UNIVERSITE NATIONALE DU RWANDA
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES
ET ADMINISTRATIVES
DEPARTEMENT DES SCIENCES POLITIQUES
ET ADMINISTRATIVES
Option : Science politique
EFFETS DU PROGRAMME D'ACTION DU FORUM DES FEMMES RWANDAISES
PARLEMENTAIRES (FFRP) EN MATIERE DE PROMOTION DU
SAVOIR-FAIRE DE LA FEMME RWANDAISE
FACE À LA VISION 2020.
Cas du District de HUYE (1996-2006)
Mémoire présenté en vue de
l'obtention
du grade de Licencié (Bachelor's
degree)
en Science Politique
Présenté par :
TEGERA MPAMYA Frédéric
DIRECTEUR : Professeur Dr. Nicodème
BUGWABARI
DEDICACE
À mon regretté père, Isdor MPAMYA,
À mes regrettés petits frères et soeur;
À ma mère;
À mes frères et soeurs;
Aux amis et connaissances;
À tout ceux qui oeuvrent pour la promotion du Savoir-
faire des femmes rwandaises.
REMERCIEMENTS
En guise de reconnaissance, au cours de nos études, je
tiens à adresser mes vifs remerciements à mon regretté
père MPAMYA Isdor, je dis merci de tout mon coeur.
Primo, nous ne pouvons pas manquer de
témoigner les sentiments de gratitude à tous mes parents qui
n'ont pas cessé de nous encadrer dès notre enfance en nous
procurant amour et affection
Secundo, l'honneur nous échoit d'adresser nos
sentiments de gratitude à tous les professeurs qui ont contribué
à notre bagage intellectuel. Nous devons exprimer notre reconnaissance
au Pr. Nicodème BUGWABARI qui a bien accepté de diriger ce
mémoire. Ses conseils éclairants, l'écoute, la patience et
ses commentaires perspicaces nous ont été d'une très
grande utilité pour la confection du présent travail.
Tertio, notre pensée se dirige à ma
grande soeur NYIRAKARINGO Pascasie pour son soutien matériel et
financier dans la réalisation de ce travail. Enfin, il serait ingrat de
ne pas reconnaître mes grandes soeurs et frères, et à tous
les amis et connaissances qui, de près ou de loin, nous ont aidé
dans la bonne marche de ce travail scientifique.
Je tiens à remercier également aux nombreux
compatriotes qui m'ont ouvert leurs postes et ont bien accepté
d'être interviewés. Sans eux, rien n'aurait été
possible.
Votre intégrité restera redevable du fond de
notre coeur.
TEGERA MPAMYA
Frédéric
SIGLES ET ABBREVIATIONS
ANT : Assemblée Nationale de
Transition
AWEPA : Association des Parlementaires
Européens Pour l'Afrique
CND : Conseil Natioanal de
Développement
CNLS : Commission Nationale de Lutte Contre
le SIDA
CNF : Conseil National des Femmes
ESM : Ecole Superieure Militaire
FAR : Force Armée Rwandaise
FARG : Fond d'Assistance aux Rescapés
du Génocide
F.P. : Femmes Parlementaires
FPR : Front Patriotique Rwandais
FFRP : Forum des Femmes Rwandaises
Parlementaires
GBV : Gender Based Violence
ICT : Information Communication
Technology
IPJ : Inspecteur de Police Judiciaire
MINIJUST : Ministère de la Justice
MIFOTRA : Ministère de Fonction Publique et du
Travail
MIGEPROF : Ministère du genre et de la
promotion de la Famille
MINECOFIN : Ministère des Finances et de la
Planification Economique
MINEDUC : Ministère de l'Education
MINEPRISEC : Ministère de L'enseignement Primaire
et secondaiore
MFBP : Mouvement des Femmes et du Bas -Peuple
MRND : Mouvement Révolutionnaire National
pour le Développement
NEPAD : New Partnership for African Development
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONU : Organisation des Nations Unies
ONG : Organisations Non - Gouvernementales
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PL : Parti Libéral
PIB : Produit Interieur Brut
RPPD : Réseau des Parlementaires
pour la Population et le Développement
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PRSP : Poverty Reduction Strategic Policy
PVK : Préfecture de la Ville de
Kigali
RDF : Rwanda Defense Force
RWPF : Rwandan Women Parliamentary Forum
SIDA : Syndrome de l'Immuno -
Déficience Acquise
SNRP : Stratégie Nationale de
Réduction de la Pauvreté
TPIR : Tribunal Pénal International
pour le Rwanda
$ US : United State Dollar
UIP : Union Interparlementaire
UNESCO : United Nations Education, Scientific,
and Cultural Organization
URAM : Urunana Rw'Abanyarwandakazi mu
Majyambere
VIH : Virus de
l'Immuno-déficience Humaine
SOMMAIRE
Au Rwanda comme ailleurs, beaucoup de cas montrent que les
hommes ont généralement joué un rôle dominant dans
la société rwandaise. La femme a vu longtemps ses droits civils
et politiques ignorés au profit des privilèges masculins. Le fait
de ne pas avoir le droit de participer pleinement à la vie politique a
engendré des inégalités entre l'homme et la femme. L'homme
croit en lui seul, et pas en sa femme comme le montre par exemple les adages
suivants: «Nta nkoko kazi ibika isake ihari » (aucune
poule ne fait cocorico en présence du coq)
«Nuko wabaye umugabo sha » (voici tu es
devenu un homme).
C `est dans ce cadre que le parlement et le gouvernement
rwandais dans son agenda global a mis en place en 1996 le FFRP, sous
l'initiative des organisations féminines ayant la vision de bâtir
une société caractérisée par
l'égalité et l'équité entre les deux sexes. Les
résultats satisfaisants sont remarquables, car la représentation
des femmes au niveau du parlement s'est élevée à 49%, au
gouvernement à 32%, à 35% dans les organes judiciaires et
à 32,74% au niveau du district.
L'objectif de notre recherche étaitd'analyser le
rôle qu'a joué le F FRP dans le changement de mentalité et
le renforcement du savoir-faire de la femme rwandaise durant la période
de représentativité. Nous prenons cette
politique comme l'outil principal qui nous a guidés à mieux
rapprocher approche genre (gender approach) et vision
2020 comme instrument de développement de la politique du gouvernement
rwandais.
C'est pourquoi nous nous sommes questionnés
sur les conséquences de la politique du FFRP sur le
développement du genre dans le District de Huye durant la période
de 1996 à 2006 ? Pour repondre à notre
question nous sommes servis de l'hypothèse
suivante : « la politique du FFRP constitue l'un des
meilleurs moyens d'intégrer la femme administratrice du District de Huye
dans la vie politique. »
Un pays comme le Rwanda qui aspire au développement
durable integré et à une justice équitable ne peut
prétendre aussi longtemps les atteindre tant que les composantes de sa
population ne jouissent pas de l'égalité de chances et de
même possibilités de se développer.
ABSTRACT
In Rwanda like elsewhere, much of cases show that the men
generally played a part in dominating the Rwandan society, for a long time. The
woman saw their civil and political rights be unawared in favour of the man
privileges. The facts of not having the right take part fully in political life
and generate inequalities between the man and the woman. The man believes in
him only, and not in his wife. Let us illustrate it by the following proverbs:
"Nta nkoko kazi ibika isake ihari" (no hen makes cock-a-doodle-doo in
the presence of cock). "Nuko wabaye umugabo sha" (here you became a
man).
Within this framework that the Rwandan Parliament and
government in its total diary set up the RWPF in 1996, by the initiative of
the female organizations, having the vision to build a society characterized by
the equality and equity between the two sexes. The satisfactory results are
remarkable, thus the representation of the women on the level of the Parliament
is 49%, 32% in the government, 35% in the legal bodies and 32, 74% in the
district.
The aim of the study was to analyse the role played by the
RWPF in the change of mentality and in the reinforcement of the
know-how of the Rwandan woman during the period of
representativeness. We take this policy like the principal tool, which guided
us in the better approaching gender and the vision 2020 like instrument of
development of the policy of Rwandan government.
This is why our question of research focuses on
the consequences of the policy of the RWPF on the development
of the gender in the District of Huye during the period of 1996 to 2006?
To achieve our objective and to answer to our question we proceeded by the
following hypothese: «the policy of the RWPF constitutes one
of better means of integrating the woman administrator of the District of Huye
in the political life».
A country as Rwanda which aspires integrated durable
development, and an equitable justice as long time cannot reach it when the
components of its population do not enjoy the same possibilities and equal
opportunities of developing themselves.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau N° 1 : Degré de
représentativité politique des femmes au
28
Tableau N° 2 : Degré de
représentativité politique des femmes au Gouvernement local
30
Tableau N° 3 : Degré des
représentativité des officiers du Ministère
32
Tableau N° 4 : Nombre d'inspecteur de police
judiciaire (IPJ)
32
Tableau N° 5 : Nombre de femmes parlementaires
33
Tableau No 6 : Situation
actuelle de la participation des femmes au processus
40
Tableau N° 7 : Les 6 piliers et 4 domaines
transversaux de la vision 2020............ 47
Tableau N° 8 : Inscription à
l'école primaire en 2010 sera 100%
46
Tableau N° 9 : Egalité de genre à
l'inscription aux universités en 2020
47
Tableau N°10 : Les grands objectifs et les
activités non réalisées par le FFRP 2006
53
Tableau No11. Répartition de la
population par secteur
55
Tableau No12 : Analyse des
problèmes, causes et conséquences de Promotion de la
57
Tableau No13 : Analyses des forces,
faiblesses, opportunités et menaces de la
57
Tableau N°14 : la participation de la femme
dans l'administration
59
Tableau No15 : Opinions des femmes
leaders de District de Huye face aux actions ..
61
Tableau N°16 : Opinion sur les actions
menées par les F.P
65
TABLE DES MATIERES
DEDICACE..............
i
REMERCIEMENTS
ii
SIGLES ET ABBREVIATIONS
iii
SOMMAIRE
.........................................................................................
v
ABSTRACT
........................................................................................
vi
LISTE DES TABLEAUX
vii
TABLE DES MATIERES
viii
0. INTRODUCTION GENERALE
1
0.1. PROBLEMATIQUE
1
0.2. CHOIX ET INTERET DU SUJET
4
0.3. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
6
0.4. HYPOTHESE DU TRAVAIL
6
0.5. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE
6
0.6. DELIMITATION DU SUJET
7
0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
7
CHAPITRE 1. CADRE CONCEPTUEL, THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
8
Section 1. Cadre conceptuel
8
1.1.Effets............................................................................................
8
1.2. Programme d'action
8
1.2.1. Programme
8
1.2.2. Action
9
1.3. FFRP
9
1.4. Promotion du savoir-faire de la femme
rwandaise
9
1.4.1. Promotion
9
1.4.2. Savoir-faire
10
1.5. Vision 2020
11
1.5.1. Vision
11
1.6. description de la zone d'etude du District de
Huye
12
1.6.1. Principales caractéristiques
géographiques
12
1.6.2. Aspect général
12
1.6.3. Le relief
12
1.6.4. Climat et pluviometrie
12
1.6.5. Hydrographie
13
1.6.6. Sols
13
1.6.7. Faune et flore
13
Section 2. Cadre théorique
14
2.1. La condition de la femme comme question
politique
14
Section 3. Cadre méthodologique
18
3.1. Méthode de recherche
18
3.1.1. Méthode comparative
18
3.1.2. Méthode historique
19
3.1.3. Méthode fonctionnaliste
19
3.1.4. Méthode analytique
19
3. 2. Population d'enquête
19
3. 3. Les techniques de collecte des
données
20
CHAPITRE 2. HISTORIQUE DE LA CONDITION DE LA FEMME
RWANDAISE
22
Section 1. La condition de la femme sous la
Monarchie
23
1.1. Implication des femmes dans la vie
politique
23
Section 2. La condition de la femme sous la
colonisation
25
Section 3. De l'indépendance à
1994
26
3.1. La femme Combattante dans l'armée et
dans la magistrature
31
CHAPITRE 3. LA CONDITION DE LA FEMME AU
RWANDA :
35
DES TEXTES DU FPR A LA VISION 2020
35
Section 1. Les textes de la condition de la femme
à travers le projet de société du FPR
35
1.2. L'engagement des femmes dans les forces
armées
38
Section 2. Lest textes de la condition de la
femme à travers la constitution de 2003.
39
Section 3. Les testes de la condition de la femme
à travers la politique sectorielle du
42
3.1. Contexte général
42
3.2. Objectif global du MIGEPROF
42
3.3. La mise en application issue de la
journée internationale de la femme
43
Section 4. Les textes de la condition de la femme
à travers la vision 2020.................
44
Section 5. Le programme du FFRP : La promotion
du Savoir-faire
47
5.1. Le programme du FFRP
47
5.2. La promotion du savoir-faire de la femme
rwandaise
48
CHAPITRE 4 : LE FFRP ET LE DISTRICT DE
HUYE :
50
4.1. Mission du FFRP
50
4.1.1. Les Grandes réalisations
stratégiques du FFRP
50
4.1.1.1. Le plaidoyer, l'influence positive et le
partenariat
50
4.1.1.2. L'information et la formation
51
4.1.1.4. La mise en réseaux en faveur du
genre dans les lois et action
51
4.1.1.5. Renforcement de la capacité
institutionnelle et organisation du FFRP
52
4.2. Les grandes réalisations de district de
Huye
55
4.2.2. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE
55
4.2.2.1. Secteur du développement humain
55
4.2.2.1.1. Données démographiques
55
4.2.3. Genre et Promotion de la Femme
56
4.2.3.1. Analyse problèmes, causes et
conséquences
57
4.2.4. Identification des priorités
identifiées par le district de Huye
58
4.3. SOLUTION POSSIBLE
59
4.3.1. Opinion des femmes sur les risques pouvent
les handicaper dans leur
59
4.3.2. Opinions des Femmes Parlementaires comme
résultat dechangements
65
4.3.3. Les moyens stratégiques à
prendre pour surmonter ces difficultés
67
4.3.3.1. Développer la capacité de
plaidoyer
67
4.3.3.2. Développer la confiance des femmes
en elles-mêmes
67
4.3.3.3. Renforcer la volonté des femmes
à connaître et à jouir de leurs droits
68
4.3.3.4. Intégrer l'utilisation des circuits
médiatiques et autres services
69
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
70
BIBLIOGRAPHIE
76
ANNEXE.............................................................................................
81
0. INTRODUCTION GENERALE
L'introduction générale présente la
problématique, choix et intérêt du sujet, les objectifs de
la recherche, les hypothèses de travail, les méthodes de
recherche, la délimitation du sujet ainsi que la subdivision du
travail.
0.1. PROBLEMATIQUE
Logiquement, il est impossible d'avancer dans le
développement sans libérer la femme et sans éradiquer
toutes les formes de discrimination pratiquées à son
égard. Mais si on remonte un peu dans l'histoire de la femme, depuis
l'antiquité et même au moyen-âge, partout dans le monde, la
femme a été marginalisée et considérée comme
absente de façon qu'on ne la considère même pas dans les
recensements. Elle était vouée au silence de la reproduction
maternelle et ménagère (mettre au monde des enfants, allaitement,
soins des enfants, préparation des repas, lavage, nettoyage, etc.)
toujours dans l'ombre du domestique. Elle était moins
considérée dans plusieurs domaines de la vie (économique,
politique, social, éducationnel, culturel, etc.). Elle n'avait aucun
droit de participation à la prise de décision jusqu'au niveau de
ses propres biens.1(*)
A la fin du moyen-âge, les femmes en occident
médiéval représentaient plus de 80%, et lorsqu'elles
étaient reconnues coupables de sorcellerie, elles étaient
brûlées. «Elles sont plus
méchantes ». 2(*)
Traditionnellement, si on remonte un peu dans l'histoire aux
quatre coins du monde, les femmes ont beaucoup souffert de la discrimination et
des inégalités par rapport aux hommes. Ce type de discrimination
a toujours occupé une place importante dans la hiérarchie
sociale. Car, même dans la société traditionnelle, on
favorisait plus les gens de sexe masculin que ceux de sexe féminin, la
différence biologique a fait que l'homme juge la femme comme
étant inférieur et ainsi ravalée au travaux subarternes et
à la soumission. Rappelons que la discrimination féminine ne
date pas d'hier, c'est une situation qui existe depuis longtemps dans
l'histoire, pendant des millénaires.
Saint Augustin affirme que :
« Il est de l'ordre naturel chez les humains que les
femmes soient soumises aux hommes et les enfants aux parents. Car c'est une
question de justice que la raison la plus faible soit soumise à la plus
forte.» 3(*)
Souvent, on dit que le discours antiféministe
découle en partie du statut d'Eve dans la bible. En effet, la bible
donne à la femme la responsabilité du
péché originel.
Saint Paul, dans ses Lettres, dit que,
« Le chef de tout homme, c'est le Christ, le chef de
la femme c'est l'homme, et le chef du Christ c'est Dieu. C'est n'est pas
l'homme, bien sûr, qui a été créé pour la
femme mais la femme pour homme. Que les femmes soient soumises à leurs
maris et qu'elles gardent le silence en toute soumission pendant
l'instruction ». 4(*)
Au Rwanda, l'ancienne coutume réserve à la femme
la subordination à l'homme, a qui elle devait respect. Obéissance
et soumission en tout. Le droit coutumier rwandais ne réservait pas une
place importante à la femme, la famille rwandaise était
patriarcale, jamais l'enfant ne pouvait appartenir à sa mère. En
plus, jamais la femme ne jouissait du droit de l'héritage familial.
L'homme croit en lui seul, et pas en sa femme. Les proverbes suivants
l'expriment ainsi : «Nta nkoko kazi ibika isake
ihari »5(*) (aucune poule ne fait cocorico en
présence du coq). «Uruvuze umugore ruvuga umuhoro.»
(Dans un foyer où la femme prend la parole il y a discorde).
«Nuko wabaye umugabo
sha » (voici tu es devenu un
homme). «Umugore ni umutima
w'urugo » (La femme est le coeur du foyer). Ces adages
susmentionnés démontrent ce que les hommes pensent des femmes.
Les hommes n'autorisent pas les femmes à s'exhiber en public. Le fait en
société le montre clairement.
Une femme ne peut être chef de délégation
(Umukwe mu kuru) dans une célébration
du mariage. En effet, la femme a toujours occupé une place moins
importante que celle de l'homme dans la hiérarchie sociale. Elle
n'avait pas droit à la parole surtout en public et devait accepter tous
les traitements qui lui étaient infligés :
difficultés d'accès au crédit, absence d'accès
à l'héritage. De leur côté, les hommes se
confortaient dans leur rôle de chefs de famille et abusaient souvent de
leurs pouvoirs.
Pour le moment, les femmes rwandaises sont responsables de
certains rôles anciennement réservés à l'homme.
Cette affirmation est d'autant plus vraie que la nouvelle constitution de 2003
garantit l'égalité de tous devant la loi et garantit aux femmes
au moins 30% des places dans les postes de prise de décision. La femme
rwandaise en tant qu'être humain doit participer au processus de
développement en qualité de mère et créer les
conditions les plus favorables à la réalisation harmonieuse de sa
personnalité. Cependant, la participation de la femme rwandaise n'est
pas un problème des femmes ou une question de la revendication des
femmes. Elle est plutôt une question de développement social,
politique et économique de notre société. C'est une
question qui concerne à la fois les hommes, les femmes et la
société entière.
Au Rwanda, certaines lois ont été mises en place
pour réduire leurs marginalisations, notamment la loi n° 22/1999 du
12/11/1999 portant sur les régimes matrimoniaux, les libertés et
les successions6(*). Ainsi les lois discriminatoires à
l'égard de la femme ont été révisées, et ce
processus continue actuellement. Les résultats montrent que les femmes
sont capables d'améliorer les conditions de vie de leurs familles, elles
deviennent de plus en plus responsables, se montrent capables de subvenir aux
besoins de leurs ménages et sont actrices du développement.
Toutefois, investir dans les femmes ne signifie pas seulement
leur dispenser une éducation et des soins de santé. Cela signifie
écarter les obstacles qui empêchent les femmes de réaliser
leur potentialités, d'en prendre la mesure et de reconnaître leur
rôle comme membres précieux et irremplaçables de la
société. Ainsi, malgré au Rwanda les progrès
notables réalisés par le FFRP, beaucoup reste a faire. La
politique du FFRP en faveur du genre ne manque pas de soulever certaines
questions auxquelles doit répondre ce travail. La principale est de
savoir comment les actions réalisées par le FFRP ont
été inseriosées réellement par les femmes des
instances de base. C'est pourquoi notre étude aura à
répondre à la question suivante :
«Quelles sont les conséquences de la politique
du FFRP sur le développement du genre dans le District de Huye durant
la période de 1996 à 2006 ? »
0.2. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
L'intérêt porté à ce sujet
s'inscrit dans le cadre du processus de démocratisation auquel sont
confrontés actuellement les tiers-monde en général et la
République du Rwanda en particulier. Il est important de préciser
que le rôle de la femme rwandaise dans le développement du pays
est très important face à la vision 2020. C'est ainsi que le
sujet a été choisi dans le souci de donner notre contribution
à la promotion de la participation de la femme rwandaise à
travers la vision 2020.
Le présent travail est un concours à la
connaissance de l'effet du programme d'action du FFRP en matière de
promotion du savoir-faire de la femme rwandaise à travers la vision
2020. C'est ainsi que ce travail a été mené dans le cadre
de recherche des universitaires en science politique organisé à
la fin des études du 2ème cycle en vue de contribuer
à l'effort scientifique de recherche de solutions aux problèmes
de notre société. Le choix du sujet a été
motivé par une triple raison :
· Au niveau individuel :
la promotion des femmes dans les postes de prise de
décision rompt avec l'isolement et les barrières
socio-culturelles. Elle permet l'ouverture d'ésprit, la rend plus
renseignée sur la législation, elle accroît la confiance de
la femme en elle-même. Ainsi elle a accès au contrôle des
ressources et le droit au bénéfice.
