée internationale de la femme83(*)

    Le 8 mars de chaque année, depuis 1975 le MIGEPROF célèbre la journée internationale de la femme. Cette journée a été restituée en vue d'une prise de conscience des rôles des femmes dans le processus de développement, pour que l'enjeu du développement du Rwanda, de paix et de justice sociale prenne consistance. Le MIGEPROF sous son mandat a la charge d'intégrer la femme dans le processus du développement et d'améliorer les changements positifs de la femme, son attitude, son comportement et de l'encourager, de l'intégrer dans la structure organisationnelle à base communautaire. Sous l'initiative du MIGEPROF, l'assemblée Nationale a adopté un amendement du code civil afin d'éliminer la discrimination qui pèse sur les femmes en ce qui concerne l'héritage et les droits de propriété. Cet amendement couvre le régime matrimonial, la succession et l'héritage. En plus, les anciennes lois comme le code du travail ont été aussi amendées afin d'éliminer cette discrimination.

    En outre, sous l'initiative du MIGEPROF, les planificateurs et les organismes de développement s'efforcent de faire en sorte que les besoins des femmes soient pris en compte aux différents stades du processus de planification et notamment au stade de la conception et de l'évaluation de projets.

    Le MIGEPROF, sous son mandat essaie d'encourager les acteurs à la base, ceux-ci doivent être informés et formés sur l'importance de l'épargne - crédit en vue de se prendre progressivement en charge. De la sorte, les femmes rwandaises peuvent éviter la culture de mendicité découlant des services gratuis.

    Des programmes multiples sont dans le processus d'élaboration par MIGEPROF pour appuyer les actions spécifiques des femmes afin de lever les contraintes qui pèsent sur elles, de renforcer leur compétence84(*) (savoir, savoir être et savoir-faire) aux dynamiques organisationnelles paysannes, de leur permettre de développer leur propre stratégie dans les organisations et de revendiquer leur propre stratégie dans les organisations et de revendiquer leurs droits dans toutes les sphères de la vie nationale. Parmi, les réalisations du MIGEPROF, il y a lieu de citer : la création des fonds de crédits et de garantis en faveur des femmes et l'élaboration du plan quinquennal national du genre (Gender Mainstraining).

    Section 4. Les textes de la condition de la femme à travers la vision 2020

    L'engagement de la vision 2020 s'appuie sur les six piliers et quatre domaines transversaux. La vision 2020 du savoir-faire de la femme rwandaise est de :

    v Renforcer la capacité85(*) des femmes en matière de planification familiale en étroite collaboration avec les services de santé de reproduction ;

    v Augmenter l'accès des filles dans l'enseignement primaire dans le but d'atteindre l'éducation primaire universelle fin 2010 ;

    v Diminuer les risques pour les mères à l'accouchement et encourager les consultations prénatales, cela en collaboration avec les organisations humanitaires et les ONG, améliorer l'accès des femmes aux services de l'information sur le choix des méthodes convenables ;

    v Encourager les programmes d'alphabétisation fonctionnelle pour les filles adultes afin de mettre sur pied des discussions formelles sur la planification familiale ;

    v Renforcer la capacité des femmes dans la réduction de la pauvreté ;

    v Rélever l'inégalité entre les sexes au niveau de l'enseignement supérieur et à

    L'université nationale et aux autres institutions d'enseignements supérieurs en

    2020.

    Tableau N° 7 : Les 6 piliers et 4 domaines transversaux de la vision 2020

    Piliers de la vision 2020

    Domaines transversaux
    De la vision 2020

    1. La reconstruction de la nation

    2. L'Etat efficace, rassembleur et

    mobilisateur

    3. Le développement des ressources

    humaines en conformité avec notre

    objectif sur le savoir et le savoir-faire.

    4. L'aménagement du territoire et les

    infrastructures de base.

    5. Le développement de l'entreprenariat et

    du secteur privé.

    6. La modernisation de l'agriculture et de

    l'élevage.

    1. La problématique du

    genre

    2. La protection de

    l'environnement

    3. La science et la

    technologie (ICT)

    4. L'intégration régionale

    Source : Tableau élaboré par nous-même sur base des données du MINECOFIN, Indicateurs de développement du Rwanda : vers vision 2020, Kigali, juillet 2001, p.13. MINECOFIN, Indicateurs de développement du Rwanda : Réduction de la pauvreté, Kigali, Imprimerie de Kigali, 2000, p. 6.

    L'objectif du gouvernement rwandais vers 2010 et 2020 est de fournir l'enseignement primaire à tous. Le tableau ci-après montre comment l'enseignement primaire sera en 2020.

    Tableau N° 8. Inscription à l'école primaire en 2010 sera 100%

     

    Année

    Année

    Année

    Année

    Année

    Inscription

    2000

    2005

    2010

    2015

    2020

    %

    75

    85

    100

     
     

    Source : Tableau élaboré par nous - même sur base des données du MINEDUC

    cité par MINECOFIN Indicateurs de développement du Rwanda, Kigali, juillet

    2001, p.30.

    Le tableau ci-haut montre que depuis 2000, le taux d'inscription à l'école primaire était de 75%.Il est passé à 85% en 2005. Il est projeté à 100% en 2010.

    Le tableau ci-dessous retrace la dimension genre dans l'inscription à l'université.

    Tableau N° 9. Egalité de genre à l'inscription aux universités en 2020

     

    Année

    Année

    Année

    Année

    Inscription des filles

    1996/97

    2005

    2010

    2020

    %

    27

    33

    38

    50

    Source : Etabli par nous-même sur base des données du MINEDUC cité par MINECOFIN Indicateurs de développement du Rwanda : vers vision 2020; juillet 2001, p. 30.

    Le tableau ci-dessus montre qu'en 1996/97 le taux de fréquentation des femmes dans l'enseignement supérieur était de 27%. Il était de 33% en 2005 et est projeté à 38% en 2010 et à 50% en 2020.

    Remarquons que de 1997 à 2005, il y avait une très grande différence entre le.s deux sexes  inscris aux études supérieures, soit de 23% en 1996/97 et de 17% en 2005. Elle prévue de se réduire de 5% de 2005 à 2010 et de s'éliminer en 2020.

    Section 5. Le programme86(*) du FFRP : La promotion du Savoir-faire

    de la Femme rwandaise

    5.1. Le programme du FFRP 86(*)

    Comme nous l'avons bien signalé dans le chapitre précédent, le FFRP est un mécanisme consultatif de facilitation de l'intégration du genre au sein du parlement créé en 1996. C'est une forme organisationnelle des parlementaires rwandais spécifiquement les femmes parlementaires (9 Sénateurs et 39 Députés). Le FFRP87(*) collabore avec le parlement pour intégrer le genre à tous les niveaux par diverses actions :

    Ø Sensibilisation ; renforcement du pouvoir d'action des femmes ; intégration du genre dans les lois ; les politiques, les programmes ; les projets et budgets au niveau central.

    Dans son programme d'action, le FFRP illustre les axes stratégiques pour lever les défis du genre dont les femmes ont été traditionnellement victimes. L'égalité et équité sont prises en compte dans les budgets annuels du gouvernement rwandais.

    5.2. La promotion du savoir-faire de la femme rwandaise

    Selon PARKER et FLEISHMAN, voir cadre conceptuel du premier chapitre,  «savoir-faire,  signifie la connaissance des moyens qui permettent à l'accomplissement d'une tâche ». Ce terme équivalent en Anglais « Know - how to do » régulièrement utilisé pour faciliter la performance d'un individu dans une variété de tâches.

    Donc le fondement empirique de notre travail n'est pas exclusif. Aujourd'hui les femmes parlementaires affirment que les femmes rwandaises sont omniprésentes dans le travail de conception en pratiquant la gestion des petits projets, la commercialisation des produits, la distribution de petits crédits, la formation d'activités génératrices de revenus, etc.

    Avec 48,8% des femmes parlementaires au niveau du parlement à telle enseigne que le monde entier fait un coup de chapeau au Rwanda. Les femmes parlementaires doivent plaider en faveur de leurs consoeurs comme elles l'ont promises pendant leur campagne électorale. Cette affirmation essentielle ne leur permet pas de croiser les bras dans les sièges du parlement sans dire un mot sur l'inégalité dont les femmes paient les frais.

    Elles doivent louer leurs consoeurs qu'elles se débrouillent dans les secteurs informels comme solution de lutte contre la pauvreté en termes de commerce surtout dans notre pays. Conformément aux résolutions de la conférence mondiale sur les femmes de Beijing 1995,88(*) un des objectifs stratégiques des femmes parlementaires dans la promotion du savoir-faire des femmes rwandaises est de :

    v Fournir aux femmes rwandaises, notamment à celles à faible revenu, des services professionnels, de formation, accès au marché, à l'information et à la technologie, élaborer des programmes des possibilités de formation et de recyclage ;

    v Prendre des mesures pour garantir aux femmes l'égalité d'accès à la formation continue sur le lieu du travail, assurer une formation pour préparer les femmes et les jeunes filles. Créer un système de tutorat pour les femmes qui n'ont pas encore acquis d'expérience, en leur offrant une formation pour leur apprendre à diriger, à prendre des décisions, à parler en public ;

    v Elaborer des mécanismes et assurer une formation qui encourage les femmes à participer au processus électoral, aux activités politiques et à la prise de décisions. Sensibilisation de la femme à combattre la pauvreté et à créer des activités génératrices de revenus. 89(*) .

    Voyons concrètement, à travers un cas précis, quelles sont les réalisations du FFRP dans le District de HUYE.

    CHAPITRE 4 : LE FFRP ET LE DISTRICT DE HUYE :

    DES REALISATIONS CONCRETES

    Ce dernier chapitre nous montre concrètement les réalisations du FFRP et du District de HUYE. En outre ce chapitre contient à savoir : Mission du FFRP, les grandes réalisations du FFRP, les grandes réalisations du District de Huye, situation socio-économique du District de Huye, genre et promotion de la femme, identification des priorités identifiées par le District de Huye, solution possible et la conclusion générale et recommandations.

    4.1. Mission du FFRP

    La mission du FFRP est de contribuer à bâtir une société égalitaire, équitable, inclusive et participative en jouant le rôle d'influence en matière du genre compte tenue de la mission du parlement.

