8. SYNTHESE DES RESULTATS
Au regard des réponses données, nous avons
constaté que la majorité d'enfants rencontrés
étaient des garçons dont la tranche d'âge varie entre 10
ans et 17 ans. Cette tranche est sollicitée par le travail des mines et
par conséquent, on a abandonné l'école. Ils sont
affectés à des travaux lourds : le creusage et le transport
des produits miniers.
Les conditions de travail sont très mauvaises et
souvent très dangereuses. Les creuseurs, même les enfants,
travaillent pieds nus, sans équipements de protection individuelle, dans
des puits non étayés et non ventilés. Dans certaines
mines, la présence d'uranium augmente les risques pour la santé
des enfants aussi que pour l'environnement.
Il sied de remarquer que les enfants enquêtés
sont attirés des mines, soit par la famille ou les amis. Comme les
parents ne sont pas à même d'assurer la subsistance, ils sont
obligés de s'ajouter aux autres membres de la famille pour contribuer au
revenu familial. Donc avec la famille, ils constituent une unité de
production.
Les raisons qui militent en faveur de leur présence en
carrière, c'est la misère généralisée
accentuée par une crise socio-économique.
Ainsi, les causes et conséquences du travail
des enfants dans les mines se présentent par l'arbre à
problèmes suivants :
Handicaps
Décès
Traumatisme
Toxicomanie
Maladies
Accidents
Désobéissance
Abandon études
Travail des enfants dans les mines
Misère
Influence des parents
Travail des parents
Oisiveté
Cupidité
Irresponsabilité des parents
Influence des amis
Pauvreté
Non paiement
Chômage
Salaire dérisoire
Relâchement mécanique
d'éducation
Mauvaise gouvernance
Crise des valeurs traditionnelles morales
Quant aux femmes interrogées, leur présence en
carrière se justifie par le fait qu'elles constituent un appoint au
revenu faible des maris qui, la majorité d'entre eux sont
chômeurs. Elles sont comme les autres soumises aux travaux
pénibles, notamment le lavage et le tamisage, les exposant
également aux risques d'irradiation.
D'une manière globale, les exploitants artisanaux
travaillent dans le non respect des dispositions du code et règlement
miniers. Cet état témoigne la faiblesse de l'Etat dans la
vulgarisation des textes règlementant le secteur minier artisanal qui
fait que les artisanaux les ignorent. Cette situation caractérise une
activité informelle. Aucun artisanal ou négociant
interrogé ne dispose d'une carte, soit d'exploitant artisanal ou de
négociant. Et plus nul n'est formé.
Bien que cette activité assure un revenu substantiel,
de l'avis des creuseurs interrogés, leurs conditions de vie restent
précaires.
Interrogés sur l'efficacité du SAESSCAM et
SEMAK, les enquêtés affirment que ces structures s'occupent plus
de perceptions des frais. Ils sont caractérisés par un
amateurisme et ne disposent pas de véritables professionnels des mines
habilités à encadrer techniquement les artisanaux miniers. Cela
fait douter l'émergence d'une classe moyenne telle que le prévoit
le code minier.
Comme souhait, les exploitants veulent la dotation des sites
miniers d'exploitation minière artisanale qui font défaut dans le
district de Kolwezi, soumettant ainsi les creuseurs à des expulsions
régulières des concessions accordées à des
entreprises étrangères qui ne se soucient aucunement de
l'intérêt de la population. Et que l'Etat s'implique dans
l'analyse des teneurs des minerais en appuyant la création des
laboratoires de contre-expertise afin de soulager les négociants et les
creuseurs, victimes d'escroquerie de la part des comptoirs d'achat qui
déterminent la teneur à leur guise. Ils souhaitent
également la création des coopératives.
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