· Au niveau de la
famille : La complémentarité dans
l'accomplissement des devoirs des conjoints, la participation de la femme
rwandaise dans la promotion du savoir-faire face à la vision 2020,
l'impact sur l'éducation des enfants basée sur la
complémentarité et le respect de chacun, la connaissance de la
véritable valeur de la femme dans la société.
· Au niveau national :
l'effet du programme d'action du FFRP augmente les potentialités de
développement basées sur toutes les forces vives de la nation. Il
contribue à l'efficacité de mise en oeuvre de certains projets de
développement, à l'amélioration du bien-être
dûe à la satisfaction de besoins exprimés par toutes les
couches de la population. Cela occasionne des changements d'attitudes et de
comportements dans le sens de la complémentarité entre les hommes
et les femmes dans le processus du développement durable.
Ainsi, l'absence du savoir-faire de la femme rwandaise dans le
développement du pays risque de produire des effets négatifs,
tant sur le plan individuel, familial que national.
0.3. OBJECTIFS DE LA
RECHERCHE
OBJECTIF GLOBAL
Le présent travail vise à montrer l'importance
des effets du programme d'action du FFRP en ce qui concerne la
compétence de la femme rwandaise vis-à-vis du
développement durable de notre pays.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
Notre travail a trois objectifs principaux, à
savoir :
v Relever les facteurs de blocage des femmes rwandaises
v Montrer l'effet de la politique des femmes parlementaires
sur les changements de mentalité des femmes administratrices
impliquées dans les instances de base,
v Dégager les moyens stratégiques pour surmonter
les difficultés.
0.4. HYPOTHESE DU TRAVAIL
Notre recherche va tester l'hypothèse
ci-dessous :
« La politique du FFRP constitue l'un des
meilleurs moyens d'intégrer le
développement du
genre Dans le District de HUYE. »
0.5. METHODES ET TECHNIQUES
DE RECHERCHE
Concernant les méthodes, on a fait recours a :
v La méthode comparative
v La méthode historique
v La méthode fonctionnaliste
v La méthode dialectique
Concernant les techniques, notre étude a fait recours
à :
v La technique documentaire
v La technique du questionnaire
v La technique d'entretien
0.6. DELIMITATION DU
SUJET
Tout travail scientifique doit être limité dans
le temps et dans l'espace.
Dans le temps
Le présent travail couvre la période de la
création du FFRP depuis 1996 jusqu'en 2006. Notre étude sera
focalisée sur «l'effest du programme d'action du FFRP en
matière de promotion du savoir-faire de la femme rwandaise face à
la vision 2020. » C'est durant cette
période que l'on a remarqué des changements suite aux actions
importantes du FFRP en faveur des femmes administratrices des instances de
base.
Dans l'espace
Faute de temps et de moyens financiers et matériels
pour aborder ce sujet intéressant dans son entièreté, nous
avons pris comme champ d'étude les échelons des femmes exercant
l'administration publique au Rwanda. Au niveau national, ce travail se limite
à 2 organes à savoir : les femmes parlementaires de deux
chambres du parlement Rwandais (sénat et chambre des
députés) et les femmes administratrices du District de Huye/
Province du Sud. En particulier le District de Huye comme cas d'étude
constitue la limite spatiale de notre étude.
0.7. SUBDIVISION DU
TRAVAIL
Le travail ci-après est subdivisé en quatre
chapitres :
v Le premier chapitre explique le cadre conceptuel,
théorique et méthodologique.
v Le deuxième chapitre présente l'historique de
la condition de la femme au Rwanda : des textes du FPR à la vision
2020.
v Le troisième chapitre détermine la condition
de la femme au Rwanda à travers la Vision 2020.
v Le quatrième chapitre défini le FFRP et le
District de Huye : Des réalisations Concrètes.
CHAPITRE 1. CADRE
CONCEPTUEL, THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
Le chapitre suivant contient trois sections à savoir:
cadre conceptuel, cadre théorique et cadre méthodologique.
Section 1. Cadre
conceptuel
Le présent cadre conceptuel définit les termes
clés à savoir le concept effets, programme d'action,
FFRP, promotion du savoir-faire de la femme rwandaise, Vision 2020 et la
description de la zone d'étude notamment le District de HUYE.
1.1. Effets
Selon GRAWITZ. M. (1992)7(*). L'effet résulte d'une cause. C'est-à-dire
l'expérience de vérification d'une hypothèse. Il s'agit
plutôt de facteurs que de causes.
Cepandent, GASORE.O. (2006)8(*), définit l'effet comme l'impact d'une
action. Cet impact peut être positif ou négatif. L'effet
représente les conséquences que peut avoir une action ou les
bienfaits d'une action, on veut dire le bienfait d'une action menée.
1.2. Programme d'action
1.2.1. Programme9(*)
Le terme programme désigne l'ensemble
intégré d'activités conçues pour atteindre un but
commun ou l'ensemble de ligne de conduite ou d'action ayant les connaissances
à acquérir et les techniques à maîtriser.
1.2.2. Action10(*)
Selon A. Touraine, L'action désigne le
mouvement unissant des groupes ou individus dans un objectif commun de
défense de leurs intérêts, ou d'un idéal qui peuvent
en bénéficier sans y participer.
En exposé général, le grand Larousse
Encyclopédique, (1963), définit le Programme
d'action11(*) comme
le complément du plan de modernisation et d'équipement
destinés à corriger les déséquilibres
géographiques de l'économie, en favorisant l'expansion
économique et sociale des différentes régions, et plus
particulièrement de celles qui souffrent de sous-emploi ou d'un
développement économique insuffisant.
1.3. FFRP12(*)
Le Forum des Femmes Rwandaises Parlementaires
(FFRP) est un mécanisme consultatif de facilitation de
l'intégration du genre au sein du parlement qui a été
crée en 1996. C'est une forme organisationnelle des parlementaires (9
sénateurs et 39 députés). De telles organisations (fora ou
réseaux des parlementaires) sont reconnus par la loi portant le
règlement d'ordre intérieur des deux chambres du parlement du
Rwanda (sénat et chambre des députés).
1.4. Promotion du
savoir-faire de la femme rwandaise
1.4.1. Promotion
Selon le Petit Larousse illustre (1998)13(*), le mot promotion
vient du verbe promouvoir, qui signifie pousser en avant, faire avancer,
élever à une dignité, un grade ou un rang
supérieur.
En exposé général, certains auteurs
parlent d'émancipation, d'autres de promotion, mais tous veulent
signifier une certaine libération. Les expressions peuvent être
utilisées l'une pour l'autre de toutes circonstances.
Selon MUKEZAMFURA, A. (1988)14(*), s'émanciper peut être entendu dans le
sens de sortir de sa réserve habituelle. En particulier d'en prendre son
aise avec les conventions morales et sociales.
1.4.2. Savoir-faire
Selon Parker et Fleishman, l'expression
savoir-faire15(*) étymologiquement signifie
habileté à réussir ce que l'on entreprend. Sa limitation
et sa dépendance se réfèrent à la capacité
qui tend à un trait général qui facilite la performance
d'un individu dans une variété de tâches. En effet tel ou
tel savoir-faire, c'est par exemple être capable de pratiquer un
métier ou un art, d'effectuer un travail grâce à un
apprentissage, à une compétence, à l'expérience,
à une habileté acquise ou naturelle.
Le savoir-faire est aussi un mode de connaissance, par exemple
un enfant sait réaliser une addition en groupant ses doigts ou des
jetons. Par conséquent, celui qui dispose de connaissances peut ne pas
savoir comment les exploiter. Pour arriver au but qu'on se fixe en avance, on
doit posséder un savoir-faire, une intelligence qui nous permettent
d'ordonner nos connaissances et de choisir celles qui sont pertinentes16(*).
« La promotion du savoir-faire de la femme
rwandaise» étant comme un processus qui consiste en une prise
de conscience de ses capacités, ouverture d'ésprit plus
réfléchie, mais dans la main avec son collègue masculin.
Pendant longtemps, les femmes rwandaises ont été soumises
à l'homme, comme l'introduction générale
l'éclaircisse. La femme rwandaise d'aujourd'hui doit aller dans le sens
de devant de ce que nos jours appellent « l'intégration du
savoir-faire de la femme rwandaise au développement. »
Le savoir-faire diffuse par le FFRP n'arrive pas en terrain
vierge dans la paysannerie comme les agents de développement le disent
trop souvent qu'il ne s'agit pas d'amener le savoir-faire là où
règne l'ignorance.
1.5. Vision 2020
1.5.1. Vision
Selon Jean-Marie Cour et Serge Snrech
(1998)17(*) :
« La Vision »
est exprimée sous forme d'une image à long terme de la
répartition des hommes et de leurs activités. Elle est le
résultat de «projections » établies sur la base
des mécanismes identifiés dans la rétrospective longue et
de jeux d'hypothèses plus ou moins volontaristes.
Le terme «Vision 2020 » est un
concept qui a été lancée mondialement depuis Genève
en février 1999. Le terme se repose à une vaste coalition de
l'organisation mondiale de la santé (OMS) et de L'Agence Internationale
pour la prévention de la Cécité. Son objectif est
d'éliminer les principales causes de cécité
évitable d'ici l'année 2020, en rapprochant les agences
gouvernementales et non gouvernementales pour faciliter la planification, le
développement et la mise en oeuvre de programmes de soins oculaires
nationaux et durables, basés sur trois stratégies principales,
à savoir : lutte contre la maladie, développement des
ressources humaines et développement des infrastructures, selon les
principes de soins de santé primaire18(*).
« La Vision 2020 du contexte
rwandais » proprement dit, signifie un projet d'activité
qui montre l'image que veut avoir la société rwandaise à
l'horizon 2020. Elle envisage de faire le Rwanda un pays à revenu moyen
(de 260 $ US actuellement à 960 $ US en 2020), c'est - à - dire
de sortir de l'état de pauvreté en combinant les objectifs de la
croissance économique et ceux du
développement »19(*)
1.6. Description de la zone
d'étude du District de Huye20(*)
1.6.1. Principales
caractéristiques géographiques
1.6.2. Aspect
général
Huye est l'un des huit districts qui composent la Province du
Sud ; il est constitué par quatorze secteurs : Mbazi, Kinazi,
Simbi, Maraba, Rwaniro, Rusatira, Huye, Gishamvu, Mukura, Ruhashya, Tumba,
Kigoma, Ngoma, Karama.
1.6.3. Le relief
Le District de Huye se situe sur un plateau
central avec une unité topographique de type collinaire dans sa partie
centrale, à l'Est et au Sud. Elle occupe les sommets tabulaires des
collines avec une altitude moyenne de 1700 m, elle descend jusqu'à 1450
m vers la ferme de Songa. Dans sa partie Ouest, elle s'élève au
fur et à mesure qu'on se dirige vers l'Ouest pour culminer à plus
de 2000 m au sommet du mont Huye. Les bas fonds marécageux se situent
à une altitude de 1650 m.
1.6.4. Climat et pluviometrie
Le District de Huye se caractérise par un climat de
type tempéré sub-équatorial, avec une température
moyenne oscillant autour de 20oC. Son module pluviométrique
moyen annuel tourne autour de 1160 mm de pluie. Comme sur l'ensemble du pays,
le climat est marqué par 4 saisons bien distinctes : une grande
saison des pluies (mi février - mai), une grande saison sèche
(juin - mi septembre), une petite saison des pluies (mi septembre -
décembre) et une petite saison sèche (janvier - mi
février).
La pluviométrie est caractérisée par des
précipitations abondantes de 1400 mm en moyenne par an.
1.6.5. Hydrographie
Le réseau hydrographique du District de Huye est
constitué par des cours d'eau, à l'Ouest, on remarque le cours
d'eau de Kadahokwa qui s'oriente du Nord au Sud ; au centre, se trouve le
cours d'eau de Rwamamba ; à l'Est, il y a la grande vallée
de Rwasave drainée par le cours d'eau de Kihene orienté du Nord
au Sud ; ces cours d'eau sont drainés vers la Migina qui est
l'affluent de la rivière Akanyaru ; au Nord Ouest se trouve la
rivière Mwogo qui se deverse dans le Nyabarongo. Le District de Huye est
très riche en vallées marécageuses le long des
rivières et des ruisseaux, ce qui constitue un potentiel à
développer.
1.6.6. Sols
Les sols évoluent en profondeur selon leur situation
sur la colline ; les meilleurs sols se trouvent dans les marais (ils sont
sablonneux et assez humifères) si ceux-ci ne sont pas ensablés
par l'érosion des collines. Les sols sur la dorsale granitique sont les
moins fertiles, ils sont très pauvres en humus. Les sols du plateau
central sont moins mauvais, ils sont du type koalisol, fertiles quand
l'érosion ne les a pas dégradés, et quand l'horizon
humifère de ces sols est bien conservé.
1.6.7. Faune et flore
La végétation naturelle a disparu sous la
pression des cultures et a été remplacée par une
végétation anthropique c'est-à-dire résultant de
l'action de l'homme et elle est dominée par les plantes culturales. La
majeure partie des terres est sous cultures vivrières et, par
ordre, d'importance il y a le bananier, le haricot, le sorgho, la patate douce
et le manioc etc...
D'une manière générale, on note une
insuffisance de forêts et le peu qui existe nécessite un
renouvellement. Toutefois, on rencontre quelques reboisements constitués
d'eucalyptus en grande partie et de grévillia. Quant aux animaux
sauvages l'on en trouve surtout dans la zone de la station de l'ISAR Songa
à savoir, le chacal, la gazelle, le lapin, le lièvre,
etc.
Section 2. Cadre
théorique
2.1. La condition de la
femme comme question politique
Le cadre théorique autour de la condition de la femme
comme question politique sur le genre va apporter la lumière sur les
éléments qui suscitent toujours beaucoup de contradictions
notamment quand il s'agit d'intégrer l'approche genre et politique dans
le langage actuel. Dans ce cadre théorique, le genre fait
référence aux rôles sociaux attribués respectivement
aux femmes et aux hommes dans des sociétés particulières
et du moment particulier tandisque la politique fait
référence au principe directeur pour une certaine action
réalisée par les décideurs en vue de s'attaquer à
une question particulière.
L'évolution de la femme dans la vie politique ne date
pas de longtemps, l'entrée de la femme dans ce domaine reste très
timide. Les rapports entre les femmes et la politique sont peu connus. Ceci
parce que la science politique a toujours étudié la
vie politique de la société, domaine où les femmes ne
sont, même aujourd'hui, ni nombreuses, ni véritablement admises.
Les préjugés sont abondants dans presque toutes les
sociétés des quatre coins du monde qui la considérent
comme un être faible. Ces préjugés aggravent sa
marginalisation.
L'entrée de la femme dans la vie politique est en
retard par rapport à l'homme. Pourquoi ? Parce que d'une part, les
femmes sont moins disposées à entrer en politique que les hommes.
Car la politique ne répond pas à leurs aspirations. La politique
réclame des ressources que les femmes ne possèdent pas
(disponibilité, sécurité de l'emploi, aisance
financière). D'autres part, les systèmes politiques sont
responsables de cette situation par le biais du jeu électoral.
D'après Jean ROSTAND :
« La femme n'est point
purement femelle, ni le mâle purement mâle,
elle est seulement plus
féminine et lui plus masculin qu'elle. »21(*)
Cependant, le fait d'être femme a été la
cause de restriction des droits et des libertés. Dans la conquête
des libertés pour l'indépendance, l'histoire prouve que les
hommes ont été accompagnés par l'aide et le soutien des
femmes. Toutefois, au moment de récolter les fruits du succès si
durement acquis, les femmes ont été souvent mises à
l'écart. Parfois privées de la récompense naturelle,
elles ont été exclues des honneurs de la victoire à
laquelles elles venaient de contribuer. Dans les pays
sous-développés, la femme est responsable de toute la
chaîne alimentaire depuis la production des vivres jusqu'à la
préparation des repas.
D'après M. VADERVEKEN, et HERNADEZ, C.,
(1985) :
« Les Anthropologues et les archéologues
affirmaient que la femme a été celle qui était
chargée de la recherche, du traitement et du stockage de la nourriture
végétale. En conséquence logique : ce sont les femmes
qui ont inventé les techniques et les outils pour exercer ces travaux.
Aujourd'hui les anthropologues sont également convaincus que ce sont
également les femmes qui ont découvert
l'agriculture.»22(*)
A l'époque les femmes étaient
discriminées presque dans tous les domaines. En contraste, les
féministes socialistes rejetaient ces constats classiques, en suivant
les textes de l'Organisation des Nations Unies adoptées en 1948 :
« Le préambule de la charte des Nations
Unies condamnait fortement toutes les discriminations à l'égard
des femmes et souligne que l'un des buts de l'organisation est d'assurer aux
femmes les mêmes droits et les mêmes possibilités qu'aux
hommes dans la dignité et la valeur de la personne
humaine. 23(*)
L'homme a refusé d'accorder le même droit dont il
jouit à la femme.
Selon Simone de BEAUVOIR (1945):
«Ce monde a toujours appartenu aux
hommes » 24(*)
Il remontre encore en affirmant :
« On ne naît pas femme, on le
devient.» 25(*)
La femme, depuis des années, a été
considérée comme un être inférieur et son
infériorité semble si naturellement indiscutable et immuable que
l'on ne s'est jamais préoccupé des risques de cette
marginalisation. Ni le passage des temps, ni les régimes politiques dans
leur succession n'apportent des grands changements à cette situation.
Pour comprendre sa marginalisation qui ne date pas
d'hier, Madame de STAËL (1766- 1817) 26(*)affirmait :
« On a raison d'exclure les femmes des affaires
publiques et civiles ; rien n'est plus opposé à leur
vocation naturelle que tout ce qui leur donnerait des rapports de
rivalité avec les hommes et la gloire elle-même ne saurait
être pour une femme qui deuil du bonheur. » 27(*)
Les anti-paritaires rejetaient certainement ce constat qui
enracinait la politique dans la biologie, en disant par exemple que, par leur
nature, les femmes seraient porteuses d'une autre vision politique28(*). Il n'y a ni homme, ni femme
dans la République, il n'y a que des citoyens sans distinction de sexe.
A ce niveau, l'homme et la femme doivent être considérés
dans le contrôle, l'accès à l'emploi, aux services et aux
ressources ainsi qu'à leur partage, sans oublier l'égalité
de traitement par les employeurs et fournisseurs de services. Ainsi, nous
sommes d'accord avec l'idée de DROY Isabelle,
(1996) dans la citation suivante :
«L'évolution des conditions sociales et
politiques a suscité ces dernières années un retour
d'intérêt sur les femmes comme l'objet de recherche même si
les caractères non historiques et temporels de la catégorie femme
rend difficile toute conceptualisation de leur situation. Les femmes semblent
toujours avoir été subordonnées aux hommes et cette
dépendance n'apparaît pas comme conséquence d'un
événement ou d'un avenir, l'appel à la nature
féminine, les inégalités entre les sexes, on en
déduit alors que les handicaps féminins sont éternels. Les
différences biologiques suffisent - elles à expliquer les
inégalités entre les
sexes ? » 29(*)
En cherchant une réponse à la
précédente question nous trouvons que les anthropologues
économistes rejettent ce constat : Pour eux, il faut chercher la
cause des inégalités dans les activités productrices,
reproductives et la division sexuelle du travail et chaque culture peut
trouver les choses autrement.
D'après CORRINE goldberger
(1982),30(*)
«Une démocratie sans femmes n'est pas une
démocratie, l'égalité des genres est également un
élément de la bonne gouvernance. L'égalité des
chances est au coeur de la démocratie. »
L'article 4 de la déclaration universelle sur la
démocratie, adoptée en septembre 1997 par le conseil de l'Union
Interparlementaire stipulait :
« Il ne saurait de démocratie sans
véritable partenariat entre homme et femme dans la conduite des affaires
publiques où hommes et femmes agissent dans l'égalité et
la complémentarité s'enrichissant mutuellement de leur
différence.»31(*)
Au Rwanda, le présent diffère du passé
dans l'intégration de l'approche genre et développement. Le
développement proprement dit est fondé sur six piliers et
quatre thèmes transversaux de la vision 2020, tandisque le
genre est le pilier de ces thèmes transversaux. Dans ce contexte,
il est important que les femmes jouent pleinement un rôle égal
à celui de l'homme dans toutes les futures structures
décisionnelles du Rwanda : le parlement a accordé aux femmes
48,8% des places dans tous les domaines de prise de décision.
Désormais, la femme rwandaise est considérée par le
gouvernement rwandais comme un partenaire actif incontournable pour la paix et
le développement dont le Rwanda a soif.
Section 3. Cadre
méthodologique
Selon GRAWITZ, M, (2001),
« La méthode est l'ensemble des
opérations intellectuelles par lesquelles une
discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle poursuit, les démontrer, les
vérifies.»32(*)
3.1. Méthode de
recherche
Tout au long de ce travail, nous avons recouru à quatre
méthodes de recherche, compte tenu de la matière à
étudier : il s'agit de la méthode comparative, la
méthode historique, la méthode fonctionnaliste et la
méthode analytique.
3.1.1. Méthode
comparative
Cette méthode nous a aidé à retrouver les
éléments de ressemblance et de dissemblance entre les faits
comparés. Nous nous sommes servis de cette méthode en vue de voir
clairement s'il y a une interaction entre les femmes parlementaires (membres de
l'Assemble Natinale et du sénat) et les femmes administratrices du
District de Huye.