    4.1.1. Les Grandes réalisations stratégiques du FFRP

    Les grandes réalisations stratégiques du FFRP s'étendent sur les deux périodes de son existence : la période de l'Assemblée de Transition (Novembre 1996- Août 2003) et la période Post-Transition (Octobre 2003-Octobre 2006)

    4.1.1.1. Le plaidoyer, l'influence positive et le partenariat90(*)

    Durant la période de transition (Novembre 1996 - Août 2006), les réalisations du FFRP ont été principalement focalisées sur le rôle de plaidoyer en faveur des femmes rwandaises et sur le renforcement des capacités de ses membres.

    En effet, le FFRP a fait le plaidoyer et la pression afin que la loi organique punissant le génocide, considère les viols perpétrés aux femmes durant le génocide comme un crime contre l'humanité. Ainsi, les auteurs des tortures sexuelles figurent dans la première catégorie au même titre que les penseurs et les planificateurs du génocide. Le FFRP a joué un rôle important dans l'élaboration et l'adoption de lois complétant le livre premier du code civil et instituant la cinquième partie relative aux régimes matrimoniaux, libéralités et successions, loi qui donne aux filles et garçons de succéder par parts égales.

    Pour influencer le parlement le FFRP doit prendre en considération les aspects genre dans sa mission, sa structure, ses politiques et programmes. Le FFRP a pris l'initiative de proposer la création, au niveau du parlement, de la commission permanente genre, proposition qui a été approuvée par la séance plénière.

    4.1.1.2. L'information et la formation91(*)

    En Juin 2001, le FFRP a organisé un séminaire sur « le processus d'intégration du genre dans la nouvelle constitution du Rwanda.» A l'issue de ce séminaire, un mémorandum renfermant toutes les aspirations et idées des femmes telles que recueillies lors des consultations populaires effectuées par le FFRP a été transmis à la commission juridique et constitutionnelle qui était chargée d'écrire le draft de la constitution. En outre, il a organisé plusieurs séminaires de formations à l'intention de ses membres.

    4.1.1.3. La recherche et dissémination des meilleurs pratiques genres92(*)

    Beaucoup de recherches ont été concentrées sur la participation aux études initiées par la société civile, le secteur privé ou d'autres partenaires en matière du genre ou d'action de renforcement de l'action féminine. La participation du FFRP dans les conférences internationales a montré vigoureusement l'expérience du Rwanda en matière de la participation politique de la femme rwandaise et d'autres expériences pertinentes de démocratisation.

    4.1.1.4. La mise en réseaux en faveur du genre dans les lois et action

    gouvernementales93(*)

    Le FFRP a été régulièrement invité dans les différentes assises visant la mise en réseaux des membres des parlements des différents Etats par l'initiative de l'Union Interparlementaire, AWEPA (Association des Parlementaires européens pour l'Afrique), Centre Parlementaires Canadien, etc. Il a contribué en outre dans la formalisation de la dimension genre au niveau des pays de Grands Lacs pour la paix et la sécurité, la lutte contre la corruption, la population et le développement durable.

    Au niveau national et décentralisé, le FFRP a affranchi un pas satisfaisant pour une meilleure collaboration avec les sociétés civiles notamment les plates-formes (syndicats, collectifs des femmes et les réseaux oeuvrant pour le développement rural), le Conseil National des Femmes a été amorcé aussi. Par ailleurs, cette collaboration est à consolider pour familiariser ces structures à se servir efficacement des institutions dont ils sont les électeurs.

    4.1.1.5. Renforcement de la capacité institutionnelle et organisation du FFRP94(*)

    Depuis la création du FFRP jusqu'en 2006, le renforcement de cette institution est base sur les activités ci-dessous :

    v Le FFRP a organisé des voyages d'étude et d'échanges dans les pays étrangers tel que : voyage en Afrique du sud, en Europe, en Chine, en Angleterre et au Canada ;

    v Il a actualisé les textes statutaires et a élaboré le règlement d'ordre intérieur du FFRP en collaboration avec le partenaire PNUD et les autres bailleurs de fond ;

    v Le FFRP, a élaboré et intégré son plan stratégique dans le plan stratégique du Parlement ;

    v Il a organisé et participé aux rencontres thématiques en rapport avec les domaines critiques du genre dans le cadre de la mise en réseaux locaux, régionaux et internationaux en collaboration avec le partenaire GACACA95(*), plate forme BEIJING, NEPAD, CNLS/SIDA, AMANI, PPPD etc.

    v Le FFRP a organisé des conférences internationales sur les stratégies de contrôle de la coordination des aspects genre et sur « stop à GBV (Gender Based Violence).»

    v Il a organisé des séminaires sur les formes des violences basées sur le sexe et leurs causes et conséquences comme le SIDA et la pauvreté. Le contenu de ce thème était concentré sur la campagne contre les violences basées sur le genre et leurs conséquences.

    Tableau N°10 : Les grands objectifs et les activités non réalisées par le FFRP en

    2006.

    Objectifs 1 : renforcer institutionnellement le FFRP en lui donnant des instrument

    juridiques et de gestion

    Activités en cours non réalisées

    Indicateur d'évaluation

    Observation

    Formation sur le leadership et la communication

    Action de plaidoyer

    Non réalisée

    Former sur l'outil de plaidoyer

    Contacter Harvard University

    Non réalisée

    Elaborer et intégrer les plans stratégiques du FFRP dans le plan stratégique du parlement

    Le contenu effectif concerne le cadre de sensibilisation sur le genre au parlement

    Non réalisée

    Participer au forum régional parlementaire et aux réseaux locaux en matière d'intégration du genre

    Le contenu concerne une partie de la population non encore imprégnée par le concept genre.

    Non réalisée

    Objectifs 2 : Développer la capacité d'analyse des lois ; de stratégies des politiques

    dans le cadre de la vision 2020

    Activités en cours non réalisées

    Indicateur d'évaluation

    Observation

    Organiser un séminaire centré sur les techniques de communication avec les instances de base et le secteur privé et négocier le« hot line pour le genre »

    Programme de conseil (Inama Njyanama), identifier le fonctionnement du parlement et le FFRP

    Non réalisée

    Se documenter sur le site web du parlement sur la progression du genre au Rwanda

    Les textes du FFRP n'est sont pas mis sur le site web

    Non réalisée

    Organiser des séminaires et autres cadres de discutions et échanges avec le CNF, le secteur public, la société civile et d'autres partenaires

    Rencontre avec la comite du CNF et la société civile

    Non réalisée

    Intégrer la dimension genre dans les plans du FFRP et du budget du parlement

    Le contenu reflète l'impact comparatif des hommes et des femmes

    Non réalisée

    Objectifs 3 : Elaboration des lois sensible au genre

    Activités en cours non réalisées

    Indicateur d'évaluation

    Observation

    Analyser selon le genre, les projets de lois initiés par le gouvernement

    Les lois sensibles au genre, respectées à tous les niveaux

    Non réalisée

    Organiser des cadres d'échanges d'expériences avec les parlementaires des autres pays sur l'analyse des lois et des politiques dans une perspective genre

    Le contenu reflète en particulier le forum régional des parlementaires en matière d'intégration du genre sensible

    Non réalisée

    Objectifs 4 : Contrôle genre de l'action gouvernementale et du budget

    Activités en cour non réalises

    Indicateur d'évaluation

    Observation

    Appliquer les outils d'analyse genre dans l'analyse budgétaire

    Le budget du gouvernement central et ceux des instances décentralisées dans l'intégration de l'aspect genre

    Non réalisée

    Contrôler le budget du genre dans la mise en oeuvre des dispositions constitutionnelles.

    Le contenu reflète la nouvelle constitution dans son entièreté notamment en respectant l'article 9

    Non réalisée

    Analyser l'état des lieux genre de différents rapports présent au parlement

    Les institutions ayant transversalement le genre comme l'office de l'Ombudsman, commission de Droits de l'homme, commission de l'unité et réconciliation

    Non réalisée

    Collaborer avec le FFRP au plaidoyer pour faire une formation académique solide en genre.

    Le présent reflète l'expertise en genre disponible pour les hommes et les femmes

    Non réaliseé

    Source : Tableau élaboré par nous-même (septembre 2007), apartir de résultats d'enquête du rapport de plans d'action stratégiques du FFRP 2005-2009 (Septembre2005), kigali,2005.

    Dans le tableau ci-haut, nous avons voulu montrer quasiment les activités non réalisées par le FFRP dans leurs objectifs stratègiques.

    4.2. Les grandes réalisations du District de Huye

    Notre étude a ciblé le milieu situé sur la partie géographique nommée «District de Huye » comme c'est déterminé par la loi No 29/2005 du 23/12/2005 modifiant et fixant les structures administratives du Rwanda, tel que précisé dans le journal officiel numéro spécial du 23 /12/2005. Le District de Huye est composé de quatorze secteurs.

    4.2.2. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE

    La situation socio-économique est présentée sous l'aspect  du secteur du développement humain.

    4.2.2.1. Secteur du développement humain

    4.2.2.1.1. Données démographiques

    La population totale du District de Huye est de 290 677 habitants qui sont répartis dans les secteurs comme le montre le tableau ci-dessous :

    Tableau No 11. Répartition de la population par secteur

    SECTEUR

    POPULATION

    TOTALE

    SEXE MASCULIN

    SEXE FEMININ

    % SEXE FEMININ

    1. MBAZI

    25 525

    10 544

    14 981

    58.6

    2. KINAZI

    18 450

    7 948

    10 502

    56.9

    3. SIMBI

    22 876

    10 822

    12 054

    52.7

    4. MARABA

    22 595

    10 942

    11 653

    51.6

    5. RWANIRO

    21 290

    9 814

    11 476

    53.9

    6. RUSATIRA

    27 017

    13 464

    13 553

    50.2

    7. HUYE

    19 392

    8 508

    10 884

    56.1

    8. GISHAMVU

    11 955

    5 185

    6 770

    56.6

    9. MUKURA

    15 963

    7 332

    8 631

    54.1

    10. RUHASHYA

    18 156

    7 960

    10 196

    56.1

    11. TUMBA

    23 666

    11 033

    12 633

    53.4

    12. KIGOMA

    18 557

     8 477

    10 080

    54.3

    13. NGOMA

    13 465

    5 558

    7 907

    58.7

    14. KARAMA

    31 770

    13 446

    18 324

    57.7

     TOTAL

    290 677

    131 033

    159 644

    54.9

    Source : Etabli par nous - même sur base des données produites par les Secteurs (juin 2007).

    Ce tableau montre que, dans la répartition de la population du District de Huye par Secteur, Karama est le secteur le plus peuplé avec 11% de la population totale du District, Gishamvu étant le moins peuplé avec 4%. Par ailleurs, on remarque à travers tous les secteurs qu'il y a plus de femmes que d'hommes.

    La population masculine est plus élevée par rapport à la population féminine. En juin 2007 le District de Huye donnait le chiffre de 290.677 personnes au total dont 131.033 des hommes, soit 45 % et 159.644 femmes, soit 55%. En 2002, le recensement général de la population a montré que les hommes étaient 36.30696(*), soit 47% contre 40911 femmes, soit 53%. Les chiffres précedents retracent la progression de la population du District de Huye, de 2002 à 2007. Ils nous montrent que de 2002 à nos jours, le taux de croissance démographique est de 18% dont 8% des hommes et 10% des femmes.

    Cette disproportion est le résultant du génocide de 1994 ou plus de femmes ont perdu leurs maris et tant d'autres sont poursuvis par les jurdictions Rwandaises d'avoir participé dans les massacres de 1994.

    4.2.3. Genre et Promotion de la Femme

    Dans le domaine du Genre et Promotion de la famille, le District de Huye a déjà franchi un pas remarquable : on dispose, à tous les échelons (cellules, secteurs et Imidugugu), de structures organisationnelles des femmes qui jouent un grand rôle dans la mobilisation de femmes sur les politiques nationales en cours : Par ailleurs, les femmes sont intégrées dans les institutions de prise de décisions. Elles sont organisent en associations d'entraide et de promotion d'activités génératrices de revenus telles que le petit commerce, l'élevage du petit bétail, l'artisanat, surtout la fabrication des tapis, la fabrication de briques et l'agriculture.

    4.2.3.1. Analyse problèmes, causes et conséquences

    Tableau No 12 : Analyse des problèmes, causes et conséquences de la Promotion de la

    femme

    ANALYSE DES PLOBLEMES LIEES AU DISTRICT

    PROBLEMES

    CAUSES

    CONSEQUENCES

    · Inaccessibilité financière,

    · Inaccessibilité géographique aux soins de santé primaire d'une partie de la population

    · Insuffisance de la qualité des femmes sensibilise en matière de formation et de formateur.

    · Le manque d'information et de formation de la majorité des femmes,

    · Résistance aux changements de mentalité,

    · Revenu familial insuffisant

    · Insuffisance du budget alloué aux femmes,

    · Mauvaise planification et gestion des responsables des structures familiales,

    · Augmentation du taux de fécondité par la femme.

    · Augmentation du taux de morbidité et mortalité maternelle et infantile,

    · Diminution de l'espérance de vie à la naissance,

    · Un nombre élevé de la population qui meurt suite au paludisme, aux infections des voies respiratoires et aux maladies diarrhéiques,

    · Augmentation du nombre des personnes infectées par le VIH/SIDA et de la tuberculose

    · Augmentation du nombre des enfants,

    · Un nombre élevé des femmes qui accouchent à domicile.

    Source : Etabli par nous-même sur base des données du plan

    de développement du Distrct de Huye (septembre 2007).

    Tableau No 13 : Analyses des forces, faiblesses, opportunités et menaces de la

    promotion de la femme

    ANAYSES DES PROBLEMES LIEES AUX SECTEURS

    FORCES

    FAIBLESSES

    OPPORTUNITES

    MENACES

    · Existence des structures organisationnelles des femmes ;

    · Existences des lois sur la protection des femmes

    · Volonté politique dans la lutte contre la violence ;

    · Existence des associations de la promotion de la femme

    · Existence d'un forum des femmes leaders

    · Existence des fonds des femmes.

    · Les Structures organisationnelles des femmes ne sont pas fonctionnelles ;

    · Décentralisation des moyens financiers non effective.

    · Un grand nombre de la proportion des femmes.

    · Niveau d'instruction

    très bas,

    · Conséquences du

    Génocide,

    · Pandémie du

    VIH/SIDA ;

    · Pauvreté.

    Source : Etabli par nous-même sur base des données du plan de développement du District de Huye (septembre 2007)

    4.2.4. Identification des priorités identifiées par le District de Huye

    Sur la base de l'analyse et compte tenu des priorités identifiées par le district ainsi que leurs potentialités et contraintes, la promotion des femmes dudit district a été identifiées comme ci-dessous :

    · Renforcer les capacités des femmes responsables ;

    · Assurer la protection de la femme contre le viol et toute forme de discrimination à son égard ;

    · Renforcer les capacités des structures organisationnelles des femmes

    · Renforcer les capacités financières des femmes ;

    · Organiser des séminaires visant à renforcer le savoir-faire des femmes dans la prise de décisions.97(*)

    4.3. SOLUTION POSSIBLE

    4.3.1. Opinion des femmes sur les risques pouvant les handicaper dans leur

    épanouissement

    Tableau N°14 : la participation de la femme dans l'administration

    Facteurs handicapant la responsabilité de la femme

    Femmes administrtrices du District de Huye

    Femmes parlementaires

    Fréquences

    %

    Fréquences

    %

    Y a-t-il actuellement des règles sociales en rapport avec le genre ?

    12

    100%

    15

    100%

    Qu'entendez-vous par la politique nationale ?

    10

    83%

    15

    100%

    Votre statut familial a-t-il une certaine incidence ?

    6

    50%

    12

    80%

    Y a-il des actions menées par les femmes pendant la période monarchique ?

    11

    92%

    8

    53%

    Comment avez-vous accéde au poste occupent actuellement ?

    10

    83%

    7

    47%

    Source : Résultats d'enquête des femmes administratrices du District de Huye et des F.P, (septembre 2007)

    D'après les résultats obtenus au tableau ci-haut, on remarque qu'en général, 100% des femmes du District de Huye et 100% des femmes parlementaires  affirment qu'actuellement des règles sociales qui handicapent la femme existe toujours. Des enquêtes menées, la majorité affirme que dans beaucoup de famille, seul le mari prend la décision en disant qu'il est le chef du foyer et que les opinions de la femme ne sont pas efficaces.

    Ces enquêtes montrent qu'aucune femme ne peut prendre une décision sans avoir consulté son mari, ce qui montre « Nta nkokokazi ibika isake ihari » (aucune poule ne fait cocorico en présence du coq), les répondantes des femmes dudit district et les F.P montrent toujours comment ces règles sociales sont encore très chichement respectées dans le centre Nord du Rwanda et le Sud du Rwanda. Toutes ces actions coûteuses mettent la femme au départ dans une situation d'infériorité dans la prise de décision au sein de son foyer et confèrent ipso facto à l'homme un grand pouvoir.

    Concernant les statuts familiaux liés à la femme, 100% des femmes du district et 100% des femmes parlementaires affirment que leurs statuts familiaux ne causent pas des problèmes aux services sociaux. Pour la plupart des répondantes dudit district pointent souvent le parlement où 48,8% de ses membres, sont des femmes. En plus ils affirment que les associations féminines ont été créées en effectif élevé.

    A la question de savoir les causes principales comment les F.P. élues aux dernières élections de 2003 sont parvenues à occuper les places parlementaires, 47% des nos répondantes disent que la plupart d'entre elles ont été poussées par la volonté politique, le parti politique, etc. Probablement, les femmes leaders du district affirment que 83% d'entre elles ont fait des concours aux postes qu'elles occupent actuellement ; néanmoins, 17% affirment qu'elles ont été nommées suivant la politique nationale du genre, qui veut l'égalité de droit entre les deux sexes.

    S'agissant d'une action de savoir-faire menée par les femmes dans l'ancienne période monarchique, 50% de nos répondantes du District de Huye, et 80% des F.P montrent qu'auparavant le Roi, souverain suprême du pays dans l'administration, se faisait aider par les chefs coutumiers des différentes provinces du pays. La femme n'était pas absente de cette administration, puisque déjà la Reine-mère était la première conseillère du Roi son fils, elle assumait, aux côtés de son fils, toutes les responsabilités administratives. Les enquêtes menées, prouvent que les femmes en général affirment que NDABAGA et NYAGAKECURU figurent dans une liste de dix femmes Abatware  et «Ibisonga » ou (des cheftaines coutumiers)

    Toutefois, nos répondantes nous ont affirmé qu'à l'époque contemporaine, le Rwanda a manifesté sa volonté de suivre les lignes politiques, telles qu'elles ont été recommandées par la quatrième conférence de Beijing. Elles ont montré que la femme, dans tous les domaines, doit avoir les mêmes chances et les mêmes possibilités que celles offertes à l'homme pour atteindre un certain niveau de développement ainsi qu'une justice intégrée et équitable. Cette étape entraînera ensuite le changement de mentalité de savoir-faire à travers la vision 2020.

    Tableau No15 : Opinions des femmes leaders du District de Huye face aux actions menées par les femmes parlementaires

    Problèmes rencontres

    Causes principales

    fréquences

    Pourcentages

    01

    Manque d'information et formation suffisantes sur les politiques nationales, lois et règlement

    6

    50%

    02

    Résistances aux changements de mentalité

    4

    33%

    03

    Existence ou augmentation des nombres de cas de violences domestiques sexuels des femmes en particulier

    8

    67%

    04

    Manque d'équité dans la gestion du patrimoine familial

    9

    75%

    05

    Le concept genre non encore bien compris par la communauté

    7

    58%

    06

    Le pouvoir économique des femmes limité

    10

    92%

    07

    Incompétence

    11

    83%

    08

    Les structures organisationnelles des femmes ne sont pas fonctionnelles

    11

    92%

    Source : Résultats d'enquête des femmes administratrices du District de Huye

    (septembre 2007).

    L'enquête sur le tableau ci-haut montre que 6 femmes, soit 50% trouve que le manque d'information et formation constituent un obstacle d'instruction à affronter les défis du développement durable de leur pays. Enfin, il incomberait au F.P de développer le thème des réseaux d'information. C'est par ces sources d'information et de formation que les femmes vont apprendre les droits qui leurs sont consacrés par la loi, les inégalités qu'elles subissent et si besoin il y a, réclamer les améliorations dans le premier cas, et de suppressions dans le second cas afin d'instaurer les meilleures conditions d'accès à la justice.