3.1.2. Méthode historique
Elle se base sur l'analyse des faits ou des données
d'une période bien précise ou d'un temps bien
délimité dans le passé. En examinant les faits et les
événements liés au genre dans la période
récente, on fait appel à la politique nationale du genre comme
question politique basée sur la consolidation d'un Etat de droit
lié au développement durable en vue de promouvoir
l'égalité et l'équité des genres au Rwanda.
3.1.3. Méthode
fonctionnaliste
Cette méthode nous a permis de connaître la
causalité des changements de mentalité des femmes comme
phénomène réel sur la problématique du genre parmi
les jeunes de deux sexes différents dans le système
sociopolitique auxquels ils participent.
3.1.4. Méthode analytique
Elle nous a aidés à analyser les données
et les informations obtenues en vue d'en tirer ce qui caractérise et se
rapporte à nos hypothèses. Pour atteindre les objectifs de
l'étude et la vérification de l'hypothèse, nous nous
sommes servi de certaines techniques de collecte des données mais le
choix a été motivé par la nature de notre enquête.
3. 2. Population
d'enquête
Dans notre population d'enquête nous avons jugé
opportun de déterminer d'avance les personnes susceptibles de nous
fournir les informations voulues. C'est dans ce cadre que nous avons
jugé bon d'enquêter sur les femmes parlementaires
représentant les intérêts des femmes rwandaises dans le
parlement et les femmes administratrices du District de Huye. Cependant, nous
avons choisi de formuler des questionnaires réservés aux deux
organes. Ainsi, nous nous sommes référés aux listes
affichées au parlement et à la liste affichée au bureau de
la mairie du District de Huye.
Pour mieux identifier ces deux organes d'administration
publique, nous nous sommes intéressé à relever le nombre
total des femmes parlementaires car plus de 48,8% sont des femmes
députés (soit au total 39 dont 24 femmes proviennent du CNF et 15
femmes proviennent de partis politiques) et 34,6% sont des femmes
sénateurs (soit au total 9).
Par après, nous nous sommes aussi
intéressés à réléver le nombre total des
femmes administratrices du District de Huye, soit au total 12 femmes
responsables chargées de différentes administrations. Ainsi, en
vue d'enrichir notre travail, nous avons pris 15 femmes parlementaires (soit
10 femmes députées et 5 femmes sénateurs) étant
donné qu'elles sont très occupées dans ces deux organes.
Au total, notre étude a enquêtes sur 27 femmes venant des 2
organes (soit 15 dernières femmes parlementaires enquêtées
et 12 femmes responsables dudit District). Malheureusement, la population
n'étant pas nombreuse l'échantillonnage n'a pas été
jugé nécessaire.
3. 3. Les techniques de
collecte des données
La collecte des données a été
effectuée grâce à la recherche documentaire,
l'enquête par questionnaire et par interview. Pour poser les questions,
nous avons suivi un modèle de questionnaire, que nous avons
élaboré tel qu'il apparaît en annexe. Les questions
étaient composées en français et en Kinyarwanda. Ces
questionnaires sont subdivisés en deux parties à savoir :
v Questionnaires réservés aux femmes
administratrices de District de Huye ;
v Questionnaires réservés aux femmes
parlementaires.
Ces questionnaires ont été
élaborés pour qu'ils puissent nous fournir les renseignements les
plus amples sur l'avis des femmes parlementaires et les femmes administratrices
du District de Huye, pour voir clairement l'importance capitale de
l'implication des femmes parlementaires à travers la promotion du
savoir-faire des femmes rwandaises à travers la vision 2020. Entre
autre, ce travail veut vérifier l'interaction existant entre le FFRP et
les femmes administratrices dudit District ; notamment en vérifiant
fortement l'interaction qu'a joué les femmes parlementaires dans le
changement des mentalités et le renforcement des capacités
intellectuelles des femmes rwandaises durant leur
représentativité de 1996 à 2006.
Pour illustrer et distribuer les questionnaires, il nous est
demandé de recourir au bureau du FFRP. Les informations reçues
grâce aux interviews complètent les informations recueillies via
les questionnaires.
Pour vérifier si tous ces questionnaires ont
été répondus et bien remplis, nous avons prévu un
calendrier qui nous a pris deux mois (juillet et août 2007). Au cours
de notre enquête, la contrainte majeure rencontrée dans notre
questionnaire est le suivi effectué par téléphone, pour
vérifier réellement si les questionnaires déposés
ont été répondus, alors que les moyens financiers
étaient toujours insuffisants.
Bref, la signification anthropologique à l'égard
de la femme a déterminé les traces et les traits qui ont
marqué jadis la conduite de l'évolution de la femme. Dans le
chapitre qui suit nous allons voir l'histoire de la condition de la femme au
Rwanda.
.
CHAPITRE 2. HISTORIQUE DE LA
CONDITION DE LA FEMME RWANDAISE
Le chapitre suivant combine trois sections à
savoir : la condition de la femme sous la monarchie, la condition de la
femme sous la colonisation et de l'indépendance à 1994.
L'histoire de la femme rwandaise dans la société
n'a pas suivi un schéma très différent de celui des autres
femmes dans le monde, bien que certaines particularités puissent
être notées suivant les réalités propres à
chaque pays. La société rwandaise est patrilinéaire, le
mari est le chef de la femme et de la famille entière. Dans l'ancienne
coutume rwandaise l'autorité sur la femme permettait au mari de battre
sa femme quand elle ne voulait lui obéir, quand elle avait commis une
faute de nature à indigner le mari.33(*)
ADRIAENSSENS, J., (1969) dit que :
« Le système patriarcal constitue une
idéologie d'inégalité des sexes mettant la femme
rwandaise en position de subordination par rapport à l'homme. La coutume
ne reconnaît pas l'égalité des droits entre l'homme et la
femme. La structure patrilinéaire de la famille donne le pouvoir et la
richesse aux hommes.» 34(*)
Cette idéologie confine la femme aux seuls rôles
de ménagère. A titre d'exemple, beaucoup de proverbes, dictons ou
injures de la coutume rwandaise traduisent la déconsidération de
la femme tel que :
Ø Uri uwa nyoko : Cette
injure veut dire que l'enfant est d'un sale caractère,
hérité de sa mère.
Ø Umugabo umwe agerwa kuri
nyina : c'était pour dire que si l'on veut
agir seul, on a la force non pas du père mais de la mère,
insinuant par là que la mère ne pouvait rien réaliser
devalable.
Ø Ukurusha umugore akurusha
urugo35(*) : Paradoxalement, un
homme qui a une femme plus consciencieuse aura un ménage plus
prospère.
Ø Umugore ni umutima
w'urugo : le bien-être familial dépend
largement de la sagesse de la femme; la femme est le coeur du foyer. 36(*)
Ces adages montrent la soumission de la femme envers l'homme.
La femme est un partenaire, un pilier du ménage, elle joue un rôle
clé mais discret, elle évite de contredire son mari en public
mais lui demande son avis en privé. En matière patrimoniale, la
femme ou la fille ne possédait rien et ne pouvait acquérir aucun
bien qui soit le bien propre. Théoriquement, elle n'avait pas de droits
économiques, sauf exception.
Section 1. La condition de
la femme sous la Monarchie
Dans le Rwanda ancien, certaines femmes ont eu une place
importante au sein de la société, certaines ont pu user de ce
pouvoir. D'abord, l'institution royale traditionnelle obligeait chaque nouveau
roi à s'adjoindre une reine-mère. Celle-ci était la
mère du nouveau roi ou, à défaut, une des épouses
du père de celui-ci. La reine-mère jouait un rôle
primordial. Grosso modo, elle était consultée pour toute
décision d'importance. Parfois, elle assumait la régence du
régime en attendant que le roi grandisse et prenne ses
responsabilités37(*).
1.1. Implication des femmes
dans la vie politique
Dans l'ancienne époque, l'organisation politique du
royaume du Rwanda comprenait la hiérarchie administrative et militaire
ainsi que la structure de clientèle, qui bien qu'elle ne fût pas
purement politique interférait quand même souvent avec les
autres. Pendant la période monarchique, le Rwanda était un Etat
ayant une organisation administrative consolidée. Le Roi, souverain
suprême du pays, se faisait aider par les chefs coutumiers des
différentes provinces du pays.38(*)
La femme n'était pas absente au sein de ce trône,
puisque déjà la reine-mère était la première
conseillère du Roi, son fils. Elle assumait, aux côtés de
son fils, toutes les responsabilités administratives. La
reine-mère participait à l'administration surtout quand le Roi
était très jeune ou frappé d'incapacité. Par
conséquent, quelques femmes se sont distinguées en jouant un
rôle capital dans la prise de décisions à la
cours.39(*)
La dernière reine-mère connue est KANJOGERA.
Elle fut à l'origine du coup d'Etat de RUCUNSHU40(*) en 1895 : un
jeune roi désigné par son père, MIBAMBWE RUTARINDWA fut
déposé et la reine fit introniser son propre fils YUHI MUSINGA
celui-ci régna de 1895 à 1931. Une autre reine-mère,
NYIRATUNGA: mère de GAHINDIRO, avait gouverné le pays pendant 10
ans vers les années 1700. D'autres femmes se sont aussi
retrouvées sur la scène politique comme par exemple NYIRAKIGWENE
et NYIRAKABUGA qui furent des sous-chefs, NYAGAKECURU, épouse de
SAMUKENDE gouvernait les « Ibisi bya
Huye » et ROBWA, soeur de RUGANZU BWIMBA et
NYIRATUNGA, qui s'est sacrifiée en libérateur pour que le Rwanda
ne soit pas envahi par le GISAKA. On connaît d'autres qui ont
exercé la première intervention militaire telleque
NDABAGA,41(*) qui fut célèbre par son
caractère extraordinaire avec le fameux adage
« Ibintu byageze
iwandabaga » pour traduire que la situation
s'est aggravée à telle enseigne qu'une femme NDABAGA a dû
intervenir personnellement sur le champ de bataille.42(*)
Section 2. La condition de
la femme sous la colonisation 43(*)
Pendant la période coloniale44(*), le
Rwanda s'est vu appliquer les textes de lois applicables au Congo-Belge par
l'art. 1 de la loi du 21 août 1925. A cette époque, la femme
n'avait pas de place dans l'administration devant les juridictions telles que
créées. Avec la création des tribunaux coutumiers, en
1926, une composition du siège du tribunal était établie
ayant son siège au chef-lieu du territoire, composé d'un juge et
cinq assesseurs. Le juge était nommé par les chefs et les
assesseurs parmi les sous-chefs, par le délégué du
résident. En conséquence, la femme était la moins
indiquée.
Même en 1937, lorsque le Mwami (Roi) créa les
tribunaux de chefferie, la femme n'eut pas de place, ni comme assesseur choisi
parmi les notables de la chefferie. Par ailleurs, le décret du 5 juillet
1948 sur la justice civile et répressive n'y apportera aucun changement
et la situation va perdurer jusque pendant la période
post-coloniale45(*).
Néanmoins, l'arrivée des missionnaires, bien
qu'elle ait été à l'origine de quelques changements de
mentalité, a perpétué la discrimination politique à
l'endroit des femmes. Des écoles ont été d'abord
créées uniquement pour les garçons et la religion
condamnait plus qu'elle n'encourageait la participation des femmes à la
vie politique.
L'aspect à tenir en considération sur le
renforcement des inégalités d'instruction est que, dans notre
pays, les grandes écoles d'études secondaires ont
été créées par l'église catholique, elles
étaient toutes gérées par des prêtres ou des
religieux et excluaient catégoriquement la présence de filles. On
peut citer toutes les écoles et les séminaires, notamment celle
de (Kabgayi, Karubanda, Nyundo, Saint André,
Byumba, Save, Collège Officiel de Kigali, Christ-Roi, Groupe Scolaire de
Butare, Musanze, etc.)46(*)
Un peu plus tard, il a été ouvert des
écoles ménagères dont le but était de promouvoir
le rôle de la fille et de la femme au foyer. Au fil des années,
elles ont pris des appellations : école ménagère,
foyers sociaux, écoles familiales et école sociale dont celle de
Karubanda actuellement.
Section 3. De
l'indépendance à 1994
A l'indépendance, le rôle de la femme dans la
politique a été absent. C'est en 1965 que la femme a pu
participer dans les séminaires et les congrès organisés
pour la promotion de la femme. La première constitution celle du 24
novembre 1962 accorda à la femme rwandaise de participer à la
politique du pays par voie électorale.
L'article 9 dispose : « sont
électeurs, dans les conditions déterminées par la loi
électorale, tous les nationaux rwandais majeurs de deux sexes, jouissant
de la plénitude de leurs droits civiques et politiques. »
Malgré les dispositions des articles 16 à 30 qui garantissent
l'égalité des sexes, l'article 54 de la première
constitution interdisait à la femme de se porter candidate à la
présidence de la République.
Avec la politique du MRND du 5 juillet 1973 soutient
moralement l'émancipation de la femme à travers ses constituitons
et sa législation47(*) à rejoindre les autres femmes au
niveau international.48(*) Dans les premières années de
l'indépendance, les filles furent surtout orientées vers les
filières de formation dont le pays avait besoin : monitrices,
assistantes sociales, infirmières, etc.
A partir du milieu des années 1970, la
première fois dans l'histoire du Rwanda, une femme fut recrutée
en tant que militaire au sein de la gendarmerie et de l'armée. Les
femmes se sont engagées comme officiers ou comme simples soldats. Elles
sont devenues ainsi des cibles au même titre que les hommes. Vers les
années 1980, la représentation des femmes est devenue plus
importante au parlement et dans les services de
l'administration49(*).
Dans le gouvernement central50(*), depuis 1962
jusqu'aux événements de 1994, les postes occupés par les
femmes étaient peu nombreux. Tandisqu'au niveau du gouvernement local,
les postes politiques clés occupés par les femmes depuis
l'indépendance jusqu'en 1994 sont notamment le préfet, le
sous-préfet, le bourgmestre ou le maire. Entre autres, les femmes
parlementaires ont connu une évolution non négligeable depuis
1982. En contraste, c'est depuis 1980 que même certaines femmes ont
été élues candidates parlementaires grâce à
l'intervention financière du parti-Etat MRND, que la situation a
fortement évolué, non seulement d'être victime des
violences mais aussi d'être active dans la violence contre
l'humanité surtout en 1994.51(*) Les tableaux ci-après rendent compte
de leurs effectifs.52(*)
Tableau N°
1 : Degré de représentativités
politiques des femmes au
Gouvernement central pendant la période
post-coloniale.53(*)
Année
|
Postes
|
Total des femmes
|
Présidence
|
v/présidence
|
Primature
|
1er ministre
|
Ministres
|
Secrétaire d'Etat
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
1962
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
12
|
0
|
0
|
0
|
0%
|
1964
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
13
|
1
|
0
|
0
|
6,6%
|
1965
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
11
|
1
|
0
|
0
|
7,6%
|
1968
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
12
|
0
|
2
|
0
|
0%
|
1969
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
12
|
0
|
2
|
0
|
0%
|
1970
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
14
|
0
|
2
|
0
|
0%
|
1972
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
14
|
0
|
3
|
0
|
0%
|
1973
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
12
|
0
|
0
|
0
|
0%
|
1975
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
14
|
0
|
0
|
0
|
0%
|
1977
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
14
|
0
|
0
|
0
|
0%
|
1978
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
15
|
0
|
0
|
0
|
0%
|
1981
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
17
|
0
|
0
|
0
|
0%
|
1982
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
18
|
0
|
2
|
0
|
0%
|
1985
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
18
|
0
|
0
|
0
|
0%
|
1990
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
19
|
1
|
0
|
0
|
4,5%
|
1993
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
17
|
2
|
0
|
0
|
4,5%
|
1994-95
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
19
|
2
|
0
|
0
|
4,3%
|
Source : Tableau établi par
nous-même sur base des données de HAGURUKA, la femme
rwandaise et l'accès à la justice, 2000, p.66,
MINEPRISEC, Histoire du Rwanda, IIème
partie, 1989, p.59.
De l'indépendance à 1994, on ne compte que
quatre femmes ministres à savoir Madeleine AYINKAMIYE qui fut ministre
des Affaires Sociales : son mandat fut interrompu une année
après de (1964 à 1965). Après 1990, on verra
réapparaître la femme au sein du gouvernement pendant la
période du multipartisme54(*). A ce moment-là, les
femmes étaient nommées, non par la volonté du dirigeant
mais par désignation des partis politiques. Et c'est à ce moment
qu'une femme, Agathe UWIRINGIYIMANA,55(*) se vit attribuer le poste
de Premier ministre, fait historique. Celle-ci gouverne pendant une
période difficile des troubles politiques et fit preuve de la force
politique et des capacités exceptionnelles, défendant ainsi
l'égalité de l'homme et de la femme.
Malheureusement, elle fut assassinée au début du
génocide de 1994. Rappelons qu'auparavant, Agathe UWIRINGIYIMANA fut
ministre de l'enseignement primaire et secondaire de 1990 à 1993. Madame
Pauline NYIRAMASUKO56(*) fut ministre de la famille et de la
promotion féminine de 1990 à 1994 et Madame Agnès
NTAMABYARIRO, ministre de la Justice.57(*)
Tableau N°
2 : Degré de représentativité
politique des femmes au Gouvernement local
pendant la période post-coloniale.
Année
|
Postes
|
Total des femmes
|
Préfet
|
Sous-préfet
|
Bourgmestre- Maire
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
1962
|
10
|
0
|
21
|
0
|
143
|
0
|
0%
|
1964
|
10
|
0
|
26
|
0
|
143
|
0
|
0%
|
1972
|
10
|
0
|
22
|
0
|
143
|
0
|
0%
|
1976
|
10
|
0
|
34
|
2
|
143
|
0
|
1,1%
|
1982
|
10
|
0
|
47
|
1
|
143
|
0
|
0,4%
|
1983
|
10
|
0
|
46
|
2
|
143
|
0
|
0,9%
|
1986
|
10
|
0
|
55
|
1
|
143
|
0
|
0,5%
|
1990
|
11
|
0
|
60
|
1
|
145
|
0
|
0,5%
|
1994-95
|
10
|
1
|
0
|
3
|
0
|
0
|
7,6%
|
Source : Tableau établi par
nous-même sur base des données de HAGURUKA, la femme
rwandaise et l'accès à la justice, 2001, p.69, MIFOTRA,
recensement des agents de l'Etat, décembre, 1998, p.
12.
Avec le tableau ci-haut, la présentatrice locale montre
que de 1962 à 1975, aucune femme n'a accédé au poste de
responsabilité à cet échelon. Ce n'est qu'en 1976 que les
1ères femmes ont été nommées
sous-préfet. Il s'agit de Mesdames Victoire BALINDA, NYIRARENZAHO et
Margueritte MUKANKWAYA, soit une représentativité de 1,1%. Ce
progrès est dû à la prise de conscience par le gouvernement
de l'ex-président HABYARIMANA de l'importance de la contribution des
femmes au développement du pays. Dancila MUKARUSHEMA, originaire de
Kigali rural, députée, occupa ensuite les mêmes fonctions
dans la même préfecture de Byumba en 1989. Malheureusement, de
1982 à 1990, il y a eu une régression de
représentativité à 0,5%.
En 1983 Immaculée NYIRABIZEYIMANA administra la
sous-préfecture de Rwamagana du 20/01/1983 au 8/01/1984. Elle fut
députée de 1984 à 1994, nommée par le Comité
central du MRND. S'agissant de la femme préfet l'on a dû attendre
en 1994 une femme préfet de la préfecture de la ville de Kigali
(PVK).58(*)
3.1. La femme Combattante
dans l'armée et dans la magistrature 59(*)
A l'époque des ex-présidents KAYIBANDA et
HABYARIMANA, l'armée été exclusivement masculine. La
plupart, ce sont les hommes qui gouvernent l'armée. Certes, quelques
femmes dans l'armée commencent à émerger,
mais leur sous- représentativité était évidente. La
gendarmerie et la police étaient masculines, la femme néanmoins
s'en trouve absente.
En ce qui concerne l'organisation judiciaire c'est en 1962,
que le gouvernement adopta la loi institua des tribunaux de canton en
remplacement des tribunaux de chefferies;60(*)
avec ce changement la situation reste précaire. Devant les
juridictions ordinaires et les juridictions militaires, la femme comme
magistrat n'avait plus de place. La première femme à la cour
suprême61(*), ne fut
nommée en 1999, s'agissant de la cour militaire aucune femme ni auditeur
militaire, ni substitut n'a été nommé. Citeris Paribus
et Mutatis mutandis, en 1994 on comptait 81 femmes inspecteurs de police
judiciaire.
L'impact de cette absence féminine est fort
regrettable, puisque des fois, certaines femmes peuvent avoir des
problèmes voir même la peur de s'adresser aux officiers du
Ministère public de sexe masculin. La description ci-après nous
montre combien la femme a été pendant longtemps
écartée de l'officier du Ministère public et l'inspecteur
de police.
Tableau N° 3 :
Degré des représentativité des officiers du
Ministère
Public près les
juridictions ordinaires.62(*)
Année
|
Parquet général près la cour
suprême
|
Parquets généraux près les cours
d'appel
|
Parquet de la République
|
Procureur général
|
1er Avocat général
|
Avocat général
|
Procureur général
|
Avocat général
|
Substituts
|
Procureurs
|
1er
Substitut
|
Substitut
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
1991
|
1
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
4
|
0
|
2
|
0
|
5
|
0
|
10
|
0
|
12
|
0
|
50
|
0
|
1994
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
4
|
0
|
4
|
0
|
8
|
0
|
11
|
0
|
12
|
0
|
103
|
18
|
Source : Tableau établi par
nous-même sur base des données du
MINIJUST Cour Suprême.