    Toutefois la majorité des femmes interviewées par questionnaires 4 d'entre elles, Soit 33%, ont avoué que la résistance au changement de mentalité de l'ancienne coutume rwandaise a entraîné la conception que l'homme se croit supérieur et que la femme reste soumise au joug de l'homme. La femme qui veut se libérer est appelée Igishegabo98(*) (femme effrontée qui se comporte comme un homme) et l'homme qui se soumet à la volonté de sa femme est appelé Inganzwa (mari soumis à l'autorité de la femme).

    D'où le dicton Nta jambo ry'umugore (la parole de la femme est sans valeur) doit être effacé dans la mentalité des hommes99(*). A titre d'exemple, les femmes pendant les cérémonies familiales, s'assoient au coin dans une chambre retirée, alors que l'homme prenait la place au salon, de même, la femme pour se coucher, se mettait plus vers le côté du mur et tandisque l'homme se plaçait juste, vers le côté de la porte. Toute cette sous-estimation doit être effacée de leur mentalité qui la maintient dans un état de complexe d'infériorité. D'où nous remarquons que les F.P doivent sensibiliser le genre en vue de la promotion de l'équité et de l'égalité.

    Le manque d'encouragement à parler en public en discutant avec des hommes et d'autres femmes, l'inaccessibilité à l'information, l'ignorance et la socialisation ont empêché ces dernières à participer activement aux assemblées publiques, car elles ont été habituées à parler indirectement par le biais d'une autre personne, de préférence en homme. Les obstacles mentionnés continuent à freiner la réalisation des objectifs du FFRP.

    A travers le tableau ci-dessus, les femmes administratrices enquêtées dudit District ont montré l'existence ou l'augmentation du nombre de cas de violences domestiques et de viols sexuels des femmes. En particulier, 8 femmes, soit 67% montrent que des violences sexuelles sont très graves dans le du district. Elles ont expliqué le cas de certaines femmes violées qui ont ainsi choisi de ne pas se faire examiner par un médecin, de peur de découvrir qu'elles avaient attrapé le virus du SIDA.100(*) En effet, les femmes du district ont pu encourager leurs consoeurs à se mettre ensemble pour briser l'isolement, la frustration, le trauma et pour lutter contre la violence domestique. Elles ont envisagé notamment de poursuivre les efforts de vulgarisation des lois et de formation des agents de District chargés de leur application.

    En effet, la loi reconnaît que la violence peut être physique, sexuelle, psychologique, économique ou socio-culturelle. Le manque de justice et le fait de ne pas punir ce qui ont violé les droits humains ont été la cause majeure des violences qui se répètent de 1959 à 1994. Par l'initiative du FFRP, le système judiciaire qui révise la loi organique punissant le génocide considère les viols faits aux femmes durant le génocide comme un crime contre l'humanité. Ainsi, les auteurs de tortures sexuelles figurent dans la première catégorie au même titre que les penseurs et les planificateurs du génocide dans le cadre du TPIR, des juridictions nationales et des juridictions Gacaca.101(*)

    Par ailleurs, 9 femmes enquêtées, soit 75%, montrent que le manque d'équité dans la gestion du patrimoine familial continue d'être un problème. Or la loi qui régularise la patrimoine du foyer est en vigueur, loi qui donne aux filles et les garçons de succéder par parts égales, loi complétant le livre premier du code civil et instituant la cinquième partie relative aux régimes matrimoniaux, libéralités et successions.

    Au cours de notre enquête, nous avons interrogé et interviewé 7 femmes, soit 58%. Elles affirment que le concept genre ne pas encore bien compris par une grande partie de la population et même par un grand nombre de femme. Au processus du développement, les femmes doivent y participer et en tirer le même avantage que les hommes, soutenir l'engagement de la politique nationale du genre qui s'articule autour de la vision 2020, de la stratégie nationale de réduction de la pauvreté (SNRP) et de la politique de décentralisation. On remarque que malgré leurs mauvais entendements, les femmes ont fourni la main d'oeuvre et pour la première fois dans l'histoire du Rwanda, elles sont montées sur les toîts des maisons.

    Quelques-unes se sont aventurées à faire ce genre de travail pour la première fois par pure détermination ou par besoin de suivre. Une femme interrogée du district chargée du département de genre et promotion de la famille, nous a affirme que les femmes actuellement exercent les travaux des hommes. La sensibilisation continue à encourager les femmes des secteurs à s'investir dans de multiples travaux à l'égal de l'homme. Les plus remarquable est que les femmes essayent d'exécuter les tâches dures que même les hommes ne sont pas en mesure d'éxecuter.

    En effet, 9 femmes, soit 75% interviewées, ont dit que la législation rwandaise d'avant 1994, ne semblait pas protéger les droits de la femme relatifs au pouvoir économique.102(*) Une femme du district chargé des affaires sociales a déclaré que certains parents meurent sans laisser de testament. Dans ce cas, les héritiers féminins éprouvent des difficultés dans la définition des successeurs prioritaires. En outre, les enfants nés hors mariage connaissent des difficultés de succession après la mort de leurs parents. En somme, en cas de conflit elle recommande de contracter l'instance juridique.

    D'autres problèmes rencontres : 10 femmes interrogées, soit 83%, affirment que les mécanismes pris par le gouvernement ne sont pas suffisants dans le renforcement du savoir-faire de la femme rwandaise. Elles affirment que l'Etat doit allouer les budgets pour faciliter au forum des femmes parlementaires la sensibilisation des femmes aux expériences de leur vie et planifier ce qu'il faut faire les années prochaines à venir.

    Enfin selon l'enquête, 11 femmes, soit 92%, témoignent que les structures organisationnelles des femmes du District ne sont pas fonctionnelles.

    4.3.2. Opinions des Femmes Parlementaires comme résultat de changement de mentalité des femmes impliquées dans les instances de base

    Tableau N°16 : Opinion sur les actions menées par les F.P

    Mission du FFRP

    Actions stratégiques menées par FFRP

    fréquences

    Pourcentages

    01

    Impliquer dans la révision et l'abrogation des lois qui contiennent encore des exclusions et des discriminations à l'encontre des femmes ;

    14

    93%

    02

    Sensibiliser le parlement afin que se soit voté le budget des femmes en particulier dans le renforcement de leur capacité intellectuelle ;

    15

    100%

    03

    Renforcer les capacités des femmes parlementaires au niveau du parlement ;

    13

    87%

    04

    Identifier les problèmes vécus par les femmes, en particulier en y apportant des solutions,

    14

    93%

    05

    Suivi des résolutions et recommandations à l'égard des femmes en particulier par l'adoption de législation s appropriées

    12

    80%

    Source : Résultats d'enquête des F.P. (septembre 2007).

    Dans le tableau ci-dessus, 14 femmes, soit 93 %, ont avoué que la révision et l'abrogation des lois qui contiennent des exclusions et des discriminations à l'encontre des femmes. En outre le FFRP a organisé des séminaires sur l'élaboration de projets de loi. Les menaces de violence physique, sexuelle, émotionnelle et psychologique ou le traumatisme basé sur le patriarcat constituent des défis auxquels les femmes sont souvent confrontées.

    En somme, d'autres séminaires organisés par le FFRP103(*) avaient pour but d'intégrer le genre féminin dans la nouvelle constitution du Rwanda. Le FFRP a organisé un autre séminaire en droite collaboration avec l'Union Interparlementaire avec le soutien financier des Nations Unies. Dans ce tableau, 15 femmes, soit 100% affirment que le budget est voté annuellement par le gouvernement et que le mécanisme adopté par le dernier pour le renforcement de la capacité du savoir-faire des femmes rwandaises est suffisant.

    Dans toutes les activités menées, 14 femmes parlementaires, soit 93% nous ont affirmé que le FFRP a réalisé beaucoup de choses satisfaisantes qui apportent aux femmes des solutions tel que :

    · Allouer des fonds d'assistance aux rescapés du génocide (FARG) ;

    · Assurer les frais de scolarité aux orphelins, contribuer aux logements pour rescapés, appuyer les activités génératrices de revenu, dispenser des formations sur la résolution des conflits dans les quatre provinces du pays ;

    · Plaidoyer et faire une pression politique à ce que la loi organique punissant le génocide, le crime contre le viol passe de la cinquième catégorie à la première regroupant les penseurs et les planificateurs du génocide ;

    · En collaboration avec le MIGEPROF, il a élaboré un projet de loi relative aux

    régimes matrimoniaux, aux libéralités et aux successions, adopté par le parlement en juin 1999 ;

    · D'autres faits, il a formé les directeurs provinciaux et les secrétaires chargées du genre ainsi que les techniciens de la province sur la planification du genre, il a fait pression dans la sensibilisation du parlement afin que soit voté le budget annuel alloué au bien -être des femmes dans le renforcement de leur capacité. Bien que les femmes représentent 52%de la population nationale, ceci justifie une meilleure représentativité nationale au niveau du parlement.104(*)

    En somme, dans le renforcement des capacités des femmes parlementaires au niveau du parlement, 13 femmes parlementaires, soit 87%, affirment être capables d'appréhender le budget dans le processus d'élaboration, et sont activement au contrôle de l'action gouvernementale. Entre autres, elles affirment avoir la capacité de communiquer avec la population afin de lui transmettre et recueillir les informations utiles à l'accompagnement de leur mission. Enfin, leur expérience leur permet d'utiliser l'internet dans la communication et la recherche des informations appropriées. En outre les expériences mentionées le permet de s'impliquer dans le NEPAD.

    Eventuellement 12 F.P interrogées, soit 80%, montrent qu'elles ont été impliquées dans la résolution des conflits. Elles sont capables de participer à l'élaboration des projets de lois visant l'équité et l'égalité des genres. Elles nous ont affirmé qu'elles ont collaboré avec les institutions de promotion de la femme dans le cadre de la prise en compte du genre dans différentes lois.