Tableau N° 4 : Nombre
d'inspecteurs de police judiciaire (IPJ)
Année
|
Homme
|
Femme
|
1994
|
24
|
0
|
Source : Tableau
établi par nous-même sur base des données
du MINIJUST Cour
Suprême.
Avant la promulgation de la loi n° 3/97, portant
création du bureau d'avocat au Rwanda,63(*) il y avait des
mandataires judiciaires, des fois non-juristes, qui pratiquent à tout
degré de procédure.64(*) On estime à cette époque qu'il
n'y avait pas de discrimination sauf que les femmes étaient
emportées par d'autres métiers.
Aujourd'hui , la loi précédente stipule que
toute détentrice au moins d'une licence en droit, a droit d'être
avocat, ce qui donne droit à plaider à tout degré de
procédure, alors que le non-juristes, appelés défenseurs
judiciaires ne peuvent plaider en première instance. Aujourd'hui, le
nombre de femmes avocat évolue de jour en jour bien que la loi
proprement dite ne fasse aucune distinction liée au sexe.
Dans l'assemblée législative, la
présence de la femme été insignifiante. Lors de
l'étude de loi, la position de la femme été toujours
minoritaire. Par ailleurs, l'Assemblée Nationale de 1962 à 1994,
montre qu'il y a assez l'effectif des femmes parlementaires. Le tableau suivant
montre le changement d'effectifs.
Tableau N° 5 : Nombre de femmes parlementaires
65(*)
Année
|
1962
|
1969
|
1982
|
1984
|
1989
|
1994
|
M
|
44
|
47
|
60
|
62
|
59
|
59
|
F
|
0
|
0
|
4
|
8
|
11
|
11
|
Source : Tableau établi
par nous-même à sur base des données de
l'Assemblée Nationale
On remarque que le tableau ci-dessus montre que
l'évolution se réalise déjà en 1982 où
quatre femmes ont été élues membres du parlement. Sa
représentativité ouvrit quelque peu la sphère politique
mais à des périodes et des conditions bien
déterminées. Dans le Conseil du Rwanda de l'après
indépendance, aucune femme ne figurait. De même, la
révolution de 1959 ne permit à aucune d'entre elles
d'émerger.
L'assemblée nationale de facto mise en place par le
conseil national réuni le 28 janvier 1961 à GITARAMA ne
comportait pas de femmes. La 3ème législature de 1969
ne renouvela pas l'expérience. Parmi les 70 députés
nommés par les 15 partis habilités ne figuraient que trois femmes
venant de partis politiques (FPR, PL, MFBP).66(*)
Cependant, à l'heure actuelle, des politiques et des
mécanismes nationaux sont mis en place. Malgré cela, le chemin
reste encore long avant de rendre effective la pleine participation à
la vie politique. De plus, elles continuent à subir le contrecoup des
facteurs socio-économiques qui transforment radicalement leurs
rôles traditionnels sans leur offrir de nouvelles possibilités
d'épanouissement. Nous voudrions voir, dans les pages qui suivent, cette
condition de la femme au Rwanda, des textes du FPR aux documents de la vision
2020.
CHAPITRE 3. LA CONDITION DE
LA FEMME AU RWANDA :
DES TEXTES DU FPR A LA VISION 2020
Ce chapitre comprend cinq sections à savoir : les
textes de la condition de la femme à travers le projet de
société du FPR-Inkotanyi, les textes de la condition de la femme
à travers la constitution de 2003, les textes de la condition de la
femme à travers la politique sectorielle du MIGEPROF, les textes de la
condition de la femme à travers la vision 2020 et le programme du
FFRP : la promotion du savoir-faire de la femme rwandaise.
Section 1. Les textes de la
condition de la femme à travers le projet de société du
FPR-INKOTANYI
Après le génocide de 1994, les massacres et la
guerre et autres défis que connaît le Rwanda, le projet de
société envisagé par le FPR-Inkotanyi67(*) dans le but
d'améliorer la condition des femmes et celle de la société
en général est construit sur base des prioritaires
suivantes :
v Le partage égalitaire du pouvoir et des
responsabilités ;
v La lutte contre la pauvreté ;
v L'amélioration de l'accès de la femme aux
services sociaux (l'éducation, santé, gestion de l'environnement,
etc.)
v La promotion de la paix et la lutte contre la violence faite
aux femmes ;
v Amélioration du statut juridique de la
femme ;
v La promotion de la femme à travers les
médias ;
v L'appui aux femmes dans les situations
particulières ;
v Le renforcement des mécanismes de promotion de la
femme ;
v La promotion, protection et développement de la
petite fille ; 68(*)
Dans le but de soutenir les femmes rwandaises, le
FPR-Inkotanyi a contribué à l'élaboration de projet fait
par MIGEPROF ayant le but de réléver les contraintes qui
empêchent les femmes rwandaises de s'épanouir et de participer au
bien-être de la société. Dans ce cadre, les projets
engagés et l'instauration des fonds communaux des femmes
possèdent le siège de base dans le district. Ces fonds sont
utilisés pour renforcer la capacité économique des femmes
dans l'exercice des activités génératrices des revenus et
les aider à résoudre leurs problèmes en vue de faciliter,
en outre, leur accès au crédit bancaire. En outre, on a ouvert un
fonds de garantie auprès des institutions voulant appuyer les femmes
dans le secteur des Petites et Moyennes Entreprises (PME).
1.1. Programme d'action prioritaire du FPR-INKOTANYI
de 2003-2015
Pour encourager la meilleure participation des femmes dans le
processus du développement durable, le FPR- Inkotanyi veut donner la
chance aux femmes pour participer pleinement à la prise de
décision et d'assumer des responsabilités.
En perspective, Ester BOSERUP (1975), la montre en disant
que :
« L'intégration de la femme dans l'effort
du développement signifie que l'on a le droit légal
d'accéder aux moyens qui existent et qui permettent à l'individu
ou à la société de progresser. Le développement
lui-même sera freiné si la femme ne participe pas davantage
à l'emploi dans tous les domaines et tous les niveaux. Certains services
gouvernementaux et autres organismes appropriés devraient établir
des normes et objectifs pour encourager l'emploi de la femme dans le secteur
public tout comme dans le secteur privé. Il est important que les
femmes, elles aussi prennent part à la formulation et à
l'exécution des projets. Il est donc impératif d'accorder une
place plus importante à la femme dans tous les domaines de la
planification et de l'exécution en matière du
développement, à tous les niveaux de l'administration locale,
régionale, nationale et internationale.»70(*)
Ainsi, sous le mandat du FPR-Inkotanyi, voici quelques actions
primordiales de l'intégration de la femme pour les années
2003-2015 :
v Renforcer les capacités des femmes impliquées
dans les instances de prise de décision à tous les niveaux par
les formations à plusieurs reprises, les stages, le camp de
solidarité, les voyages d'études en matière
d'éducation civique, de leadership, de genre et de
développement ;
v Créer l'environnement nécessaire pour
favoriser l'éducation des filles et des femmes ; augmenter les
services sociaux liés à la santé
reproductive ;
v Développer les mécanismes et multiplier les
formations et séminaires visant à encourager les femmes capables
de participer au processus électoral et aux autres activités
politiques et domaines du leadership ;
v Promouvoir des activités génératrices
de revenus pour le renforcement des capacités des femmes sur le plan
économique et des activités de lutte contre la
pauvreté ;
v Organiser les campagnes de sensibilisation inclusives pour
favoriser l'évolution des mentalités en ce qui concerne les
rôles traditionnellement alloués aux hommes et aux femmes et pour
combattre les stéréotypes, en renforçant le
patriotisme ;
v Porter une attention particulière à
l'éducation des femmes surtout les paysannes, non instruites ;
v Elaborer des lois et des législations
appropriées pour protéger la femme de l'exploitation et de la
discrimination dont elle est victime de la part de la société et
leur offrir un soutien juridique.71(*)
A priori, le FPR-Inkotanyi, grosso modo, a contribué
à la révision du code de la famille, la constitution genre
sensible dont un des principes est que pour tous les postes de prise de
décision les femmes occupent 30%. Ainsi, la loi n° 22/99 du 12/11/1999,
instituant la cinquième partie relative aux régimes matrimoniaux,
aux libéralités et aux successions a été
promulguée. Dans la partie relative au partage d'ascendant, la loi
stipule ceci dans ses articles 42 et 4372(*) :
Article 42 : « Le partage descendant est
l'acte accompli par des parents de leur vivant, par lequel ils partagent leur
patrimoine entre leurs enfants ou leurs descendants qui en deviennent, chacun
pour la position lui dévolue, propriétaires. Ce partage vaut
accomplissement des devoirs des parents d'éduquer et de donner un
patrimoine propre à leurs enfants.»
Article 43 : « Tous les enfants sans
discrimination aucune, entre ceux de sexe masculin et ceux de sexe
féminin encore en vie ou à défaut, les descendants de ceux
décédés avant leurs parents, à l'exclusion des
enfants déchus pour cause d'inconduite ou d'ingratitude, ont droit aux
partages faits par leurs descendants ».
1.2. L'engagement des femmes
dans les forces armées
Comme on l'a déjà expliqué,
traditionnellement la femme ne participait pas à la guerre, cela
était réservé aux hommes ; la femme ne pouvait
être victime de la vengeance ni aider aux actions vengeresses. Le dicton
populaire dit « umukobwa agira inzara ntagira inzigo »
(La fille connaît la faim, elle ne connaît pas la
rancune).73(*)
En 1990 déjà, les femmes sont
arrêtées pour complicité avec le FPR -Inkotanyi.
Généralement « RDF » (Rwanda Defense
Force), est actuellement salué comme une action visant à
établir l'égalité entre l'homme et la femme. Au sein de
l'ancienne armée FPR, certaines femmes ont aussi été
engagées comme militaires. Nous pouvons dire sur la ligne de front de
1990 jusqu'en 1994, la femme rwandaise a marqué une révolution
résolue ; elle a pris le devant ! Le Rwanda n'avait jamais
connu des femmes héros pareilles, depuis longtemps. Les femmes qui se
sont incroyablement dévouées sont figurées dans la
catégorie de « super
héros » solennellement reconnus pendant
les cérémonies commémoratives de la Libération
Nationale.
Une quinzaine des femmes ont été
couronnées de médailles en 2007, lors de la
VIIème cérémonie de la Libération
Nationale, soit cinq civils parmi les groupes de Supers Héros qui ont
arrêté le génocide. A titre d'exemple : ZURA
KARUHIMBI74(*) a sauvé plus de 100 personnes pendant
le génocide. Sergent Angélique NIYONSHUTI et sa consoeur
Berthilde MUKANDEGEYA RUKUTANA, toutes péries sur le champ de bataille
après avoir frappé l'ennemi dans le Parc de l'AKAGERA en 1991.
Berthilde MUKANDEGEYA fut tuée après un combat acharné
à RWEMPESHA dans l'ancienne province d'UMUTARA.75(*)
A posteriori, le FPR-Inkotanyi affirmait que l'implication de
la femme dans les instances de prise de décision rompt les
barrières socio-culturelles, permet aux femmes de nourrir l'ambition
d'accéder aux postes de responsabilité et de donner leur
contribution effective au développement du pays.
Section 2. Lest textes
de la condition de la femme à travers la constitution de 2003.
Les opportunités actuelles en faveur des femmes
s'inscrivent à l'actif des réalisations de la constitution de
2003. Celle-ci intègre entièrement le genre dans ses
dispositions. Ainsi, cet instrument fondamental donne une ouverture
stratégique pour la mise en oeuvre des quotas au niveau des trois
pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire)76(*) du
citoyen rwandais.
Le texte entier de la nouvelle constitution du Rwanda de 2003
cherche à promouvoir et à partager l'égalité des
chances et la justice sociale. Toutefois, le noyau même des droits de la
personne et des droits de la femme se trouve dans le préambule de la
constitution du Rwanda de 2003. Ce préambule énonce avec force
comment le Rwanda entrevoit son passé et quelle est sa vision de
l'avenir. C'est un bon endroit pour explorer la place des femmes et des hommes
dans la société rwandaise.
Le préambule77(*) de la
constitution du Rwanda se lit comme suit :
« Nous, peuple Rwandais [...] engagés
à assurer l'égalité des droits entre le
Rwandais et entre les hommes et les femmes, sans porter
préjudice du principe de l'approche gender.»
Par ailleurs, l'article 9 stipule :
« L'Etat Rwandais s'engage à se
conformer aux principes fondamentaux suivants et à les faire
respecter : (...) L'égalité entre les hommes et les femmes
reflétée par l'attribution d'au moins trente pour cent des
postes aux femmes dans les instances de prise de
décisions.»
Ces dispositions démontrent très clairement un
engagement formel en matière des droits de la personne et de droits
à l'égalité des genres. Précisant cet
engagement, l'article 11 prévoit expressément
ceci : « Tous les Rwandais naissent et demeurent libres et
égaux en droits et en devoirs.» Le même article prohibe
la discrimination fondée sur le sexe.
La constitution de 2003 reflète un engagement non
équivoque à promouvoir l'égalité des femmes et des
hommes. En réalité, un bon nombre de dispositions de la nouvelle
constitution de 2003 ont été conçues dans le meilleur
intérêt de la femme. Par contre, les femmes en milieu rural sont
éloignées de tout l'appareil gouvernemental, elles sont vraiment
invisibles en tant que participantes actives sur la scène politique. Le
nouveau gouvernement rwandais a joué un rôle dans la facilitation
de l'amélioration de la condition de la femme. Son engagement en
matière de l'inclusion de la femme semble authentique.78(*)
Tableau
No 6 : Situation actuelle de la
participation des femmes au processus
de prise de décision.
Année 2006/2007
|
Effectifs
|
%
|
%
|
Hommes
|
Femmes
|
Hommes
|
Femmes
|
Parlement
|
Chambre des députés
|
41
|
39
|
51,25
|
48,8
|
Chambre du sénat
|
17
|
9
|
65,38
|
34,6
|
Gouvernement
|
19
|
9
|
67,85
|
32,14
|
Cour suprême
|
7
|
5
|
58,33
|
41,7
|
Source : Tableau élaboré
par nous - même sur base des données du rapport de plans
d'action stratégiques du FFRP (2005-2009), Kigali, septembre
2005 et la nouvelle Constitution de 2003.
Le présent tableau montre que, depuis 2003, le
gouvernement compte 32,14% de femmes. Le gouvernement a ainsi
créé un ministère de la promotion de
l'égalité des sexes qui doit jouer un rôle clé
dans la promotion de l'égalité de la femme et de l'homme au
rwanda. Le parlement rwandais compte 48,8% de femmes, et ce pourcentage au
sénat s'élève à 34,6%. Pour ce qui est de la cour
suprême, les femmes représentent 41,7% des juges, y compris la
présidence. Avec 48,8% des sièges parlementaires, le Rwanda est
devenu le pays avec le nombre le plus élevé des femmes
parlementaires dans le monde. Les femmes en Suède occupent actuellement
45,3% de sièges parlementaires, 38% au Danemark, 37%, en Finlande et
36,7% en Hollande.79(*)
Certes, les femmes rwandaises ont un taux de
représentation supérieur à celui des femmes dans bien
d'autres démocraties plus riches et en place depuis longtemps, comme le
Canada et les Etats-Unis. Toutefois, il y a encore pas mal de chemin à
faire au Rwanda afin d'augmenter la représentation des femmes dans
l'administration locale. Actuellement, la représentation des femmes
rwandaises à ce niveau est seulement de 9,1% dans les provinces et de
1,9% à la mairie de District. Dans les rangs exécutifs, on
trouve 37% de femmes80(*).
Section 3. Les textes de la
condition de la femme à travers la politique sectorielle du MIGEPROF
3.1. Contexte
général 81(*)
Le Ministère du genre et de la promotion de la famille
a été créé en 2003 de se charger de la promotion de
l'équité des genres dans le processus de développement du
pays. Ce ministère s'efforce principalement de promouvoir
l'égalité entre les genres et d'assurer la pleine participation
des femmes à la vie économique, sociale et politique du
pays. La coordination de toutes les activités en rapport avec la
promotion de la femme incombe également à ce ministère.
Pour réaliser sa mission, le MIGEPROF s'est assigné deux
objectifs principaux à savoir : l'intégration de la
dimension genre dans tous les domaines et la promotion de la femme. En
plus, un comité de suivi de la conférence de Beijing a
été mis en place dans ce ministère.
3.2. Objectif global du
MIGEPROF82(*)
Le ministère du genre et de la promotion de la famille
a pour objectif général d'instaurer un cadre
général d'épanouissement et de développement de la
femme. Le grand mandat du MIGEPROF est de :
v Coordonner l'intégration de la problématique
hommes-femmes dans tous les secteurs et dans toutes les entités de
l'Etat ;
v Intégrer une démarche soucieuse
d'égalité des genres dans l'élaboration des dispositions
législatives, des politiques et des programmes d'intérêt
général ;
v Produire et fournir des données et des informations
ventilées par sexes aux fins de planification et
d'évaluation.
Pour atteindre ce mandat, le MIGEPROF utilise les
différents outils comme les dépliants, les affiches, les
banderoles, le lancement des livrets, la tenue de différentes
réunions toujours sur la femme et la prise des décisions, la
tenue des formations sur le leadership, la préparation de la
journée de réflexion chaque année.
A part cela, le MIGEPROF appuie les femmes
matériellement en donnant un appui financier à celle qui ont la
bonne volonté de participer au processus de prise des décisions
du pays mais qui n'ont pas de moyens financiers ainsi qu'en leur facilitant le
transport lors des campagnes électorales. A titre d'exemple, lors des
élections de 2003, le MIGEPROF a débloqué pour chaque
district 300.000 frw pour aider les femmes à mener des campagnes
électorales.
3.3. La mise en application
issue de la journée internationale de la femme83(*)
Le 8 mars de chaque année, depuis 1975 le MIGEPROF
célèbre la journée internationale de la femme. Cette
journée a été restituée en vue d'une prise de
conscience des rôles des femmes dans le processus de
développement, pour que l'enjeu du développement du Rwanda, de
paix et de justice sociale prenne consistance. Le MIGEPROF sous son mandat a la
charge d'intégrer la femme dans le processus du développement et
d'améliorer les changements positifs de la femme, son attitude, son
comportement et de l'encourager, de l'intégrer dans la structure
organisationnelle à base communautaire. Sous l'initiative du MIGEPROF,
l'assemblée Nationale a adopté un amendement du code civil afin
d'éliminer la discrimination qui pèse sur les femmes en ce qui
concerne l'héritage et les droits de propriété. Cet
amendement couvre le régime matrimonial, la succession et
l'héritage. En plus, les anciennes lois comme le code du travail ont
été aussi amendées afin d'éliminer cette
discrimination.
En outre, sous l'initiative du MIGEPROF, les planificateurs et
les organismes de développement s'efforcent de faire en sorte que les
besoins des femmes soient pris en compte aux différents stades du
processus de planification et notamment au stade de la conception et de
l'évaluation de projets.
Le MIGEPROF, sous son mandat essaie d'encourager les acteurs
à la base, ceux-ci doivent être informés et formés
sur l'importance de l'épargne - crédit en vue de se prendre
progressivement en charge. De la sorte, les femmes rwandaises peuvent
éviter la culture de mendicité découlant des services
gratuis.
Des programmes multiples sont dans le
processus d'élaboration par MIGEPROF pour appuyer les actions
spécifiques des femmes afin de lever les contraintes qui pèsent
sur elles, de renforcer leur compétence84(*) (savoir, savoir
être et savoir-faire) aux dynamiques organisationnelles paysannes, de
leur permettre de développer leur propre stratégie dans les
organisations et de revendiquer leur propre stratégie dans les
organisations et de revendiquer leurs droits dans toutes les sphères de
la vie nationale. Parmi, les réalisations du MIGEPROF, il y a lieu de
citer : la création des fonds de crédits et de garantis en
faveur des femmes et l'élaboration du plan quinquennal national du genre
(Gender Mainstraining).
Section 4. Les textes de la
condition de la femme à travers la vision
2020
L'engagement de la vision 2020 s'appuie sur les six piliers
et quatre domaines transversaux. La vision 2020 du savoir-faire de la femme
rwandaise est de :
v Renforcer la capacité85(*) des femmes en matière de planification
familiale en étroite collaboration avec les services de santé de
reproduction ;
v Augmenter l'accès des filles dans l'enseignement
primaire dans le but d'atteindre l'éducation primaire universelle fin
2010 ;
v Diminuer les risques pour les mères à
l'accouchement et encourager les consultations prénatales, cela en
collaboration avec les organisations humanitaires et les ONG, améliorer
l'accès des femmes aux services de l'information sur le choix des
méthodes convenables ;
v Encourager les programmes d'alphabétisation
fonctionnelle pour les filles adultes afin de mettre sur pied des discussions
formelles sur la planification familiale ;
v Renforcer la capacité des femmes dans la
réduction de la pauvreté ;
v Rélever l'inégalité entre les sexes au
niveau de l'enseignement supérieur et à
L'université nationale et aux autres
institutions d'enseignements supérieurs en
2020.
Tableau N° 7 : Les 6 piliers et 4 domaines
transversaux de la vision 2020
Piliers de la
vision 2020
|
Domaines transversaux
De la vision 2020
|
1. La reconstruction de la
nation
2. L'Etat efficace, rassembleur
et
mobilisateur
3. Le développement des ressources
humaines en conformité avec notre
objectif sur le savoir et le
savoir-faire.
4. L'aménagement du
territoire et les
infrastructures de
base.
5. Le développement
de l'entreprenariat et
du secteur privé.
6. La modernisation de
l'agriculture et de
l'élevage.
|
1. La problématique du
genre
2. La protection de
l'environnement
3. La science et la
technologie (ICT)
4. L'intégration
régionale
|
Source : Tableau
élaboré par nous-même sur base des données du
MINECOFIN, Indicateurs de développement du Rwanda : vers vision
2020, Kigali, juillet 2001, p.13. MINECOFIN, Indicateurs de
développement du Rwanda : Réduction de la
pauvreté, Kigali, Imprimerie de Kigali,
2000, p. 6.
L'objectif du gouvernement rwandais vers 2010 et 2020 est de
fournir l'enseignement primaire à tous. Le tableau ci-après
montre comment l'enseignement primaire sera en 2020.
Tableau N° 8. Inscription à l'école
primaire en 2010 sera 100%
|
Année
|
Année
|
Année
|
Année
|
Année
|
Inscription
|
2000
|
2005
|
2010
|
2015
|
2020
|
%
|
75
|
85
|
100
|
|
|
Source : Tableau
élaboré par nous - même sur base des données du
MINEDUC
cité par MINECOFIN
Indicateurs de développement du Rwanda, Kigali, juillet
2001, p.30.
Le tableau ci-haut montre que depuis 2000, le taux
d'inscription à l'école primaire était de 75%.Il est
passé à 85% en 2005. Il est projeté à 100% en
2010.
Le tableau ci-dessous retrace la dimension genre dans
l'inscription à l'université.
Tableau N° 9.
Egalité de genre à l'inscription aux universités en
2020
|
Année
|
Année
|
Année
|
Année
|
Inscription des filles
|
1996/97
|
2005
|
2010
|
2020
|
%
|
27
|
33
|
38
|
50
|
Source : Etabli par nous-même sur base des données
du MINEDUC cité par MINECOFIN Indicateurs de développement du
Rwanda : vers vision 2020; juillet 2001, p. 30.
Le tableau ci-dessus montre qu'en 1996/97 le taux de
fréquentation des femmes dans l'enseignement supérieur
était de 27%. Il était de 33% en 2005 et est projeté
à 38% en 2010 et à 50% en 2020.
Remarquons que de 1997 à 2005, il y avait une
très grande différence entre le.s deux sexes inscris aux
études supérieures, soit de 23% en 1996/97 et de 17% en 2005.
Elle prévue de se réduire de 5% de 2005 à 2010 et de
s'éliminer en 2020.
Section 5. Le programme86(*) du FFRP : La promotion du
Savoir-faire
de la Femme rwandaise
5.1. Le programme du FFRP
86(*)
Comme nous l'avons bien signalé dans le chapitre
précédent, le FFRP est un mécanisme consultatif de
facilitation de l'intégration du genre au sein du parlement
créé en 1996. C'est une forme organisationnelle des
parlementaires rwandais spécifiquement les femmes parlementaires (9
Sénateurs et 39 Députés). Le FFRP87(*) collabore avec le
parlement pour intégrer le genre à tous les niveaux par diverses
actions :
Ø Sensibilisation ; renforcement du pouvoir
d'action des femmes ; intégration du genre dans les lois ; les
politiques, les programmes ; les projets et budgets au niveau central.
Dans son programme d'action, le FFRP illustre les
axes stratégiques pour lever les défis du genre dont les femmes
ont été traditionnellement victimes. L'égalité et
équité sont prises en compte dans les budgets annuels du
gouvernement rwandais.
5.2. La promotion du
savoir-faire de la femme rwandaise
Selon PARKER et FLEISHMAN, voir cadre conceptuel du premier
chapitre, «savoir-faire,
signifie la connaissance des moyens qui permettent à l'accomplissement
d'une tâche ». Ce terme équivalent en Anglais
« Know - how to do »
régulièrement utilisé pour faciliter la performance
d'un individu dans une variété de tâches.
Donc le fondement empirique de notre travail n'est pas
exclusif. Aujourd'hui les femmes parlementaires affirment que les femmes
rwandaises sont omniprésentes dans le travail de conception en
pratiquant la gestion des petits projets, la commercialisation des produits, la
distribution de petits crédits, la formation d'activités
génératrices de revenus, etc.
Avec 48,8% des femmes parlementaires au niveau du parlement
à telle enseigne que le monde entier fait un coup de chapeau au Rwanda.
Les femmes parlementaires doivent plaider en faveur de leurs consoeurs comme
elles l'ont promises pendant leur campagne électorale. Cette affirmation
essentielle ne leur permet pas de croiser les bras dans les sièges du
parlement sans dire un mot sur l'inégalité dont les femmes paient
les frais.
Elles doivent louer leurs consoeurs qu'elles se
débrouillent dans les secteurs informels comme solution de lutte contre
la pauvreté en termes de commerce surtout dans notre pays.
Conformément aux résolutions de la conférence mondiale sur
les femmes de Beijing 1995,88(*) un des objectifs
stratégiques des femmes parlementaires dans la promotion du savoir-faire
des femmes rwandaises est de :
v Fournir aux femmes rwandaises, notamment à celles
à faible revenu, des services professionnels, de formation, accès
au marché, à l'information et à la technologie,
élaborer des programmes des possibilités de formation et de
recyclage ;
v Prendre des mesures pour garantir aux femmes
l'égalité d'accès à la formation continue sur le
lieu du travail, assurer une formation pour préparer les femmes et les
jeunes filles. Créer un système de tutorat pour les femmes qui
n'ont pas encore acquis d'expérience, en leur offrant une formation pour
leur apprendre à diriger, à prendre des décisions,
à parler en public ;
v Elaborer des mécanismes et assurer une formation qui
encourage les femmes à participer au processus électoral, aux
activités politiques et à la prise de décisions.
Sensibilisation de la femme à combattre la pauvreté et à
créer des activités génératrices de revenus.
89(*)
.
Voyons concrètement, à travers un cas
précis, quelles sont les réalisations du FFRP dans le District de
HUYE.
CHAPITRE 4 : LE FFRP ET
LE DISTRICT DE HUYE :
DES REALISATIONS CONCRETES
Ce dernier chapitre nous montre concrètement les
réalisations du FFRP et du District de HUYE. En outre ce chapitre
contient à savoir : Mission du FFRP, les grandes
réalisations du FFRP, les grandes réalisations du District de
Huye, situation socio-économique du District de Huye, genre et promotion
de la femme, identification des priorités identifiées par le
District de Huye, solution possible et la conclusion générale et
recommandations.
4.1. Mission du FFRP
La mission du FFRP est de contribuer à bâtir une
société égalitaire, équitable, inclusive et
participative en jouant le rôle d'influence en matière du genre
compte tenue de la mission du parlement.
4.1.1. Les Grandes
réalisations stratégiques du FFRP
Les grandes réalisations stratégiques du FFRP
s'étendent sur les deux périodes de son existence : la
période de l'Assemblée de Transition (Novembre 1996- Août
2003) et la période Post-Transition (Octobre
2003-Octobre 2006)
4.1.1.1. Le plaidoyer,
l'influence positive et le partenariat90(*)
Durant la période de transition (Novembre 1996 -
Août 2006), les réalisations du FFRP ont été
principalement focalisées sur le rôle de plaidoyer en faveur des
femmes rwandaises et sur le renforcement des capacités de ses
membres.
En effet, le FFRP a fait le plaidoyer et la pression afin que
la loi organique punissant le génocide, considère les viols
perpétrés aux femmes durant le génocide comme un crime
contre l'humanité. Ainsi, les auteurs des tortures sexuelles figurent
dans la première catégorie au même titre que les penseurs
et les planificateurs du génocide. Le FFRP a joué un rôle
important dans l'élaboration et l'adoption de lois complétant le
livre premier du code civil et instituant la cinquième partie relative
aux régimes matrimoniaux, libéralités et successions, loi
qui donne aux filles et garçons de succéder par parts
égales.
Pour influencer le parlement le FFRP doit prendre en
considération les aspects genre dans sa mission, sa structure, ses
politiques et programmes. Le FFRP a pris l'initiative de proposer la
création, au niveau du parlement, de la commission permanente genre,
proposition qui a été approuvée par la séance
plénière.
4.1.1.2. L'information et la
formation91(*)
En Juin 2001, le FFRP a organisé un séminaire
sur « le processus d'intégration du genre dans la nouvelle
constitution du Rwanda.» A l'issue de ce séminaire, un
mémorandum renfermant toutes les aspirations et idées des femmes
telles que recueillies lors des consultations populaires effectuées par
le FFRP a été transmis à la commission juridique et
constitutionnelle qui était chargée d'écrire le draft de
la constitution. En outre, il a organisé plusieurs séminaires de
formations à l'intention de ses membres.
4.1.1.3. La recherche et
dissémination des meilleurs pratiques genres92(*)
Beaucoup de recherches ont été
concentrées sur la participation aux études initiées par
la société civile, le secteur privé ou d'autres
partenaires en matière du genre ou d'action de renforcement de l'action
féminine. La participation du FFRP dans les conférences
internationales a montré vigoureusement l'expérience du Rwanda en
matière de la participation politique de la femme rwandaise et d'autres
expériences pertinentes de démocratisation.
4.1.1.4. La mise en
réseaux en faveur du genre dans les lois et action
gouvernementales93(*)
Le FFRP a été régulièrement
invité dans les différentes assises visant la mise en
réseaux des membres des parlements des différents Etats par
l'initiative de l'Union Interparlementaire, AWEPA (Association des
Parlementaires européens pour l'Afrique), Centre Parlementaires
Canadien, etc. Il a contribué en outre dans la formalisation de la
dimension genre au niveau des pays de Grands Lacs pour la paix et la
sécurité, la lutte contre la corruption, la population et le
développement durable.
Au niveau national et décentralisé, le FFRP a
affranchi un pas satisfaisant pour une meilleure collaboration avec les
sociétés civiles notamment les plates-formes (syndicats,
collectifs des femmes et les réseaux oeuvrant pour le
développement rural), le Conseil National des Femmes a été
amorcé aussi. Par ailleurs, cette collaboration est à consolider
pour familiariser ces structures à se servir efficacement des
institutions dont ils sont les électeurs.
4.1.1.5. Renforcement de la
capacité institutionnelle et organisation du FFRP94(*)
Depuis la création du FFRP jusqu'en 2006, le
renforcement de cette institution est base sur les activités
ci-dessous :
v Le FFRP a organisé des voyages d'étude et
d'échanges dans les pays étrangers tel que : voyage en
Afrique du sud, en Europe, en Chine, en Angleterre et au Canada ;
v Il a actualisé les textes statutaires et a
élaboré le règlement d'ordre intérieur du FFRP en
collaboration avec le partenaire PNUD et les autres bailleurs de fond ;
v Le FFRP, a élaboré et intégré
son plan stratégique dans le plan stratégique du
Parlement ;
v Il a organisé et participé aux rencontres
thématiques en rapport avec les domaines critiques du genre dans le
cadre de la mise en réseaux locaux, régionaux et internationaux
en collaboration avec le partenaire GACACA95(*), plate forme BEIJING,
NEPAD, CNLS/SIDA, AMANI, PPPD etc.
v Le FFRP a organisé des conférences
internationales sur les stratégies de contrôle de la coordination
des aspects genre et sur « stop à GBV (Gender Based
Violence).»
v Il a organisé des séminaires sur les formes
des violences basées sur le sexe et leurs causes et conséquences
comme le SIDA et la pauvreté. Le contenu de ce thème était
concentré sur la campagne contre les violences basées sur le
genre et leurs conséquences.
Tableau
N°10 : Les grands objectifs et les activités non
réalisées par le FFRP en
2006.
Objectifs 1 : renforcer institutionnellement le
FFRP en lui donnant des instrument
juridiques et de
gestion
|
Activités en cours non
réalisées
|
Indicateur d'évaluation
|
Observation
|
Formation sur le leadership et la communication
|
Action de plaidoyer
|
Non réalisée
|
Former sur l'outil de plaidoyer
|
Contacter Harvard University
|
Non réalisée
|
Elaborer et intégrer les plans stratégiques du FFRP
dans le plan stratégique du parlement
|
Le contenu effectif concerne le cadre de sensibilisation sur le
genre au parlement
|
Non réalisée
|
Participer au forum régional parlementaire et aux
réseaux locaux en matière d'intégration du genre
|
Le contenu concerne une partie de la population non encore
imprégnée par le concept genre.
|
Non réalisée
|
Objectifs 2 : Développer la
capacité d'analyse des lois ; de stratégies des politiques
dans le cadre de la vision 2020
|
Activités en cours non
réalisées
|
Indicateur d'évaluation
|
Observation
|
Organiser un séminaire centré sur les techniques de
communication avec les instances de base et le secteur privé et
négocier le« hot line pour le genre »
|
Programme de conseil (Inama Njyanama), identifier le
fonctionnement du parlement et le FFRP
|
Non réalisée
|
Se documenter sur le site web du parlement sur la progression du
genre au Rwanda
|
Les textes du FFRP n'est sont pas mis sur le site web
|
Non réalisée
|
Organiser des séminaires et autres cadres de discutions et
échanges avec le CNF, le secteur public, la société civile
et d'autres partenaires
|
Rencontre avec la comite du CNF et la société
civile
|
Non réalisée
|
Intégrer la dimension genre dans les plans du FFRP et du
budget du parlement
|
Le contenu reflète l'impact comparatif des hommes et des
femmes
|
Non réalisée
|
Objectifs 3 : Elaboration des lois sensible au
genre
|
Activités en cours non
réalisées
|
Indicateur d'évaluation
|
Observation
|
Analyser selon le genre, les projets de lois initiés par
le gouvernement
|
Les lois sensibles au genre, respectées à tous les
niveaux
|
Non réalisée
|
Organiser des cadres d'échanges d'expériences avec
les parlementaires des autres pays sur l'analyse des lois et des politiques
dans une perspective genre
|
Le contenu reflète en particulier le forum régional
des parlementaires en matière d'intégration du genre sensible
|
Non réalisée
|
Objectifs 4 : Contrôle genre de l'action
gouvernementale et du budget
|
Activités en cour non réalises
|
Indicateur d'évaluation
|
Observation
|
Appliquer les outils d'analyse genre dans l'analyse
budgétaire
|
Le budget du gouvernement central et ceux des instances
décentralisées dans l'intégration de l'aspect genre
|
Non réalisée
|
Contrôler le budget du genre dans la mise en oeuvre des
dispositions constitutionnelles.
|
Le contenu reflète la nouvelle constitution dans son
entièreté notamment en respectant l'article 9
|
Non réalisée
|
Analyser l'état des lieux genre de différents
rapports présent au parlement
|
Les institutions ayant transversalement le genre comme l'office
de l'Ombudsman, commission de Droits de l'homme, commission de l'unité
et réconciliation
|
Non réalisée
|
Collaborer avec le FFRP au plaidoyer pour faire une formation
académique solide en genre.
|
Le présent reflète l'expertise en genre disponible
pour les hommes et les femmes
|
Non réaliseé
|
Source : Tableau élaboré par
nous-même (septembre 2007), apartir de résultats d'enquête
du rapport de plans d'action stratégiques du FFRP 2005-2009
(Septembre2005), kigali,2005.
Dans le tableau ci-haut, nous avons voulu montrer quasiment
les activités non réalisées par le FFRP dans leurs
objectifs stratègiques.
4.2. Les grandes
réalisations du District de Huye
Notre
étude a ciblé le milieu situé sur la partie
géographique nommée «District de Huye » comme
c'est déterminé par la loi No 29/2005 du
23/12/2005 modifiant et fixant les structures administratives du Rwanda,
tel que précisé dans le journal officiel numéro
spécial du 23 /12/2005. Le District de Huye est composé
de quatorze secteurs.
4.2.2. SITUATION
SOCIO-ECONOMIQUE
La situation socio-économique est
présentée sous l'aspect du secteur du développement
humain.
4.2.2.1. Secteur du développement humain
4.2.2.1.1. Données
démographiques
La population totale du District de Huye est de 290
677 habitants qui sont répartis dans les secteurs comme le montre le tableau ci-dessous :
Tableau No 11.
Répartition de la population par secteur
SECTEUR
|
POPULATION
TOTALE
|
SEXE MASCULIN
|
SEXE FEMININ
|
% SEXE FEMININ
|
1. MBAZI
|
25 525
|
10 544
|
14 981
|
58.6
|
2. KINAZI
|
18 450
|
7 948
|
10 502
|
56.9
|
3. SIMBI
|
22 876
|
10 822
|
12 054
|
52.7
|
4. MARABA
|
22 595
|
10 942
|
11 653
|
51.6
|
5. RWANIRO
|
21 290
|
9 814
|
11 476
|
53.9
|
6. RUSATIRA
|
27 017
|
13 464
|
13 553
|
50.2
|
7. HUYE
|
19 392
|
8 508
|
10 884
|
56.1
|
8. GISHAMVU
|
11 955
|
5 185
|
6 770
|
56.6
|
9. MUKURA
|
15 963
|
7 332
|
8 631
|
54.1
|
10. RUHASHYA
|
18 156
|
7 960
|
10 196
|
56.1
|
11. TUMBA
|
23 666
|
11 033
|
12 633
|
53.4
|
12. KIGOMA
|
18 557
|
8 477
|
10 080
|
54.3
|
13. NGOMA
|
13 465
|
5 558
|
7 907
|
58.7
|
14. KARAMA
|
31 770
|
13 446
|
18 324
|
57.7
|
TOTAL
|
290 677
|
131 033
|
159 644
|
54.9
|
Source : Etabli par nous - même sur
base des données produites par les Secteurs (juin 2007).
Ce tableau montre que, dans la répartition de la
population du District de Huye par Secteur, Karama est le secteur le plus
peuplé avec 11% de la population totale du District, Gishamvu
étant le moins peuplé avec 4%. Par ailleurs, on remarque à
travers tous les secteurs qu'il y a plus de femmes que d'hommes.
La population masculine est plus élevée par
rapport à la population féminine. En juin 2007 le District de
Huye donnait le chiffre de 290.677 personnes au total dont 131.033 des hommes,
soit 45 % et 159.644 femmes, soit 55%. En 2002, le recensement
général de la population a montré que les hommes
étaient 36.30696(*), soit 47% contre 40911 femmes, soit 53%. Les
chiffres précedents retracent la progression de la population du
District de Huye, de 2002 à 2007. Ils nous montrent que de 2002 à
nos jours, le taux de croissance démographique est de 18% dont 8% des
hommes et 10% des femmes.
Cette disproportion est le résultant du génocide
de 1994 ou plus de femmes ont perdu leurs maris et tant d'autres sont poursuvis
par les jurdictions Rwandaises d'avoir participé dans les massacres de
1994.
4.2.3. Genre et Promotion de la
Femme
Dans le domaine du Genre et Promotion de la famille, le
District de Huye a déjà franchi un pas remarquable : on
dispose, à tous les échelons (cellules, secteurs et Imidugugu),
de structures organisationnelles des femmes qui jouent un grand rôle dans
la mobilisation de femmes sur les politiques nationales en cours : Par
ailleurs, les femmes sont intégrées dans les institutions de
prise de décisions. Elles sont organisent en associations d'entraide et
de promotion d'activités génératrices de revenus telles
que le petit commerce, l'élevage du petit bétail, l'artisanat,
surtout la fabrication des tapis, la fabrication de briques et l'agriculture.
4.2.3.1. Analyse
problèmes, causes et conséquences
Tableau No 12 : Analyse
des problèmes, causes et conséquences de la Promotion de la
femme
ANALYSE DES PLOBLEMES
LIEES AU DISTRICT
|
PROBLEMES
|
CAUSES
|
CONSEQUENCES
|
· Inaccessibilité financière,
· Inaccessibilité géographique aux soins
de santé primaire d'une partie de la population
· Insuffisance de la qualité des femmes
sensibilise en matière de formation et de formateur.
|
· Le manque d'information et de formation de la
majorité des femmes,
· Résistance aux changements de
mentalité,
· Revenu familial insuffisant
· Insuffisance du budget alloué aux femmes,
· Mauvaise planification et gestion des responsables des
structures familiales,
· Augmentation du taux de fécondité par la
femme.
|
· Augmentation du taux de morbidité et
mortalité maternelle et infantile,
· Diminution de l'espérance de vie à la
naissance,
· Un nombre élevé de la population qui
meurt suite au paludisme, aux infections des voies respiratoires et aux
maladies diarrhéiques,
· Augmentation du nombre des personnes infectées
par le VIH/SIDA et de la tuberculose
· Augmentation du nombre des enfants,
· Un nombre élevé des femmes qui accouchent
à domicile.
|
Source : Etabli par nous-même sur
base des données du plan
de développement du Distrct de Huye
(septembre 2007).