    4.3.3. Les moyens stratégiques à prendre pour surmonter ces difficultés

    4.3.3.1. Développer la capacité de plaidoyer105(*)

    · Créer un cadre de partenariat entre le FFRP et les femmes du district et d'autres structures de CNF siégeant dans des secteurs ;

    · Créer une direction dans chaque district chargée du «Forum de la promotion de genre »,

    · Soutenir le FFRP pour créer dans chaque district un réseau ICT dans toutes les provinces du Rwanda.

    4.3.3.2. Développer la confiance des femmes en elles-mêmes106(*)

    · Allouer des fonds aux FP pour mieux organiser des formations sur le développement des optiques personnelles pour les femmes leaders;

    · Organiser des voyages d'études à l'intérieur et à l'extérieur du pays ;

    · Sensibiliser des rencontres périodiques avec les femmes du district en vue de provoquer un échange des expériences.

    4.3.3.3. Renforcer la volonté des femmes à connaître et à jouir de leurs droits

    · Diffuser la convention sur l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard de la femme ;

    · Mener une campagne de sensibilisation sur la loi relative aux régimes matrimoniaux, libéralités et successions ;

    · Sensibiliser les femmes à suivre l'application de la réduction de la pauvreté, afin de s'assurer que les perspectives de genre débouchent sur des résultats concrets ;

    · Encourager les femmes à prendre des mesures pour éliminer les modes de pensée traditionnelle qui font obstacle à l'éducation des filles et des femmes en particulier ;

    · Sensibiliser l'Etat et le parti politique au pouvoir, à continuer instamment à renforcer l'importance que revêt l'éducation en tant que droit de la personne et moyen pour les femmes de prendre leur destin en main ;

    · Mener une campagne au gouvernement et au FFRP pour qu'ils veillent à ce que les femmes rurales et urbaines puissent bénéficier des projets de divers types ainsi que les femmes les plus vulnérables notamment faisant partie de divers groupes ethniques ;

    · Sensibiliser le gouvernement afin de mettre en place de mécanismes spéciaux visant à éliminer tout obstacle handicapant l'accès à la justice et à prendre des mesures spéciales en collaboration avec la commission des droits de l'homme et de la justice administrative pour informer les femmes sur leurs droits, etc...

    4.3.3.4. Intégrer l'utilisation des circuits médiatiques et autres services d'information107(*)

    L'utilisation des circuits médiatiques et autres sources d'information restent des outils cruciaux pour l'action de la promotion des droits de la femme rwandaise, le problème demeure l'accès de la femme à ces outils. Les FP devraient s'intéresser aux réseaux de communication qui leur sont offerts tel que les moyens médiatiques qui leur permettent une large diffusion de l'information à via les journaux. Actuellement, presque tous les médias rwandais ont ouvert un espace pour la femme où ils analysent sa situation et défendent sa cause.

    CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

    CONCLUSION GENERALE

    Ce travail de recherche avait pour objectif principal de porter un regard rétrospectif afin de voir clairement si les objectifs fixés au départ ont été atteints. Notre objectif était d'analyser le rôle qu'a joué le FFRP durant leur représentativité de 1996 à 2006, notamment dans le changement des mentalités et le renforcement des capacités intellectuelles des femmes rwandaises en particulier les femmes administratrices du District de Huye. Comme objectifs spécifiques, notre étude a testé les objectifs suivants. Il s'agissait de :

    v Relever les facteurs de blocage des femmes rwandaises ;

    v Montrer l'effet de la politique des femmes parlementaires sur les changements de mentalité des femmes administratrices impliquées dans les instances de base ;

    v Dégager les moyens stratégiques pour surmonter les difficultés.

    Pour y arriver, il nous a fallu mener une recherche axée sur les questions suivantes :

    «Quelles sont les conséquences de la politique du FFRP sur le développement du

    genre dans le District de Huye durant la période de 1996 à 2006 »

    Pour mener à bien notre étude, nous avons utilisé comme fil conducteur des idées, à travers l'hypothèse suivante :

    « La politique du FFRP constitue l'un des meilleurs moyens d'intégrer le

    développement du genre dans le District de HUYE »

    Ø Pour vérifier notre hypothèse, nous nous sommes servis de différentes méthodes et techniques de recherche. Cependant, les données de la recherche recueillies proviennent des enquêtes menées auprès de 15 femmes parlementaires (soit 10 femmes députées et 5 femmes sénateurs), l'enquête par questionnaire, effectuée autrement a accueilli 12 femmes administratrices du District de Huye exerçant différentes fonctions. Au total notre étude a enquêté sur 27 femmes venant des 2 organes (soit 15 femmes parlementaires enquêtées et 12 femmes responsables dudit District).

    Cependant, il est bien impérieux de montrer que les résultats de l'enquête ont démontré que 80% des femmes affirmaient que « la politique des femmes parlementaires est l'un des meilleurs moyens de changer les mentalités des femmes administratrices impliquées dans les instances de base ».

    Ces résultats sont :

    · Premièrement ; durant les dix dernières années, les femmes des instances de base se sont manifestées comme des leaders exemplaires aussi bien au niveau politique que communautaire ;

    · Deuxièmement, les femmes parlementaires en tant que représentantes ont mené des activités concrètes telles que porter assistance aux orphelins, les adopter et fournir un soutien aux victimes de famines et d'inondations et avoir l'unité comme leur but ultime ;

    · Troisièmement, les femmes parlementaires ont pu ensemble faire pression et influencer la promulgation de lois ;

    · Quatrièmement, elles ont pu encore faire pression sur la plaidoirie pour les droits de la femme et l'égalité entre les deux sexes ;

    · Cinquièmement, elles ont démontré la capacité de mettre en place des organes des femmes qui ont été plus tard connus sous le nom de Conseil National des Femmes évoqué dans la nouvelle constitution de 2003 ;

    · Enfin, elles ont pu contribuer aux politiques nationales telles que la vision 2020, PRSP, la politique nationale sur le genre et beaucoup d'autres domaines d'intérêt capital telle que la nouvelle constitution.

    Les moyens stratégiques dégagés pour surmonter ses difficultés sont :

    Au niveau du district, il a été créé un département chargé des problèmes du genre. Toutefois, les campagnes de sensibilisation doivent être spécialement renforcées et organisées pour encourager une forte participation des femmes dans les instances de base. A cet effet, l'université nationale et les universités privées offrent aussi des cours du soir fréquentées par un nombre important de femmes, pour leur permettre d'acquérir une formation les rendant capables de concourir pour des postes de prise de décision. Enfin, il a été créé, en juillet 2002, au niveau national un comité chargé du suivi des axes fixés par la conférence de Beijing 1995 pour le développement socio-économique de la femme.

    S'agissant des défis qui diminuent les succès des femmes parlementaires, notre hypothèse testée est la suivante :

    A travers les questionnaires répondus, on a noté que les femmes ont certes accompli beaucoup de séances sur terrain dans la sensibilisation des femmes administratrices des instances de base pour le renforcement de leur capacité intellectuelle. Mais beaucoup de défis restent à surmonter pour qu'elles puissent exploiter leur plein potentiel et devenir les agents d'une paix durable dans la région des Grands Lacs. Les défis sur le développement du genre qu'on a identifiés peuvent être groupés dans différentes catégories, qui sont attribuées aux femmes elles-mêmes, et leur environnement. En termes généraux, les défis sont soulignés ci-dessous :

    v L'insuffisance du personnel actuellement en place en égard aux activités planifiées par le FFRP ; l'insuffisance de fonds pour réaliser les activités planifiées par le FFRP met dans une situation inconfortable et d'incertitude. La féminisation de la pauvreté ; le faible niveau d'éducation communautaire en particulier la femme;

    v Le faible niveau d'éducation des femmes ; l'incidence croissante du VIH/SIDA ; le risque d'instabilité politique dans la région du Grand Lacs ;

    v L'environnement socio-culturel défavorable caractérisé par l'évolution lente de mentalités et la résistance au changement chez certains, par rapport à l'égalité et l'équité des genres ;

    v L'omission non volontaire du respect de l'égalité et équité selon la disposition constitutionnelle (article 9, alinéa 4), due à la tradition et le système patriarcal ;

    v Les mécanismes institutionnels et capacités techniques encore peu développés en matière d'analyse et d'intégration du genre dans les lois nationales, les politiques, les programmes, le plan d'action et les budgets ;

    v Le plan d'action et agenda du Conseil National des Femmes non connus et non disséminés pour connaissance et application avec les limites quant aux dispositions relatives aux fonctionnements et non intègrées dans les plans d'action et agenda des cellules, des secteurs, des districts, des provinces et des ministères.

    RECOMMANDATIONS

    Pour atteindre cette finalité, nous tenons à formuler ces recommandations :

    La femme rwandaise en tant que pilier incontournable du développement de la vision 2020 doit avoir les mêmes chances et les mêmes possibilités que celles offertes à  l'homme pour pouvoir atteindre un certain niveau de développement ainsi qu'une justice intégrée et équitable. Pour arriver à son plein épanouissement juridique et pour arracher certains droits dont elle a manqué depuis belle lurette, elle doit se heurter à un grand nombre d'obstacles, soit naturels liés à la coutume et à la pratique qui l'a toujours défavorisée, soit à une ignorance et une pauvreté qui l'ont caractérisée et la maintiennent dans une situation inférieure à celle qu'occupe l'homme dans la société et cela dans tous les domaines de la vie. Pour une participation politique effective des femmes, nous formulons des recommandations à l'endroit des personnes suivantes :

    Aux Femmes Parlementaires

    v Organiser des campagnes de sensibilisation et de formation ; développer des mécanismes de séminaire en multiples reprises ; encourager les femmes à se porter candidates aux activités politiques et autres domaines de leadership ;

    v Améliorer le système de communication favorisant la libre expression devant le public ; être dignes et exemplaires dans toutes leurs activités quotidiennes pour leurs subordonnées ; noter que ceci les favorisera pour la capacité intellectuelle de nature à combattre les stéréotypes relatifs aux genres.

    Au Parti politique FPR-Inkotanyi et au Gouvernement rwandais

    v Renforcer les valeurs positives de la culture rwandaise, comme par exemple la bravoure, le patriotisme, le sens de l'honneur, etc; organiser et financer des formations en faveur de la femme ; créer un environnement permettant aux femmes d'assurer leurs responsabilités familiales et professionnelles ; d'acquérir des infrastructures sociales et équipements indispensables pour leur pleine participation à la vie politique, sociale et économique.

    v Veuiller à ce que les femmes soient suffisamment représentées dans les structures locales et les instances clés du gouvernement central, du parlement, de l'appareil judiciaire et autres couches de la population, pour que la législation et les décisions puissent instaurer le concept genre dans les changements des mentalités et les activités de la société rwandaise.