Tableau No 13 :
Analyses des forces, faiblesses, opportunités et menaces de la
promotion de la
femme
ANAYSES DES
PROBLEMES LIEES AUX SECTEURS
|
FORCES
|
FAIBLESSES
|
OPPORTUNITES
|
MENACES
|
· Existence des structures organisationnelles des
femmes ;
· Existences des lois sur la protection des femmes
· Volonté politique dans la lutte contre la
violence ;
· Existence des associations de la promotion de la
femme
· Existence d'un forum des femmes leaders
· Existence des fonds des femmes.
|
· Les Structures organisationnelles des femmes ne sont
pas fonctionnelles ;
· Décentralisation des moyens financiers non
effective.
|
· Un grand nombre de la proportion des femmes.
|
· Niveau d'instruction
très bas,
· Conséquences du
Génocide,
· Pandémie du
VIH/SIDA ;
· Pauvreté.
|
Source : Etabli par nous-même sur
base des données du plan de développement du District de Huye
(septembre 2007)
4.2.4. Identification des
priorités identifiées par le District de Huye
Sur la base de l'analyse et compte tenu des priorités
identifiées par le district ainsi que leurs potentialités et
contraintes, la promotion des femmes dudit district a été
identifiées comme ci-dessous :
· Renforcer les capacités des femmes
responsables ;
· Assurer la protection de la femme contre le viol et
toute forme de discrimination à son égard ;
· Renforcer les capacités des structures
organisationnelles des femmes
· Renforcer les capacités financières des
femmes ;
· Organiser des séminaires visant à
renforcer le savoir-faire des femmes dans la prise de
décisions.97(*)
4.3. SOLUTION POSSIBLE
4.3.1. Opinion des femmes sur
les risques pouvant les handicaper dans leur
épanouissement
Tableau N°14 : la
participation de la femme dans l'administration
Facteurs handicapant la responsabilité de la femme
|
Femmes administrtrices du District de Huye
|
Femmes parlementaires
|
Fréquences
|
%
|
Fréquences
|
%
|
Y a-t-il actuellement des règles sociales en rapport
avec le genre ?
|
12
|
100%
|
15
|
100%
|
Qu'entendez-vous par la politique nationale ?
|
10
|
83%
|
15
|
100%
|
Votre statut familial a-t-il une certaine
incidence ?
|
6
|
50%
|
12
|
80%
|
Y a-il des actions menées par les femmes pendant
la période monarchique ?
|
11
|
92%
|
8
|
53%
|
Comment avez-vous accéde au poste occupent
actuellement ?
|
10
|
83%
|
7
|
47%
|
Source : Résultats
d'enquête des femmes administratrices du District de Huye et des F.P,
(septembre 2007)
D'après les résultats obtenus au tableau
ci-haut, on remarque qu'en général, 100% des femmes du District
de Huye et 100% des femmes parlementaires affirment qu'actuellement des
règles sociales qui handicapent la femme existe toujours. Des
enquêtes menées, la majorité affirme que dans beaucoup de
famille, seul le mari prend la décision en disant qu'il est le chef du
foyer et que les opinions de la femme ne sont pas efficaces.
Ces enquêtes montrent qu'aucune femme ne peut prendre
une décision sans avoir consulté son mari, ce qui montre
« Nta nkokokazi ibika isake
ihari » (aucune poule ne fait cocorico en
présence du coq), les répondantes des femmes dudit district et
les F.P montrent toujours comment ces règles sociales sont encore
très chichement respectées dans le centre Nord du Rwanda et le
Sud du Rwanda. Toutes ces actions coûteuses mettent la femme au
départ dans une situation d'infériorité dans la prise de
décision au sein de son foyer et confèrent ipso facto à
l'homme un grand pouvoir.
Concernant les statuts familiaux liés à la
femme, 100% des femmes du district et 100% des femmes parlementaires affirment
que leurs statuts familiaux ne causent pas des problèmes aux services
sociaux. Pour la plupart des répondantes dudit district pointent souvent
le parlement où 48,8% de ses membres, sont des femmes. En plus ils
affirment que les associations féminines ont été
créées en effectif élevé.
A la question de savoir les causes principales comment les
F.P. élues aux dernières élections de 2003 sont parvenues
à occuper les places parlementaires, 47% des nos répondantes
disent que la plupart d'entre elles ont été poussées par
la volonté politique, le parti politique, etc. Probablement, les femmes
leaders du district affirment que 83% d'entre elles ont fait des concours aux
postes qu'elles occupent actuellement ; néanmoins, 17% affirment
qu'elles ont été nommées suivant la politique nationale du
genre, qui veut l'égalité de droit entre les deux sexes.
S'agissant d'une action de savoir-faire menée par les
femmes dans l'ancienne période monarchique, 50% de nos
répondantes du District de Huye, et 80% des F.P montrent qu'auparavant
le Roi, souverain suprême du pays dans l'administration, se faisait
aider par les chefs coutumiers des différentes provinces du pays. La
femme n'était pas absente de cette administration, puisque
déjà la Reine-mère était la première
conseillère du Roi son fils, elle assumait, aux côtés de
son fils, toutes les responsabilités administratives. Les enquêtes
menées, prouvent que les femmes en général affirment que
NDABAGA et NYAGAKECURU figurent dans une liste de dix
femmes Abatware et «Ibisonga » ou (des cheftaines
coutumiers)
Toutefois, nos répondantes nous ont affirmé
qu'à l'époque contemporaine, le Rwanda a manifesté sa
volonté de suivre les lignes politiques, telles qu'elles ont
été recommandées par la quatrième conférence
de Beijing. Elles ont montré que la femme, dans tous les domaines, doit
avoir les mêmes chances et les mêmes possibilités que celles
offertes à l'homme pour atteindre un certain niveau de
développement ainsi qu'une justice intégrée et
équitable. Cette étape entraînera ensuite le changement de
mentalité de savoir-faire à travers la vision 2020.
Tableau No15 :
Opinions des femmes leaders du District de Huye face aux actions menées
par les femmes parlementaires
Problèmes rencontres
|
Causes principales
|
fréquences
|
Pourcentages
|
01
|
Manque d'information et formation suffisantes sur les politiques
nationales, lois et règlement
|
6
|
50%
|
02
|
Résistances aux changements de mentalité
|
4
|
33%
|
03
|
Existence ou augmentation des nombres de cas de violences
domestiques sexuels des femmes en particulier
|
8
|
67%
|
04
|
Manque d'équité dans la gestion du patrimoine
familial
|
9
|
75%
|
05
|
Le concept genre non encore bien compris par la communauté
|
7
|
58%
|
06
|
Le pouvoir économique des femmes limité
|
10
|
92%
|
07
|
Incompétence
|
11
|
83%
|
08
|
Les structures organisationnelles des femmes ne sont pas
fonctionnelles
|
11
|
92%
|
Source : Résultats d'enquête
des femmes administratrices du District de Huye
(septembre
2007).
L'enquête sur le tableau ci-haut montre que 6 femmes,
soit 50% trouve que le manque d'information et formation constituent un
obstacle d'instruction à affronter les défis du
développement durable de leur pays. Enfin, il incomberait au F.P de
développer le thème des réseaux d'information. C'est par
ces sources d'information et de formation que les femmes vont apprendre les
droits qui leurs sont consacrés par la loi, les inégalités
qu'elles subissent et si besoin il y a, réclamer les
améliorations dans le premier cas, et de suppressions dans le second cas
afin d'instaurer les meilleures conditions d'accès à la
justice.
Toutefois la majorité des femmes interviewées
par questionnaires 4 d'entre elles, Soit 33%, ont avoué que la
résistance au changement de mentalité de l'ancienne coutume
rwandaise a entraîné la conception que l'homme se croit
supérieur et que la femme reste soumise au joug de l'homme. La femme qui
veut se libérer est appelée Igishegabo98(*)
(femme effrontée qui se comporte comme un homme) et
l'homme qui se soumet à la volonté de sa femme est appelé
Inganzwa (mari soumis à l'autorité de la femme).
D'où le dicton Nta jambo ry'umugore (la parole
de la femme est sans valeur) doit être effacé dans la
mentalité des hommes99(*). A titre d'exemple, les
femmes pendant les cérémonies familiales, s'assoient au coin dans
une chambre retirée, alors que l'homme prenait la place au salon, de
même, la femme pour se coucher, se mettait plus vers le côté
du mur et tandisque l'homme se plaçait juste, vers le côté
de la porte. Toute cette sous-estimation doit être effacée de leur
mentalité qui la maintient dans un état de complexe
d'infériorité. D'où nous remarquons que les F.P doivent
sensibiliser le genre en vue de la promotion de l'équité et de
l'égalité.
Le manque d'encouragement à parler en public en
discutant avec des hommes et d'autres femmes, l'inaccessibilité
à l'information, l'ignorance et la socialisation ont
empêché ces dernières à participer activement aux
assemblées publiques, car elles ont été habituées
à parler indirectement par le biais d'une autre personne, de
préférence en homme. Les obstacles mentionnés continuent
à freiner la réalisation des objectifs du FFRP.
A travers le tableau ci-dessus, les femmes administratrices
enquêtées dudit District ont montré l'existence ou
l'augmentation du nombre de cas de violences domestiques et de viols sexuels
des femmes. En particulier, 8 femmes, soit 67% montrent que des violences
sexuelles sont très graves dans le du district. Elles ont
expliqué le cas de certaines femmes violées qui ont ainsi choisi
de ne pas se faire examiner par un médecin, de peur de découvrir
qu'elles avaient attrapé le virus du SIDA.100(*) En
effet, les femmes du district ont pu encourager leurs consoeurs à se
mettre ensemble pour briser l'isolement, la frustration, le trauma et pour
lutter contre la violence domestique. Elles ont envisagé notamment de
poursuivre les efforts de vulgarisation des lois et de formation des agents de
District chargés de leur application.
En effet, la loi reconnaît que la violence peut
être physique, sexuelle, psychologique, économique ou
socio-culturelle. Le manque de justice et le fait de ne pas punir ce qui ont
violé les droits humains ont été la cause majeure des
violences qui se répètent de 1959 à 1994. Par l'initiative
du FFRP, le système judiciaire qui révise la loi organique
punissant le génocide considère les viols faits aux femmes durant
le génocide comme un crime contre l'humanité. Ainsi, les auteurs
de tortures sexuelles figurent dans la première catégorie au
même titre que les penseurs et les planificateurs du génocide dans
le cadre du TPIR, des juridictions nationales et des juridictions
Gacaca.101(*)
Par ailleurs, 9 femmes enquêtées, soit 75%,
montrent que le manque d'équité dans la gestion du patrimoine
familial continue d'être un problème. Or la loi qui
régularise la patrimoine du foyer est en vigueur, loi qui donne aux
filles et les garçons de succéder par parts égales, loi
complétant le livre premier du code civil et instituant la
cinquième partie relative aux régimes matrimoniaux,
libéralités et successions.
Au cours de notre enquête, nous avons interrogé
et interviewé 7 femmes, soit 58%. Elles affirment que le concept genre
ne pas encore bien compris par une grande partie de la population et même
par un grand nombre de femme. Au processus du développement, les femmes
doivent y participer et en tirer le même avantage que les hommes,
soutenir l'engagement de la politique nationale du genre qui s'articule autour
de la vision 2020, de la stratégie nationale de réduction de la
pauvreté (SNRP) et de la politique de décentralisation. On
remarque que malgré leurs mauvais entendements, les femmes ont fourni la
main d'oeuvre et pour la première fois dans l'histoire du Rwanda, elles
sont montées sur les toîts des maisons.
Quelques-unes se sont aventurées à faire ce
genre de travail pour la première fois par pure détermination ou
par besoin de suivre. Une femme interrogée du district chargée du
département de genre et promotion de la famille, nous a affirme que les
femmes actuellement exercent les travaux des hommes. La sensibilisation
continue à encourager les femmes des secteurs à s'investir dans
de multiples travaux à l'égal de l'homme. Les plus remarquable
est que les femmes essayent d'exécuter les tâches dures que
même les hommes ne sont pas en mesure d'éxecuter.
En effet, 9 femmes, soit 75% interviewées, ont dit que
la législation rwandaise d'avant 1994, ne semblait pas protéger
les droits de la femme relatifs au pouvoir économique.102(*) Une femme du
district chargé des affaires sociales a déclaré que
certains parents meurent sans laisser de testament. Dans ce cas, les
héritiers féminins éprouvent des difficultés dans
la définition des successeurs prioritaires. En outre, les enfants
nés hors mariage connaissent des difficultés de succession
après la mort de leurs parents. En somme, en cas de conflit elle
recommande de contracter l'instance juridique.
D'autres problèmes rencontres : 10 femmes
interrogées, soit 83%, affirment que les mécanismes pris par le
gouvernement ne sont pas suffisants dans le renforcement du savoir-faire de la
femme rwandaise. Elles affirment que l'Etat doit allouer les budgets pour
faciliter au forum des femmes parlementaires la sensibilisation des femmes aux
expériences de leur vie et planifier ce qu'il faut faire les
années prochaines à venir.
Enfin selon l'enquête, 11 femmes, soit 92%,
témoignent que les structures organisationnelles des femmes du District
ne sont pas fonctionnelles.
4.3.2. Opinions des Femmes
Parlementaires comme résultat de changement de mentalité des
femmes impliquées dans les instances de base
Tableau N°16 : Opinion sur
les actions menées par les F.P
Mission du
FFRP
|
Actions stratégiques menées par FFRP
|
fréquences
|
Pourcentages
|
01
|
Impliquer dans la révision et l'abrogation des lois qui
contiennent encore des exclusions et des discriminations à l'encontre
des femmes ;
|
14
|
93%
|
02
|
Sensibiliser le parlement afin que se soit voté le budget
des femmes en particulier dans le renforcement de leur capacité
intellectuelle ;
|
15
|
100%
|
03
|
Renforcer les capacités des femmes parlementaires au
niveau du parlement ;
|
13
|
87%
|
04
|
Identifier les problèmes vécus par les femmes, en
particulier en y apportant des solutions,
|
14
|
93%
|
05
|
Suivi des résolutions et recommandations à
l'égard des femmes en particulier par l'adoption de législation s
appropriées
|
12
|
80%
|
Source : Résultats d'enquête
des F.P. (septembre 2007).
Dans le tableau ci-dessus, 14 femmes, soit 93 %, ont
avoué que la révision et l'abrogation des lois qui contiennent
des exclusions et des discriminations à l'encontre des femmes. En outre
le FFRP a organisé des séminaires sur l'élaboration de
projets de loi. Les menaces de violence physique, sexuelle, émotionnelle
et psychologique ou le traumatisme basé sur le patriarcat constituent
des défis auxquels les femmes sont souvent confrontées.
En somme, d'autres séminaires organisés par le
FFRP103(*) avaient pour but
d'intégrer le genre féminin dans la nouvelle constitution du
Rwanda. Le FFRP a organisé un autre séminaire en droite
collaboration avec l'Union Interparlementaire avec le soutien financier des
Nations Unies. Dans ce tableau, 15 femmes, soit 100% affirment que le budget
est voté annuellement par le gouvernement et que le mécanisme
adopté par le dernier pour le renforcement de la capacité du
savoir-faire des femmes rwandaises est suffisant.
Dans toutes les activités menées, 14 femmes
parlementaires, soit 93% nous ont affirmé que le FFRP a
réalisé beaucoup de choses satisfaisantes qui apportent aux
femmes des solutions tel que :
· Allouer des fonds d'assistance aux rescapés du
génocide (FARG) ;
· Assurer les frais de scolarité aux orphelins,
contribuer aux logements pour rescapés, appuyer les activités
génératrices de revenu, dispenser des formations sur la
résolution des conflits dans les quatre provinces du pays ;
· Plaidoyer et faire une pression politique à ce que
la loi organique punissant le génocide, le crime contre le viol passe de
la cinquième catégorie à la première regroupant les
penseurs et les planificateurs du génocide ;
· En collaboration avec le MIGEPROF, il a
élaboré un projet de loi relative aux
régimes matrimoniaux, aux
libéralités et aux successions, adopté par le parlement
en juin 1999 ;
· D'autres faits, il a formé les directeurs
provinciaux et les secrétaires chargées du genre ainsi que les
techniciens de la province sur la planification du genre, il a fait pression
dans la sensibilisation du parlement afin que soit voté le budget
annuel alloué au bien -être des femmes dans le renforcement de
leur capacité. Bien que les femmes représentent 52%de la
population nationale, ceci justifie une meilleure
représentativité nationale au niveau du
parlement.104(*)
En somme, dans le renforcement des capacités des femmes
parlementaires au niveau du parlement, 13 femmes parlementaires, soit 87%,
affirment être capables d'appréhender le budget dans le processus
d'élaboration, et sont activement au contrôle de l'action
gouvernementale. Entre autres, elles affirment avoir la capacité de
communiquer avec la population afin de lui transmettre et recueillir les
informations utiles à l'accompagnement de leur mission. Enfin, leur
expérience leur permet d'utiliser l'internet dans la communication et la
recherche des informations appropriées. En outre les expériences
mentionées le permet de s'impliquer dans le NEPAD.
Eventuellement 12 F.P interrogées, soit 80%, montrent
qu'elles ont été impliquées dans la résolution des
conflits. Elles sont capables de participer à l'élaboration des
projets de lois visant l'équité et l'égalité des
genres. Elles nous ont affirmé qu'elles ont collaboré avec les
institutions de promotion de la femme dans le cadre de la prise en compte du
genre dans différentes lois.
4.3.3. Les moyens
stratégiques à prendre pour surmonter ces difficultés
4.3.3.1. Développer
la capacité de plaidoyer105(*)
· Créer un cadre de partenariat entre le FFRP et les
femmes du district et d'autres structures de CNF siégeant dans des
secteurs ;
· Créer une direction dans chaque district
chargée du «Forum de la promotion de genre »,
· Soutenir le FFRP pour créer dans chaque district un
réseau ICT dans toutes les provinces du Rwanda.
4.3.3.2. Développer
la confiance des femmes en elles-mêmes106(*)
· Allouer des fonds aux FP pour mieux organiser des
formations sur le développement des optiques personnelles pour les
femmes leaders;
· Organiser des voyages d'études à
l'intérieur et à l'extérieur du pays ;
· Sensibiliser des rencontres périodiques avec les
femmes du district en vue de provoquer un échange des
expériences.
4.3.3.3. Renforcer la
volonté des femmes à connaître et à jouir de leurs
droits
· Diffuser la convention sur l'élimination de
toute forme de discrimination à l'égard de la femme ;
· Mener une campagne de sensibilisation sur la loi
relative aux régimes matrimoniaux, libéralités et
successions ;
· Sensibiliser les femmes à suivre l'application
de la réduction de la pauvreté, afin de s'assurer que les
perspectives de genre débouchent sur des résultats
concrets ;
· Encourager les femmes à prendre des mesures pour
éliminer les modes de pensée traditionnelle qui font obstacle
à l'éducation des filles et des femmes en particulier ;
· Sensibiliser l'Etat et le parti politique au pouvoir,
à continuer instamment à renforcer l'importance que revêt
l'éducation en tant que droit de la personne et moyen pour les femmes
de prendre leur destin en main ;
· Mener une campagne au gouvernement et au FFRP pour
qu'ils veillent à ce que les femmes rurales et urbaines puissent
bénéficier des projets de divers types ainsi que les femmes les
plus vulnérables notamment faisant partie de divers groupes
ethniques ;
· Sensibiliser le gouvernement afin de mettre en place de
mécanismes spéciaux visant à éliminer tout obstacle
handicapant l'accès à la justice et à prendre des mesures
spéciales en collaboration avec la commission des droits de l'homme et
de la justice administrative pour informer les femmes sur leurs droits,
etc...
4.3.3.4. Intégrer
l'utilisation des circuits médiatiques et autres services
d'information107(*)
L'utilisation des circuits médiatiques et autres
sources d'information restent des outils cruciaux pour l'action de la promotion
des droits de la femme rwandaise, le problème demeure l'accès de
la femme à ces outils. Les FP devraient s'intéresser aux
réseaux de communication qui leur sont offerts tel que les moyens
médiatiques qui leur permettent une large diffusion de l'information
à via les journaux. Actuellement, presque tous les médias
rwandais ont ouvert un espace pour la femme où ils analysent sa
situation et défendent sa cause.
CONCLUSION GENERALE ET
RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE
Ce travail de recherche avait pour objectif principal de
porter un regard rétrospectif afin de voir clairement si les objectifs
fixés au départ ont été atteints. Notre objectif
était d'analyser le rôle qu'a joué le FFRP durant leur
représentativité de 1996 à 2006, notamment dans le
changement des mentalités et le renforcement des capacités
intellectuelles des femmes rwandaises en particulier les femmes
administratrices du District de Huye. Comme objectifs spécifiques, notre
étude a testé les objectifs suivants. Il s'agissait de :
v Relever les facteurs de blocage des femmes rwandaises ;
v Montrer l'effet de la politique des femmes parlementaires sur
les changements de mentalité des femmes administratrices
impliquées dans les instances de base ;
v Dégager les moyens stratégiques pour surmonter
les difficultés.
Pour y arriver, il nous a fallu mener une recherche axée
sur les questions suivantes :
«Quelles sont les
conséquences de la politique du FFRP sur le développement du
genre dans le District de Huye durant la
période de 1996 à 2006 »
Pour mener à bien notre étude, nous avons
utilisé comme fil conducteur des idées, à travers
l'hypothèse suivante :
« La politique du FFRP
constitue l'un des meilleurs moyens d'intégrer le
développement du genre dans le District de
HUYE »
Ø Pour vérifier notre hypothèse, nous
nous sommes servis de différentes méthodes et techniques de
recherche. Cependant, les données de la recherche recueillies
proviennent des enquêtes menées auprès de 15 femmes
parlementaires (soit 10 femmes députées et 5 femmes
sénateurs), l'enquête par questionnaire, effectuée
autrement a accueilli 12 femmes administratrices du District de Huye
exerçant différentes fonctions. Au total notre étude a
enquêté sur 27 femmes venant des 2 organes (soit 15 femmes
parlementaires enquêtées et 12 femmes responsables dudit
District).
Cependant, il est bien impérieux de montrer que les
résultats de l'enquête ont démontré que 80% des
femmes affirmaient que « la politique des femmes parlementaires est
l'un des meilleurs moyens de changer les mentalités des femmes
administratrices impliquées dans les instances de base ».