    Aux autres chercheurs

    Le présent travail n'a pas la prétention d'épuiser le sujet en rapport avec le rôle du FFRP dans la promotion du savoir-faire de la femme administratrice des instances de base à travers la vision 2020. C'est pourquoi, pour compléter notre étude, nous proposons comme perspective de recherche aux autres chercheurs les sujets suivants :

    v « Effets d'étude évaluative de la contribution des femmes rwandaises parlementaires dans la promotion du savoir-faire de la femme rurale.»

    v « Le rôle de la femme dans le processus de réconciliation et de consolidation de la paix au Rwanda »

    Ainsi, la paix et la réconciliation guideront les hautes autorités pour atteindre leurs objectifs globaux, fixés à travers la vision 2020.

    BIBLIOGRAPHIE

    OUVRAGES GENERAUX

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    2 GASORE.O. Analyse des effets de la politique de crédit des Banques

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    5. MUKEZAMFURA, A., Formation permanente et promotion de la femme au

    Rwanda : problème et perspectives, Mémoire présenté en

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    RAPPORTS ET DOCUMENTS

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    équilibré en fonction du genre, séminaire sur genre et

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    3. Communique de presse de l'Union Interparlementaire N° 175, Kigali, du 22 Octobre 2000.

    4. La loi no 22/99 du 12/11/1999 complétant le livre premier du code civil et instituant la cinquième partie relative aux régimes matrimoniaux, aux libéralités et aux successions, J.o., 1999.

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    3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_d%27immunod%C3%A9ficience_acquise

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    6. www.who.int/inf-pr-1999/fr/cp 99-12.html+vision+2020+de+UN&hl=ou communiqué OMS/99/12

    du 16 février /1999. ou du 25/ février 2000.( 20 septembre 2007)

    ANNEXE

    * 1 DUBY Georges & PERROT Michelle, Histoire des femmes, Vol 1, 2, 3, 4, Paris 1991, P.234.

    * 2QUERE France., La femme avenir, paris, 1972, p.26.

    * 3 QUERE. F., Op.Cit, P.27.

    * 4 Ibid, P.27.

    * 5D'après BIGRUMWAMI A., imihango n'imiziririzo, Tervuren, Bruxelles, 1964 ; I. Jacob, Dictionnaire rwandais-

    francais, tome 3, Vo gutsinda, 1965, p.393 ; Cité par FIERENS. J, & Ntampaka. C., Femmes et génocide : le cas

    Rwandais, Rue guimard,Bruxelles, 2003, p.65, «Nta nkoko kazi ibika isake ihari (aucune poule ne fait cocorico en présence de coq), » Dans l'ancien temps, le respect dû à la femme dans la société traditionnelle était souvent conditioné par ses qualités morales, par les nombres de ses enfants, par son intégration dans sanouvelle famille et par la soumission au mari. En principe la femme effectue personnellement le actes essentiels à la vie tel que : élève les enfants, laboure, récolte, prépare les aliments et communique sa puissance fécondante aux graines qu'elle plante. (..), il lui est interdit à la femme de sauter, d'enjamber un ruisseau, de monter sur un un escabeau pour récolter le café, de grimper sur le toit de la hutte. Dans la vie quotidienne des règles déconduite contaignantes, une femme ne pouvait jamais prononcer le nom des beaux-parents, du père, de la mère, des oncles et des tantes de son mari. En réalite la femme n'ignorait pas le nom des beaux -parents. Face à son supériorité, la femme suivait en pratiquent des gestes sans dire un mot. Ses modes de pensée entrait dans la logique traditionnelle des femmes qui obligait au dernier de traite un sujet en rond en s'assurer de ne blesser personne.

    * 6La loi n° 22/1999 du 12/11/1999 portant sur les régimes matrimoniaux, les Libertés et les successions sur le droit

    de la femme et de la fille au Rwanda a établi l'égalité entre les sexes en matière de succession. Les Rwandaises

    ont commencé à lutter pour la faire respecter. C'est ainsi qu'elles reclament aujourd'hui haut et fort l'héritage de

    leurs parents, la succession de leur mari ou la gestion du patrimoine familial, que la loi leur reconnaît. En

    disposant désormais de son patrimoine ou de son héritage, la femme n'est plus exclussivement soumise à la

    volonte de son mari consideré comme son seul salut, elle a dèjà compris qu'en cas de besoin elle peut gérer ses

    biens et vivre en paix.

    * 7 GRAWITZ. M. Lexique de Sciences sociales, Paris, 1992. P. 143.

    * 8 GASORE.O. Analyse des effets de la politique de crédit des Banques populaires sur le développement du monde rural rwandais, Butare, UNR, 2006, P.15.

    * 9 RAK. I. et LARRIEU. P., des mots pour le savoir, évolution et pédagogie dans les enseignements généraux et techniques, Fouchet, Paris, 1994, P. 64.

    * 10 GRAWITZ.M. op.cit., pp.1-2.

    * 11 Grand Larousse Encyclopédique, Tome 8, Paris, 1963

    * 12 Plan d'action stratégique du FFRP 2005-2009, septembre 2005, Kigali, P.ii

    * 13 Petit Larousse illustre, Paris, 1998, P. 539

    * 14 MUKEZAMFURA, A., Formation permanente et promotion de la femme au Rwanda : problème et perspectives, Mémoire présenté en vue de l'obtention du es de licencié dans la Faculté de l'éducation, Butare, UNR, 1988, P.11.

    * 15 RAK, I., et LARRIEU.P., Des mots pour le savoir, évolution et pédagogie dans les enseignements

    Généraux et techniques, Paris - fourcher, 1994, p.67.

    * 16 Ibid, P. 19.

    * 17 COUR. J. M., & SERGE, S., préparer l'avenir de l'Afrique de l'Ouest : une vision à l'horizon 2020, Paris, 1998,

    p.65.

    * 18 www.who.int/inf-pr-1999/fr/cp 99-12.html+vision+2020+de+UN&hl=ou communiqué OMS/99/12 du 16 février /1999. ou du 25/ février 2000.

    * 19 MINECOFIN, Direction de statistique, op. cit, 2002. P. 1 Cité par NDIZEYE, J. B., Modèle Statistique pour L'analyse de L'évolution des expositions du Rwanda : Prévisions de 2003 à 2020. Butare, UNR, 2003. P. 13.

    * 20 CONTRAT DE PERFORMANCE du District de HUYE, septembre 2007.

    * 21 BENSANDON, N., les droits de la femme des origines à nos jours, paris, 1980, P.3.

    * 22 Selon VADERVEKEN, M., et HERNADEZ, C., (1985), cité par TWAHIRWA G.,  Identification des obstacles à la participation des Femmes rwandaises aux instances de prise de décision, UNR, 2004, p.40.

    * 23NATIONS UNIES, la condition de la femme, Rapport et Document, Numéro 64, New York, 1986,

    P.3.

    * 24 Simon de BEAUVOIR, le deuxième sexe I, les faits et les mythes, 1945, p.109

    * 25 Ibid, p.45.

    * 26 Madame de STAËL est née en France-Paris du 22 Avril 1766, décedé le 14 juillet 1817.

    * 27 BENSANDON, N. op.cit., p.18.

    * 28 Selon ``The latin American Women's Group (1983), cité par AYESHA. M. I., et AMINA.M., sexe, genre et

    societé, paris, 1997, p.259, affimaient que : Dans la lutte pour la réductionisme de l'oppression de la femme,

    croire qu'en changeant de monde de production, on détruit non seulement l'oppression des femmes, mais toute

    la conception de monde, [...], et le pouvoir que nos chers camarades hommes ont posséde tout au long de

    l'histoire''.

    * 29 DROY.I., Femme et développement, paris karthala, 1996, p.82-83.

    * 30 http://webetab.ac-bordeaux.fr/Etablissement/SudMedoc/ses/1999/parit_00.htm (13 septembre 2007)

    * 31 Union Interparlementaire, Rapport et document, Numéro 41, Genève, 1995, P.7.

    * 32 GRAWITZ, Op.cit., p.351.

    * 33 Bourgeois, R.; Banyarwanda et barundi, t.z, la coutume, Bruxelles, 1954, p.146.

    * 34ADRIAENSSENS, J., la parenté, le mariage, la famille au Rwanda, Butare, 1964, p.148.

    * 35 FIERENS. J. et NTAMPAKA.C, femmes et génocide : le cas Rwandais, Rue guimard, bruxelles, 2003. p.84, les Rwandais sont convaincus que la force d'une famille provient principalement de la capacité de la femme à la gérer et à la faire prospére. Généralement, aucune décision de quelque importance n'est prise sans que son avis soit requis au préalable. Rien n'oblige le mari à le faire, mais cela dépend de ses rapports avec son épouse et de la confiance qu'ils ont l'un dans l'autre.

    * 36 QUEMENER, J.M. et BOUVET, E., Femmes du Rwanda, éd. Paris, Catlleya, 1999, P. 16.

    * 37 Ibid, p.18

    * 38 D'HERTEFELT, A., Les anciens royaumes de la zone interlacustre méridionale au Rwanda,

    Burundi Boha, Bruxelles Tervuren, 1962 p.62.

    * 39 D'HERTEFELT, A., op.cit, p.63.

    * 40En 1896, Le Roi Mibambwe IV Rutalindwa a été remplacé par le Roi Musinga Yuhi V dans le célèbre coup

    d'Etat de Rucunchu.

    * 41 NDABAGA, fille de NYAMUTEZI, née à Bwishaza en 1700, qui est allée remplacer son père dans le camp de

    Champ de bataille.

    * 42 HAGURUKA, Dix ans d'existence du 16 juillet 1981-16 juillet 2001 ; bilan et perspecives, kigali, 2001, pp.44-67.

    * 43 HAVUGIMANA, D., La compétence d'attribution des juridictions de l'ordre judiciaire en droit

    rwandais, thèse de doctorat, bruxelles, Antwerpen, 1989, p.52.