Ces résultats sont :
· Premièrement ;
durant les dix dernières années, les femmes des instances de base
se sont manifestées comme des leaders exemplaires aussi bien au niveau
politique que communautaire ;
· Deuxièmement, les femmes parlementaires
en tant que représentantes ont mené des activités
concrètes telles que porter assistance aux orphelins, les adopter et
fournir un soutien aux victimes de famines et d'inondations et avoir
l'unité comme leur but ultime ;
· Troisièmement, les
femmes parlementaires ont pu ensemble faire pression et influencer la
promulgation de lois ;
· Quatrièmement, elles ont pu encore
faire pression sur la plaidoirie pour les droits de la femme et
l'égalité entre les deux sexes ;
· Cinquièmement, elles
ont démontré la capacité de mettre en place des organes
des femmes qui ont été plus tard connus sous le nom de Conseil
National des Femmes évoqué dans la nouvelle constitution de
2003 ;
· Enfin, elles ont pu contribuer aux politiques
nationales telles que la vision 2020, PRSP, la politique nationale sur le
genre et beaucoup d'autres domaines d'intérêt capital telle que la
nouvelle constitution.
Les moyens stratégiques dégagés
pour surmonter ses difficultés sont :
Au niveau du district, il a été
créé un département chargé des problèmes du
genre. Toutefois, les campagnes de sensibilisation doivent être
spécialement renforcées et organisées pour encourager une
forte participation des femmes dans les instances de base. A cet effet,
l'université nationale et les universités privées offrent
aussi des cours du soir fréquentées par un nombre important de
femmes, pour leur permettre d'acquérir une formation les rendant
capables de concourir pour des postes de prise de décision. Enfin, il a
été créé, en juillet 2002, au niveau national un
comité chargé du suivi des axes fixés par la
conférence de Beijing 1995 pour le développement
socio-économique de la femme.
S'agissant des défis qui diminuent les
succès des femmes parlementaires, notre hypothèse
testée est la suivante :
A travers les questionnaires répondus,
on a noté que les femmes ont certes accompli beaucoup de séances
sur terrain dans la sensibilisation des femmes administratrices des instances
de base pour le renforcement de leur capacité intellectuelle. Mais
beaucoup de défis restent à surmonter pour qu'elles puissent
exploiter leur plein potentiel et devenir les agents d'une paix durable dans la
région des Grands Lacs. Les défis sur le développement du
genre qu'on a identifiés peuvent être groupés dans
différentes catégories, qui sont attribuées aux femmes
elles-mêmes, et leur environnement. En termes généraux, les
défis sont soulignés ci-dessous :
v L'insuffisance du personnel actuellement en place en
égard aux activités planifiées par le FFRP ;
l'insuffisance de fonds pour réaliser les activités
planifiées par le FFRP met dans une situation inconfortable et
d'incertitude. La féminisation de la pauvreté ; le faible
niveau d'éducation communautaire en particulier la femme;
v Le faible niveau d'éducation des femmes ;
l'incidence croissante du VIH/SIDA ; le risque d'instabilité
politique dans la région du Grand Lacs ;
v L'environnement socio-culturel défavorable
caractérisé par l'évolution lente de mentalités et
la résistance au changement chez certains, par rapport à
l'égalité et l'équité des genres ;
v L'omission non volontaire du respect de
l'égalité et équité selon la disposition
constitutionnelle (article 9, alinéa 4), due à la tradition et le
système patriarcal ;
v Les mécanismes institutionnels et capacités
techniques encore peu développés en matière d'analyse et
d'intégration du genre dans les lois nationales, les politiques, les
programmes, le plan d'action et les budgets ;
v Le plan d'action et agenda du Conseil National des Femmes
non connus et non disséminés pour connaissance et application
avec les limites quant aux dispositions relatives aux fonctionnements et non
intègrées dans les plans d'action et agenda des cellules, des
secteurs, des districts, des provinces et des ministères.
RECOMMANDATIONS
Pour atteindre cette finalité, nous tenons
à formuler ces recommandations :
La femme rwandaise en tant que pilier incontournable du
développement de la vision 2020 doit avoir les mêmes chances et
les mêmes possibilités que celles offertes à l'homme
pour pouvoir atteindre un certain niveau de développement ainsi qu'une
justice intégrée et équitable. Pour arriver à son
plein épanouissement juridique et pour arracher certains droits dont
elle a manqué depuis belle lurette, elle doit se heurter à un
grand nombre d'obstacles, soit naturels liés à la coutume et
à la pratique qui l'a toujours défavorisée, soit à
une ignorance et une pauvreté qui l'ont caractérisée et la
maintiennent dans une situation inférieure à celle qu'occupe
l'homme dans la société et cela dans tous les domaines de la
vie. Pour une participation politique effective des femmes, nous formulons des
recommandations à l'endroit des personnes suivantes :
Aux Femmes Parlementaires
v Organiser des campagnes de sensibilisation et de
formation ; développer des mécanismes de séminaire en
multiples reprises ; encourager les femmes à se porter candidates
aux activités politiques et autres domaines de leadership ;
v Améliorer le système de communication
favorisant la libre expression devant le public ; être dignes et
exemplaires dans toutes leurs activités quotidiennes pour leurs
subordonnées ; noter que ceci les favorisera pour la
capacité intellectuelle de nature à combattre les
stéréotypes relatifs aux genres.
Au Parti politique FPR-Inkotanyi et au Gouvernement
rwandais
v Renforcer les valeurs positives de la culture rwandaise,
comme par exemple la bravoure, le patriotisme, le sens de l'honneur, etc;
organiser et financer des formations en faveur de la femme ; créer
un environnement permettant aux femmes d'assurer leurs responsabilités
familiales et professionnelles ; d'acquérir des infrastructures
sociales et équipements indispensables pour leur pleine participation
à la vie politique, sociale et économique.
v Veuiller à ce que les femmes soient suffisamment
représentées dans les structures locales et les instances
clés du gouvernement central, du parlement, de l'appareil judiciaire et
autres couches de la population, pour que la législation et les
décisions puissent instaurer le concept genre dans les changements des
mentalités et les activités de la société
rwandaise.
Aux autres chercheurs
Le présent travail n'a pas la prétention
d'épuiser le sujet en rapport avec le rôle du FFRP dans la
promotion du savoir-faire de la femme administratrice des instances de base
à travers la vision 2020. C'est pourquoi, pour compléter notre
étude, nous proposons comme perspective de recherche aux autres
chercheurs les sujets suivants :
v « Effets d'étude évaluative de la
contribution des femmes rwandaises parlementaires dans la promotion du
savoir-faire de la femme rurale.»
v « Le rôle de la femme dans le processus de
réconciliation et de consolidation de la paix au
Rwanda »
Ainsi, la paix et la réconciliation guideront les hautes
autorités pour atteindre leurs objectifs globaux, fixés à
travers la vision 2020.
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES GENERAUX
1. ADRIAENSSENS, J., La parenté, le
mariage, la famille au Rwanda, Butare,
1994.
2 AYESHA. M. I., et AMINA.M., Sexe, genre et
societé, Paris, 1997.
3. BENSANDON, N., Les droits de la femme des
origines à nos jours, Paris, 1980.
4. BIGIRUMWAMI. A.,
Imihango n'imiziririzo, Bruxelles, Tervuren, 1964 ;
5. BOSSERUP, E., Intégration de la femme au
développement : pourquoi, quand, Comment, New York, 1975.
6. BOURGEOIS, R., Bandjarmasin et Bardi, T.2. La
coutume, Bruxelles, 1954.
7. DE BEAUVOIR, S., Le deuxième sexe I. Les
faits et les mythes, paris,
Gallimard, 1945.
8. D'HERTEFELT, M., Les anciens royaumes de la zone
inter lacustre méridionale
Rwanda, Burundi, Bohai, Bruxelles, Tervuren,
1962.
9. DROY. I., Femme et
développement, Paris, Karthala, 1996
10. DUBY, G. et PERROT .M., Histoire des femmes, Vol
1, 2, 3, 4. Paris,
1991.
11. FPR-INKOTANYI, Imigambi y'umuryango, Kigali,
2003.
12. FIERENS. J., et NTAMPAKA.
C., Femmes et génocide : le cas
Rwandais,
Bruxelles, 2003.
13. QUERE .F, La femme avenir, Paris, 1972.
14. GRAWITZ, M., Méthode des sciences
sociales, Paris, Dalloz, 2001.
15. GRAWITZ. M. Lexique de Sciences sociales,
Paris, 1992.
16. GUILLAUME, H., Peuplement indigène,
institutions familiales et régime des
biens au Rwanda - Urundi, Athenaion, 1956.
17. HAGURUKA, La femme rwandaise et l'accès
à la justice, 2001.
18. HAGURUKA, Dix ans d'existence du 16
juillet 1981 - 16 juillet 2001 : bilan et perspectives, Kigali,
2001.
19. COUR. J. M., & SERGE, S., Préparer
l'avenir de l'Afrique de l'Ouest : une
vision à l'horizon 2020, Paris, 1998.
20. MIFOTRA, Recensement des agents de
l'Etat, Décembre 1998
21. MINECOFIN, Indicateur du
développement : Direction de statistique, Kigali,
2001.
22.. MINECOFIN, Indicateurs de
développement du Rwanda : Réduction de la
pauvreté, Kigali, Imprimerie de Kigali,
2000.
23. MINECOFIN, Indicateurs de développement du
Rwanda : vers vision 2020,
Kigali, juillet 2001.
24. MINEPRISEC, Histoire du Rwanda,
IIème partie, 1989.
25. NTAMPAKA, C., Droits des personnes et de la
famille, manuels de droit
rwandais, Kigali, Printer set 1992.
26. NTAMPAKA, C., La place de la coutume dans la
législation rwandaise. Etat
actuel, n° 199, Kigali, 1997.
27. CREPEAU .P. et BIZIMANA. S., Les proverbes du
Rwanda,
Bruxelles, MRAC, Tervuren,
1979, n° 3461.
28. QUEMENER, J.M., et BOUVET, E., Femmes du Rwanda,
Bruxelles, Cattleya,
1999.
39. RAK, I., et LARRIEU, P., Des mots pour le savoir,
évolution et pédagogie
dans les enseignements généraux et
techniques,
Paris,
Fouchet, 1994.
30. SADIK.N, le droit de choisir, paris, Presse
universitaire, 1997.
MEMOIRES ET THESES
1. GASANABO. J. D., Mémoire et histoire
scolaire : le cas du Rwanda de 1962 à 1994, thèse de
doctorat en science de l'éducation, faculté de psychologie et des
sciences de l'éducation, thèse No 341,
Genève, 2004.
2 GASORE.O. Analyse des effets de la politique de
crédit des Banques
Populaires sur le
développement du monde rural
rwandais, Butare, UNR,
2006.
3. HAVUGIMANA, D., La compétence d'attribution
des juridictions de l'ordre
judiciaire en droit rwandais, thèse de
doctorat, Bruxelles Antwerpen, 1989.
4. MUKAMUGENZI, M, C., Rôle de
la femme dans le processus de leadership
Politique rwandais, Butare, UNR,
1998.
5. MUKEZAMFURA, A., Formation permanente et
promotion de la femme au
Rwanda :
problème et perspectives, Mémoire présenté en
vue de
l'obtention du es de licencié dans la Faculté de
l'éducation, Butare, UNR, 1988.
6. MUHAWEYEZU, A., la capacité jurididique des
enfants mineurs dans le droit
coutumier et écrit rwandais, mémoire de
licence, UNR, Faculté de Droit, Butare, 1978.
7. MUSWAHILI, Freins à l'intégration de
la femme rwandaise au
développement,
Butare, UNR, 1980.
8. NDIZEYE, J. B., Modèle Statistique
pour L'analyse de L'évolution des
expositions du
Rwanda : Prévisions de 2003 à 2020.
Butare, UNR, 2003.
9. TWAHIRWA, G., Identification des obstacles à la
participation des
Femmes rwandaises aux
instances de prise de décision,
Butare, UNR,
2004.
RAPPORTS ET DOCUMENTS
1. ABIYINGOMA Olive, Rapport de stage effectué sur la
structure et le
fonctionnement des
associations féminines dans la province de
Butare, UNR,
2003.
2. ASSEMBLEE LEGISLATIVE, Projet de Constitution, document
n°6, Séance
3. ASSEMBLEE NATIONALE, Forum des Femmes Parlementaires,
budget national
équilibré en fonction du genre, séminaire sur genre et
développement, du 0405/11/1999.
4. CONTRAT DE PERFORMANCE DU DISTRICT DE HUYE,
Septembre 2007.
5. FFRP, Rapports de Plans d'action stratégiques du
Forum des Femmes Rwandaises
Parlementaires (FFRP) 2005-2009, Kigali, Septembre
2005.
6. MIGEPROF, Politique Nationale du genre,
Kigali, version 2003.
7. NATIONS UNIES, La condition de la femme, Rapport et
document, N° 64, New York, 1986.
8. NATIONS UNIES, Rapport de la 4ème
conférence mondiale de la femme, Beijing en Septembre 1995,
Bruxelles, 1996.
9. RAPPORT NATIONAL DU RWANDA POUR LA QUATRIEME
CONFERENCE
MONDIALE SUR LES FEMMES, Septembre 1995,
Beijing (Chine) Kigali, 1997.
10. UNION INTERPARLEMENTAIRE, Rapport et document
N° 41, Genève,
2002.
TEXTES LEGAUX
1. Loi du 24 août 1962 portant organisation et
compétence judiciaire en J.O. Kigali, 1962.
2. Loi n° 03/97 du 19 mars portant création de
bureau d'avocat au Rwanda, J.O.No8, Kigali, 1997.
3. Communique de presse de l'Union Interparlementaire
N° 175, Kigali, du 22 Octobre 2000.
4. La loi no 22/99 du 12/11/1999
complétant le livre premier du code civil et instituant la
cinquième partie relative aux régimes matrimoniaux, aux
libéralités et aux successions, J.o., 1999.
5. Inteko Magazine, J.O. No 35, Avril
2007.
6. La nouvelle Relève NO 376,
Kigali, juillet 2006.
7. Accord de Paix d'Arusha entre le Gouvernement de la
République
Rwandaise et le Front Patriotique
Rwandais, J.o., 1993.
LEGISLATION NATIONALE
1. La nouvelle Constitution de la République du
Rwanda, du 4 juin, 2003.
2. La première Constitution de la République
Rwandaise du 24 Novembre 1962.
SITES INTERNET
1.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Journ%C3%A9e_internationale_des_Femmes
du
11/Septembre/2007,( 23 - octobre 2007)
2.
http://webetab.acbordeaux.fr/Etablissement/SudMedoc/ses/1999/parit_00.htm
(13 /septembre/ 2007)
3.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_d%27immunod%C3%A9ficience_acquise
#_note-0 du (15 Septembre 2007)
6.
www.who.int/inf-pr-1999/fr/cp 99-12.html+vision+2020+de+UN&hl=ou
communiqué OMS/99/12
du 16 février /1999. ou du 25/
février 2000.( 20 septembre 2007)
ANNEXE
* 1 DUBY Georges & PERROT
Michelle, Histoire des femmes, Vol 1, 2, 3, 4, Paris 1991, P.234.
* 2QUERE France., La femme
avenir, paris, 1972, p.26.
* 3 QUERE. F., Op.Cit,
P.27.
* 4 Ibid, P.27.
* 5D'après
BIGRUMWAMI A., imihango
n'imiziririzo, Tervuren, Bruxelles, 1964 ; I. Jacob, Dictionnaire
rwandais-
francais, tome 3, Vo gutsinda, 1965,
p.393 ; Cité par
FIERENS. J, & Ntampaka. C.,
Femmes et génocide : le cas
Rwandais, Rue guimard,Bruxelles, 2003,
p.65, «Nta nkoko kazi ibika isake
ihari (aucune poule ne fait cocorico en présence de
coq), » Dans l'ancien temps, le respect dû à la femme
dans la société traditionnelle était souvent
conditioné par ses qualités morales, par les nombres de ses
enfants, par son intégration dans sanouvelle famille et par la
soumission au mari. En principe la femme effectue personnellement le actes
essentiels à la vie tel que : élève les enfants,
laboure, récolte, prépare les aliments et communique sa puissance
fécondante aux graines qu'elle plante. (..), il lui est interdit
à la femme de sauter, d'enjamber un ruisseau, de monter sur un un
escabeau pour récolter le café, de grimper sur le toit de la
hutte. Dans la vie quotidienne des règles déconduite
contaignantes, une femme ne pouvait jamais prononcer le nom des beaux-parents,
du père, de la mère, des oncles et des tantes de son mari. En
réalite la femme n'ignorait pas le nom des beaux -parents. Face à
son supériorité, la femme suivait en pratiquent des gestes sans
dire un mot. Ses modes de pensée entrait dans la logique traditionnelle
des femmes qui obligait au dernier de traite un sujet en rond en s'assurer de
ne blesser personne.
* 6La loi n° 22/1999 du
12/11/1999 portant sur les régimes matrimoniaux, les Libertés
et les successions sur le droit
de la femme et de la fille au Rwanda a
établi l'égalité entre les sexes en matière de
succession. Les Rwandaises
ont commencé à lutter pour la faire respecter.
C'est ainsi qu'elles reclament aujourd'hui haut et fort l'héritage de
leurs parents, la succession de leur mari ou la gestion du
patrimoine familial, que la loi leur reconnaît. En
disposant désormais de son patrimoine ou de son
héritage, la femme n'est plus exclussivement soumise à la
volonte de son mari consideré comme son seul salut,
elle a dèjà compris qu'en cas de besoin elle peut gérer
ses
biens et vivre en paix.
* 7 GRAWITZ. M. Lexique
de Sciences sociales, Paris, 1992. P. 143.
* 8 GASORE.O. Analyse des
effets de la politique de crédit des Banques populaires sur le
développement du monde rural rwandais, Butare, UNR, 2006, P.15.
* 9 RAK. I. et LARRIEU. P.,
des mots pour le savoir, évolution et pédagogie dans les
enseignements généraux et techniques, Fouchet, Paris, 1994,
P. 64.
* 10 GRAWITZ.M.
op.cit., pp.1-2.
* 11 Grand Larousse
Encyclopédique, Tome 8, Paris, 1963
* 12 Plan d'action
stratégique du FFRP 2005-2009, septembre 2005, Kigali, P.ii
* 13 Petit Larousse
illustre, Paris, 1998, P. 539
* 14 MUKEZAMFURA, A.,
Formation permanente et promotion de la femme au Rwanda :
problème et perspectives, Mémoire présenté en
vue de l'obtention du es de licencié dans la Faculté de
l'éducation, Butare, UNR, 1988, P.11.
* 15 RAK, I., et LARRIEU.P.,
Des mots pour le savoir, évolution et pédagogie dans les
enseignements
Généraux et techniques, Paris -
fourcher, 1994, p.67.
* 16 Ibid, P. 19.
* 17 COUR. J. M., &
SERGE, S., préparer l'avenir de l'Afrique de l'Ouest : une
vision à l'horizon 2020, Paris, 1998,
p.65.
* 18
www.who.int/inf-pr-1999/fr/cp
99-12.html+vision+2020+de+UN&hl=ou communiqué OMS/99/12 du 16
février /1999. ou du 25/ février 2000.
* 19 MINECOFIN, Direction de
statistique, op. cit, 2002. P. 1 Cité par NDIZEYE, J. B.,
Modèle Statistique pour L'analyse de L'évolution des
expositions du Rwanda : Prévisions de 2003 à 2020.
Butare, UNR, 2003. P. 13.
* 20 CONTRAT DE PERFORMANCE du
District de HUYE, septembre 2007.
* 21 BENSANDON, N., les
droits de la femme des origines à nos jours, paris, 1980, P.3.
*
22 Selon VADERVEKEN, M., et HERNADEZ, C.,
(1985), cité par TWAHIRWA G.,
Identification des obstacles à la participation des Femmes
rwandaises aux instances de prise de décision, UNR, 2004, p.40.
* 23NATIONS UNIES, la
condition de la femme, Rapport et Document, Numéro 64, New
York, 1986,
P.3.
* 24 Simon de BEAUVOIR, le
deuxième sexe I, les faits et les mythes, 1945, p.109
* 25 Ibid, p.45.
* 26 Madame de STAËL
est née en France-Paris du 22 Avril 1766, décedé le
14 juillet 1817.
* 27 BENSANDON, N.
op.cit., p.18.
* 28 Selon
``The latin American Women's Group (1983),
cité par AYESHA. M. I., et AMINA.M., sexe, genre et
societé, paris, 1997, p.259,
affimaient que : Dans la lutte pour la réductionisme de
l'oppression de la femme,
croire qu'en changeant de monde de production, on
détruit non seulement l'oppression des femmes, mais toute
la conception de monde, [...], et le pouvoir que nos chers
camarades hommes ont posséde tout au long de
l'histoire''.
* 29 DROY.I., Femme et
développement, paris karthala, 1996, p.82-83.
* 30
http://webetab.ac-bordeaux.fr/Etablissement/SudMedoc/ses/1999/parit_00.htm
(13 septembre 2007)
* 31 Union Interparlementaire,
Rapport et document, Numéro 41, Genève, 1995, P.7.
* 32 GRAWITZ, Op.cit.,
p.351.
* 33 Bourgeois, R.;
Banyarwanda et barundi, t.z, la coutume, Bruxelles, 1954, p.146.
* 34ADRIAENSSENS, J., la
parenté, le mariage, la famille au Rwanda, Butare, 1964, p.148.
* 35 FIERENS. J. et
NTAMPAKA.C, femmes et génocide : le cas Rwandais, Rue
guimard, bruxelles, 2003. p.84, les Rwandais sont convaincus que la force d'une
famille provient principalement de la capacité de la femme à la
gérer et à la faire prospére. Généralement,
aucune décision de quelque importance n'est prise sans que son avis soit
requis au préalable. Rien n'oblige le mari à le faire, mais cela
dépend de ses rapports avec son épouse et de la confiance qu'ils
ont l'un dans l'autre.
* 36 QUEMENER, J.M. et
BOUVET, E., Femmes du Rwanda, éd. Paris, Catlleya, 1999, P.
16.
* 37 Ibid, p.18
* 38 D'HERTEFELT, A.,
Les anciens royaumes de la zone interlacustre méridionale au
Rwanda,
Burundi Boha, Bruxelles Tervuren,
1962 p.62.
* 39 D'HERTEFELT, A.,
op.cit, p.63.
* 40En 1896, Le Roi Mibambwe
IV Rutalindwa a été remplacé par le Roi Musinga Yuhi V
dans le célèbre coup
d'Etat de Rucunchu.
* 41 NDABAGA, fille de
NYAMUTEZI, née à Bwishaza en 1700, qui est allée remplacer
son père dans le camp de
Champ de bataille.
* 42
HAGURUKA, Dix ans d'existence du 16 juillet 1981-16 juillet
2001 ; bilan et perspecives, kigali, 2001, pp.44-67.
* 43 HAVUGIMANA, D., La
compétence d'attribution des juridictions de l'ordre judiciaire en
droit
rwandais, thèse de doctorat, bruxelles,
Antwerpen, 1989, p.52.
* 44 D'après KAGAME,
A. (1975) cité par GASANABO. J. D., Mémoire et histoire
scolaire : le cas du Rwanda de
1962 à 1994, thèse de doctorat en science
de l'éducation, thèse No 341, Geneve, pp. 64-65,
2004, Jean-
Paul Harroy était Vice-gouverneur
général du Ruanda-Urundi (1955-1962) et le Colonel Guy Logiest
était
Résident spécial du Ruanda (1959-1962).
C'est le 1er juillet 1962 que le drapeau belge fut amene et le
drapeau
rwandais hisse. Le Rwanda recouvrait ainsi son
independance « temporairement mise en veilleuse,
arbitrairement confisquée, par le
colonisateur » En effet, l'administration europeenne n'à
change ni le nom ni les
frontieres du pays.
* 45 Le mwami jouait un
rôle de sauveur de la nation,
particulièrement lors des crises : guerres, rivalités politiques
ou conflits internes. Il était fréquent que le
roi se sacrifie en allant au-devant du danger; lors de batailles par
exemple, mais aussi en se suicidant ou en se laissant
«assassiner» et remplacer par un autre si les Abirus, les
ritualistes de la Cour, décidaient que c'était
nécessaire à la sauvegarde du royaume.
* 46 HAGURUKA, La femme
rwandaise et l'accès à la justice, Kigali, 2001, p. 88.
* 47 L'Etat rwandais par ses
constitutions de 1962, 1978 et 1991 reconnaît l'égalié de
l'homme et de la femme
devant la loi et par conséquent les mêmes
droits en ce qui concerne l'électorat et l'éligibilité
pour les postes
politiques. C'est ce que confirme l'article 16 de la
constitution du 24 novembre 1962 (J.o du 01 décembre
1962) ; article 16 de la constitution du 20
décembre 1978 (J.o. 1978, no 24 bis, article 16 de la
constitution du 10
juin 1991 (J.o, 1991).
* 48 La première
constitution de la Répubilique Rwandaise du 24 Novembre 1962 cité
par Muswahili, freins à l'intégration de la femme rwandaise
au développement, Butare- UNR, 1980, p.20.
* 49 FIERENS. J., et
NTAMPAKA .C, op.cit, p.65, quelques femmes nomées es
qualités sont : Mme Pascasie
Masengesho, Mlle Félicula
Nyiramutarambirwa, Mme Béatrice Ntahobari, Soeur Agnès
Twagiramariya, Mlle
Athanasie Nzacahinyeretse, Mlle
Janvière Baziyaka, Mme Stéphanie Nsengiyunva
Kankundiye, Victoire Balinda
Nyirarenzaho, Gaudence Nyirasafari, Consolata
Nyiraminani, Immaculée Nyirabizeyimana,...Elles
apparaissaient aussi au titre de représentante du
« mouvement intégré » des femmes militantes pour
le
développement, (Urunana rw'abanyarwandakazi mu
majyambere) [URAMA], suscité tardivement par le parti
unique MRND en 1988.
* 50Ibid, p.66,
Dans le gouvernement central, sous la première république, une
seule femme accéda au rang de
ministre en janvier 1964. Madeleine Ayinkamiye, et
dirigea le ministère des affaires sociales.Transformé en
ministère de la santé en novembre 1965, elle
le céda... à son mari, Sixte Butera. Signalons que cette femme
éminente originaire de Ruhengeri, était la
soeur d'un colonel fort important Bonaventure Ntibitura.
*
51Ibid, p.66, Madame Pauline
Nyiramasuhuko ancienne ministre de la famille, est inculpée de
participation au
Génocide devant le TPIR, Madame Agnès
Ntamabyariro, ex-ministre de la justice, a été
kidnappée en Zambie
et transférée au Rwanda par les services de
sécurité, elle détenue à Kigali d'être
inculpée dans le génocide.
Madame Kamatamu conseillère du secteur
Muhima, a été condamnée le 17 Juillet 1998 par le tribunal
de Kigali
à la peine de mort et à la
dégradation civique perpétuelle et totale. ; voir
également tribunal du première
instance de GITARAMA ; MP c/ BIZIMANA
R.P.73/GT/CH.S/2/99 ; 5 Novembre 1999 ; Tribunal de
première instance de GITARAMA, MPc/MUKANGANGO ;
24/05/1999,R.PNO 35/GT/CH.S/1/98 ; cour
d'appel de Ruhengeri, MP c/MUKANTAGARA, 30 juin 1998.
* 52 NTAMPAKA, C., La
place de la coutume dans la législation rwandaise : Etat
actuel, RJR, Numéro 199, Kigali,
1997, P.20.
* 53 Présidence de la
République, organisation de l'Administration Centrale Rwandaise de 1960
à nos jours, juillet
1983, op.cit , par MUKAMUGENZI, M. C.,
Rôle de la femme dans le processus de leadership politique
rwandais de 1962 à 2002, licencié
en science politique, UNR, p .45.
* 54 FIERENS. J., et
NTAMPAKA. C., op.Cit., p.172, L'avènement du multipartisme
intègrent trois femmes dans le
cabinet ministériel du 16 avril 1992 :
Agnès Ntamabyariro, membre du parti libéral et
originaire de Kibuye ;
Pauline Nyiramasuhuko, membre du MRND et
originaire de Butare ; Agathe Uwiringiyimana, membre du MDR
(Mouvement Démocratique Républicain) et
originaire de Butare. Dans le 2ème gouvernement de transition
de
juillet 1993, Agathe Uwiringimana accéda aux
fonctions de premier ministre et fut assasinée comme nous
l'avons dit, le 7 avril 1994 au matin, dès le
début de la phase de massacres qui suivit l'attentant
contre l'avion présidentiel.
* 55 Ibid, p.66.
Agathe UWILINGIYIMANA, professeur de l'enseignement secondaire
et présidente du MDR à
Butare, connut une ascension politique extrêmement
rapide. Il fut nommé ministre de l'enseignement primaire
et secondaire le 16 avril 1992 dans le premier
gouvernement pluripartite, elle devint premier ministre le 18
juillet 1993. Son engagement personnel, sa franchise, sa
simplicité de son contact avec la population
introduisaient une rupture avec les
caractéristiques habituelles des politiciens nationaux
expérimentés.
* 56 Ibid, Pauline
NYIRAMASUHUKO, première ministre du MRND et présidente du MRND
originaire de
Butare, dans les affaires politiques nationales elle
était inexpérimentée totalement inconnue du public et du
milieu politique, suscita beaucoup d'étonnement.
Elle fut reconduite dans le gouvernement le 18 juillet 1993,
puis nommée dans le gouvernement de transition
à base élargie, prévue par les accords de paix d'Arusha.
Elle
fut rivale d'Agathe uwiringiyimana de l'opposition du
Sud.
* 57 NTAMPAKA, C., Droits
des personnes et de la famille, manuels de droits rwandais, Printer set,
Kigali, 1992,
P. 34
* 58 FIERENS. J., et
NTAMPAKA. C op.cit., p.173, Major Rose KABUYE dans l'histoire du
Rwanda fut nommée
préfet de la préfecture de la ville de
Kigali (PVK) du 05 novembre 1994 au 12 décembre 1997. Elle a pu
montré
que l'égalité de l'homme et de la femme en
matière d'administration publique était possible.
* 59 NTAMPAKA, C.,
op.cit, p.36.
* 60 La loi du 24 août
1962 portant organisation et compétence judiciaire.
* 61 NTAMPAKA. C.,
op.cit., p.157, la femme actuelle est donc désormais
autorisée à sièger et à présider
les tribunaux Gacaca. Par ailleurs, jusqu'alors la
participation des femmes en tant que « magistrats »
a fortement augmenté et a été
acceptée par la société rwandaise qui auparavant ne leur
avait jamais
conféré quelque pouvoir que ce soit.
* 62 Haguruka, dix ans
d'existence du 16 juillet 1991- 16 juillet 2001, bilan et perspectives,
Kigali, 2001, p.50.
* 63 La loi No
3/97 journal officiel portant création du bureau d'avocat au
Rwanda, kigali, mars 1997, p.42.
* 64 NTAMPAKA, C.,
op.cit., p.36. Les seules femmes à avoir occupé les
postes de décision au sein de la
magistrature assise sont Mukandamage M. Josée
vice-présidente à la cour suprême et présidente de
la cour des
comptes depuis 1999, CYANZAYIRE Aloysie,
vice-présidente de la cour suprême et présidente de la
section
juridictions Gacaca. Depuis 2000, MURARA Odette,
présidente de la cour d'appel de Kigali de 1995 à 1999,
actuellement conseillère à la cour
suprême, NTAMABYARIRO Agnès, vice-présidente de la
cour d'appel de Nyabisindu du
1985 et MUKANGANGO Auréa vice-présidente du
tribunal de la première instance de kigali.
* 65 FIERENS. J, ET
NTAMPAKA.c, op.cit, pp.177-178. Au cours des années 1970,
Agathe KANZIGA
épouse de l'ex- président HABYARIMANA
était en sous-main attachée à structurer « le
mouvement
féminin » rwandais. Dans son
mandat un petit groupe de femmes éminentes établi en relation
avec
elle dans l'école sociale de karubanda
à butare, parmi elles figure : NYIRAKAROMBA
Béatrice
originaire de butare, députée de 1982
à 1989 ; MASENGESHO Pascasie, originaire de Kigali ;
députée de 1982 à 1989,
NYIRABIZEYIMANA Immaculée, originaire de byumba,
députée 1984 à
1994, vice présidente du CND, membre du
comité central du MRND, Mukamusoni Catherine, soeur
d'Agathe KANZIGA et Bararengana Séraphin
soeur de Habyarimana .
* 66 Accord de paix
d'Arusha, entre le gouvernement de la République Rwandaise et le Front
Patriotique Rwandais, Journal Officiel, Kigali, 1993, p. 25.
* 67 Le FPR- inkotanyi
(Front Patriotique Rwandais - Inkotanyi) et le nom donné au parti
politique qui a engagé la
guerre d'Octobre 1990 contre le régime politique
en place de l'Ex-président Juvénal Habyarimana au Rwanda
qui a organisé et perpétré le
génocide au Rwanda. Le FPR -Inkotanyi actuellement au pouvoir a
remporté les
élections de 2003 au suffrage universel.
* 68 FPR-INKOTANYI,
Imigambi y'umuryango, Kigali, 2003, p.33.
69 FPR-INKOTANYI, op.cit., p.33.
* 70 BOSSERUP, E,
intégration de la femme au développement, pourquoi, quand,
comment, New York, 1974, p.4.
* 71 FPR-Inkotanyi,
op.cit, p.34.
* 72 Après avoir vue
l'injustice faite aux femmes le gouvernement rwandais promulgué la
Loi no22/99 du
12/11/1999, loi, complétant le livre premier du
code civil et instituant la cinquième partie relative aux
régimes
matrimoniaux, aux libéralités et aux
successions, J.o., 1999, p.7.
* 73 P. CREPEAU et S. BIZIMANA,
les proverbes du Rwanda, Bruxelles, MRAC- Tervuren, 1979,
p. 3641.
* 74 La Nouvelle
Relève No 576, kigali, du 03 au 10 Juillet 2006, p.1,
Mme Zura Karuhimbi, une vieille Damme
du District administratif de Ntongwe, dans l'ancienne
province de Gitarama, a été acclamée haut et fort pour
avoir sauvé la vie de plus de 100 pesonnes
pourchassées par les Interahamwe et les Ex-FAR lors du génocide
de
Tutsi de 1994.
* 75 La Nouvelle
Relève, N° 376, Kigali, 2006, p.1-2.
* 76 Dans les pouvoirs
exécutif, législatif et judiciaire, le gouvernement de
l'unité nationale a demontré sa volonté
d'accorder aux femmes la confiance et la
responsabilité de reconstruire la nation en les nommant à des
postes de
leardership et de responsabilité dans la
société.
* 77 Constitution de la
république du Rwanda, kigali, du 4 juin 2003.
* 78La nouvelle
constitution, kigali, 4 juin 2003, p.
* 79Communique de presse de
l'Union Interparlementaires, Numéro 175, Geneve, du 22 Octobre
2003.p.9.
* 80 Idem.
* 81 MIGEPROF, la politique
nationale du genre, version 2003, p.5.
* 82 MIGEPROF, op.cit,
p.6.
* 83
http://fr.wikipedia.org/wiki/Journ%C3%A9e_internationale
des Femmes du (11/09/2007), La
journée internationale des femmes est
célébrée le
8 mars et trouve son origine
dans les
manifestations de femmes au début du
XXe siècle
en
Europe et aux
États-Unis,
réclamant de
meilleures conditions de travail et le
droit de vote. Elle a
été officialisée par les
Nations
unies en
1977, invitant chaque
pays de la planète à célébrer une journée
pour les
droits des
femmes. la
crèation d'une « Journée
internationale des femmes » a été proposée pour
la première fois en
1910,
lors de la 2émeconférence
internationale des femmes socialistes, par
Clara Zetkin,
(une enseignante,
journaliste et femme politique
marxiste
allemande. C'est
une figure historique du
féminisme.
Elle
est née le
5 juillet
1857 à
Wiederau, en
Saxe et
décédée à
Arkhangelskoïe,
près de
Moscou, le
20 juin
1933). Elle
s'inscrivait alors dans une perspective révolutionnaire.
* 84 D'après
ARDOINO.J., et BERGER. G., cité par RAK, I., et LARRIEU, P., des
mots pour le savoir, évaluation
et pédagogie dans l'enseignement
généraux et techniques, Foucher, Paris, 1994, p.24,
affirmaient que la
competence est l'ensembre de savoirs, de savoir-faire, de
savoir-être permettant à un individu d'exercer avec
efficacité une activité donnée.
Ainsi au sens général, la competence est
l'ensemble complexe d'acquis, fruits de
l'experience est de formation recue, actualisant des
dispositions naturelles, pemettant d'accomplir des tâches et
traita efficacement les problèmes résultant
dans un domaine donné.
* 85 RAK.I, et LARRIEUX.P,
op.cit, p.19. La Capacité est l'ensemble
d'acitvités concues pour atteindre un but commun. En
outre, elle est une actualisation de l'aptitude
qui garde un caractère très
général par opposition à la compétence et qui se
traduit concrètement en
situation.
* 86Rapport de Plan
d'action stratégique du (FFRP), op.cit., p.29
* 87 D'après le J.O.
Inteko Magazine No 35, Avril 2007, p.19. Cité par Le
FFRP en collaboration avec le parlement
du Rwanda, a organisé une importante
conférence internationale le 22 et 23 février 2007 sur
thème « GENRE ET
DEVELOPPEMENT NATIONAL : Rôle des
parlements ». A cette conférence a été
accueilli Son Excellence Paul
Kagame Président de la République du Rwanda
et honorée par la présence de Son Excellence Ellen Johnson
Sirleaf la présidente du Libéria ; la
toute première femme Africaine à être élue au
suffrage universel. La
conférence a connu la participation de plus de 400
délégués, dont la plupart sont des parlementaires, venus
de
tous les coins du monde, des îles Cook de
l'Océan Pacifique et en particulier dans la région des Grands
Lacs.
* 88 Selon la
déclaration de Beijing, 4 ème conférence
mondiale sur les femmes de 1995, paragraphe 16 cité par
SADIK.N, le droit de choisir, paris, 1997, p.53, la
participation des femmes au développement
économique et social , fait l'égalité et
la pleine participation, sur un pied d'égalité, des femmes et des
hommes,
en tant qu'agents bénéficiaires d'un
développement durable au service de l'individu sont des conditions
essentielles à l'élimination de la
pauvreté au moyen d'une croissance économique soutenue du
développement
social, de la protection de l'environnement et de la justice
social.
* 89 NATIONS UNIES,
Rapport de la 4ème conférence mondiale de la
femme, Beijing (Chine) en septembre 1995, bruxelles, 1996, p.86
* 90Rapport du Plans d'action
stratégique du FFRP 2005-2009, op.cit., p 9.
* 91 Assemblée
Nationale, Forum des Femmes Parlementaires, budget national
équilibré en fonction du
genre, séminaire sur genre et
développement, du o405/11/1999.
* 92 Plan d'action
stratégique du FFRP op.cit.,, p.11.
* 93 Ibidem.
* 94 Ibidem.
* 95 Le
«Gacaca »
signifiant un lieu public de rencontre, en général
sur un terrain plat à verdure fait
d'agacaca (de l'herbe), ou les hommes pouvaient discuter
des conflits intéressant leur village et
trancher les différends entre membres des
familles.
* 96 ABIYINGOMA Olive,
rapport de stage effectué sur la structure et le fonctionnement
des associations féminines dans la province de
Butare, UNR, 2003, p.9.
* 97 Résultats obtenus
apartir du document de contrat de performance du District de Huye.
* 98 D'après
MUHAWEYEZU, A., la capacité juridique des enfants mineurs dans le
droit coutumier et écrit
rwandais, mémoire de licence,
Faculté de Droit, Butare, UNR, 1978, p.25, le droit coutumier rwandais
considérait que la femme ne pouvait jamais être chef de famille.
Elle ne pouvait penser ou agir par elle-même, elle est encore
assimilée à un mineur.
* 99 Somme toute
conscient que, cette conception traditionnelle doit être
enracinée dans la mentalité des femmes actuelles, souvent il a
été constaté qu'un homme soit président,
gouveneur de province, maire de district ou conseiller de Secteur pourquoi pas
une femme ne puisse le faire ? Toutefois dans le temps,
certaines femmes ont pu prouvé leur capacité dans l'exercice de
l'autorité suprême du pays. Nous avons indiqué
précédemment que la Reine-mère pouvait assurer le pouvoir
pendant que le Roi était mineur, que certaines femmes ont
été chefs de provinces et qu'elles étaient obéies
par les hommes, et qu'une femme a été préfet de
préfecture, sans complexe aucun. On se demande pourquoi ces
précédents n'ont pas été observés. Ceci
vaut bien jusqu'à nos jours, si l'on s'en tient aux résultats
des élections des autorités locales organisées en mars
2001. Bien que beaucoup des femmes s'étaient portées candidates
aux élections, peu ont été élues, jusqu'au point ou
la nouvelle constitution du 4 juin 2003 a pu éliminer totalement cette
injustice et garanti à la femme 30% dans tous les domaines de prise de
décision.
* 100 le
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_d%27immunod%C3%A9ficience_acquise#_note-0
du (15
Septembre 2007) SIDA ou sida.
syndrome
de l'
immunodéficience
acquise, plus connu sous son
acronyme est
le nom d'un ensemble de
symptômes
consécutifs à la destruction de plusieurs cellules du
système
immunitaire
par un
rétrovirus.
Le sida est le dernier stade de l'infection par ce virus et finit par la mort
de l'organisme infecté
des suites de
maladies
opportunistes. Il est constaté qu'après les évenements
de la guerre de 1994 et le
génocide, les femmes ou filles n'osent pas
raconter en public leurs problèmes, surtout pour les cas de viols,
lesquels entraînent souvent des grossesses
indésirées ou véhiculent des infections, par peur de
trahir leur pudeur
traditionnelle sous peine d'être bannie ou
reléguée.
* 101 GASABO.J. D,
op.cit, p.62 « Les juidictions
Gacaca » signifie à peu près
« justice sur le Gazon ».
Créee par la Loi organique no
40//2000 du 26 janvier 2001 portant création des Juridictions Gacaca et
organisation des poursuites des infractions
constitutives du crime de génocide ou de crimes contre l'humanite,
commises entre le 1er octobre 1990 et le 31
decembre 1994.
* 102 La structure
socio-économique traditionnelle accordait les pouvoirs et la richesse
aux hommes. Nous avons fait
remarquer que les femmes ou filles étaient
dépourvues de tout droit de propriéte, elles ne pouvaient
hériter ni
acquerir des biens par un autre moyen.
* 103« La
question de l'égalité de genre dans notre société
mérite d'être évaluée objectivement pour pouvoir
arrêter
les stratégies nécessaires pour le
développement futur dans lequel les hommes et les femmes seront des
vrais
acteurs et bénéficiaires. Selon nous, le
genre est une question de bonne gouvernance, de bonne gestion
économique et de respect de droit de la
personne ».
* 104 Assemblée
Nationale des femmes parlementaires, op.cit., du 0405/11/1999, p.12
* 105 Ibid., p.32.
* 106 Idem.
* 107 Rapport National du
Rwanda pour la quatrième conférence mondiale sur les femmes,
septembre
1995, Beijing (chine) kigali, 1997, p.86.