    * 44 D'après KAGAME, A. (1975) cité par GASANABO. J. D., Mémoire et histoire scolaire : le cas du Rwanda de

    1962 à 1994, thèse de doctorat en science de l'éducation, thèse No 341, Geneve, pp. 64-65, 2004, Jean-

    Paul Harroy était Vice-gouverneur général du Ruanda-Urundi (1955-1962) et le Colonel Guy Logiest était

    Résident spécial du Ruanda (1959-1962). C'est le 1er juillet 1962 que le drapeau belge fut amene et le drapeau

    rwandais hisse. Le Rwanda recouvrait ainsi son independance « temporairement mise en veilleuse,

    arbitrairement confisquée, par le colonisateur » En effet, l'administration europeenne n'à change ni le nom ni les

    frontieres du pays.

    * 45 Le mwami jouait un rôle de sauveur de la nation, particulièrement lors des crises : guerres, rivalités politiques

    ou conflits internes. Il était fréquent que le roi se sacrifie en allant au-devant du danger; lors de batailles par

    exemple, mais aussi en se suicidant ou en se laissant «assassiner» et remplacer par un autre si les Abirus, les

    ritualistes de la Cour, décidaient que c'était nécessaire à la sauvegarde du royaume.

    * 46 HAGURUKA, La femme rwandaise et l'accès à la justice, Kigali, 2001, p. 88.

    * 47 L'Etat rwandais par ses constitutions de 1962, 1978 et 1991 reconnaît l'égalié de l'homme et de la femme

    devant la loi et par conséquent les mêmes droits en ce qui concerne l'électorat et l'éligibilité pour les postes

    politiques. C'est ce que confirme l'article 16 de la constitution du 24 novembre 1962 (J.o du 01 décembre

    1962) ; article 16 de la constitution du 20 décembre 1978 (J.o. 1978, no 24 bis, article 16 de la constitution du 10

    juin 1991 (J.o, 1991).

    * 48 La première constitution de la Répubilique Rwandaise du 24 Novembre 1962 cité par Muswahili, freins à l'intégration de la femme rwandaise au développement, Butare- UNR, 1980, p.20.

    * 49 FIERENS. J., et NTAMPAKA .C, op.cit, p.65, quelques femmes nomées es qualités sont : Mme Pascasie

    Masengesho, Mlle Félicula Nyiramutarambirwa, Mme Béatrice Ntahobari, Soeur Agnès Twagiramariya, Mlle

    Athanasie Nzacahinyeretse, Mlle Janvière Baziyaka, Mme Stéphanie Nsengiyunva Kankundiye, Victoire Balinda

    Nyirarenzaho, Gaudence Nyirasafari, Consolata Nyiraminani, Immaculée Nyirabizeyimana,...Elles

    apparaissaient aussi au titre de représentante du « mouvement intégré » des femmes militantes pour le

    développement, (Urunana rw'abanyarwandakazi mu majyambere) [URAMA], suscité tardivement par le parti

    unique MRND en 1988.

    * 50Ibid, p.66, Dans le gouvernement central, sous la première république, une seule femme accéda au rang de

    ministre en janvier 1964. Madeleine Ayinkamiye, et dirigea le ministère des affaires sociales.Transformé en

    ministère de la santé en novembre 1965, elle le céda... à son mari, Sixte Butera. Signalons que cette femme

    éminente originaire de Ruhengeri, était la soeur d'un colonel fort important Bonaventure Ntibitura.

    * 51Ibid, p.66, Madame Pauline Nyiramasuhuko ancienne ministre de la famille, est inculpée de participation au

    Génocide devant le TPIR, Madame Agnès Ntamabyariro, ex-ministre de la justice, a été kidnappée en Zambie

    et transférée au Rwanda par les services de sécurité, elle détenue à Kigali d'être inculpée dans le génocide.

    Madame Kamatamu conseillère du secteur Muhima, a été condamnée le 17 Juillet 1998 par le tribunal de Kigali

    à la peine de mort et à la dégradation civique perpétuelle et totale. ; voir également tribunal du première

    instance de GITARAMA ; MP c/ BIZIMANA R.P.73/GT/CH.S/2/99 ; 5 Novembre 1999 ; Tribunal de

    première instance de GITARAMA, MPc/MUKANGANGO ; 24/05/1999,R.PNO 35/GT/CH.S/1/98 ; cour

    d'appel de Ruhengeri, MP c/MUKANTAGARA, 30 juin 1998.

    * 52 NTAMPAKA, C., La place de la coutume dans la législation rwandaise : Etat actuel, RJR, Numéro 199, Kigali,

    1997, P.20.

    * 53 Présidence de la République, organisation de l'Administration Centrale Rwandaise de 1960 à nos jours, juillet

    1983, op.cit , par MUKAMUGENZI, M. C., Rôle de la femme dans le processus de leadership politique

    rwandais de 1962 à 2002, licencié en science politique, UNR, p .45.

    * 54 FIERENS. J., et NTAMPAKA. C., op.Cit., p.172, L'avènement du multipartisme intègrent trois femmes dans le

    cabinet ministériel du 16 avril 1992 : Agnès Ntamabyariro, membre du parti libéral et originaire de Kibuye ;

    Pauline Nyiramasuhuko, membre du MRND et originaire de Butare ; Agathe Uwiringiyimana, membre du MDR

    (Mouvement Démocratique Républicain) et originaire de Butare. Dans le 2ème gouvernement de transition de

    juillet 1993, Agathe Uwiringimana accéda aux fonctions de premier ministre et fut assasinée comme nous

    l'avons dit, le 7 avril 1994 au matin, dès le début de la phase de massacres qui suivit l'attentant

    contre l'avion présidentiel.

    * 55 Ibid, p.66. Agathe UWILINGIYIMANA, professeur de l'enseignement secondaire et présidente du MDR à

    Butare, connut une ascension politique extrêmement rapide. Il fut nommé ministre de l'enseignement primaire

    et secondaire le 16 avril 1992 dans le premier gouvernement pluripartite, elle devint premier ministre le 18

    juillet 1993. Son engagement personnel, sa franchise, sa simplicité de son contact avec la population

    introduisaient une rupture avec les caractéristiques habituelles des politiciens nationaux expérimentés.

    * 56 Ibid, Pauline NYIRAMASUHUKO, première ministre du MRND et présidente du MRND originaire de

    Butare, dans les affaires politiques nationales elle était inexpérimentée totalement inconnue du public et du

    milieu politique, suscita beaucoup d'étonnement. Elle fut reconduite dans le gouvernement le 18 juillet 1993,

    puis nommée dans le gouvernement de transition à base élargie, prévue par les accords de paix d'Arusha. Elle

    fut rivale d'Agathe uwiringiyimana de l'opposition du Sud.

    * 57 NTAMPAKA, C., Droits des personnes et de la famille, manuels de droits rwandais, Printer set, Kigali, 1992,

    P. 34

    * 58 FIERENS. J., et NTAMPAKA. C op.cit., p.173, Major Rose KABUYE dans l'histoire du Rwanda fut nommée

    préfet de la préfecture de la ville de Kigali (PVK) du 05 novembre 1994 au 12 décembre 1997. Elle a pu montré

    que l'égalité de l'homme et de la femme en matière d'administration publique était possible.

    * 59 NTAMPAKA, C., op.cit, p.36.

    * 60 La loi du 24 août 1962 portant organisation et compétence judiciaire.

    * 61 NTAMPAKA. C., op.cit., p.157, la femme actuelle est donc désormais autorisée à sièger et à présider

    les tribunaux Gacaca. Par ailleurs, jusqu'alors la participation des femmes en tant que « magistrats »

    a fortement augmenté et a été acceptée par la société rwandaise qui auparavant ne leur avait jamais

    conféré quelque pouvoir que ce soit.

    * 62 Haguruka, dix ans d'existence du 16 juillet 1991- 16 juillet 2001, bilan et perspectives, Kigali, 2001, p.50.

    * 63 La loi No 3/97 journal officiel portant création du bureau d'avocat au Rwanda, kigali, mars 1997, p.42.

    * 64 NTAMPAKA, C., op.cit., p.36. Les seules femmes à avoir occupé les postes de décision au sein de la

    magistrature assise sont Mukandamage M. Josée vice-présidente à la cour suprême et présidente de la cour des

    comptes depuis 1999, CYANZAYIRE Aloysie, vice-présidente de la cour suprême et présidente de la section

    juridictions Gacaca. Depuis 2000, MURARA Odette, présidente de la cour d'appel de Kigali de 1995 à 1999,

    actuellement conseillère à la cour suprême, NTAMABYARIRO Agnès, vice-présidente de la cour d'appel de Nyabisindu du

    1985 et MUKANGANGO Auréa vice-présidente du tribunal de la première instance de kigali.

    * 65 FIERENS. J, ET NTAMPAKA.c, op.cit, pp.177-178. Au cours des années 1970, Agathe KANZIGA

    épouse de l'ex- président HABYARIMANA était en sous-main attachée à structurer « le mouvement

    féminin » rwandais. Dans son mandat un petit groupe de femmes éminentes établi en relation avec

    elle dans l'école sociale de karubanda à butare, parmi elles figure : NYIRAKAROMBA Béatrice

    originaire de butare, députée de 1982 à 1989 ; MASENGESHO Pascasie, originaire de Kigali ;

    députée de 1982 à 1989, NYIRABIZEYIMANA Immaculée, originaire de byumba, députée 1984 à

    1994, vice présidente du CND, membre du comité central du MRND, Mukamusoni Catherine, soeur

    d'Agathe KANZIGA et Bararengana Séraphin soeur de Habyarimana .

    * 66 Accord de paix d'Arusha, entre le gouvernement de la République Rwandaise et le Front Patriotique Rwandais, Journal Officiel, Kigali, 1993, p. 25.

    * 67 Le FPR- inkotanyi (Front Patriotique Rwandais - Inkotanyi) et le nom donné au parti politique qui a engagé la

    guerre d'Octobre 1990 contre le régime politique en place de l'Ex-président Juvénal Habyarimana au Rwanda

    qui a organisé et perpétré le génocide au Rwanda. Le FPR -Inkotanyi actuellement au pouvoir a remporté les

    élections de 2003 au suffrage universel.

    * 68 FPR-INKOTANYI, Imigambi y'umuryango, Kigali, 2003, p.33.

    69 FPR-INKOTANYI, op.cit., p.33.

    * 70 BOSSERUP, E, intégration de la femme au développement, pourquoi, quand, comment, New York, 1974, p.4.

    * 71 FPR-Inkotanyi, op.cit, p.34.

    * 72 Après avoir vue l'injustice faite aux femmes le gouvernement rwandais promulgué la Loi no22/99 du

    12/11/1999, loi, complétant le livre premier du code civil et instituant la cinquième partie relative aux régimes

    matrimoniaux, aux libéralités et aux successions, J.o., 1999, p.7.

    * 73 P. CREPEAU et S. BIZIMANA, les proverbes du Rwanda, Bruxelles, MRAC- Tervuren, 1979,

    p. 3641.

    * 74 La Nouvelle Relève No 576, kigali, du 03 au 10 Juillet 2006, p.1, Mme Zura Karuhimbi, une vieille Damme

    du District administratif de Ntongwe, dans l'ancienne province de Gitarama, a été acclamée haut et fort pour

    avoir sauvé la vie de plus de 100 pesonnes pourchassées par les Interahamwe et les Ex-FAR lors du génocide de

    Tutsi de 1994.

    * 75 La Nouvelle Relève, N° 376, Kigali, 2006, p.1-2.

    * 76 Dans les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, le gouvernement de l'unité nationale a demontré sa volonté

    d'accorder aux femmes la confiance et la responsabilité de reconstruire la nation en les nommant à des postes de

    leardership et de responsabilité dans la société.

    * 77 Constitution de la république du Rwanda, kigali, du 4 juin 2003.

    * 78La nouvelle constitution, kigali, 4 juin 2003, p.

    * 79Communique de presse de l'Union Interparlementaires, Numéro 175, Geneve, du 22 Octobre

    2003.p.9.

    * 80 Idem.

    * 81 MIGEPROF, la politique nationale du genre, version 2003, p.5.

    * 82 MIGEPROF, op.cit, p.6.

    * 83 http://fr.wikipedia.org/wiki/Journ%C3%A9e_internationale des Femmes du (11/09/2007), La

    journée internationale des femmes est célébrée le 8 mars et trouve son origine dans les

    manifestations de femmes au début du XXe siècle en Europe et aux États-Unis, réclamant de

    meilleures conditions de travail et le droit de vote. Elle a été officialisée par les Nations unies en

    1977, invitant chaque pays de la planète à célébrer une journée pour les droits des femmes. la

    crèation d'une « Journée internationale des femmes » a été proposée pour la première fois en 1910,

    lors de la 2émeconférence internationale des femmes socialistes, par Clara Zetkin, (une enseignante,

    journaliste et femme politique marxiste allemande. C'est une figure historique du féminisme. Elle

    est née le 5 juillet 1857 à Wiederau, en Saxe et décédée à Arkhangelskoïe, près de Moscou, le 20 juin

    1933). Elle s'inscrivait alors dans une perspective révolutionnaire.

    * 84 D'après ARDOINO.J., et BERGER. G., cité par RAK, I., et LARRIEU, P., des mots pour le savoir, évaluation

    et pédagogie dans l'enseignement généraux et techniques, Foucher, Paris, 1994, p.24, affirmaient que la

    competence est l'ensembre de savoirs, de savoir-faire, de savoir-être permettant à un individu d'exercer avec

    efficacité une activité donnée. Ainsi au sens général, la competence est l'ensemble complexe d'acquis, fruits de

    l'experience est de formation recue, actualisant des dispositions naturelles, pemettant d'accomplir des tâches et

    traita efficacement les problèmes résultant dans un domaine donné.

    * 85 RAK.I, et LARRIEUX.P, op.cit, p.19. La Capacité est l'ensemble

    d'acitvités concues pour atteindre un but commun. En outre, elle est une actualisation de l'aptitude

    qui garde un caractère très général par opposition à la compétence et qui se traduit concrètement en

    situation.

    * 86Rapport de Plan d'action stratégique du (FFRP), op.cit., p.29

    * 87 D'après le J.O. Inteko Magazine No 35, Avril 2007, p.19. Cité par Le FFRP en collaboration avec le parlement

    du Rwanda, a organisé une importante conférence internationale le 22 et 23 février 2007 sur thème « GENRE ET

    DEVELOPPEMENT NATIONAL : Rôle des parlements ». A cette conférence a été accueilli Son Excellence Paul

    Kagame Président de la République du Rwanda et honorée par la présence de Son Excellence Ellen Johnson

    Sirleaf la présidente du Libéria ; la toute première femme Africaine à être élue au suffrage universel. La

    conférence a connu la participation de plus de 400 délégués, dont la plupart sont des parlementaires, venus de

    tous les coins du monde, des îles Cook de l'Océan Pacifique et en particulier dans la région des Grands Lacs.

    * 88 Selon la déclaration de Beijing, 4 ème conférence mondiale sur les femmes de 1995, paragraphe 16 cité par

    SADIK.N, le droit de choisir, paris, 1997, p.53, la participation des femmes au développement

    économique et social , fait l'égalité et la pleine participation, sur un pied d'égalité, des femmes et des hommes,

    en tant qu'agents bénéficiaires d'un développement durable au service de l'individu sont des conditions

    essentielles à l'élimination de la pauvreté au moyen d'une croissance économique soutenue du développement

    social, de la protection de l'environnement et de la justice social.

    * 89 NATIONS UNIES, Rapport de la 4ème conférence mondiale de la femme, Beijing (Chine) en septembre 1995, bruxelles, 1996, p.86

    * 90Rapport du Plans d'action stratégique du FFRP 2005-2009, op.cit., p 9.

    * 91 Assemblée Nationale, Forum des Femmes Parlementaires, budget national équilibré en fonction du

    genre, séminaire sur genre et développement, du o405/11/1999.

    * 92 Plan d'action stratégique du FFRP op.cit.,, p.11.

    * 93 Ibidem.

    * 94 Ibidem.

    * 95 Le «Gacaca » signifiant un lieu public de rencontre, en général sur un terrain plat à verdure fait

    d'agacaca (de l'herbe), ou les hommes pouvaient discuter des conflits intéressant leur village et

    trancher les différends entre membres des familles.

    * 96 ABIYINGOMA Olive, rapport de stage effectué sur la structure et le fonctionnement

    des associations féminines dans la province de Butare, UNR, 2003, p.9.

    * 97 Résultats obtenus apartir du document de contrat de performance du District de Huye.

    * 98 D'après MUHAWEYEZU, A., la capacité juridique des enfants mineurs dans le droit coutumier et écrit

    rwandais, mémoire de licence, Faculté de Droit, Butare, UNR, 1978, p.25, le droit coutumier rwandais considérait que la femme ne pouvait jamais être chef de famille. Elle ne pouvait penser ou agir par elle-même, elle est encore assimilée à un mineur.

    * 99 Somme toute conscient que, cette conception traditionnelle doit être enracinée dans la mentalité des femmes actuelles, souvent il a été constaté qu'un homme soit président, gouveneur de province, maire de district ou conseiller de Secteur pourquoi pas une femme ne puisse le faire ? Toutefois dans le temps, certaines femmes ont pu prouvé leur capacité dans l'exercice de l'autorité suprême du pays. Nous avons indiqué précédemment que la Reine-mère pouvait assurer le pouvoir pendant que le Roi était mineur, que certaines femmes ont été chefs de provinces et qu'elles étaient obéies par les hommes, et qu'une femme a été préfet de préfecture, sans complexe aucun. On se demande pourquoi ces précédents n'ont pas été observés. Ceci vaut bien jusqu'à nos jours, si l'on s'en tient aux résultats des élections des autorités locales organisées en mars 2001. Bien que beaucoup des femmes s'étaient portées candidates aux élections, peu ont été élues, jusqu'au point ou la nouvelle constitution du 4 juin 2003 a pu éliminer totalement cette injustice et garanti à la femme 30% dans tous les domaines de prise de décision.

    * 100 le http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_d%27immunod%C3%A9ficience_acquise#_note-0 du (15

    Septembre 2007) SIDA ou sida. syndrome de l' immunodéficience acquise, plus connu sous son acronyme est

    le nom d'un ensemble de symptômes consécutifs à la destruction de plusieurs cellules du système immunitaire

    par un rétrovirus. Le sida est le dernier stade de l'infection par ce virus et finit par la mort de l'organisme infecté

    des suites de maladies opportunistes. Il est constaté qu'après les évenements de la guerre de 1994 et le

    génocide, les femmes ou filles n'osent pas raconter en public leurs problèmes, surtout pour les cas de viols,

    lesquels entraînent souvent des grossesses indésirées ou véhiculent des infections, par peur de trahir leur pudeur

    traditionnelle sous peine d'être bannie ou reléguée.

    * 101 GASABO.J. D, op.cit, p.62 « Les juidictions Gacaca » signifie à peu près « justice sur le Gazon ».

    Créee par la Loi organique no 40//2000 du 26 janvier 2001 portant création des Juridictions Gacaca et

    organisation des poursuites des infractions constitutives du crime de génocide ou de crimes contre l'humanite,

    commises entre le 1er octobre 1990 et le 31 decembre 1994.

    * 102 La structure socio-économique traditionnelle accordait les pouvoirs et la richesse aux hommes. Nous avons fait

    remarquer que les femmes ou filles étaient dépourvues de tout droit de propriéte, elles ne pouvaient hériter ni

    acquerir des biens par un autre moyen.

    * 103« La question de l'égalité de genre dans notre société mérite d'être évaluée objectivement pour pouvoir arrêter

    les stratégies nécessaires pour le développement futur dans lequel les hommes et les femmes seront des vrais

    acteurs et bénéficiaires. Selon nous, le genre est une question de bonne gouvernance, de bonne gestion

    économique et de respect de droit de la personne ».

    * 104 Assemblée Nationale des femmes parlementaires, op.cit., du 0405/11/1999, p.12

    * 105 Ibid., p.32.

    * 106 Idem.

    * 107 Rapport National du Rwanda pour la quatrième conférence mondiale sur les femmes, septembre

    1995, Beijing (chine) kigali, 1997, p.86.






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe